Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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dimanche 9 février 2025

LA PATIENCE ET LA FOI DES SAINTS à propos de l'Apocalypse par Mgr Athanasios Métropolite de Limassol

 

    Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende (Apoc. 13:9)

Rendons grâce à Dieu, nous avons tous des oreilles et une langue. Mais qui entend réellement ? Nous avons des oreilles, mais nous n’écoutons pas. Ou du moins, nous n’écoutons pas Dieu.  

Celui qui mène en captivité partira en captivité ; celui qui tue par l'épée doit être tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints (Apoc. 13:10).

    Ici, l’Apôtre Jean parle en énigme. Que signifie-t-il ? Cela signifie que rien n’arrive sans prévoyance : chaque action d’un homme est sous l’attention de Dieu. Dieu sait et voit toutes les affaires humaines – hier, aujourd’hui et toujours. Tout ce qu’un homme fait, il en récoltera la juste rétribution. Celui qui mène un autre homme en captivité sera lui-même captif. Celui qui tue périra à son tour. C’est une loi spirituelle.  





    Cependant, malgré tout cela, c’est ici que se manifestent la patience et la foi des saints. Pourquoi ? Parce qu’il y aura d’abord la persécution, puis la récompense. Dieu vous abandonnera, vos têtes seront tranchées, vous serez mis en pièces, et alors seulement, Dieu apparaîtra. Dieu ne se révèle pas avant le moment opportun. Il fortifie l’homme, mais il faut atteindre la limite de votre humilité et de votre force. Vous arriverez à un point où vous ne pourrez plus supporter davantage, où vous aurez tout donné – et c’est alors que Dieu interviendra.  


    Cela ne signifie pas que Dieu vous abandonne réellement. Dieu n’abandonne jamais personne – Il est toujours avec nous. Mais Il nous laisse ressentir l’abandon afin que notre libre arbitre puisse se manifester pleinement. Alors, Dieu apparaît, agit et sauve l’homme, s’il est destiné à être sauvé. Et s’il doit mourir, alors il mourra.  


    Sur la Sainte Montagne, j’ai lu des témoignages bouleversants de notre frère roumain Vitaliu, qui a vécu sous le régime communiste, vers les années 1950-60, et a subi une persécution terrible. Jeune, il a vieilli en prison, où ils ont tout fait pour le briser. Il est même difficile de parler des tortures qu’il a endurées. Mais Vitaliu est resté fidèle au Christ, et le Seigneur l’a fortifié, lui donnant une endurance extraordinaire.  


    Les journaux de ces martyrs sont en cours de publication. Nous découvrons leurs expériences à travers leurs témoignages. Récemment, un livre intitulé Ennemi du Peuple a été publié. Il raconte l’histoire d’un prêtre qui, à l’instar de Saint Luc le Confesseur, a subi de terribles épreuves parce qu’il était considéré comme un ennemi du peuple.  


    Et en ces jours-là, la bête aura du pouvoir, elle dirigera le monde, et seule la patience et la foi permettront d’endurer les pires tourments et même la mort par amour de Dieu. 

Puis je vis une autre bête montant de la terre ; elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et elle parlait comme un dragon (Apoc. 13:11).  

Ici, il est question d’une autre bête. Cette fois, elle ne sort pas de la mer comme la précédente, mais de la terre. Elle possède deux cornes, comme celles d’un bélier, mais sa voix est celle d’un dragon, la voix de Satan. 



 

Elle exerçait tout le pouvoir de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie (Apoc. 13:12). 

Cette bête accomplit les mêmes œuvres que la première. Elle contraint le monde entier à adorer la première bête, celle dont la blessure mortelle a été guérie. Ce deuxième monstre, venu de la terre, possède deux cornes et la voix du dragon. Il a du pouvoir et pousse le monde à se prosterner devant la première bête, celle qui a trompé tout le monde.  

Elle opérait de grands prodiges, jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes (Apoc. 13:13).  

Cette seconde bête accomplit des prodiges et des miracles : le feu descend du ciel sur la terre.  

    Elle séduisait les habitants de la terre par les miracles qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait (Apoc. 13:14).  

Voyez-vous, cette bête possède aussi du pouvoir. Dieu lui permet d’accomplir des miracles et des choses étonnantes, de faire descendre le feu du ciel. Par ces prodiges, elle pousse les hommes à servir la première bête. Elle incite les habitants de la terre à faire une statue de la première bête, celle qui avait été blessée par une épée et qui avait survécu et à l'adorer.  

Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât et fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête soient mis à mort (Apoc. 13:15).

Elle parvient à insuffler la vie à cette statue, qui se met à parler et à accomplir des miracles. Et ceux qui refusent de l’adorer seront mis à mort. Nous serons tués – il n’y aura pas d’échappatoire. Que Dieu veuille que nous soyons tués ainsi. Sinon, si nous adorons l’image de la bête, nous serons vraiment tués. Je le répète, ce sont des énigmes. Que signifient-elles ? Il est peu probable qu’il y ait une statue parlante, ne pensez pas comme ça. Alors, qu’est-ce que c’est ? Nous ne pouvons pas le savoir, mais nous verrons quand cela se produira. Nous sommes prévenus : quand tout cela arrivera, Dieu préservera ceux qui lui sont fidèles, les cœurs purs ; Dieu les éclairera pour qu’ils reconnaissent les signes.


Le nombre de la bête

 Elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que nul ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête : car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six (Apoc. 13:16-18).  



 

Alors, de quoi s’agit-il ? Cette seconde bête, qui animera l’image de la première bête, obligera tous les hommes, petits et grands, riches et pauvres, à se faire une marque sur la main droite ou sur le front. Et quiconque n’aura pas cette marque ne pourra ni acheter ni vendre. Ceux qui auront cette marque, sur laquelle sera inscrit le nom de la bête ou le nombre de son nom, pourront commercer, acheter et vendre. Et l’apôtre Jean dit ensuite : C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence, compte le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.


On a demandé à Saint Païssios : « Si nous connaissons ce nombre grâce à l’Apocalypse, écrite il y a deux mille ans, pourquoi les gens le prendraient-ils au lieu de le remplacer par un autre nombre ? » Geronda a répondu qu’ils le feraient bien qu’ils sachent ce que tous les hommes comprennent parfaitement. Mais en même temps, les hommes eux-mêmes ne devraient pas se laisser tromper en recevant cette marque alors qu’ils en comprennent la signification. On l’appelle une marque parce qu’elle est inscrite.

