Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 25 février 2020

LE PATRIARCHE DE JÉRUSALEM A TOUT À FAIT LE DROIT DE CONVOQUER UN CONCILE PANORTHODOXE




La publication Orthodoxos Typos[1] a confirmé le fait énoncé dans notre titre : Il y a aussi des primats d'Églises locales qui ne suivront pas l'exemple de l'archevêque d'Athènes Ieronymos. L'un d'eux a déjà rendu cette information publique, et ils sont devenus connus, malgré le fait que notre journal n'ait pas divulgué de noms ; nous voulions que l'initiative du Patriarche de Jérusalem Theophilos (qui a convoqué les Primats de toutes les Églises locales à une réunion à Amman, en Jordanie pour discuter de la question urgente de l'unité de l'Église), soit gardée secrète, afin de ne pas perdre l'effet de surprise.

Certains ont été effrayés par la simple pensée que les idées du Phanar pouvaient être ébranlées, et ils se sont lancés dans diverses intrigues afin d'empêcher toute possibilité de convoquer un concile ou d'y inviter les primats des Églises locales. Mais une telle position implique essentiellement que tous les autres primats, à part le Patriarche œcuménique, n'ont pas le droit d'exprimer simplement leur opinion !
Le premier qui a décidé de devancer tout le monde et d'empêcher une solution constructive à la question ukrainienne a été l'archevêque d'Athènes Ieronymos, qui a fait le 22 novembre 2019 une déclaration pour le site orthodoxia.info :
« Je ne peux pas répondre à cette question avec précision, car je ne sais pas sur quels critères notre frère [le Patriarche Théophile - NDT] a été guidé. Nous ne savons pas si cette déclaration du Patriarche (de Jérusalem) a été faite à la connaissance du Patriarche œcuménique. Le fait est que tout le monde n'a pas le droit de convoquer un Conseil panorthodoxe. C'est le privilège du patriarche œcuménique. Si le patriarche œcuménique nous invite, nous ne refuserons certainement pas, mais si le primat d’une autre église locale nous envoie un tel appel, je refuserai personnellement. »
La vraie raison du refus, bien sûr, était une autre histoire : peu de temps avant, l'archevêque d'Athènes a communiqué (d'abord par téléphone, puis lors d'une autre réunion personnelle) avec l'ambassadeur américain Geoffrey Pyatt, qui après la visite, n'a pas caché le fait qu'ils avaient discuté conjointement de la question ukrainienne. C'est dans ce contexte que l'on doit rechercher les causes de certaines actions du Primat de l'Église de Grèce.

En ce qui concerne le côté ecclésiologique de la question, selon les déclarations de l'archevêque d'Athènes, il existe « deux catégories » de Primats d'Églises : le Patriarche de Constantinople, dominant tout le monde, et les autres Primats, qui ne sont responsables que d’une église locale et pas plus! En est-il vraiment ainsi ?

Un archevêque d'Athènes n'est pas du tout d'accord avec un autre !


L'auteur de nombreux ouvrages, professeur de théologie, et plus tard, l'archevêque d'Athènes, Chrysostomos (Papadopoulos), dans son ouvrage «L'Église de Jérusalem» écrit:
« Chaque fois que l'Église ressentait le besoin de confronter les hérétiques, les patriarches de Jérusalem - présidant le Saint Synode ou personnellement - convoquaient des conciles. Lorsqu'au XVIIe siècle, tout l'Orient et l'Occident étaient troublés par les enseignements du patriarche de Constantinople Cyril Lucaris, quatre patriarches de Jérusalem : Théophane, Païssios, Nectarios et Dositheos, participèrent activement à la convocation urgente d'un concile, qui a en conséquence défendu la Sainte Église Orthodoxe…»
Par conséquent, les actions actuelles du Patriarche de Jérusalem Theophilos, légitimées par un sens des responsabilités pour l'Église, du point de vue canonique, correspondent à notre héritage historique.

Les patriarches de Jérusalem ont participé à deux reprises au jugement des patriarches de Constantinople !


L'archevêque Chrysostomos donne ensuite deux cas où, sous la présidence du patriarche de Jérusalem, les opinions du patriarche de Constantinople ont été condamnées comme hérétiques. Cela signifie que le patriarche de Constantinople n'est pas plus élevé que les autres, et quiconque s'écarte de la foi est soumis à la cour ecclésiastique et s'il est reconnu coupable par le concile, à la condamnation:

Le Concile, qui s'est tenu à Iași en 1642 sous la présidence du patriarche de Jérusalem Théophane, ayant prouvé le caractère fallacieux de la confession de foi du patriarche Cyrille Lukaris, a condamné et anathématisé ce document, mais a en même temps acquitté le patriarche Cyrille [2]…

Cependant, la controverse entourant le nom de Cyril Lukaris ne s'arrête pas là, et c’st seulement 30 ans plus tard, que le grand patriarche Dositheos a convoqué le Concile à Jérusalem en 1672.

Le patriarche de Jérusalem a convoqué un Concile panorthodoxe en 1672


La question urgente qui occupe aujourd'hui le débat public est de savoir si le Primat de l'Église de Jérusalem a le droit de convoquer un concile des Primats de toutes les autres Églises locales. Comme l'histoire nous le prouve, le Patriarche de Jérusalem peut appeler non seulement les Primats des Églises, mais aussi un Concile panorthodoxe, avec un grand nombre de participants, pour discuter des sujets et des problèmes les plus importants de la foi (comme tout autre Primat, et à défaut, n’importe quel évêque) :
Il se trouve qu'à cette époque, dans toute l'Église orthodoxe, seul Dosithée, le patriarche de Jérusalem, Père de notre Église, comprenait clairement la signification de ces questions sur lesquelles l'Église orthodoxe devait donner une réponse officielle…, Dosithée a décidé de convoquer en mars 1672, le Concile à Jérusalem. Markos Renierēs note que ce Concile était « un spectacle des plus magnifiques, car de nombreux membres du clergé (71 participants), parmi lesquels des patriarches, des évêques et d'autres représentants du clergé de l'Église d'Orient, sont arrivés à Jérusalem – dans le lieu sanctifié par la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ. » Le Concile était présidé par le Patriarche de cette ville sainte - ce père exceptionnel de l'Église - Dosithée…
Malgré toutes les difficultés de l'époque, tous ceux qui le pouvaient sont venus au Concile et le nombre de participants a atteint environ 70 personnes. En comparaison on ne peut que constater l'échec complet du « Concile de Zizioulas»[3], qui a eu lieu à Kolymvari, en Crète, où, malgré les moyens de transport modernes et les commodités offertes pour leur acheminement, il n’y a eu que deux fois plus d'évêques qui se sont rassemblés.

Pour la Grèce et pour l’Orthodoxie !


L'initiative du Patriarche de Jérusalem est cruciale pour toute l'Église dans son ensemble, et la Grèce en particulier. Semblable en force seulement à celui qui est inébranlablement dévoué à la foi orthodoxe, si le patriarche de Jérusalem prend fermement et sans faute cette mission, réalisant le grand danger dans lequel l'Orthodoxie est maintenant - le danger d'un schisme gelé pendant de nombreuses années - alors ce sera lui qui entrera dans l'histoire, et non la fausse autocéphalie du Phanar, qui, comme le patriarche Bartholomée a fait la plaisanterie sans succès, qu’elle a été reçue pour un "pot-de-vin de bonbons"…
La France, à travers son représentant Olivier Noandel, a soutenu le Concile de l'Église d'Orient par tous les moyens possibles et a aidé la Grèce à ériger un dernier bastion pour défendre sa foi…
Selon les sources des Latins, le Patriarche Dosithée a non seulement eu l'occasion d'exposer les erreurs protestantes, mais aussi au nom de toute l'Église orthodoxe, de présenter la doctrine de la foi orthodoxe… Ainsi, il est difficile de surestimer la grande signification de ce concile; et son Oros est devenu l'un des documents doctrinaux de l'Église orthodoxe, qui est devenue célèbre sous le nom de Confession de Dosithée.

Le Patriarche de Jérusalem est également œcuménique!

Le pouvoir spirituel de la « Mère des Églises » et son combat pour la Vraie Foi ont essentiellement rendu les Patriarches de Jérusalem « œcuméniques », car ce n'est pas le titre qui donne à son propriétaire certaines qualités, mais les actions de ce dernier qui ont une grande signification.

