Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

lundi 29 février 2016

Un condensé de la politique internationale des dernières années : le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme ?

Pourquoi la montée du fascisme est à nouveau la question
Par John Pilger

La récente 70e commémoration de la libération d’Auschwitz fut l’occasion de nous remémorer les grands crimes du fascisme dont l’iconographie nazie est gravée dans notre conscience. Le fascisme est considéré comme de l’histoire ancienne, comme dans ces vieux films tremblotants de chemises noires marchant au pas, leur criminalité aussi terrifiante qu’évidente. Et pourtant dans nos sociétés libérales, alors même que des élites va-t-en guerre nous poussent au devoir de mémoire, le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme est ignoré. Car c’est leur fascisme.


Le fascisme est considéré comme de l’histoire ancienne, comme dans ces vieux films tremblotants de chemises noires marchant au pas, leur criminalité aussi terrifiante qu’évidente. Et pourtant dans nos sociétés libérales, alors même que des élites va-t-en guerre nous poussent au devoir de mémoire, le danger grandissant d’une forme moderne du fascisme est ignoré. Car c’est leur fascisme.

«Déclencher une guerre d’agression.., ont déclaré les juges du tribunal de Nuremberg en 1946, est non seulement un crime international mais de plus le pire crime international car, par rapport aux autres crimes de guerre, il contient en lui toute la malfaisance des autres crime de guerre réunis.»

Si les nazis n’avaient pas envahi l’Europe, Auschwitz et l’holocauste ne se seraient jamais produits. Si les États Unis et leurs alliés n’avaient pas commencé leur guerre d’agression en Irak en 2003, près d’un million de personnes seraient encore en vie aujourd’hui et l’État islamique ne serait pas en train de nous menacer de sa sauvagerie. Ce dernier est le rejeton du fascisme moderne, nourri par les bombes, les bains de sang et les mensonges de ce théâtre surréaliste que l’on appelle les actualités.

Vue générale du camp d’extermination à Auschwitz 26 janvier 2015. (Reuters/Laszlo Balogh)


Comme pendant la période fasciste des années 1930 et 1940, des mensonges y sont débités avec le débit d’un métronome grâce à des médias omniprésents et répétitifs et leur étroite censure par omission. La catastrophe libyenne par exemple.

En 2011, l’Otan a effectué 9 700 bombardements sur la Libye, dont plus d’un tiers ont atteint des cibles civiles. Des obus à uranium enrichi furent utilisés. Les villes de Misurata et Syrte furent rasées. La Croix-Rouge a retrouvé des fosses communes et l’UNICEF a rapporté que «plus de la moitié des enfants tués avaient moins de 10 ans.»

Le dirigeant Libyen Muammar Gaddafi.
 (Reuters/Filippo Monteforte)
La sodomie publique du président libyen Mouammar Kadhafi à l’aide d’une baïonnette rebelle fut accueillie par la secrétaire d’état américaine avec ces mots: «Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort». Son assassinat ainsi que la destruction de son pays ont été justifiée par un mensonge classique: il planifiait un génocide contre son propre peuple. «Nous savions que si nous attendions un jour de plus, Benghazi, une ville de la taille de Charlotte, aurait subi un massacre qui aurait eu des répercussions sur toute la région et aurait créé une tache sur la conscience du monde», a prétendu le président Obama.

Mais c’était une invention des milices islamistes qui subissaient une défaite face aux forces gouvernementales libyennes. Ils ont dit à Reuters qu’il y aurait un véritable bain de sang, comme au Rwanda. Rapporté le 14 mars 2011, ce mensonge fut la première étincelle du déluge de feu de l’Otan, présenté par David Cameron comme une intervention humanitaire.
Secrètement approvisionnés et entraînés par les services spéciaux britanniques, beaucoup de ces rebelles deviendront membres de cet État Islamique dont la dernière vidéo en date montre la décapitation de 21 chrétiens coptes kidnappés à Syrte, la ville même qui fut rasée par les bombardements de l’Otan, en leur nom.