 

Geronda a déclaré qu’il viendrait un moment où, pour les meilleures raisons, pour une raison juste, pour de nombreuses raisons respectables et nécessaires, les gens commenceraient à dire : « Pourquoi devriez-vous avoir sur vous une carte d’identité, une carte bancaire, une carte d’assurance, des informations sur les allergies – mille choses différentes ? Vous pouvez perdre ces choses ou vous les faire voler. Ou vous avez un naufrage, un accident d’avion ou vous vous perdez. Vos proches s’inquiéteront et vous chercheront. Et si vous avez la marque sur la main ou le front, ils pourront les prévenir de votre présence. Pour éviter que tout cela n’arrive, pour nous aider à voyager n’importe où et à avoir toutes nos informations avec nous, nous devons obtenir cette marque. »

 

Il est bon de ne pas tout perdre. Vous allez à l’aéroport, vous tendez la main et vous avez toutes vos données personnelles. Ils les vérifient et vous repartez. Vous allez à la banque, vous tendez la main et ils vous donnent l’argent que vous demandez. Vous allez à l’hôpital, peut-être que vous ne vous sentez pas bien – vous ne vous souvenez pas, vous avez été renversé par une voiture – ils mettent votre main dans la machine, ils voient votre groupe sanguin, vos maladies chroniques, vos allergies et tout ce qu’ils ont besoin de savoir. Cela semble pratique et utile. Comme l’a dit St Païssios, cela vous sera « servi » comme une grande nécessité.

 

Mais que se passerait-il si nous regardions les choses différemment ? Tout cela permettrait un contrôle mondial. Ils seraient capables de surveiller le monde entier. Il y a déjà de nombreux signes avant-coureurs de cela. Je vais vous dire honnêtement, la première fois que j'ai lu l'Apocalypse, quand j'avais seize ans, j'ai commencé à paniquer : « Satan va-t-il se promener avec un sceau sur les gens ? Comment cela va-t-il se passer ? » Cela semblait être quelque chose de fantastique, inventé. Comment cela pourrait-il être possible ? Mais aujourd'hui, avec les capacités dont nous disposons, les ordinateurs, cela peut être fait facilement.


 

En revanche, le sceau portera le numéro 666, comme un code. Je ne dis pas que c'est le sceau de l'Antéchrist. L'Antéchrist n'existe pas encore, mais les préparatifs pour un contrôle mondial sont en cours. Quand l'Antéchrist viendra, tout sera prêt. Vous voyez comme la crise économique est arrivée facilement ? Elle s'est propagée au monde entier en une semaine. Que s'est-il passé ? Quelque chose s'est produit dans deux banques en Amérique. Cela peut paraître incroyable, mais cela s'est produit en deux ou trois jours. Un contrôle mondial ne semble même plus étrange. La possibilité de tout contrôler existe déjà aujourd'hui.

 

Un peu plus tard, nous lirons dans l'Apocalypse comment viendra un temps où tout homme, où qu'il se cache, même dans une caverne, sera retrouvé. Avec les satellites d'aujourd'hui, c'est déjà possible.

 

Personne ne pourra rien faire sans cette inscription. Personne. Pour acheter et vendre, il faut avoir cette inscription. En même temps, il y aura des gens qui sont vraiment dévoués à Dieu et qui n'accepteront ni ce numéro ni cette inscription.

 

Pour que tout cela commence, il faut que l'antéchrist, la bête, vienne. Jusqu'à ce qu'il vienne, tout le reste n'est qu'un rassemblement de nuages. Quand l'antéchrist viendra, une tempête éclatera. Tout sera préparé. Nous voyons un signe après l'autre. Nous avançons vers la fin, c'est la réalité. Chaque jour, la vie de ce monde nous rapproche de la fin. Mais jusqu'à ce que l'antéchrist vienne, tous ces signes ne peuvent pas être considérés comme sataniques.

 

Vont-ils pouvoir imposer cette marque à quelqu’un ?

 

— On ne te l'imposera pas, mais on créera les conditions pour te priver de tout. Tu ne pourras pas avoir d'argent, tu ne pourras pas acheter, vendre, voyager, aller à l'hôpital, rien. Il faudra alors que tu te décides, que tu prennes cinq petites chèvres et que tu ailles à la montagne.

 

Nous avons entendu parler de deux bêtes : l'une est le chef et l'autre est le subordonné. Qui sont-elles ?

 

—Satan le dragon a deux bêtes : l'une est l'antéchrist, l'autre est un faux prophète, et ils se soutiennent mutuellement. Ce seront des êtres humains : l'antéchrist et le faux prophète.

 

Dans l’Apocalypse, l’apôtre Jean parle de plusieurs antéchrists.

 

—Oui, il parle de plusieurs antéchrists. Le mystère de l’antéchrist, le mystère de l’iniquité, c’est qu’il y aura de nombreux précurseurs de l’antéchrist, mais dans les derniers jours, il n’y en aura qu’un. Les hérétiques qui le précèdent sont les instruments et les précurseurs de l’antéchrist.

 

Comment saurons-nous que l’antéchrist est venu ?

 

—Il aura deux caractéristiques principales : il sera à la place du Christ, c'est-à-dire qu'il cherchera à prendre sa place, et il sera contre le Christ. Il luttera contre l'Église et contre le Christ et se présentera comme le sauveur du monde. Il fera des prodiges.

 

Pourrons-nous le connaître par la façon dont il agit ?

 

—On le reconnaîtra à l'arrogance et à la hauteur de ses paroles. Il va persécuter l'Église et le Christ.

 

Geronda, qui nous aidera au temps de l’antéchrist ?

 

—Personne ne sera laissé sans la protection de Dieu. Dieu préservera ceux qui ont la foi et restent fidèles au Christ. Dieu ne nous abandonnera pas. Nous ne serons pas jetés entre les mains de Satan. Dieu est avec nous ! L’Apocalypse a été écrite pour nous dire que le Christ triomphera.

 



Ici, il est question de bêtes, mais plus loin, vous verrez que toutes ces bêtes iront dans l'étang de feu brûlant de soufre. Le Christ l'emportera. L'Apocalypse a été écrite pour nous donner force et audace, afin que nous n'ayons pas peur.

