Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

vendredi 30 août 2019

DANGER ET PRIÈRE INCESSANTE par St PAÏSSIOS

Geronda comment pouvons-nous ressentir la prière comme une nécessité ?

- Avoir fait la guerre vous aiderait à comprendre ! Quand nous étions militaires, pendant la guerre, nous étions en contact permanent, et le «Toujours à l'écoute » avec le Centre nous rassurait. Lorsque nous communiquions toutes les deux heures, on restait vigilant par rapport au danger. Lorsque nous ne communiquions que deux fois par jour, le matin et le soir, on se sentait en insécurité. La même chose se produit avec la prière. Plus on prie, 
plus on se sent en confiance spirituellement. La sécurité est dans la prière.
Si nous sommes en contact permanent et le «Toujours à l'écoute » avec Dieu, nous seommes prêts à affronter tous les maux. 

Une fois à l'intérieur d'un bus il y avait un moine qui était en train de prier les yeux fermés ; les autres passagers pensaient qu'il dormait. Soudain, un camion venant en direction opposée a heurté une colonne de PPC et les véhicules qui roulaient dans les deux sens sont entrés en collision les uns avec les autres et ont subi de grands dommages. Mais le bus a été retrouvé à quelques mètres de la route, comme si une main invisible l'avait déplacé et aucun des passagers n'a été blessé. La prière du moine avait sauvé le bus et ses passagers.

- Geronda, les laïcs demandent souvent comment s'habituer à prier.

Dans les temps anciens,  ceux qui avaient commencé le monachisme et avaient eu du mal à s'exercer et à pratiquer s'installaient sur des falaises abruptes, dans des grottes, dans des tombeaux païens ou dans des habitations de démons. Il y avait beaucoup de dangers dans ces lieux - ils risquaient de chuter, les démons marmonnaient, etc. - et leur peur les poussait à crier : «Mon Christ, ma Toute Sainte.» C’est ainsi que la bonne habitude d’une prière incessante a persisté.

Aujourd'hui, avec les sorties nocturnes, la drogue, etc., beaucoup de ceux qui conduisent ne se contrôlent pas. c'est ainsi que quelqu'un qui va au travail ne sait pas s'il va rentrer chez lui vivant ou s'il ne se retrouvera pas infirme dans un hôpital. Cela ne l'oblige-t-il pas à dire constamment: « Mon Christ, ma Toute Sainte !» ? Si les laïcs profitaient des dangers auxquels ils étaient confrontés, ils dépasseraient les moines en prière et éviteraient les dangers.

Quelqu'un est venu un jour à notre  Kalyve très angoissé parce que, par inattention, il a heurté un petit enfant avec sa voiture. « Je suis coupable », a-t-il dit. J'ai demandé: « Est-ce que tu priais à ce moment-là ? ». « Non, » a-t-il répondu. « Alors tu es moins coupable d'avoir   heurté l'enfant que de ne pas avoir prié.» Et je lui ai fait part d'un autre accident dont j'avais le souvenir : j'ai rencontré un employé qui s'était élevé à de grandes vertus. Ainsi disait-il la prière non seulement au travail mais aussi sur la route, et partout. La prière se générait d'elle-même chez lui et des larmes de louange et de joie coulaient souvent de ses yeux au point qu'au bureau où il travaillait, ses papiers se mouillaient de ses larmes. Il pensa donc à quitter son emploi avec une pension réduite, et il est venu à la Kalyve pour me demander ce qu'il fallait faire. « Ne pars pas, lui ai-je dit, et quand tes collègues te demanderont la cause de tes pleurs, tu leur répondras : « Je pense à la bénédiction de mon défunt père.» Un jour, pendant qu'il conduisait, un enfant a soudain sauté devant son véhicule et l'enfant a été projeté en l'air, mais il n'a pas eu la moindre blessure. Dieu l'a protégé, parce qu'à ce moment, l'homme était en prière.

Version française par Maxime le minime 
de la source

jeudi 29 août 2019

Comment le postulant à la Papauté des Uniates s'approche pour poignarder l'Orthodoxie au cœur et prendre le pouvoir…

Nul besoin d'avoir été prophète pour prévoir et alarmer de la  suite des méfaits d'un vieillard sénile manipulé par un gouvernement corrompu à la solde de ce qu'il y a de pire aux États Unis d'Amérique dans le genre domination mégalomaniaque et diabolique du monde  entier — pour devenir Pape universel des Uniates (catholiques de rite byzantin). Je l'ai fait il y a déjà quelque temps, en plusieurs occasions mais j'étais suffisamment pessimiste pour ne plus m'en occuper avec la conviction que "Dieu reconnaitra les siens". Cependant comme le postulant à la Papauté d'Orient s'approche désormais du cœur de ce qui jusqu'à présent demeurait le conservatoire de l'Orthodoxie et qu'il s'apprête à y semer directement le feu de la division avec des menaces, je me joins à la lettre ouverte du Métropolite Ukrainien Luc (Kovalenko) de Zaporojié [Eglise canonique] dont Elena Konstantinova a fait le rapport et que Claude a traduit dans son précieux Blog 
M.M:

Elena Konstantinova : Le Métropolite Luc publie une lettre ouverte aux moines de l'Athos


En vue de la future visite du patriarche Bartholomée à l’Athos, le Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojié [Eglise canonique] a adressé une lettre ouverte aux moines de la Sainte Montagne.

Le hiérarque de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, le Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojié et Melitopol a publié dans son télégramme une lettre ouverte à tous les moines du Mont Athos.

La lettre de Son Éminence est adressée aux frères athonites à l'occasion d'une visite future à l’Athos du chef du patriarcat de Constantinople, le patriarche Bartholomée.

Le hiérarque a souligné que "aujourd'hui Dieu nous assiste en nous envoyant des épreuves dans lesquelles nous devons montrer la force invincible de notre foi et l'observance inébranlable des saints canons de notre Mère l'Église.

Le Métropolite Luc rappela aux moines d'Athos que "le soi-disant "patriarche" Bartholomée souillait son cœur et ses mains par la trahison de Dieu et la violation de Ses Saints Commandements. Grâce à l'action de cette personne, notre sainte Église orthodoxe ukrainienne est couverte de sang et de larmes. Les prêtres et les paroissiens sont battus, les églises sont saisies, nous sommes diffamés et calomniés par les médias."

Tout cela, selon Vladyka, donne aux chrétiens orthodoxes "l'occasion de montrer leur loyauté à Son Logos et de suivre Sa Volonté".

C'est pourquoi le métropolite a demandé aux moines "d'être pleinement solidaires avec nous dans cette fidélité au Christ et aux canons de l'Eglise orthodoxe... d'être fermes dans nos croyances, de ne succomber à aucune persuasion trompeuse et de ne pas craindre les menaces, car Dieu est avec nous" !

De plus, le Métropolite Luc a souligné que "ceux qui sont prêts à suivre l'appel d'un "loup en habits de brebis" de la soi-disant "obéissance", je déclare avec toute la responsabilité de mes paroles à Dieu et à Sa Sainte Eglise œcuménique et apostolique - tu trahis le Christ de cette façon !

