Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

samedi 28 juin 2008

NE CRAINS POINT, PETIT TROUPEAU - Luc 12.32 - Qu'est-ce que l'Eglise ?

Troupeau de moutons surpris par l’orage (1839)

Voici un très beau texte et qui pourrait être repris par n'importe quel chrétien traversant une période de doute sur... comment dire ?... l'existence, la viabilité, la perennité, la justification du groupe ecclésial auquel il appartient, il a été écrit par le théologien protestant conservateur Henri LÜSCHER (j'en demande pardon à son auteur je ne me rappelle plus où je l'ai trouvé) :


Le Seigneur s’adressait à ses disciples en particulier en les exhortant à ne pas s’inquiéter dans les circonstances adverses. Dans Actes 20, Paul informe les anciens d’Ephèse de son départ prochain et les avertit des dangers qui guettent l’Eglise. Au verset 28, il leur enseigne une précieuse vérité: «L’Eglise de Dieu qu’Il s’est acquise par son propre sang est appelée le troupeau de Dieu». Tous les rachetés de Jésus-Christ font partie de son troupeau. Ce sont des brebis précieuses à ses yeux. Et l’église locale en est l’expression vivante.
Ce petit troupeau bien insignifiant aux yeux des hommes, fait l’objet des tendres soins du Bon Berger, et il ne perd aucune de ses brebis. Le nombre minimum requis dans la Parole est deux ou trois (Mat 18.20) chrétiens intégrés dans la personne de Jésus pour s’assurer sa présence. Aucune étiquette n’est requise, si ce n’est la foi authentique dans le Dieu de la Bible, ce qui implique une vraie repentance, la confession de ses péchés et le pardon du Tout-Puissant par Jésus-Christ, notre Sauveur. Les pires assauts, ouverts ou subtils de l’ennemi, le diable, ne peuvent rien contre ce petit troupeau, parce qu’il est sous la protection du Tout-Puissant. Le Bon Berger les entoure puissamment. «Les brebis entendent sa voix et le suivent, car il va devant eux. Il les connaît et elles le connaissent» (Jean 10.2-5;14.27). L’Eglise a toujours été éprouvée par des dangers qui la rongeaient depuis l’intérieur: la tradition des hommes et la fausse doctrine. Si le Seigneur permet les afflictions dans l’Eglise, c’est que dans sa bonté, il veut la recentrer sur Lui.
Ainsi, nous sommes exhortés à ne pas craindre ni l’adversité des hommes ni celle de l’ennemi invisible. La crainte de Dieu, en revanche, est primordiale dans la vie de l’Eglise. Et cette crainte de Dieu implique d’abord de suivre Jésus-Christ et sa Parole coûte que coûte. Ce double aspect dans la vie du petit troupeau lui permet de franchir des murailles avec Dieu en Lui obéissant plutôt qu’aux hommes (Act 4.18-19). Dieu s’occupe du nombre des brebis, car c’est Lui qui ajoute à l’Eglise ceux qui doivent être sauvés (Act 3.47). C’est son affaire. La nôtre c’est de témoigner de Lui, de parler de ce que nous avons vu et entendu (Act 4.20).
Courage, petit troupeau de Dieu. Les circonstances permises par le Seigneur doivent nous stimuler à rechercher la face de Dieu et à réorienter notre position et notre vie à la lumière de la Parole de Dieu, «vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur» (Hébreux 4.12). Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par elle?
Nous avons l’ardent désir de marcher ensemble avec le Seigneur en nous laissant sonder et changer par sa Parole. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Rom 8.31-34). Ne sommes-nous pas «plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés?» Confiants en Lui, nous marchons par la foi. Conscients de notre petitesse, de nos imperfections, nous ne perdons pas courage (2 Cor 4, 1,16; 5.6), car «Dieu nous fait toujours triompher en Christ» (2 Cor 2,14). «Si nous vivons, ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ en nous; si nous vivons maintenant dans la chair, nous vivons dans la foi au Fils de Dieu, qui nous a aimés et qui s’est livré lui-même pour nous» (Gal 2,20).
Si nous vivons cela, nous n’avons rien à craindre, car le petit troupeau marche sous la houlette de son divin Berger. «Ils combattront contre toi, mais il ne prévaudront point sur toi; car je suis avec toi pour te sauver et pour te délivrer, dit l’Eternel » (Jér 15.20). Le troupeau de Dieu est indestructible, car il appartient au Seigneur. «L’Eternel est mon Berger... je ne crains aucun mal, car tu es avec moi» (Ps 23). Et le royaume de Dieu est à son troupeau. Gloire au Seigneur!