Nous savons que tout cela peut arriver, mais celui qui s’unit au Christ aura plus de pouvoir que Satan. « Le plus petit d’entre nous est le plus grand du monde » – le plus petit d’entre nous est plus grand que Satan. Le Seigneur ne nous abandonnera pas. Il protégera l’homme le plus petit, le plus simple, il ne permettra pas qu’il se perde. Ceux qui veulent être tentés et ceux qui sont esclaves du péché seront tentés. L’homme de Dieu ne sera pas tenté et n’aura pas peur de tout cela.

 

Le métropolite Athanasios de Limassol

Traduction par Jesse Dominick

Monastère Sretensky

07/02/2025

version française par Maxime le minime 

de la source


  • Vous pouvez également lire livre de P. Élie du monastère de Terrasson qui reprend et commente les conférences faites au Moulin de Senlis à Montgeron par Père Placide de bien heureuse mémoire

samedi 23 juin 2018

MÉTROPOLITE ATHANASIOS En toutes choses soyez attentifs

SUR LE BLOG  : LA LUNETTE DE TSARGRAD


Le texte ci-dessous est la traduction de la seconde partie d’un entretien du Métropolite Athanasios de Limassol publié le 20 mars 2018 sur le site Pravoslavie.ru. Le Métropolite Athanasios y développe une des dimensions du fondement de la vie spirituelle du Chrétien orthodoxe : l’attention permanente qu’il convient de maintenir vis-à-vis de soi-même, mais également envers notre environnement humain et matériel. Il souligne particulièrement l’importance de cet environnement sur la vie spirituelle.

