Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 28 septembre 2016

L’ÉGLISE, ce n’est pas de la théorie, ce n’est pas de la philosophie, C'EST LA RÉALITÉ par le Métropolite ATHANASIOS de LIMASSOL

Sur le Blog La Lorgnette de Tsargrad
Encore un témoignage du Métropolite Athanasios de Limassol
tiré du livre «Le Cœur Ouvert de l’Église», publié en 2016 par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou traduit du russe. Le saint évêque partage l'immense trésor de l’expérience spirituelle qu’il a accumulée au cours des six décennies de sa vie, dans sa prière, au contact de ses frères et sœurs en Christ, et surtout au contact des saints de notre Église qu’il a eu la grâce de rencontrer





À propos de St PORPHYRIOS

"L’Église Orthodoxe guérit l’homme, elle agit sur lui et fait renaître les forces que Dieu lui a données, tous les dons qu’Il nous conféra lorsqu’il nous créa. L’Église fait vivre ces forces et ces dons, elle les fait vivre en Dieu.
Si nous n’avions pas les saints, chers amis, on prendrait tous ceux qui sont dans l’Église pour des insensés. Rendez-vous compte : obéir à l’Église qui enseignerait des choses sans aucune preuve. Nous serions des insensés et des idiots si nous suivions les enseignements de l’Évangile sans avoir la preuve que ce qu’il nous enseigne est vrai. Où sont ces preuves ? Bien sûr, il dit des choses bonnes et sages. Mais en quoi cette sagesse peut-elle servir à l’homme, s’il n’a pas la preuve qu’elle est vraie ? Seuls les saints prouvent et incarnent l’Évangile par leur vie, mes chers amis. Uniquement les saints."

Lire l'article intégral ICI



La longueur des OFFICES ORTHODOXES



"Les offices divins dans leur composition contiennent toute la plénitude de l'enseignement dogmatique de l'Eglise, et forment un ensemble qui mène au chemin du salut. Ils présentent une richesse spirituelle inestimable. Plus ils sont exécutés de façon complète et précise, plus en bénéficient ceux qui y participent. Ceux qui les accomplissent négligemment et qui les raccourcissent par paresse volent leur troupeau, en les privant de leur pain quotidien même, ils les dépossèdent d'un trésor des plus précieux. Le raccourcissement des offices qui vient par manque de force doit être fait à bon escient et réalisé avec circonspection afin de ne pas toucher à ce qui ne devrait pas être altéré."
Saint Jean de Changaï et de San Francisco


dimanche 25 septembre 2016

DIVINE LITURGIE au KENYA : ANAPHORE


L'Eglise orthodoxe du Kenya a toujours eu un évêque (à la fois) depuis sa création en 1946. Mais les choses ont changé. Aujourd'hui, il y a deux évêques : Le Métropolite HE Makarios et l'évêque adjoint HG Neofitos Kongai

jeudi 22 septembre 2016

La RUSSIE, ARCHE de NOÉ dans laquelle la civilisation chrétienne trouvera son salut




Interview de Père BASILE PASQUIET
sur le site

LA RUSSIE VUE PAR LES YEUX DE THOMAS

Mercredi 21 Septembre 2016

Il y a vingt-deux ans, ayant acheté un billet sans retour, le père Basile, moine du monastère gréco-catholique saint Jean-Baptiste de Jérusalem, est arrivé de France en Russie, trouvant en elle sa deuxième patrie et l'Orthodoxie. En décembre 2009, après presque 14 ans de service dans les églises d’Alatyr, il devient le supérieur du monastère de la Sainte Trinité à Tcheboksary. 

Père Basile, quelles sont pour vous les pires difficultés d’un pasteur dans la direction d’une communauté monastique ?
Je dirais que le pasteur doit être lui-même un croyant. Pas un religieux mais un croyant. La première image du pasteur est Abraham. C’est un chef de famille, il est responsable de dizaines d’hommes et du bétail, ce sont d’énormes caravanes qu’il faut conduire dans des régions dangereuses, des lieux inconnus, et dans le désert en plus. Et il était justement croyant. Il croyait dans la parole de Dieu. On lui avait dit d’aller et il allait. Et le pasteur doit être comme Abraham : ne pas avoir peur et conduire son peuple à Dieu. Le plus difficile et le plus important, c’est d’être soi-même ce flambeau. Même si tu n’as pas d’expérience, si tu es vraiment croyant… Le Seigneur est à tes côtés. Si on l’appelle, Il vient. Nous allons vers Lui, il vient à nous. Et si nous nous éloignons de Lui, ne le regardons pas… eh bien nous sommes libres. Tu ne veux pas aller dans la lumière, marche dans les ténèbres. Et s’il n’y a pas de lumière, s’il n’y a pas de phare devant nous, on peut se perdre et c’est dangereux. Un prêtre doit être pareil à un phare. J’ai grandi près de la mer. Il y avait des phares. Nous aimions, le soir, écouter la mer, qui est comme un être vivant. Et ces phares… Ils nous montrent où aller. Et le prêtre doit être pareil. Et même, chaque croyant doit être un phare, car nous sommes entourés de beaucoup d’incroyants, ou de gens qui en réalité ne savent rien. Eh bien, Pâques. Qu’est-ce que c’est pour nous, Pâques ? Les œufs, la bénédiction des koulitchs et c’est tout. Seulement des rituels. Et Noël, l’étoile et tous ses rituels. Ils sont peu nombreux à connaître l’essentiel de l’affaire. Il faut prendre un rameau de saule pour le dimanche des Rameaux et le garder toute l’année, mais quel en est le sens ? Garder un rameau, et se comporter comme un traître? Si l’on demande : sais-tu qui est le Christ, recevoir la réponse de Pierre : « Je ne connais pas cet homme… » Nous sommes en principe croyants, en principe baptisés, nous nous nommons croyants, et quand vient le moment de montrer que nous le sommes, nous refusons. Il y a beaucoup de situations dans la vie où il faut dire : je suis chrétien. On vous convie à une manifestation, par exemple, et au même moment, il y a l’office à l’église. Le croyant ira plutôt par faiblesse à la manifestation mondaine, autrement, on pourrait le punir. Il craint plus la punition humaine que celle de Dieu. En de tels moments, le chrétien doit se révolter et dire « non ». Il faut prendre exemple sur les apôtres et les premiers martyrs, qu’on obligeait aussi à s’incliner devant les idoles et le gouvernement, et ils disaient « non, nous avons un autre Dieu ». Et ils persuadaient leurs persécuteurs. Par exemple notre métropolite (Barnabé), combien de fois n’a-t-il pas convaincu ses persécuteurs par la fermeté de sa foi : « Non, je n’irai pas, j’irai à l’église ». Et on le respectait en voyant qu’il était croyant. Et si l’on nous menace et nous obéissons et allons où l’on nous le dit, alors cela veut dire qu’on nous a traités comme un troupeau, du bétail et non des êtres raisonnables. Parfois, par paresse ou tristesse, il nous est plus facile de trouver quelqu’un qui le fera à notre place. Par exemple, on commande une action de grâce. On commande et on va plus loin. Cela n’est pas bien. Je considère que si quelqu’un lit l’action de grâce lui-même, avec foi, c’est peut-être plus efficace que si le lit pour lui quelque prêtre. Ici, il faut le faire soi-même, soi-même… Etre croyant, prier, se repentir. Qu’est-ce que le repentir ? C’est le retour à une vie juste, à une juste façon de vivre, à une purification. Quand nous vivons dans la boue, notre âme est sale. Il faut se purifier, parfois il faut se donner beaucoup de mal. Si on reste longtemps sans laver le linge, il faut ensuite frotter plus fort. Il faut parfois utiliser les grands moyens, parfois il faut faire bouillir. Battre avec des battoirs, comme autrefois. Dans la vie spirituelle, c’est pareil: si on veut obtenir quelque chose, il faut se donner du mal. Le début du succès, c’est le désir. Mais s’il n’y a pas d’exigence, on ne peut pas se forcer.

On construit maintenant chez nous beaucoup d’églises, on restaure ce qui a été détruit à la période soviétique. A votre avis, est-ce un témoignage suffisant d’une renaissance de la tradition spirituelle ?
Oui, je considère que c’est une renaissance. Il y a un bon signe : ces trois dernières années, pour le 9 mai, a lieu le défilé du Régiment Immortel. C’est une si bonne idée ! Que Dieu sauve celui qui l’a eue ! Que de gens cela a-t-il émus ! Et pas seulement en Russie, mais cela a lieu même à Paris, et les Russes ne sont pas les seuls à y avoir participé. Je considère que de tels moments sont décisifs. Ils peuvent changer le destin d’un peuple. En voyant de telles choses en Russie, j’ai compris que nous étions sur la bonne voie, sur celle de la renaissance. Les gens le font de leur propre volonté, personne ne les paie. Ils commencent à s’informer sur leurs parents : où ils ont péri, où ils ont combattu. En France, on ne se souvient pas si bien du destin de nos ancêtres. Quand j’étais jeune, j’allais aussi à la flamme Immortelle du 8 mai. Il y a encore là bas le jour de commémoration des victimes de la première guerre mondiale, en septembre. Il y avait des marches, des parades, nous y allions, mais le caractère de toutes ces manifestations était plutôt triste, sans joie. Nous voyions des vétérans, mais la jeunesse et les enfants n’allaient pas leur offrir des fleurs. Ils ne leur disaient pas : « Merci, grand-père ! Tu nous a donné la vie et la liberté ! » Et en Russie, j’ai été choqué, au bon sens du terme, par ces fêtes de mai. Je ne pense pas que ce soient là les restes des obligations soviétiques. C’est une bonne tradition familiale. Je soutiens entièrement ce mouvement.

