Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
Affichage des articles dont le libellé est Apologie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Apologie. Afficher tous les articles

lundi 13 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 13. St Martyr Justin 1ère Apologie 30-37

30. Maintenant pour que personne ne tente de nous opposer que le personnage nommé par nous Christ n'est qu'un homme, fils d'un homme, et que ses miracles ne sont que des sorcelleries et des oeuvres de magie à l'aide desquelles il a réussi à se faire passer pour le fils de Dieu, nous allons commencer notre démonstration sur ce point, et vous prouver que ce n'est pas sur des on-dit que notre foi est fondée, mais sur des prophéties publiées bien avant l'événement et sur la réalisation certaine et indubitable de ces faits annoncés, réalisation à laquelle nous avons assisté, à laquelle nous assistons encore. Et ce sera là une magnifique et irréprochable démonstration, nous en avons la ferme confiance.

31. Il s'est rencontré chez les Juifs des hommes prophètes de Dieu, et dont l'Esprit saint se servait comme de hérauts pour annoncer l'avenir. Leurs prophéties, à mesure qu'elles étaient prononcées, étaient soigneusement recueillies par les rois du moment, qui en possédaient les textes; écrits en hébreu de la main même des prophètes. Quand Ptolémée, roi d'Egypte, composa sa fameuse bibliothèque, il eut connaissance de ces livres prophétiques, et il envoya une ambassade à Hérode, alors roi des Juifs, pour les lui demander. Hérode donna le texte hébreu; mais cette langue étant inconnue aux Egyptiens, une nouvelle députation vint solliciter du roi des Juifs des hommes capables d'en faire une traduction grecque. Cette oeuvre fut exécutée, et ces livres sont restés jusqu'à présent aux mains des Egyptiens, comme ils sont par toute la terre entre celles des Juifs. Mais c'est en vain que les Juifs les lisent, ils ne les comprennent pas; au contraire, ils nous traitent comme leurs ennemis déclarés ; ils nous persécutent autant qu'il est en leur pouvoir ; ils nous infligent comme vous les supplices et la mort: vous pouvez en avoir facilement la preuve. Voyez la dernière guerre de Judée, Barcochébas, le chef de la révolte, ne sévissait-il pas contre les chrétiens et contre eux seuls? Ne les accablait-il pas des plus cruelles tortures s'ils ne renonçaient pas à Jésus-Christ et s'ils ne blasphémaient pas son saint nom? C'est pourtant dans les livres des prophètes qu'est annoncée la venue du Christ. Il y est dit qu'il doit naître d'une vierge; que, parvenu à l'âge d'homme, il guérira toutes les maladies et toutes les douleurs et ressuscitera les morts : que méconnu, persécuté, il sera mis en croix, qu'il mourra et se ressuscitera pour remonter au ciel. Il y est dit qu'il est le fils de Dieu et qu'il sera reconnu pour tel; qu'il enverra par tout le genre humain des hérauts pour l'annoncer, et que toutes les nations croiront à sa parole. Et tout cela a été prophétisé cinq mille, trois mille, deux mille, mille et enfin huit cents années avant l'événement, car telle est la succession des temps où ont paru les prophètes.

