Mgr Athanasios de Limasol à propos de son livre, Le cœur ouvert de l'Église [4/5]


N’attends rien des gens.… mais plutôt de Dieu.


Dans votre livre, on trouve l'histoire suivante : un fils se plaint de son père, qu'il boit et sort avec une autre femme. Et il lui est dit : «Vois cela selon un autre angle : cet homme souffre, voilà pourquoi il agit comme ça. » Comment pouvons-nous apprendre à nous comporter avec nos proches qui, à notre avis, se comportent mal de quelque manière ? 

 Un jour, un jeune homme est venu voir l’Ancien Païssios et lui a dit: « Geronda, personne ne me comprend, ni mes parents, ni mon frère ni ma sœur. Je souffre beaucoup à cause de cela. » L’Ancien lui a répondu : « Mon cher! S’ils ne te comprennent pas, alors toi, essaye de les comprendre! D'abord, comprends tout de suite qu'ils ne sont pas capables de te comprendre ; comment veux-tu qu'ils te comprennent, quand ils ne sont pas en mesure de te comprendre? Comprends que leurs faiblesses, leurs problèmes les en empêchent pour ainsi dire. Regardez-les avec compréhension et amour. N’attends rien des gens, afin de ne pas souffrir. Il est préférable d’attendre à quelque chose de Dieu ». Alors cette personne a pensé : «Si je les comprends, alors je ne souffrirai pas du fait qu'ils ne me comprennent pas. » C’est ce que je dis aussi aux gens qui se plaignent de choses semblables. À celle qui me dit« Mon mari ne me comprend pas. », je réponds « Toi, comprends-le, lui, et alors ton problème sera résolu. » Il me semble que cela fonctionne.

Abandonner Dieu et la foi ?


Monseigneur, vous parlez souvent de l'éducation des enfants. Il y a ce problème : souvent les enfants à 12, 13 ou 14 ans quittent l'église ou ne veulent plus venir aux offices. Que conseillez-vous de faire aux parents dans de telles situations ?

Si un parent se préoccupe de l'éducation de son enfant dès le moment de sa conception – c’est à dire quand l'enfant est encore un embryon, parce les Anciens contemporains disent que l'éducation des enfants commence avant même leur naissance, avant même qu'ils ne soient conçus – si même alors, nous commençons à les élever, bien avant qu’ils atteignent les 12 ans, nous pouvons faire beaucoup.

Et quand un enfant arrive à l’âge de 12, 13 ou 14 ans, qu’il parvient donc à l'adolescence et qu’il se «rebelle » et «se révolte », du moins en apparence, sans aucun doute, nous ne serons pas en mesure d’y faire grand chose, mais peut-être que cela ne sera pas même pas nécessaire, parce que nous aurons déjà tout fait auparavant. Alors dans ce cas, nous devons tout simplement prier très fort.

St Porphyrios le Kapsokalyvite

St. Porphyrios a conseillé à une femme qui se plaignait à lui de ce qu'elle parlait à son fils de Dieu, mais qu’il ne écoutait pas, « Ne vous inquiétez pas. Il suffit de changer la façon dont vous agissez. [Au lieu de parler de Dieu à votre enfant] Parlez à Dieu de votre enfant, et Dieu voudra vous écouter. Alors le Seigneur Lui-même aura une conversation avec votre enfant »

Le Seigneur ne s’inquiète pas comme nous le faisons. Et Il ne panique pas. Il ne connaît pas de situations où Il ne sait quoi faire. Le Seigneur laisse sa liberté à la personne, puis Il l'embrasse et la ramène à Lui-même.

Une fois un jeune homme qui avait tout renié est venu voir Père Païsios. Il a dit à l'Ancien, «J’ai fait tout mon possible mais j’ai fini par abandonner Dieu. » L’Ancien l’a pris dans ses bras, l'a embrassé et lui a dit : « Tu as couru et couru et couru et couru vers ici, tout droit vers les portes qui mènent à Dieu. »

Seul le péché peut asservir notre âme 


  Dans une de vos conversations, vous dîtes que nous devons montrer du respect pour chaque personne, pour sa foi et sa culture, sans exclusive. Comment cela était-il possible de le réaliser dans les conditions, par exemple, comme celles de Chypre qui a été réduite en esclavage pendant 800 ans ?

Sans aucun doute, ceux qui asservissent d'autres peuples ne les respectent pas. Cependant, ils peuvent asservir notre corps, ils peuvent détruire notre maison, ils peuvent tuer tous les gens autour de nous, mais ils ne peuvent pas prendre notre âme.

Un grand saint de l'époque de la domination turque en Grèce, Saint Côme d'Étolie, avait l'habitude de dire aux Grecs asservis, « Si les Turcs veulent votre argent, donnez-le leur. S’ils ont besoin de vos maisons, donnez leur vos maisons. S’ils veulent votre bétail ou vos champs, donnez leur tout cela. Donnez leur tout ce qu'ils veulent. Seulement, ne leur donnez pas votre âme. »

Ne donnez à personne votre âme. Les gens peuvent asservir tout ce qu'ils veulent, sauf nos âmes. Seul le péché peut asservir notre âme. Les saints pères craignaient le péché, mais aucune sorte d'événement extérieur. Mais même le péché ne peut nous asservir si nous n’y consentons. Il y a une histoire à propos de saint Jean Chrysostome, qui avait réprimandé et blâmé l’impératrice Eudoxie. Elle était très en colère et voulait l'envoyer en exil. C’était une très mauvaise personne. Alors les diacres et les sous-diacres du Patriarche se sont approchés et lui ont dit : «L'Impératrice est à votre recherche pour vous envoyer en exil quelque part. Elle veut vous faire du mal. » Saint Jean Chrysostome s’est mis à rire et a répondu : « Ne craignez rien, personne ne peut me causer de dommages, sauf moi à moi-même. Personne ne peut nuire à Jean, sauf Jean lui-même ". [à suivre]
(version française et sous-titres par Maxime le minime de la source

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