Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8
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jeudi 28 mai 2020

DOUBLE CONTRAINTE ET MANIPULATON

On nomme double contrainte (double-bind) une paire d’injonctions paradoxales consistant en ordres explicites ou implicites intimés à quelqu’un qui ne peut en satisfaire un sans violer l’autre.
Cette notion a été découverte par l’Ecole de Palo Alto et Gregory Bateson.
Par exemple, celui cité par Bateson de la mère balinaise, qui dit à son fils :
« Tu ne m’embrasses pas ? » et qui se raidit quand celui-ci vient lui faire un câlin. Or, comme on sait que le non-verbal domine toujours le verbal, cette mère dit à son fils à quel point elle ne l’aime pas.

En matière de manipulation, les piliers principaux de la communication perverse sont confusion, induction, culpabilisation. En fait le mot « communication »  est  particulièrement mal adapté puisqu’il s’agit en fait de ne surtout pas communiquer.

Son but : affaiblir l’autre, le faire douter de lui, de ses pensées et de ses affects. La victime va y perdre le sentiment de son identité. Puisqu’il s’agit à la fois d’éviter le conflit direct avec elle, et de l’amener à une totale docilité, elle doit  être privée tant de son sens critique que de sa capacité à se rebeller. Alors seulement il sera possible de l’attaquer pour la mettre à sa disposition.

To bind (bound) signifie « coller », « accrocher » à deux ordres impossibles à exécuter avec un troisième ordre qui interdit la désobéissance et tout commentaire sur l’absurdité de cette situation d’ordre et de contre-ordre dans l’unité de temps et de lieu. Sans cette troisième contrainte, ce ne serait qu’un simple dilemme, avec une impossibilité de décider plus-ou-moins grande suivant l’intensité des attracteurs.

Dans la double contrainte, les instructions sont confuses et contradictoires, et interdites de parole. Cette situaion peut se produire de parent à enfant, mais également entre adultes. Quoiqu’il fassen celui a qui s’adresse la double contrainte n’a pas le droit de faire remarquer les contradictions. Il est réduit à l’impuissance et au renfermement.

La double contrainte existe seulement dans une relation d’autorité qui ordonne un choix impossible et qui interdit tout commentaire sur l’absurdité de la situation. Dans une situation d’indécidabilité, le dilemme est une nécessité conjointe à une impossibilité de choisir (comme par exemple dans le Cid de Corneille), tandis que l’injonction paradoxale est une obligation, un ordre, de choisir.

Pour illustrer la double contrainte, on cite souvent l’histoire de cette mère qui offre à son fils 2 cravates, l’une bleue, l’autre rouge. Pour recevoir sa mère quelque temps plus tard, le fils va mettre la cravate rouge ce qui lui vaudra d’entendre « Tu n’aimes pas la cravate bleue ! ». Le week-end suivant, pour lui faire plaisir, il met la cravate bleue et sa mère lui dit « Tu n’aimes donc pas la cravate rouge ! ». Il est donc toujours « perdant »
L’injonction paradoxale est bien illustrée par l’ordre « sois spontané(e) », où devenant spontané en obéissant à un ordre, l’individu ne peut pas être spontané.


La capacité à se sortir d’une double contrainte dépend bien évidemment de l’âge et des ressources personnelles pour s’en sortir.
Selon G. Bateson (école de palo Alto), la conséquence positive de la double contrainte est d’obliger l’individu à développer une « double perspective créative ».
En clair, pour s’en sortir, l’individu est invité à :
  1. Repérer la double contrainte, en prendre conscience.
  2. Métacommuniquer et recadrer, autrement dit, communiquer sur la communication en dévoilant les non-dits, en relisant la situation à un niveau différent. Par exemple, communiquer sur l’absurdité d’une demande peut être une façon de la dépasser.
  3. Adopter un comportement différent : oser l’humour, la métaphore, la créativité, la spontanéité, s’impliquer, oser se révéler, oser être qui l’on est, faire différemment plutôt que davantage, etc… C’est une véritable prise de risque identitaire qui encourage à être créatif plutôt que réactif.



lundi 10 novembre 2014

L'ULTIME ET VITALE RÉSISTANCE CHRÉTIENNE par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

La Communauté du désert et la solitude des villes  [5] 
 par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

Moine Moïse l'Athonite (1952-2014) prie Dieu pour nous !