32. Moïse, le premier de tous, a parlé ainsi: "il ne manquera pas de prince de Juda, ni de chef de cette race jusqu'à ce que vienne celui qui est attendu: celui-là sera l'espérance des nations; il attachera son ânon à la vigne, et il lavera sa robe dans le sang de la grappe." Et voyez et recherchez avec soin jusqu'à quelle époque les Juifs ont eu un roi de leur nation. C'est justement celle où parut Jésus-Christ, notre maître, l'inter- prète des mystérieux oracles; et en lui s'est accompli ce que l'Esprit prophétique avait annoncé par la bouche de Moïse, à savoir que le prince ne manquerait pas chez les Juifs jusqu'à ce que fut venu celui à qui le royaume était réservé. Car Juda est le patriarche des Juifs, et c'est de lui qu'ils ont pris leur nom. Aussitôt la venue du Messie, vous avez commencé à régner sur les Juifs, et vous avez soumis tout leur pays à votre domina- tion. Cette parole, il sera l'espérance des nations, signifiait que par toutes les nations il se trouverait des hommes qui soupireraient après sa venue. C'est là un fait que vous démontre votre propre expérience. Ne voyez- vous pas que dans toutes les nations on espère en ce crucifié de la Judée, après la mort duquel la terre des Juifs a été prise et livrée entre vos mains? Cette autre parole, "il attachera son ânon à la vigne, et il lavera sa robe dans le sang de la grappe," est un symbole qui figure en partie ce qui devait arriver au Christ, en partie ce que lui-même devait accomplir. Car il y avait à l'entrée d'un village un ânon attaché à une vigne, et le Christ ordonna à ses disciples de le lui amener: il y monta et fit son entrée à Jérusalem, où était ce grand et magnifique temple que vous avez détruit depuis. Après cela il fut crucifié, pour que le reste de la prophétie fût accompli. Car cette robe lavée dans le sang de la grappe" était l'annonce des douleurs qu'il devait endurer, pour racheter par son sang tous ceux qui croient en lui. La robe dont parle l'Esprit de Dieu représente les hommes qui ont foi en Jésus-Christ, et dans lesquels habite le Verbe, cette semence de Dieu. Le sang de la grappe signifiait aussi que le Messie aurait du sang, non pas du sang de la semence humaine, mais de la puis- sance divine. La puissance souveraine avec le Père et le maître de l'u- nivers, c'est son fils, c'est le Verbe. Il a pris chair, il s'est fait homme, nous le dirons ensuite. Or, maintenant, comme ce n'est pas l'homme mais Dieu qui a fait le sang de la grappe, de même le sang du Christ était ainsi clairement désigné comme ne pouvant pas résulter de la semence humaine, mais de la vertu de Dieu, comme nous l'avons dit déjà. Un autre prophète a dit exactement la même chose en termes différents, c'est Esaïe: "Une étoile sortira de Jacob, et une fleur poussera sur la tige de Jessé, et les nations espéreront en son bras." N'est-ce pas une étoile bril- lante, n'est-ce pas une belle fleur sur la tige de Jessé, que notre Seigneur Jésus-Christ? La vertu de Dieu l'a engendré, et il est né d'une vierge de la race de Jacob, le père de Juda (et nous avons vu que Juda est le patriarche des Juifs). Jessé aussi fut; selon les saints oracles, un aïeul du Christ, fils lui-même de Jacob et de Juda, comme le prouve la suite de sa généalogie.

 33. Ecoutez maintenant comme Esaïe annonce que le Christ naîtra d'une vierge. Voici ses paroles: "La vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et les hommes appelleront ce fils, Emmanuel, Dieu avec nous." Or c'étaient des choses incroyables et impossibles à l'homme que Dieu faisait prédire par l'esprit de prophétie; en sorte qu'à l'événement on ne leur refusât pas créance, et qu'au contraire on leur accordât une confiance illimitée. Actuellement, pour que dans l'ignorance du sens véritable de cette prophétie, l'on ne vienne pas confondre nos paroles avec les récits de vos poètes, qui représentent Jupiter descendant des cieux; pour se livrer à un commerce impur avec des femmes mortelles, nous allons entrer dans l'explication. Une vierge, dit Esaïe, sera enceinte: c'est-à-dire qu'elle concevra sans coopération humaine; car si ce commerce avait eu lieu, elle ne fût pas demeurée vierge. Mais ici la vertu de Dieu est descendue sur cette vierge et l'a environnée comme d'un nuage sacré, et restant toujours vierge, elle est néanmoins devenue enceinte. Ce fut un ange de Dieu qui fut alors envoyé vers cette vierge, et qui lui annonça cette bonne nouvelle en disant : "Voici que vous concevrez du Saint-Esprit et que vous enfanterez un fils, et il sera appelé le fils du Très-Haut, et vous le nom- merez Jésus; car il sauvera son peuple de ses péchés." C'est ce que nous apprennent ceux qui ont écrit la vie et les oeuvres de Jésus-Christ, notre Sauveur; et c'est là ce que nous croyons; car c'est la réalisation de ce qu'avait prédit le Saint-Esprit par la bouche d'Esaïe. Donc cet esprit et ce souffle de Dieu n'est autre chose que son Verbe, son premier-né: il est impossible de penser autrement, et le prophète Moïse l'a clairement annoncé. C'est lui qui s'est répandu sur la vierge et l'a enveloppée de son ombre; c'est lui qui l'a rendue féconde, non par les voies humaines, mais par la vertu de Dieu. Le nom hébreu de Jésus se traduit par Sauveur: de là vient que l'ange dit à la vierge: "Vous l'appellerez Jésus, et il sauvera son peuple de ses péchés." Il n'est pas besoin, je pense, de vous faire remarquer que l'Esprit de Dieu peut seul dicter des prophéties pareilles: c'est une vérité que vous ne contesterez pas.