Est [digne de ce titre] «œcuménique», celui qui agit conformément aux enseignements et à la vie des Pères et des enseignants œcuméniques de l'Église, et se tient avec eux dans le même combat, épaule contre épaule:
Ainsi, l'Église de Jérusalem, en la personne de ses patriarches, a toujours défendu l'orthodoxie, et les grands patriarches de Jérusalem étaient les champions des intérêts communs de toute l'Église orthodoxe… En quelque lieu où les patriarches de Jérusalem toujours mémorables sont allés, ils ne se sont jamais contentés de prendre soin uniquement de leur propre Église, mais ils ont pris soin de toutes les Églises. Par conséquent, les patriarches ont été non seulement à Constantinople, en Moldavie et en Valachie, et dans tous nos autres pays, mais aussi en Ibérie[4] et en Russie, où ils sont également venus à plusieurs reprises en tant que représentants

Kiev est-elle sous la juridiction du patriarche de Jérusalem?


Le Phanar affirme que Kiev leur est subordonnée, se référant à un seul document. Cependant, l'histoire prouve le contraire :
Sur le chemin, tandis qu'à Kiev, le Patriarche de Jérusalem [a aidé St Pierre Moghila - NDT] y a trouvé une grande école de théologie, a effectué des restaurations et a ordonné5 le métropolite de Kiev, saint Pierre Mogila6 et d'autres évêques de la Petite Russie, défendant ainsi l'Orthodoxie; et il a accompli de nombreux autres actes en soutien de la foi orthodoxe.

Le Phanar est redevable au Patriarche de Jérusalem


Le Patriarche de Jérusalem a même fourni une protection au Patriarche de Constantinople - cela confirme et démontre exactement quelle Église est la « Mère des Églises »:
Le patriarche Dosithée a cherché à prévenir les problèmes dans l'Église de Constantinople et, en 1692, il a promulgué une loi qui reconnaissait le droit à la permanence des Patriarches de Constantinople, afin d'éviter les problèmes associés au déplacement fréquent des patriarches du trône ... un même souci pour toute l'Église a été prouvé par les patriarches qui sont également venus après Dosithée ... En outre, il faut noter que des écoles ont été fondées partout par le patriarche Cyrille de Jérusalem, non seulement en Palestine, mais aussi à Constantinople.

 Le "Centre" de toute l'Orthodoxie


Sans conteste le concept de « Centre » [de toute l'Église] n'existe pas [en Orthodoxie]. Et en tout cas, le droit d'être le « Centre » n'appartient pas à quelqu'un qui vante ses pseudo-privilèges, comme le fait le « Pape oriental » maintenant, mais cela appartient plutôt à celui qui est vraiment le gardien de l'Orthodoxie :

«En l’occurrence, la bataille spéciale pour l'Orthodoxie n'est pas encore terminée, mais elle se poursuit et doit être menée à l'avenir avec encore plus de courage, avec la mobilisation de forces nouvelles et plus fortes de la Confrérie du Saint-Sépulcre, de telle sorte que l'Église de Jérusalem puisse redevenir le centre exceptionnel et glorieux de toute l'Orthodoxie, comme elle l'a été au cours des quatre derniers siècles, malgré les conditions complètement défavorables et difficiles de son existence historique. "

La convocation immédiate du Concile panorthodoxe


Depuis que le problème ukrainien s'est posé, de nombreuses voix, indépendamment les unes des autres, et pourtant d’une manière univoque, ont proposé de convoquer un conseil panorthodoxe pour le résoudre. Mais comme le Patriarche de Constantinople voulait se venger de la Russie qui n’a pas participé au «concile de Zizioulas» en Crète, il a opposé son veto et rejeté la discussion panorthodoxe.

Il n'est pas d'accord avec cette proposition aujourd'hui, car il a cette croyance que toute l'Église n’appartient qu’à lui seul. Rappelons qu'il y a quelques années, s'exprimant au Phanar lors d'une réunion à la veille du nouvel an ecclésiastique, il a déclaré que même le Qatar relevait de la juridiction canonique du Patriarcat de Constantinople !

Le patriarche de Constantinople ne devrait pas faire preuve d'ingratitude, mais devrait plutôt reconnaître tout ce qui a été fait par le Patriarche de Jérusalem et demander son consentement ; sinon, la situation continuera à devenir quelque chose de plus en plus nocif et destructeur pour le Phanar.

C'est aussi la seule occasion pour une assemblée de toute l'Église d'avoir lieu - la seule chance de trouver un moyen de sortir de cette situation. Si le Patriarche de Jérusalem a convoqué une fois auparavant un Concile panorthodoxe sur une question dogmatique, c'est d'autant plus possible aujourd'hui, lorsque la question est en rapport avec la juridiction, et personne n'a le droit d'empêcher sa résolution sous prétexte de privilèges qui n’existent pas. Il n'est pas convenable que des hommes d'Église se cachent derrière des excuses ; ils doivent soit démissionner parce qu'ils ne remplissent pas leur devoir sacré envers Dieu, soit admettre ouvertement que, pour eux, seules les instructions et les «commandements» qui viennent des États-Unis ont autorité.

Panayiotis Katramados
Russian translation by the brothers of the Kellia of St. Modestos, Mt. Athos
Translation from the Russian by Matfey Shaheen
Version française par Maxime le minime
de la source
Notes :

1 En grec: Ορθόδοξος Τύπος
2 Le patriarche Cyrille a déclaré au Conseil qu'il n'était pas l'auteur de ce traité, publié en 1629 en latin à Genève -NdT.
3 Le métropolite John Zizioulas est un hiérarque très influent du Patriarcat de Constantinople, qui a participé à la planification du Conseil de Crète.
4 Géorgie
5 Voir ci-dessous
6 Saint-Pierre Mohyla (Mogila / Movila) a été ordonné métropolite de Kiev et de Galice à Lviv, la semaine de la Saint-Thomas, puis le 28 avril 1633, par l'évêque de Lviv Ieremia (Tyssarovsky), agissant en tant qu'exarque du trône œcuménique. À partir de ce moment, le Saint Hiérarque Pierre a occupé le trône de Kiev, de la Galice et de la Russie. Le patriarche de Jérusalem lui a donné sa bénédiction et son soutien dans bon nombre des efforts qu’il a entrepris pour défendre l’Orthodoxie, tels que l’impression de la célèbre «confession orthodoxe» de St Pierre. St Pierre a également créé le premier séminaire orthodoxe du monde sous la forme de l'Académie de Kiev Mohyla - NdT.

UN AVANT GOÛT DE LA JOIE À VENIR …




La joie de vivre sa foi en famille, en communauté, 
en vivant d'une Tradition ininterrompue
celle des "Vieux Croyants"
à 
Rzhev 
(Tver Oblast, Russie)

Église de la Protection de la Toute Sainte Mère de Dieu

mercredi 19 février 2020

Ma première rencontre avec St Paisios par P. Methodios Alexiou


Π. Μεθοδιος Αλεξιου


"J'étais allé au monastère de Stavronikita à la recherche d’une sainte personne, qui aurait un lien vivant avec Dieu afin qu'il puisse me montrer le chemin du salut. Lorsque je discutais avec l’higoumène, il m'a dit: «Près de nous vit un moine, qui a une grande expérience personnelle de Dieu. Habituellement, il ne reçoit pas d'hôtes. Allez le voir avec un moine de notre monastère, et Dieu aura ses moyens pour vous aider. »

C'est un après-midi au printemps. Nous montons et tournons à gauche. Ensuite, nous descendons dans une combe et montons à nouveau. Il y a une grande excitation, de la peur et la soif  de l'âme à l'intérieur de nous. Je n'échange que quelques mots avec le moine qui m'accompagne. Nous approchons. Mon cœur bat fort. Les genoux tremblent du manque de force et du sentiment d'indignité de rencontrer un saint Ancien. J'imagine que je vais être aveuglé par la lumière et tomber au sol par la puissance de son amour. J'ai le sentiment qu'à la cabane je rencontrerai Dieu et cette expérience changera ma vie. Mais est-ce que je cherche quelque chose de trop grand pour moi, ou peut-être que ma venue ici est une impudence ? Maintenant, je n'ai pas le temps de réfléchir ou de revenir en arrière. Nous y sommes.

Quand nous arrivons, j'ai le sentiment que tout se passe à un autre niveau. Il y a tout ce qu'il faut et rien n'effraie ni n'impressionne par sa grandeur. Devant la cour, il y a une petite porte faite de vieilles planches, une cloche pour appeler l'Ancien et une boîte avec des lokoums turcs avec écrit sur une pancarte: "Prenez comme une bénédiction". Autour de nous, il y a un silence total. On n’entend aucun bruit. L'air frais qui souffle à travers l'olivier et le cyprès produit un son paradisiaque qui vous accueille amicalement. Plus loin, on aperçoit une cellule basse et ascétique au toit métallique. Il y a quatre ou cinq marches qui mènent à une petite porte.