Vous avez plus ou moins dit qu’en France peu de gens allaient à l’église, que la majorité n’était catholique que de nom. Et chez nous ?

En France et dans les pays d’Europe, en général, les gouvernements occupent en partie une position antireligieuse anticatholique. Cela a commencé avec la révolution française et cela s’est poursuivi au XX° siècle, quand on a fermé à nouveau les monastères et les écoles religieuses. Les églises sont devenues la propriété de l’état. Et maintenant, c’est la même chose. Pourtant, l’Europe, comme la Russie, a été formée par les valeurs chrétiennes. Si l’on se souvient de l’histoire, ce sont justement les moines qui travaillaient dans les écoles religieuses, justement eux qui ont créé la culture. Et maintenant, ils renient tout cela et veulent le détruire… Mais en Russie, cela n’est pas comme ça. Elle m’apparaît comme l’arche de Noé dans laquelle la civilisation chrétienne sera sauvée. Mais dans l’ensemble, le catholicisme, c’est un accident de l’histoire de l’Eglise. Un accident, la voiture est sortie de la route et s’est écrasée. Mais une voiture doit rester sur la route, il faut l’y remettre. Je suis chrétien de naissance, baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. C’est vrai, j’appartenais à l’Eglise catholique, mais cette Eglise fut autrefois orthodoxe, avant le schisme. Je dirais que je suis maintenant revenu à mes racines. Ce n’est pas quelque chose de nouveau chez moi, ce retour aux sources. Je suis comme ces gens qui étudient qui étaient leurs ancêtres. Et oui, j’ai envie de vivre comme vivaient mes ancêtres. Et non seulement pour moi, je n’ai pas seulement reçu l’orthodoxie et terminé, j’ai envie que les autres aussi se mettent à retourner à leurs racines.

Peut-on parler d’une consolidation des positions orthodoxes en France ?
Oui, on construit maintenant, près de la tour Eiffel, une église orthodoxe, avec cinq coupoles dorées. Ce sera comme un phare que l’on pourra regarder. On répare des églises à Nice et à Paris, au sud et au nord. C’est le gouvernement russe qui le fait.

Votre première formation professionnelle est liée à l’agriculture. Ces connaissances vous ont-elles servi ici, en Russie ?

Eh bien un peu, quand je vivais au village. En France, autrefois, j’ai travaillé parfois quatorze heures d’affilée sur un tracteur au moment des moissons. En Israël aussi… Et ici, il m’est arrivé un cas intéressant dans le district de Nikoulino Poretski. La maison où nous vivions se trouvait non loin de l’église et de la poste et à côté, près de la route, se trouvait la maison de la mère Anna qui avait trois chèvres blanches. Je vois qu’elles ont du mal à marcher : les sabots longs, le poil terne. Visiblement, elles mangent mal, elles sortent sans joie. Je demande : « Mère Anna, as-tu des ciseaux ou un sécateur ? Permets-moi de t’aider. » Elle a accepté, bien qu’elle eût des doutes au début, comment sais-tu ce qu’il faut faire. J’ai coupé les sabots de toutes les chèvres et elles ont commencé à danser de joie. La mère Anna a vu cela et m’a appelé un thaumaturge. Eh bien oui, un miracle, c’est quand il y a de l’étonnement et de la joie. Ensuite, la nouvelle s’est répandue dans le village et je suis devenu « thaumaturge ».

J’ai appris dernièrement que notre fameux monastère de Valaam s’était lancé dans la fabrication de fromages. N’avez-vous pas pensé à mettre en œuvre votre expérience de fromager ? Peut-être pas pour que le monastère en produise, mais en coopération avec quelqu’un…

Je m’occupais de cela en Israël, oui. J’ai même formé quelqu’un qui en fait depuis vingt ans. Mais ici, cela ne s’est pas trouvé. Ici, il faut s’occuper d’autre chose. Pas faire de fromage mais restaurer la foi. Maintenant, ce n’est pas au centre de mes projets mais peut-être, qui sait…

Père Basile, qu’est-ce qui vous console, dans la vie ? qu’est-ce qui vous procure de la joie ?

Quand les gens viennent à Dieu. Quand quelqu’un change sa vie pécheresse. Quand on amène les enfants au baptême. On sait alors en effet, que l’enfant ne sera pas abandonné, que les parents transmettront leur foi. Quand le bien triomphe. Voici, dans notre monastère, dans le bâtiment du séminaire orthodoxe épiscopal, nous avons l’école du dimanche « le flambeau ». Les enfants y sont gentils, et chaque année il en vient davantage. Et pas seulement des enfants, mais des adultes. Je surveille cela et vois qu’il y a là de bons éducateurs. Nous sommes en relation et échangeons des conseils. Il faut aussi éduquer les enfants, leur rappeler pourquoi ils sont venus au monde. J’explique comment on m’a élevé : dans la sévérité et le bien. Parce que si on n’est pas sévère, on ne souhaite pas le bien. Comme on dit dans la Bible, celui qui aime le plus ses enfants est celui qui les châtie le plus. Mais la punition doit précisément corriger, il faut expliquer la nature du danger. Mais pas seulement dire que ce n’est pas bien, mais aussi punir. Peut-être symboliquement mais il le faut.

Vous considérez comme votre parrain le père Tikhon Chevkounov, connu entre autres pour son livre « le père Raphaël et autres saints de tous les jours » (éd. des Syrtes). N’avez-vous pas pensé à écrire sur votre expérience spirituelle ?

Eh bien, je ne sais pas écrire, et en outre, je considère que pour moi, c’est trop tôt. Je viens juste de commencer à vivre, quand ma barbe s’est mise à blanchir un peu. Avant, c’était l’enfance, la préparation. Pour l’instant, nous en sommes encore au labour.

Vous ressentez-vous comme un pont original entre deux cultures ?

Eh bien maintenant, j’ai poussé des racines dans la terre tchouvache. Ici, la terre est bonne, les racines poussent vite. Je ne suis pas retourné sur ma terre natale depuis déjà cinq ans et à voir ce qui se passe en France, je comprends que je suis parti à temps. Je n’aurais probablement pas supporté et serais devenu fou. Et je ne veux pas y retourner. Ma vie est ici. Je sais qui regarder et à qui m’égaler. Voici notre monseigneur… A chaque office il dit une homélie. Elles sont simples, mais elles vont directement au cœur. Parfois elles sont sévères parce qu’il nous réprimande, il réprimande les prêtres, mais cela nous pousse à faire quelque chose…Il est particulièrement nécessaire aux jeunes générations, parce qu’il a vécu une très longue vie et on voit qu’il est croyant, qu’il y a en lui une foi vivante. Je considère que tout homme doit être comme monseigneur, alors le destin du monde changera pour le mieux.
Interview par Svetlana Fokina
Traduction Laurence Guillon de la SOURCE

mardi 20 septembre 2016

Un témoignage exceptionnel sur Saint Païssios par Beatrice Kailatzi, sa camarade de classe…


Madame Beatrice Kailatzi offre à l'équipe de Social East (Kinoniki Anatoli) un témoignage exceptionnel sur sa vie à côté du Saint de l'Église orthodoxe grecque Païssios du Mont Athos. L'enregistrement avait eu lieu avant la canonisation de Saint Paissions.  

dimanche 18 septembre 2016

La réponse du régime de Kiev à la procession pan-ukrainienne pour la paix


La réponse du régime de Kiev à la Procession dont j’ai relaté la progression miraculeuse à travers le territoire ukrainien, traduisant toutes les informations que je pouvais trouver sur elle, puisqu’on n’en parlait nulle part officiellement. https://www.facebook.com/notes/laurence-guillon/le-bien-en-marche/10153884730443867 (Laurence Guillon)




Les faits et événements actuels témoignent de façon convaincante que dans l’article http://news-front.info/2016/09/15/p... des « Vesti Oukraïni », le plan de Porochenko pour remplacer le métropolite Onuphre par le scandaleux partisan de la junte anti orthodoxe Drabinko et la « réunion » illégale de l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine canonique avec l’église schismatique du « patriarcat de Kiev » sous l’égide de Constantinople est une réalité. 

