"MYSTÈRES" orthodoxes vs "SACREMENTS" catholiques
"[...] Présenter le mystère comme un problème irrésolu voire insoluble, c'est l'appauvrir et le réduire péjorativement. Au contraire, dans la Tradition ininterrompue de l'Église il y a dans l'idée de mystère l'évocation d'une surabondance ineffable, infinie, sans fond. […] Dans la préférence latine pour le mot sacrement, il y a quelque chose de la propension de notre mentalité occidentale à hypertrophier la pensée rationnelle et juridique au point de dessécher l'intelligence symbolique du sacrement en insistant exagérément sur la catégorie juridique de validité. On est tenté de réduire le sacrement à ce qu'on pourrait appeler le minimum indispensable pour qu'il soit valide.
On tient alors pour secondaire tout ce qui entoure le rite sacramentel proprement dit, tout ce qui n'est pas indispensable à la validité du sacrement et que l'on tient pour une simple ornementation, une cérémonie. On en arrive alors à réduire le baptême à un ondoiement et à donner la divine communion, en dehors de la célébration de la divine liturgie, à des gens qui ne sont pas malades.
En outre, le mot sacrement n'est pas, à lui seul, capable de suggérer la totalité de ce qui est à dire lorsque nous voulons parler du baptême, de l'huile des malades, etc...
[...]
Tandis que les Latins disent sacramentum, l'Église de langue grecque préfère le mot mystèrίοn/μuστηριον. Ce terme vient du verbe myô//μνω dont le sens est fermer les yeux ou la bouche, en tant qu'organes de transmission ou de regard des réalités cachées. Le mot désigne une réalité secrète, une cérémonie religieuse secrète.[...]
Mystérion est beaucoup plus profond que sacramentum, dans la mesure oú il suggère le grand mystère de notre salut, le plan de Dieu pour sauver le monde, le dessein de Dieu en relation avec le salut de l'homme demeuré tout d'abord caché et impénétrable, puis révélé et réalisé en Christ.[...] "
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