"Geronda, bénis", crie le moine et mon excitation atteint son paroxysme. Un instant plus tard, je vois devant moi un visage dont les caractéristiques humaines se combinent avec la lumière divine. On peut y voir l'humilité et la fatigue causées par la vie ascétique mais en même temps, ses traits sont pleins de joie, de lumière et d'amour.

" Père, bénis, ", répond Père Paissïos au moine et lui murmure en même temps: "Gloire à toi, ô Dieu". Un profond soupir monte de son cœur. Il tourne son visage vers moi et sourit d'une manière plus pure qu'un sourire de petit enfant quand il voit autour de lui des anges - comme le disait parfois l'Ancien. Puis il dit : « Entrez. Bienvenue ! Que recherchez-vous ? » Je suis incapable de répondre à sa question. Soudain, je remarque que le moine qui m'a accompagné est parti et je suis seul avec l'Ancien. Je commence à pleurer abondamment. Je me tais et le regarde. Il me semble que j'ai déjà reçu ma réponse et je n'ai pas besoin de lui dire quoi que ce soit. Il baisse la tête et répète sans cesse : «Seigneur, miséricorde» et «Gloire à toi, ô Dieu».

Après cette rencontre, j'ai rencontré l'Ancien à plusieurs reprises. J'ai toujours ressenti la même joie indescriptible en moi. Mes questions ont trouvé leurs réponses devant lui avant même que j'aie eu le temps de les lui demander. Les larmes de joie et de consolation intérieure étaient mes mots pour lui. Là, renouvelé, j'ai senti que j'étais dans un monde totalement différent. Si l'Ancien voyait qu'une personne n'abordait les choses qu’avec sa raison – ce   qu'il considérait comme un obstacle à la rencontre avec Dieu – il  recevait vraiment la personne et l'emmenait totalement ailleurs. Il n'attendait qu'une seule chose de vous : que vous vous livriez humblement et avec amour entre les mains de Dieu. Et tout en priant Dieu avec un cœur douloureux, Il vous nourrissait et vous donnait à boire, afin que tout votre être soit nourri."
Π. Μεθοδιος Αλεξιου
 Séminaire à l'Académie Laïque de Valaam,
«Athosvuoren vanhus Paisios, aikamme tunnettu hengellinen ohjaaja» 17.09.2004
version française par Maxime le minime
d'après la source

mardi 18 février 2020

Le patriarcat "œcuménique", s'il fallait encore le prouver…

SUR LE BLOG DE CLAUDE :
 L'INCONTOURNABLE ARTICLE SUR LES ARCHONTES :


Kirill Alexandrov : 

Qui sont les archontes

 du Patriarcat de Constantinople ?

Archontes du patriarcat de Constantinople.
Photo : A.S.Org.
Quel rôle les clans grecs influents jouent-ils dans le renforcement du pouvoir de Phanar et quels sont leurs rapports avec l'Ukraine ?

LIRE ICI

Comment prier et comment Dieu répond à nos prières par P. Methodios fils spirituel de St Païssios


Le skoufios de St Païssios
et un crucifix offerts à P. Methodios par St Païssios


La vocation et la volonté de Dieu

"J’ai été un jour rendre visite à Père Païssios pour savoir ce que je devais faire dans ma vie et il m’a bien conduit. Je le remercierai beaucoup toute ma vie. Je ne savais pas s’il fallait devenir prêtre marié ou non marié. Et dans mon angoisse il a fait une prière, il m’a dit : « écoute, on n’a pas de temps à perdre, le Christ a besoin de prêtres, je vais parler à la Toute Sainte maintenant mais je ne vais pas chanter la Paraclisis. Je vais l’appeler simplement à haute voix. »

(Je vois que quelqu’un a apporté du basilic à l’église aujourd’hui. Il faut apporter des fleurs à l’église avec votre cœur, avec votre amour comme vous apportez de l’huile, de l’encens, des prosphores, pour que Dieu accepte votre offrande avec amour.)

Il m’a dit comment allons-nous rendre visite à la Vierge les mains vides ? Il faut lui apporter quelque chose. Il a pris quelques coquelicots, quelques marguerites de son terrain et les tenant à la main, il était entré dans l’église, et a déposé ses fleurs devant l’icône de la Mère de Dieu. Et je l’entends qui commence à lui parler simplement.
Cela me fait pleurer car nous avons oublié l’amour du Christ, nous avons oublié la façon de parler à Dieu sans intellect. Ton intellect ce n’est pas pour le Christ. Tu as besoin d’écrire un texte scientifique, un doctorat etc. fais-le mais le Christ n’en a pas besoin. Il a besoin de ton cœur. Il a besoin de ta prière avec des larmes. Si tu es maman et que tu as un enfant qui souffre, mets tes larmes devant la Toute Sainte, mets tes larmes devant le Christ, parle Lui, il va te répondre comme il a répondu à Saint Païssios, qui voulait aider du fond du cœur par sa prière, un jeune homme, faible comme je l’étais à l’époque. D’abord ce n’était pas seulement la prière du Père Païssios, c’était surtout son amour pour moi. (J’ai trois lettres de lui que je n’ai pas apportées car elles sont très vieilles et se seraient abîmées. Il aurait fallu que je fasse des photocopies.) P. Païssios donc prend les fleurs, il les apporte devant l’icône, et avec des larmes il prie ainsi « Notre Tout Sainte, Notre Mère, accepte ces fleurs, nous les avons cueillies de ton jardin. Écoute et accepte notre prière. » et il m’a demandé de ne pas le regarder. Et j’ai respecté sa demande. Vous savez quand je regardais Père Païssios, chaque fois que je le voyais j’étais en larmes car je sentais la présence de Dieu. Alors il m’a dit : « Moi je vais au fond de la chapelle, toi tu restes devant l’icône. » Et il a prié avec des larmes en suppliant la Mère de Dieu à haute voix. Et c’est ainsi que l’on obtient des miracles. Ce n’est pas par sentimentalisme maladif que nous prions ainsi, mais c’est parce que nous montrons notre amour sincère pour le Christ et une foi totale, complète.

La prière simple 

 Si tu vas vers une personne et que tu as le cœur fermé, et que tu lui parles comme un théologien comme nous avons appris dans les écoles de théologie, si tu parles de théorie, de théologie en te référant à des textes, encore des textes et des textes, personne ne va comprendre, personne ne te suivra mais si tu lui parles avec ton cœur, celui qui t’écoute va comprendre, et ému aux larmes, il va changer sa vie. Ça, c’est le miracle du vrai amour pour le Christ et l’être humain. C’est ce qu’a fait le Père ce jour-là. Puis il est revenu vers moi et m’a dit : « Ne t’en fais pas, la Toute Sainte va te répondre dans six mois. Pas un jour de plus pas un jour de moins. Elle va te répondre car tu lui as confié ton problème personnellement et tu es venu chez moi. Elle va te répondre.»  Vous imaginez ce qui s’est passé dans mon cœur, moi je voulais devenir prêtre et je voulais savoir ce qui allait se passer pour moi et savoir ce que devais prendre comme décision : me marier ou pas. C’était comme tirer à pile ou face. Et le jour est arrivé, six mois après, le soir, un père de Thessalonique m’a dit : « Je ne t’ai encore jamais parlé mais j’ai quelque chose qui me tient à cœur. Je ne sais pas ce que tu as décidé de faire mais je dois te dire que pour moi il est préférable de ne pas te marier. Ne te marie pas, tu n’en as pas besoin, deviens hiéromoine. » et moi j’embrasse la main du père et je pleure… Ne croyez pas que je pleure parce que je suis une sainte personne. Quand je célèbre la liturgie à l’église, je me sens le plus indigne prêtre qui soit au monde, parce que je le suis, parce que P. Païssios me l’a appris, j’ai envie de pleurer, pleurer, pleurer… mais à l’église même si on a envie de le faire, on ne le fait pas, vous comme moi, pour ne pas être taxé de folie. Le père de Thessalonique m’a demandé pourquoi je pleurais et je lui ai répondu que c’était parce que Le Père Païssios avait fait il y a six mois une prière à la Toute Sainte pour moi et m’avait dit que j’aurais une réponse dans six mois exactement et la réponse vient par vous, exactement à la fin de ces six mois. Il m’a dit alors : « Je ne pouvais pas imaginer que j’allais répondre à la prière de P. Païssios à la Toute Sainte. Ça me réjouit vraiment. »

Le serpent

Un autre jour, je suis avec lui, et devant lui, il y a un serpent, alors P. Païssios m’a dit : « je sens que ce serpent te dérange. Tu as peur ? » j’étais jeune et je lui ai répondu : « oui Père j’ai peur. » il m’a répondu : « Ne t’inquiète pas, c’est un ami à moi qui vient ici pour me tenir compagnie, mais je vais lui dire de partir. » et s’adressant au serpent, il lui a dit : « Écoute, là nous avons une discussion et tu nous déranges, rentre chez toi et dans un moment, quand je serai libre je te rappellerai pour que tu reviennes. » Et le serpent, après comme une inclination de sa tête comme pour dire « Evlogisson » (Donne la bénédiction !) est subitement parti."

dimanche 16 février 2020

DE QUELLE SORTE D'AMOUR AIMEZ-VOUS ?