Quels sont ces événements et ces faits ? 

1. La déclaration de l’archevêque du Patriarcat de Constantinople Job selon laquelle le patriarcat de Constantinople ne reconnaît absolument pas la grande réunion canonique des métropoles de Kiev et de Petite-Russie au patriarcat de Moscou, considère la Petite-Russie comme son territoire canonique et a l’intention de donner « l’autocéphalie à l’Eglise Ukrainienne sur le modèle de ce qu’il a fait quand il a effectué un raid sur les épiscopats polonais de l’Eglise Russe dans la Russie de Kholmsk. Ce raid, tout comme le soutien du Phanar au schisme de « l’eglise renouvelée » en URSS, le patriarche Tikhon ne l’avait pas reconnu et en avait triomphé, c’est pourquoi les tentatives actuelles du patriarcat de Constantinople pour légaliser les schismatiques ukrainiens sont vouées à l’échec. 

2. Des adeptes du «patriarcat de Kiev », avec Kravtchouk et Iouchenko, sont allés voir le patriarche de Constantinople Bartholomée. De toute évidence, ils se sont mis d’accord pour déposer le chef du schisme, Philarète Denissenko, dont l’implication dans le recrutement de terroristes pour Basaïev et l’assassinat de concurrents gêne les tentatives de « réunir » les schismatiques et l’Eglise canonique. Si Philarète ne veut pas s’en aller, on « l’aidera » et on attribuera cela aux « manœuvres de Moscou ». 

3. Mais le principal obstacle à la « réunion » de l’Eglise et des schismatiques, c’est le représentant de l’Eglise Ukrainienne canonique, qui fait autorité par sa sainte vie, le métropolite Onuphre. Dans le but de l’éloigner de son poste de métropolite de Kiev et de le remplacer par lui-même, Drabinko, s’appuyant sur des dénonciations, fabrique une affaire criminelle contre toute la hiérarchie de l’Eglise Ukrainienne canonique, selon laquelle Drabinko aurait été arrêté sous Ianoukovitch dans le but de destituer le métropolite d’alors, Vladimir. En réalité, Drabinko avait été arrêté pour l’enlèvement d’une moniale du monastère de la Protection dans un but commercial. Drabinko est un criminel, et pour la fabrication d’une affaire judiciaire contre le très saint métropolite Onuphre, il mérite l’anathème, comme Philarète. Le plus intéressant, c’est que du vivant du métropolite Vladimir, c’est justement Drabinko qui le gardait, écrivant des rapports selon lesquels  d’après son « état de santé », il aurait dû être démis de son poste à la tête de l’Eglise et remplacé par le locus tenens de la métropole de Kiev Drabinko, bien sûr… C’est là la vérité. 

Mais la fausse accusation contre le métropolite Onuphre se « confectionne ». Le très saint évêque est actuellement interrogé en tant que témoin, mais le mettre au rang des accusés ne pose pas de problèmes au régime de Porochenko, et cela est approuvé par le secrétariat d’état des USA, comme il avait approuvé la longue arrestation du chef de l’Eglise canonique de Macédoine, l’archevêque Jovan d’Ohrid qui avait essayé de confondre la fausse église schismatique d’état de son pays. Ainsi, le plan de Porochenko est clair et il est prêt à tout pour anéantir l’Eglise Orthodoxe, la soi-disant « Eglise locale ukrainienne » ne sera pas orthodoxe. L’examen des sources de l’idée d’une église de Russie occidentale ou ukrainienne indépendante de Moscou demande d’être traité à part. 

L’idée d’une métropole de Russie occidentale séparée fut avancée au XV° siècle par le métropolite de Moscou renégat Isidore, chassé de Russie et élevé au Vatican à la dignité de cardinal. Au XVII° siècle, dans les cercles catholiques, s’élabore une nouvelle idée, destinée à ne pas permettre la consolidation du peuple russe et l’influence de l’Eglise Orthodoxe Russe, ce qui pouvait être fatal à l’Union de Brest et à la Retch Pospolitaïa qui craquait aux coutures. Les uniates eux-mêmes reconnaissent que le projet de créer un « patriarcat de Kiev » fut conçu au Vatican. Il s’agit précisément d’un patriarcat catholique de rite oriental (Rome avait créé ses « patriarcats » uniates en face des chaires patriarcales orthodoxes d’Antioche, de Jérusalem et autres). En 1996 au symposium des « 400 ans de l’Union de Brest, une estimation critique », qui eut lieu à Nijmegen en Hollande, le docteur Francis Thompson (université d’Antwerpen, Belgique) confirma que le métropolite uniate V. Routski avait envoyé à Rome, en 1624, le plan de la création d’un patriarcat de Kiev uniate. Selon ce plan, « après l’élection d’un patriarche, celui-ci prêterait serments avec ses évêques au Saint Siège, et les croyants s’adapteraient peu à peu à la nouvelel situation. Ce schéma, que de manière en grande partie justifiée on qualifia « d’escroquerie pieuse », fut envoyé à Rome par Routski en 1624 ». (les 400 ans de l’Union de Brest, une estimation critique. M. editions bibliques de l’institut Bogolovski 1998). Tout cela reste plus actuel que jamais, d’où proviennent les projets « d’Eglise locale UIkrainienne », « d’autocéphalie ukrainienne » de «patriarcat de Kiev » « canonique » ou « non canonique » etc. doit être définitivement clair pour tout le monde. Un écrit du métropolite uniate André Cheptitski, publié plus bas, est un document unique qui décrit en détail qui se tient derrière le projet d’autocéphalie ukrainienne. En 1912, à la veille de la première guerre mondiale, Cheptitski avait composé une note au contenu suivant pour l’empereur d’Autriche :

 « Dès que l’armée autrichienne victorieuse entrera sur le territoire de l’Ukraine russe, il nous faudra résoudre un triple problème, l’organisation militaire, juridique et ecclésiale du coin… pour que ces régions puissent être complètement séparées de la Russie… L’organisation ecclésiale : Cette organisation doit poursuivre le même but : on peut complètement séparer l’église ukrainienne de l’église russe. Sans toucher le dogme… il faudrait édicter une série de décrets ecclésiastiques (par exemple, l’église ukrainienne est soustraite au Synode de Saint-Pétersbourg, il est défendu de prier pour le tsar, il convient de prier pour Sa Majesté (l’empereur d’Autriche) les saints correspondants (de la Grande Russie) seront rayés du calendrier… Tous ces décrets pourraient, au nom du « métropolite de Galicie et de toute l’Ukraine » établir tout ce qui correspondrait et serait en accord avec les bases de l’église orientale, les traditions de la métropolie et serait approuvé par l’administration militaire. En tant que métropolite je pourrais faire en sorte qu’en accord avec les décrets du droit ecclésial oriental et les traditions de mes prédécesseurs, j’ai le droit, approuvé par Rome, de réaliser mon pouvoir épiscopal dans tous ces domaines… Une partie importante des évêques, natifs de Grande Russie, ainsi que ceux qui n’accepteraient pas ces mesures, pourraient être éliminés et remplacés par d’autres qui partageraient les convictions ukrainiennes et autrichiennes. Rome approuverait en conséquence ces mesures et ces nominations. Les approuveront aussi les patriarches orientaux payés par le gouvernement… De cette manière, l’union de l’église ukrainienne serait conservée ou créée, et sa séparation de l’église russe serait solidement et fondamentalement établie. Les bases canoniques d’une telle façon d’agir sont recevables du point de vue catholique, et du point de vue de l’église orientale, légales, logiques et ne nécessitant pas d’explications. Je pourrais produire la reconnaissance de tout ceci à Rome, ou plus exactement, j’ai déjà préparé cela d’une façon significative. »

 Il découle de ce qui vient d’être dit que des millions de chrétiens orthodoxes de Novorussie, de Petite Russie et Russie subcarpathique se soulèveront pour l’Eglise Orthodoxe, pour le saint métropolite Onuphre interrogé et sous la menace d’une arrestation effective, sera mise en œuvre la norme d’une Conception Sociale de l’Eglise Orthodoxe Russe dont l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne est une partie consubstantielle et inséparable, sur la méfiance et l’insoumission civile pacifique des orthodoxes à l’égard des autorités qui attentent à l’Eglise. Le département synodal d’information et d’éducation de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne s’est exprimé à propos de l’accusation fabriquée par le régime de Porochenko et son laquais, le métropolite Drabinko, au sujet de la soi-disant destitution du défunt métropolite Vladimir. Mais le métropolite Drabinko, traître à son Eglise-Mère est tombé dans la fosse qu’il creuse maintenant pour la hiérarchie de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne qui ne veut pas trahir avec lui l’Eglise, - la décision de choisir un locus tenens pour la chaire de métropolite de Kiev, en conséquence de la grave maladie du métropolite Vladimir, a été prise à la suite de son propre rapport, quand il voulait devenir lui-même ce locus tenens, mais fut à la suite de sa tentative de mainmise sur le pouvoir, exclus de la composition du Synode de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne ; le Synode n’avait pas alors voulu instituer de poste de locum tenens, la réunion était alors dirrigée par le métropolite d’Odessa Agathangel, détesté de Drabinko. 
Porochenko, constate que rien n’est fait pour élucider les meurtres des prêtres de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne du Patriarcat de Moscou comme le père Romane Nikolaev, recteur de l’église de sainte Tatiana à Kiev, assassiné pour avoir publié un livre d’Oles Bouzina sur Facebook. On comprend pourquoi : c’est la junte qui est derrière les assassinats des pasteurs tués pour la sainte Russie et la foi orthodoxe. 
L’interrogatoire du métropolite Onuphre est le début d’une nouvelle étape des persécutions contre l’Eglise et la Petite Russie.