"Je pourrais vous raconter beaucoup d’histoires semblables, mais ce n’est pas le moment. Je souhaite simplement vous dire d’être attentif à ce que vous conservez à la maison, à ce que vous portez sur vous et à ce que vous conservez dans votre environnement. Je suis allé dans toutes sortes de maisons et il m’est arrivé d’y voir des symboles démoniaques, des signes magiques, des masques, des statues bouddhistes. Soyez prudents car il ne s’agit pas de simples décorations ou souvenirs. Tout comme une icône du Christ n’est pas une décoration. Elle rayonne la grâce du Christ, tout comme la Croix rayonne la grâce. Saint Jean Chrysostome dit que si dans une maison se trouve l’Évangile, celui-ci la protège et transmet la grâce à toute la maison. De la même manière, là où se trouvent des objets, des livres et des images rayonnant une énergie démoniaque, ils agissent malheureusement sur notre environnement. On en vient aujourd’hui à ce que disaient les Pères voici des siècles; la science s’exprime clairement à ce sujet. Elle analyse, entre autres, aujourd’hui les effets des dessins animés sur l’homme.
Quand à Limassol fut organisée une conférence au sujet de la pornographie, je me suis réellement mis en colère. Une chaîne de télévision en a réalisé un film que tous purent regarder à la télévision. Une partie concernait toute cette nudité et ces choses charnelles qui furent exposées à la télévision. La deuxième partie concernait ce que regardent les enfants, les dragons, les «extraterrestres». Comment dire? Du feu sortait de leur bouche, des scènes terribles se déroulaient, j’en fus réellement exaspéré. Et de plus, il faisait complètement sombre. Si j’avais été seul, j’aurais crié! Heureusement, j’étais entouré de gens. Vraiment mon âme fut troublée. J’étais ébranlé, malgré que je savais que nous regardions un simple film, dans le cadre d’une démarche scientifique. Ce ne sont pas n’importe quels clercs, mais bien des savants, qui analysent l’influence de ce que regardent les enfants, de ce que regardent les adultes; tout cela agit sur la paix de notre âme.
Ainsi, comme le disent les Pères, le milieu de vie a une grande signification, et nous devons y accorder beaucoup d’attention, de même qu’à tout dans notre vie. A tout, même au bureau où nous travaillons. Si son aménagement ne nous apporte pas une consolation, nous ne pouvons y travailler, le travail y deviendra harassant. C’est pourquoi je vous demande de placer des icônes avec des lampes à icônes dans votre maison, et vous constaterez immédiatement un changement. L’icône du Christ, de la Panagia, des Saints, elles établissent une autre atmosphère, et là où tout était lourd et hostile, la maison se fait chaleureuse. Vous pourrez constater cet effet positif. Les choses qui nous entourent ne sont pas inoffensives. Heureusement, la science a déjà évoqué ce genre de phénomènes. Mais les Pères en parlaient déjà, décrivant tout ce labyrinthe d’influences et de changements.Il faut ajouter que certains changements dans nos âmes se produisent pour des raisons pédagogiques, venant de Dieu. Dieu veut que l’âme de l’homme devienne mûre et parfaite. C’est la même chose que pour la nourriture: nous ne mangeons pas toujours les mêmes aliments, car alors, nous en mourrions, aussi bons qu’ils fussent. En tous cas, c’est ce qu’on dit. Je ne sais si c’est tout à fait vrai, mais cela est expliqué par des spécialistes, des diététiciens et des médecins: si chaque joue vous nourrissez l’homme avec la même nourriture, il finira par en mourir ou deviendra très malade, quelle que soit sa santé au départ. La diversité est nécessaire. Vous voyez que nous mangeons avec vous de la marmelade, de la salade, et parfois, nous buvons un peu de vin. Chaque jour, les plats varient, les aliments changent. L’homme a besoin de changement. Ainsi avons-nous été créés par Dieu. Il ne nous a pas créés tels que nous mangions seulement des haricots, nous avons besoin d’aliments variés. Telle est notre nature. Il en va de même dans la vie spirituelle. Pour que l’homme soit complet, pour qu’il acquière plus d’une vertu, car si ceci n’était pas le cas, l’homme serait défectueux. Même l’amour, quand il est seul, peut nuire; l’amour, la plus grande des vertus, la plénitude des vertus! – Mais il existe des vertus qui agissent comme le sel. De quelle sorte de sel s’agit-il? Que devons-nous saler? (…)
– Le sel, c’est le discernement. Toute vertu irréfléchie peut être dangereuse, même l’amour. Quand dans un plat bien préparé on a omis le sel, il n’a pas de goût. Ainsi, le discernement donne du goût et la juste mesure en tout.
Les changements se produisent en l’homme pour qu’il devienne parfait, pour qu’il traverse les différentes étapes de la vie spirituelle, pour qu’il conquière plus qu’une seule vertu, fut-ce uniquement l’amour, ou uniquement la charité, ou uniquement la douceur, ou la prière, car alors il sera unilatéral, et en tant que tel, il ne pourra voir les autres comme il convient. Un jour, je suis allé auprès d’un grand geronda. Arriva un moine, qui loua la vertu de l’higoumène d’un grand monastère qui abritait une foule de moines. Il raconta que cet higoumène était un homme tellement pur, à l’esprit tellement pur, qu’il n’avait jamais eu une seule pensée charnelle, il ne savait pas même ce que c’était. Une âme aussi sainte ne connaissait pas la tentation charnelle. Ensuite il attendit, le reste de l’assistance et moi de même, que le geronda réponde: «Bravo! Quel homme remarquable, et quel higoumène!». Je dis: – Oui, c’est vraiment un grand homme!
Mais le geronda, sage et expérimenté, secoua la tête en signe de désapprobation et dit:
– Quant à moi, Père, je ne loue pas ce dont tu parles. Je ne veux pas que l’higoumène ignore ces choses. Je veux que l’higoumène comprenne de quoi il s’agit et qu’il traverse le feu du creuset de la tentation, afin qu’il sache et puisse consoler ceux qui luttent autour de lui. Le Paterikon mentionne semblables cas de héros de la lutte ascétique. Dieu permet que nous traversions la tentation, le danger de la chute, le péché, car nous voulons être des hommes et des femmes complets et non partiels. Imaginez un clerc qui ne comprenne pas ces choses. Il serait comme le médecin qui ignorerait ce qu’est la maladie, et rendrait les gens malades. Mais si le médecin lui-même tombe malade, si on l’attrape par les mains et pieds pour le mettre sur la table et qu’on l’y découpe, la fois suivante, quand quelqu’un lui dira «J’ai mal!», il aura une petite idée de ce que ça signifie et il ne dira pas, «Mais non, ce n’est rien!», ou «Il faut être un peu volontaire!». Lui-même aura fait l’expérience de la maladie et il apprendra à compatir avec les malades. De même, Dieu permet que nous passions par de tels changements afin que nous acquérions l’expérience, «car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés» (Heb.2,18). Il est nécessaire à l’homme de passer par là afin de devenir humble, connaissant ses propres faiblesses, et de comprendre l’impuissance humaine, d’apprendre à compatir à autrui, apprendre à être bon, compatissant, apprendre à consoler.
Un moine se rendit coupable d’une faute. Les autres moines voulurent le chasser, mais Abba Pambô dit: – Il me reste à moi aussi beaucoup du vieil homme, et je dois donc aussi être expulsé d’ici.
Tous firent une grande métanie et dirent:
– C’est vrai, qui peut dire qu’en lui, il ne reste rien du vieil homme? Qui sommes nous pour chasser quelqu’un du lieu du repentir?
Je me souviens d’un bon père spirituel à la Sainte Montagne. Un autre père spirituel, sévère, mais de peu de discernement, arriva et lui fit cette remarque:
– Toi, Père, tu es trop indulgent, tu autorises tout le monde à communier. Il faudra leur donner des épitimies; à l’un, un an, à un autre, deux ans, à un troisième, dix ans. Pourquoi les autorises-tu à communier? Tu dois les juger, tu es leur confesseur! Tu dois imposer comme épitimie l’interdiction de communier!
Et l’autre geronda lui répondit:
– Mon Père, quand je célèbre, je me dis que s’il y a ici quelqu’un qui ne devrait pas communier, et sortir, c’est bien moi. Et si Dieu me tolère, qui serais-je pour chasser un autre? Si quelqu’un devait sortir de l’église, car il est le plus grand pécheur, une abomination pour l’Église et qui insupporte Dieu, c’est bien moi. Et si je suis le premier des mauvais, comment chasser autrui? Je ne peux faire ce que tu dis. Si tu estimes que tu peux le faire, fais-le. Et si tu penses que lorsque tu communies, tu as le pur témoignage de ta conscience qui te dit que tu peux communier et qu’un autre ne le peut, alors, qu’il en soit ainsi. Mais moi, je n’ai pas un tel témoignage de ma conscience.
A la mesure de leurs tentations, les saints traversèrent ce cercle de transformation et goûtèrent à l’affliction et à la joie, à la douleur et à la douceur, à la pauvreté et à la richesse, à la faim, la soif et la satiété. Il devinrent des hommes accomplis. Des hommes et des femmes accomplis, consolateurs, bienveillants, acceptant autrui, parce qu’ayant parcouru tout ce chemin au long duquel Dieu les éduqua, ils comprirent, avant tout, leur nature humaine.
Nous devons savoir que c’est Dieu Lui-même, Qui de Ses propres mains, accomplit notre salut. Mais deux choses dépendent de nous. La première, c’est notre libre accord d’aller auprès de Dieu-le médecin, et de se placer entre Ses mains pour qu’Il nous guérisse, et Lui dire: «Regarde-moi, je suis malade! Je T’en prie, Seigneur, guéris-moi, car je suis malade!». La deuxième chose consiste à poursuivre le traitement jusqu’à la guérison complète. Il ne faut pas imiter ceux qui vont chez le médecin, mais qui s’enfuient de l’hôpital dès la première nuit en se disant que leur problème de santé est résolu. Non, il faut demeurer à l’hôpital, subir tous les examens, les injections, les traitements, les médicaments, etc., pour en sortir guéri. Voilà ce qu’il en est de la vie spirituelle de l’homme. D’abord, il donne son accord de collaborer avec la grâce de Dieu et ensuite, il demeure dans l’infirmerie spirituelle et endure tout ce que Dieu envoie, sachant que Dieu a pris en main son salut et qu’il est impossible qu’Il abandonne l’homme et le laisse tomber. L’homme qui aspire au salut, Dieu ne le pousse pas vers la chute.
Et quoi qu’il arrive à cet homme, quels que soient chutes, obstacles, changements, il peut profiter de tout cela pour son progrès spirituel, espérant en la Divine Providence, et récolter un immense bénéfice spirituel. Comme le dit un geronda, ce qu’il y a de plus répugnant, le fumier, peut devenir un amendement de valeur et permettre la production de doux fruits, s’il est employé correctement.
Il en va de même avec nos chutes et nos détériorations. Elles peuvent se transformer en excellents éléments spirituels, si l’homme les supporte avec patience, espère en la bonté de Dieu et continue humblement à avancer sur le chemin de la vie spirituelle, animé de la foi inébranlable que la Paternelle et Divine Providence jamais ne nous abandonnera, quoi qu’il arrive.