Il m'est quelquefois arrivé de penser, dans mes moments oecuménistes, que l'Eglise idéale aurait la familiarité des Saintes Ecritures et l'audace missionnaire des Protestants, l'efficacité philantropique des Catholiques et l'antique, riche et profonde tradition de divinisation de l'Orthodoxie et quelquefois je suis un peu las de mettre en relief chez l'autre chrétien ce qui s'éloigne de la tradition, particulièrement quand je constate à quel point la foi en Jésus Christ l'habite... en même temps on ne peut que constater combien les emprunts à l'autre sont artificiels, superficiels, mal compris, bricolés et plutôt inadaptés voire déformés (icônes, chant, rites, questions théologiques, etc.) que les réunions de prière avec tout leur volontarisme sont mal fagotées et peu convaincantes... et que les hybrides restent des hybrides et que l'oecuménisme c'est comme l'égalitarisme : on finit par mettre tout le monde sur le même lit de Procuste et on coupe tout ce qui dépasse avec tous les risques de n'obtenir qu'un parfait cadavre...

lundi 23 juin 2008

Père Denis GUILLAUME - Mémoire éternelle !


Voilà, Père Denis Guillaume est parti.



Et comme pour son "SOS d'avril ", averti par Jean-Mi, je me fais le relais de sa délivrance des épreuves de ce monde. Je suis heureux d'avoir pu activement participer à son soutien si j'en juge au nombre de visites de ce blog concernant le sujet de sa condition, misérable malgré son oeuvre considérable de traducteur depuis que j'ai posté ce message.


Ceux qui critiquaient voire rejetaient naguère les traductions de Père Denis, les accusant d'être entachées de langage théologique catholique - (cela simplement, j'en ai peur mais il faut le dire, parce qu'elles avaient été faites pour beaucoup d'entre elles du temps du diaconat "uniate" de Père Denis) sans posséder le centième des capacités intellectuelles et sans avoir fait le centième du cheminement spirituel de cet homme de Dieu sont les mêmes qui aujourd'hui (c'est à dire maintenant depuis un certain temps en fait) fins diplomates, habiles oecuménistes et grands donneurs de leçons politiquement correctes, sont copains comme Cauchon avec les hiérarques catholiques et vilipendent tous ceux qui voudraient que l'on soit un peu plus fidèles à la foi, à l'ecclésiologie et à la théologie orthodoxes, et un peu moins consensuels à la légère... Pas très joli ni très honnête...
En pensant au destin de Père Denis, je ne peux également m'empêcher de penser à la situation de père Placide jusqu'à une certaine époque, quand on le maintenait, côté orthodoxe, à l'écart de tout enseignement officiel pour ne pas froisser la susceptibilité de la hiérarchie catholique. Et je penche fortement à penser que ce sont encore les mêmes fins et habiles diplomates oecuménistes cités ci-dessus qui mettaient à l'écart ces pionniers de la restauration de l'Eglise orthodoxe en France... Quant à la hiérarchie, j'ai déjà dit "quelque chose là-dessus...",


Seigneur prends bien soin de ton serviteur et fils Denis !
MEMOIRE ET RECONNAISSANCE ETERNELLES !

mardi 17 juin 2008

Le Bon Larron et autres pécheurs


Qu'est-ce qui peut pousser un orthodoxe si ordinaire et qui a si peu de choses savantes à transmettre à son prochain, à passer du temps à écrire, à lire, à extraire, à commenter, à chercher, à mettre en forme des textes , des images, des vidéos en cherchant besogneusement des trucs techniques informatiques pour son blog pour le rendre plus attrayant, plus intéressant.... ?