« Poursuivez l’amour. Recherchez l'amour de Dieu chaque jour. Avec l'amour vient toute la multitude des bienfaits et des vertus. Vous aimez de sorte que vous êtes aimés des autres en retour. Donnez à Dieu tout votre cœur, afin que vous demeuriez dans l’amour :

"Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui." (1 Jean 4:16).

Vous devez faire preuve de beaucoup d'attention dans vos relations l’un avec l’autre et vous respecter mutuellement en tant que personnes sacrées, en tant qu'images de Dieu. Ne focalisez jamais votre regard vers le corps ou vers sa beauté, mais vers l'âme.

Faites attention au sentiment d'amour, car lorsque le cœur n'est pas réchauffé par la prière pure, l'amour risque de devenir charnel et contre nature. Il court le risque d'enténébrer l'intellect et de brûler le cœur.

Nous devons vérifier chaque jour que notre amour procède toujours bien de celui qui nous lie au Christ.




Celui qui veille à garder pur l'amour, sera protégé des pièges du diable qui essaie lentement - lentement de transformer l'amour chrétien en un amour ordinaire et simplement émotionnel. »

St Nectaire d'Égine
(version française par Maxime le minime de la source)


1 Jean 4:7-21  Αγαπήσωμεν αλλήλους !

7 Bien-aimés, aimons nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. 9 L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. 10 Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. 11 Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. 12 Personne n'a jamais vu Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. 13 Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu'il demeure en nous, en ce qu'il nous a donné de son Esprit. 14 Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. 15 Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. 16 Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. 17 Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement. 18 La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. 19 Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. 20 Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? 21 Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.


vendredi 14 février 2020

MANIFESTE ANTICLÉRICAL (sic)



Au nom de tous les pécheurs dont je suis le premier, qui aiment et vénèrent notre Sainte Église, Corps du Christ, et qui ont besoin d'avoir, en toute confiance et abandon, recours à elle pour être soignés, guéris et sauvés de tous leurs péchés, leurs maux et leurs afflictions spirituels, douloureusement et profondément blessés par tout ce qui se passe chez ceux qui sont censés transmettre fidèlement et par l'exemple de leur propre vie, la vivifiante Tradition orthodoxe et guider le peuple des fidèles sur le chemin du salut, voici quelques questions :




Qu’avons-nous à faire, nous Orthodoxes, d’une institution avec un chef appelé Patriarche ?

Quel peut être l’objectif d’une institution si ce n’est de se perpétuer elle-même ?
Le Seigneur, a-t-Il créé une institution ? Quel est ce mensonge ? Ses apôtres, avaient-ils formé une hiérarchie avec « un Primus inter pares », ou pire un « Primus sine paribus », (Lui qui s’est voulu le serviteur de tous) un bureau, des employés, des secrétaires, des ambassadeurs etc. ? C’était, c’est, et ce sera toujours le Christ Lui-même, notre Seigneur et Maître, le seul chef de l’Église. Inutile de se revêtir d’habits prestigieux aussi riches soient-ils matériellement que symboliquement, à l’instar des prêtres du Temple de Jérusalem et de procéder à des liturgies épiscopales qui finissent par devenir « pontificales » sur le modèle romain. Qu’ont-elles de supérieur à une Divine Liturgie célébrée par un saint prêtre si ce n’est une pompe superflue pour impressionner les fidèles ?


Faut-il conserver le statut d’évêque ? Avons-nous besoin d’évêques quand ils ne sont que des apparatchiks d’un système bureaucratique à vocation administrative, oppressive de surcroît. Dieu a-t-Il besoin d’une administration ? Qu’est-ce qu’on administre d’ailleurs ? 


Nous avons besoin de Pères spirituels et disons-le carrément quand un évêque est un spirituel, ce n’est pas son statut d’évêque qui impose notre respect, c’est sa spiritualité.


Qu’avons-nous à faire qu’il nous « représente » paraît-il dans les instances officielles, les organisations mondaines, les régimes politiques. Ont-ils besoin d’un statut reconnu pour enseigner ? Les Orthodoxes n’ont pas l’habitude d’attendre qu’un Pape fût-il oriental leur désigne officiellement, après procès, un saint homme pour les autoriser à le fréquenter, le consulter, le vénérer et en demander l’intercession ? 


Qu’est-ce qui est profitable pour nous pieux fidèles : la sainteté d’un saint évêque ou son statut d’évêque qui n’apporte rien de plus à sa sainteté ? Sa capacité à administrer ou sa capacité à transmettre la voie du salut ?


Disons-le clairement ; ce que nous aimons, respectons et vénérons chez un saint évêque ce n’est pas qu’il ait de beaux habits et qu’il parle la langue de bois religieuse et diplomatique au mieux moraliste du « politiquement correct ». D’ailleurs au lieu de le surcharger en tâches bureaucratiques qui risquent de lui faire perdre son âme, ne devrait-on pas favoriser, directement nous-mêmes, fidèles désirant de tout notre être le chemin du salut, l’exercice de maître spirituel ? Que nous importe que l’Église orthodoxe soit « visible » ? Que nous importe les visites plus ou moins rares d’un hiérarque condescendant accompagné d’un plus ou moins imposant équipage ? Que nous importe qu’il rassemble le clergé local et par une table réservée au dit clergé qu’il fasse bien comprendre aux simples fidèles qu’ils appartiennent à une caste fermée ? On est bien loin des noces de Cana ? Quelle misère !


Les religions connaissent leurs dernières heures et cela pourrait être bien comme ça. Jusqu’à présent je n’étais pas amateur de différence entre spiritualité et religion mais quand une religion devient une institution, elle relève plus du politique que de la transmission spirituelle. Les derniers exploits du « Patriarche œcuménique » – excusez du peu – ont provoqué tellement de malheurs, de contre-témoignages, de divisions et de déchirures… alors on va le prendre au mot puisqu’il s’intitule le « primus sine paribus » et qu’il est soi-disant le chef suprême de l’Église orthodoxe ; c'est ainsi qu'il transforme, par le moyen de toutes sortes de manœuvres politiciennes, par le fait même, toute la Tradition orthodoxe en simple institution religieuse mondiale qui n’offre plus le moindre intérêt pour qui a le souci de son salut. Il ne nous fait plus prendre « des vessies pour des lanternes » et comme il n’a aucunement l’intention de regretter ses méfaits et encore moins de démissionner en suivant l’exemple d’un récent ex-pape romain ou de convoquer un concile panorthodoxe authentique, il a, aux yeux du monde qui s’intéresse encore à ce genre d’activité et de croyance, définitivement rangé l’Orthodoxie avec sa cohorte de carriéristes sans scrupules sur les étagères des institutions totalitaires à éviter (l’exercice particulièrement autoritaire de son prétendu pouvoir ne saurait le contredire) dont plus personne ne veut, pour ne pas dire qu’il a jeté l’Orthodoxie dans les poubelles de l’Histoire. 

Bel ouvrage en vérité !

Même si l’obéissance à une hiérarchie inique a tracé le chemin de sainteté à des St Nectaire d’Égine, il ne faudrait pas confondre l’obéissance à un apparatchik malveillant avec l’obéissance monastique à un père spirituel expérimenté et avéré comme guide sûr sur le chemin du salut. L’obéissance aveugle à un hiérarque de l’administration ecclésiastique est plutôt une perversion de la vertu d’obéissance due à un starets qui mène à la vraie liberté, comme c’est une perversion de transformer des conseils spirituels de mise en garde, par les Saints Pères comme Évagre, des passions à combattre, en péchés capitaux par le juridisme de l’Église romaine.
Qui osera dire qu’il s’agit alors de l’intervention de l’Esprit saint ?