Il écrit que "ni un père ni un bon berger, mais seulement un voleur et un brigand exhorteront quiconque à reconnaître les groupes nationalistes séparatistes comme une église canonique. Il ne s'agit pas d'être porteur de « l'image de douceur », mais d'un successeur spirituel et héritier de l'œuvre de Nestorius, de Serge Ier et d'autres hérésiarques - Jean XI Vekkos, Mélèce IV Metaxakis et Athénagore Spira - qui furent ministres de l'Ennemi du genre humain comme l'actuel patriarche de Constantinople. Le méchant M. Bartholomée a déjà perdu le droit d'être appelé non seulement patriarche, mais aussi orthodoxe."

Son Eminence a exprimé son regret parce que certains moines "sont prêts à reconnaître les actions de cette personne en acceptant les dissidents impénitents dans le corps de l'Eglise comme licites, seulement pour se donner l'opportunité de continuer leur vie monastique sur la Sainte Montagne."

Il appelle les moines à penser : "Cela vaut-il la peine pour trente pièces d'argent de trahir leur foi et leurs croyances ?" N'est-ce pas la peur, la lâcheté et la trahison qui se cachent dans le mot "obéissance" ? Vos prières et vos exploits achetés à un tel prix plairont-ils à Dieu ?"

Le Métropolite Luc rappelle aux moines que "le prix de cette trahison équivaut à réserver une place au Jugement dernier auprès de Judas et des bourreaux qui ont crucifié notre Seigneur. 

Notre Église paie déjà cette trahison par le sang et la douleur. Voulez-vous être condamnés avec nos bourreaux ? Ou peut-être vaut-il mieux " si nous sommes enfants, alors nous sommes héritiers - héritiers de Dieu et cohéritiers avec le Christ, si nous partageons Ses souffrances afin de partager aussi Sa gloire " (Romains 8:17).

Il s'adresse aussi à ceux qui ont décidé " que si le patriarche Bartholomée vient avec des schismatiques d'Ukraine, alors il y sera reçu, mais les schismatiques ne le seront pas " et leur demande de réfléchir sur " qui est le plus coupable : l'enfant ou la mère qui lui a donné naissance et l'a élevé ainsi ?

Son Eminence est sûr que « M. Archondonis » [id est le « patriarche Bartholomée»] est un homme que le Diable a frappé d'une terrible maladie - l'orgueil - et qui en a fait son arme. Sa tâche est de diviser l'Église, de semer l'inimitié, de faire des ravages, de détruire ceux qui ne sont pas fermes dans la foi, de secouer les sceptiques, de causer de l'embarras dans les esprits et de susciter la tentation. Du patriarche il se transforme en apôtre de Satan et son loyal sujet ! ”

A la fin de la lettre, le Métropolite Luc exhorte les moines "à conserver la foi et à se tenir loin des idoles (1 Jean 5:21)" et leur demande leurs saintes prières.

Plus tôt, l'Union des Journalistes Orthodoxes a écrit que le but principal du voyage du chef du Phanar au Mont Athos s'appelle "admonition" des monastères dissidents et des moines qui ne veulent pas reconnaître « l'église orthodoxe ukrainienne autocéphale » [schismatique] et voir des schismatiques sur la Sainte Montagne.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 28 août 2019

La tradition d'Elche de la représentation de la Dormition


Depuis 5 siècles jusqu’à aujourd’hui, un Mystère est présenté chaque année dans l’église catholique de la ville d’Elche, au sud de l’Espagne, dont les scènes et les textes ressemblent à une icône orientale animée de la Dormition.





lundi 26 août 2019

Femme à la fenêtre… par Carl Vilhem Holsøe




 Carl Vilhem Holsøe (1863-1935) peintre danois. Carl Holsoe, membre important de l'École danoise de peinture de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle, jouissait d'une grande estime parmi ses collègues et les collectionneurs. Holsoe s'entraîna de 1882 à 1884 à l'Académie royale de Copenhague auprès de Vilhelm Hammershoi, un très proche ami et mentor. Holsoe poursuivit ses études à la Artists 'School Study Study de Peder Severin Kroyer. Holsoe, Hammershoi et Peder Ilsted (1861-1933) partagèrent un intérêt accru pour l'étude de la lumière et de l'ombre et de leurs effets sur les surfaces et les objets d'un intérieur. Ensemble, les artistes ont ensuite formé l’école danoise de peinture intérieure. À partir de 1888, Holsoe reçoit plusieurs subventions de l'Académie et peut exposer son travail au Danemark et à l'étranger. En 1889, Holsoe reçut une mention honorable lors d'une exposition à l'Exposition Universelle de Paris. Deux ans plus tard, l'artiste se voit décerner une médaille à Munich, où il expose régulièrement jusqu'en 1918. Échappant à la sentimentalité des intérieurs du Golden Age, Holsoe et ses contemporains insufflent à ce genre traditionnel un caractère sacré et intemporel. En peignant des personnages solitaires, généralement des femmes, aux identités cachées, les peintures de Holsoe évoquent la nature terrifiante de l'introspection et de l'absorption de soi. Son travail, influencé par les intérieurs des XVIIe siècle des maîtres néerlandais Vermeer, de Hooch et de Ter Borch, explore le contenu émotionnel inhérent à l’intérieur du foyer.



dimanche 25 août 2019

Le monde régi par les démons


« Les premiers chrétiens savaient très bien également que le monde était régi par des démons et que l'individu qui se compromettait avec la politique, c'est-à-dire avec les moyens de la puissance et de la violence, concluait un pacte avec des puissances diaboliques ; il n'est pas vrai, savaient-ils aussi, qu'au cours de leurs actions le 'bien engendre uniquement le bien et le mal uniquement le mal - l'on constate bien plutôt et très souvent le phénomène inverse. Qui ne voit pas cela est en vérité, politiquement, un enfant. »

Max Weber (1864-1920)
in Le savant et le politique (1919)

samedi 24 août 2019

Restauration des monastères orthodoxes de Saidnaya en Syrie


Saidnaya, Syrie, le 22 Août, 2019



cdn.tvc.ru 

Situé à environ 17 miles au nord de Damas, la petite ville de Saidnaya reste l'un des plus grands centres de pèlerinage chrétien de Syrie. Il abrite le monastère des Chérubins et le monastère de la Nativité de la Mère de Dieu, tous deux appartenant au Patriarcat orthodoxe antiochien sous le Patriarche Jean X d'Antioche et de tout l'Orient.

Il n'y a pas longtemps, la ville était entourée par des militants, mais ayant retrouvé sa liberté, un autre monastère - de Saint-Georges - est maintenant en reconstruction active pour accueillir l'afflux de fidèles orthodoxes.

Les moniales de Saidnaya ont beaucoup souffert pendant la guerre la ville et ses lieux saints ont été fortement mitraillés, mais les moines ne l'on pas quittér apporte RIA Novosti .

« Un moine doit avoir la force d'esprit d'être un exemple pour les paroissiens. Comment pourrions-nous laisser notre église et fuir Saidnaya? » demandait le Père Savva du monastère de Saint-Georges.