Juste quelques convictions , juste quelques expériences, juste quelques indignations compassionnelles, juste cette quête indéracinable et si douloureuse pour sortir de sa condition de pécheur, avec si peu d'espoir objectivement de faire partie des bienheureux élus du Christ Jésus Notre Seigneur et Notre Dieu, si pur, si beau, si bon , si juste, si doux, si clair, si lumineux, si frais, si léger...


Juste quelques convictions...


Avec l'intercession, le soutien et l'exemple de Saint Thomas qui a touché les plaies de notre Seigneur (le veinard !) pour s'exclamer enfin : "Mon Seigneur et mon Dieu" phrase qui vaut à elle seule tous les offices !


Avec l'intercession du Bon Larron qui, avec une seule prière, au dernier instant, après une vie de colère, de révolte et de crime, avant de mourir crucifié comme son Seigneur: "Souviens-Toi, de moi ,Seigneur, dans ton Royaume" a été sauvé...


Le paradoxe de notre bien aimée Orthodoxie est d'avoir des prières si courtes à disposition, largement utilisables, et des offices si longs, si sophistiqués, à la poétique, la rhétorique si travaillées et si complexes, pour finir par une prière avec une seule parole, encore une fois : Kyrie Eleïson ! Κύριε έλέησον , Господи помилуи


Avec l'intercession de l'Apôtre qui a dépensé tant d'énergie et mis tant de passion à essayer de "persécuter" le Corps du Christ avant d'y adhérer avec la même énergie, la même passion.


Avec l'intercession des traîtres, des renégats comme Saint Pierre qui ont rejeté l'Agneau, l'innocentissime, le purissime Agneau.


Avec l'intercession de tous les pécheurs de l'Evangile, mes frères fortunés qui ont connu le Chemin, la Vérité et la Vie en personne.


Qu'aurais-je la prétention d'apprendre à ceux qui me lisent qui ne soit mieux expliqué, mieux développé ailleurs ?

Juste quelques convictions...

Seulement cela : même le plus grand des pécheurs est aimé de son Créateur miséricordieux, je l'ai expérimenté, je le sais c'est tout. Pas beaucoup plus à dire...


Un jour, alors que je sortais d'un cours de grec, à Pigalle (sic!), je suis allé boire un verre avec quelques autres élèves du cours parmi lesquels un dessinateur de dessins animés dont l'amie était grecque. Je lui ai dit que j'étais orthodoxe. Cette jeune femme était grecque, orthodoxe, et pleine de vie. Et elle m'a répondu avec un grand et beau sourire quelque chose du genre " Oh! De toute façon, nous Orthodoxes, nous savons que nous sommes sauvés !" A première vue on pourrait dire "Quelle vanité ! Quelle prétention ! Quel triomphalisme chez ces Orthodoxes !" et je me rappelle cette phrase ironique de P. André qui m'avait tant irrité : "Orthodoxes !? La belle affaire!..." Oui, c'est cette jeune femme qui avait raison, pas le distingué et savant prêtre philosophe à qui j'ai envie de répondre "La belle affaire que d'être philosophe ! Est-ce que cela impressionne Dieu autant que les hommes ?" ! Oui, la vraie foi c'est celle-là, celle de cette jeune femme si vivante : je sais que je suis sauvé, je sais que je suis pécheur par pensée, par parole, par action jusqu'à ma mort, incurablement, mais je sais que l'Orthodoxie nourrit en moi la vraie foi, celle qui sauve, celle qui croit en l'Amour de Dieu pour le pécheur qui se repent.

