Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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mercredi 9 juillet 2014

SOLIDARITÉ DONBASS ¡No pasarán ! LES UNIATES NÉO-NAZIS tueurs d'enfants NE PASSERONT PAS !





Ukraine : Nouvelles du Front Sud - Témoignage d'un résident de Kramatorsk



Le légendaire Babaï et ses hommes



 Les nouvelles du Front Sud en français.



Témoignage d'un résident de Kramatorsk

Histoire de contrebalancer les fausses informations propagées par les médias de Kiev au sujet de "l'aide" prétendument fournie par les services de sécurité ukrainiens à la population civile des zones "libérées" du bassin du Donets, voici le récit d'un témoin oculaire - retraité militaire de Kramatorsk - Alexeï Dmitrievitch :
"Ce qui se passe est un génocide à cent pour cent de la population des républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Les infrastructures de fourniture d'eau, de gaz et d'électricité sont détruites. Le problème de l'approvisionnement en eau est devenu particulièrement douloureux. Nous avons un canal qui fournit une partie importante du bassin du Donets avec de l'eau de la Severskiy Donets (rivière), y compris Donetsk, Slaviansk, Kramatorsk et d'autres localités. Les troupes fascistes ukrainiennes ont essayé de détruire toutes les stations de pompage fournissant de l'eau aux usagers. Nos services les ont restaurées pour ne pas laisser la population mourir de soif - mais les installations ont été de nouveau bombardées.



Les héros qui ont réparé les stations de pompage du Donets. 


En ce moment, le canal est encore à sec, et l'eau est acheminée par des voitures, dans la mesure du possible. En conséquence beaucoup de citoyens n'ont rien à boire, il est difficile pour eux de cuisiner et de satisfaire à tous les besoins qui nécessitent de l'eau. Le réseau d'égouts est hors-service ".

"Nous, à Kramatorsk, avons notamment des problèmes avec le système de filtration des eaux usées qui a également été cassé par les Ukra-nazis [ukrainiens nazis-NDT]. Nous nous sentons vraiment inquiets au sujet du chlore qui a été utilisé dans les procédés de filtration - il y en a une dizaine de tonnes qui a été laissé. Si un obus frappait les citernes contenant cette substance, de nombreux civils n'ayant certainement pas de masques à gaz périraient ...

Maintenant, les guerriers ukrainiens frappent les camions qui transportent l'eau aux gens, n'hésitant pas à tirer dans les cas où les gens se rassemblent pour faire la queue autour des voitures avec des seaux, des jerrycans et des bidons.

Qui plus est, bon nombre de nos stations de distribution d'électricité fournissant en énergie les quartiers de la ville et des banlieues ont été détruits. Il y a l'installation de Nikolaevka dans la périphérie de Slaviansk, construite autour d'une des plus grandes stations thermales en Europe. Elle a été gravement endommagée, et on suppose même qu'elle a été entièrement détruite.

Les autorités de Kiev soulignent toujours qu'ils ne tirent pas sur des civils, mais c'est un mensonge! Comme une excuse boiteuse, ils ont insisté à maintes reprises sur le fait qu'ils tirent seulement sur des miliciens, en frappant leurs abris avec des mortiers. Mais les obus tombent à des endroits où il n'y a pas de miliciens du tout! Non seulement un nombre important de bâtiments privés de plain-pied sont en ruines, mais beaucoup de bâtiments de grande hauteur ont également été réduits de moitié..."

Ils ont frappé des institutions administratives afin de désorganiser complètement la vie dans la ville. En général, les fascistes n'économisent pas les obus et les bombes. Ils visent tout ce qui bouge selon la tactique de la "terre vide". Leurs chars, transports de troupes blindés (ATC), systèmes d'artillerie "Grad" et l'infanterie ont bouclé Kramatorsk, ne laissant pas sortir les citoyens. Une partie importante de la population de la ville est toujours là - les gens voudraient s'enfuir, mais les voies sont coupées.

On entend les conversations suivantes : "Vous connaissez un moyen de s'échapper ? Peut-être connaissez-vous des chemins cachés, n'est-ce-pas ? " Mais "ils" ont également tiré sur des voitures particulières et des autobus, sans aucune sommation ni avertissement. Il semble que plus il y a de victimes, mieux c'est pour les autorités de Kiev, étant donné que nous sommes des «bandits» et des «séparatistes» pour eux ".