Icône des Saint Martyrs coptes de Lybie par Nikola Saric

Pour Obama, Cameron et Hollande [plutôt Sarkozy en l’occurrence, NdT], le véritable crime de Kadhafi était l’indépendance économique de la Libye et son intention déclarée d’arrêter de vendre les plus grandes réserves de pétrole africaines en dollar américains. Le pétrodollar est un des piliers de la puissance impériale américaine. Kadhafi a eu l’audace de planifier la mise en place d’une monnaie africaine commune, adossée à l’or, de créer une banque pour toute l’Afrique et de pousser à l’union économique entre pays pauvres ayant des ressources en matières premières prisées. Que cela soit réalisable ou pas, rien que d’y penser était intolérable aux États-Unis, alors qu’ils se préparaient justement à pénétrer en Afrique et à corrompre les gouvernements africains avec leur partenariat militaire.

Lybie après l'attaque de l'OTAN

A la suite de l’attaque de l’Otan sous couvert d’une résolution du Conseil de sécurité, Obama a, selon les écrits de Garikai Chengu, «confisqué les 30 milliards de dollars de la Banque centrale libyenne que Kadhafi avait mis de coté pour la mise en place d’une banque centrale africaine et d’une monnaie commune à l’Afrique, un
dinar-or [qui mettrait en péril le Dollar et l’Euro NdT]».



La guerre humanitaire contre la Libye a suivi un modèle cher au cœur des libéraux occidentaux, spécialement dans les médias. En 1999, Bill Clinton et Tony Blair ont envoyé l’Otan bombarder la Serbie car, ont-ils menti, les Serbes étaient en train de commettre un génocide contre les habitants d’origine albanaise dans la province sécessionniste du Kosovo. David Scheffer, l’ambassadeur américain contre les crimes de guerre (sic), a prétendu que pas moins de 225 000 personnes d’origine albanaise âgées de 14 à 59 an pourraient avoir été assassinées. Clinton et Blair évoquèrent le spectre de l’Holocauste et l’esprit de la Deuxième Guerre mondiale. Les héroïques alliés de l’Occident étaient les membres de l’Armée de libération du Kosovo, dont les actes criminels furent mis de côté. Le secrétaire aux Affaires étrangères, Robin Cook, leur a dit de l’appeler n’importe quand sur son portable.

Bombardement de la Yougoslavie


Centre-ville de Pristina après l'attaque de l'OTAN
Quand les bombardements de l’OTAN furent terminés et la plus grande partie des infrastructures de la Serbie en ruine, ses écoles, ses hôpitaux, ses monastères et même la station de télévision nationale, les équipes d’enquêteurs internationaux débarquèrent au Kosovo pour y trouver les preuves de cet holocauste. Le FBI ne trouva pas une seule fosse commune et rentra bredouille. L’équipe espagnole fit de même, jusqu’à ce que son chef dénonce avec colère une pirouette sémantique par les machines à propagande de guerre. Un an plus tard, le tribunal des Nations Unis pour la Yougoslavie annonça le décompte final des morts au Kosovo: 2 788. Nombre incluant les combattants des deux bords ainsi que les Serbes tués par l’Armée de libération du Kosovo. Il n’y a eu aucun génocide. L’holocauste n’était qu’un mensonge. L’attaque de l’Otan reposait donc sur une manipulation.

après l'attaque de l'OTAN


Mais derrière ces mensonges se cachait une raison sérieuse. La Yougoslavie était unique, indépendante, une fédération multiethnique qui a servi de pont politique et économique durant la Guerre Froide. La majorité de ses services et de sa capacité de production était publiques. Fait inacceptable pour une Communauté européenne en expansion, surtout pour l’Allemagne tout juste réunifiée et qui commençait à se tourner vers l’Est pour capturer ses marchés naturels dans les provinces de Croatie et de Slovénie. Au moment où les Européens se réunissaient à Maastricht en 1991 pour deviser sur le projet de mise en place de la catastrophique zone euro, un accord secret fut conclu, l’Allemagne reconnaîtrait la Croatie. C’en était fini de la Yougoslavie.