Traduit du russe

mardi 5 septembre 2017

Voilà pourquoi tous les Chrétiens doivent prier pour les évêques, les prêtres, les pasteurs de l’Église

sur le site La Lunette de Tsargrad 

encore un très beau texte du Métropolite Athanasios de Limassol 



"Il n’est pas facile d’être pasteur"

extrait
[…] nous avons tous besoin de l’aide de Dieu ; il est indispensable que tous les évêques de l’Église reçoivent l’aide de Dieu. Tous ceux qui font partie des ordres de prêtres, de diacres, de moines sont les pasteurs du peuple. L’évêque est un pasteur, mais il en est de même de tous les prêtres qui servent dans les paroisses et luttent chaque jour […] nous formons un seul troupeau. Et eux prient pour nous, pour le monde entier, lors de chaque liturgie, pour tous les besoins des gens. […]

mardi 18 octobre 2016

"Apprenons ce grand art : remettre tout entre les mains du Christ" par Mgr ATHANASIOS


Sur le Blog
Une réconfortante et fortifiante homélie du
Métropolite Athanasios de Limassol. 
"Invoquer le Nom du Seigneur."
Athanasios 5


Dans l’éparchie d’Ekaterinbourg s’est déroulée du 27 au 29 mai 2016 une conférence monastique internationale «L’héritage patristique à la lumière de la tradition athonite : la guidance spirituelle», à laquelle ont pris part des archimandrites et higoumènes de Russie, de Grèce, de Chypre, de France, d’Allemagne et d’Ukraine. Le 28 mai, son Éminence le Métropolite Athanasios de Limassol, arrivé en Russie pour participer à la conférence, a également rencontré le clergé, les moines et des laïcs de l’éparchie. Cette rencontre fut consacrée à l’importance pour le Chrétien, particulièrement en ces temps de crise, de s’en remettre à la Providence Divine et de se sentir proche du Christ. Voici la traduction de son intervention, publiée sur le site Pravoslavie.ru le 06 juin 2016.

Notre époque connaît de nombreuses difficultés et de nombreux problèmes. Il y en eut beaucoup aussi en d’autres époques. De nombreux nuages s’amoncellent à l’horizon et les cœurs des hommes sont habités par de grandes inquiétudes. Dans le monde se produisent beaucoup d’événements difficiles, des «crises», mais nous, Chrétiens, nous devons nous occuper d’une seule crise, la crise du jugement de Dieu (En grec, jugement et crise peuvent se traduire par le même terme κρίση). Toute société reçoit une récompense en fonction de la vie qu’elle mène. Il en va de même en ce qui concerne chaque homme. Et dans toutes ces difficultés, nous entendons une voix, la voix de l’Évangile, la voix de notre Seigneur le Christ, Qui nous dit «Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j’ai vaincu le monde» (Jean 16:33).




Je vous dis aujourd’hui ce que je dis toujours lors des entretiens dans ma métropole. Il s’agit de mon expérience de vie. Quand j’étais moine à la Sainte Montagne, j’accomplissais mon obédience près de mon ancien, Geronda Joseph, et mon expérience m’a appris comment le diable combattait le moine. Ensuite, je suis devenu higoumène à Chypre, dans un grand monastère, et j’ai vu comment le diable attaque un higoumène. La lutte était plus forte que pour le simple moine car l’higoumène doit penser au monastère et à tous les moines. Mais avec l’aide de Dieu, j’ai pu soutenir ce combat. Après je suis devenu évêque et j’ai vu la guerre que le diable mène contre l’évêque. Elle est beaucoup plus intense qu’avec l’higoumène, car l’évêque se trouve à la tête de l’Église. Les différentes formes de service dans l’Église requièrent effort et labeur ; il faut toujours surmonter une multitude d’obstacles et de tentations. Rien ne se déroule sans tentation, aussi fort que nous puissions le souhaiter. Le diable élève des murs entiers à chaque pas que nous voulons accomplir. Arrive alors un moment où, en tant qu’homme, nous disons «C’est impossible!» Mais il est toujours possible d’accomplir l’œuvre de Dieu. La volonté de Dieu est telle que toutes les œuvres divines se réalisent à travers de grandes difficultés, par la lutte, afin qu’il soit évident que c’est Dieu qui les accomplit et non les efforts de l’homme, et afin que nous louions Dieu. En tant qu’évêque, j’ai pris conscience de ce que Dieu dirige l’Église et le monde entier. J’ai compris la signification des paroles du Seigneur, quand Il dit dans l’Évangile : «Que Ta volonté soit faite!» (Mat. 26:42)
Cela signifie que nous tous devons confier à la volonté et à la Providence divines tout ce qui concerne l’Église et le monde entier. C’est cela que nous prions lors de chaque Divine Liturgie. Après avoir commémoré la Très Sainte Mère de Dieu et tous les saints, à la fin de chaque ekténie, nous disons «Et confions-nous nous-mêmes les uns les autres et toute notre vie au Christ notre Dieu». C’est-à-dire que nous devons nous remettre nous-mêmes, nos frères et sœurs et parents, entre les mains du Christ. Nous confier, cela veux dire tout remettre, tout le poids, de nos mains aux mains du Christ. Il s’agit pour nous du plus grand acte d’amour et d’obéissance au Christ. C’est ce dont a parlé le Seigneur : «Je vous laisse la paix, Je vous donne Ma paix…Que votre cœur ne se trouble point et ne s’alarme point» (Jean 14:27).