Dans cette solitude sacrée l’homme se trouve face à face avec sa pauvreté existentielle et la peur de la mort qu'elle provoque. Pourtant, même ici, il y a danger qu'il puisse choisir la procrastination comme solution et, pour un temps calmer son état de panique. Il peut reprendre sa course avec ses allées et venues sans fin, augmenter ses activités sociales et chercher à varier ses divertissements : un programme d’occupation maximale. D'autres personnes, d'autres choses, du travail et des implications tous azimuts peuvent servir de couverture à son appauvrissement spirituel – pour un temps. Et il peut continuer à errer sans but, poussé par les circonstances, tourmenté, papillonnant d’une chose à une autre, luttant, étant déchiré – et finalement anéanti.

Une vie de travail sans la libération de la communion avec Dieu est de l'esclavage. La lutte excessive pour la richesse est une maladie incurable source de souffrances. La peur de l’avenir peut stimuler la cupidité, l'avarice, la thésaurisation et Dieu peut être facilement oublié.

Voici ce que dit Abba Markos sur comment l'homme peut éviter l'esclavage d’un travail sans discernement et à la place devenir un libre serviteur de Dieu : « Celui qui se débarrasse du soin anxiogène pour les choses éphémères et est libéré de tout ce que cela nécessite, mettra toute sa confiance en Dieu et dans les bonnes choses éternelles. Le Seigneur n'a pas interdit les nécessaires soins quotidiens pour notre bien-être physique, mais Il a indiqué que l'homme ne devait se sentir concerné que pour chaque jour [auquel suffit sa peine]. Limiter nos besoins et nos soucis de ce qui est absolument nécessaire est tout à fait possible par la prière et la maîtrise de soi, mais les éliminer est tout à fait impossible. »

Dans les judicieuses remarques d’Abba Markos qui suivent, permettez-moi d'attirer votre attention sur un point subtil qui s’applique à de nombreux fidèles. « Les tâches nécessaires que nous sommes obligés d’accomplir, nous devons bien sûr les accepter et les assumer, mais nous devons lâcher ces autres activités sans but et préférer plutôt passer notre temps dans la prière, en particulier lorsque ces activités nous conduisent à la cupidité et au luxe de l’argent et de la richesse. En effet, plus on pourra, avec l'aide de Dieu, limiter, ces activités mondaines, plus on pourra préserver son esprit de ces errances anxieuses. Si à nouveau quelqu'un, de peu de foi ou ayant quelque autre faiblesse, ne peut pas faire cela, alors, au moins, qu'il comprenne bien la vérité et qu’il essaye, autant qu'il peut, de se blâmer de demeurer dans cette faiblesse et dans cet état immature. Car il est beaucoup mieux d'avoir à rendre compte à Dieu de ses omissions que de sa faute et de son orgueil

Un drame se joue dans l'homme, dans lequel il cherche,  à l’extérieur, continuellement et intensément, la paix et la connaissance Mais quand il revient à lui-même, il se rend compte qu’une véritable hospitalité existe dans un endroit inattendu. C’est en effet précisément en lui-même qu’il découvre et expérimente la particularité de cette personnalité. C’est ici que se trouve la divine solitude libératrice, fondée sur la connaissance de sa personnalité.  C’est ici, dans la quiétude mystique, qu'il mesure, décide, et prend ses responsabilités.

La réalisation de l'expérience mystique de ce que nous sommes, de ce que nous devrions chercher, et de ce que nous pouvons faire, implique un effort pénible qui, néanmoins, est crucial. C’est en nous que nous nous arrachons à la solitude de l’ego et où nous trouvons le chemin de la lumière et de la joie de la communion.

Une grande partie du monde est gouvernée par des sophismes, la sagesse a été mise à l'écart, et la décence a été perdue. Mensonges et trahison abondent, le révisionnisme a contrefait l'histoire, l'Évangile est mal interprété, les manuels scolaires sont des outils politiques au service de l'idéologie de ceux qui sont au pouvoir. Il y a une tendance à imiter les idéologies occidentales erronées, y compris le piétisme sentimental et le néo-christianisme social indolore. La vie de l’Église et ses traditions sacrées et vivifiantes sont ignorées. 

Le seul refuge est pour chacun d’entre nous, de mettre en place notre propre sanctuaire où nous le pouvons. À un monde qui considère la tromperie comme de l'intelligence et l'honneur comme de la faiblesse, il faut oser dire «Ne me touchez pas! »

Nous devons choisir de rester seuls, volontairement et en assumant la responsabilité même si cette solitude nécessite un grand courage dans une société qui cherche agressivement nos applaudissements et nous pousse à nous y amalgamer. La lassitude de ces vanités, l’amertume, le mouvement constant et les joies sans joie qui ont rempli nos vies nous aident à venir à la réalisation que c’est la meilleure résistance à la désorientation générale.