ARRESTATION POSSIBLE DU TRES SAINT METROPOLITE DE KIEV ET DE TOUTE L’UKRAINE, MONSEIGNEUR ONUPHRE ?
Mais c’est aussi le début de la fin du régime de Porochenko et du projet même d’une Ukraine conçue comme une Antirussie – des millions de citoyens de la Petite Russie, de la Novorussie et de la Russie subcarpathique ne supporteront pas l’interrogatoire d’un homme de sainte vie, qui jouit d’une autorité énorme parmi les orthodoxes. Les orthodoxes ont prouvé qu’ils ne capituleraient pas devant le mal par leur participation massive à la Procession qui a rassemblé 200 000 personnes le 28 juillet, le jour de la fête du saint prince Vladimir. Selon la conception Sociale de l’Eglise Russe Orthodoxe, et l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne en est une part inaliénable, l’Eglise est en droit de refuser sa confiance au gouvernement et à appeler les croyants à une résistance pacifique, si les actes du gouvernement choquent la conscience des croyants. Kirill Frolov http://news-front.info/2016/09/15/vozmozhnyj-arest-blazhennejshego-mitropolita-kievskogo-i-vsej-ukrainy-eto-realnost-kirill-frolov/               (traduction Laurence Guillon)


La vie d'ermite, véritable martyre de la solitude par le Métropolite Athanase de Limassol

Sur le Blog La lorgnette de Tsargrad
Encore un article tiré du livre consacré au Métropolite de Limassol :
à propos de Saint Arsène de Cappadoce
père spirituel de St Paissios




Extrait : […] Selon la bénédiction du Métropolite Païssios II, il fut obligé de quitter le Monastère de Saint Jean le Précurseur à Flaviana, et de partir pour Farasa). Lorsqu’un homme d’une telle grandeur spirituelle, d’une telle force de prière et d’un tel amour pour Dieu décide de quitter l’endroit le meilleur pour lui, le monastère, et de suivre une autre voie, par obéissance envers Dieu, il se retrouve dans la solitude. Il fut solitaire, et il ne s’agit pas d’un simple mot, mais d’un concept au sens profond […] 
LIRE LA SUITE ICI 

vendredi 16 septembre 2016

C'EST L'EUROPE QUI SERAIT DÉTRUITE ET LES USA RESTERAIENT À L'ABRI… ?



C'est évident 😂😂😂😂😂😂😂😂😂 …



ON PEUT PAS ÊTRE UN PEU TRANQUILLES NON !!!
ESPÉRONS QUE LES AMÉRICAINS
ÉLIRONT LE BON…

et pour compléter la réflexion sur la guerre

jeudi 15 septembre 2016

Geronda Philotheos Zervakos et le combat spirituel

Sur le Blog  La lorgnette de Tsargrad :
 un autre texte traduit du russe  tiré du livre consacré au Métropolite Athanase de Limassol à propos de
Geronda Philotheos Zervakos


[…] Les ascètes font l’expérience d’attaques évidentes du diable… pour que les choses soient claires : la lutte ne se mène pas seulement contre des pensées et des fruits de l’imagination, mais contre des êtres spirituels qui s’insurgent et s’attaquent aux hommes qui s’efforcent de vivre en Christ. […]


lire l'article intégral ICI

lundi 12 septembre 2016

Pour une réelle démocratie en France : LA PROPORTIONNELLE ! Ce serait déjà ça…

« Le suffrage proportionnel, avenir de la Vème république ? » retour sur la conférence de Frédéric Rouvillois

frederic-rouvillois
Compte-rendu de la conférence du Cercle Charles Péguy, tenue le 12/12/13 à la Mairie du Ier arrondissement. M. Frédéric ROUVILLOIS, Professeur de Droit Constitutionnel à l’Université de Paris-V René Descartes et intervenant à RTL, Europe 1 ou encore BFM TV, a traité du sujet « Le suffrage proportionnel, avenir de la Ve République ? ».

Frédéric Rouvillois a notamment écrit sur le snobisme ou la politesse chez Flammarion. Souvent présent sur les médias en tant que politologue, il est un défenseur du scrutin proportionnel, ou tout du moins un porteur des débats sur cette question, à l’heure où l’abstention en France est croissante. Cette question est souvent éludée par les tenants du scrutin majoritaire. Il ajoute que cela serait contraire à l’esprit de la Ve République. Or, il n’y a pas d’incompatibilité fondamentale entre le scrutin proportionnel et la Ve. Les incantations de VIe République ne rentrent pas dans les vrais ressorts des habitudes de vote des français. Or, ce scrutin pourrait être aussi envisagé avec le référendum d’initiative populaire. Mais ce dernier est difficilement applicable dans un pays de 60 millions d’habitants.

La proportionnelle : approche historique

Hier

Le 30 janvier 1914, la Chambre des Députés se réveille lorsque plusieurs de ses membres demandent l’organisation d’un référendum sur l’établissement de la représentation des minorités par la proportionnelle. Le premier à en prendre la défense ? Jean Jaurès. En effet, en 1910, il décrivait déjà la proportionnelle comme nécessaire à l’assainissement des mœurs publiques et nécessaire à la justice où chaque parti devrait pouvoir se faire entendre selon son poids réel. Cette réflexion, bien qu’elle commence avec Jaurès, nous rappelle toutefois que le thème de la justice, dès le début du XXe siècle est unanimement admis, sans jamais avoir été véritablement testé. Objectivement en effet, le scrutin majoritaire a pour effet de favoriser le regroupement des suffrages en écrasant les minorités.
En 1909, Paul Deschanel fait à la tribune un éloge de l’idée dejustice. Il revendique lutter pour l’égalité du suffrage universel, la justice étant opposé à l’iniquité du scrutin majoritaire. Cette idée s’efforce donc d’assurer à chacun une représentation en rapport à sa force numérique véritable. Si la majorité gouverne, la minorité doit être représentée, et non seulement ceux qui ont voté pour la majorité. Dès le milieu du XIXe siècle, John Stuart Mill développe cette idée, reprise plus tard par Louis Blanc. Il disait ainsi qu’une majorité d’électeurs doit avoir une majorité de représentants, mais homme pour homme, la condition est à remplir pour les minorités également. Sans quoi c’est un gouvernement de privilèges et d’inégalité.
Cet argument de justice n’est pas contesté. Mais il est jugé insuffisant pour contrebalancer les inconvénients d’un tel scrutin. Il serait en pratique catastrophique en entrainant l’émiettement de la représentation, la multiplication des partis et empêchant la constitution au Parlement de majorités permanentes et simples.
Une société politique doit avoir un gouvernement. Or, la proportionnelle entrave et paralyse la majorité, empêchant par cela de gouverner. Le gouvernement devrait donc s’appuyer sur une majorité de gouvernés. La proportionnelle porterait atteinte au prestige et à la force du pouvoir. Puis, Michel Debré expliquera qu’elle s’apparenterait à une « bombe atomique », créant désordre et saccageant le pouvoir.

Aujourd’hui

Si équitable soit-il, ce scrutin constitue un obstacle majeur. Pourtant ce vice rédhibitoire est-il aussi évident que le prétendent ses détracteurs, tels qu’ils le présentaient sous Clémenceau ? La majoritaire doit-elle continuer à être admise comme article de foi ? Les mutations du système institutionnel obligent à se poser la question. Elles obligent à conclure que cette idée d’inefficacité est en réalité un mythe ayant perdu aujourd’hui toute pertinence. Sous certaines conditions, il semble en effet qu’elle peut s’avérer au moins aussi efficace que le scrutin majoritaire, autant pour les décisions qu’il produit que dans son fonctionnement. D’autres avantages peuvent alors êtres perçus.