dimanche 15 juin 2008

Unité et Trinité




Extraits du magnifique livre de l'Archimandrite Basile d'Iviron (Ἀρχιμανδρίτης Βασίλειος)


"Chant d'Entrée" (ed.labor et fides -Perpective orthodoxe) traduit par Jacques Touraille


[[« Pour que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en moi, et moi en Toi » [16].« Pour qu'eux aussi soient un en nous» [17]. Un sont le centre et le commencement du monde visible et invi­sible. Un est le mode de l'unité et de l'existence vraies. Un est le mode selon lequel vit la Sainte-Trinité. Et c'est ce que Jésus demande au Père: que les fidèles soient unis « comme nous ». Qu'ils soient unis, puisque Nous sommes unis. Il n'existe pas d'autre mode de vie et de fécondité authentiques. Ce « comme », cette identification à la Sainte-Trinité, vaut plus que l'unité elle-même. C'est la seule chose dont nous ayons besoin. Si nous aimons vraiment l'unité, il faut que nous soyons prêts à sacrifier pour la perdre à cause de Lui, et que nous en ayons la force. Alors seulement nous la trouverons, nous la recevrons intacte, continuellement donnée par Lui. Si au contraire nous sommes disposés à tout sacrifier, à sacrifier jusqu'au fondement de l'ecclésiologie trinitaire, pour l'amour d'une unité de notre invention, alors nous luttons pour que durent l'« aveuglement», les schismes, et que se prolonge la confusion. Ou, plus exactement, nous témoignons alors par notre conduite, que nous n'avons jamais vraiment connu l'Eglise et son Unité indissoluble fondée sur le Seigneur brisé mais non divisé, et sur « le Saint-Esprit impassiblement partagé et tout entier donné à chacun » [18]. Si une telle unité disparaissait, ne fût-ce qu'une fois, cela signifierait qu'elle était à tout jamais impropre et indigne des attentes de l'homme et du don de Dieu. Cela voudrait dire que jamais elle ne nous aurait donné de communier par grâce à la vie bienheureuse de l'inconfusible et indivisible Trinité.Et le Seigneur continue sa prière sacerdotale par cette phrase: «afin que le monde croie que Tu m'as envoyé» [19].Quand l'Eglise existe comme le Christ le demande, alors elle donne son témoignage.>>>(suite)
[16]. Jn 17, 21. [17]. Jn 17, 21. [18]. Saint Basile P G 32 108 C. [19] Jn 17. 21