34. Quant au lieu de la naissance du Christ, écoutez ce qu'en a dit Michée, un autre prophète: "Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu ne seras pas toujours la dernière parmi les princes de Juda; car de toi sortira le chef, le pasteur de mon peuple." Or Bethléhem est un bourg dans la terre de Judée, situé à trente-cinq stades de Jérusalem: c'est là que le Christ est né; vous pouvez vous en assurer par les tables du recensement que leva en Judée Cyrénius, le premier des présidents de cette province.

35. Après sa naissance, le Christ devait rester caché aux yeux des hommes jusqu'à l'âge de virilité: c'est ce qui arriva. Mais écoutez la prédiction: "Un petit enfant nous est né, et un jeune adolescent nous a été donné, et la marque de l'empire est sur ses épaules." Cette marque, c'est la croix qu'il porta au jour de sa passion, comme nous le dirons dans la suite de ce discours. Voici sur le même sujet des paroles de ce divin prophète Esaïe: "J'ai étendu mes mains vers le peuple incrédule et con- tradicteur, vers ceux qui marchent dans la voie mauvaise; et maintenant ils demandent que je les juge, et ils osent approcher de Dieu." Et encore ces autres paroles: "Ils ont percé mes mains et mes pieds, et ils ont jeté le sort sur ma robe." Et certes ce n'est pas David, le roi-prophète, d'où ces paroles sont tirées, qui a souffert ces tourments. Mais c'est le Christ Jésus, dont les mains furent étendues quand il fut crucifié par les Juifs, ces incré- dules qui niaient sa divinité. Comme le prophète l'avait dit, il fut placé par dérision sur un tribunal, et le peuple lui disait: Juge-nous. Ces mots: Ils ont percé mes mains et mes pieds, étaient l'annonce de ces clous qui, sur la croix, percèrent et ses pieds et ses mains. Après qu'on l'eut crucifié, ses bourreaux tirèrent ses vêtements au sort et se les partagèrent. Vous pouvez voir tout ce récit dans les Actes de Ponce-Pilate. Outre ce qui a été déjà rapporté sur l'ânon du Christ et son entrée à Jérusalem, voici encore des paroles d'un autre prophète, Sophonias: "Réjouissez- vous, fille de Sion; chantez, fille de Jérusalem, voici votre roi qui vient humblement à vous, monté sur une ânesse et sur son ânon."

 36. Lorsque vous entendez toutes ces prophéties mises dans la bouche d'un homme, gardez-vous de les attribuer à ceux qui les prononcent; ayez grand soin, au contraire, de ne voir que le souffle de Dieu qui les dicta, et qui tantôt prend la forme d'une prédiction, tantôt met ses paroles dans la bouche de Dieu le père et seigneur de l'univers, tantôt fait parler le Christ lui-même, ou enfin les nations qui répondent à Jésus ou à son Père. C'est, au reste, une habitude commune à tous vos écrivains; l'auteur, toujours le même, introduit et met en scène des personnages différents : c'est ce que ne comprirent pas les Juifs. Ils avaient entre les mains les livres des prophètes, et ils ne reconnurent pas Jésus-Christ venant en ce monde. Loin de là, ils nous persécutent, nous qui croyons à la venue de ce Messie, et qui prouvons que, selon les oracles, il a été crucifié par leurs mains.