 

Levés de bonne heure le matin - à 03h00  - après l'office de Matines à l'église, les moines vont à la carrière avec des pioches et des pelles pour faire des travaux d'agrandissement et restaurer leur église, et ils sont également assistés par des paroissiens.

"Quand nous venons ici pour baptiser un enfant ou accompagner un compatriote pour son dernier voyage, seul un petit nombre de gens tient dans l'église, pas plus de 50 personnes. Par conséquent, nous creusons dans la roche pour agrandir l'église de Saint-Georges le Victorieux. Et tout le monde travaille ici complètement gratuitement" dit l'ingénieur Jul Ngma.

cdn.tvc.ru 

"Malheureusement les trois quarts des bâtiments du monastère ont été détruits par des militants. Des icônes et des ustensiles de l'église ont été volés. Nous allons certainement restaurer", a déclaré Père Jean Tali, abbé des deux monastères Chérubins et Saint-Georges.

L'higoumène a également déclaré que les moines seront heureux de voir à nouveau des pèlerins de la Russie "Nous attendons avec impatience nos frères dans la foi. Nous avons réussi à préserver et sauver les lieux saints chrétiens des militants, et nous attendons le jour où nous pouvons organiser des prières communes dans nos églises"a-t-il dit.

(version française par Maxime le minime de la source)

vendredi 23 août 2019

«S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort !» par St Théophane Le Reclus



«À l’origine, l’homme fut créé juste. Mais il tomba et perdit son harmonie intérieure. L’orgueil entra en lui, et avec l’orgueil, une multitude de passions, qui le détournèrent du bien et l'entraînèrent au péché. En cet état, l’homme souffrit. Aussi le Seigneur instaura-t-Il sur terre une infirmerie : la Sainte Église et les sacrements. Dans le baptême, on renonce à Satan et à ses œuvres, à son service et à son orgueil, c’est-à-dire à toutes les passions, et on reçoit la force de les combattre. Pour ceux qui tombent après le baptême, il y a le sacrement de pénitence, dans lequel les promesses du baptême sont répétées et les forces perdues de la Grâce renouvelées... Si le pénitent tombe à nouveau, il se relève à nouveau par le repentir. S’il tombe encore, il se relève encore, et ainsi jusqu’à la mort! C’est la voie commune du salut ! Nous avons, en outre, les carêmes", le jeûne” avec la préparation“ qui convient pour recevoir la communion. Il serait, certes, préférable de ne pas tomber après le baptême ou, du moins, de ne plus tomber après être tombé et s’être relevé par le repentir. Mais les passions sont proches de notre cœur — la vie en famille et en société leur fournit de nombreuses occasions de s’exacerber— et il arrive que le chrétien ne résiste pas à la tentation et tombe. Ou encore, il résiste deux ou trois fois et tombe à la quatrième ou à la cinquième. Il se repent, mais tombe à nouveau. Tant que sa conscience est fidèle et que les sentiments de piété et de crainte de Dieu demeurent vivants en lui, l’homme ressent ses chutes avec douleur. Les éviter dépend en partie de sa volonté. Ainsi, l’un s’enflamme à la pensée de vaincre et de déraciner les passions, d’accomplir sans faillir les promesses du baptême et de pénitence, ou de vivre sans blesser sa conscience ni offenser Dieu. N’estimant pas pouvoir y parvenir dans la société, un autre s'éloigne, fuit et demeure au « Désert» : il quitte le monde et entre au monastère. L’entrée au monastère implique donc la détermination de vivre sans plus s'adonner aux passions. La vie monastique, elle-même, est un combat incessant pour vaincre et déraciner les passions, afin d’être purs et irréprochables devant la Face de Dieu.» 
Saint Théophane Le Reclus*

in Pour garder la flamme, instructions aux moniales sur les obligations de leur vie monastique (Traduit par Svetlana Marchal Âge d'homme-La lumière du Thabor)

*10 janvier 1815 - 16 juin 1894
Jours commémoratifs:
19/6 janvier - Décès
23/10 janvier

29/16 juin

jeudi 22 août 2019

Schismes, acribie et économie par l'Archimandrite Partenij

Sermon de Sa Béatitude, Archimandrite Partenij, 
prononcé lors de la célébration des Vêpres de St Parthénios de Lampsaque


LA COMPASSION EST LA VOIE DU CHRIST
« Je suis vraiment touché si bien que je ne sais quels mots employer. Du fond du cœur, je vous remercie pour le grand amour que je peux ressentir de vous tous, bien que je m’en trouve totalement indigne et me considère comme le serviteur indigne décrit dans le Saint Évangile, par la bouche de notre Sauveur, Christ. 
Me tenant debout devant Dieu, je n'ai rien pour me présenter et me justifier. Mon zèle est faible et je manque d'amour. Mais en dépit de tout cela, je m'efforce autant que possible de partager avec tous ceux qui demanderont ou qui auront un besoin tout le trésor spirituel que Dieu m'a donné si généreusement. Depuis le tout premier moment où notre Dieu bon a confié au serviteur indigne que je suis, ce monastère comme demeure, j'ai essayé, avec l'aide de sa grâce, d'en faire un foyer pour tous. Pour que tout le monde puisse se ressentir comme un enfant de notre Père céleste. Et le temps a montré que beaucoup de ceux qui ont été accueillis dans ce monastère comme dans la maison de notre Père ont changé, ont accepté une vie de repentance et sont devenus de bons chrétiens. Cela me donne de l'espoir pour mon salut, mais cela me motive également à continuer à lutter pour m'améliorer, au nom de votre amour et de vos sacrifices, soutenu par vos prières. Je vous demande humblement à tous de pardonner mes faiblesses, mes passions et mes chutes. Si j'ai blessé l'un de vous, je veux que vous me pardonniez et priez pour moi, l’indigne.


Portant le fardeau d'être le premier parmi les moines, leur higoumène […] je vois maintenant à quel point la croix est lourde pour celui qui est responsable des âmes des enfants de Dieu, ceux qui sont tellement aimés par le Christ et chèrement rétribués pour Son sang divin. Pour vous être confiés, pour les guider vers lui et les conduire vers son royaume! Une responsabilité vraiment énorme et terrible. Par conséquent, je vous demande humblement de vous rappeler constamment de moi dans vos prières. 
Père Partenij avec le précieux cadeau à l'occasion de sa fête onomastique - le portrait de son Père spirituel, l'archimandrite George Kapsanis 
Je remercie mes frères bien-aimés - moines et sœurs - religieuses qui se sont souvenus de me présenter ce portrait magnifiquement peint de l'homme qui a gravé le Christ dans mon cœur, principalement par son témoignage vivant de l'amour de Dieu. L'homme qui a témoigné par ses actes que, comme le dit l'apôtre Paul, dans le Christ: « Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n' y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.»(Gal. 3,28).


