Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 29 novembre 2022

Précisions sur LES BÉATITUDES par St Maxime Le Confesseur


 "Il y a dans les monde beaucoup de pauvres en esprit, mais non comme il faudrait. Il y a beaucoup d'affligés mais pas parce qu'ils n'ont plus d'argent ou qu'ils ont perdu leurs enfants. Il y a beaucoup de doux mais pour s'adonner aux passions impures. Il y a beaucoup d'affamés et d'assoiffés mais pour prendre ce qu'ont les autres et profiter injustement.Il y a beaucoup de compatissants mais pour satisfaire le corps et les choses du corps. Il y a beaucoup de cœurs purs mais par vanité. Il y a beaucoup de pacifiques mais parce qu'ils soumettent l'esprit à la chair. Il y a beaucoup de persécutés mais parce qu'ils se livrent au désordre. Beaucoup enfin sont outragés mais par les péchés infâmes. Seuls sont bienheureux ceux qui font et endurent tout cela pour le Christ. Pourquoi ? Parce que le Royaume des Cieux est à eux, qu'ils verront Dieu, etc.(Jean 14,11). Ce n'est donc pas parce qu'il font et endurent tout cela qu'ils sont bienheureux — car ceux dont parlions le font aussi — mais parce qu'ils le font et l'endurent pour le Christ." (46)

En tout ce que nous faisons, comme il a été souvent dit, Dieu recherche quel est notre but : si nous agissons pour Lui ou quelque chose d'autre. Si donc nous voulons faire le bien, ayons pour but, non de plaire aux hommes, mais d'aller à Dieu. Ainsi, les yeux toujours tournés vers Lui, faisons tout pour Lui, afin que, endurant la peine, nous ne perdions pas la récompense. (48)

Saint Maxime le Confesseur 

Centurie III sur l'Amour 


 


Précisions sur LES BÉATITUDES par St Maxime Le Confesseur


 "Il y a dans les monde beaucoup de pauvres en esprit, mais non comme il faudrait. Il y a beaucoup d'affligés mais pas parce qu'ils n'ont plus d'argent ou qu'ils ont perdu leurs enfants. Il y a beaucoup de doux mais pour s'adonner aux passions impures. Il y a beaucoup d'affamés et d'assoiffés mais pour prendre ce qu'ont les autres et profiter injustement.Il y a beaucoup de compatissants mais pour satisfaire le corps et les choses du corps. Il y a beaucoup de cœurs purs mais par vanité. Il y a beaucoup de pacifiques mais parce qu'ils soumettent l'esprit à la chair. Il y a beaucoup de persécutés mais parce qu'ils se livrent au désordre. Beaucoup enfin sont outragés mais par les péchés infâmes. Seuls sont bienheureux ceux qui font et endurent tout cela pour le Christ. Pourquoi ? Parce que le Royaume des Cieux est à eux, qu'ils verront Dieu, etc.(Jean 14,11). Ce n'est donc pas parce qu'il font et endurent tout cela qu'ils sont bienheureux — car ceux dont parlions le font aussi — mais parce qu'ils le font et l'endurent pour le Christ." (46)

En tout ce que nous faisons, comme il a été souvent dit, Dieu recherche quel est notre but : si nous agissons pour Lui ou quelque chose d'autre. Si donc nous voulons faire le bien, ayons pour but, non de plaire aux hommes, mais d'aller à Dieu. Ainsi, les yeux toujours tournés vers Lui, faisons tout pour Lui, afin que, endurant la peine, nous ne perdions pas la récompense. (48)

Saint Maxime le Confesseur 

Centurie III sur l'Amour 


 


dimanche 27 novembre 2022

UN PEUPLE NÉ CHRÉTIEN, LES ROUMAINS

"C’est pour cela qu’aujourd’hui l’Église Orthodoxe Roumaine est l’une des plus vivantes de toute l’Orthodoxie…"



Aperçu général sur l'histoire de l’Église Roumaine
 (extrait de La Déification de l’homme d’après la pensée du Père Dumitru Staniloaë)
 par Mgr JOACHIM GIOSANU




Extrait 
 "Après la descente du Saint Esprit et la fondation de l’Église chrétienne, les apôtres du Christ commencèrent, et leurs disciples continuèrent, l'œuvre de propagation de la lumière de l’Évangile (Mt 28,19). Selon certains témoignages historiques — parmi lesquels une relation due au premier historien ecclésiastique, Eusèbe de Césarée en Palestine (†340) — de même que selon la tradition locale, sur le territoire de la Dobroudja actuelle, qui à l'époque relevait de la province romaine de Mésie, prêcha l'un des apôtres du Christ, à savoir Saint André. À la même période, Saint Paul et quelques-uns de ses disciples déployèrent leur activité dans la péninsule des Balkans (Rm 15,19; Tt 3,12; II Tm 4,10). À partir de la Dobroudja et de ses territoires sud-danubiens voisins, l'en- seignement chrétien a pu être sporadiquement diffusé aussi dans la plus grande partie du territoire carpato-danubien. 

 Suite à la conquête de la Dacie de Décébal, en 106, par l'armée romaine de Trajan, la plus grande partie du territoire de l'ancien État dace fut transformée en province romaine. Selon l'historien de l'époque Eutrope, des troupes importantes, ainsi qu'un nombre considérable de colons „ex toto orbe romano” furent amenés dans la nouvelle province, surtout des provinces romaines sud-danubiennes et du Proche Orient, c'est-à-dire des territoires romanisés et convertis au christianisme depuis quelque temps déjà. La colonisation devait contribuer au renforcement de la domination romaine dans la terre nouvellement conquise. En effet, le caractère organisé et massif de la colonisation fit que la population dace autochtone subit puissamment l'influence romaine. En relativement peu de temps, les daces se romanisèrent en s'appropriant la culture, les us et les coutumes, certaines croyances religieuses et la langue des conqué- rants. Durant la domination romaine en Dacie (106-271), la religion chrétienne gagna de nouveaux adeptes grâce au contact direct de la population autochtone avec les porteurs de la nouvelle croyance: colons, militaires, marchands, dont un bon nombre était venu du sud du Danube ou du Proche-Orient où avaient prêché les apôtres Paul, Pierre ou d'autres encore, ainsi que leurs disciples. Chez les Roumains, on ne saurait donc parler d'une christianisation du peuple à telle ou telle date, d'une conversion en masse, sur l'ordre des dirigeants politiques, ou bien consécutive à l'activité de quelques missionnaires officiels, comme il en fut chez certains autres peuples: le peuple roumain est né chrétien. 

 Après l'évacuation de l'administration et des légions romaines de Dacie (271-275), des conditions favorables pour la diffusion du christianisme dans l'espace carpato-danubien furent créées. Le fait que la partie méridionale de la Roumanie actuelle connut de nouveau la domination de l'Empire Romain y contribua lui aussi. En effet, les liaisons permanentes entre les habitants parlant la même langue sur les deux rives du Danube participèrent amplement à la diffusion de l'enseignement chrétien. Cette assertion est confirmée par les nombreuses pièces d'archéologie paléo- chrétienne découvertes jusqu'à présent dans les territoires ayant appar- tenu à l'ancienne province de la Dacie Trajane.


 Un puissant argument en faveur de l'ancienneté du christianisme chez les Roumains nous est fourni par les nombreux mots à sens religieux appartenant au fond lexical essentiel de la langue roumaine et d'origine latine (Dumnezeu # Dieu (Dominus Deus), creştin# chrétien, biserică # église (cf. franç. basilique), roagăciune # prière (cf. franç. rogations), sărbătoare # fête, păresimi # quadragésime, duminica # dimanche, Crăciun # Noël (cf. franç. crèche), altar # autel, Rusalii # Pentecôte, cruce # croix, a boteza # baptiser, a cumineca # communier, păcat # péché, preot # prêtre, etc.). Ainsi, par exemple, quatre-vingt-dix pour cent des mots de Notre Père sont d'origine latine, ce qui signifie que cette prière était déjà connue dès l'époque de la domination romaine en Dacie. Il en est de même du Symbole de Nicée-Constantinople. On peut donc conclure que le processus de romanisation était indissolublement lié à celui de christianisation de la population autochtone et des colons romains. De nombreux martyrs et quelques figures de prestige universel (Saint Jean Cassien, env. 360-435 et Denys le Petit, env. 460-545) té- moignent de la présence sur ces territoires d'une forte tradition chrétienne. 