Un fait est là : nous ne sommes plus à l’époque de Vincent Auriol qui s’embêtait à l’Élysée pendant que l’Assemblée régnait. Ce n’est plus le Parlement qui gouverne. Il n’est pas au centre de l’État, c’est l’exécutif qui gouverne avec le Président de la République, qui échappe de ce fait, comme les ministres, aux effets désastreux de la proportionnelle, si tels en sont.
La proportionnelle ne pourrait atteindre à l’autorité de l’Etat que si ce mode de scrutin influerait directement sur la détermination du responsable de l’exécutif, comme c’est le cas en Israël. En l’espèce, l’absence de seuil de représentation (1%) a toujours produit à la formation de cabinets de coalition. Du fait des difficultés, elle a pu être considérée comme un problème majeur, ce qui a conduit à la révision de 1996, qui fait désormais que le Premier Ministre est élu au suffrage universel direct dans ce pays.
En France, la méfiance persiste chez certains, notamment dans les grands partis. Même une part de proportionnelle ne figurait pas dans le programme de l’UMP. J.-F. Copé estime qu’elle favoriserait l’instabilité politique. Ancienne et vénérable, cette crainte n’a plu de sens depuis la Constitution de 1958. Ces effets pervers ne peuvent être que dérisoires sur le pouvoir. Elle ne présente plus de nos jours aucun des risques de l’époque où les chambres concentraient tous les pouvoirs de décision. De plus, la fonction tribunicienne du Parlement pourrait très bien être élue à la proportionnelle, exprimant les variétés de celui-ci.
Les avantages. Au début des années 30, les adversaires de la proportionnelle expliquent que les communistes entreraient dans la Chambre. Joseph Barthélemyréfutait alors que selon les suffrages recueillis, ils ne devraient pas être amputés. Or, cestatu quo permet aux communistes de rester dans une position confortable : ils n’ont plus qu’à se plaindre et à gonfler virtuellement leur puissance, qui ne peut alors se vérifier concrètement. Aujourd’hui, le scrutin majoritaire ne conduit pas qu’à sous-représenter certains groupes, mais les exclut complètement, tout en laissant certains partis plus faibles très confortablement installés dans un jeu d’alliances.

La question de l’efficacité du système. L’exclusion d’une minorité les maintient dans le radicalisme et la marginalité : ils sont alors ennemis du système. Or, il s’agit bien d’un mauvais calcul. C’est bien là la politique de l’autruche. Bien au contraire, un parti bien mesuré, canalisé dans la légalité est moins dangereux. La proportionnelle supprime alors le sentiment du vaincu et de l’écrasement. Il peut également avoir un effet de dégonflage, d’une part en les privant d’un argument électoral de poids, d’autre part en les plaçant devant une autre réalité avec les parlementaires présents.
De plus, la proportionnelle élargit l’offre électorale dans les candidats susceptibles d’êtres élus. Elle aurait une influence positive sur le taux de participation, l’abstention étant tant vécue comme l’inutilité du vote. Cette dernière, réduite grâce à la proportionnelle, reste un dépérissement politique plus général, cela à cause de l’effet du « zapping électoral ». D’une élection à l’autre, l’électorat flottant change d’orientation politique ce qui entraine une chute des sortants et la tendance à la répétition. Ce phénomène résulte d’une inflexion électorale, mais aussi du scrutin majoritaire qui démultiplie l’importance de ces déplacements de votes. Le phénomène de « vagues » est alors observé. Dans le contexte actuel, il reproduit et accentue l’instabilité du système. Il fait naître l’un des éléments de la crise du régime. La proportionnelle a pour effet de neutraliser cet instrument violent. Elle assure à la représentation une certaine stabilité. Seule la frange médiane passe d’un côté à l’autre. Cette conséquence, mise en avant par Jaurès est la stabilisation de la proportionnelle. Michel Debré sous la IVe y voyait avec le scrutin majoritaire le moyen de raviver le sentiment de responsabilité des scrutés et des élus. Mais cet avantage purement théorique apparaît comme un risque permanent pour la stabilité du système et son bon fonctionnement. Or, les situations telles que la cohabitation, constituent un élément perturbateur bien plus important que la proportionnelle.

Demain

En terme de justice et d’intégration politique, il faut s’interroger sur ses modes de mise en place dans le cadre des élections législatives, crucial dans le cadre où il y a différentes manières d’établir un scrutin proportionnel. Il en dépendra alors des avantages et des inconvénients que l’on doit en craindre. Concrètement, le nombre de solutions envisageable est plus restreint. Les contours d’une réforme plausible s’imposent presque d’eux mêmes. D’abord, un système mixte. Quelle dose de proportionnelle pour les législatives ? Une dose intégrale, c’est-à-dire l’ensemble des sièges à la proportionnelle par son nombre de scrutins, est-ce concevable ? Ou bien un scrutin mixte, où seule une partie des sièges en relèvent ? Techniquement, l’instauration d’une proportionnelle intégrale n’a rien d’impossible. Aucun argument n’apparaît pertinent, ni la référence à la proximité, ni la thématique ambiguë et réversible de la confiscation de la souveraineté, ni même l’argument de l’inconstitutionnalité. Dans le parlementarisme rationalisé, on peut parfaitement légiférer sans majorité inconditionnelle. L’ancien président de l’Assemblée Bernard Accoyer, affirmait en 2012 que cela ne serait pas possible. Le seul problème serait en fait politique et psychologique. Le financement des partis en serait bouleversé, et les parlementaires se concevant comme des mandataires de leurs circonscriptions. D’où l’idée d’une partielle proportionnelle, un scrutin mixte, celui que la plupart de nos voisins européens exerce. Plausible, à condition que la dose soit adéquate. Ni trop restreinte, sous peine d’être une diversion, c’est ce qu’on reprochait au rapport de Balladur de 2007 à Sarkozy. Le Comité Balladur prenant acte de son souhait, se borna pourtant à réserver aux formations sous-représentés un nombre de sièges compris entre 20 et 30, afin de bénéficier d’une représentation plus équitable. Soit un peu plus de 6% de l’Assemblée, une compensation dérisoire ne répondant pas aux problématiques. Son excessive prudence ne sera d’ailleurs pas mise en œuvre.
En 2012, si tous les candidats promettent la proportionnelle, beaucoup restent dans l’incertitude. 10% « à discuter » chez Sarkozy, « une part de proportionnelle » seulement chez Hollande, tout droit sorti du programme Royal en 2007. Bachelot dit même sa volonté d’« instiller une dose de proportionnelle dans la politique ». Petit rappel : stila, du latin « la goutte »… tout est dit dans l’étymologie.
Au contraire, on pourrait largement tabler sur un chiffre tournant entre 25 et 33% de l’ensemble des députés, soit entre 250 et 300 sièges attribués sur cette base. Ce chiffre permettrait de réduire l’effet de vague inhérent au scrutin majoritaire, cause des alternances à répétitions. A l’inverse, il n’empêcherait pas la constitution de coalitions fragiles et malvenues, comme dans le cas d’une proportionnelle intégrale.

Le seuil d’éligibilité. A partir de quel pourcentage une liste peut elle avoir des élus ? Il faut trouver l’équilibre. En Israël, le seuil était trop faible, donc impraticable. Il a accentué la tendance à l’émiettement des partis politiques, rendant improbable la constitution de majorité stable. A l’inverse, s’il était trop élevé, cela risquerait de faire passer la réforme comme un faux-semblant. 5% apparaîtrait alors comme le compromis acceptable, comme le précisait le Comité Balladur en 2007. Cela aurait un effet couperet pour les gros partis. Les micro-partis, quand à eux, s’y retrouveront quoiqu’il arrive (Verts, PCF etc.).
Lors d’une table ronde en 2006, Pierre Joyce disait que sans risque de se tromper, on peut prédire la mise en place de la proportionnelle, les contours se dessinant d’eux-mêmes. Double vote, visibilité du scrutin, et circonscriptions régionales – pour conserver un enracinement géographique – sont envisagés. Or, il faudrait que le Président honore les promesses de son programme et que les parlementaires mettent en chantier une telle réforme. Cet optimisme est ancien, souhaitons que les débats ne perdurent plus encore pour nos petits-enfants…

samedi 10 septembre 2016

PRIÈRE POUR LES TERRES D'OCClDENT…


…à tous les Saints qui y brillèrent



 Ô Saints d'Occident, dans les temps anciens vous avez confessé la vraie foi de notre Sauveur Jésus Christ et pour elle combattu jusques à la mort, vous rendant ainsi dignes de la gloire céleste et héritiers de la vie éternelle ! À présent, nous, vos indignes successeurs, nous nous prosternons devant vous, et vous prions humblement : de même que vous avez hardiment intercédé pour nous devant le trône de Dieu jusques à ce jour, maintenant nous vous prions, Ô nos Saints bien-aimés, pour toutes les terres d'Occident ! Priez pour que le Dieu très-miséricordieux et longanime accorde à ceux qui y demeurent le pardon des péchés et la correction de leur vie, et les amène, par Ses jugements, au repentir et à la vraie foi pour laquelle vous vous êtes sacrifiés.

