TEMOIGNAGE ET MARTYRE

 
« Vous êtes témoins de ces choses »
« Vous (les disciples), vous êtes les témoins dignes de foi qui prêcherez et affirmerez tout ce que vous avez vu et entendu venant de moi. »
C’est le 48ème verset du 24ème chapitre de l’Évangile selon Luc 

Ces paroles ont été adressées par Notre Seigneur Jésus Christ à ses disciples lors de sa dernière apparition en leur présence après sa résurrection et peu de temps avant son ascension aux cieux.
Le Christ a demandé à ses disciples d’être ses témoins, de rendre témoignage du Christ dans le monde.
De même par extension, dans Mat. 10,32, Il demande à tout homme qui croit en Lui, la même chose : « quiconque se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour lui, devant mon Père qui est dans les cieux. »
Mais quelle est la manière par laquelle le croyant rend témoignage du Christ dans le monde ?
En premier lieu, le témoignage est rendu par la vie du croyant. Le Christ lui-même a mis l’accent sur cette vérité lorsqu’Il disait à ses disciples dans Jean 13,35 « À ceci tous connaîtront et croiront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres »
D’un autre côté sermonnant ceux qui se disent chrétiens et le sont seulement « de nom », dont la vie est tout sauf le témoignage du Christ, Il dit avec sévérité dans Rm 2,24 « A cause de vous le nom de Dieu est blasphémé dans toutes les nations »
La meilleure manière par laquelle nous rendons témoignage au Christ c’est donc notre vie de sainteté. Et ici nous pouvons citer la parole évangélique suivante qui se trouve dans Jacques 2:17 : « la foi sans les œuvres est une foi morte » car si l’homme ne vit pas en accord avec sa foi, quelle valeur peut avoir une telle foi, et à quel point peut-elle influencer ?
Outre cette vie de sainteté, le témoignage du Christ peut se donner par la parole. Ce qui est important bien sûr, c’est que notre parole soit une parole incarnée, c'est-à-dire non pas une parole qui sort uniquement de la bouche mais qui vient du cœur. A ce moment-là le témoignage devient une nécessité. Nous le voyons chez l’Apôtre Paul qui dit de façon caractéristique dans 1Cor. 9,16 : « Malheur à moi si je ne prêche pas l’Évangile ! » Nous le voyons chez l’Évangéliste Jean qui devant les menaces du Sanhédrin qui interdisait de prêcher le Christ, donne la réponse suivante dans 1 Jn 1, 1 « Avec ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons entendu de nos oreilles, ce que nous avons palpé de nos mains, ce n’est pas possible que nous ne parlions pas de Lui »
Bien sûr, ce témoignage par la parole n’est pas un vain bavardage. C’est un témoignage de notre espérance intérieure et de notre foi qui est donné avec tenue, sans provocation, sans aucune disposition à vaincre l’autre, quelles que soient les circonstances.
Cependant, afin que puisse exister un vrai témoignage du Christ il y a un présupposé fondamental. Ce présupposé c’est l’expérience.
Ne peut parler celui qui n’a pas connu le Christ, celui qui n’a pas l’expérience de la présence du Christ dans sa vie. Par connaissance de Dieu nous n’entendons pas une information extérieure au Christ, mais la relation vivante avec Lui par le moyen des Saints Mystères.
La réelle expérience du Christ n’est pas un sentimentalisme malsain, elle s’acquiert par la participation du croyant à l’Église et par la purification de l’âme des passions qui l’encombrent.
Lorsque l’expérience du Christ est absente de notre vie, lorsque manque également le repentir, alors, au lieu de témoignage, l’on voit certaines personnes narcissiques pleines de feinte empathie qui utilisent la foi comme une idéologie, qui blâment toujours les autres, sans aimer qui que ce soit, mais qui , de ce fait, portent une énorme responsabilité dans cette repoussante représentation de la foi. Le Christ n’a pas besoin de défenseurs, Il a besoin de témoins.
Le témoignage du Christ est toujours lié au martyre. Il y a deux sortes de martyre.
Le martyre de la conscience que nous vivons au quotidien et le martyre du sang lorsque Dieu le permet.
Le martyre de la conscience c’est la croix que chaque croyant est appelé à porter pour suivre le Christ. A cet effet l’Apôtre Paul conseille à Timothée de « souffrir avec lui pour l’Évangile » Le martyr de la conscience est la coupure de notre volonté personnelle, la nécrose du moi, l’extirpation des passions, le combat spirituel continuel en Christ. C’est également l’acceptation de la tristesse conséquente au mépris des hommes pour notre foi.
Parfois le martyre de la conscience est scellé avec le martyre du sang, comme cela s’est produit pour des millions de martyrs de notre Église qui ont arrosé avec leur sang l’arbre de l’Église chrétienne et sont sacrifiés sur l’autel de la foi pour le Christ.
Peut-être le martyr du sang est-il réservé à certains mais le martyre de la conscience concerne tous les croyants et demeure le présupposé fondamental d’un authentique témoignage du Christ. Amen.
(version en français par Maxime le minime d'une homélie de P. Παναγιωτης Β.)
Άγιος Ελευθέριος ο Ιερομάρτυρας

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