après l'attaque de l'OTAN

A Washington, les États-Unis veillèrent à ce que l’économie yougoslave en difficulté ne puisse bénéficier d’un prêt de la Banque mondiale. L’Otan, qui n’était plus à cette époque qu’une relique de la guerre froide, renaissait comme instrument de l’impérialisme. En 1999, à la conférence de paix du Kosovo à Rambouillet, en France, les Serbes furent soumis aux tactiques vicieuses des vainqueurs. L’accord de Rambouillet comporte l’annexe secrète B, rajoutée le dernier jour par la délégation américaine, qui demandait l’occupation militaire de toute la Yougoslavie et la mise en place d’une économie libérale ainsi que la privatisation de tout le domaine public. Aucun État souverain ne peut signer un tel accord. Alors la punition a suivi rapidement. Les bombes de l’Otan ont plu sur le pays sans défense. Ce fut un avant goût des catastrophes qui frapperont l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, la Libye et dernièrement l’Ukraine.


Depuis 1945, plus d’un tiers des membres des Nations unies – 69 pays – ont souffert, entre les mains du fascisme moderne américain, en partie ou totalement, de l’un de ces sévices: ils ont été envahis, leurs gouvernements renversés, leurs mouvements populaires réprimés, leurs élections manipulées, leur population bombardée, leurs économies malmenées et soumises à un embargo connu sous le nom de sanctions. L’historien britannique Mark Curtis compte le nombre de victimes en millions. À chaque fois un gros mensonge était utilisé.

«Ce soir, pour la première fois depuis le 11 septembre, notre mission de combat est terminée.» Tels furent les mots d’ouverture du discours sur l’état de l’Union en 2015. En réalité, il reste encore 10 000 troupes et 20 000 mercenaires américains en Afghanistan, pour une durée indéterminée. «La plus longue guerre de l’histoire des États-Unis a pris fin de manière responsable», a dit Obama. En fait, plus de civils ont été tués en 2014 en Afghanistan qu’au cours d’aucune autre année depuis que les Nations unies en font le décompte. La majorité ayant été tuée – civils comme soldats – durant la période de présidence d’Obama.



La tragédie afghane concurrence les crimes épiques en Indochine. Dans son livre tant vanté, Le grand échiquier: La primauté américaine et ses impératifs stratégiques, Zbigniew Brzezinski, le père de la politique étrangère américaine de l’Afghanistan à nos jours, écrit que si les États-Unis devait contrôler l’Eurasie et dominer le monde, ils ne pourraient supporter une démocratie populaire, parce que «la poursuite du pouvoir n’est pas quelque chose qui entraîne la passion du peuple… La démocratie n’est pas l’amie de la mobilisation impériale». (Le Grand Échiquier, 1998) Il a raison. Comme WikiLeaks et Edward Snowden l’ont révélé, un État policier est en train d’usurper la démocratie. En 1976, Brzezinski, qui était alors conseiller à la Sécurité nationale du président Carter, fit ses preuves en portant un coup mortel à la première et seule période démocratique afghane. Qui connait cette période de l’histoire?



Dans les années 1960, une révolution populaire balaya l’Afghanistan, le plus pauvre pays sur terre, renversant finalement le régime aristocratique en 1978. Le Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA) a formé un gouvernement et déclaré un programme de réformes qui comprenait l’abolition du féodalisme, la liberté de religion, des droits égaux pour les femmes et la justice sociale pour les minorités ethniques. Plus de 13 000 prisonniers politiques furent libérés et les fichiers de la police brûlés en place publique.

Emblème du PDPA 

Le nouveau gouvernement introduisit les soins médicaux gratuits pour les plus pauvres. Le servage fut aboli et un vaste programme contre l’illettrisme lancé. Pour les femmes, les gains furent immenses. A la fin des années 1980, la moitié des étudiants universitaires étaient des femmes; elles formaient aussi la moitié du contingent de médecins, un tiers des fonctionnaires et la majorité des instituteurs. «Toutes les filles, se souvient Saira Noorani, une femme chirurgien, pouvaient aller à l’école et à l’université. Nous pouvions aller où bon nous semblait et porter ce que l’on aimait. On avait l’habitude de sortir le vendredi soir dans les cafés pour écouter de la musique ou au cinéma pour y voir le dernier film indien. Tout a commencé à aller de travers quand les moudjahidines ont commencé à gagner. Ils tuaient les instituteurs et brulaient les écoles. On était terrifiés. C’était étrange et triste de penser que ces gens étaient aidés par l’Occident »