Unis « comme» l'est la Trinité, les douze sont envoyés dans le monde « comme » le Père a envoyé le Fils dans le monde 24.« Ne crains pas, petit troupeau» 25. La puissance de Dieu a fait son œuvre. La Vierge a dit à l'Archange Gabriel: « Qu'il me soit fait selon ta parole» 26. Le Seigneur a dit à Son Père céleste: « Que ta volonté soit faite» 27. L'Eglise dit chaque jour: « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel» 28. Ainsi commence à agir dans le monde la hiérurgie trinitaire.Ne crains pas pour le troupeau trinitaire, car il cache en lui le dynamisme que « fructifie de lui-même» 29. Ne crains pas pour lui, car nul ne peut arrêter sa hiérurgie. Ne crains pas pour lui, car il est pour tous joie et bonne nouvelle.Le Seigneur n'a qu'un but: fonder l'Eglise. C'est pour lui qu'Il accomplit son œuvre. Alors même qu'Il se sacrifie « pour la vie et le salut du monde », Il prie le Père pour la seule Eglise et non pour le monde: « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Tu m'as donnés» 30. Il nous montre ainsi comment en fait Il aime le monde et veut sauver tous les êtres.Si nous aimons le monde, suivant l'exemple du Seigneur il nous faut nous tourner vers l'Eglise et non vers le monde. L'Eglise est le « monde» 31, l'ordre et la beauté du monde. En elle le monde entier trouve sens et harmonie. Hors d'elle il tombe dans le chaos et se brise.[...]Nous comprenons ainsi que la véritable union se fera dans l'es¬pace eschatologique. Et ce n'est pas là quelque chose qui dans le temps nous situe loin de l'unité. Si l'union nous apparaît lointaine, c'est la preuve que nous-mêmes, dans l'ordre de la Trinité, nous sommes loin, que nous nous sommes éloignés de la nouvelle com¬préhension, que nous nous sommes éloignés de la nouvelle création qu'a inaugurée le Christ.L'eschatologie a déjà commencé. Et il est des hommes qui ne viennent pas au Jugement, mais qui passent de la mort à la vie.[...]L'unité de l'Eglise n'est pas un système administratif ou une procédure qui peut être vue à l'œil nu et humainement aménagée. Elle est un mystère théanthropique qui se révèle dans l'Esprit, lequel « constitue toute l'institution de l'Eglise ». Elle est une réalité hors du monde, qui vivifie l'Eglise tant que celle-ci se trouve dans le monde. Elle est la liberté eschatologique que reçoit l'Eglise tant que celle-ci existe dans l'histoire. Elle est la conjonction du ciel et de la terre.Si le Seigneur avait voulu une unité simplement administrative (sans rien ajouter qui touche à la vie et au mystère), Il aurait pu donner comme image de l'unité ecclésiale l'Empire romain, et Il aurait dit: « Père, je veux que soient unis les fidèles comme est uni[...]l'Empire romain ». Mais Lui n'a rien fait de pareil. Il a demandé au « comme », à l'identification trinitaire, de tout régler dans la vie de l'Eglise. Et il a comparé Son Royaume à une réalité vivante qui dans son ensemble tire d'elle-même sa force et sa croissance. Il a dit: le Royaume des cieux ressemble à du levain. A de la semence. A une perle cachée dans la terre, qui vaut la peine, si on l'a trouvée, qu'on vende tout ce qu'on a pour l'acquérir.Le témoignage de la grâce de l'unité trinitaire est donné par tout le corps de l'Eglise: sa structure administrative, sa vie liturgique et sa création théologique. L'Eglise n'est pas une organisation d'hommes « pieux» qui offre aux nécessités psychologiques des fidèles des mo¬ments liturgiques. Elle ne fait pas non plus de la théologie pour résoudre des problèmes et des rébus métaphysiques. Elle est « la demeure de Dieu parmi les hommes» 34. Elle est le petit troupeau, et en même temps elle est plus vaste que les cieux. Elle n'est pas contenue dans le monde. C'est elle qui contient l'histoire et toute la création.[...]L'union de tous, pour laquelle prie l'Eglise, n'est pas conçue comme un assemblage de fragments de « communautés chrétiennes », mais comme l'extension de l'unité trinitaire qui est célébrée dans son corps liturgique.La « réunification de l'Eglise» est une expression tout à fait mau¬vaise, qui obscurcit le thème. Elle ne vient pas d'une conscience orthodoxe, mais d'une vue mondaine.La réalisation de nos projets sur les confédérations d'Eglises (au lieu de l'unité dans le mystère de la Trinité) est un désastre. Elle condamne l'homme créé à l'image de Dieu. Le mystère de l'unité du Corps du Christ ne se définit pas avec des catégories philosophiques. Il ne se laisse pas limiter par des vo¬lontés créées. Il ne se laisse pas lier par des menaces d'infaillibilité personnelle. Il ne se laisse pas toucher par une prétendue « piété» individuelle. Un tel mystère éprouve tout, ébranle tout. Il renouvelle toute chose en l'offrant à tous baignée de lumière incréée: transparente, vivante, entourée d'amour. Le mystère de l'unité, tel que le vit et le conçoit l'Eglise, est le Royaume du Père et du Fils et du Saint-Esprit « par laquelle, comme par une puissance unifiante, nous sommes ramenés à l'unité et sommes réunis dans la monade divine et l'union à l'imitation de Dieu, dès lors que les différences qui nous divisent sont repliées au-delà du monde».

