Mère Thaïs, ermite orthodoxe



son ancien ermitage 

J'ai bien écouté l'interview de Mère Thaïs de l'émission télévisée "Orthodoxie" diffusée ce dimanche.

Voilà presque vingt ans que j'étais allé lui rendre visite dans son ermitage chez Père Syméon avec la permission de l'higoumène. Malgré les ans passés sur son beau visage, j'ai retrouvé le même sourire vivifiant, le même rire distancié qui remet tout humblement à sa juste mesure, avec légèreté, et le même beau regard limpide qui vous fait entrer dans une autre dimension de la Réalité... Ses 90 ans n'ont pas altéré le timbre de sa voix toujours jeune. Ses conseils spirituels avaient été pour moi l'assurance d'une profonde connaissance de l'âme humaine, de sa connaissance expérimentée du monde et de la jeunesse (qu'elle dit aimer sans la comprendre) et de son discernement spirituel bénéfique. Qu'elle en soit remerciée et bénie mille fois ! Longues années ! J'ai gardé des années un tchotki qu'elle avait fait de ses mains... et puis il a disparu à mon grand dam.


Mais j'ai entendu quelques paroles qui risquent quelque peu d'être biaisées par un écho peu explicite de Père Nicolas. Il a été question à plusieurs reprises d'"accueil" et d'"ouverture" qu'aurait appréciés Mère Thaïs au temps de sa recherche auprès de certains hiérarques orthodoxes, un regard qui n'"enfermait pas"...
De quoi s'agit-il ?


Son ermitage chez Père Syméon

J'ai passé quelques moments privilégiés avec cette sainte ermite qui ne veut surtout pas être prise au sérieux et j'ai bien écouté tout ce qu'elle me racontait sur son cheminement et sa quête en écho aux difficultés et aux questionnements de ma propre recherche. Et je sais bien que pendant une certaine période (mais est-ce vraiment bien révolu ?) les authentiques chercheurs de Dieu assoiffés et affamés depuis longtemps qui avaient découvert avec émerveillement ce que l'on n'ose plus appeler la véritable Eglise du christ, c'est à dire l'Eglise orthodoxe, étaient dissuadés de quitter "leur" église et que non seulement on ne faisait rien pour les accueillir mais qu'on les renvoyait à ce qui était pourtant devenu bien souvent un lieu de perdition dont ils avaient le désir légitime de s'éloigner. Je n'oublierai jamais ce que l'on veut oublier de nos jours - et que seuls les "tradis" catholiques ne perdent jamais de vue - ce que Mère Thaïs m'a raconté sur l'histoire de ces couvents catholiques (auxquels elle a appartenu) qui se sont littéralement et intégralement vidés parfois après le tant vanté "Concile de Vatican II".
Bon nombre de religieux catholiques désirant ardemment de toute leur âme retrouver le Christ et son authentique Eglise, ont rencontré autant d'épreuves et d'obstacles du côté catholique que du côté orthodoxe ! On ne leur a pas fait bon accueil du tout ! On ne leur pas ouvert mais fermé carrément la porte ! Le livre de de Jean Louis Palierne d'éternelle mémoire "Mais où se trouve l'Eglise orthodoxe ? " que vous pouvez lire en ligne ICI ou acheter ici et dont la recension a été faite par jean-Claude Larchet ici
fait quelques rappels salutaires à ce sujet. Il ne s'agit pas de ressentiment à cultiver ni de rancune à conserver mais simplement quelque conseil de se mettre à l'abri d’éventuelles déconvenues pour les néophytes... Désolé de mettre les pieds dans quelques plats ébréchés, même si je n'ai pas eu - ayant la grâce d'être un orthodoxe ordinaire - à en pâtir personnellement.


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