Le Christ ne parle pas de la paix terrestre, qui dépend d’événements extérieurs, mais de la paix dont rien ne peut déposséder nos cœurs. Au cours des siècles, les Chrétiens ont témoigné de ce que rien ne peut enlever la paix du Christ de leur cœur. L’Église a vécu de nombreuses persécutions et difficultés. Jusqu’à une époque récente en Russie une grande persécution était dirigée contre la foi du Christ, et le Paradis se remplit de nouveaux saints et martyrs qui allèrent jusqu’au bout de leur ascèse pour le Christ. Malgré que des temps nouveaux soient arrivés, qui amènent aussi leurs difficultés, la parole de Dieu demeure immuable : Sa promesse d’être avec nous jusqu’à la fin des temps reste vraie et sûre. Il est possible que nous nous sentions opprimés par le poids des problèmes quotidiens, mais nous devons apprendre à nous défaire de ce fardeau et tout remettre dans les mains du Christ, dans l’esprit de l’Évangile. Il est dit dans l’Évangile : «Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse». (1 Thess. 5:16,17) La joie et la prière doivent être les traits distinctifs de notre âme. Notre préoccupation principale doit être de devenir digne de l’union avec le Christ (et ce but s’atteint à travers l’Église). Quand nous nous inquiétons et nous tourmentons excessivement pour ce qui se passe autour de nous, nous offensons notre Père Céleste. C’est comme si nous Lui disions que nous nous préoccupions plus que Lui de ce qui se passe.
Au monastère, quand nous devions faire face à de grandes difficultés, nous allions chez notre geronda, le Père Joseph de Vatopedi et nous lui demandions : «Père, que faut-il faire quand nous sommes enferrés dans de telles épreuves? Comment en sortir?» Alors, Geronda nous apaisait :

«N’ayez crainte! Il ne vous arrivera ni plus ni moins que ce Dieu permettra».  

  

Et puisque Dieu sait ce qui va arriver, nous devons garder notre âme en paix et dire : «Que Ta volonté soit faite». Geronda Païssios donnait ce conseil aux moines : ceux qui vivent selon Dieu doivent se sentir comme des petits enfants dans les bras de leur mère. Dans les bras de sa mère, le petit ne craint rien. Rien ne peut l’inquiéter. Il ne pense à rien. Il se réjouit de la chaleur de l’étreinte et de l’amour de sa mère. De même, nous aussi devons dans nos âmes nous réjouir de l’amour du Christ. Saint Païssios disait encore ceci : «Le Christ est l’oxygène de l’homme. N’en faites pas du monoxyde de carbone!». Il disait cela quand les gens se tracassaient, soi-disant au nom du Christ, et avaient peur du lendemain. 

Un autre grand geronda qui vécut en Grèce, Saint Porphyrios le Kavsokalyvite, donnait tout le temps cette instruction à ses enfants spirituels : «Pensez seulement au Christ ! Ne vous occupez de rien d’autre que de Lui. Le Christ est tout. Remettez tout entre Ses mains et vous n’aurez rien à craindre». L’Esprit du Christ dans l’homme contemporain, c’est la joie et la liberté.


Souvent, nous éprouvons de l’inquiétude au sujet de notre salut, de celui de nos enfants, et des membres de notre famille, ou au sujet de notre patrie ou même de l’Église. Ce sont des sentiments humains et ils sont tout naturels, jusqu’à un certain point. Seulement si nous permettons à ces soucis de nous dominer, rapidement ils vont plonger toute notre âme dans les ténèbres. L’expérience pluriséculaire de l’Église nous a prouvé que la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi (1 Jean 5:4). La puissance de l’enfer ne vaincra jamais l’Église. L’Écriture nous dit aussi que pas un homme qui espère en Dieu ne sera confus (Isaïe 49:23). Il ne peut se faire qu’un homme faisant appel à Dieu ne reçoive pas de réponse.

Je terminerai cette brève intervention en narrant le sentiment que j’éprouve dans mon éparchie. Très nombreux sont ceux qui viennent à moi; ils sont des milliers. Ils se confessent, nous évoquons avec eux des sujets spirituels. Il existe des cas dans lesquels les gens ne peuvent rien faire. Malheureusement, ils vivent dans de telles conditions, dans une telle disposition d’esprit, qu’ils se préparent à un naufrage inévitable. Et malheureusement, ou heureusement, nous ne pouvons pas le leur dire, car le Christ ne nous le permet pas. Notre raison nous dit qu’ils vont à leur perte. Mais la foi dit qu’à Dieu tout est possible. Et quand de tels hommes nous demandent : «Que vais-je devenir ? Je ne ferai rien de bon de moi-même!», nous leur répondons par les mots de l’Ancien Testament, repris dans les Actes. Bien, tu ne peux rien y faire. Toutes les circonstances indiquent que tu vas à ta perte. Et cela peut concerner toutes les circonstances de notre vie; économiques, nationales, internationales. Mais que dit l’Esprit ? Dans les derniers temps, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. (Actes 2:21) Que nous reste-t-il à faire ? Invoquer le nom du Seigneur. Quels que nous soyons, quelles que soient nos difficultés, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, nous devons invoquer le nom du Seigneur. Et si nous avons la foi, et l’humilité, alors, le Seigneur sera toujours avec nous, Il sera toujours notre Sauveur et notre Libérateur.
Ici, en Russie, j’ai vu de nombreuses et superbes icônes byzantines de la Résurrection du Christ.


Le Christ, comme un homme fort, prend par la main Adam et Eve et les tire hors de l’enfer. Mais avez-vous remarqué un détail ? Il tient nos ancêtres non par la main mais par le poignet. Pourquoi fait-Il cela ? Pour montrer qu’Adam et Eve sont morts et qu’ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes pour leur salut. Quand quelqu’un vous demande de lui donner la main, vous lui tendez la main et il vous prend par la main. Mais les morts on les prends par les poignets, car ils ne peuvent vous tendre la main, et on les soulève de force. Le Seigneur veut montrer ainsi qu’Il peut même ressusciter l’homme que le péché a mené à la mort. Et rien ne résiste à la force de l’amour du Christ. C’est pourquoi nous devons, chers frères et sœurs avoir la joie du Christ en nos cœurs, Son amour et Sa paix. N’acceptons rien qui puisse détruire cette paix, cette joie et cet amour en nous, que le Seigneur a installés en nos cœurs. Et apprenons ce grand art : remettre tout entre les mains du Christ. Je vous souhaite de conserver toujours cet amour et cette paix dans vos cœurs, par les prières de votre saint évêque, et des saints pères et frères moines. Amen.
Traduit du russe

mercredi 28 septembre 2016

L’ÉGLISE, ce n’est pas de la théorie, ce n’est pas de la philosophie, C'EST LA RÉALITÉ par le Métropolite ATHANASIOS de LIMASSOL

Sur le Blog La Lorgnette de Tsargrad
Encore un témoignage du Métropolite Athanasios de Limassol
tiré du livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou traduit du russe. Le saint évêque partage l'immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer





À propos de St PORPHYRIOS

"L’Église Orthodoxe guérit l’homme, elle agit sur lui et fait renaître les forces que Dieu lui a données, tous les dons qu’Il nous conféra lorsqu’il nous créa. L’Église fait vivre ces forces et ces dons, elle les fait vivre en Dieu.
Si nous n’avions pas les saints, chers amis, on prendrait tous ceux qui sont dans l’Église pour des insensés. Rendez-vous compte : obéir à l’Église qui enseignerait des choses sans aucune preuve. Nous serions des insensés et des idiots si nous suivions les enseignements de l’Évangile sans avoir la preuve que ce qu’il nous enseigne est vrai. Où sont ces preuves ? Bien sûr, il dit des choses bonnes et sages. Mais en quoi cette sagesse peut-elle servir à l’homme, s’il n’a pas la preuve qu’elle est vraie ? Seuls les saints prouvent et incarnent l’Évangile par leur vie, mes chers amis. Uniquement les saints."