Le gouvernement PDPA était soutenu par l’Union soviétique, même si, comme l’ancien secrétaire d’État l’a admis plus tard «il n’y avait aucune preuve d’une complicité soviétique dans cette révolution». Alarmé par les succès croissants des mouvements de libération à travers le monde, Brzezinski décida que si le gouvernement PDPA réussissait en Afghanistan, son indépendance et ses réussites risquaient d’offrir la menace d’un exemple prometteur.

Le 3 juillet 1979, la Maison Blanche décida de soutenir secrètement les groupes tribaux fondamentalistes connus comme les moudjahidines, un soutien dont le coût monta jusqu’à plus de 500 millions de dollars par an en fourniture d’armes et autre assistance. L’objectif était de renverser le premier gouvernement laïque et réformiste d’Afghanistan. En aout 1979, l’ambassade américaine à Kaboul rapporta que «les intérêts supérieurs des États Unis… seraient servis par la destitution [du gouvernement PDPA], quelles qu’en soient les conséquences pour les réformes sociales et économiques en Afghanistan».

Les moudjahidines furent les précurseurs d’al-Qaida et de l’État islamique. Gulbuddin Hekmatyar, qui reçut des dizaines de millions de dollars en liquide, fut l’un des leurs. La spécialité d’Hekmatyar était le trafic d’opium et l’aspersion d’acide sur le visage des femmes qui refusaient de porter le voile. Invité à Londres, il fut présenté par le premier ministre Thatcher comme un combattant pour la liberté.

De tels fanatiques seraient restés dans leur monde tribal si Brzezinski n’avait pas initié un mouvement international pour promouvoir le fondamentalisme islamique en Asie Centrale et donc miné la politique séculaire de libération pour déstabiliser l’Union Soviétique, créant, ainsi qu’il l’écrit dans son autobiographie, quelques musulmans agités. Son grand plan coïncidait avec celui du dictateur pakistanais Zia ul-Haq pour dominer la région. En 1986, la CIA et l’agence pakistanaise de renseignement, l’ISI, commencèrent à recruter des gens a travers le monde pour rejoindre le djihad afghan. Le multi-millionnaire saoudien Oussama Ben Laden était l’un d’eux. Des volontaires, qui finalement rejoindront les talibans et al-Qaida, furent recrutés dans un collège islamique de Brooklyn, à New York, et reçurent un entrainement para-militaire dans un camp de la CIA en Virginie. Cette opération fut nommée Opération Cyclone. Son succès fut fêté en 1996 quand le dernier président PDPA d’Afghanistan, Mohammed Najibullah – qui venait de demander de l’aide à l’assemblée générale des Nations unies – fut pendu à un réverbère dans la rue, par les talibans.

Réunion avec le président Reagan avec les les leaders des moudjahidin afghans dans le Bureau ovale en 1983

Le retour de bâton de l’opération Cyclone et ses quelques musulmans agités arriva le 11 septembre 2001. L’opération Cyclone se transforma en guerre contre le terrorisme, dans laquelle un nombre incalculable d’hommes, de femmes et d’enfants vont perdre la vie dans tout le monde musulman, de l’Afghanistan à l’Irak, au Yémen, en Somalie et en Syrie. Le message des puissants était, et est toujours: «Vous êtes soit avec nous soit contre nous».