 Il nous faut également retenir le fait que l’Église protoroumaine — avec ses éparchies — ne s’est jamais trouvée sous la juridiction de Rome, à l'encontre de ce qu'ont affirmé, et affirment encore à tort aujourd'hui, certains historiens. Comme on le sait, au cours des trois premiers siècles, chaque Église locale avait son propre évêque, était pleinement „autocéphale”, ne relevant d’aucun autre hiérarque. Tel fut le cas, par exemple, de Tomis (Constantsa). La nouvelle organisation administrative du territoire dans l’Empire Romain sous Dioclétien (297) entraîna des conséquences pour l’organisation de l’Église. L’Empire fut alors divisé en quatre préfectures (Orient, Illyricum, Italia, Gallia), placées sous l’autorité des préfets, chaque préfecture étant divisée en diocèses, 12 au total, à la tête desquels se trouvaient des vicaires (ou exarques), et chaque diocèse était subdivisé en provinces (ou éparchies) au nombre de 101. L’empereur Constantin le Grand inaugura, en l’an 330, la nouvelle capitale appelée, selon son propre nom, Constantinople. À cette occasion, le nombre des diocèses passa à 14 et celui des provinces à 117. L’Empire Romain, dirigé parfois par deux empereurs, dont l’un siégeait en Occident (à Rome) et l’autre en Orient (à Constantinople ou Sirmium), était cependant considéré comme un État unitaire. Ce n’est qu’en 395, après la mort de Théodose le Grand, que l’Empire fut effectivement partagé en Empire d’Orient, ayant pour capitale Constantinople, d'où devait se développer l’Empire Byzantin, et en Empire d’Occident, la capitale étant Rome ou Ravenne, et qui sera conquis en 476 par les Hérules. De la sorte, les provinces dites de la „romanité danubienne” entrèrent dans la composition de l’Empire d’Orient. Cette division administrative et territoriale de l’État ne manqua pas d’influencer l’organisation ecclésiastique. En effet, les Églises locales s'orientèrent, sous ce rapport, d’après l’organisation politique. Les évêques des provinces se groupèrent autour de l’évêque se trouvant dans la capitale du diocèse, et qui devint, de cette façon, métropolite.

 Une fois créée la nouvelle capitale, Constantinople, il fallut que le dirigeant ecclésiastique de l’endroit reçût lui aussi un titre correspondant. C’est pourquoi, par le troisième canon du Concile œcuménique de 381, on accorda à l’évêque de Constantinople le primat d’honneur dans l’Orient. Une bonne partie des provinces de l’Empire d’Orient entra ainsi sous la juridiction du titulaire du siège de Constantinople. Un décret de l’em- pereur Théodose II (421) établit par écrit le fait que toutes les provinces de la préfecture d’Illyricum (faisant partie de l’Empire d’Orient) passaient sous la dépendance de Constantinople, ce qui sera confirmé par le Code Théodosien de l’an 438. 

 Le quatrième Concile œcuménique reconnut officiellement la dignité de patriarche dans l’Église et établit en même temps l’ordre canonique. Par le canon 28 du même concile, le siège de Constantinople obtenait la juridiction sur le Pont, l’Asie, la Thrace et „les provinces danubiennes”. C’est ainsi que l’Église du peuple roumain fut placée sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople. L’Église roumaine, avec ses fidèles - qui sont pourtant d’origine latine - a toujours été attachée par les liens canoniques, d’organisation et de culte, au Patriarcat de Constantinople, autant avant qu’après 1054, l’année du schisme. C'est ainsi que les Roumains sont restés jusqu’à ce jour, dans le monde entier, le seul peuple d’origine latine mais de rite orthodoxe. Autrement dit, le peuple roumain ne relève de Rome que par son origine et par sa langue, alors que du point de vue de la foi, il a toujours été relié uniquement au sud-est européen, ce qu’on appellera l’Orthodoxie. 

 Vers l’an 600, l’entière organisation ecclésiastique du Bas-Danube s’était écroulée sous la pression des tribus avaro-slaves. L’établissement des Slaves dans la péninsule des Balkans rendit beaucoup plus difficiles les liaisons des Daco-Romains du nord du Danube avec les populations romanisées du sud du fleuve. Cependant, comme le processus de romanisation et de christianisation était achevé, les paléo-Roumains ont pu assimiler d’autres groupes de peuples avec lesquels ils ont dû coexister. Ils réussirent également à imposer aux peuples migrateurs arrivés dans leurs parages la foi chrétienne - en tant que forme supé- rieure de manifestation spirituelle - en en faisant un facteur de culture et de civilisation. Les Slaves ont en revanche pu imposer leur langue dans le culte de l’Église roumaine et il en fut ainsi du Xe au XVIIe siècle. 

 Les informations concernant la vie ecclésiale des proto-Roumains après le VIIe siècle sont plutôt lacunaires, mais plusieurs découvertes archéologiques attestent une intense vie chrétienne. Il n’est pas dépourvu d’intérêt de mentionner le fait que l’Église Orthodoxe du territoire carpato-danubien, à partir notamment du XIVe siècle, devient l’une des plus importantes Églises des Balkans. Pendant la première moitié du XIVe siècle on assiste au processus d’unification étatique des formations politiques existant dans ces territoires. Ainsi apparaissent à l’est des Carpates la Moldavie, au sud la Valachie et au nord-ouest la Transylvanie.

 Peu de temps après, les princes régnants de Valachie et de Moldavie demandèrent au Patriarcat œcuménique de Constantinople la reconnais- sance officielle ou canonique des deux sièges métropolitains roumains qui allaient en dépendre. En 1359, le Patriarcat reconnut officiellement la Métropole de Valachie, dont le siège était à Arges, et son titulaire, Hyacinthe, jusque-là métropolite à Vicina. En 1517, le siège métropolitain fut trans- féré à T=rgoviste, puis en 1688 à Bucarest, où il se trouve encore à pré- sent. En Moldavie, la reconnaissance canonique de la Métropole — avec siège à Suceava — se heurta à des difficultés soulevées par le Patriarcat de Constantinople qui voulait y imposer un hiérarque grec, alors que le pays voulait un roumain. C’est seulement en 1401 que Iosif Musat fut reconnu métropolite pour toute la Moldavie. 

 À partir de là, pour les Églises indépendantes des deux pays roumains, commence une période fructueuse à tous les points de vue. Des métropolites-théologiens comme Maxime Brancovici (1505-1508), Macaire (1512-1521), Eftimie (1594-1602), Antim Ivireanul (1708-1716), etc. en Valachie, et Théoctiste Ier (1453-1477), Grigorie Rosca (1546- 1551), Gheorghe Movila (1588-1591 et 1595-1605), Atanasie Crimca (1608-1617 et 1619-1629), Varlaam (1632-1653), Dosoftei (1671-1674), sous le pastorat desquels „les forêts des Carpates fourmillaient d'ermites” en Moldavie, pour n'en citer que quelques-uns, ont développé une intense activité théologique et ecclésiastique de résonance exceptionnelle. 

 Quant à la Transylvanie, on dispose de témoignages sûrs concernant l’existence d’évêques ou métropolites orthodoxes roumains depuis le dernier quart du XIVe siècle, bien que cette province soit tombée sous la domination des Hongrois ou des Turcs; le siège métropolitain se trouvait à Alba-Iulia. C’est là qu'exercèrent leur ministère les métropolites Ghenadie Ier (1579-1585), protecteur du diacre-typographe Coresi de Brasov, Ioan de Prislop (1585-1605), Ilie Iorest (1640-1643), Simion Stefan (1643-1656) et Sava Brancovici (1656-1680). 