Ils ont annulé le paiement des pensions, même pour le mois de mai, privant de nombreuses personnes de moyens de subsistance. Les autorités de Donetsk ont pris la décision de donner aux gens les plus âgés au moins un peu d'argent pour qu'ils ne meurent pas de faim. Donc, les Ukra-fascistes ont frappé le bâtiment de la Caisse Sociale afin de priver les personnes âgées de l'accès aux documents nécessaires! " 
Le retraité est indigné.
L'entretien a été interrompu de manière inattendue.

"Ils ont mis l'eau à nouveau, je dois courir! J'espère que l'électricité à la maison ne sera pas coupée dans les prochaines heures et que je serais en mesure de me connecter à nouveau à skype. Au revoir!"

- Et la connexion a été coupée.
Source : Newsbalt.ru
(Trad. BDD)



mercredi 2 juillet 2014

Les fachos en Ukraine... ¡No pasarán! c'est plus la mode ?


Comment se fait-il que des brigades internationales ne se forment pas et ne se mobilisent pas pour lutter contre les fascistes ukrainiens ??? Il faut dire que ceux-là sont vraiment dangereux... pas comme les prétendus fachos qui défilent contre le mariage pour tous... C'est moins facile on dirait, ce sont vraiment de grosses brutes dangereuses et armées jusqu'aux dents ceux-là... ils ne se contentent pas de te donner la nausée (peuchère!) ils t'ouvrent carrément les tripes. On va donc rester sagement à la maison et se préparer à lutter avec fermeté contre le "F-haine" nauséabond : c'est plus confortable, il n' y a pas grand risque et pour la frime, ça fait de l'effet à peu de frais.
Voyez plutôt la réalité sur le site gaideclin.blogspot.fr pour savoir ce que sont de vrais fascistes !

Ukraine 29/30.06.2014, Un nouveau journaliste russe abattu, les tortionnaires de Vlad démasqués...



Des bonnes têtes de nazis


Le ciblage systématique de tous ceux qui informent sur la situation de la guerre en Ukraine se poursuit avec l'assassinat d'un caméraman de la 1ere chaine de TV russe par la junte ukrainienne.

Pendant ce temps, les milices d'autodéfense se renforcent, recrutent et saisissent des stocks d'armes et de munitions pour se préparer à défendre leur terre et leur liberté.


Voici comment le jeune vidéaste youtubeur Vlad, 16 ans, a été traité par les nazis au service de la junte ukrainienne lors de son "arrestation". (voir journées du 27 et 28 juin)

Pavel Kirilenko, député du parti Svoboda (cagoule) et Andrey Dzindzia, activiste de la place maidan qui a mis la vidéo en ligne.


L'armée ukrainienne continue les bombardements sur la périphérie de Slaviansk. Les principales frappes ont touché les villages de Semenovka, Vostochniy et Slavkurort. Deux civils ont été tués.

Le 29 Juin, à 22h30 heure locale l'armée ukrainienne a utilisé des munitions au phosphore blanc pendant les bombardements sur Slavkurort. En conséquence, deux combattants de la milice d'autodéfense ont été intoxiqués par les émanations. L'utilisation de telles munitions dans des zones habitées est pourtant strictement prohibé par les conventions internationales de l'ONU.



Le dépôt de munitions de la base № 3037 à Donetsk, qui venait d'être prise par la milice, a pris feu. Le commandant de la Garde Nationale qui occupait la base aurait donné l'ordre de bruler le bâtiment avant de fuir selon Avakov sur sa page fb.



Un caméraman de la télévision russe, Anatoli Klian a été tué à Donetsk près d'une base militaire. Un autobus transportant des mères de soldats ukrainiens est arrivé à la base militaire № 1428 de Donetsk. Les mères ont demandé aux autorités de laisser leurs enfants rentrer chez eux, mais quand l'autobus est arrivé près de la base, il y a eu des tirs. Anatoli Klian a reçu une blessure mortelle par balle à l'estomac. La 1ère chaine russe a confirmé sa mort.







Igor Strelkov après l'attaque du checkpoint ukie près du mont Karatchoun. (S/T. Ang.)