mercredi 11 juin 2008

ESPHIGMENOU (suite)


Aujourd'hui, le gouvernement grec a déployé des centaines de policiers armés pour enlever de force les moines de leur monastère d’Esphigmenou. Sous la direction du ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, toutes les routes au monastère ont été fermées et plus de 200 policiers dans des engins anti-émeute sont sur le mont. Athos, avec un supplément de déploiement de 400 policiers pour aider à l’assaut. Leur plan explicite consiste à enlever de force des moines pacifiques et sans défense et leur Abbé de longue date Methodios de leur monastère, et de les remplacer par ceux qui prient conformément aux exigences du gouvernement grec. Le gouvernement a autorisé l'utilisation de la force pour résoudre un différend religieux après avoir échoué à affamer les moines pendant une période de 5 ans de blocus pour les faire quitter leur monastère. Pendant cette période, ils ont interdit aux moines les livraisons de vivres, de médicaments, le combustible pour le chauffage, et l'accès aux soins médicaux tout en les soumettant à une campagne non-stop de harcèlement et d'intimidation.
Le procureur local grec, Vasilis Floridis, a détruit les moyens d'existence de ces moines pacifiques qui cherchent à être laissés à eux-mêmes de façon à prier dans leur monastère. La semaine dernière, Floridis a envoyé une lettre aux hauts fonctionnaires du gouvernement qualifiant les moines de «menace nationale» et exigeant leur retrait. C'est le même ministère qui en Octobre 2006 a menacé de "graves conséquences" tous ceux qui osaient élever leurs voix pour protester contre ces actions.
Les moines ont demandé à plusieurs reprises le dialogue avec le gouvernement grec ainsi qu’avec le Patriarche Bartholomaios d'Istanbul pour résoudre ce différend. Le patriarche, qui a déclaré les moines "schismatiques", a refusé de contribuer à la réconciliation pacifique de ce différend. Au cours des cinq dernières années, le gouvernement des États-Unis a cité la Grèce pour son traitement des moines d’Esphigmenou dans son Rapport International sur la liberté religieuse.



