Qu’est-ce que la véritable iconographie [1/3] par Saint Jean de Shanghai et San Francisco

 L’Iconographie a commencé le jour de notre Seigneur Jésus- Christ a appuyé un tissu sur son visage et y a imprimé son image divine et humaine. Selon la tradition, l'évangéliste Luc a peint l'image de la Mère de Dieu, et , également, selon la tradition , il existe encore aujourd'hui de nombreuses icônes qui ont été peintes par lui. En tant qu’artiste, il a peint non seulement les premières icônes de la Mère de Dieu, mais aussi celles des Apôtres Pierre et Paul et, peut-être d'autres qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Ainsi a commencé l’iconographie. Puis il y a eu une pause pendant un certain temps. Le Christianisme a été cruellement persécuté : tout ce qui rappelait le Christ a été détruit et ridiculisé. Ainsi, au cours des persécutions, l'iconographie a cessé son développement, mais les chrétiens ont tenté d' exprimer en symboles ce qu'ils voulaient transmettre. Le Christ a été portraituré comme le Bon Pasteur, et aussi sous le couvert de diverses personnalités de la mythologie païenne. Il a également représenté sous la forme d' une vigne, une image inspirée par les paroles du Seigneur : «Je suis la vraie vigne .... vous êtes les sarments » (Saint Jean 15:1 , 5). Il y a eu également une pratique convenue pour représenter le Christ sous la forme d'un poisson, parce que si on écrit en grec «Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur " puis associe la première lettre de chaque mot, on découvre que l'on a écrit le mot ΙΧΘΥΣ qui signifiait poisson. 



Et donc, les chrétiens ont peint un poisson pour avoir à l’esprit ces mots qui étaient connus de ceux qui croyaient au Sauveur. Cependant les païens en eurent connaissance, et par conséquent il advint que l'image du poisson devint suspecte. Lorsque, après la victoire de l'empereur Constantin le Grand sur Maxence, la liberté fut donnée aux chrétiens, le Christianisme transforma rapidement l'Empire romain et remplaça le paganisme.
 Alors l’iconographie prospéra avec toute sa force. Nous voyons déjà des directives concernant l'iconographie dès les premiers conciles œcuméniques. Dans certaines hymnes d'église, qui aujourd'hui sont encore fréquemment utilisées, il est également fait mention de l'iconographie. 

Maintenant, que sont les icônes ? 
Les icônes sont précisément l'union entre la peinture et ces symboles et œuvres d'art qui ont remplacé les icônes à l'époque de la persécution. L'icône n'est pas simplement une représentation, un portrait. Ce n’est que plus tard seulement que le corps a été représenté, mais une icône est toujours censée rappeler aux gens l'aspect spirituel de la personne représentée. Le Christianisme est la source d'inspiration du monde. Le Christ a fondé son Eglise afin d'inspirer, de transfigurer le monde, pour le purifier du péché et l'amener à l'état dans lequel il existera dans le siècle à venir. Le Christianisme a été fondé sur la terre et opère sur la terre, mais il atteint le Ciel dans sa structure, le Christianisme est ce pont, cette échelle par laquelle les hommes montent de l'Église terrestre à la céleste. Par conséquent, une simple représentation qui rappelle les caractéristiques terrestres de certains visages n'est pas une icône. Même une représentation exacte, au point de vue de la figuration physique, ne signifie toujours rien. Une personne peut être très belle extérieurement, mais en même temps être très mauvaise en fait. Par ailleurs, elle peut être laide, et en même temps être un modèle de droiture. Ainsi, nous voyons qu'une icône doit en effet décrire ce que nous voyons avec nos yeux, en respectant les caractéristiques de la forme du corps, car dans ce monde l'âme agit à travers le corps, mais en même temps elle doit orienter vers l'essence intérieure, spirituelle.


La tâche de l'iconographe est précisément de rendre, aussi loin que possible et dans toute la mesure du possible, ces qualités spirituelles par quoi la personne représentée a acquis le royaume des cieux, par quoi elle a remporté une couronne impérissable du Seigneur, car la vraie signification de l'Église est le salut de l'âme de l'homme. Ce qui est sur la terre périt quand nous mettons le corps dans la tombe, mais l'âme se rend en un autre lieu. Quand le monde touchera à sa fin, consumé par le feu, il y aura une nouvelle terre et un nouveau ciel, comme l'apôtre Jean le Théologien le dit, car par les yeux de son âme, il voyait déjà à l’avance la Nouvelle Jérusalem, si bien décrite dans sa Révélation sacrée. Le Seigneur est venu pour préparer le monde entier pour cette renaissance spirituelle. Pour se préparer à ce nouveau royaume, il faut extirper de l'intérieur de soi-même les germes de péché qui se sont introduits dans l'humanité avec la chute de nos ancêtres dans le péché, altérant notre nature originelle, dotée de grâce, et il faut planter en soi les graines de ces vertus qui ont été perdues dans la chute. L'objectif du chrétien est de changer chaque jour, de s’embellir quotidiennement, et c'est de cela que parlent nos icônes. [à suivre] (Version française par Maxime le minime de la source)

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