Les dégâts terribles provoqués par les bombardements ukrainiens à Slaviansk

samedi 7 juin 2014

RAPPEL « La très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile »

Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier pour mieux comprendre la situation actuelle de l’Ukraine. C’est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l’Ukraine et de l’ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd’hui au « Monde diplomatique » et à d’autres journaux et sites internet. – Jean Pestieau

Quels sont les problèmes économiques qui se posent à la population ukrainienne, principalement aux travailleurs, aux petits paysans et aux chômeurs ?

Jean-Marie Chauvier. Depuis le démembrement de l’Union soviétique en 1991, l’Ukraine est passée de 51,4 à 45 millions d’habitants. Cette diminution s’explique par une baisse de la natalité, une augmentation de la mortalité due en partie au démantèlement des services de santé. L’émigration est très forte. 6,6 millions d’Ukrainiens vivent maintenant à l’étranger. Nombreux sont les gens de l’est de l’Ukraine qui sont partis travailler en Russie où les salaires sont sensiblement plus élevés, tandis que ceux de l’ouest se sont plutôt dirigés vers l’Europe occidentale, par exemple dans les serres de l’Andalousie ou dans le secteur de la construction au Portugal. L’émigration fait rentrer annuellement, en Ukraine, 3 milliards de dollars.

Alors que le chômage est officiellement de 8 % en Ukraine, une partie importante de la population vit en dessous du seuil de pauvreté : 25 %, selon le gouvernement, jusqu’à 80 % selon d’autres estimations. L’extrême pauvreté, accompagnée de sous-alimentation, est estimée entre 2 à 3 % jusqu’à 16 %. Le salaire moyen est de 332 dollars par mois, un des plus bas d’Europe. Les régions les plus pauvres sont les régions rurales à l’ouest. Les allocations de chômage sont faibles et limitées dans le temps.

Les problèmes les plus pressants sont accentués par les risques liés à la signature d’un traité de libre échange avec l’Union européenne et l’application des mesures préconisées par le FMI. Il y a ainsi la perspective de fermeture d’entreprises industrielles, surtout à l’Est, ou leur reprise-restructuration-démantèlement par les multinationales. En ce qui concerne les terres fertiles et l’agriculture, se pointe à l’horizon la ruine de la production locale qui est assurée actuellement par les petits paysans et les sociétés par action, héritières des kolkhozes et par l’arrivée en grand des multinationales de l’agro-alimentaire. L’achat massif des riches terres s’accélérera. Ainsi Landkom, un groupe britannique, a acheté 100 000 hectares (ha) et le hedge fund russe Renaissance a acheté 300 000 ha (Ce dernier chiffre correspond au cinquième des terres agricoles belges, NdlR).

Pour les multinationales, il y a donc de bons morceaux à prendre : certaines industries, les oléoducs et gazoducs, les terres fertiles, la main d’œuvre qualifiée.

Quels seraient les avantages et les désavantages d’un rapprochement avec l’Union européenne ?

Jean-Marie Chauvier. Les Ukrainiens – la jeunesse avant tout – rêvent de l’UE, de la liberté de voyager, des illusions de confort, de bons salaires, de prospérité, etc. Rêves sur lesquels les gouvernements occidentaux comptent. Mais, en réalité, il n’est pas question d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Il n’est pas question de libre circulation des personnes. L’UE proposent peu de choses, sinon le développement du libre échange, d’importation massive de produits occidentaux, d’imposition des standards européens dans les produits susceptibles d’êtres exportés vers l’UE, ce qui soulève de redoutables obstacles à l’exportation ukrainienne. La Russie, quant à elle – en cas d’accord avec l’UE – menace de fermer son marché aux produits ukrainiens. Moscou a offert des compensations telles que la baisse d’un tiers du prix du pétrole, une aide de 15 milliards de dollars, l’union douanière avec elle-même, le Kazakhstan, l’Arménie… Poutine a un projet euro-asiatique englobant la majeure partie de l’ancien espace soviétique (hormis les pays baltes) en renforçant les liens avec un projet de coopération industrielle avec l’Ukraine, en intégrant les technologies où l’Ukraine était performante du temps de l’URSS : aéronautique, satellites, armement, constructions navales, etc., en modernisant les complexes industriels. C’est évidemment l’est de l’Ukraine qui est plus intéressé à cette perspective.