traduit du blog http://desniza.livejournal.com/

mardi 10 juin 2008

VIE CHRETIENNE ORTHODOXE : les 55 préceptes de Père Thomas HOPKO


1. Soyez toujours avec le Christ.
2. Priez comme vous pouvez, pas comme vous voulez.
3. Ayez une règle de prière observable que vous ferez par discipline.
4. Dites la Prière du Seigneur plusieurs fois par jour.
5. Ayez une prière courte que vous répéterez constamment quand votre esprit n'est pas occupé avec d'autres choses.
6. Faites quelques prosternations quand vous priez.
7. Mangez de bonnes nourritures avec modération.
8. Gardez les règles de jeûne de l'église.
9. Passez un certain temps dans le silence chaque jour.
10. Faites des actes de miséricorde dans le secret.
11. Allez aux services liturgiques régulièrement
12. Allez à la confession et à la communion régulièrement.
13. N'engagez pas le combat avec les pensées et les sentiments importuns. Tranchez-les dès le début.
14. Révélez toutes vos pensées et vos sentiments régulièrement à une personne de confiance.
15. Lisez les Ecritures régulièrement.
16. Lisez de bons livres peu à la fois.
17. Cultivez la communion des saints.
18. Soyez une personne ordinaire.
19. Soyez poli avec chacun.
20. Maintenez la propreté et l’ordre dans votre maison.
21. Ayez un passe-temps sain, bon pour la santé.
22. Faites de l’exercice régulièrement.
23. Vivez un jour, et une partie d'un jour, à la fois.
24. Soyez totalement honnête, et avant tout avec vous-même.
25. Soyez fidèle dans les petites choses.
26. Effectuez votre travail, et puis oubliez-le.
27. Faites les choses les plus difficiles et les plus douloureuses d'abord.
28. Voyez la réalité en face.
29. Soyez reconnaissant pour toutes choses.
30. Soyez joyeux.
31. Soyez simple, discret, tranquille et petit.
32. Ne prêtez jamais attention à vous-même.
33. Écoutez quand les gens vous parlent.
34. Soyez vigilant et soyez attentif.
35. Ne pensez à des choses ni n’en parlez plus que nécessaire.
36. Quand vous parlez, parlez simplement, clairement, fermement et directement.
37. Fuyez l'imagination, l’analyse et la tentative d’expliquer les choses.
38. Fuyez les choses charnelles et sexuelles à leur apparition.
39. Ne vous plaignez pas, ne marmonnez pas, ne murmurez pas ni ne pleurnichez.
40. Ne vous comparez pas à autrui.
41. Ne cherchez pas ou ne vous attendez pas à l'éloge ou à la pitié de quiconque
42. Ne jugez pas n'importe qui pour n'importe quoi.
43. N'essayez pas de convaincre n'importe qui de n'importe quoi.
44. Ne vous défendez pas ou ne vous justifiez pas.
45. Soyez déterminé et lié par Dieu seul.
46. Acceptez la critique avec reconnaissance mais examinez-la avec un esprit critique.
47. Ne donnez des conseils à autrui que quand on vous le demande ou que vous êtes obligé de le faire.
48. Ne faites rien pour quiconque pourrait ou devrait le faire par soi-même.
49. Ayez un programme journalier d’activités, en évitant les lubies et les caprices.
50. Soyez compatissant avec vous-même et avec les autres.
51. Ne vous attendez à rien d’autre que d’être violemment tenté à votre dernier souffle.
52. Concentrez-vous exclusivement sur Dieu et la lumière, pas sur le péché et l'obscurité.
53. Supportez l'épreuve de vous-même et de vos propres défauts et péchés paisiblement, sereinement, parce que vous savez que la miséricorde de Dieu est plus grande que votre misère.
54. Quand vous tombez , levez-vous immédiatement et repartez.
55. Demandez de l'aide quand vous en avez besoin sans crainte et sans honte.

dimanche 8 juin 2008

Roman-parabole pour ceux qui ont perdu l'espoir...

LE SEIGNEUR DE LA PAIX
ou
L'HÔTE DE LA CELLULE DES CONDAMNES A MORT

du Moine Vsevolod Filipiev
Traduit du russe par Marie Alliot
Illustrations de Nina Krasovitova


vendredi 6 juin 2008

La Divine Liturgie photographiée par ГОША ОСТРЕЦОВ

mercredi 4 juin 2008

HOMMAGE à Oтец Илиа (Père Elie Shmaïn)

[Oтец Илиа en compagnie de son successeur Père Constantin
quelque temps avant sa naissance au Ciel]


Père Élie Schmaïn a été mon prêtre - bien aimé - jusqu’à ce qu’il désire et se décide à rejoindre la Russie. C’était un homme d’une grande sensibilité, un poète et un musicien. Il avait une immense culture et émaillait volontiers ses homélies, toujours de manière particulièrement surprenante et éclairante, de citations de grands auteurs comme Shakespeare,voire de grands écrivains français autant qu’il citait les Saints Pères, tout en parlant de notre vie quotidienne. J’ai transcrit avec dévotion chaque dimanche pendant des années les traductions de ses homélies pour notre bulletin paroissial que peu lisaient trouvant toujours cela bien assez long à entendre pour ne pas désirer énormément les lire ensuite.