 Lorsque la Transylvanie (principauté „autonome” sous suzeraineté ottomane de 1541 à 1688) passa sous la domination des Habsbourg (1688-1918), une partie infime du clergé et des fidèles roumains cédèrent aux pressions et aux promesses trompeuses et acceptèrent „l’union” avec l’Église de Rome (1698-1701). On parvint de la sorte à une scission dans l’Église roumaine, bien que purement formelle car à part la reconnais- sance du primat papal, la doctrine en son intégralité, le culte et l’organi- sation de la nouvelle Église uniate restèrent les mêmes qu’auparavant. L’Orthodoxie ancestrale menacée trouva pour sa défense une série de moines, de prêtres et de fidèles, parmi lesquels le hiéromoine Visarion Saraï (1744) qui finit ses jours dans la prison de Kufstein en Autriche; le hiéromoine Sofroni de Cioara, chef d’une révolte paysanne des années 1759-1761 ; le paysan Nicolae Oprea de Saliste (département de Sibiu), qui se rendit trois fois à Vienne pour y porter les plaintes au sujet des roumains orthodoxes morts à Kufstein; les prêtres Moïse M\cinic et Ioan de Gales disparus eux aussi dans cette prison ; le hiéromoine Nicodim, l’archiprêtre Nicolae Pop et le prêtre Ioan d’Aciliu qui allèrent à Saint- Petersbourg demander à l’impératrice Elisabeth Petrovna la protection de la Russie pour les orthodoxes roumains persécutés pour leur foi. La plupart d’entre eux ont été canonisés par le Synode roumain en 1955. En 1701, la Cour de Vienne supprima l’ancien siège métropolitain tran- sylvain d’Alba-Iulia. À sa place fut créé un évêché uniate dépendant de l’archevêque magyar catholique d’Esztergom. Ce n’est qu'en 1810 que les roumains obtinrent le droit de se choisir un évêque d’origine roumaine, ce qui fut fait en la personne de Vasile Moga (1811-1845), qui établit son siège à Sibiu, où il se trouve encore à ce jour. 

 Outre tous ces hiérarques que nous venons de mentionner, d’autres ecclésiastiques (prêtres et moines) ont joué un rôle important dans la vie spirituelle, culturelle et sociale du peuple roumain. On connaît des écoles organisées par eux sur tout le territoire roumain. Les monastères ont eux aussi joué un rôle important dans la culture roumaine. C’est toujours auprès des monastères, dans lesquels existait une vie hésychaste im- portante, que prirent naissance les premières écoles théologiques. 

 L’Église Orthodoxe Roumaine a, tout au long du Moyen +ge, soutenu d’autres Églises chrétiennes, surtout celles tombées sous la domination ottomane. Elle leur vint en aide par l’impression de livres dans les langues grecque, arabe et géorgienne, et spécialement par les nombreux secours matériels accordés aux églises, aux écoles et aux établissements d’assistance sociale des Balkans et du Proche-Orient. À partir de la se- conde moitié du XVIe siècle, les documents de l’époque nous fournissent des informations de valeur sur les contributions versées par la Valachie et la Moldavie, ainsi que par l’Église roumaine, afin de soutenir les vingt grands monastères et une multitude d’ermitages du mont Athos. De nou- velles églises furent élevées avec l’aide roumaine, complétée encore par des donations en argent, en manuscrits, livres, icônes, vêtements sacer- dotaux et objets cultuels, dont un bon nombre se trouve encore dans les bibliothèques et les musées de l’Athos.

 Les Pays Roumains ont également soutenu quelques établissements ecclésiastiques de Serbie, Bulgarie et Grèce qui étaient sous domination turque. Les aides et les dons roumains jouèrent un rôle positif dans l’histoire, car en protégeant les Églises nationales des pays qui subissaient la domination politique étrangère, ils offraient un appui à la lutte même que ces peuples menaient pour la culture et l’indépendance nationales. 

 Au cours du XIXe siècle une pléiade d’évêques et d’autres person- nalités ecclésiastiques inscrivirent leurs noms au rang des grands érudits du peuple roumain: Chesarie de Buzău (évêque entre 1825-1846), Filotei de Buzău (évêque entre 1850-1859), Saint Calinic de Cernica (évêque de Râmnic 1850-1868), Melchisedec Stefanescu (évêque de Roman 1864- 1879) ont marqué la vie hésychaste et théologique de l’Église roumaine. L’Église orthodoxe de Transylvanie eut à sa tête à cette époque le grand hiérarque Andrei Shaguna (1864-1873). Il réussit à restaurer en 1864 l’ancienne métropole de Transylvanie, dont le siège sera désormais à Sibiu. Il organisa la nouvelle métropole sur la base du fameux Statut organique, qui allait guider l’Église de Transylvanie jusqu’en 1918. Le 25 février 1925 toutes les Églises roumaines des trois provinces se constituèrent en patriarcat, et le métropolite de Valachie Miron Cristea devint le premier patriarche de Roumanie (1925-1939). Parmi les hiérarques de cette période, il faut évoquer le métropolite Nicolae Bălan (1920-1955) qui joua un grand rôle dans l’organisation unitaire de l’Église roumaine, l’œcuménisme chrétien et l’organisation de l’enseignement théologique. C’est lui qui fut le mentor du Père Staniloaë. Ensuite, Irineu Mihălcescu (1939-1947) en Moldavie et les Patriarches Nicodim Munteanu (1939-1948), ainsi que Justinian Marina (1948-1977) sont de grands noms de l’Église Roumaine. Pendant la période sombre du communisme, l’Église Orthodoxe Roumaine fut arrêtée dans son déve- loppement. Mais, grâce à certains grands théologiens, prêtres, fidèles, connus ou inconnus, moines et moniales de tous les monastères roumains qui subirent les persécutions, malgré toutes les difficultés, la lumière de la spiritualité s’est maintenue allumée. C’est pour cela qu’aujourd’hui l’Église Orthodoxe Roumaine est l’une des plus vivantes de toute l’Orthodoxie.

 Ainsi s'explique que l’Église du peuple roumain a vu se constituer tout au long de son histoire bimillénaire une tradition et une spiritualité très riches. De nombreuses personnalités, notamment religieuses, ont contribué à la sauvegarde de la foi orthodoxe à chaque époque de l'histoire et leurs noms sont inscrits, non seulement dans le livre d'or de leur peuple, mais aussi dans ceux d'autres nations. Dès le début de l'histoire de la Roumanie jusqu'à nos jours, des théologiens, clercs ou laïcs, appartenant à un peuple né chrétien, ont marqué et marquent encore la théologie universelle. ."

UN PEUPLE NÉ CHRÉTIEN, LES ROUMAINS

"C’est pour cela qu’aujourd’hui l’Église Orthodoxe Roumaine est l’une des plus vivantes de toute l’Orthodoxie…"



Aperçu général sur l'histoire de l’Église Roumaine
 (extrait de La Déification de l’homme d’après la pensée du Père Dumitru Staniloaë)
 par Mgr JOACHIM GIOSANU




Extrait 
 "Après la descente du Saint Esprit et la fondation de l’Église chrétienne, les apôtres du Christ commencèrent, et leurs disciples continuèrent, l'œuvre de propagation de la lumière de l’Évangile (Mt 28,19). Selon certains témoignages historiques — parmi lesquels une relation due au premier historien ecclésiastique, Eusèbe de Césarée en Palestine (†340) — de même que selon la tradition locale, sur le territoire de la Dobroudja actuelle, qui à l'époque relevait de la province romaine de Mésie, prêcha l'un des apôtres du Christ, à savoir Saint André. À la même période, Saint Paul et quelques-uns de ses disciples déployèrent leur activité dans la péninsule des Balkans (Rm 15,19; Tt 3,12; II Tm 4,10). À partir de la Dobroudja et de ses territoires sud-danubiens voisins, l'en- seignement chrétien a pu être sporadiquement diffusé aussi dans la plus grande partie du territoire carpato-danubien. 

 Suite à la conquête de la Dacie de Décébal, en 106, par l'armée romaine de Trajan, la plus grande partie du territoire de l'ancien État dace fut transformée en province romaine. Selon l'historien de l'époque Eutrope, des troupes importantes, ainsi qu'un nombre considérable de colons „ex toto orbe romano” furent amenés dans la nouvelle province, surtout des provinces romaines sud-danubiennes et du Proche Orient, c'est-à-dire des territoires romanisés et convertis au christianisme depuis quelque temps déjà. La colonisation devait contribuer au renforcement de la domination romaine dans la terre nouvellement conquise. En effet, le caractère organisé et massif de la colonisation fit que la population dace autochtone subit puissamment l'influence romaine. En relativement peu de temps, les daces se romanisèrent en s'appropriant la culture, les us et les coutumes, certaines croyances religieuses et la langue des conqué- rants. Durant la domination romaine en Dacie (106-271), la religion chrétienne gagna de nouveaux adeptes grâce au contact direct de la population autochtone avec les porteurs de la nouvelle croyance: colons, militaires, marchands, dont un bon nombre était venu du sud du Danube ou du Proche-Orient où avaient prêché les apôtres Paul, Pierre ou d'autres encore, ainsi que leurs disciples. Chez les Roumains, on ne saurait donc parler d'une christianisation du peuple à telle ou telle date, d'une conversion en masse, sur l'ordre des dirigeants politiques, ou bien consécutive à l'activité de quelques missionnaires officiels, comme il en fut chez certains autres peuples: le peuple roumain est né chrétien. 