Pouvez-vous expliquer les différences régionales qui traversent l’Ukraine ?

Jean-Marie Chauvier. Il n’y a pas d’État-nation homogène en Ukraine. Il y a des contradictions entre régions. Il y a des différences historiques. Russie, Biélorussie et Ukraine ont eu un berceau commun : l’État des Slaves orientaux (9e-11e siècle), la capitale Kiev, qu’on a appelé « Rous », « Russie » ou « Ruthénie ». Par la suite leurs parcours se sont différenciés : langues, religions, appartenances étatiques. L’Ouest a été longtemps lié au Grand Duché de Lituanie, aux royaumes polonais, à l’Empire austro-hongrois. Après la Révolution de 1917 et la guerre civile, est née la première formation nationale nommée « Ukraine », co-fondatrice en 1922 de l’URSS. La partie occidentale annexée notamment par la Pologne en a été « récupérée » en 1939 et 1945, puis le territoire actuel de l’Ukraine s’est encore élargi à la Crimée en 1954.

L’Est de l’Ukraine est plus industrialisé, plus ouvrier, plus russophone tandis que l’Ouest est plus rural, paysan, ukraïnophone. L’Est est orthodoxe, rattaché au patriarcat de Moscou tandis que l’Ouest est à la fois gréco-catholique (« uniate »), et orthodoxe, rattaché au patriarcat de Kiev depuis l’indépendance de 1991. L’Église uniate catholique, notamment à l’Ouest en Galicie, a été traditionnellement germanophile, souvent en conflit avec l’Église catholique de Pologne. Le centre de l’Ukraine, avec Kiev, est un mélange des courants de l’Est et de l’Ouest. Kiev est très majoritairement russophone, ses élites sont pro-opposition et très liées aux ultralibéraux de Moscou.

L’Ukraine est donc partagée – historiquement, culturellement, politiquement – entre l’Est et l’Ouest, et il n’y a aucun sens à dresser l’une contre l’autre, sauf à miser sur l’éclatement voire la guerre civile, ce qui est sans doute le calcul de certains. A force de pousser à la cassure, comme le font les Occidentaux et leurs petits soldats sur place, le moment pourrait bien venir où l’UE et l’OTAN obtiendront « leur morceau » mais où la Russie prendra le sien ! Ce ne serait pas le premier pays qu’on aurait fait délibérément exploser. Nul ne doit ignorer non plus que le choix européen serait également militaire : l’OTAN suivra et aussitôt se posera la question de la base russe de Sebastopol en Crimée, majoritairement russe et stratégiquement cruciale pour la présence militaire en Mer Noire. On peut imaginer que Moscou ne laissera pas s’installer une base américaine à cet endroit !

Que pensez-vous de la manière dont le conflit actuel est présenté dans nos médias ?

Jean-Marie Chauvier. C’est un western ! Il y a les bons « pro-européens », les mauvais « pro-russes ». C’est manichéen, partial, ignorant de la réalité de l’Ukraine. La plupart du temps, les journalistes vont voir les gens qui pensent comme eux, qui disent ce que les Occidentaux ont envie d’entendre, qui parlent l’anglais ou d’autres langues occidentales. Et puis, il y a les mensonges par omission.

Il y a d’abord un grand absent : le peuple ukrainien, les travailleurs, les paysans, soumis à un capitalisme de choc, à la destruction systématique de tous leurs acquis sociaux, aux pouvoirs mafieux de tous bords.

Il y a ensuite l’occultation ou la minimisation d’un phénomène que l’on qualifie de « nationaliste » et qui est de fait néofasciste, voire carrément nazi. Il est principalement (mais pas uniquement) localisé dans le parti Svoboda, son chef Oleg Tiagnibog et la région occidentale correspondant à l’ancienne « Galicie orientale » polonaise. Combien de fois n’ai-je vu, entendu, lu dans les médias, des citations de ce parti et de son chef comme « opposants » et sans autre précision ?