Père Élie était d’origine juive, il avait été au goulag (dont plus personne ne parle bizarrement) et il était déjà passé avec sa famille par de nombreuses et terribles tribulations sans jamais perdre une foi qui demeurait inébranlable comme le roc, ardente et rayonnante. Son cheminement était atypique ainsi que sa personnalité, il avait suffisamment « vécu » pour ne jamais céder au moindre académisme et ses discours naissaient spontanément toujours d’une nécessité intérieure qui n’avait que peu à voir avec les discours convenus de la langue de bois ecclésiastique. J’aimais cela, et ses injonctions lors de la confession étaient toujours judicieuses et ses conseils précieux, témoignant d’une connaissance profonde de l’âme et de la vie des hommes. J’appréciais aussi sa manière informelle de prêcher lors des agapes qui suivaient la liturgie. C’était pour moi un grand bonheur. Il est donc rentré en Russie, je n'ai plus eu beaucoup de nouvelles, la maladie lui a fait peu à peu quitter le service de l'autel. Puisse Dieu l'avoir soutenu dans ses vieux jours que je souhaite avoir été remplis de paix et d'amour !



Un jour Père Élie, dans une conversation privée, chez lui, entre deux harengs de Carême m’a cité le psaume 39 et m’a dit quelque chose comme : « Maxime, nous ne sommes pas nés Orthodoxes , mais un jour, nous sommes venus, de nous-mêmes, au devant du Seigneur en disant : « Me voici, je viens ; C’est de moi qu’il est écrit en tête du livre ; J’ai voulu accomplir ta volonté, ô mon Dieu, Et ta loi est au milieu de mon cœur. » Voilà pourquoi nous accordons toute son importance à ce que les autres négligent. Et voilà pourquoi nous mettons tant d’énergie à chercher la Vérité. Voilà pourquoi nous aimons tant l’Orthodoxie. Je voudrais simplement dire ceci : Pour nous qui ne sommes pas nés Orthodoxes, l’Orthodoxie n’est pas une étiquette raciale, ethnique, la culture d’un groupe, une tradition familiale, nationale ou toute cette sorte de choses plus qu'estimables par ailleurs... Non ! L’Orthodoxie est une authentique, nécessaire et vitale réponse à notre quête spirituelle remplie de tribulations voire d’errances pour certains. Nous ne sommes pas venus pour faire de la diplomatie et nous réconcilier avec nos ennemis de jadis et naguère ou pour faire notre devoir de chrétiens charitables, tolérants ou diplomates comme l’on voudra, parce que dans le passé nos pères n'auraient guère fait preuve de charité chrétienne envers leurs frères... Nous sommes venus à l’Orthodoxie seulement – excusez du peu ! - pour venir à la rencontre de Dieu en Personne (sic) afin qu’Il vive en nous à chaque instant de notre vie de tous les jours et nous habite au point que nulle philosophie, morale, idéologie ou système conceptuel ne se substitue à ce que seul l’Esprit Saint, peu enclin à un quelconque conformisme, peut nous inciter à penser, dire, et faire quand nous y sommes disposés par les médecines transmises fidèlement par la Tradition et par notre faiblesse bénie qui nous procure l’humilité pour que la grâce fasse le reste.


Oтец Илиа avait une fille, brune aux yeux bleu profond, dont la grâce égalait la beauté. J’ai conservé dans ma mémoire une merveilleuse image d’elle bien que je l’aie à peine connue : un soir que je poussais la porte de la maison de Batioushka, elle apparut, et le sourire aux lèvres, un port de tête princier, elle esquissa quelques pas de danse d’une grâce infinie pour disparaître presque aussitôt… Tania était sortie à cette époque, pour le plus grand bonheur de sa famille, de l’hôpital où elle avait du être internée après un séjour éprouvant en Israël. J'ai connu, en tant que père quelque chose de semblable qui nous rapprochait Père Elie et moi. Hélas ce bonheur fut de courte durée mais j’aime à penser que malgré les terribles et tragiques circonstances de sa disparition au retour en Russie, elle est partie un peu comme elle s’était envolée après que je l’ai entraperçue : avec la même grâce. Gosha m’a envoyé de belles photos qu’il a faites, parmi lesquelles cette émouvante photo de sa tombe près de celle de son père. Puisse le Seigneur infiniment miséricordieux avoir enfin accordé le repos aux âmes de ces deux réels martyrs !


Pannychide sur les tombes de Oтец Илиа et de sa fille

(photos de Гоша Острецов)









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