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samedi 5 novembre 2011

Père PAÏSSIOS par Mgr ATHANASIOS de LIMASSOL [2]


"Il  manifestait sans compter un amour infini à tous ceux qui lui rendaient visite, en particulier les personnes en détresse et la jeunesse. Je me souviens d’un évènement frappant que j’ai vécu en 1982. Un jeune Athénien est venu en visite au Mont Athos, c’était un jeune homme moderne, avec un esprit des plus curieux, embrouillé dans un tas de choses difficiles, déçu par sa vie et son environnement, dans des habits sales – un état qui était la manifestation de sa maladie et ses préoccupations. Le  jeune homme vint rendre visite à Père Païsios. Ils ont parlé et puis il est parti.

Après deux ou trois mois, il est retourné et voilà ce qu’il m’a raconté en pleurant. À Athènes, après avoir vécu diverses mésaventures, il a été envahi par la mélancolie, et il est devenu dépressif si bien qu’il est monté un jour sur sa moto avec le projet de se suicider. En accélérant il s’est dit: «Il n'y a personne dans le monde qui m'aime, ni personne qui s’intéresse à moi, mieux vaut me tuer et mettre fin à ma vie ».
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mardi 1 novembre 2011

Père PAÏSSIOS par Mgr ATHANASIOS de LIMASSOL [1]


Nous avons plus que jamais besoin de la présence, du témoignage et de la prière de véritables pasteurs orthodoxes comme Mgr Athanase, Métropolite de Limassol à Chypre. Puisse le Seigneur avoir la grande miséricorde lui accorder de nombreuses années afin qu'il soit notre guide spirituel et notre soutien dans cette époque de troubles et d'apostasie. Voici la première partie de la traduction en français de son témoignage paru sur le site du Saint monastère du Pantocrator sur l'Ancien Païsios dont il a été le fils spirituel.



Témoignage de sa très sainte Excellence le Métropolite Athanasios de Limassol
 à propos de l’Ancien † Païsios le moine du Mont Athos (1924-1994) 


1ère PARTIE
«Pour commencer, comme je n'aurais jamais imaginé qu'un jour viendrait où je raconterais la vie de Père Païsios – lui-même d’ailleurs n’a jamais relaté sa vie tout au long de ses jours – il se peut qu’il y ait certaines lacunes concernant les dates et les évènements. C’est seulement par gratitude envers l'Ancien que j'ai accepté de venir ici M. Nikolaidis, à cette station de télévision, afin d’offrir mon propre témoignage sur sa vie sainte, sa présence au sein de l'Orthodoxie, au sein de notre Église, à propos de toutes les choses que j'ai vues durant mon séjour sur le mont Athos, et de tout ce que des personnes de confiance m'ont dit. Ce de cela que je vais parler, avec le sentiment, bien sûr, que la narration de la vie des gens saints est une tâche extrêmement difficile. C’est particulièrement difficile parce que l'Ancien était vraiment une personne sainte, et que nous ne sommes rien et que nous avons compris très peu de choses. Espérons au moins que Dieu nous aide à transmettre les faits dont nous pouvons témoigner et que les gens qui vont écouter puissent les évaluer selon leur propre disposition.

J'ai rencontré Père Païsios en 1976, en Septembre. J'ai visité le Mont Athos pour la première fois, et là, avec le reste de mes camarades, nous avons visité l'Ancien, quand il résidait dans sa petite cabane à Timios Stavros (La Sainte Croix), près du monastère de Stavronikita. Je l'ai rencontré là-bas. Je dois le dire, nous sommes arrivés avec la curiosité de voir l'Ancien, dont nous avions tant entendu parler. Il nous reçut avec beaucoup d'amour, et je dois dire que notre première rencontre m'a déçu un peu au début car je n'étais pas familier avec les secrets de ces personnes spirituelles. Quand j'ai vu l'Ancien, qui nous a reçus dans une telle simplicité, il nous a donné diverses friandises et nous a raconté des blagues et s’est mis à rire. J'ai commencé à douter que cet homme fût vraiment aussi saint qu’on le considérait, parce que je pensais que les saints étaient censés être silencieux, peu bavards et plutôt moroses. C’est cette impression que j’avais. Cependant par la suite, la vérité a balayé tout cela nous faisant radicalement changer d’avis, quand l'Ancien a parlé de choses dont nous n'avions jamais entendu parler auparavant, et c’était sa propre vie qu’il offrait en témoignage.

Le premier évènement dont je témoigne en toute honnêteté, c'est que quand nous étions en train de prendre congé de lui en lui baisant la main, quelque chose s'est passé qui était vraiment l'intervention de Dieu. Toutes les montagnes, toute l'atmosphère environnante furent inondés d’un parfum indescriptible. La région entière embaumait. L'Ancien réalisa cela et nous a immédiatement demandé de poursuivre notre chemin, tandis qu'il se dirigeait vers sa cellule. Nous, les trois enfants que nous étions, nous sommes partis pour Karyès sans réaliser ce qui était arrivé, nous sentant à l'intérieur dans une joie indescriptible, sans pouvoir l’expliquer. Nous ne comprenions ni la raison pour quoi nous courions, ni la raison pour quoi les montagnes environnantes, l'air, les roches, et toute chose sentaient bon. Ce que j'ai expérimenté la première fois que j'ai rencontré le Père Païsios était vraiment émouvant.