Mais il nous reste le Christ et les amoureux du Christ, ceux qui l’ont goûté, l’ont expérimenté, ceux qui marchent au rythme de leur cœur ardent, les yeux à la fois baissés sur leur condition de pécheur et le regard intérieur illuminé, orienté vers la beauté de leur Seigneur et Maître, ceux que nous appelons les saints. Nous laisserons l’amour mondain des éphèbes aux clergés célibataires carriéristes qui veulent montrer à leur maman comme ils ont réussi dans la vie en gravissant par tous les moyens (voire en utilisant « la promotion canapé ») les échelons de la hiérarchie ecclésiastique. À suivre ?

dimanche 9 février 2020

RICHES ET PAUVRES DE TOUJOURS, un choix de textes des Pères de l'Église


Paris, éd. Migne (Lettres chrétiennes, 2), 2011, 404 p.
ISBN 978-2-908587-64-7


Présentation de l'éditeur
Collection : Lettres chrétiennes 2

Bienheureux, vous les pauvres! ... Malheur à vous, les riches! (Lc 6, 24). Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume des cieux (Mt 19, 24). L'Évangile condamne-t-il la richesse? Canonise-t-il la pauvreté? Un riche peut-il être sauvé? Le christianisme a-t-il quelque chose à dire sur l'économie et la société ? Ces questions, les chrétiens des premiers siècles se les sont posées. Le monde dans lequel ils vivaient offrait beaucoup de points communs avec le nôtre : de très grandes fortunes côtoyant une terrible misère, l'écrasement des classes moyennes, la plaie de l'endettement. Les Pères de l'Église auraient pu se décourager en pensant que les exigences évangéliques étaient incompatibles avec les réalités économiques et sociales. Ils ont pris le problème à bras le corps. C'est leur réflexion que nous livre ce recueil où l'on trouve les thèmes de la propriété et du partage des biens, du prêt à intérêt et du surendettement, de l'exploitation des salariés et de la spéculation, de la dignité des pauvres et de celle des riches. Il vaut la peine de s'arrêter pour les écouter Vous trouverez dans ce livre : - une Préface d'Antoine Hérouard - une Introduction de Jean-Marie Salamito - un choix de textes des Pères de l'Église. Épilogue de France Quéré

Le livre avait été présenté le 25 juin. 2012 sur le Blog Graecia orthodoxa de la brillante Vassa Kontouma (doyenne de la Section des Sciences religieuses de l’École Pratique des Hautes Études) 



Fyodor A. Bronnikov (1827-1902)La parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare, 1886.


Droit de propriété et partage des biens

L’égalité originelle


Ambroise de Milan, Sur Naboth :

 « La terre a été établie pour l’usage commun de tous, riches et pauvres ; pourquoi, vous les riches, vous attribuez-vous un droit personnel sur le sol ? La nature ne connaît pas les riches, elle qui nous met tous au monde pauvres. (…) La terre nous met au jour nus, démunis de nourriture, de vêtement, de boisson, et elle reprend nus ceux qu’elle avait fait naître, elle ne sait pas enfermer dans un tombeau l’étendue de nos propriétés. (…)  (La nature) ne sait donc pas distinguer entre nous quand nous naissons, et elle ne le sait pas quand nous mourons. Elle nous crée tous semblables, elle nous enferme tous semblables dans le sein du sépulcre. »

Nous ne sommes que des gérants

Grégoire de Nazianze, Homélie sur l’amour des pauvres :

« Frères bien-aimés, ne soyons pas les mauvais économes des biens que l’on nous a confiés. »

Les riches accaparent les biens communs


Grégoire de Nazianze, Homélie sur l’amour des pauvres :

« Les hommes ont caché dans leurs coffres de l’or, de l’argent, des vêtements somptueux autant qu’inutiles, de reluisantes pierres précieuses et autres choses du même genre (…) mais pour des frères en détresse, point de pitié. Le superflu des riches n’ira pas fournir aux pauvres de quoi vivre. (…)  Ils ne réfléchissent pas que pauvreté et richesse (…) arrivèrent tardivement dans la race des hommes et qu’elles déferlèrent comme des épidémies amenées par le péché. Depuis ce temps-là, l’humanité qui ne formait qu’une famille a éclaté en une multiplicité de peuples qui ont pris des noms différents tandis que l’avidité a ruiné la générosité naturelle, et pour se soutenir s’est appuyée sur l’autorité des lois. Considère cette égalité primitive, oublie les divisions ultérieures. Arrête-toi non point à la loi du plus fort, mais à celle du Créateur. »


Maux de tous temps


Prêt à intérêt et surendettement


Grégoire de Nysse, Homélie contre ceux qui prêtent à intérêt :

« Ne cherche pas un rejeton(*) au cuivre ou à l’or, ces matériaux stériles, ne force pas non plus la pauvreté à accomplir les œuvres des riches : ne demande pas à celui qui demande un capital de donner des intérêts. »

Basile, Homélie sur le Ps 14 :

« (Au débiteur) : On dit que les lapines, dans le même temps, mettent bas, allaitent et sont à nouveau pleines. Chez les prêteurs aussi, en même temps que l’argent est prêté, il y a des petits et cela se multiplie. Car tu n’as pas encore reçu l’argent en mains et voilà qu’on te réclame les intérêts du mois courant. Tu fais un nouvel emprunt pour cela, qui nourrit un nouveau mal, et celui-ci un autre et ainsi à l’infini. C’est bien la raison pour laquelle, à mon avis, cette forme de la cupidité a reçu ce nom d’intérêt (τόκος), à cause de la grande fécondité du mal. (…) Qu’on donne le nom d’engeance de vipères à la prolifération des intérêts : on dit que les vipères viennent au monde en rongeant le ventre de leur mère ; les intérêts eux aussi sont produits en dévorant le patrimoine des gens endettés. (…)

Lorsque l’argent emprunté s’écoule peu à peu et que le temps s’avance et fait approcher les échéances, (…) chacun compte sur ses doigts : l’un (le créancier) se réjouit de voir augmenter les intérêts, l’autre (le débiteur) gémit sur ce supplément de malheurs. (…)

Le comble de l’inhumanité est réellement atteint quand celui qui manque du nécessaire cherche un prêt pour subvenir à ses besoins, et que l’autre ne se contente pas du capital, mais imagine d’amasser pour lui-même, sur les malheurs du pauvre, des revenus et d’abondantes ressources. »

« (Au créancier) : « Argent et profit, dis-moi, c’est chez l’indigent que tu les cherches ? Et s’il était capable de te rendre plus riche, que cherchait-il à ta porte ? Il est venu demander de l’aide, il a trouvé un ennemi. Il cherchait des remèdes, il a rencontré des poisons. Il fallait alléger la pauvreté de cet homme, et toi tu augmentes sa détresse en cherchant à tirer profit de son dénuement ! C’est comme si un médecin, entrant chez des malades, au lieu de leur apporter la santé, leur enlevait en plus le peu de forces qu’il leur reste. Toi, de la même manière, tu utilises les malheurs des pauvres comme occasion de profits. »

Accaparement


Ambroise de Milan, La vigne de Naboth :

« Quel est le possesseur d’une grosse fortune qui ne prétend chasser le malheureux de son petit bien et expulser le pauvre de la campagne de ses aïeux ? Qui est satisfait de son patrimoine ? Quel est le riche dont la propriété voisine n’enflamme pas les pensées ? (…) Chaque jour Naboth est exécuté, chaque jour le pauvre est mis à mort. Sous le coup de cette crainte, le peuple des humains se met à quitter ses terres, le pauvre chargé de ce qu’il a de plus précieux émigre avec ses enfants, son épouse en larmes le suit comme si elle conduisait au tombeau le corps de son mari. »

Spéculation


Basile, Homélie sur le Ps 14 :

« N’alourdis pas tes prix en profitant des besoins des gens, n’attends pas la disette pour ouvrir tes greniers. Ne souhaite pas la famine pour l’or qu’elle te rapporte, ni l’indigence publique pour ta prospérité personnelle. Ne trafique pas avec les catastrophes humaines, ne fais pas de la colère de Dieu une occasion d’arrondir ta fortune. »

Ambroise de Milan, La vigne de Naboth :

« L’homme cupide est toujours accablé par les rendements élevés, car il suppute alors un prix bas pour ses denrées. En effet la fertilité est bonne pour tout le monde, mais les mauvaises récoltes ne sont lucratives que pour l’homme cupide. Il se réjouit davantage des prix excessifs que de la profusion des ressources, et il préfère avoir quelque chose à vendre tout seul plutôt qu’avec tous les autres. Regarde-le qui a peur que son tas de blé ne déborde et que, ruisselant en dehors de ses greniers, il ne se répande chez les pauvres et ne procure aux indigents l’occasion d’un peu de bien-être. Le riche revendique pour lui seul les produits du sol, non qu’il veuille lui-même s’en servir, mais il veut les refuser aux autres. »

Ce ne sont que quelques exemples. Bien d’autres thèmes sont développés dans ce volume : la dignité du riche (Clément d’Alexandrie, dans Quel riche peut être sauvé ? brosse le portrait du bon riche qui met sa richesse au service de la communauté) ; la dignité du pauvre (image du Christ) ; la dénonciation de quelques sophismes (les pauvres sont responsables de leur pauvreté, il ne faut donner qu’aux pauvres méritants, je réserve ma richesse à ma famille).