Nous vous prions encore, ô Saints, pour tous les fidèles orthodoxes d'Occident qui ont besoin de votre aide et de votre miséricorde : protégez-nous par vos prières de toutes les tentations qui nous adviennent ; affermissez-nous dans la foi véritable et accordez-nous le zèle pour la prêcher ; gardez-nous de toute méchanceté des ennemis visibles et invisibles, et rendez-nous victorieux, pour la gloire de Dieu et en votre honneur. Que par vous, ô Saints d’Occident, la vraie foi puisse à nouveau briller en Occident avec puissance, comme elle brillait au temps jadis, et que la lumière du Christ illumine tous les hommes. 

Et ainsi, ô Saints, qui, par la Divine Providence vous êtes révélés à nous dans ces derniers temps, priez pour nous, indignes, afin que notre Dieu bon et ami de l'homme fasse aussi de nous des participants à la béatitude céleste. Ainsi, avec vous, bien- aimés Saints d’Occident, nous Le chantons et L’adorons comme Dieu très-miséricordieux, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. 

(extrait du Livre de prière Éditions Apostolia)

mercredi 7 septembre 2016

LE KOSOVO BASE ISLAMISTE ANTI EUROPÉENNE…





Ajoutée le 23 août 2016
Le colonel Jacques Hogard, aujourd’hui à la tête de la société de sécurité Epée, a dirigé le Groupement interarmées de forces spéciales (GFIS) au Kosovo. Il est entré en premier dans la province serbe. Ce colonel est non seulement officier de la Légion d’honneur, mais aussi titulaire de l’ordre de Saint Sava. Il est également auteur du livre « L’Europe est morte à Pristina » (Hugo Doc, 127 pages). Il a confié en toute exclusivité à Pravda.ru que, selon lui, le danger des camps d’entraînement de DAECH existant sur le sol du Kosovo, reste plus qu’imminent. Non seulement ces 5 camps peuvent servir de tête de pont pour une opération des islamistes en Europe, mais ils peuvent également se propager en Macédoine et en Bosnie (voir le Saker francophone du 28 juillet dernier). Les salafistes y forment aussi de véritables kamikazes qui peuvent sévir à travers l’Union Européenne. Le colonel Hogard estime qu’il est très important de retrouver les grandes valeurs civilisationnelles propres à la France et ne pas perdre les traditions millénaires de l’ancien premier pays chrétien que fut la France dans le monde occidental. Il a aussi beaucoup de respect pour les musulmans de France qui servent et ont servi leur Patrie. Il invite les Français à suivre l’exemple de la Russie qui, elle, sait comment cohabiter avec l’islam et fonder un Etat multireligieux qui a su résister au temps. La France, pour sa part, estime le colonel a fait la connaissance de l’islam tout récemment, au cours de la guerre d’Algérie au XIX siècle. Donc il faut suivre l’exemple russe pour que les représentants de toutes les religions se sentent solidaires de la même et unique Patrie en rejetant la division par ethnies ou profession de foi. Il admire également Vladimir Poutine qui a su régler le problème tchétchène. Le colonel Hogard voudrait qu’il y ait un chef de cette envergure pour la France.

VOIR ÉGALEMENT
l'article suivant :http://www.contrepoints.org/2016/09/07/265061-vers-bastion-de-daesh-bosnie

Vers un bastion de Daesh en Bosnie ?

Nous assistons, dans un silence médiatique étourdissant, à la très inquiétante réislamisation des Balkans.
Par Florent Ly-Machabert.
extrait :
On sait des services secrets et de la police anti-terroriste bosniaques que l’État Islamique a procédé dès 2012 à l’acquisition de terres en Bosnie-Herzégovine, à Gornja Maoča, dans le hameau d’Ošve (à environ 100 km au nord de Sarajevo) et à Dubnica, en raison de leur position géographique très privilégiée, comme points de passage stratégiques vers l’Europe de l’Ouest (depuis la Turquie ou la Syrie), mais également comme boucles d’une ceinture autour de la Srpska ennemie, la République serbe de Bosnie (à ne pas confondre avec la Serbie, indépendante), comme le rappelle le centre d’analyses politico-économiques, Stratpol.

Introduction de l’Islam rigoriste en Bosnie

Mais se souvient-on que l’introduction d’un islam rigoriste dans un pays qui compte aujourd’hui 45% de musulmans, un tiers d’orthodoxes (des Serbes pour la plupart) et 15% de catholiques remonte en réalité à la guerre de 1992 à 1995 durant laquelle des pays du Golfe mais aussi l’Iran ont apporté leur soutien aux Bosniaques au nom du djihad « entre frères » ? Se souvient-on des anciens combattants de la Légion arabe d’Oussama Ben Laden qui ont lutté aux côtés des Bosniaques ?
Se rappelle-t-on que c’est Ben Laden qui, au même titre que Bernard-Henri Lévy d’ailleurs, a servi de conseiller (militaire) à Alija Izetbegovic, fondateur du SDA, le parti national des musulmans de Bosnie, affilié aux Frères musulmans et président de la République jusqu’en 1996 ? Que c’est Izetbegovic, mort en 2003, qui a transformé la religion musulmane de son pays en idéologie, islamisé l’armée et abandonné l’idée d’une République multiethnique et séculière pour la Bosnie-Herzégovine, Mustafa Ceric, chef de la communauté islamique, prenant le relais de ce nationalisme clérical, ce qui permet de comprendre son appel d’août 2009 à « inclure la Charia dans la constitution bosniaque » ? Se souvient-on encore, avec Enver Kazaz, professeur à la faculté de philosophie de Sarajevo, que ce sont ces hommes que nos diplomates occidentaux ont adoubés contre les Yougoslaves ? suite ICI

mardi 6 septembre 2016

Un nouveau CHRYSOSTOME, Mgr ATHANASIOS de LIMASSOL

Le texte paru sur le site  LA LORGNETTE DE TSARGRAD


est la traduction de l’introduction remarquable (pages 4 à 14), rédigée par Athanasios Zontakis, du livre intitulé «Le Cœur ouvert de l’Église», publié en 2016, en russe, par les Éditions du Monastère de la Sainte Rencontre (Сретенский монастырь) à Moscou. Le Métropolite Athanasios est l’un des prédicateurs les plus connus dans l’Église Orthodoxe grecque contemporaine. Il a connu de nombreux gerondas et ils l’ont nourri de leur tradition spirituelle. Nonobstant les obligations dues à son rang archiépiscopal, le Métropolite Athanasios continue aujourd’hui encore à confesser et à dispenser la guidance spirituelle. Depuis de nombreuses années, il s’entretient familièrement avec son troupeau, ce qui lui assure un grand succès, particulièrement auprès des jeunes. En Grèce et ailleurs, les entretiens avec le Métropolite font régulièrement l’objet d’enregistrements. Le présent livre est le premier recueil d’entretiens du Métropolite Athanasios qui soit publié avec sa bénédiction. Certains entretiens furent transcrits à partir d’enregistrements et d’autres proviennent du journal de la Métropole de Limassol, «Paraklisis» … LIRE LA SUITE ICI


Mes lecteurs les plus fidèles savent à quel point je vénère l'authentique pasteur qu'est l'évêque chypriote de Limassol Mgr Athanasios ! Dans l'article cité ci-dessus, on en apprend un peu plus sur la jeunesse de ce saint homme.



dimanche 4 septembre 2016

Les FRANÇAIS nostalgiques de LA MONARCHIE

SOURCE : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/09/02/31001-20160902ARTFIG00331-frederic-rouvillois-pourquoi-les-francais-sont-nostalgiques-de-la-monarchie.php?xtor=EPR-211


Frédéric Rouvillois : pourquoi les Français sont nostalgiques de la monarchie

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Selon un sondage BVA, près de 40% des Français considèrent qu'un monarque serait bénéfique pour l'Unité nationale. Dans un entretien fleuve, le professeur Frédéric Rouvillois explique les raisons de cet attachement à la figure du Roi.

Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme(éd. Flammarion, coll. Essais, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain(éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François(éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016). 

