Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 18 juin 2020

Mémorables et exemplaires pour notre époque : les Graničari, sentinelles de notre liberté


Kraj, en serbo-croate, signifie fin, limite, extrémité. On retrouve ce terme dans Ukraine (Ukrajna), « pays des confins » de la Russie. […] cette Krajina va jouer un rôle à la fois tragique et symbolique dans l'interminable martyre de la Serbie. 

L’idée de Vojna Krajina (« confins militaires ») existait déjà au temps de Mathias Corvin, roi de Hongrie (1440-1490). Mais, au XVII° siècle, la monarchie des Habsbourg va lui donner un nouvel essor. Ainsi, une longue ligne défensive, peuplée de Serbes orthodoxes, va s’étendre, sinueuse, depuis l’Adriatique jusqu’à l’Ukraine. Granica (prononcer Granitsa) signifie « frontière » dans toutes les langues slaves. Les paysans serbes (qualifiés parfois de « Valaques », qui a ici plutôt le sens de « nomades ») vont préférer ce statut de sentinelles, et bénéficier des privilèges accordés aux Graničari   habitants des frontières. 

Ainsi les Serbes de Krajina étaient-ils des hommes libres, alors que les paysans croates restaient des serfs. Ces Serbes frontaliers furent exemptés d’impôts, comme des nobles : cela lésait les seigneurs hongrois et croates. De là cette hargne contre les « schismatiques ». 

Autrichiens et Croates trouvaient excellent que les Serbes risquassent leur vie pour la défense de la Chrétienté. Mais dans les périodes relativement calmes, on contestait, on réclamait : les Serbes devaient être soumis à l’impôt, clamait l'archevêque de Zagreb. 

Cependant, un décret de l'empereur Ferdinand II, en 1630, confirma les privilèges des hommes de la Krajina. Puis, pour mettre un terme aux litiges, les Habsbourg transformèrent les « confins militaires » en fief de la Couronne, où les Serbes libres pouvaient vivre selon leur coutume et — cela est à souligner — selon leur foi orthodoxe. Il y avait donc, dans cette Europe centrale où régnait un catholicisme fanatique et outrancier, une oasis de sérénité religieuse, car l’Église orthodoxe est tolérante, et ne convertit personne par contrainte. 

« Le blé et la reconnaissance ne poussent qu'en bonne terre », dit un proverbe allemand. Tout Européen devrait avoir en mémoire la vigilance et le fier courage des gens de la Krajina. Pendant plus de trois siècles, ces soldats-paysans ont assuré la liberté de l’Europe, en la protégeant de la terreur turque. […]

Regardez cette gravure du XVIII‘ siècle, qui représente un guerrier de la Krajina. Sur la tête, il porte le haut bonnet de mouton; entre ses lèvres, il serre une grosse pipe, une vraie « bouffarde » de matelot. Pour le reste, ce Serbe est une panoplie humaine : dans son dos, un fusil à crosse incrustée et ciselée ; à la ceinture, un poignard, un pistolet, une poire à poudre ; accroché à la poitrine, un grand sabre courbe ; cet homme des « confins » a jeté sur ses épaules une grande cape doublée de fourrure. La nuit, en sa maison de semi-nomade, il s’enveloppe dans ce manteau pour dormir à même le sol, sur une natte. Sa femme fait cuire le pain de maïs sous un lit de braises et de cendres. C'est une vie frugale et libre. 

 Ces « Graničari » ont existé pendant des siècles, Serbes hors de Serbie, Serbes de la Serbie la plus vivante, qui ont le devoir de garder la frontière, mais aussi d'entretenir des places fortes, de les cimenter, de construire de nouveaux murs. Ce sont des hommes indépendants, sentinelles de notre liberté. Leur communauté (zadruga) est slave, orthodoxe, différente, refusant de se laisser diluer ou annexer. Mais on a besoin d'eux, de leur valeur. 

Le prosélytisme est vulgaire, parce que c'est une lourde indiscrétion : il est noble de laisser à autrui la libre respiration de son être.

Extrait du livre  La Serbie aux outrages
de Michèle Savary

Aucun commentaire:

Abonnement

abonnement par mail