En guise d’épilogue, les éditeurs nous offrent la réédition d’un article où France Quéré († 1995) analysait la diversité des approches patristiques sur le thème de l’aumône, plus morale chez les Pères latins, plus sociale chez les Pères grecs.

Ces textes ne donnent pas de recettes, mais remettent au premier plan les principes d’une morale simple, fondamentalement humaine, inséparable de l’agapè évangélique. Aux antipodes des discours alambiqués de nos experts, économistes de circonstance, technocrates ou politiques, ils imposent l’évidence des règles sans lesquelles toute société devient enfer. La lecture de ces textes est, aujourd’hui, non seulement utile mais urgente.

* Τόκος, en grec, signifie à la fois « rejeton » et « intérêt ».



mardi 4 février 2020

LA TRISTESSE par P. METHODIOS


Extraits d'un ENTRETIEN  avec P. METHODIOS ALEXIOU
 sur St Païssios et St Grégoire Palamas 
à la paroisse roumaine de st Cassien d'Aix en Provence




1. LA TRISTESSE

Beaucoup de gens sont tristes. Beaucoup de chrétiens sont tristes. Il y a donc selon les Pères de l’Église deux espèces de tristesse. La tristesse selon le monde et la tristesse en Dieu. 
La tristesse en Dieu c’est celle que j’ai quand je fais des péchés, quand je fais des choses qu’il ne faut pas faire et je ne me sens pas bien. Alors je demande pardon à Dieu.

Mais ce dont nous allons traiter surtout c’est la tristesse selon le monde. La tristesse que nous vivons dans ce monde. St Grégoire dit que, comme nous sommes des pécheurs, nous avons besoin de cette tristesse. Prendre conscience de nos péchés, faire des métanies, des prosternations et entendre chacun de nous de la part de Dieu : « Aie courage, ne désespère pas. Je suis avec toi, Je t’aime, Je t’accepte, Je te pardonne. » Ça c’est l’expérience quotidienne de tous les saints de l’Église. Cette tristesse, selon Saint Grégoire, et tristesse pour les péchés avec repentir, c’est comme le miel, du miel que nous cueillons d’une pierre stable qui est celle de l’Ancien Testament, du Nouveau Testament, et des textes des Pères de l’Église. Nous sommes contre nous tous, quand nous faisons des péchés. Et c’est bien d’être dans le repentir, Adam et Ève n’ont pas été dans le repentir. Ils se sont toujours justifiés. Ève, le serpent, Adam Ève. Justification. C’est ainsi qu’ils ont quitté le paradis. La miséricorde de Dieu nous amène vers la pénitence. Il faut faire attention, dit Saint Grégoire, à la dureté de notre cœur. Notre cœur souvent reste sans émotion, sans larmes, sans prise de conscience.

La tristesse selon le monde. On est pris dans un esprit de tristesse partout même dans les petites villes. Embouteillages angoisse, travail angoisse, angoisse quand il fait chaud, angoisse quand il fait froid. Mécontentement quand on n’a pas mangé, mécontentement quand on a trop mangé et qu’on est lourd. Jamais content.
Voilà ce que dit St Païssios à propos de la tristesse : « Le diable désire nous voir triste, parce que c’est son travail nous de nous attrister, de nous désespérer. Il ne désire pas notre bonheur. Il cherche notre tristesse et notre malheur et il travaille pour ça sans cesse ». Si nous laissons la place à cette tristesse, à cette angoisse, à ce désespoir « Mon fils fait ça… Mon mari m’a fait ça… Mon cousin m’a fait ça…Mon voisin m’a fait ça… Toujours des problèmes, de la tristesse, toujours de l’angoisse… toujours mécontent, on ne peut pas passer à la joie. La tristesse c’est vraiment une catastrophe. Et ça crée beaucoup de maladies en nous. Il est bien montré que par exemple le cancer peut résulter de l’angoisse. Il faut avoir de l’espoir en Dieu, il faut glorifier Dieu jour et nuit pour ses bienfaits. Et après il y a l’Evlogia, la bénédiction de Dieu qui vient sur nous. Il y a en nous la joie du Christ. La tristesse du diable est grande car il ne veut pas accepter que nous ayons échappé par le repentir, par la confession, par la prière, par l’humilité, par l’amour. Hop ! on échappe des mains du diable. Il nous perd, et nous, nous sommes sur le chemin du salut. Ça c’est très important.

D’après ce que j’ai compris concernant l’homme qui veut être avec le Christ, St Païssios dit : « Il n’y a pas de poison dans son cœur. » il y a beaucoup de gens, beaucoup d’hommes et de femmes qui sont empoisonnés, jour et nuit. Même l’Église ne peut rien faire. Même la Sainte Communion. Ils prennent la Sainte Communion comme une espèce de chose magique. La magie… Les Pères de l’Église disent que si tu prends sans conscience le Corps et le Sang du Christ, un ange prend la grâce de la Sainte Communion et tu restes sans grâce. Et tu as l’impression que tu as communié mais tu n’as pas communié. Parce que tu n’étais pas dans la confiance, tu n’étais pas avec ton cœur à ce moment-là avec beaucoup d’amour et beaucoup d’humilité et beaucoup d’espérance en Jésus Christ. 

La tristesse selon Dieu nous amène en même temps à l’espoir. Notre âme travaille de joie. Il y a en nous l’humilité ; il y a en nous le silence ; nous avons scrupule à juger l’autre ; on n’ose pas juger l’autre et le condamner surtout. Combien de fois on condamne les autres par nos pensées, par nos paroles, par nos regards ou par nos actes, pire encore.
Quand on voit qu’un être humain se sent comme ça, avec cette tendance au jugement, qu’il a  de la tristesse, qu’il a le poison au fond de lui, cela veut dire qu’il n’a pas mis la main sur le Christ. Il n’a pas encore voulu prendre dans son cœur le miel de l’amour du Christ. St Grégoire dit ailleurs : Comment prétends-tu essayer de parler à quelqu’un de la douceur du miel, s’il ne prend pas la moindre petite cuillère pour goûter ce miel. Il ne se passe rien. Donc le tout c’est de goûter, avoir une expérience personnelle, sentir le Christ, sentir ce que veulent dire amour et amitié avec le Christ et avec les êtres humains aussi.

Le couple dans le mariage : moi je dis à ceux qui se marient à l’église : Devenez d’abord de bons amis. Des amis, ayant confiance l’un dans l’autre. Soyez heureux de la présence de l’autre et comme ça vous allez apprendre à pardonner à l’autre, à supporter ses défauts, à l’aider à s’améliorer et tout ce qui suit… très important l’expérience… dans ce cas-là l’homme a toujours une possibilité d’être "à l’aise". Dans notre vie nous avons toujours tendance à nous justifier, « j’ai fait ça mais… j’ai fait ça mais ce n’était pas pour ça ». Non ! Tu ne fais pas ça avec « mais », tu as fait ça ! et tu acceptes avec humilité et rien après ! Ça va te donner l’humilité, ça va te procurer la paix, et tu ne seras plus égoïste.
Donc le Christ nous propose de vivre avec reconnaissance de ses bienfaits, avoir la prière chaque jour comme une consolation et une source d’espoir pour notre vie et avoir aussi quelque chose qu’on oublie: la Doxologie. P. Païssios disait : « Quand tu as la Doxologie dans ton cœur tu attires la grâce divine. » et tu attires la joie , la paix et la lumière. Et la tristesse en Christ vous l’avez compris alors à ce moment-là, va avec la joie, l’espoir et la bénédiction de Notre Seigneur, et dans ce cas-là le diable n’a pas de place. Il s’en va tout de suite. [à suivre]
P. Archimandrite Methodios Alexiou
Recteur de l'Église métropolitaine  St Grégoire Palamas 
de Thessalonique
auteur d'une thèse de doctorat, Université de Paris 4, 1994
Les saints iconophiles durant l'iconoclasme et leur représentation dans l'art byzantin /




lundi 3 février 2020

🔥ULTIMES MESSAGES : pour un SURVIVALISME ORTHODOXE‼️

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« Ne mettez pas votre confiance dans les princes qui n'ont pas en eux le salut »


