"En évoquant les saints et leurs luttes,
une icône ne représente pas simplement le saint comme il est apparu sur
la terre. Non, l’icône représente son combat spirituel intérieur, elle
dépeint la façon dont il a atteint cet état où il est maintenant
considéré comme un ange sur la terre, un homme céleste. C'est
précisément la manière dont la Mère de Dieu et Jésus-Christ sont
portraiturés. Les icônes doivent représenter cette sainteté
transcendante qui habitait les saints. Le Seigneur Jésus-Christ est
l'union de tout ce qui est humain et tout ce qui est divin, et quand Il
est représenté sur une icône, le Sauveur doit être peint de sorte que
nous sentions qu'il est un homme, un vrai homme, mais en même temps
quelque chose plus élevé qu'un homme, de sorte que nous ne L’abordions
pas simplement comme nous abordons un visiteur ou une connaissance. Non,
nous devrions sentir qu'Il est Celui Qui est proche de nous, notre
Seigneur Qui est miséricordieux envers nous, et en même temps un juge
inspirant une crainte révérencielle Qui veut que nous Le suivions et Qui
veut nous conduire au royaume des cieux. Par conséquent, nous ne devons
pas nous détourner de Lui ni d’un côté ni de l’autre.
Nous
ne devrions pas non plus représenter seulement l'aspect spirituel du
saint, en ignorant complètement à quoi il ressemblait de son vivant sur
la terre. Ce serait aussi l'extrême. Tous les saints doivent être
représentés de manière à transmettre leurs caractéristiques
individuelles autant que possible – les soldats doivent être représentés
préparés pour le combat ; les saints hiérarques dans leurs vêtements
épiscopaux ... Il est inexact de décrire les évêques des premiers
siècles vêtus de sakkos, car à cette époque les évêques portaient le
phelonion, pas le Sakkos, et pourtant ce n'est pas une si grande erreur,
car il est de loin préférable de faire une erreur dans ce qui est
physique que dans ce qui est spirituel, que d'ignorer, pour ainsi dire,
l'aspect spirituel .
Toutefois,
ce qui est encore bien pire c’est quand tout est correct concernant le
physique, le corps, mais que le saint apparaît comme un homme ordinaire,
comme s'il avait été photographié, totalement dépourvu de spirituel.
Lorsque c'est le cas, la représentation ne peut pas être considérée
comme une icône. Parfois, une grande attention est consacrée à rendre
l’icône magnifique. Si ce n'est pas au détriment de la spiritualité de
l'icône, c’est une bonne chose, mais si la beauté détourne notre vision à
tel point que nous oublions ce qui est le plus important, à savoir que
l'on doit sauver son âme, que l'on doit élever son âme vers les hauteurs
de Ciel – la beauté de la représentation est alors préjudiciable.
Elle ne peut pas être considérée comme une icône, mais seulement comme
une peinture. Elle peut être très belle, mais ce n'est pas une icône.
Une
icône est une image qui nous conduit à une personne sainte, agréable à
Dieu, ou nous élève au Ciel, ou suscite un sentiment de repentir, de
remords, ou fait naître en nous la prière, un sentiment que l'on doit
s'incliner devant cette image. La valeur d'une icône réside dans le
fait que, lorsque nous nous approchons, nous désirons prier devant elle
avec vénération. Si l'image suscite ce sentiment, c’est une icône." [à suivre]
(Version française par Maxime le minime de la source)
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