 37. Pour vous prouver ce que nous disions à l'instant de la manière dont les prophètes font parler le Père éternel, écoutez ces paroles du prophète Esaïe: "Le boeuf connaît son maître, l'âne son étable; mais Israël ne m'a pas connu, et mon peuple ne m'a pas compris. Malheur à la race pécher- esse, au peuple rempli d'iniquités, au sang des méchants! Fils insensés, vous avez abandonné votre Seigneur!" Et ailleurs encore, toujours dans la bouche du Père, ces mots: "Quelle maison me bâtissez-vous? dit le Seigneur ; le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Encore : "Mon coeur déteste vos néoménies et vos fêtes; votre grand jeûne, temps d'oisiveté, je le hais, et quand vous viendrez à moi je ne vous exaucerai pas. Vos mains sont pleines de sang, et vous m'offrez de l'encens et de la fleur de farine: cela m'est en abomination. Je ne veux plus de la graisse des agneaux et du sang des boucs. Qui a exigé de tels présents de vos mains? Rompez tous les liens de l'iniquité; brisez les chaînes de la vio- lence; conviez et recueillez celui qui est sans asile; partagez votre pain avec celui qui a faim." Tels sont, vous pouvez en juger, les enseignements que les prophètes font donner par Dieu même.

samedi 11 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 12. St Martyr Justin 1ère Apologie 15-21

15. Voici ce qu'il dit de la chasteté : "Quiconque aura regardé une femme pour la convoiter a déjà commis l'adultère dans son coeur." Et: "Que si votre oeil droit vous scandalise; arrachez-le et jetez-le loin de vous; il vaut mieux n'avoir qu'un oeil et entrer dans le royaume des cieux, qu'avoir deux yeux et être jeté dans le feu éternel." Et: "Celui qui épouse la femme répudiée par un autre homme commet un adultère." Et: "Il y a des eunuques sortis tels du sein de leur mère; il y en a que les hommes ont fait eunuques, et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes en vue du royaume des cieux; mais tous n'entendent pas cette parole." Ainsi ceux qui, selon la loi des hommes, contractent un second mariage après leur divorce, comme ceux qui regardent une femme pour la convoiter, sont coupables aux yeux de notre maître; il condamne le fait et jusqu'à l'intention de l'adultère; car Dieu voit non seulement les actions de l'homme, mais même ses plus secrètes pensées. Et pourtant combien d'hommes et de femmes sont parvenus à plus de soixante et soixante-dix années, qui, nourris depuis leur berceau dans la foi du Christ, sont restés purs et irréprochables durant leur longue carrière! Ce fait se retrouve dans les peuples de toute contrée; je m'engage à le prouver. Et faut-il à ce propos rappeler la multitude innombrable de ceux qui ont rompu avec le vice pour se captiver sous l'obéissance de la foi? car ce ne sont pas les hommes chastes et saints que le Christ convie au repentir, se sont les impies, les débauchés, les méchants. Il le dit lui-même: "Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs; car le Père céleste aime mieux le repentir que le châtiment du pécheur. Ecoutez maintenant ce que dit le Christ sur la charité envers tous: "Si vous aimez ceux qui vous aiment, que faites-vous de nouveau? Les impudiques en font autant. Mais moi je vous dis: Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; bénissez ceux qui vous maudissent ; et priez pour ceux qui vous calomnient." Sur l'obligation de donner aux pauvres et de ne rien faire pour la vaine gloire, voulez-vous savoir ce qui nous est pre- scrit: "Donnez à celui qui vous demande: Ne refusez pas à celui qui veut emprunter de vous ; car si vous prêtez à ceux de qui vous croyez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les publicains en font autant. N'amassez pas de trésors sur la terre, où la rouille et les vers dévorent, et où les voleurs fouillent et dérobent; mais amassez des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne dévorent; car que sert à un homme de gagner l'u- nivers entier et de perdre son âme? Et qu'est-ce que l'homme donnera en échange pour son âme? Amassez donc des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne dévorent." Et: "Soyez doux et miséricordieux comme votre Père est doux et miséricordieux; lui qui fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants . Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps où vous trouverez des vête- ments. Ne valez-vous pas mieux que les oiseaux et les bêtes? et Dieu les nourrit. Ne vous inquiétez donc pas pour votre vie de ce que vous man- gerez, ni pour votre corps où vous trouverez des vêtements; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez le royaume de Dieu, et ces choses vous seront données par surcroît. L'âme de l'homme est là où est son trésor." Et: "Ne faites pas ces choses pour être en spectacle aux hommes; car autrement vous ne gagnerez pas la récom- pense promise par votre Père qui est dans les cieux."