FIGAROVOX. - BVA a réalisé un sondage sur l'éventualité d'une candidature monarchiste à l'élection présidentielle. Que pensez-vous de la pertinence d'un tel sondage?
Frédéric ROUVILLOIS. - Je vous dirai qu'il faut se méfier des sondages en général. Néanmoins, il y en a de différents types. Certains sont liés de manière réactive à l'actualité immédiate, à la mode du moment, à l'apparition soudaine d'un personnage dans les médias. Ces sondages sont très artificiels et, au fond, ne disent pas grand-chose de la réalité de l'opinion publique. Quand les questions sont superficielles, l'opinion oublie trois semaines après les réponses qu'elle y apporte. En revanche, quand ils portent sur des questions de fond et ne se rattachent à aucune forme d'immédiateté, certains sondages ont une vraie pertinence. Le sondage de BVA dont nous parlons aujourd'hui et qu'il faut mettre en parallèle avec un sondage analogue réalisé une dizaine d'années plus tôt appartient à cette catégorie. Dans la mesure où la question de la monarchie est justement d'une brûlante inactualité, ce sondage révèle comme des lames de fond ou des courants en profondeur qui agitent l'opinion publique. Il ne s'agit alors pas d'une mode, d'un coup de cœur ou d'un coup de sang. 
À lire les résultats du sondage, près de 40% des Français considéreraient que la présence d'un monarque à la tête de l'État aurait des conséquences positives pour l'unité nationale et la stabilité gouvernementale. Que vous inspirent ces chiffres?
Ces chiffres sont très impressionnants et ils le sont davantage encore si nous les comparons aux chiffres d'un sondage analogue paru en 2007. La proximité avec certaines idées monarchistes semble avoir progressé de moitié. Il faut se souvenir de Descartes expliquant que «le bon sens est la chose du monde la mieux partagée». En l'occurrence, l'opinion des Français sur le rapport entre monarchie, unité nationale et stabilité gouvernementale me semble être une manière de répondre à la situation difficile qu'ils perçoivent à juste titre: l'unité du pays n'est plus une évidence et le tissu social et culturel est gravement abîmé par rapport à ce qu'il était jadis et même naguère. Au fond, face à cette situation, les Français ne savent plus très bien répondre à la question de leur identité au sein d'une mondialisation soi-disant heureuse, mais vécue tragiquement par beaucoup d'entre eux. Plus la situation est difficile, plus cette identité est incertaine, plus le sentiment de faire corps avec les autres est abîmé, plus il est nécessaire d'avoir des repères stables, rassurants, qui fassent sens. C'est une lapalissade, mais c'est aussi l'illustration de ce bon sens cartésien. La monarchie apparaît de ce point de vue là comme le régime qui a constitué la France au cours des siècles et qui demeure une institution qui se rattache à une réalité naturelle, celle de la famille, de la paternité et de l'incarnation. Même deux siècles après la Révolution, la monarchie conserve une signification réelle pour les Français. 
En 2007, seulement 27% des Français souhaitaient un tel changement institutionnel. Les deux derniers quinquennats ont-ils porté un coup fatal à l'image de «monarque républicain» incarné depuis 1958 par le président de la République?
Je ne le crois pas! Les deux précédents quinquennats ne portent pas atteinte à la crédibilité du monarque républicain en tant que tel, mais davantage à la crédibilité de la République. La dimension monarchique du chef de l'État n'est pas réellement remise en cause. Les Français ne souhaitent pas - contrairement à ce que demandait Arnaud Montebourg dans les années 2000 - que l'on supprime le président de la République ou son élection au suffrage universel direct. Les Français ne souhaitent pas que le premier d'entre eux soit moins fort. Il suffit d'observer que c'est aux élections présidentielles que la participation électorale est la plus élevée. Le chef de l'État demeure le référant fondamental. Ce n'est pas la dimension monarchique de ce dernier qui pose problème, mais davantage sa dimension républicaine. L'année dernière, j'ai publié un essai Être ou ne pas être républicain, pour montrer que tous les hommes politiques se servent absolument sans arrêt de ce mot de «République», sans se demander ce qu'il signifie vraiment. La raison est simple… Dès que l'on creuse vraiment la signification de ce qu'est la République, on s'aperçoit qu'elle n'a pas de sens véritable. S'il s'agit seulement de la «chose publique», le terme peut tout signifier. Est-ce davantage l'absence de monarchie? Est-ce simplement l'expression de la souveraineté? Autant la figure du monarque, incarnée, peut vouloir dire quelque chose et paraître équilibrante, rassurante, autant la simple étiquette de «républicain», dont tout le monde se targue de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, ne suffit plus à rassurer l'intégralité des Français. 
Dans sa tâche quotidienne d'exercice du pouvoir, le président de la République semble de plus en plus démuni. D'inspiration gaullienne, la figure du monarque républicain n'échoue-t-elle pas aujourd'hui à concilier l'incarnation et l'exercice du pouvoir?
Vous n'avez pas tort, mais ceci est moins dû à la structure même de cette monarchie républicaine telle que l'avait conçue de Gaulle qu'à ses dérives contemporaines. Le Général conçoit la Cinquième République comme une sorte d'ersatz de monarchie qu'il aurait d'ailleurs souhaité à titre personnel. Il construit alors un système formé autour d'un président de la République et d'un Premier ministre. Comme chef de l'État, le premier est chargé des orientations stratégiques et de l'incarnation de l'État. À ses côtés, le second, en s'occupant du quotidien, est son subordonné. Le monarque républicain peut concilier incarnation et exercice du pouvoir parce qu'il se cantonne aux décisions fondamentales qui engagent l'avenir du pays. Il n'a pas les mains dans le cambouis comme le Premier ministre.
La situation va se brouiller avec le passage du septennat au quinquennat. Le rythme et la fonction du président de la République vont être bouleversés. Le chef de l'État devient beaucoup plus interventionniste, monte sur le pont, en particulier sous Nicolas Sarkozy et la tendance continue avec François Hollande. Ceci abîme fondamentalement l'esprit de notre monarchie républicaine au point que, de nos jours, de la gauche au Front national, tout le monde souhaite revenir sur cette erreur magistrale du quinquennat, soit par un retour pur et simple au septennat, soit en le remplaçant par un septennat non renouvelable, ce qui est peut-être la solution la plus pertinente. Le rapport entre incarnation et exercice du pouvoir était clairement établi au départ, mais il a été brisé en 2000. 
Dans les monarchies qui existent en Europe, il y a une scission très forte entre la représentation du pouvoir qui incombe au Roi et son exercice qui est confié à un Premier ministre, responsable devant le Parlement. Le modèle de la monarchie parlementaire n'est-il pas un gage de stabilité?
Est-ce un gage suffisant de stabilité? Une monarchie parlementaire permettrait-elle de répondre non seulement aux attentes de la population manifestées par ce sondage, mais aussi aux défis impérieux auxquels doivent faire face les grands systèmes politiques? Pour répondre aux grandes crises qui frappent l'Europe et plus largement le monde, est-ce qu'une monarchie à la hollandaise, à la britannique ou à l'espagnole serait davantage pertinente? J'ai beaucoup travaillé ces derniers temps sur l'encyclique du pape consacrée à l'écologie intégrale. Le pape nous dit quelque chose d'essentiel: un problème fondamental comme l'écologie ne peut pas se résoudre à court, ni même à moyen terme. Seule une action pensée à long terme peut apporter des solutions viables. Et les rythmes de la démocratie représentative et du régime parlementaire, y compris de type monarchique, ne sont pas pertinents pour se projeter dans cet horizon du temps long. Les grandes décisions stratégiques ne peuvent se concevoir par rapport à des rythmes de quatre ou cinq ans, qui sont ordinairement ceux de tels régimes. Et ce qui est vrai pour l'écologie l'est aussi pour toutes les réformes fondamentales. Prenons l'immigration: cette crise ne sera pas résolue en quatre ans ou en cinq ans! Prenons encore l'agriculture: le monde paysan ne peut être sorti en un seul quinquennat du marasme terrifiant dans lequel il se trouve. Nous pourrions encore citer le cas de l'éducation. Bref, les grands sujets de notre époque -ceux qui intéressent vraiment les Français! - ne sont pas compatibles avec le rythme trop rapide de nos démocraties parlementaires. 
Je me tourne donc vers un autre modèle politique, qui est celui du Maroc contemporain. C'est un système dans lequel la monarchie et la démocratie se trouvent totalement combinées l'un à l'autre. Contrairement à la Reine d'Angleterre, le Roi du Maroc conserve un vrai pouvoir d'orientation stratégique. La figure du Roi permet ainsi d'inscrire les grandes réformes relatives au système social, aux droits des femmes, au modèle économique dans le temps long nécessaire à leur réalisation. C'est ce modèle à la fois monarchique et démocratique qui a permis au Maroc d'échapper aux tempêtes du Printemps arabe. Le royaume marocain a alors réussi à faire sa propre mutation, voire sa propre métamorphose au moment même où les républiques voisines, qu'il s'agisse de la Tunisie, de l'Égypte ou de la Libye, voyaient leur avenir tourner à la catastrophe.