 Après l'évacuation de l'administration et des légions romaines de Dacie (271-275), des conditions favorables pour la diffusion du christianisme dans l'espace carpato-danubien furent créées. Le fait que la partie méridionale de la Roumanie actuelle connut de nouveau la domination de l'Empire Romain y contribua lui aussi. En effet, les liaisons permanentes entre les habitants parlant la même langue sur les deux rives du Danube participèrent amplement à la diffusion de l'enseignement chrétien. Cette assertion est confirmée par les nombreuses pièces d'archéologie paléo- chrétienne découvertes jusqu'à présent dans les territoires ayant appar- tenu à l'ancienne province de la Dacie Trajane.


 Un puissant argument en faveur de l'ancienneté du christianisme chez les Roumains nous est fourni par les nombreux mots à sens religieux appartenant au fond lexical essentiel de la langue roumaine et d'origine latine (Dumnezeu # Dieu (Dominus Deus), creştin# chrétien, biserică # église (cf. franç. basilique), roagăciune # prière (cf. franç. rogations), sărbătoare # fête, păresimi # quadragésime, duminica # dimanche, Crăciun # Noël (cf. franç. crèche), altar # autel, Rusalii # Pentecôte, cruce # croix, a boteza # baptiser, a cumineca # communier, păcat # péché, preot # prêtre, etc.). Ainsi, par exemple, quatre-vingt-dix pour cent des mots de Notre Père sont d'origine latine, ce qui signifie que cette prière était déjà connue dès l'époque de la domination romaine en Dacie. Il en est de même du Symbole de Nicée-Constantinople. On peut donc conclure que le processus de romanisation était indissolublement lié à celui de christianisation de la population autochtone et des colons romains. De nombreux martyrs et quelques figures de prestige universel (Saint Jean Cassien, env. 360-435 et Denys le Petit, env. 460-545) té- moignent de la présence sur ces territoires d'une forte tradition chrétienne. 

 Il nous faut également retenir le fait que l’Église protoroumaine — avec ses éparchies — ne s’est jamais trouvée sous la juridiction de Rome, à l'encontre de ce qu'ont affirmé, et affirment encore à tort aujourd'hui, certains historiens. Comme on le sait, au cours des trois premiers siècles, chaque Église locale avait son propre évêque, était pleinement „autocéphale”, ne relevant d’aucun autre hiérarque. Tel fut le cas, par exemple, de Tomis (Constantsa). La nouvelle organisation administrative du territoire dans l’Empire Romain sous Dioclétien (297) entraîna des conséquences pour l’organisation de l’Église. L’Empire fut alors divisé en quatre préfectures (Orient, Illyricum, Italia, Gallia), placées sous l’autorité des préfets, chaque préfecture étant divisée en diocèses, 12 au total, à la tête desquels se trouvaient des vicaires (ou exarques), et chaque diocèse était subdivisé en provinces (ou éparchies) au nombre de 101. L’empereur Constantin le Grand inaugura, en l’an 330, la nouvelle capitale appelée, selon son propre nom, Constantinople. À cette occasion, le nombre des diocèses passa à 14 et celui des provinces à 117. L’Empire Romain, dirigé parfois par deux empereurs, dont l’un siégeait en Occident (à Rome) et l’autre en Orient (à Constantinople ou Sirmium), était cependant considéré comme un État unitaire. Ce n’est qu’en 395, après la mort de Théodose le Grand, que l’Empire fut effectivement partagé en Empire d’Orient, ayant pour capitale Constantinople, d'où devait se développer l’Empire Byzantin, et en Empire d’Occident, la capitale étant Rome ou Ravenne, et qui sera conquis en 476 par les Hérules. De la sorte, les provinces dites de la „romanité danubienne” entrèrent dans la composition de l’Empire d’Orient. Cette division administrative et territoriale de l’État ne manqua pas d’influencer l’organisation ecclésiastique. En effet, les Églises locales s'orientèrent, sous ce rapport, d’après l’organisation politique. Les évêques des provinces se groupèrent autour de l’évêque se trouvant dans la capitale du diocèse, et qui devint, de cette façon, métropolite.

 Une fois créée la nouvelle capitale, Constantinople, il fallut que le dirigeant ecclésiastique de l’endroit reçût lui aussi un titre correspondant. C’est pourquoi, par le troisième canon du Concile œcuménique de 381, on accorda à l’évêque de Constantinople le primat d’honneur dans l’Orient. Une bonne partie des provinces de l’Empire d’Orient entra ainsi sous la juridiction du titulaire du siège de Constantinople. Un décret de l’em- pereur Théodose II (421) établit par écrit le fait que toutes les provinces de la préfecture d’Illyricum (faisant partie de l’Empire d’Orient) passaient sous la dépendance de Constantinople, ce qui sera confirmé par le Code Théodosien de l’an 438. 

 Le quatrième Concile œcuménique reconnut officiellement la dignité de patriarche dans l’Église et établit en même temps l’ordre canonique. Par le canon 28 du même concile, le siège de Constantinople obtenait la juridiction sur le Pont, l’Asie, la Thrace et „les provinces danubiennes”. C’est ainsi que l’Église du peuple roumain fut placée sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople. L’Église roumaine, avec ses fidèles - qui sont pourtant d’origine latine - a toujours été attachée par les liens canoniques, d’organisation et de culte, au Patriarcat de Constantinople, autant avant qu’après 1054, l’année du schisme. C'est ainsi que les Roumains sont restés jusqu’à ce jour, dans le monde entier, le seul peuple d’origine latine mais de rite orthodoxe. Autrement dit, le peuple roumain ne relève de Rome que par son origine et par sa langue, alors que du point de vue de la foi, il a toujours été relié uniquement au sud-est européen, ce qu’on appellera l’Orthodoxie. 

 Vers l’an 600, l’entière organisation ecclésiastique du Bas-Danube s’était écroulée sous la pression des tribus avaro-slaves. L’établissement des Slaves dans la péninsule des Balkans rendit beaucoup plus difficiles les liaisons des Daco-Romains du nord du Danube avec les populations romanisées du sud du fleuve. Cependant, comme le processus de romanisation et de christianisation était achevé, les paléo-Roumains ont pu assimiler d’autres groupes de peuples avec lesquels ils ont dû coexister. Ils réussirent également à imposer aux peuples migrateurs arrivés dans leurs parages la foi chrétienne - en tant que forme supé- rieure de manifestation spirituelle - en en faisant un facteur de culture et de civilisation. Les Slaves ont en revanche pu imposer leur langue dans le culte de l’Église roumaine et il en fut ainsi du Xe au XVIIe siècle. 

 Les informations concernant la vie ecclésiale des proto-Roumains après le VIIe siècle sont plutôt lacunaires, mais plusieurs découvertes archéologiques attestent une intense vie chrétienne. Il n’est pas dépourvu d’intérêt de mentionner le fait que l’Église Orthodoxe du territoire carpato-danubien, à partir notamment du XIVe siècle, devient l’une des plus importantes Églises des Balkans. Pendant la première moitié du XIVe siècle on assiste au processus d’unification étatique des formations politiques existant dans ces territoires. Ainsi apparaissent à l’est des Carpates la Moldavie, au sud la Valachie et au nord-ouest la Transylvanie.

 Peu de temps après, les princes régnants de Valachie et de Moldavie demandèrent au Patriarcat œcuménique de Constantinople la reconnais- sance officielle ou canonique des deux sièges métropolitains roumains qui allaient en dépendre. En 1359, le Patriarcat reconnut officiellement la Métropole de Valachie, dont le siège était à Arges, et son titulaire, Hyacinthe, jusque-là métropolite à Vicina. En 1517, le siège métropolitain fut trans- féré à T=rgoviste, puis en 1688 à Bucarest, où il se trouve encore à pré- sent. En Moldavie, la reconnaissance canonique de la Métropole — avec siège à Suceava — se heurta à des difficultés soulevées par le Patriarcat de Constantinople qui voulait y imposer un hiérarque grec, alors que le pays voulait un roumain. C’est seulement en 1401 que Iosif Musat fut reconnu métropolite pour toute la Moldavie. 