En rétablissant notre monde intérieur, nous augmentons notre résistance, et dans le temps devenons invincibles aux attaques organisées du mal. En plaçant toute notre vie aux pieds de Dieu et dans la recherche de la vie authentique qu’Il veut que nous vivions, nous commençons à avoir un avant-goût de l’immortalité, où nous ne sommes jamais seuls, mais en compagnie du Christ et de ses saints. Toute solitude est dissipée par l'autosuffisance intérieure.

Et cela peut vous aider de savoir qu’ils sont nombreux, sans que vous les voyiez, ceux qui vous aident par leurs prières. Ce sont les moines, totalement consacrés à Dieu, qui veillent sans cesse. Même si vous ne les avez pas rencontrés, ils prient pour vous, leurs bras levés, leurs genoux et leurs articulations couverts de cal de par leurs prosternations.  à suivre
(version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 7 novembre 2014

La Communauté du désert et la solitude des villes [4] par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

LA SOLITUDE DIVINE DE L'HOMME EN COMMUNION AVEC DIEU
Moine Moïse l'Athonite (1952-2014) prie Dieu pour nous !

L'homme en communion avec Dieu sait comment rendre sa voix plus fervente et se réjouir en demeurant à la seconde place. Il sait comment se montrer un ami, même avec l'étranger et se contenter avec peu.
En outre, il sait mener ses efforts diligents jusqu’à la fatigue et comment laver avec des larmes ceux qui sont cupides et prodigues. Et il sait comment faire ces choses sans s’en plaindre ni ressentir d’insatisfaction, même s’il est abandonné  de ses parents, amis, collègues.

Loin des foules tumultueuses et de la confusion de l’arène publique, dans l'intimité de votre chambre, choisissez librement et sans contrainte. Il peut sembler que vous n’apportez rien aux autres et que vous êtes centrés sur vous-même, particulièrement quand d'autres disent qu'ils ont besoin de vous, car ils souffrent d’une douloureuse solitude.
Cette solitude que vous avez choisie pour vous-même est une tâche ardue, qui exige beaucoup de force, de persévérance, d’héroïsme. C’est une entreprise longue et qui n’a pas de fin. Et parfois, cela peut être la préparation d'un retour vers ceux que vous avez écartés de votre vie, même si cela ne devrait jamais être le but de votre engagement ascétique.

Tous les saints de Notre Église, les missionnaires les plus fervents et les plus actifs, le Seigneur Lui-même lors de sa vie terrestre, ont connu le mystère de la solitude divine. Rappelez-vous ces grandes personnalités, les prophètes de l'Ancien Testament : Moïse, Elie, Esaïe et St Jean Le Précurseur.
En retournant à notre siècle, nous  trouvons qu'il est tragiquement marqué par la solitude, le désespoir, le pessimisme. Malgré ses efforts pour obtenir le contraire, le monde est en conflit avec tout le monde et avec tout - pays, gouvernements, races, collègues, parents, amis, enfants, livres, cours, travaux. Et étant en conflit avec lui-même il est également en conflit avec Dieu, à qui il ne parle jamais, ne dit jamais rien.

La solitude la plus douloureuse est d'être à côté de votre conjoint et d’être cependant incapable de communiquer vos sentiments intimes, alors même que des messages externes sont transmis instantanément d'un hémisphère à l'autre. Cette douloureuse solitude est celle des couples mariés qui conservent leurs secrets sans les partager pendant des années. C’est cette même douloureuse solitude quand le dialogue est inexistant  entre les enfants et les parents, entre les enfants et les enseignants, entre les enfants et le clergé. Il n’est pas de solitude plus cruelle pour une famille que de rester assis ensemble pendant des heures devant la télévision sans échanger le moindre mot. Nous vivons dans une époque difficile. La solitude est à un niveau jamais atteint. L'homme est perdu. Dieu est  silencieux.

Dans cette solitude, dans cette désolation des villes,   dans cette absence apparente de Dieu, l'homme est appelé à rassembler ses pensées, à retrouver sa raison, à mettre de côté ses nombreuses préoccupations mondaines et à se retirer dans son lieu de prière – dans le mutisme et dans la nudité de l’enfant - afin que Dieu puisse lui parler, le vêtir, et lui fasse don de la maturité spirituelle. Alors sa solitude deviendra la solitude divine de la libération et il parviendra à atteindre un sentiment de plénitude. Seule une telle solitude radicale conduit à une compréhension et une expérience de Dieu fondamentale, détruisant chaque hésitation, doute et tourment. (à suivre) (version française par Maxime le minime de la source)