Notre monde se trouve confronté à des défis absolus qui engagent son existence même. Les démocraties parlementaires, qu'elles soient républicaines ou monarchiques, ne permettent pas de les résoudre. Il n'est pas impossible que l'on se retrouve assez vite dans une situation politique telle que ce problème deviendra crucial et manifeste. Le sondage de BVA atteste d'un courant en profondeur qui va dans cette direction: le bon sens des Français leur permet de percevoir ces signes d'une crise politique profonde. Les Français n'en peuvent plus de changer d'orientation politique tous les cinq ans. Pouvoir changer, c'est bien gentil, mais si l'alternance nous conduit à faire deux pas en avant, deux pas en arrière, alors on n'avance pas.
Alors que seulement 20% des sympathisants de gauche estiment qu'un Roi aurait une influence positive sur l'unité nationale, ils sont 50% à droite et même 55% au FN. Le clivage gauche-droite d'aujourd'hui garde-t-il les traces de celui qui avait cours au 19e siècle entre les républicains et les monarchistes?
Ce qui est curieux, c'est qu'une partie importante des électeurs du Front national sont d'anciens électeurs de gauche! Autrement dit, ces anciens électeurs de gauche, en allant vers le Front national, s'aperçoivent qu'une forme monarchique du pouvoir pourrait s'avérer positive. Quant à la gauche, il y a effectivement des préjugés, des traditions et des survivances anti-monarchistes qui pèsent de façon lourde dans la position des uns et des autres. Il faut se souvenir que le clivage gauche/droite renvoie à un autre clivage, qui serait celui de l'ordre et du mouvement. L'ordre serait plutôt assumé par ce qu'on appelle la droite, le mouvement par ce qu'on appelle la gauche. À droite, il y a une conscience de l'importance de l'autorité et de la figure tutélaire du père ; et au fond, c'est un peu cela que le Roi incarne dans la tradition française. 
En 2015, dans un entretien accordé à Le 1 Hebdo, l'ancien ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, avait déclaré: «Je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort du roi (…) On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures: ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace». Macron fait-il un bon monarchiste?
Je constate qu'à bien des égards, Emmanuel Macron adopte une position de type monarchiste. L'avantage du Roi est de permettre l'unité. Le Roi n'est ni à droite, ni à gauche. Il est celui de tous parce qu'il n'a été élu par personne et qu'il ne dépend de personne non plus. Il est là pour faire en sorte que les choses aillent le mieux possible et que le bien commun soit réalisé dans la mesure du possible. N'étant ni de droite, ni de gauche, il est en quelque sorte au-dessus de la mêlée. C'est précisément la posture qu'Emmanuel Macron semble vouloir adopter. Il a depuis créé En Marche, qui se veut un mouvement et non un parti. Là encore, ce n'est pas anodin. Un mouvement auquel ont d'ailleurs adhéré rapidement diverses personnalités connues, y compris dans les médias, pour leurs sympathies royalistes.
Et que pensez-vous de sa phrase: «Je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort du Roi»?
Là encore, on pourrait parler de bon sens, mais surtout de simple connaissance de l'histoire. En 1793, juste avant l'exécution de Louis XVI, certains conventionnels ont exigé la tenue de ce que l'on nomme «l'appel au peuple», une sorte de référendum, visant à déterminer si les Français étaient favorables au jugement et à une éventuelle condamnation du Roi. Robespierre, Saint-Just et les Jacobins, a priori très favorables à ce processus référendaire, vont pourtant, cette fois-ci, le refuser farouchement. Ils savent en effet très bien que les Français auraient gracié Louis XVI! Lorsque le Roi est exécuté, il l'est donc par la volonté d'une infime minorité. Par ses paroles, Emmanuel Macron jette un pavé politique dans la mare, mais sur un plan historique, il ne fait que relater des faits connus. 
Louis XVI a été guillotiné le 21 janvier 1793. Pour la première fois, on n'a pas pu dire: «Le Roi est mort, vive le Roi» comme si, ce jour-là, les «deux corps du Roi» avaient été exécutés. Est-il envisageable d'effacer cette rupture? 
À l'époque, les choses ne se passent pas ainsi puisque les royalistes sont encore nombreux. Une très grande partie des Français considèrent que le Roi Louis XVI étant mort, c'est le Louis XVII qui le remplace. C'est alors un petit garçon emprisonné par les Républicains dans la prison du Temple, qui mourra ensuite des sévices qui lui sont infligés. Mais pour eux, les choses sont claires: Louis XVII succède à son père le soir du 21 janvier 1793.
En outre, on peut rappeler qu'au XVIIe siècle, les Anglais avaient eux aussi décapité leur Roi - et cela n'a pas empêché la monarchie anglaise d'être restaurée et de subsister depuis vaille que vaille.
Mais au Royaume-Uni, la dictature de Cromwell a duré dix ans, la monarchie n'a pas eu à attendre deux siècles…
Il y a une chose qui est sûre en politique, c'est que rien n'est jamais sûr. On ne sait jamais au fond de quoi sera fait le lendemain. Lorsque l'on scrute l'histoire politique, on se rend compte que les systèmes qui paraissaient les plus solides et indéracinables peuvent s'effondrer en quelques jours, voire en quelques heures, sous le coup d'un événement parfois dérisoire ou de l'action de quelques personnes. On a un exemple français avec la chute de la monarchie de Louis-Philippe. En février 1848, le Roi a tout pour lui: son bilan est plutôt bon, il est soutenu par l'immense majorité des Français et par la bourgeoisie qui domine la vie économique, il a avec lui la police, l'armée, l'administration, la justice, etc. Or, il va suffire de trois heures pour renverser ce régime. Et ce pour une raison très simple: le régime ne croit plus en sa propre légitimité, en son droit à gouverner. Beaucoup plus proche de nous et de manière encore plus spectaculaire, le destin de l'Union soviétique en 1991 était absolument inimaginable quelques années voire quelques mois avant la chute finale. On pensait alors que l'URSS allait durer en s'adaptant certes quelque peu, sous le coup notamment de la pression qui pesait sur les frontières musulmanes de l'Empire dans le Caucase. Mais on ne pensait pas que l'URSS s'effondrerait ainsi. Or, il a suffi d'une «crise de foi» du système soviétique, qui ne croyait plus en lui-même. C'est aussi pour cette raison qu'un sondage comme celui de BVA sur la progression des idées monarchistes n'est pas inintéressant. 
Vous parliez de Louis-Philippe. Ce dernier n'était pas Roi de France, mais Roi des Français. Comment pourrait-on reprendre aujourd'hui le fil de la royauté? Pourrait-on imaginer que le peuple choisisse un nouveau Roi des Français, à l'image des deux Empereurs, légitimés par un plébiscite?
Avec les deux empereurs que nous avons eus, les Français validaient le système par un plébiscite, mais une fois qu'il était validé, l'Empereur n'était pas élu régulièrement par les Français, sinon ça aurait été la Cinquième République! Un système dans lequel, à la suite d'une révolution ou plus modestement d'une évolution, les Français seraient amenés à se prononcer sur une éventuelle restauration de la monarchie est une chose qui n'est pas à exclure. En politique, rien n'est sûr, ni dans un sens, ni dans l'autre. La question, maintenant, serait celle de la forme de ce nouveau régime monarchique. De 1870 à 1875, la Troisième République est créée par des monarchistes qui sont majoritaires à l'Assemblée constituante et qui décident de créer un système qui, le jour venu, pourra redevenir une monarchie parlementaire du type «Louis-Philippe». Ils pensaient qu'il suffirait alors de remplacer le président de la République par le Roi. Trois quarts de siècle plus tard, le Général de Gaulle, quand il crée la Cinquième République, constitue un système dans lequel le président de la République peut facilement, le cas échéant, être remplacé par un monarque. Dans ce cas précis, le Roi incarnerait le pouvoir, prendrait certaines décisions stratégiques avec l'appui du peuple, mais ne se substituerait pas à un Premier ministre, à un gouvernement et à un parlement qui pourraient être élus démocratiquement et qui représenteraient une autre légitimité. On peut parfaitement imaginer cette double légitimité dans le prolongement de ce que le Général de Gaulle avait conçu. 
La légitimité de Napoléon Bonaparte ne s'inscrivait pas dans une lignée: c'est en tant que héros qu'il a été plébiscité par le peuple. Pourrait-on imaginer Roi des Français n'importe quel citoyen que l'histoire mettrait sur le devant de la scène ou, a contrario, pourrait-on imaginer un retour des vieilles familles, qu'il s'agisse d'un Bourbon, d'un Orléans ou d'un Bonaparte?
N'étant ni devin, ni cartomancienne, je ne peux vous répondre que par un parallèle historique. L'histoire nous montre qu'à certaines époques, des familles anciennes ont pu revenir sur un trône qu'elles avaient quitté quelques décennies voire quelques siècles auparavant. D'autres épisodes historiques nous montrent qu'un grand homme - général vainqueur ou homme d'Etat habile - a pu devenir roi et créer une dynastie. La question «quelle famille?» n'est donc pas essentielle. C'est le principe lui-même qui importe, et la possibilité de substituer un régime monarchique incarné et personnalisé à un régime républicain abstrait qui, à bien des égards, ne correspond plus ni aux besoins fondamentaux de la politique actuelle ni apparemment aux désirs d'une partie importante des Français.

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