« Ne mettez pas votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, qui n'ont pas en eux le salut. » Un autre texte : « Dans celui qui ne peut vous sauver. » Ecoutez ce conseil, cet avertissement, vous tous qui regardez avec admiration les choses humaines, appui fragile et périssable. Mais que veut dire, « qui n'ont pas en eux le salut ? » Ils n'ont pas même en eux leur propre salut; ils ne peuvent pas se défendre eux-mêmes; arrive la mort, ils se coucheront plus muets que des pierres. Car, voilà ce qu'exprime le Psalmiste en disant : « Son âme sortira, et il retournera dans la terre d'où il est sorti. En ce jour-là, périront toutes leurs pensées. » Un autre texte « Tous leurs projets. » Ce que dit le Psalmiste, revient à ceci : Celui qui ne peut pas se défendre lui-même, comment sauvera-t-il les autres ? Rien, en effet, n'est aussi faible et fragile qu'une telle espérance, et c'est ce que montre la nature même des choses. Aussi Paul, parlant de l'espérance en Dieu, disait « Cette espérance n'est point trompeuse. » (Rom. V, 5.)
Ce qu'on ne peut pas dire des choses humaines, plus vaines que l'ombre. Ne me dites pas : c'est un prince. Un prince n'a rien de plus que le premier homme venu; il est également soumis à une condition incertaine; et tenez, dût cette parole vous surprendre précisément parce que c'est un prince, ayez encore moins de confiance. Ce sont là en effet des choses bien sujettes à l'écroulement, que ces principautés. Supposez qu'on ne le précipite pas du haut de son pouvoir, c'est lui qui se précipite dans les emportements de la colère, dans les abus de pouvoir, attendu qu'il ne se croit pas comptable envers celui qui a reçu ses promesses.
Et si ce prince est sage, il sera encore plus exposé aux chutes que les particuliers, parce qu'il est entouré d'ennemis plus redoutables, plus nombreux; parce qu'il est d'autant plus facile à prendre, qu'il y a plus de gens pour lui tendre des pièges.
Que signifient ces gardes du corps ? Que signifient toutes ces escortes qui veillent sur lui ? Et comment celui qui, au milieu d'une ville bien policée, n'est pas même sûr de défendre sa personne, mais se trouve là comme au milieu d'un peuple ennemi, exposé à tant de combats et de dangers, pourra-t-il sauver les autres ? Celui qui, en pleine paix, a plus à craindre que ceux qui font la guerre, comment pourra-t-il mettre les autres en sûreté, au-dessus de tous les périls ?
Certes, il n'est pas difficile de compter ceux qui pouvaient vivre en toute sécurité chez eux, et qui se sont perdus, pour avoir mis leur confiance dans les princes.
St Jean Chrysostome (né au Ciel en 407) 



« … Comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Et soyez en garde contre les hommes… » [Mat. 10;16] 

Constater les yeux grand ouverts, nous informer les uns les autres, nous indigner, pétitionner auprès des autorités (au fait, lesquelles ? quand déjà au plus bas niveau de notre vie sociale, un maire censé être le représentant de l'État dans la commune et, à ce titre, officier d'état civil et officier de police judiciaire, ne fait pas respecter la loi !) attendre de voter aux prochaines élections, en espérant à peine des bribes de jours  de liberté, d’égalité et de justice, de restauration du respect de notre culture, de nos valeurs et de notre patrie qui rencontreront contre eux forcément tous les imbéciles utiles qui ont déjà voté comme un seul homme pour le gouvernement handicapé qui n’est compétent que pour nous asservir davantage à tout ce qui n’est pas nous, et nous enfoncer encore un peu plus… tout cela n’est-il pas vain ou du moins bien insuffisant ?

Nous avons au moins trois raisons principales d’être plus que vigilants :
 La première est bien celle de l’islamisation croissante de nos pays d’Europe qui n’attend que l’inversion du rapport de forces en sa faveur – auquel  elle travaille sans relâche, étape après étape – pour pouvoir laisser libre cours à son caractère impitoyable envers tout ce qui n’est pas musulman. La deuxième est le risque de guerre mondiale avec utilisation possible des armes nucléaires, et  tous ceux qui soutiennent – aveuglément  jusqu'à prôner la guerre contre telle ou telle nation (qui paraît-il ne respecterait pas les droits de l'homme) ou en attendant sagement à l'abri d’évaluer le pour et le contre – sans se rendre compte le moins du monde de nos intérêts réels, économiques, stratégiques, culturels et religieux participent à rendre ce risque de plus en plus réel. La troisième et non des moindres est l’effondrement bancaire suivi d'un effondrement économique mondial prévisible qui se fait  progressivement mais risque de devenir de plus en plus rapide et inéluctable.

N’est-il pas venu (depuis longtemps d’ailleurs pour les plus lucides et les plus critiques…) le temps de s’occuper de nous-mêmes sans attendre la moindre sollicitude, le moindre soutien, la moindre compréhension de tous ceux qui se sont hissés à tous les niveaux jusqu’au seuil de leur incompétence ( selon le fameux « principe de Peter ») pour satisfaire, sans scrupule, leur appétit de vaine gloire, leur cupidité, leur soif de jouir de privilèges (dont on nous a fait croire qu’ils avaient été définitivement abolis) le plus tôt possible, sans le moindre souci réel d’un avenir désormais plus qu’incertain, qu’ils maquillent pour conserver leur place le plus longtemps possible (même s’ils savent que ce n’est pas pour longtemps, c’est pour eux toujours ça de pris) et qu’ils aggravent inconsidérément, sans le moindre souci d’un peuple dont ils ne connaissent rien de la vie.

Certains s’occuperont d’eux-mêmes en quittant le pays avant (car ils le peuvent – parce  que sans attache, ou bien suffisamment à l’aise financièrement, ou bien avec déjà de nouvelles perspectives professionnelles). Mais le peuple, lui, que fera-t-il pour prendre soin des siens – hommes, femmes, enfants et vieilles personnes ?
Eh bien il aura intérêt à se préparer au pire, s’équiper, s'informer, se former, s’entrainer et se positionner dans tout domaine pour s’organiser, résister et survivre. Chacun – selon  ses compétences, ses dispositions, son tempérament, sa situation, sa localisation, le groupe social auquel il est attaché – trouvera  ce qui lui convient. Il sera nécessaire de communiquer et de nouer des liens forts de solidarité entre tous. 

Le confinement imposé, pour une "épidémie" supposée dangereuse, restreignant drastiquement la liberté de culte — ou bien simplement l'éloignement géographique des lieux de culte  offrant une nourriture spirituelle consistante  — nous incite à une pratique de notre foi moins glorieuse mais pas moins profonde et communautaire. Nous avons certes besoin de pasteurs et de saints pasteurs, mais pas de hiérarques dont la fonction est plus diplomatique voire politique et géopolitique, que de défense de la foi et de transmission de notre tradition spirituelle, et  dont on peut s'attendre à toutes les compromissions voire les pires trahisons. La religion mondiale s'organise étape après étape, à notre insu. Et l'eau tiède, dont la température augmente insensiblement mais irrésistiblement, dans laquelle le peuple des grenouilles orthodoxes se complait dans un doux rêve œcuméniste, procède à notre cuisson mortelle jusqu'à notre transformation en ingrédients de la soupe religieuse universelle, inodore, incolore, sans saveur et sans grâce, qui sera servie aux consommateurs  d'opium des peuples. L'Orthodoxie des catacombes a existé et s'est renouvelée à différentes périodes, en divers lieux, depuis les origines du Christianisme. Il faudra y revenir. Les "Vieux Croyants" par exemple ont fait preuve d'une telle résilience. face à la persécution. Les juridictions seront moins importantes que la solidarité des communautés ayant la même foi chevillée au corps avec ou sans guide spirituel. La créativité, l'adaptabilité, la (re)lecture des Saintes Écritures et des œuvres des Saints Pères qui figureront en bonne place avec les livres des offices dont nous aurons besoin dans nos bibliothèques. Juste à côté des divers manuels de survie.

Avoir une foi forte sera plus que nécessaire. Celui qui n’en a pas fera bien de s’y mettre… en comptant en un premier temps que l’appétit vient en mangeant et en fréquentant ceux qui pourront l’aider à l’alimenter et la conforter. De toute façon la nature a horreur du vide, tout le monde peut le constater et quand les églises se vident les minarets poussent, et pour ceux qui ont eu une mauvaise expérience de l'Église et qui ne veulent plus entendre parler de rien de religieux, il ne faut pas dire que c'est du pareil au même parce que, même si les préceptes chrétiens les ont empêché de jouir comme ils le voulaient, ils peuvent constater facilement que ce qui les attend est bien pire.