Il a passé son enfance à Konitsa. Une fois, il nous a raconté que quand il avait quinze ans, il avait l’habitude de se retirer dans les bois, où, avec des branches et des brindilles, il s’était construit une sorte de refuge pour la prière, et là il priait avec larmes. Cela bien sûr, était une énergie de la Grâce. Il sentait cette douceur et souhaitait rester seul et prier le Christ. Et un jour qu’il priait, il vit le Christ juste en face de lui (pas dans son sommeil, mais pendant l'éveil), et le Christ avait la main sur l'Évangile ouvert et lui parlait, et ce qu’Il disait étaient les mots mêmes qui étaient écrits sur l’Évangile. Et Il lui dit :
«Arsenios, Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt.» Cette expérience de l'apparition du Christ fut – autant que je sache – la première du jeune Arsenios dans le domaine des révélations surnaturelles et, sans doute, le signe le plus décisif pour son cheminement ultérieur dans le monachisme.
L'Ancien a toujours soigneusement évité qu’on parle de lui, et je peux dire que les seules fois où il montrait de la sévérité – au point que l'on pouvait prendre peur – c’est quand quelqu'un parlait de lui, rappelait ou faisait état d’évènements miraculeux le concernant.

Quand je lui ai rendu visite en 1976, je lui ai dit : « Geronda, vous avez une grande réputation dans le monde ; les gens pensent du bien de vous, du bien de votre nom." Il a répondu en riant, comme il le faisait habituellement en racontant de bonnes histoires et d'une façon très gaie et très sage: «Maintenant, en venant d'en bas es-tu passé par la décharge d’ordures ? » la seule de Karyès). J'ai dit : « Oui – Il y a, m’a-t-il répondu, dans ce dépotoir de Karyès, il y a précisément quelques boîtes de conserve de calamars. Et là, quand le soleil tombe sur elles, elles brillent. C'est ce qui s'est passé pour les gens. Ils voient ces boîtes de conserve briller au soleil, qui ne sont autres que moi, et ils pensent que c'est de l'or. Mais, mon enfant, si t’approches et que tu y regardes de près, tu vois que c'est seulement une boîte de calmars.» En disant cela il riait. 
Plus tard cependant, quand nous parlions sérieusement, parfois il m’a dit tristement: «Père, mon plus grand ennemi est mon nom. Malheur à l'homme et le moine qui «se fait un nom pour lui-même». Parce qu’ensuite il ne retrouve pas la paix, car les gens en outre commencent à inventer des choses, qui très souvent ne sont pas réalistes, et il devient un objet de contradiction.» Des centaines de personnes ont visité sa cellule. Dès que le bus arrivait à Karyès et qu’ils avaient obtenu leur permis de séjour, les gens se dirigeaient tous immédiatement vers Père Païsios. C’est une véritable caravane de gens que vous auriez pu voir se dirigeant dans cette direction. C’était leur premier objectif, leur première station. Parfois, quand il m'est arrivé d'être avec lui, il n’ouvrait pas, je lui en demandais alors la raison. Alors il me répondait ainsi : «Regarde, nous allons prier et si Dieu nous le dit, nous ouvrirons.»

C’était un homme dont le plus travail le plus important était la prière. Ce n’est qu’ensuite qu’il se consacrait aux gens. Malgré toutes ses difficultés, ses épreuves, c’était un homme non charnel: un homme qui ne sait pas dormir ou se reposer. Il était toujours de bonne humeur, et il conservait toujours de l'amour dans son cœur pour accueillir la douleur des gens. Je me souviens de Noël de 1981, je suis allé lui rendre visite après la vigile de la Nativité. Nous avons parlé, et il m'a expliqué combien est merveilleux l’amour de Dieu. Il disait que l'amour de Dieu habite en l'homme comme le feu. Il m'a dit: « Il y a quelques années cet amour a brûlé si intensément en moi que mes os fondaient comme des bougies. Et en fait, une fois, tant de grâce est tombé sur moi tandis que je marchais, que je me suis agenouillé et que j’étais incapable de continuer mon chemin. J'avais peur aussi que quelqu'un puisse me voir et ne comprenne pas ce qui m’arrivait. » Huit ans plus tard, ce prodigieux amour devint – sans l’abandonner bien sûr– une grande compassion pour les gens. Il semble que dès lors, l'Ancien s’est consacré aux personnes en détresse, après avoir été la demeure de Dieu.

Père Païsios a reçu la visite de gens de toutes les classes: instruites et non instruites, d’évêques et de nombreux professeurs, même de gens de religions différentes et de toutes sortes de personnes.

En général, les lieux où il a vécu ne peuvent pas être décrits: la cellule de la Sainte Croix était une cellule si éloignée, autant que je me souvienne, qu’aussi loin que l'œil pouvait voir, nous n’apercevions aucune autre cellule de moine aux alentours. Désert. Je me souviens de l'Ancien me disait: «Si tu entends toutes sortes de bruits pendant la nuit, n'aie pas peur. Ce sont des sangliers et des chacals».

C’est un fait que l'Ancien est passé par de nombreuses maladies tout au long de sa vie. Et je me souviens que quand il souffrait de maux de tête sévères, il mettait des compresses sur son front, pour apaiser ses maux de tête. De temps en temps quand nous aussi nous tombions malades, il nous disait: «Écoute Père, la maladie m’a été plus bénéfique que la santé.»

Et malgré ses maladies, il n'aurait jamais négligé ses devoirs. C’est incroyable de voir comment il poursuivait son combat jusqu'à aller à l’épuisement complet. Je me souviens qu’au monastère pour Noël, nous avons participé à une agrypnie qui a duré environ dix heures. L'Ancien avait reçu des gens toute la journée et n'avait pas eu du tout de repos. Pourtant toute la nuit durant l’agrypnie, il est resté debout. Je me suis assis juste à côté de lui et j’attendais de voir quand il s'assiérait. Il ne s'est pas assis du tout de toute la nuit, il est resté debout. À un certain moment il m’a dit: «Pourquoi ne vas-tu pas un peu plus loin ? Est-ce que tu es de la police? » Il avait compris que je me tenais à côté de lui pour examiner ce qu'il allait faire.»
(à suivre)
(Version française par Maxime le minime)
Source: TESTIMONIES OF PILGRIMS
ELDER PAISIOS THE MONK OF ATHOS 1924-1994
PUBLICATION 'AGIOTOKOS KAPADOKIA'
Translation by: Holy Monastery of Pantokrator