On parle de sympathiques jeunes « volontaires de l’autodéfense » venus de Lviv (Lwow, Lemberg) à Kiev, alors qu’il s’agit de commandos levés par l’extrême-droite dans cette région (Galicie), qui est son bastion. Lourde est la responsabilité de ceux – politiques, journalistes – qui jouent à ce jeu, à la faveur de courants xénophobes, russophobes, antisémites, racistes, célébrant la mémoire du collaborationnisme nazi et de la Waffen SS dont la Galicie (et non toute l’Ukraine !) fut la patrie.

Enfin, les médias passent sous silence les multiples réseaux financés par l’Ouest (États-Unis, UE, Allemagne) pour la déstabilisation du pays, les interventions directes de personnalités politiques occidentales. Imaginons la zone neutre à Bruxelles occupée pendant deux mois par des dizaines de milliers de manifestants exigeant la démission du Roi et du gouvernement, prenant d’assaut le Palais Royal, et acclamant à la tribune des ministres russes, chinois ou iraniens ! On imagine cela à Paris ou Washington ? C’est ce qui se passe à Kiev.

Mon étonnement grandit de jour en jour en constatant l’écart entre les « informations » délivrées par nos médias et celles que je peux collecter dans les médias ukrainiens et russes. Les violences néonazies, les agressions antisémites, les prises d’assaut des administrations régionales : dans nos grands médias, rien de tout cela ! On entend qu’un seul point de vue : les opposants de Maïdan (place de Kiev où les pro-européens se rassemblent, NdlR). Dans les médias, le reste de l’Ukraine n’existe pas !

Quels sont les principaux acteurs en présence ?

Jean-Marie Chauvier. L’oligarchie industrielle et financière, bénéficiaire des privatisations, est partagée entre des groupes tiraillés entre la Russie et l’Occident. Viktor Ianoukovitch et son Parti des Régions représentent les clans (et la plus grande partie des populations) de l’Est et du Sud. Le Parti des Régions a gagné les élections tant présidentielles que parlementaires à l’automne 2013. Il a également de fortes assises à l’Ouest, en Transcarpatie (aussi appelée Ukraine subcarpathique), une région multiethnique qui résiste au nationalisme. Mais la crise actuelle, les hésitations et les faiblesses du président risquent de lui coûter très cher et de discréditer son parti…

Le pouvoir en place est largement responsable de la crise sociale qui profite à l’extrême-droite et aux sirènes trompeuses de l’UE et de l’OTAN. Le pouvoir en place est impuissant, de fait, et défend une partie de l’oligarchie. Il a favorisé l’extension de la corruption et des pratiques mafieuses.

Face à lui, il y a trois formations politiques qui ont leur base surtout dans l’Ouest et aussi dans le Centre de l’Ukraine. Il y a d’abord Batkivschina (« Patrie »), dont le dirigeant est Arseni Iatseniouk. Il a succédé à l’égérie Ioulia Timochenko, malade et emprisonnée. Ensuite, le parti Oudar (parti démocratique des réformes) dont le leader et fondateur est l’ancien boxeur, Vitali Klitschko. C’est le chouchou d’Angela Merkel et de l’UE. Les cadres de son parti sont formés par la fondation Adenauer. Enfin, le parti néo-fasciste Svoboda (« Liberté ») dirigé par Oleg Tiagnibog.

Svoboda est en filiation directe avec l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) – fasciste, sur le modèle de Mussolini – fondée en 1929 en Galicie orientale sous régime polonais. Avec l’arrivée d’Adolf Hitler en 1933, contact est pris avec le motif « nous nous servirons de l’Allemagne pour faire avancer nos revendications ». Les relations avec les nazis sont parfois tumultueuses – car Hitler ne veut pas d’une Ukraine autonome – mais tous sont fermement unis dans leur objectif commun d’éliminer les communistes et les juifs et d’asservir les Russes. Les fascistes ukrainiens opposent le caractère « européen » de l’Ukraine à celui, « asiatique » de la Russie. En 1939, Andriy Melnik est à la tête de l’OUN, avec le soutien d’Andriy Cheptytskyi, métropolite (évêque, NdlR) de l’Eglise gréco-catholique (uniate), germanophile, « leader spirituel » de la Galicie, passée en 1939 sous régime soviétique. En 1940, le radical Stepan Bandera fait dissidence : son OUN-b forme deux bataillons de la Wehrmacht, Nachtigall et Roland, pour prendre part à l’agression menée par l’Allemagne et ses alliés contre l’URSS, le 22 juin 1941. Immédiatement déferle une vague de pogroms.