16. Faut-il nous rendre humbles, serviables, patients? Voici ses pré- ceptes: "Si l'on vous frappe sur une joue, tendez l'autre; si l'on vous enlève votre manteau, donnez aussi votre tunique. Celui qui se met en colère s'expose au feu éternel. Si quelqu'un vous force à le suivre pendant un mille, accompagnez-le pendant deux; et que vos bienfaits brillent aux yeux des hommes, de sorte que, les voyant, ils admirent votre Père qui est dans les cieux." Dieu ne nous permet pas de nous révolter: il ne veut pas que nous nous fassions les imitateurs des méchants; au contraire, il nous engage à employer la patience et la douceur pour arracher les hommes à l'avilissement des mauvaises passions. C'est ce dont nous pourrions facilement trouver des preuves parmi vous, en vous citant tous ceux qui ont changé leurs habitudes de violence et de tyrannie, vaincus par l'expérience journalière et par l'exemple de la pureté de leurs voisins ; par la vue de leur admirable patience à supporter les outrages, ou enfin par l'examen de leur conduite et de leurs moeurs. Nous ne devons pas jurer, et nous sommes obligés de dire toujours la vérité. Ecoutez: "Ne jurez en aucune manière : que si c'est oui, dites oui ; que si c'est non, non ; ce que vous ajouteriez de plus serait mal." La loi de l'adoration d'un seul Dieu, voici comme il nous l'impose: "C'est ici le plus grand commandement: tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu rendras à lui seul le culte souverain de tout ton coeur et de toute ta force, car c'est ton Seigneur Dieu qui t'a fait." Un homme s'approche de Jésus, en lui disant: "Maître parfait! Nul n'est parfait que Dieu seul, le créateur du monde, " répond Jésus. Et pour être reconnu comme chrétien, il ne suffit pas de proclamer de bouche la doctrine du Christ, il faut la suivre dans toutes les actions de la vie ; car ce n'est pas à ceux qui parlent, mais à ceux qui agissent que le salut éternel est promis. Ecoutez : "Tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, n'en- treront pas dans le royaume des cieux: celui-là y entrera qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux; car celui qui m'écoute et fait ce que je dis écoute celui qui m'a envoyé. Il y en a beaucoup qui me disent: Seigneur, Seigneur, est-ce que nous n'avons pas bu et mangé en votre nom? est-ce que nous n'avons pas fait des miracles? Et alors, moi je leur dirai: Loin de moi, artisans d'iniquité! Et alors, il y aura là des pleurs et des grincements de dents; et les justes brilleront comme le soleil, et les méchants seront précipités au feu éternel. Et, en effet, vous en verrez beaucoup venir en mon nom, qui au-dehors seront revêtus de peaux de brebis, et au-dedans sont des loups ravissant. Vous les connaîtrez par leurs oeuvres ; et tout arbre ne portant pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu." Châtiez donc tous ces gens qui ne sont chrétiens que de nom, et se conduisent en dépit des enseignements du Christ; châtiez-les, nous vous le demandons.

17. Nous sommes les premiers à payer les tributs entre les mains de ceux que vous avez préposés à la levée des impôts, car c'est encore là un précepte du Christ. Des Juifs étant venus un jour lui demander s'il fallait payer le tribut à César: "Dites-moi, je vous prie, de qui cette pièce d'argent porte-t-elle l'effigie? De César, " répondirent-ils. "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Aussi nous n'adorons que Dieu, et pour tout le reste nous vous obéissons de grand coeur, nous plaisant à reconnaître en vous les princes et les chefs des peuples, et priant Dieu de vous accorder avec la souveraine puissance le don de la sagesse et de la raison. Que si, après tout, vous dédaignez nos prières, si vous méprisez nos suppliques et nos discours, nous ne nous en plain- drons pas et nous n'y perdrons rien; car, nous le croyons avec toute l'énergie de la conviction, chacun expiera ses actes dans le feu de l'éter- nité, chacun rendra compte en raison de ce qu'il aura reçu. C'est le Christ qui nous l'enseigne par cette parole : "Celui qui aura reçu davantage, il lui sera demandé davantage."