 À partir de là, pour les Églises indépendantes des deux pays roumains, commence une période fructueuse à tous les points de vue. Des métropolites-théologiens comme Maxime Brancovici (1505-1508), Macaire (1512-1521), Eftimie (1594-1602), Antim Ivireanul (1708-1716), etc. en Valachie, et Théoctiste Ier (1453-1477), Grigorie Rosca (1546- 1551), Gheorghe Movila (1588-1591 et 1595-1605), Atanasie Crimca (1608-1617 et 1619-1629), Varlaam (1632-1653), Dosoftei (1671-1674), sous le pastorat desquels „les forêts des Carpates fourmillaient d'ermites” en Moldavie, pour n'en citer que quelques-uns, ont développé une intense activité théologique et ecclésiastique de résonance exceptionnelle. 

 Quant à la Transylvanie, on dispose de témoignages sûrs concernant l’existence d’évêques ou métropolites orthodoxes roumains depuis le dernier quart du XIVe siècle, bien que cette province soit tombée sous la domination des Hongrois ou des Turcs; le siège métropolitain se trouvait à Alba-Iulia. C’est là qu'exercèrent leur ministère les métropolites Ghenadie Ier (1579-1585), protecteur du diacre-typographe Coresi de Brasov, Ioan de Prislop (1585-1605), Ilie Iorest (1640-1643), Simion Stefan (1643-1656) et Sava Brancovici (1656-1680). 

 Lorsque la Transylvanie (principauté „autonome” sous suzeraineté ottomane de 1541 à 1688) passa sous la domination des Habsbourg (1688-1918), une partie infime du clergé et des fidèles roumains cédèrent aux pressions et aux promesses trompeuses et acceptèrent „l’union” avec l’Église de Rome (1698-1701). On parvint de la sorte à une scission dans l’Église roumaine, bien que purement formelle car à part la reconnais- sance du primat papal, la doctrine en son intégralité, le culte et l’organi- sation de la nouvelle Église uniate restèrent les mêmes qu’auparavant. L’Orthodoxie ancestrale menacée trouva pour sa défense une série de moines, de prêtres et de fidèles, parmi lesquels le hiéromoine Visarion Saraï (1744) qui finit ses jours dans la prison de Kufstein en Autriche; le hiéromoine Sofroni de Cioara, chef d’une révolte paysanne des années 1759-1761 ; le paysan Nicolae Oprea de Saliste (département de Sibiu), qui se rendit trois fois à Vienne pour y porter les plaintes au sujet des roumains orthodoxes morts à Kufstein; les prêtres Moïse M\cinic et Ioan de Gales disparus eux aussi dans cette prison ; le hiéromoine Nicodim, l’archiprêtre Nicolae Pop et le prêtre Ioan d’Aciliu qui allèrent à Saint- Petersbourg demander à l’impératrice Elisabeth Petrovna la protection de la Russie pour les orthodoxes roumains persécutés pour leur foi. La plupart d’entre eux ont été canonisés par le Synode roumain en 1955. En 1701, la Cour de Vienne supprima l’ancien siège métropolitain tran- sylvain d’Alba-Iulia. À sa place fut créé un évêché uniate dépendant de l’archevêque magyar catholique d’Esztergom. Ce n’est qu'en 1810 que les roumains obtinrent le droit de se choisir un évêque d’origine roumaine, ce qui fut fait en la personne de Vasile Moga (1811-1845), qui établit son siège à Sibiu, où il se trouve encore à ce jour. 

 Outre tous ces hiérarques que nous venons de mentionner, d’autres ecclésiastiques (prêtres et moines) ont joué un rôle important dans la vie spirituelle, culturelle et sociale du peuple roumain. On connaît des écoles organisées par eux sur tout le territoire roumain. Les monastères ont eux aussi joué un rôle important dans la culture roumaine. C’est toujours auprès des monastères, dans lesquels existait une vie hésychaste im- portante, que prirent naissance les premières écoles théologiques. 

 L’Église Orthodoxe Roumaine a, tout au long du Moyen +ge, soutenu d’autres Églises chrétiennes, surtout celles tombées sous la domination ottomane. Elle leur vint en aide par l’impression de livres dans les langues grecque, arabe et géorgienne, et spécialement par les nombreux secours matériels accordés aux églises, aux écoles et aux établissements d’assistance sociale des Balkans et du Proche-Orient. À partir de la se- conde moitié du XVIe siècle, les documents de l’époque nous fournissent des informations de valeur sur les contributions versées par la Valachie et la Moldavie, ainsi que par l’Église roumaine, afin de soutenir les vingt grands monastères et une multitude d’ermitages du mont Athos. De nou- velles églises furent élevées avec l’aide roumaine, complétée encore par des donations en argent, en manuscrits, livres, icônes, vêtements sacer- dotaux et objets cultuels, dont un bon nombre se trouve encore dans les bibliothèques et les musées de l’Athos.

 Les Pays Roumains ont également soutenu quelques établissements ecclésiastiques de Serbie, Bulgarie et Grèce qui étaient sous domination turque. Les aides et les dons roumains jouèrent un rôle positif dans l’histoire, car en protégeant les Églises nationales des pays qui subissaient la domination politique étrangère, ils offraient un appui à la lutte même que ces peuples menaient pour la culture et l’indépendance nationales. 

 Au cours du XIXe siècle une pléiade d’évêques et d’autres person- nalités ecclésiastiques inscrivirent leurs noms au rang des grands érudits du peuple roumain: Chesarie de Buzău (évêque entre 1825-1846), Filotei de Buzău (évêque entre 1850-1859), Saint Calinic de Cernica (évêque de Râmnic 1850-1868), Melchisedec Stefanescu (évêque de Roman 1864- 1879) ont marqué la vie hésychaste et théologique de l’Église roumaine. L’Église orthodoxe de Transylvanie eut à sa tête à cette époque le grand hiérarque Andrei Shaguna (1864-1873). Il réussit à restaurer en 1864 l’ancienne métropole de Transylvanie, dont le siège sera désormais à Sibiu. Il organisa la nouvelle métropole sur la base du fameux Statut organique, qui allait guider l’Église de Transylvanie jusqu’en 1918. Le 25 février 1925 toutes les Églises roumaines des trois provinces se constituèrent en patriarcat, et le métropolite de Valachie Miron Cristea devint le premier patriarche de Roumanie (1925-1939). Parmi les hiérarques de cette période, il faut évoquer le métropolite Nicolae Bălan (1920-1955) qui joua un grand rôle dans l’organisation unitaire de l’Église roumaine, l’œcuménisme chrétien et l’organisation de l’enseignement théologique. C’est lui qui fut le mentor du Père Staniloaë. Ensuite, Irineu Mihălcescu (1939-1947) en Moldavie et les Patriarches Nicodim Munteanu (1939-1948), ainsi que Justinian Marina (1948-1977) sont de grands noms de l’Église Roumaine. Pendant la période sombre du communisme, l’Église Orthodoxe Roumaine fut arrêtée dans son déve- loppement. Mais, grâce à certains grands théologiens, prêtres, fidèles, connus ou inconnus, moines et moniales de tous les monastères roumains qui subirent les persécutions, malgré toutes les difficultés, la lumière de la spiritualité s’est maintenue allumée. C’est pour cela qu’aujourd’hui l’Église Orthodoxe Roumaine est l’une des plus vivantes de toute l’Orthodoxie.

 Ainsi s'explique que l’Église du peuple roumain a vu se constituer tout au long de son histoire bimillénaire une tradition et une spiritualité très riches. De nombreuses personnalités, notamment religieuses, ont contribué à la sauvegarde de la foi orthodoxe à chaque époque de l'histoire et leurs noms sont inscrits, non seulement dans le livre d'or de leur peuple, mais aussi dans ceux d'autres nations. Dès le début de l'histoire de la Roumanie jusqu'à nos jours, des théologiens, clercs ou laïcs, appartenant à un peuple né chrétien, ont marqué et marquent encore la théologie universelle. ."

vendredi 25 novembre 2022

"Si tu traverses les eaux, je serai avec toi" (Isaïe 43,2)





Parfois le rideau de la pluie est si épais et si dense que le soleil semble avoir été irrémédiablement perdu pour nous… La pluie est si froide, tellement meurtrissante, elle est si forte qu'elle nous paraît impénétrable. Elle est si dure que nous pensons devoir renoncer à tout, tout bonheur, toute liberté, toute lumière, tout réconfort, tout amour.

Ce rideau de pluie est un rideau de fer, un rideau d'acier gris, qui nous sépare radicalement de tout espoir.

