Ces
paroles ont été adressées par Notre Seigneur Jésus Christ à ses
disciples lors de sa dernière apparition en leur présence après sa
résurrection et peu de temps avant son ascension aux cieux.
Le Christ a demandé à ses disciples d’être ses témoins, de rendre témoignage du Christ dans le monde.
De même par extension, dans Mat. 10,32, Il demande à tout homme qui croit en Lui, la même chose : « quiconque se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour lui, devant mon Père qui est dans les cieux. »
Mais quelle est la manière par laquelle le croyant rend témoignage du Christ dans le monde ?
En
premier lieu, le témoignage est rendu par la vie du croyant. Le Christ
lui-même a mis l’accent sur cette vérité lorsqu’Il disait à ses
disciples dans Jean 13,35 « À ceci tous connaîtront et croiront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres »
D’un
autre côté sermonnant ceux qui se disent chrétiens et le sont seulement
« de nom », dont la vie est tout sauf le témoignage du Christ, Il dit
avec sévérité dans Rm 2,24 « A cause de vous le nom de Dieu est blasphémé dans toutes les nations »
La
meilleure manière par laquelle nous rendons témoignage au Christ c’est
donc notre vie de sainteté. Et ici nous pouvons citer la parole
évangélique suivante qui se trouve dans Jacques 2:17 : « la foi sans les œuvres est une foi morte » car si l’homme ne vit pas en accord avec sa foi, quelle valeur peut avoir une telle foi, et à quel point peut-elle influencer ?
Outre
cette vie de sainteté, le témoignage du Christ peut se donner par la
parole. Ce qui est important bien sûr, c’est que notre parole soit une
parole incarnée, c'est-à-dire non pas une parole qui sort uniquement de
la bouche mais qui vient du cœur. A ce moment-là le témoignage devient
une nécessité. Nous le voyons chez l’Apôtre Paul qui dit de façon
caractéristique dans 1Cor. 9,16 : « Malheur à moi si je ne prêche pas l’Évangile ! »
Nous le voyons chez l’Évangéliste Jean qui devant les menaces du
Sanhédrin qui interdisait de prêcher le Christ, donne la réponse
suivante dans 1 Jn 1, 1 « Avec ce que nous
avons vu de nos yeux, ce que nous avons entendu de nos oreilles, ce que
nous avons palpé de nos mains, ce n’est pas possible que nous ne
parlions pas de Lui »
Bien
sûr, ce témoignage par la parole n’est pas un vain bavardage. C’est un
témoignage de notre espérance intérieure et de notre foi qui est donné
avec tenue, sans provocation, sans aucune disposition à vaincre l’autre,
quelles que soient les circonstances.
Cependant,
afin que puisse exister un vrai témoignage du Christ il y a un
présupposé fondamental. Ce présupposé c’est l’expérience.
Ne
peut parler celui qui n’a pas connu le Christ, celui qui n’a pas
l’expérience de la présence du Christ dans sa vie. Par connaissance de
Dieu nous n’entendons pas une information extérieure au Christ, mais la
relation vivante avec Lui par le moyen des Saints Mystères.
La
réelle expérience du Christ n’est pas un sentimentalisme malsain, elle
s’acquiert par la participation du croyant à l’Église et par la
purification de l’âme des passions qui l’encombrent.
Lorsque
l’expérience du Christ est absente de notre vie, lorsque manque
également le repentir, alors, au lieu de témoignage, l’on voit certaines
personnes narcissiques pleines de feinte empathie qui utilisent la foi
comme une idéologie, qui blâment toujours les autres, sans aimer qui que
ce soit, mais qui , de ce fait, portent une énorme responsabilité dans
cette repoussante représentation de la foi. Le Christ n’a pas besoin de
défenseurs, Il a besoin de témoins.
Le témoignage du Christ est toujours lié au martyre. Il y a deux sortes de martyre.
Le martyre de la conscience que nous vivons au quotidien et le martyre du sang lorsque Dieu le permet.
Le
martyre de la conscience c’est la croix que chaque croyant est appelé à
porter pour suivre le Christ. A cet effet l’Apôtre Paul conseille à
Timothée de « souffrir avec lui pour l’Évangile » Le martyr de la
conscience est la coupure de notre volonté personnelle, la nécrose du
moi, l’extirpation des passions, le combat spirituel continuel en
Christ. C’est également l’acceptation de la tristesse conséquente au
mépris des hommes pour notre foi.
Parfois
le martyre de la conscience est scellé avec le martyre du sang, comme
cela s’est produit pour des millions de martyrs de notre Église qui ont
arrosé avec leur sang l’arbre de l’Église chrétienne et sont sacrifiés
sur l’autel de la foi pour le Christ.
Peut-être
le martyr du sang est-il réservé à certains mais le martyre de la
conscience concerne tous les croyants et demeure le présupposé
fondamental d’un authentique témoignage du Christ. Amen.
(version en français par Maxime le minime d'une homélie de P. Παναγιωτης Β.)
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