 Action et prière. Là où nous sommes et dès maintenant : 

  • Prier sans cesse dans l'action, 
  • agir pour nos frères et pour Dieu, 
  • transformer toute action en prière, 
  • orienter tout ce que nous faisons vers Dieu, 
  • prendre toute action pour prétexte à la prière, 
  • profiter de toute action pour s'en servir de support à notre prière
  • nous organiser, former des réseaux, des fraternités
  • et être certain qu'avec la prière DIEU EST AVEC NOUS. 

Mourir en martyr, si Dieu veut,  est une chose envisageable pour nous sans problème, voire avec gloire pour les plus ardents, mais l’empire chrétien d’orient a bien montré également qu’il n’était pas du tout interdit, en premier lieu, de se défendre quand c’était nécessaire. Fidèle en cela à l’empire romain plus antique : Si vis pacem para bellum. Rien à voir avec le militantisme, encore moins avec le djihad.
Foi et courage, vigilance et sagacité, discrétion et ténacité, solidarité et fraternité. « Aide-toi et le Ciel t’aidera » énonce le dicton. C’est bien là où nous en sommes.
Maxime le minime




L'autolimitation (самоограничение)

 par A. SOLJENITSYNE


«Seule l’autolimitation permettra à l’humanité, toujours plus nombreuse et plus dense, de continuer à exister. Et sa longue évolution aura été vaine si elle ne se pénètre pas de cet esprit : tous les animaux possèdent en effet la liberté de happer des proies et de se remplir le ventre. La liberté humaine, elle, va jusqu’à l’autolimitation volontaire pour le bien d’autrui. Nos obligations doivent toujours dépasser la liberté dont nous jouissons»

 - Des voix sous les décombres 
 - L'erreur de l'Occident


L'ULTIME ET VITALE RÉSISTANCE CHRÉTIENNE par Le moine Moïse de la Sainte Montagne

"La Communauté du désert et la solitude des villes 
 par Le moine Moïse de la Sainte Montagne"
"Le seul refuge est pour chacun d’entre nous…"

Moine Moïse l'Athonite (1952-2014) prie Dieu pour nous !

Dans cette solitude sacrée l’homme se trouve face à face avec sa pauvreté existentielle et la peur de la mort qu'elle provoque. Pourtant, même ici, il y a danger qu'il puisse choisir la procrastination comme solution et, pour un temps calmer son état de panique. Il peut reprendre sa course avec ses allées et venues sans fin, augmenter ses activités sociales et chercher à varier ses divertissements : un programme d’occupation maximale. D'autres personnes, d'autres choses, du travail et des implications tous azimuts peuvent servir de couverture à son appauvrissement spirituel – pour un temps. Et il peut continuer à errer sans but, poussé par les circonstances, tourmenté, papillonnant d’une chose à une autre, luttant, étant déchiré – et finalement anéanti.

Une vie de travail sans la libération de la communion avec Dieu est de l'esclavage. La lutte excessive pour la richesse est une maladie incurable source de souffrances. La peur de l’avenir peut stimuler la cupidité, l'avarice, la thésaurisation et Dieu peut être facilement oublié.

Voici ce que dit Abba Markos sur comment l'homme peut éviter l'esclavage d’un travail sans discernement et à la place devenir un libre serviteur de Dieu : « Celui qui se débarrasse du soin anxiogène pour les choses éphémères et est libéré de tout ce que cela nécessite, mettra toute sa confiance en Dieu et dans les bonnes choses éternelles. Le Seigneur n'a pas interdit les nécessaires soins quotidiens pour notre bien-être physique, mais Il a indiqué que l'homme ne devait se sentir concerné que pour chaque jour [auquel suffit sa peine]. Limiter nos besoins et nos soucis de ce qui est absolument nécessaire est tout à fait possible par la prière et la maîtrise de soi, mais les éliminer est tout à fait impossible. »

Dans les judicieuses remarques d’Abba Markos qui suivent, permettez-moi d'attirer votre attention sur un point subtil qui s’applique à de nombreux fidèles. « Les tâches nécessaires que nous sommes obligés d’accomplir, nous devons bien sûr les accepter et les assumer, mais nous devons lâcher ces autres activités sans but et préférer plutôt passer notre temps dans la prière, en particulier lorsque ces activités nous conduisent à la cupidité et au luxe de l’argent et de la richesse. En effet, plus on pourra, avec l'aide de Dieu, limiter, ces activités mondaines, plus on pourra préserver son esprit de ces errances anxieuses. Si à nouveau quelqu'un, de peu de foi ou ayant quelque autre faiblesse, ne peut pas faire cela, alors, au moins, qu'il comprenne bien la vérité et qu’il essaye, autant qu'il peut, de se blâmer de demeurer dans cette faiblesse et dans cet état immature. Car il est beaucoup mieux d'avoir à rendre compte à Dieu de ses omissions que de sa faute et de son orgueil

Un drame se joue dans l'homme, dans lequel il cherche,  à l’extérieur, continuellement et intensément, la paix et la connaissance Mais quand il revient à lui-même, il se rend compte qu’une véritable hospitalité existe dans un endroit inattendu. C’est en effet précisément en lui-même qu’il découvre et expérimente la particularité de cette personnalité. C’est ici que se trouve la divine solitude libératrice, fondée sur la connaissance de sa personnalité.  C’est ici, dans la quiétude mystique, qu'il mesure, décide, et prend ses responsabilités.

La réalisation de l'expérience mystique de ce que nous sommes, de ce que nous devrions chercher, et de ce que nous pouvons faire, implique un effort pénible qui, néanmoins, est crucial. C’est en nous que nous nous arrachons à la solitude de l’ego et où nous trouvons le chemin de la lumière et de la joie de la communion.

Une grande partie du monde est gouvernée par des sophismes, la sagesse a été mise à l'écart, et la décence a été perdue. Mensonges et trahison abondent, le révisionnisme a contrefait l'histoire, l'Évangile est mal interprété, les manuels scolaires sont des outils politiques au service de l'idéologie de ceux qui sont au pouvoir. Il y a une tendance à imiter les idéologies occidentales erronées, y compris le piétisme sentimental et le néo-christianisme social indolore. La vie de l’Église et ses traditions sacrées et vivifiantes sont ignorées. 

Le seul refuge est pour chacun d’entre nous, de mettre en place notre propre sanctuaire où nous le pouvons. À un monde qui considère la tromperie comme de l'intelligence et l'honneur comme de la faiblesse, il faut oser dire «Ne me touchez pas! »

Nous devons choisir de rester seuls, volontairement et en assumant la responsabilité même si cette solitude nécessite un grand courage dans une société qui cherche agressivement nos applaudissements et nous pousse à nous y amalgamer. La lassitude de ces vanités, l’amertume, le mouvement constant et les joies sans joie qui ont rempli nos vies nous aident à venir à la réalisation que c’est la meilleure résistance à la désorientation générale.

En rétablissant notre monde intérieur, nous augmentons notre résistance, et dans le temps devenons invincibles aux attaques organisées du mal. En plaçant toute notre vie aux pieds de Dieu et dans la recherche de la vie authentique qu’Il veut que nous vivions, nous commençons à avoir un avant-goût de l’immortalité, où nous ne sommes jamais seuls, mais en compagnie du Christ et de ses saints. Toute solitude est dissipée par l'autosuffisance intérieure.

Et cela peut vous aider de savoir qu’ils sont nombreux, sans que vous les voyiez, ceux qui vous aident par leurs prières. Ce sont les moines, totalement consacrés à Dieu, qui veillent sans cesse. Même si vous ne les avez pas rencontrés, ils prient pour vous, leurs bras levés, leurs genoux et leurs articulations couverts de cal de par leurs prosternations.  


(version française par Maxime le minime de la source)





Effondrement et renaissance, Interview du collapsologue Pablo Servigne



" […] Quand on dit effondrement on dit forcément renaissance […]
Pessimiste, optimiste, on s'en fout, ce qui compte c'est de faire ce que tu penses sincèrement qui va changer les choses […] dans un monde low tech dévasté […] on fait avec ce qu'on a, on se débrouille […] mais il y a vraiment un élan de vie qui est intéressant […] investir la petite échelle […] retrouver des compétences du sauvage […] se "réensauvager" […] et puis il y a toute cette question qu'on n'a pas trop abordée… spirituelle. […] C'est aussi un parcours énorme et on est super mal outillé. Que ce soit pour faire un potager, que ce soit spirituellement, que ce soit au niveau des outils vraiment démocratiques, on n'a pas du tout appris ça à l'école  dans nos sociétés… il faut s'y mettre sur tous les fronts et on n'a pas des années. Notre vie va complètement changer."