Le fil conducteur du fascisme, autrefois comme aujourd’hui, est le meurtre de masse. L’invasion américaine du Vietnam eut ses zones de tir à vue, sa comptabilité de cadavres et ses dommages collatéraux. Dans la province de Quang Ngai, ou j’étais basé, des milliers de civils furent tués par les États-Unis, même si l’on ne se souvient que d’un seul massacre, celui de My Lai. Au Laos et au Cambodge, le plus grand bombardement aérien de l’histoire a entrainé une époque de terreur marquée encore aujourd’hui par le spectacle de ces cratères de bombes se rejoignant jusqu’à former, vu du ciel, l’image d’un monstrueux collier. Les bombardements ont fourni au Cambodge son propre État islamique, les Khmers rouges dirigés par Pol Pot.


l’Agent Orange, un défoliant produit par des industriels tels que Dow Chemical ou Monsanto, pour tenter d’éradiquer la végétation qui cache les soldats du Vietminh

«A ceux qui marchent au pas, écrit l’historien Norman Pollock, se substitue une militarisation de la culture apparemment plus anodine. Et à un dirigeant grandiloquent se substitue un réformateur effacé, heureux dans son travail de planificateur et d’exécuteur des hautes œuvres, toujours souriant.»
Ce qui rapproche aussi l’ancienne et la moderne version du fascisme est le culte de la supériorité [le suprématisme, NdT]. «Je crois en l’exceptionnalisme américain de toutes les fibres de mon être», a déclaré Obama, faisant écho aux déclarations ultranationalistes des années 1930. Comme l’historien Alfred W. McCoy l’a souligné, c’est un homme dévoué à Hitler, Carl Schmitt, qui dit un jour : «Le souverain est celui qui décide de l’exception». Cela résume tout à fait l’américanisme, l’idéologie qui domine le monde actuel.

Qu’elle ne soit pas reconnue comme une idéologie prédatrice est le résultat d’un lavage de cerveau, lui-même non reconnu. Insidieux, caché, finement présenté comme un éclairage universel, son totalitarisme inonde la culture occidentale. J’ai moi-même grandi dans un environnement cinématographique à la gloire de l’Amérique, qui était presque toujours une déformation de la réalité. Je n’avais aucune connaissance du fait que l’Armée rouge avait détruit quasiment toute la machine de guerre nazie, au prix de la vie de 13 millions de ses soldats. Par comparaison, les pertes américaines, incluant celles du Pacifique, furent de 400 000 hommes. Hollywood avait inversé les faits.



La différence, de nos jours, tient à ce que le public des salles obscures est invité à s’accrocher au fauteuil sur la tragédie de psychopathes américains devant tuer des gens partout dans le monde – comme le fait le président des États-Unis lui-même. Symbole de la violence hollywoodienne, l’acteur et réalisateur Clint Eastwood, fut nominé pour un Oscar cette année pour son film American Sniper, film qui raconte l’histoire d’un assassin légal fou furieux. Selon le New York Times, «patriotique et pour toute la famille, ce film a battu tous les records d’audience dans ses premiers jours».

Il n’existe pas de film épique sur les flirts de l’Amérique avec le fascisme. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’Amérique (et la Grande-Bretagne) entrèrent en guerre contre la Grèce qui venait de se battre héroïquement contre le nazisme et résistait à l’avènement d’un fascisme grec. En 1967, la CIA aida une junte militaire fasciste à prendre le pouvoir à Athènes, comme elle le fit au Brésil et dans la plupart des pays d’Amérique latine. Les Allemands et les Européens de l’Est qui avaient collaboré avec les nazis et leurs crimes contre l’humanité reçurent l’asile aux États-Unis. Beaucoup furent bien soignés et leurs talents récompensés. Wernher von Braun, par exemple, fut à la fois le père de la fusée nazie V2 et du programme spatial des États Unis.

la fusée nazie V2


Dans les années 1990, alors que les anciennes républiques soviétiques, l’Europe de l’Est et les Balkans, devenaient des avant-postes militaires de l’Otan, on a donné leur chance aux héritiers du mouvement nazi ukrainien. Responsable de la mort de milliers de juifs, Polonais et Russes durant l’invasion de l’Union soviétique par les nazis, le mouvement fasciste ukrainien fut réhabilité et cette nouvelle vague considérée comme nationaliste par ceux qui gouvernent.



Cette vague a atteint son apogée quand l’administration Obama a misé 5 milliards de dollars sur un coup d’État contre le gouvernement élu en place. Les troupes de choc étaient formées de néo–nazis du Secteur Droit et de Svoboda. Parmi leurs dirigeants on retrouve Oleh Tyahnybok, qui a appelé à la purge de la mafia juive et moscovite et autres merdes telles que les homosexuels, les féministes et les gauchistes.