Pourtant il arrive inéluctablement un moment où le soleil réapparaît, suffisamment fort pour réduire cette cette grille de métal froid et sombre, qui nous enfermait dans le malheur, en vapeur impalpable et invisible, en vapeur inconsistante, faisant disparaître d'un coup cette désolation qui nous glaçait jusqu'aux os et nous rendant la liberté de notre regard, de nos mouvements, de notre pensée à nouveau sans limites…le soleil règne enfin. Alors à nouveau l'espoir et la vie renaissent et, la tête dans la lumière, nous ne gardons que quelques traces de boue sur nos pieds qui se remettent en mouvement. Nous avançons ainsi, l'espérance et la confiance revenues, la paix retrouvée en nos cœurs. 


"Si tu traverses les eaux, je serai avec toi" (Isaïe 43,2)





Parfois le rideau de la pluie est si épais et si dense que le soleil semble avoir été irrémédiablement perdu pour nous… La pluie est si froide, tellement meurtrissante, elle est si forte qu'elle nous paraît impénétrable. Elle est si dure que nous pensons devoir renoncer à tout, tout bonheur, toute liberté, toute lumière, tout réconfort, tout amour.

Ce rideau de pluie est un rideau de fer, un rideau d'acier gris, qui nous sépare radicalement de tout espoir.

Pourtant il arrive inéluctablement un moment où le soleil réapparaît, suffisamment fort pour réduire cette cette grille de métal froid et sombre, qui nous enfermait dans le malheur, en vapeur impalpable et invisible, en vapeur inconsistante, faisant disparaître d'un coup cette désolation qui nous glaçait jusqu'aux os et nous rendant la liberté de notre regard, de nos mouvements, de notre pensée à nouveau sans limites…le soleil règne enfin. Alors à nouveau l'espoir et la vie renaissent et, la tête dans la lumière, nous ne gardons que quelques traces de boue sur nos pieds qui se remettent en mouvement. Nous avançons ainsi, l'espérance et la confiance revenues, la paix retrouvée en nos cœurs. 


mardi 22 novembre 2022

LE TEMPS DE L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES EST VENU

Dans une récente interview, qui sera bientôt publiée ailleurs, le père Andrew a exprimé son point de vue sur la situation en Ukraine, qui a mis le monde entier et l'ensemble de l'Église orthodoxe en crise. (Source)

 Q : Qu'est-ce qui a provoqué la crise en Ukraine, qui a tellement affecté les relations inter-orthodoxes et conduit à un énorme schisme historique ? 

 R : Tout d'abord, nous devons savoir que depuis la chute de l'URSS en décembre 1991, l'élite américaine (avec tous ses sous-fifres) a eu pour principaux objectifs premièrement la destruction du monde islamique et deuxièmement la destruction de l'Orthodoxie russe. Église, qui est le ciment du monde russophone et le centre numérique de l'Orthodoxie. L'élite américaine a échoué dans la première tâche, bien qu'elle ait semé le chaos et la mort dans tout le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans la deuxième tâche, elle échoue également, bien qu'elle ait de nouveau créé le chaos et la mort, rendant menaçante une guerre nucléaire. C'est le satanisme. Cela ne fait aucun doute. Seul Satan aime le sang et la mort. Cela m'est devenu évident lorsque l'ancien ambassadeur des États-Unis à Kiev, John Herbst, a infiltré le quatrième concile de l'Église orthodoxe russe hors de Russie à San Francisco en 2006. Son commentaire à l'époque à un futur évêque ukrainien schismatique était que, compte tenu de la décision du ROCOR pour l'unité avec Moscou, ils (c'est-à-dire l'establishment américain via la CIA) devraient désormais infiltrer toutes les Églises orthodoxes locales et en particulier l'Église orthodoxe russe de l'intérieur. C'est exactement ce qu'ils ont fait. Ainsi, ils ont créé le scandale de la persécution des fidèles de l'intérieur de l'Église, en utilisant ses agents corrompus à l'intérieur de l'Église. "Remettez les clés de votre église afin que nous puissions la fermer", c'est le chant américain, que ce soit par l'intermédiaire de ses agents en Occident ou de ses agents en Ukraine. Il y a exactement la même tentative d'intimidation des pieux et de manipulation des naïfs partout. Ainsi, la technique a clairement la même origine. En Ukraine, tout prêtre qui perd son église perd également son emploi et éventuellement son logement, une fois que les clés de son église lui ont été volées. Ici, ce n'est pas si mal parce que la plupart des prêtres ne dépendent pas de l'église pour leur revenu ou leur maison. Cependant, le troupeau sera encore dispersé, le travail de décennies de construction de l'Église détruit et le peuple scandalisé par la persécution venant d'en haut. C'est ainsi que les gens, les "petits" de l'Évangile, perdent la foi. Dans notre propre cas, nous avons été sauvés par l'amitié personnelle entre le patriarche Kyrill et le patriarche Daniel, nous avons donc pu rester libres et ouverts, ce que les gens reconnaissent et affluent vers nous, malgré la jalousie et les calomnies des autres. Les gens refusent d'être intimidés par la CIA. Contrairement à la redoutable police secrète de l'Ukraine totalitaire, les « autorités » hésitent à kidnapper et à torturer ici. En Ukraine, la CIA a jusqu'à présent réussi à fermer 2 000 églises de l'Église orthodoxe ukrainienne sur 12 000, mais des milliers d'autres le seront dans les mois à venir. Le Métropolite Onuphre est un confesseur héroïque et peut encore être martyrisé par les Américains par l'intermédiaire de leurs mandataires. Nous sommes avec lui à 100%. Nous n'avons pas peur d'eux ! Nous avons déjà vu leur espèce et les avons vus auparavant. 

 Q : Quand la guerre en Ukraine a-t-elle commencé ?

 R : En 2014, le centenaire de la Première Guerre mondiale. Comme je l'ai déjà écrit à maintes reprises, il s'agit d'un processus générationnel : 1914, 1939 (la Seconde Guerre), 1964 (l'effondrement moral, entraînant 100 millions d'avortements, l'éclatement massif des familles et la perversion ouverte sans repentir), 1989 (la chute du mur de Berlin, suivi de la première invasion de l'Irak et de l'effondrement soviétique) et 2014. C'était la première année de la troisième guerre mondiale, dont le covid n'était qu'une phase qui a tué près de sept millions de personnes, une guerre qui devrait durer dix années en tout. C'est aussi longtemps que la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale additionnées. Ainsi, nous avons vu une crise mondiale tous les vingt-cinq ans. Q : Vous avez récemment aidé un prêtre réfugié ukrainien à essayer de fonder une nouvelle église à Londres. Comment ça c'est passé? R : Avec la bénédiction de notre propre Métropolite Joseph et de la haute hiérarchie de Kiev, qui savent tout sur la façon dont nous avons été persécutés et comment nous avons été reçus dans l'Église roumaine (le Métropolite Joseph y est bien connu et respecté et les a rencontrés), nous avons reçu un prêtre d'Ukraine qui est resté trois semaines avec nous. Cependant, l'establishment britannique a dit à notre prêtre en termes clairs que tant qu'il serait avec le Métropolite Onuphre, il ne serait pas toléré dans ce pays. Il ne pouvait en aucun cas obtenir un local ou quoi que ce soit. Les USA ne le permettront pas. Cependant, on lui a dit que s'il avait été dans l'église schismatique CIA/Dumenko ou dans l'église gréco-catholique (Uniate), il aurait immédiatement reçu tout ce dont il avait toujours rêvé. 

 Q : Pourquoi est-il venu vous voir au Patriarcat de Roumanie et ne s'est-il pas adressé à l'Église russe ? 

 R : La peine du régime de Kiev pour « collaboration » (= concélébration avec l'Église russe) est de cinq ans d'emprisonnement. Aujourd'hui, la situation en Europe de l'Est se détériore rapidement. En Ukraine, vous pouvez être emprisonné pour possession de livres russes. Dans les pays baltes, c'est la même chose. Le couvent de Pjukhtitsy en Estonie a reçu l'ordre de rejoindre le pion américain de Constantinople. Honte éternelle au gouvernement estonien. En Lettonie, les médecins peuvent désormais légalement refuser de traiter les Russes qui ne parlent pas le letton. Des gens vont mourir. Tel est le racisme autorisé par l'UE. Je soupçonne fortement que la Russie sera cette décennie tentée de prendre le contrôle de la Moldavie désespérément pauvre, puis des États baltes mourants, afin d'y libérer leurs minorités persécutées. 

 Q : Quel espoir voyez-vous pour l'Église russe dans cette crise ? 