Il m'est arrivé de partir pour le Mont Athos à un moment où notre pays était en train de devenir indépendant et, je suis sûr que les personnes âgées ici s'en souviennent, la situation politique était si compliquée et si incertaine que nous ne savions pas si nous survivrions en tant que pays, s'il y aurait une guerre, etc. Les relations avec l'État grec étaient particulièrement compliquées. Ces jours-ci, des souvenirs de cette époque me sont revenus en mémoire et je disais à certains de mes frères que durant le sixième mois de mon séjour là-bas, ceux d'entre nous qui étaient d'ici ont été confrontés à de graves problèmes causés par le gouvernement grec sur le mont Athos. En ce temps-là, l'Ancien n'était pas au monastère, il était en voyage à Athènes. Ils nous ont donc invités à une conversation au cours de laquelle nous étions censés déclarer notre nationalité. Père Georges, connu pour son grand cœur et sa générosité spirituelle, nous appelait slavo-macédoniens - un nom totalement inacceptable pour le monde grec entier. Alors j'ai dit que j’étais slavo-macédonien. Cependant, ma réponse ne leur plaisait pas. Ensuite, un des moines plus âgés présents a déclaré que nous pouvions choisir l’un des pays voisins et, étant donné que nous faisions encore partie de la Yougoslavie, en raison de l’amitié de la Grèce avec la Serbie, il serait très approprié de me déclarer comme serbe. J'ai alors répondu sans ambage : « Je ne le ferai en aucun cas, car je ne pense pas devoir être Serbe pour être orthodoxe. » Ils ont considéré que c'était un problème, alors ils ont essayé d'entrer en contact avec l'Ancien. À ce moment-là, il n’était pas facile de contacter un homme qui se trouvait au loin, comme c’est le cas maintenant avec les téléphones portables, mais en persistant, ils ont réussi à le contacter par téléphone et à lui demander ce qu’il fallait faire. Il a répondu: «Laissez-les se déclarer comme ils se sentent. Et je réglerai les choses avec les autorités laïques. » Plus tard, les moines m'ont dit que Père Georges avait appelé les membres du gouvernement et leur avait dit: «Si nous continuons à traiter nos frères orthodoxes de cette manière, nous serons punis par Dieu et notre bénédiction nous sera retirée. Le Seigneur nous a donné, les Grecs, la bénédiction de préserver l'héritage et la tradition orthodoxes, à un moment où tous les autres pays et états orthodoxes sont tombés dans le communisme. Vous savez, c’est une grande bénédiction. Et maintenant, Dieu a envoyé ces gens pour que nous leur transmettions la tradition afin qu'ils puissent la ramener dans leurs pays. Qui sommes-nous pour arrêter la providence de Dieu? »


Le Seigneur a toujours choisi des hommes saints pour transmettre le message de l'Évangile d'une manière digne. L’ancien Georges Kapsanis était sans aucun doute un tel homme, pour tous, très semblable, par son esprit, au grand Photius, le saint patriarche œcuménique, qui, inspiré par sa conscience évangélique progressiste, avait envoyé en mission les saints frères Cyrille et Méthode parmi nos ancêtres, afin d’annoncer l’Évangile du Christ. La grâce illuminatrice de Dieu a toujours été puissante dans l'Église et elle est toujours active aujourd'hui. Même au cours des récentes années, notre Seigneur continue de choisir des personnalités éclairées pour gouverner l'Église, conscientes de leur responsabilité et s'efforçant d'agir à l’instar de leurs glorieux prédécesseurs dans la réalisation de la providence de Dieu pour le salut de tous les peuples. De nos jours, nous voyons comment le primus inter pares, le patriarche œcuménique, est fermement déterminé à établir un ordre approprié dans l'Orthodoxie, sur la base des canons sacrés et du droit coutumier, afin de panser les blessures et les divisions du corps du Christ. Prions pour que Dieu lui accorde, ainsi qu'à tous les autres dirigeants des Églises locales, la force et l'illumination pour agir selon la compassion et l'empathie du Christ.


En tant que père spirituel, bien que le plus petit d'entre eux, je veille toujours à être empathique envers tous ceux qui veulent m'ouvrir leurs plaies intimes. Quand je vois qu'il y a même un léger sentiment de remords chez celui qui fait des aveux, je ne lui impose pas immédiatement des règles strictes, car je sais que le poids des règles ne fera que surcharger son âme déjà tourmentée et cela peut avoir l'effet inverse, il ne voudra peut-être plus jamais revenir à l'Église. C'est pourquoi j'essaie d'agir selon l'empathie spirituelle bienheureuse, comme nous l'ont appris les Pères ecclésiastiques. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les gens conservent une justice formelle dès la première confession en leur imposant la rigueur des règles. Ayant à l’esprit à quel point il est difficile pour eux de montrer leurs plaies lors de la première confession, il me suffit que quelqu'un ait pris la décision de se confesser. Il est donc correct d'accepter son repentir, de le réconforter et de le conseiller. Dans ces cas-là, j'agis avec indulgence, j'ai entendu ce qu'il voulait et pouvait me dire, je lui apprends alors le repentir, puis je lui lis une prière. Ainsi, après les deuxième, troisième et quatrième confessions, nous voyons les résultats souhaités.


Je le dis principalement parce que, de nos jours, j'entends dire que certains évêques parlent constamment d'une grande repentance abstraite qui devrait être montrée par ceux qui, dans la plupart des cas, et non par leur faute, sont dans le schisme. Cependant, l'histoire de l'Église nous a montré quelque chose de complètement différent - elle témoigne notamment du fait que des hommes saints avec un grand amour et une grande indulgence ont accepté ceux qui souhaitaient retourner dans l'Église qu’ils ont quittée pour une raison quelconque. Quoi qu'il en soit, ces hommes saints avaient pour prototype le Christ lui-même, qui n'avait pas demandé à Zachée une certaine repentance "légale", mais avait seulement remarqué son désir, l'avait appelé et s'était rendu chez lui. Nous voyons un exemple similaire dans l'Evangile avec la femme prodigue, qui a été acceptée par Christ à cause de son amour et de son désir sincère; ensuite, avec le fils prodigue, qui a rencontré son père miséricordieux avant même d'avoir réussi à atteindre la maison de son père, etc.


Je vous demande en particulier de prier pour que soient surmontées les tentations et les divisions dans l'Église auxquelles nous assistons chaque jour, afin que nous tous dans l'Église puissions ne faire qu'un. Parce que la volonté du Christ est que nous soyons un en Dieu Trine: "que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé afin qu'ils soient un comme nous sommes un" (Jean 17,21). Et nous ne serons qu'un, que par son amour. Notre plus grand témoignage que nous sommes chrétiens est notre amour: tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres (Jean 13:35). Et l'assemblée d'aujourd'hui est scellée de cet amour même du Christ. S'il n'en avait été ainsi, nous ne serions sûrement pas réunis de la sorte aujourd'hui, unis comme une seule famille, pour être heureux les uns avec les autres. Ce rassemblement est une joie mutuelle, car rencontrer les êtres chers est la plus belle des choses. Ce soir, après une longue période, j'ai vu beaucoup de mes enfants spirituels. Quand je les voyais de loin, j'écartais mes mains, je les serrais dans mes bras et j'étais très heureux parce que je les aime vraiment. Ce ne sont pas seulement des mots vides, mais ils sont extraits du sanctuaire intérieur du cœur.