Milices Néo-nazies de Pravy Sektor

Ces fascistes font maintenant partie du gouvernement ukrainien issu du coup d’État. Le rapporteur de l’assemblée nationale ukrainienne, Andriy Parubiy, un dirigeant du parti au pouvoir, est aussi un co-fondateur de Svoboda. Le 14 février, Parubiy annonça qu’il partait pour Washington afin d’obtenir que «les États-Unis nous fournissent des armes de précision». S’il y arrive, cela sera considéré comme un acte de guerre par la Russie.

Aucun dirigeant occidental ne s’est insurgé contre cette renaissance du fascisme en plein cœur de l’Europe, à l’exception de Vladimir Poutine dont le peuple a perdu 22 millions de personnes dans l’invasion nazie qui arriva à travers les frontières de l’Ukraine. A la dernière Conférence sur la sécurité de Munich, l’assistante d’Obama pour les affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland, a critiqué les dirigeants européens qui s’opposent à ce que les États-Unis arment le régime de Kiev. Elle a fait référence au ministre allemand de la défense en le traitant de «ministre du défaitisme». C’est Nuland qui avait organisé le coup d’État à Kiev. Elle est la femme de Robert D. Kagan, une figure du mouvement néo-conservateur et cofondateur de l’association d’extrême-droite Project for a New American Century (Projet pour un nouveau siècle américain). Elle a aussi été conseillère en politique étrangère de Dick Cheney.











L'incendie criminel la Maison des Syndicats à Odessa. (RIA Novosti/Maxim Voitenko)

Le coup d’État de Nuland ne s’est pas totalement déroulé comme prévu. L’Otan n’a pas pu s’emparer de l’historique et légitime base navale russe en Crimée. La population de Crimée, en grande majorité d’origine russe – qui fut illégalement annexée à l’Ukraine par Nikita Kroutchev en 1954 – a largement voté pour son rattachement à la Russie, comme elle l’avait fait dans les années 1990. Le référendum fut non imposé, populaire et sous observation internationale. Il n’y a pas eu d’invasion.

Dans le même temps, le régime de Kiev s’en est pris à la population d’origine russe dans l’est du pays avec la férocité d’un nettoyage ethnique. Tout en déployant des milices néo-nazies dans le style de la Waffen SS, ils ont assiégé et bombardé villes et villages. Ils ont affamé les populations, coupé l’électricité, gelé les comptes en banque, arrêté le versement des prestations sociales et des retraites. Plus d’un million de personnes ont traversé la frontière pour se réfugier en Russie. Réfugiés décrits dans les médias occidentaux comme des gens fuyant les violences causées par l’invasion russe. Le commandant de l’Otan, le général Breedlove, dont le nom et les actes pourraient avoir été inspirés par le Dr Strangelove [Dr Folamour, NdT] de Stanley Kubrick, annonça que 40 000 soldats russes se rassemblaient aux frontières. A l’âge des photos satellites, il n’en a trouvé aucune pour prouver ses affirmations.

Le peuple d’Ukraine de langue russe et bilingue, un tiers de la population, a longtemps cherché a créer une fédération qui puisse refléter la diversité ethnique du pays et qui soit autonome et indépendante de Moscou. La plupart ne sont pas des séparatistes, ils veulent simplement vivre en sécurité dans leur pays et s’opposent à la prise de pouvoir qui a eu lieu à Kiev. Leur révolte et la création de républiques autonomes sont venues en réaction aux attaques de Kiev. On l’a très peu expliqué au public occidental.

En mai 2014 à Odessa, 41 personnes d’origine russe furent brûlées vives au siège social des syndicats sous les regards de la police. Le dirigeant de Secteur Droit Dmytro Yarosh a considéré ce massacre comme encore un grand jour dans l’histoire de notre pays. Dans les médias britanniques et américains cela fut reporté comme une tragédie opaque résultant de bagarres entre nationalistes (les néo nazis) et séparatistes (les gens récoltant des signatures pour un référendum sur une Ukraine fédérale).