18. Tournez les regards vers les empereurs qui vous ont précédés. Ils ont suivi la loi commune; ils sont morts comme tous les hommes. La mort devait-elle les plonger dans l'insensibilité du néant? Non, ce serait pour les méchants une faveur exorbitante. L'existence n'abandonne pas ceux qui ont vécu, et les supplices éternels les saisissent au sortir de ce monde. Ecoutez, prêtez la plus grande attention: croyez surtout; car tout ceci est la vérité. Tous les prestiges de la nécromancie, l'inspection du cadavre palpitant d'un enfant, l'évocation des âmes humaines, le ministère de tous ceux que les magiciens appellent les dispensateurs et les satellites des songes, les opérations de ces adeptes, en est-ce assez pour vous faire croire que l'âme après la mort conserve sa sensibilité? faut-il vous parler de ceux que vous voyez saisis et subjugués par les âmes des morts, furieux et démoniaques aux yeux de tous, oracles à vos yeux, les Amphiloques, les Pythies, les Dodonées et mille autres? Voulez-vous les témoignages des écrivains, d'Empédocle et de Pythagore, de Platon et de Socrate? Et le gouffre infernal d'Homère, et la descente d'Ulysse dans ce Tartare, et tant d'autres auteurs? Eh bien! nous ne vous demandons qu'une chose, c'est de nous mettre à l'égal de tous ces écrivains, nous qui croyons autant et bien plus qu'eux en la divinité, puisque nous espérons voir un jour nos corps eux-mêmes, cadavres enfouis dans la terre, se relever pour nous recevoir une seconde fois ; car, nous le disons, rien n'est impossible à Dieu.

19. Certes, à y réfléchir attentivement, ne nous semblerait-il pas incroy- able, si nous n'avions pas nos corps, d'entendre quelqu'un nous dire: Vous voyez ces chairs, ces os, ces nerfs, toute cette substance de l'homme, quelques gouttes de liqueur séminale suffisent pour la former et la pro- duire? Or, raisonnons dans cette hypothèse: oubliez un instant votre humanité et votre origine, et supposez que l'on présente à vos regards, d'un côté l'image d'un homme, et de l'autre cette faible semence, et qu'on vous dise : Ceci peut produire cela ; croiriez-vous une pareille assertion avant de l'avoir vue réalisée? Personne n'osera dire que oui. Eh bien! cependant, vous ne croyez pas à la résurrection des morts. Nous n'avons pas vu de mort ressusciter, dites-vous? Et la possibilité de la génération par des moyens aussi débiles, vous ne l'auriez pas crue d'abord; cepen- dant vous en voyez partout le phénomène accompli chaque jour. Conséquemment vous devez admettre la possibilité d'une résurrection pour ces cadavres corrompus que la dissolution a presque réduits à l'état de semence. Vous devez croire qu'à la parole de Dieu ils pourront bien, au jour marqué, se redresser et revêtir l'immortalité. Et, en effet, serait-ce donner une idée convenable de la puissance divine que de dire avec cer- taines gens : Chaque chose retourne à l'élément d'où elle est sortie, et Dieu même ne peut rien faire de contraire à cette loi? Non, nous ne pouvons accorder une opinion semblable. Mais ce que nous en concluons, c'est que ceux qui la défendent n'auraient jamais cru à la possibilité de leur propre création, de celle du monde entier, tel qu'il est, et avec l'origine qu'ils lui voient. Plutôt que de partager leur incrédulité, ajoutons foi à ces mystères incompréhensibles pour notre humaine nature: c'est le parti le plus sage, c'est la doctrine de Jésus-Christ; car ne nous a-t-il pas dit: "Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu." Et: "Ne craignez pas ceux qui vous tuent, ils ne peuvent rien au-delà. Mais craignez celui qui, après la mort, peut précipiter votre corps et votre âme dans la géhenne." Or, cette géhenne, c'est le lieu où sont torturés ceux qui ont vécu dans l'iniquité et qui n'ont pas cru à la réalisation des paroles que Dieu nous a fait annon- cer par le Christ.