Enfin, je voudrais vous demander encore une fois de prier pour moi, car je compte vraiment sur vos prières. Tout comme le Seigneur a pardonné au serviteur indigne, j'espère aussi que, pour votre bien, il aura pitié de moi et me donnera la force d'être un meilleur père spirituel et un meilleur pasteur.
Que vous soyez tous en bonne santé et soyez bénis par Dieu! Merci pour votre amour et vos soins. Que les prières de saint Parthénius de Lampsaque soit avec nous tous! »

Archimandrite Parthenios,
rattaché à  l'Église orthodoxe macédonienne
 dans l'ouest de la Macédoine du Nord 
dans la Ville Mavrovo et Rostoucha
 (Coordonnées 41° 37′ 10″ nord, 20° 36′ 30″ est )



version française par Maxime le minime
 de la source

dimanche 18 août 2019

Pourquoi vous ne pouvez pas pratiquer l’Orthodoxie dans les livres (ou les blogs)



L’Orthodoxie pose un grave problème : ce n’est pas une affaire de livres. Encore moins, pouvez-vous la vivre par Internet (dit-il en tapant son blog). La raison de tout cela est simple: nous enseignons que Dieu s'est révélé en tant que personne. Comme je l’ai déjà noté, Dieu ne peut pas être connu de manière générale ou non personnelle. En effet, c'est Dieu qui nous révèle ce que c'est que d’être une personne. Avant la révélation de la Trinité, l’humanité ne connaissait pas une existence vraiment personnelle. C'est le don de Dieu.

Mais, parce que nous connaissons Dieu personnellement, tout ce que nous savons de Lui est également personnel. Tout ce que nous connaissons les uns des autres est personnel (du moins ce que nous savons avoir une réelle valeur).

C'est pourquoi les canons orthodoxes fonctionnent comme ils le font. Les canons orthodoxes énoncent la discipline de l’Église de manière maximaliste - une méthode qui exige ensuite que les évêques et les prêtres les appliquent pastoralement. Ainsi, l'Orthodoxie ne peut être faite «par le livre» car les gens ne sont pas des livres. Ils sont tous uniques et doivent être traités de manière unique.

J'ai quatre enfants (cinq, dont mon fils qui s'est endormi en Christ). Je les aime tous - mais comme chaque parent le sait, on ne les aime pas de la même façon (l’égalité n’a tout simplement pas sa place dans les relations - c’est une abstraction et les enfants ne sont pas des abstractions). J'aime chacun d'eux pour lui-même et je ne pourrais que mal les  aimer  si je les aimais tous de la même façon.

Il y a tellement d'informations sur la foi orthodoxe que l'on peut trouver aujourd'hui. Certaines sont dans des livres, d'autres sur le Web. Certaines sont plus précises que d'autres, d'autres sont tout simplement inexactes. Mais s’il s’agit de canons, les discussions à leur sujet doivent tout simplement être menées devant des prêtres ou des évêques qui ont seuls la responsabilité de leur application. En effet, je ne peux pas donner d'opinion à propos d’un canon sur leur vie si je ne suis pas leur prêtre – j’usurperais l'autorité d'un autre prêtre si je le faisais – et, dans de nombreux cas, je devrais soumettre l'affaire à mon évêque, qui seul peut donner certaines directives par économie.

Dieu a créé son église de telle manière qu'elle demeure personnelle. J'ai entendu mon archevêque dire : « Ne laissez jamais personne vous dire que vous êtes des" gens du livre!" Nous ne sommes pas des musulmans! » L'Orthodoxie reconnaît l'Écriture et son autorité, mais cette autorité ne peut pas plus exister en dehors de l'Église, qu'elle ne peut exister en dehors de Dieu.

J’ai vu plus de dégâts faits par un mauvais usage des Écritures que de bien causé par leur usage correct. La raison en est que dans notre culture protestante, tout le monde pense que sa propre opinion de l’Écriture est aussi bonne que celle de tous les autres et ce n’est pas le cas. [Il est clair que le principe de] Sola Scriptura n'a pas fonctionné (cela a créé plus de schismes qu'il n'est possible d’en compter).  La même approche, appliquée aux canons, ou aux livres sur l'Orthodoxie ne donnera que le même fruit.

Ainsi, le meilleur conseil que vous puissiez donner à quelqu'un à propos de la foi orthodoxe est le suivant: « Allez à l'église ! ». C'est l'église que saint Paul appelle «le pilier et le fondement de la vérité». Internet est un outil formidable. Il peut même fonctionner pour nous donner les Écritures par voie électronique. Les blogs peuvent être bons. Mais aucun d'entre eux n'est l'Église. Vous pouvez  y trouver de la lecture et par la grâce de Dieu de bonnes choses se produiront. Mais les blogs ne vous donneront pas le Corps et le Sang du Christ. Les blogs ne peuvent pas vous donner d’onction. Allez à l'église. Dites vos prières. Souvenez-vous de Dieu.

Et n'oubliez pas de prier pour les blogueurs.

Archiprêtre Stephen Freeman
(version française par Maxime le minime
de la source)

samedi 17 août 2019

"Tuer les passions" par Geronda Moïse l'Athonite de bienheureuse mémoire

"Les chrétiens qui luttent ne sont ni écervelés, ni naïfs, simplistes, superficiels, frivoles, pessimistes ou rêveurs. S'ils le sont, ce ne sont pas de vrais chrétiens. Les chrétiens qui luttent sont optimistes, joyeux, sincères, dignes de confiance, entiers et humbles. 

Le point de départ de l’amélioration de soi n’est pas du tout égocentrique. Le sens de mes péchés me rend contrit, pas effrayé ni tourmenté.
La conviction que je peux changer, que je suis un grand pécheur, ne devrait pas être un vœu pieux ou une fausse modestie, mais des paroles et des actions sûres, précises et inébranlables.  Puisse la découverte de l’amour infini du Dieu bon, et de ma propre rébellion, de mon apostasie et de mon propre éloignement de Lui me donner de chaudes larmes de véritable repentir. 
Puisse l’amour de Dieu pour nous m’émouvoir, me conduire à la contrition, me remuer et me restaurer. Le point de départ est donc l'acceptation de mon péché.
Cette acceptation honnête rapportera de Dieu le repentir qui fera que mon âme abhorre ce qu’elle a aimé et aime tout bien qu’elle avait oublié. 

On a demandé un jour à un Ancien athonite: «Qu'est-ce que la Sainte Montagne?» Il a répondu: «Nous avons beaucoup de gens ici qui se repentent. Ou plutôt, nous nous repentons tous ». 
Un autre Ancien a dit : «Un moine est vêtu de repentance. Il est entièrement consumé par l’amour de Dieu et vit dans la repentance ». Ces derniers mots sont très importants. 