 R : Mon espoir personnel est le Métropolite Hilarion (Alfeev) de Budapest. Je le connais personnellement. De diplomate libéral, il s'est développé et a mûri au cours des dernières années à travers ses souffrances, et c’est maintenant un héros enchaîné. Il s'est toujours ouvertement opposé à la guerre en Ukraine. Il voit clairement la différence entre l'Église et l'État. Il parle plusieurs langues, assez bien le grec, le français et un excellent anglais. Il est pour l'autocéphalie de l'Église orthodoxe ukrainienne. Même si ce ne sera que temporaire, ce sera encore nécessaire pour un temps. Une fois que la province sud-ouest de Transcarpatie, comme l'appelle Kiev, sera devenue une partie de la Hongrie, comme elle le fera, il y aura un besoin pour une Église orthodoxe hongroise autocéphale. Cela pourrait être une position possible pour le Métropolite Hilarion. Mais il pourrait faire plus. Il pourrait assumer la responsabilité du diocèse de Sourozh et des paroisses de Moscou en Amérique du Nord. Dans ce pays, il a pu restaurer ici l'Église russe déchue, qui est maintenant dans un état désastreux. Il pourrait enfin créer cette Église russe unie tant attendue à partir des trois juridictions russes en guerre ici, dont l'une est autorisée à refuser d'être en communion avec l'une des autres ! Il pourrait reprendre l'exarchat d'Europe occidentale désormais moribond du patriarcat de Moscou et le faire revivre, en collaboration avec d'autres juridictions. Ou tout simplement, il pourrait devenir le prochain patriarche de Moscou. 

 Q : Est-ce la fin du monde ? L’Apocalypse ? 

 R : Nous sommes à une époque pré-apocalyptique. La guerre contre l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie se terminera, sous condition, le 5 mai 2024. Dans dix-huit mois exactement. Ce ne sont pas mes paroles, mais les paroles des prophètes et des saints anciens. S'il y a repentance (toutes les prophéties dépendent de la repentance), alors il y aura une grande purification de l'Église et de l'État. Tous les pervers et les carriéristes soucieux d'argent seront chassés, comme les changeurs du Temple, car c'est exactement ce qu'ils sont. Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. N'aie pas peur, petit troupeau. Toute cette période est un temps d'épreuve. 

 Q : Vous semblez optimiste ? 

 R : A plus long terme, bien sûr, je suis optimiste, mais pas à court terme. Il y a beaucoup de souffrances à traverser dans les mois et l'année à venir. C'est pourquoi le Seigneur a été miséricordieux envers la reine Elizabeth II et l'a prise - afin qu'elle ne voie pas ces horreurs. Le commandant du commandement stratégique américain en charge de la triade nucléaire américaine, l'amiral Charles Richard, vient de dire que « la crise ukrainienne ne fait que se réchauffer. La grande arrive, et il ne faudra pas longtemps avant que nous soyons testés d'une manière que nous n'avons pas été testés depuis longtemps ». Les États-Unis envoient des armes nucléaires dans leur base en Espagne. Selon le ministre des Affaires étrangères de l'UE, Borrell, l'UE à elle seule a dépensé 22 milliards d'euros pour l'Ukraine en 2022, sans compter l'aide militaire directe des membres individuels de l'UE. L'Ukraine aura besoin de milliards de dollars juste pour rester à flot dans les prochains mois et probablement de plus de 100 milliards de dollars pour rester à flot en 2023. Sans parler de l'afflux potentiel de réfugiés d'Ukraine vers l'Europe, mettant le feu aux poudres du mécontentement interne existant dans ces pays. Par exemple, ici des refuges ukrainiens ont été parrainés pendant six mois, lorsqu'ils ont commencé à venir ici en mars dernier. Maintenant que cette période est terminée, beaucoup sont jetés dans la rue, où ils vivent comme des mendiants et des clochards. Les conseils locaux ne veulent pas et ne peuvent pas les aider. Eux aussi sont en faillite. C'est maintenant le temps de l'accomplissement des prophéties. Les saints ont prédit il y a longtemps qu'à la fin il y aura de nombreuses églises et que les coupoles dorées brilleront, mais vous ne pourrez pas y entrer. C'est exactement la situation en Ukraine aujourd'hui, où les églises sont fermées à clé et vides. Comme saint Séraphin de Sarov l'a prophétisé, il y aura à la fin des évêques encore pires que ceux du temps de l'empereur Théodose le Jeune (401-450). Ici commence notre longue, longue marche vers la liberté. Nous vivons la fin de ce vieux monde Occidentalocentrique et voyons le retour au monde multicentrique originel. Mais comme le disait saint Alexandre Nevsky : « Dieu n'est pas dans la force, mais dans la vérité ».

LE TEMPS DE L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES EST VENU

Dans une récente interview, qui sera bientôt publiée ailleurs, le père Andrew a exprimé son point de vue sur la situation en Ukraine, qui a mis le monde entier et l'ensemble de l'Église orthodoxe en crise. (Source)

 Q : Qu'est-ce qui a provoqué la crise en Ukraine, qui a tellement affecté les relations inter-orthodoxes et conduit à un énorme schisme historique ? 

 R : Tout d'abord, nous devons savoir que depuis la chute de l'URSS en décembre 1991, l'élite américaine (avec tous ses sous-fifres) a eu pour principaux objectifs premièrement la destruction du monde islamique et deuxièmement la destruction de l'Orthodoxie russe. Église, qui est le ciment du monde russophone et le centre numérique de l'Orthodoxie. L'élite américaine a échoué dans la première tâche, bien qu'elle ait semé le chaos et la mort dans tout le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans la deuxième tâche, elle échoue également, bien qu'elle ait de nouveau créé le chaos et la mort, rendant menaçante une guerre nucléaire. C'est le satanisme. Cela ne fait aucun doute. Seul Satan aime le sang et la mort. Cela m'est devenu évident lorsque l'ancien ambassadeur des États-Unis à Kiev, John Herbst, a infiltré le quatrième concile de l'Église orthodoxe russe hors de Russie à San Francisco en 2006. Son commentaire à l'époque à un futur évêque ukrainien schismatique était que, compte tenu de la décision du ROCOR pour l'unité avec Moscou, ils (c'est-à-dire l'establishment américain via la CIA) devraient désormais infiltrer toutes les Églises orthodoxes locales et en particulier l'Église orthodoxe russe de l'intérieur. C'est exactement ce qu'ils ont fait. Ainsi, ils ont créé le scandale de la persécution des fidèles de l'intérieur de l'Église, en utilisant ses agents corrompus à l'intérieur de l'Église. "Remettez les clés de votre église afin que nous puissions la fermer", c'est le chant américain, que ce soit par l'intermédiaire de ses agents en Occident ou de ses agents en Ukraine. Il y a exactement la même tentative d'intimidation des pieux et de manipulation des naïfs partout. Ainsi, la technique a clairement la même origine. En Ukraine, tout prêtre qui perd son église perd également son emploi et éventuellement son logement, une fois que les clés de son église lui ont été volées. Ici, ce n'est pas si mal parce que la plupart des prêtres ne dépendent pas de l'église pour leur revenu ou leur maison. Cependant, le troupeau sera encore dispersé, le travail de décennies de construction de l'Église détruit et le peuple scandalisé par la persécution venant d'en haut. C'est ainsi que les gens, les "petits" de l'Évangile, perdent la foi. Dans notre propre cas, nous avons été sauvés par l'amitié personnelle entre le patriarche Kyrill et le patriarche Daniel, nous avons donc pu rester libres et ouverts, ce que les gens reconnaissent et affluent vers nous, malgré la jalousie et les calomnies des autres. Les gens refusent d'être intimidés par la CIA. Contrairement à la redoutable police secrète de l'Ukraine totalitaire, les « autorités » hésitent à kidnapper et à torturer ici. En Ukraine, la CIA a jusqu'à présent réussi à fermer 2 000 églises de l'Église orthodoxe ukrainienne sur 12 000, mais des milliers d'autres le seront dans les mois à venir. Le Métropolite Onuphre est un confesseur héroïque et peut encore être martyrisé par les Américains par l'intermédiaire de leurs mandataires. Nous sommes avec lui à 100%. Nous n'avons pas peur d'eux ! Nous avons déjà vu leur espèce et les avons vus auparavant. 

 Q : Quand la guerre en Ukraine a-t-elle commencé ?