20. Et la Sibylle et Hystaspe vous disent que toute la nature corruptible périra par le feu; et les philosophes de l'école stoïcienne prétendent que Dieu lui-même se résoudra en feu, et qu'après la ruine universelle le monde renaîtra de nouveau. Mais nous, combien ne sommes-nous pas supérieurs à ces doctrines versatiles, avec notre croyance en un Dieu créa- teur de l'univers? Ainsi, non seulement nos doctrines ressemblent à celles des philosophes et des poètes le plus en honneur auprès de vous, mais même, dans de certains points, nous parlons un langage plus vrai et plus saint. Seuls enfin, nous prouvons nos assertions. Pourquoi donc main- tenant sommes-nous injustement poursuivis de la haine de tous? Dire que Dieu a tout créé et tout ordonné dans le monde, n'est-ce pas répéter un dogme de Platon? L'idée de l'embrasement universel nous est com- mune avec les stoïciens. Croire que les âmes des méchants conservent la sensibilité après la mort, et qu'elles sont châtiées pour leurs crimes, tandis que celles des justes évitent les supplices et jouissent de la félicité, ce n'est que partager le sentiment des poètes et des philosophes. Quand enfin nous détournons les hommes d'adorer des êtres pires qu'eux, nous ne faisons que rappeler les paroles de Ménandre le poète comique, et de tous ceux qui ont écrit dans le même sens. Tous en effet ont proclamé que le créateur était plus grand que la créature.

21. Et quand nous parlons du Verbe engendré de Dieu avant tous les siècles; quand nous disons qu'il est né d'une vierge sans aucune coopération étrangère; qu'il est mort, et qu'après être ressuscité il est monté au ciel ; nos récits ne sont pas plus étranges que l'histoire de ces personnages que vous appelez fils de Jupiter. Vous n'ignorez pas en effet combien vos plus célèbres auteurs lui donnent d'enfants. C'est un Mercure, son inter- prète, son verbe, chargé de tout apprendre au monde; c'est un Esculape, qui, foudroyé pour avoir exercé son art de médecin, est enlevé au ciel ; un Bacchus, qui est mis en pièces; Hercule, qui se brûle pour faire cesser ses travaux ; les Dioscures, fils de Léda ; Persée, fils de Danaé ; Bellérophon, que le coursier Pégase ravit du milieu des mortels. Parlerai-je d'Ariane et de tous ceux qui comme elle sont devenus des astres? Et tous vos empereurs, à peine sont-ils morts que vous vous hâtez d'en faire des immortels, et ne trouvez-vous pas au besoin un témoin tout prêt à jurer qu'il a vu César s'élever resplendissant de son bûcher vers les cieux? Au reste, il n'est pas nécessaire de faire ici l'historique des hauts faits attribués à tous ces enfants de Jupiter; vous les savez assez bien, et d'ailleurs ces récits n'ont été écrits que pour corrompre et dépraver l'e- sprit qui les étudie, puisque chacun pense qu'il ne peut mieux faire que d'imiter les dieux. Y a-t-il rien de plus contraire à la saine idée de la divinité que de représenter Jupiter, le souverain et le père des dieux, comme fils d'un parricide et parricide lui-même, livré aux plus honteuses débauches, poussant la brutalité jusqu'à abuser de Ganymède, jusqu'à déshonorer ce prodigieux nombre de femmes d'où lui naquirent tous ces enfants, dignes imitateurs de leur père? Ne voit-on pas là l'oeuvre des génies du mal? Pour nous, notre doctrine nous apprend que l'immortal- ité est réservée à ceux qui tâchent de ressembler à Dieu par la sainteté de leur vie et la pratique de la vertu; tandis que le supplice du feu éternel attend ceux qui s'obstinent à demeurer dans l'iniquité.