Le repentir n’est pas une attitude passive où nous déplorons notre destin et maudissons notre sort.
Selon Abba Isaac le Syrien, c’est le cœur brûlant d’amour pour Dieu, les autres et l’ensemble de la création. Ceux qui se repentent ont la flamme de l'amour qui brûle dans leur cœur et essaient de rattraper le temps perdu à pécher. Ils s’affligent de leurs offenses.
Ils ne s’inquiètent ni ne deviennent soucieux d’eux-mêmes, et de la façon dont une personne aussi merveilleuse a réussi à faire un tel gâchis, cela impliquerait une grande idée d’eux-mêmes. Vous ne pouvez pas avoir d'amour pour Dieu si vous n'aimez pas les autres.
Cet amour me rend tolérant, fait naître en moi le pardon, la compassion, la gentillesse, l’humour et me rend agréable pour les autres ; mais pas dur, critique, prompt au jugement, sévère, renfrogné et dogmatique."
(version française de la source
par Maxime le minime)

dimanche 11 août 2019

"PARAKLITOS" et non "PERIKLYTOS"

Réfutation de l'affirmation commune des Musulmans selon laquelle Jésus-Christ avait prophétisé la venue de Mahomet.

Ce qui suit est extrait du livre,
Facing Islam, What the Ancient Church has to say about the Religion of Muhammad
Par Ralph Sidway

Celui à venir est le Saint-Esprit, pas un faux prophète d'Arabie


1. Preuve manuscrite

Fragment p75 du papyrus de Bodmer,
montrant Jean 14: 9-26a, avec le mot grec Παράκλητο “Paraklitos” aux versets 16 et 26.
Les tentatives des Musulmans de prouver que Mahomet avait été prophétisé par Jésus comme le «messager à venir» sont généralement basées sur ces passages de l'évangile de saint Jean:

«Et je prierai le Père et il vous donnera un autre "secoureur" [grec: Paraklitos], afin qu'il puisse demeurer avec vous pour toujours» (Jn 14, 16).

«Néanmoins, je vous dis la vérité. C'est à votre avantage que je m'en aille; car si je ne m'en vais pas, le Secoureur [grec: Παράκλητο] ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai »(Jn 16, 7).

Les apologistes musulmans voudraient nous faire croire que le Nouveau Testament a été corrompu afin d'éradiquer les prophéties sur Mahomet. Ils prétendent que le vrai mot grec dans ces versets devrait être Periklytos, pas Parakletos. Periklytos peuvent être traduits par «glorieux», de sorte que les musulmans soutiennent qu'il se réfère à Muhammad (dont il est parlé dans la sourate 61: 6 comme Ahmad), dont le nom signifie «celui qui est loué [ou glorieux]».

Ceci est bien sûr absurde, mais il est instructif pour nous de nous tourner vers la preuve manuscrite, qui est indéniable. Il existe en fait plus de soixante-dix manuscrits grecs du Nouveau Testament, datant tous de bien avant l'époque de Mahomet, et qui prouvent tous que le mot grec original utilisé dans Jean 14:16, 14:26 et 16 : 7 c'est Parakletos. Deux des plus anciens manuscrits, Codex Sinaiticus (milieu du 4ème siècle) et Codex Alexandrinus (fin du 4ème ou début du 5ème siècle), sont actuellement conservés au British Museum de Londres et peuvent être examinés. Le manuscrit complet le plus ancien du Nouveau Testament, Codex Vaticanus (début du IVe siècle), confirme également l’utilisation de Parakletos dans ces versets. Le fragment encore plus ancien du papyrus Bodmer de l’Evangile de Saint Jean (environ 200 après JC) confirme également l’utilisation de Parakletos au chapitre 14: 16, 26.


Même le P. Theodore Pulcini, dans son livret Face To Face, s'oppose vivement à la doctrine islamique du tahriff et nous fournit un résumé pertinent de notre discussion sur les preuves manuscrites de l'Ancien et du Nouveau Testament:

Quiconque a étudié les manuscrits des Écritures juive et chrétienne sait qu'il n'existe aucune preuve de la corruption posée par la doctrine du tahriff. En fait, la preuve manuscrite, si elle établit quoi que ce soit, établit avec quel soin les textes de l'Ancien et du Nouveau Testament ont été transmis.

2. Il ne peut pas être un homme.


Au-delà de la preuve matérielle manuscrite, nous notons que la venue du Saint-Esprit est prophétisée par son nom tout au long des Evangiles et dans les Actes (par exemple, Jn 1:33, Jn 7:39, Mt 28:19, Actes 1: 4- 5) Il est clair qu'il ne peut pas être un homme. Il - le Saint-Esprit, le Parakletos - est quelqu'un de beaucoup plus grand avec un ministère et une mission spécifiques. Dans le seul contexte de l’Evangile de Saint Jean, nous le voyons très clairement:

Il n'est pas une simple personne humaine:

«Il demeurera avec vous pour toujours» (Jn 14, 16).

«Il sera l'Esprit de vérité» (Jn 14, 17).

«Il habite avec vous et demeurera en vous» (Jn 14, 17).

Il témoignera de Jésus Christ:

"Le Père l'enverra au nom de mon [Jésus]" (Jn 14, 26).

“[Il] vous rappellera tout ce que je vous ai dit” (Jn 14, 26).

«Il me glorifiera» (Jn 16, 14).


En conclusion, dans un seul verset, la personne du Saint-Esprit est spécifiquement identifiée comme le Paraklitos, le Secoureur:

«Mais le Paraklitos], le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon nom, il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit» (Jn 14, 26).

De manière décisive, le témoignage universel de l’Église, depuis l’époque du Christ jusqu’au présent, témoigne de la juste compréhension de qui est l’assistant, le Parakletos. Et, comme nous le savons, puisque le Saint-Esprit glorifie Jésus-Christ et prend ce qu’il appartient à Christ et le fait savoir à ses disciples, c’est-à-dire tout enseignant ou «prophète» qui nie Jésus-Christ, qui va à l’encontre de la révélation donnée par Christ, qui conteste ou contredit les enseignements du Christ - qui sont tous incarnés et vécus par l'Église orthodoxe - est de l'esprit de l'Antéchrist.

Saint Grégoire Palamas a tenu le même argument sous forme de question rhétorique en répudiant ses ravisseurs musulmans:

L'évangéliste dit: «Tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair n'est pas de Dieu» (1 Jn 4: 3a). Comment accepterons-nous un livre [le Coran] qui dit qu’il viendra un [Muhammad] de Dieu, qui n’est pas réellement le Seigneur, lorsque l’évangéliste déclare qu’il n’est pas de Dieu, s’il ne confesse pas que Jésus, est venu dans la chair, est le Seigneur? Ce n'est pas possible, non. (Patriarche Philothée Kokkinos, La vie de Grégoire Palamas, p. 369.)

Saint Grégoire ne cite pas la dernière partie de 1 Jn 4: 3 («Ceci est l'esprit de l'Antéchrist»), mais son propos est mis en exergue.