Depuis plusieurs scrutins, après la « révolution orange » de 2004, l’influence de Svoboda grandit en Galicie et dans tout l’Ouest de l’Ukraine, y compris dans les grandes villes avec 20 à 30 % des votes. Pour l’ensemble de l’Ukraine, Svoboda compte pour 10 % des votes. Svoboda est « débordé » par des groupes néo-nazis plus radicaux encore que lui.

Les trois formations politiques, Batkivschina, Oudar et Svoboda, appuyées par l’Occident, réclament depuis deux mois le renversement du gouvernement et du Président de la république. Elles exigent de nouvelles élections. Svoboda les entraîne plus loin en organisant un coup d’État perlé au niveau local. Là où il fait régner son régime de terreur, Svoboda interdit le Parti des Régions et le Parti communiste ukrainien.

Le PC ukrainien appelle à la raison depuis plusieurs semaines. Il a récolté plus de 3 000 000 de signatures pour réclamer un referendum qui devrait décider si l’Ukraine veut un traité d’association avec l’UE ou une union douanière avec la Russie. La situation insurrectionnelle incombe non seulement aux trois partis d’opposition mais aussi au pouvoir, qui a offert le pays et le peuple « sur un plateau » aux dirigeants de la pseudo-opposition, aux groupes d’extrême-droite néo-nazis, aux organisations nationalistes violentes, aux politiciens étrangers qui appellent les gens à « radicaliser les protestations » et à « lutter jusqu’au bout ». Le PC met en exergue les problèmes sociaux. Il a la position la plus démocratique parmi les partis politiques. Mais son influence se limite à l’Est et au Sud de l’Ukraine.

Quel jeu jouent les grandes puissances (États-Unis, Union européenne, Russie) dans l’affrontement actuel ?

Jean-Marie Chauvier. Zbigniew Brzezinski, influent géostratège étasunien, d’origine polonaise a tracé, dans les années 1990, la stratégie étasunienne pour maîtriser l’Eurasie et installer durablement l’hégémonie de son pays, avec l’Ukraine comme maillon essentiel. Pour lui, il y avait des « Balkans mondiaux », d’un côté l’Eurasie, de l’autre le grand Moyen-Orient. Cette stratégie a donné ses fruits en Ukraine avec la « révolution orange » de 2004. Elle a installé un réseau tentaculaire de fondations étasuniennes – comme Soros et la reaganienne National Endowment for Democracy (NED) – qui rémunèrent des milliers de gens pour « faire progresser la démocratie ». En 2013-2014, la stratégie est différente. C’est surtout l’Allemagne d’Angela Merkel et l’UE qui sont aux commandes, aidées par des politiciens étasuniens comme le républicain John McCain. On harangue les foules sur Maïdan et ailleurs avec une grande irresponsabilité : pour atteindre facilement leur objectif de faire basculer l’Ukraine dans le camp euro-atlantique, dont l’OTAN, ils s’appuient sur les éléments les plus antidémocratiques de la société ukrainienne. Mais cet objectif est irréalisable sans faire éclater l’Ukraine, entre l’Est et l’Ouest et avec la Crimée qui rejoindra la Russie comme sa population le souhaite. Le parlement de Crimée a déclaré : « Nous ne vivrons jamais sous un régime bandériste (fasciste) ». Et pour Svoboda et les autres fascistes, c’est la revanche de 1945 qu’ils vivent. Je crois malgré tout que la très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile ni de l’éclatement du pays. Mais la société est à reconstruire…

Jean-Marie Chauvier
interviewé par Jean Pestieau

Pour en savoir plus : Jean-Marie Chauvier :
- Euromaïdan ou la bataille d’Ukraine, 25 janvier 2014, http://www.mondialisation.ca/euromaidan-ou-la-bataille-dukraine/5366185

- Ukraine :« quelle position » ?, 13 décembre 2013, publié par la revue « Politique » (Bruxelles) et repris parhttp://www.mondialisation.ca/ukraine-quelle-position/5361486

- Allemagne nazie et OUN : repères , voir Le Monde Diplomatique, août 2007, http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHAUVIER/15050