 R : En 2014, le centenaire de la Première Guerre mondiale. Comme je l'ai déjà écrit à maintes reprises, il s'agit d'un processus générationnel : 1914, 1939 (la Seconde Guerre), 1964 (l'effondrement moral, entraînant 100 millions d'avortements, l'éclatement massif des familles et la perversion ouverte sans repentir), 1989 (la chute du mur de Berlin, suivi de la première invasion de l'Irak et de l'effondrement soviétique) et 2014. C'était la première année de la troisième guerre mondiale, dont le covid n'était qu'une phase qui a tué près de sept millions de personnes, une guerre qui devrait durer dix années en tout. C'est aussi longtemps que la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale additionnées. Ainsi, nous avons vu une crise mondiale tous les vingt-cinq ans. Q : Vous avez récemment aidé un prêtre réfugié ukrainien à essayer de fonder une nouvelle église à Londres. Comment ça c'est passé? R : Avec la bénédiction de notre propre Métropolite Joseph et de la haute hiérarchie de Kiev, qui savent tout sur la façon dont nous avons été persécutés et comment nous avons été reçus dans l'Église roumaine (le Métropolite Joseph y est bien connu et respecté et les a rencontrés), nous avons reçu un prêtre d'Ukraine qui est resté trois semaines avec nous. Cependant, l'establishment britannique a dit à notre prêtre en termes clairs que tant qu'il serait avec le Métropolite Onuphre, il ne serait pas toléré dans ce pays. Il ne pouvait en aucun cas obtenir un local ou quoi que ce soit. Les USA ne le permettront pas. Cependant, on lui a dit que s'il avait été dans l'église schismatique CIA/Dumenko ou dans l'église gréco-catholique (Uniate), il aurait immédiatement reçu tout ce dont il avait toujours rêvé. 

 Q : Pourquoi est-il venu vous voir au Patriarcat de Roumanie et ne s'est-il pas adressé à l'Église russe ? 

 R : La peine du régime de Kiev pour « collaboration » (= concélébration avec l'Église russe) est de cinq ans d'emprisonnement. Aujourd'hui, la situation en Europe de l'Est se détériore rapidement. En Ukraine, vous pouvez être emprisonné pour possession de livres russes. Dans les pays baltes, c'est la même chose. Le couvent de Pjukhtitsy en Estonie a reçu l'ordre de rejoindre le pion américain de Constantinople. Honte éternelle au gouvernement estonien. En Lettonie, les médecins peuvent désormais légalement refuser de traiter les Russes qui ne parlent pas le letton. Des gens vont mourir. Tel est le racisme autorisé par l'UE. Je soupçonne fortement que la Russie sera cette décennie tentée de prendre le contrôle de la Moldavie désespérément pauvre, puis des États baltes mourants, afin d'y libérer leurs minorités persécutées. 

 Q : Quel espoir voyez-vous pour l'Église russe dans cette crise ? 

 R : Mon espoir personnel est le Métropolite Hilarion (Alfeev) de Budapest. Je le connais personnellement. De diplomate libéral, il s'est développé et a mûri au cours des dernières années à travers ses souffrances, et c’est maintenant un héros enchaîné. Il s'est toujours ouvertement opposé à la guerre en Ukraine. Il voit clairement la différence entre l'Église et l'État. Il parle plusieurs langues, assez bien le grec, le français et un excellent anglais. Il est pour l'autocéphalie de l'Église orthodoxe ukrainienne. Même si ce ne sera que temporaire, ce sera encore nécessaire pour un temps. Une fois que la province sud-ouest de Transcarpatie, comme l'appelle Kiev, sera devenue une partie de la Hongrie, comme elle le fera, il y aura un besoin pour une Église orthodoxe hongroise autocéphale. Cela pourrait être une position possible pour le Métropolite Hilarion. Mais il pourrait faire plus. Il pourrait assumer la responsabilité du diocèse de Sourozh et des paroisses de Moscou en Amérique du Nord. Dans ce pays, il a pu restaurer ici l'Église russe déchue, qui est maintenant dans un état désastreux. Il pourrait enfin créer cette Église russe unie tant attendue à partir des trois juridictions russes en guerre ici, dont l'une est autorisée à refuser d'être en communion avec l'une des autres ! Il pourrait reprendre l'exarchat d'Europe occidentale désormais moribond du patriarcat de Moscou et le faire revivre, en collaboration avec d'autres juridictions. Ou tout simplement, il pourrait devenir le prochain patriarche de Moscou. 

 Q : Est-ce la fin du monde ? L’Apocalypse ? 

 R : Nous sommes à une époque pré-apocalyptique. La guerre contre l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie se terminera, sous condition, le 5 mai 2024. Dans dix-huit mois exactement. Ce ne sont pas mes paroles, mais les paroles des prophètes et des saints anciens. S'il y a repentance (toutes les prophéties dépendent de la repentance), alors il y aura une grande purification de l'Église et de l'État. Tous les pervers et les carriéristes soucieux d'argent seront chassés, comme les changeurs du Temple, car c'est exactement ce qu'ils sont. Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. N'aie pas peur, petit troupeau. Toute cette période est un temps d'épreuve. 

 Q : Vous semblez optimiste ? 

 R : A plus long terme, bien sûr, je suis optimiste, mais pas à court terme. Il y a beaucoup de souffrances à traverser dans les mois et l'année à venir. C'est pourquoi le Seigneur a été miséricordieux envers la reine Elizabeth II et l'a prise - afin qu'elle ne voie pas ces horreurs. Le commandant du commandement stratégique américain en charge de la triade nucléaire américaine, l'amiral Charles Richard, vient de dire que « la crise ukrainienne ne fait que se réchauffer. La grande arrive, et il ne faudra pas longtemps avant que nous soyons testés d'une manière que nous n'avons pas été testés depuis longtemps ». Les États-Unis envoient des armes nucléaires dans leur base en Espagne. Selon le ministre des Affaires étrangères de l'UE, Borrell, l'UE à elle seule a dépensé 22 milliards d'euros pour l'Ukraine en 2022, sans compter l'aide militaire directe des membres individuels de l'UE. L'Ukraine aura besoin de milliards de dollars juste pour rester à flot dans les prochains mois et probablement de plus de 100 milliards de dollars pour rester à flot en 2023. Sans parler de l'afflux potentiel de réfugiés d'Ukraine vers l'Europe, mettant le feu aux poudres du mécontentement interne existant dans ces pays. Par exemple, ici des refuges ukrainiens ont été parrainés pendant six mois, lorsqu'ils ont commencé à venir ici en mars dernier. Maintenant que cette période est terminée, beaucoup sont jetés dans la rue, où ils vivent comme des mendiants et des clochards. Les conseils locaux ne veulent pas et ne peuvent pas les aider. Eux aussi sont en faillite. C'est maintenant le temps de l'accomplissement des prophéties. Les saints ont prédit il y a longtemps qu'à la fin il y aura de nombreuses églises et que les coupoles dorées brilleront, mais vous ne pourrez pas y entrer. C'est exactement la situation en Ukraine aujourd'hui, où les églises sont fermées à clé et vides. Comme saint Séraphin de Sarov l'a prophétisé, il y aura à la fin des évêques encore pires que ceux du temps de l'empereur Théodose le Jeune (401-450). Ici commence notre longue, longue marche vers la liberté. Nous vivons la fin de ce vieux monde Occidentalocentrique et voyons le retour au monde multicentrique originel. Mais comme le disait saint Alexandre Nevsky : « Dieu n'est pas dans la force, mais dans la vérité ».

dimanche 6 novembre 2022

Quel état s'est prononcé "contre la glorification et l'apologie du nazisme" ?


 La France de Macron a voté hier à l’ONU contre la résolution visant à combattre la glorification et l'apologie du nazisme. Vous avez bien lu : CONTRE ! 

Les pays de l'OTAN, qui soutiennent le régime nazi de l'Ukraine, sont dirigés par des nazis ?

https://t.me/lesfilsdelaliberte/38179





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mercredi 2 novembre 2022

Yaakov Kedmi, ancien diplomate israélien : "Zelensky est une honte pour le peuple juif"


Voir le Fichier : Le_premier_ShukhevychFest.pdf images terribles qui tordent les entrailles mais qu'il faut avoir le courage de connaître pour en finir avec la compassion des bobos hypocrites ou stupides pour le "pauvre peuple" ukrainien victime de l'impérialisme russe…

Yaakov Kedmi, ancien diplomate israélien : "Zelensky est une honte pour le peuple juif"


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