De même, l'apôtre Paul contrevient à cet esprit et évoque prophétiquement les affirmations de Mahomet dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, où il répudie les faux apôtres:
Mais ce que je fais, je le ferai encore, pour retrancher l'occasion à ceux qui cherchent l'occasion; afin qu'en ce de quoi ils se glorifient, ils soient aussi trouvés tout tels que nous sommes.Car tels faux Apôtres sont des ouvriers trompeurs, qui se déguisent en Apôtres de Christ. Et cela n'est pas étonnant : car satan lui-même se déguise en Ange de lumière.
Ce n'est donc pas un grand sujet d'étonnement si ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice; [mais] leur fin sera conforme à leurs œuvres (2 Cor 11: 12-15)

3. Le témoin apostolique

En condamnant ceux qu’il appelle sarcastiquement les «super apôtres», saint Paul condamne Mahomet (et tous ceux qui lui ressemblent), dont les motivations ne sont pas pures, ni l’amour de Dieu et de son prochain, mais qui maltraitent les autres et s’exaltent pour en tirer profit:

Car vous supportez volontiers les imbéciles, puisque vous êtes vous-même des sages! Car vous le supportez si on vous met dans l'esclavage, si on vous dévore, si on vous enlève, si on s'exalte, si on vous frappe au visage (2 Cor 11: 19-20).

Nous ne devons pas hésiter à affirmer que la meilleure preuve contre les affirmations des Musulmans selon lesquelles soit (1) Mahomet a été prophétisé dans l'Ancien ou le Nouveau Testament, soit (2) les Hébreux et les Chrétiens ont déformé délibérément leurs écritures, supprimant ainsi l'enseignement islamique, est le suivant : intégrité du témoignage apostolique, qui se traduit par la continuité même du témoignage vivant de l'esprit du Christ, de l'esprit des Pères, de l'esprit de la Sainte Église orthodoxe.

La Sainte Tradition, que nous savons être la vie du Saint-Esprit dans l'Église, ne connaît nulle part l'enseignement d'un «prophète» susceptible de naître après le Christ. De vrais prophètes sont apparus et continueront de naître du sein de l'Église, mais ce sont des croyants en Jésus-Christ, inspirés par le Saint-Esprit, et le témoignage de leur vie sainte et de leur foi orthodoxe témoigne de leur fidélité à Jésus Christ et digne d'être entendu.


4. Les propres paroles du Seigneur

Selon les paroles du Seigneur, un faux prophète sera toujours rejeté par le vrai troupeau:


10:1 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.

10:2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.

10:3 Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors.

10:4 Lorsqu'il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix.
10:5 Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers.
10:6 Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
10:7 Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.
10:8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés.
10:9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.
10:10 Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance.
10:11 Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.
10:12 Mais le mercenaire, qui n'est pas le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse.
10:13 Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger.
10:14 Je connais mes brebis, et elles me connaissent,
10:15 comme le Père me connaît et comme je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis.
10:16 J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.
10:17 Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.
10:18 Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.
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samedi 10 août 2019

Modernité et Orthodoxie par Mgr Jovan

Le monde moderne fonctionne comme un marché planétaire unique sur lequel tout est vendu et acheté: territoires physiques, biens et objets, «monnaie électronique» virtuelle, valeurs boursières, identité et souveraineté, mémoire, âme, et même passé et avenir! Le principe de l'économie de marché est apparu comme universellement valable, concernant non seulement l’ économie, mais également la vie humaine en son entier. La vie de l’humanité, et de chaque être humain sous tous ses aspects, dans tous les fuseaux horaires, dépend des lois et mécanismes impersonnels et impitoyables de  l’économie de marché, de la dynamique agressive de l’offre et de la demande, de la production et de la consommation, input and output.L'esprit de cette civilisation de consommation moderne, "la civilisation de transformation d’un être humain en une chose", est l'esprit d'avidité et de convoitise, "une faim insatiable de choses et de leur possession".

En fait, l’un des traits fondamentaux de la civilisation moderne, «le carburant» de son progrès et de son développement, est ce «développement» artificiel de cette faim insatiable des hommes, ou plus précisément de la passion de posséder et de dépenser, une faim qui ne peut être satisfaite, puisque, comme nous le savons par la Tradition des Pères ascétiques de l'Église, la passion peut ne pas être «satisfaite»; plus elle est pratiquée, plus elle se développe et imprègne l'homme, le subordonne, réduit sa liberté, aspire son énergie vitale, rétrécit l'horizon de sa personne à l’image de Dieu, engourdit ses sens corporels et spirituels, paralysant les pouvoirs mentaux de son âme,  perturbant l’équilibre psychologique et psychique de sa personnalité, causant des maladies physiques et mentales, jusqu’à amener l’homme à la ruine complète de son esprit et de sa vie, voire à sa mort physique.


Le mode de vie économique susmentionné ; la vie d’idolâtrie d’une économie divinisée, le progrès économique et l'amélioration du niveau de vie sont imposés aux peuples et aux nations du monde, qu’ils le veuillent ou non, à travers tous les systèmes de civilisation, par des élites politiques, économiques et médiatiques mondiales qui  de manière organisée et systématique – en  agissant "dans l’ombre" des institutions politiques légales, mais en réalité hors de leur contrôle réel –  gèrent "l'ingénierie anthropologique et sociale" ou la production d'une société idéologiquement éligible et "politiquement correcte" , c’est-à-dire un «homme nouveau» pour une «société nouvelle», l’homme n’est plus «à l’image et à la ressemblance de Dieu» (1 Moïse 1: 4), mais à «l’image et à la ressemblance» de ce monde et de ses idéologies humaines et divines , ses «préjugés, convoitises et cupidité»; un monde qui s'appellerait lui-même «la société ouverte du futur» ou l'ère du triomphe mondial de la démocratie libérale comme «la fin de l'histoire».

C’est le monde dans lequel nous vivons en tant que chrétiens orthodoxes au XXIe siècle. Cependant, l'expérience pastorale vivante de l'Église, de ses hiérarques, pasteurs et bergers, indique que, dans un tel monde, «le labyrinthe sans fin de l'âme humaine et de son être demeure» ouvert, affamé et assoiffé; dans ce monde, il y a toujours la soif de vérité, la soif de la vraie vie qui dépasse sans cesse la logique économique (néo) libérale et la techno-métaphysique du «libre marché», ainsi que le nihilisme de la dynamique achat-vente et de la mentalité de consommateur , qui fait de l'homme un sujet personnel de l'histoire un objet sans visage, victime de son propre rejet de Dieu, de sa propre «convoitise de la chair, convoitise des yeux, et de l’orgueil de la richesse» (1 Jean 2:16). En tant que «consommateur», il est effectivement consommé et tombe dans une forme d'existence non historique. De cette façon, par le «lavage de cerveau (et de l'âme)» centré sur l’économie, imposant l'idolâtrie du faux dieu de l'argent, ce Mammon «du progrès économique» et de «la croissance du niveau de vie» présentés comme inéluctables [qui ne peut être servi si le Dieu vivant est servi (Matthieu 6, 24)], ils sont dépouillés de toute conscience historique, de l’historicité et du «rejet de l’histoire» - non seulement des individus, mais aussi des nations – les persuadant de la prétendue «fin de l’histoire (ancienne)». ) et les incitant à un "renouveau " du royaume terrestre humain et divin. Ainsi, l’idéologie géoéconomique du «marché libre», c’est-à-dire la religion de l’éconocentrisme mondial, sert à la destruction apocalyptique et à la destruction du tissu divin et humain de l’histoire en tant que point de rencontre de Dieu et de l’être humain, lieu de rencontre et de partage, de coopération de Dieu et de l'être humain, dont le but est le salut et la déification de tout et de tous, jusqu'à ce que «Dieu devienne tout en tous» (1 Corinthiens 15: 28).

 L'augmentation du niveau de vie, comme le montrent les exemples des pays occidentaux les plus développés sur le plan économique (qu'ils soient géographiquement occidentaux ou géographiquement orientaux), ne contribue en rien à «résoudre» les problèmes existentiels les plus profonds de l'être humain et les dilemmes, tels que la question de la signification de la vie personnelle et collective de l'être humain dans l'histoire. " Au contraire, comme l’indiquent les données statistiques année après année - sur la base de recherches scientifiques sérieuses - dans les pays où le niveau de vie est le plus élevé, le nombre de patients souffrant de dépression aiguë et de dépression chronique est proportionnellement plus élevé que dans les pays économiquement plus pauvres, le taux de suicide est proportionnellement plus élevé, de même que le taux de divorce (non seulement pour les mariages, mais également pour les unions extraconjugales), ainsi que le pourcentage de patients toxicomanes. «L’activisme immodéré de l’homme occidental, né de la convoitise excessive pour acquérir des choses et des  connaissances, et de la direction artificielle de la civilisation humaine, a provoqué de profonds stress, de la fatigue et des maladies, tant physiques que mentales."

En ce qui concerne le fait que la personne est le sujet de l’histoire ou le centre de la vie historique de toute société humaine, cette morbidité spirituelle de la personne est transférée à la vie de la communauté construite par cette personne dans l’histoire. La société malade est toujours une société de personnes malades (spirituellement, moralement)qui la constituent. C’est pourquoi une société historiquement (spirituellement, moralement) malade ne peut être traitée par des lois, des activités politiques, juridiques, économiques, médiatiques et éducatives «d’en haut», mais uniquement par la renaissance spirituelle et morale de ses membres, qui est naturellement possible uniquement par la vie en Christ, par une vie de repentance et de purification dans l’Église, par l’acte moral de se confronter à son propre péché et de s’auto-limiter dans ses propres désirs passionnés, selon les paroles prophétiques, au réveil moral de la société moderne. Aleksandr Isayevich Solzhenitsyn.

La culture new age, fondée sur le culte du ratio et de la connaissance rationnelle, et la civilisation technique et technologique qui en découle: «s’est répandue depuis le début, essayant de maîtriser le monde entier par la violence. La convoitise pour les choses qui la caractérise et la civilisation technique qui en dérive ont créé l’homme unidimensionnel, séparé non seulement de sa Source primordiale [i.e. Dieu, conformément à l'image et la ressemblance selon lesquelles il a été créé], mais aussi séparé des autres [voisins, fils de Dieu, frères en Dieu] et de la nature elle-même [càd Dieu, c’est la demeure donnée par Dieu dans laquelle nous devrions le servir avec gratitude.] "Plus l’homme moderne possède et dépense, utilisant des moyens techniques comme moyens pour maîtriser les choses et satisfaire sa soif de posséder, plus il ressent le manque essentiel et la privation, plus il maîtrise la nature sur le plan technique, plus il s'en éloigne et lui devient étranger.

Tout cela indique une vérité plus profonde, recouverte d'événements tragiques d'ordre historique et spirituel du XXe siècle et du début du XXIe siècle: cet homme, créé à «l'image et à la ressemblance de Dieu» (1 Moïse1: 27), a besoin de beaucoup plus que de simple «pain» et divertissements et des «jeux sans frontières» du consommateur. L'homme contemporain, en tant qu'homme de tous les siècles passés, a également besoin de l'éternel et impérissable qui ne peut être ni acheté ni vendu, de la perle inestimable évangélique qui incite l'homme à abandonner tout ce qu'il possédait (Matthieu 13: 45), cela ne peut être "dépensé", un trésor inépuisable de salut et de déification: «Une eau qui étanchera la soif à jamais» (Jean 4.14). 

Qu'est-ce qui rend une vie humaine pleine de sens ? Plus que la simple existence et la survie? Ou la vie de l'être réel ? C’est la vie consciente et responsable en Vérité, mais pas dans l’une des «vérités humaines ni dans toutes les vérités humaines réunies, mais dans la Vérité du Dieu vivant, comme cette vérité en elle-même est la vie» (Jean 14: 6), qui ne meurt pas, la vie éternelle (Jean 3:15). Et où est-il possible de trouver la vie dans la vérité? Seulement là où cette vérité habite - dans l'Église du Christ, c'est à dire son Corps, car la vérité chrétienne n'est pas abstraite, mais vivante et hypostatique; c'est la personne du Christ Dieu-homme, qui a dit: Je suis la vérité (Jean 14: 6), dans ses dogmes et sa vision du monde qui est toujours et d'abord liturgique, dérivant de la liturgie qui est un Sacrement de l’Église et Sacrement du Royaume de Dieu, faisant de l'Église ce qu'elle est. La vérité de l'Église est «Personne, Fils incarné et Logos de Dieu, qui est une vérité entière incarnée. La vérité de l’Église est la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. »La vérité chrétienne n’est pas apprise comme la somme de faits logiquement corrects ou scientifiquement prouvés, mais elle est reçue en connaissant Dieu, et en premier lieu par la Sainte Eucharistie et la Communion avec la Chair et le Sang du Logos Incarné. « Le Dieu-Homme est l'Église et l'Église est le Dieu-Homme » et donc « ceux qui sont hors de l'Église (= Corps du Christ) sont hors de la Vérité », comme ils sont « hors du Christ » et donc hors de la «religion de la vérité» du Dieu-Homme (2 Sol.2: 12) dans laquelle «rien n'est par l'homme, mais tout est par le Dieu-Homme». La vie dans la vérité est la vie en Christ, une vie de participation au Christ, une vie de «corps commun» dans son corps, une vie liturgique, eucharistique, sacramentelle, de sainte ascèse, de connaissance Dieu.

En effet, la liturgie, en tant qu’événement cosmique et supra-cosmique sacramentel, s’appliquant elle-même au monde entier, à toute l’histoire, mais Eschaton également - la plénitude eschatologique de l’unité de tous et de tout par le Christ en Dieu "- ne peut pas " manquer " de témoigner au monde de sa véritable désignation, qui est la vie en communion avec Dieu. Par conséquent, il n’est pas surprenant que, tout au long de l’histoire de l’Église, les liturgistes de l’Église aient été ceux qui avaient le sens le plus vivant du moment historique, qui pouvaient ressentir avec acuité la question des relations entre contemporain et infini, c’est-à-dire l’Éternité, la tension entre des vérités relatives de l’environnement culturel et de la civilisation dans lesquels ils vivaient et la vérité éternelle de l’Église, par laquelle ils vivaient, vivant dans le Corps du Christ, en Christ.
9. décembre 2016 
Mgr Jovan (Puric)
(version française par  Maxime Martinez de la source)


À SUIVRE