Dmytro Yarosh dirigeant de Secteur Droit 

Le New York Times a enterré l’affaire en traitant de propagande russe les avertissements sur la politique fasciste et antisémite des nouveaux clients de Washington. Le Wall Street Journal a condamné les victimes avec cet en-tête: «L’incendie mortel a été apparemment initié par les rebelles», dit le gouvernement. Obama a félicité la junte ukrainienne pour sa retenue.

Si Poutine était tombé dans le piège de venir défendre les rebelles, son statut de paria dans le monde occidental aurait justifié le mensonge d’une Russie envahissant l’Ukraine. Le 29 janvier, le général Viktor Muzhenko, haut commandant des armées ukrainiennes a, presque par inadvertance, rejeté la base même des sanctions occidentales quand il déclara de manière emphatique au cours d’une conférence de presse: «L’armée ukrainienne ne combat pas contre les troupes régulières russes», mais contre des «citoyens ordinaires», membres de «groupes armées illégaux»; il n’y avait plus d’invasion russe. Vadym Prystaiko, adjoint au ministre de la Défense, a lui, appelé à la guerre totale contre la Russie, une puissance nucléaire.

Le 21 février, le sénateur américain James Inhofe, un républicain de l’Oklahoma, a introduit un arrêté parlementaire pour autoriser l’exportation d’armes américaines vers Kiev. Au cours de sa présentation au Sénat, Inhofe a utilisé des photos qu’il a présentées comme des preuves de troupes russes franchissant la frontière ukrainienne, photos qui ont depuis été démasquées comme des faux. Cela m’a rappelé les fausses photos de Ronald Reagan d’une installation soviétique au Nicaragua et les fausses preuves de Colin Powell sur les armes de destruction massive en Irak.

L’intensité de la campagne de dénigrement contre la Russie et la présentation de son président comme un méchant de foire ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir au cours de ma vie de journaliste. Robert Parry, un des journalistes d’investigation américain les plus réputés, qui a révélé le scandale Iran–Contra, a écrit récemment: «Aucun gouvernement occidental, depuis l’Allemagne hitlérienne, n’avait osé envoyer des troupes de choc nazies contre sa propre population, mais le régime de Kiev l’a fait et en toute conscience. Pourtant, le monde politico-médiatique a fait tout ce qu’il a pu pour cacher cette réalité, allant jusqu’à ignorer des faits clairement établis… Si vous vous demandez comment le monde pourrait tomber dans une troisième guerre mondiale – comme cela s’est passé pour la première il y a un siècle – tout ce que vous avez a faire est de regarder la folie en ce qui concerne l’Ukraine, folie qui se montre imperméable aux faits ou à la raison







Procés de Nuremberg. Les dirigeants nazis 1945-1946. (1er rang, g. à d. )Göring, Rudolf Heß, von Ribbentrop, Keitel (2ème rang, g. à d.) Dönitz, Raeder, von Schirach, Sauckel (Image de Wikipedia)

En 1946, le procureur du tribunal de Nuremberg a déclaré aux journaux allemands : «L’utilisation par les conspirateurs nazis de la guerre psychologique est bien connue. Avant chaque attaque majeure, à l’exception de celles reposant sur la rapidité d’action, ils démarraient une campagne de presse destinée à abaisser leurs victimes et à préparer psychologiquement le peuple allemand à l’attaque… Dans le système de propagande de l’État hitlérien, les armes les plus importantes furent la presse quotidienne et la radio

Dans le Guardian du 2 février, Timothy Garton-Ash a demandé, en mots clairs, une guerre mondiale. «Poutine doit être empêché, dit le titre. Et parfois seuls les armes peuvent arrêter les armes.» Il concéda que la menace d’une guerre puisse nourrir la paranoïa russe de l’encerclement, mais que cela n’était pas grave. Il fit la liste de l’équipement militaire nécessaire pour le boulot et conseilla ses lecteurs en affirmant que l’Amérique avait le meilleur équipement.




En 2003, le même Garton-Ash, alors professeur a Oxford, répéta la propagande qui entraina le massacre en Irak. Saddam Hussein, écrivait il, «a, comme l’a montré Colin Powell, accumulé de grandes quantités d’armes chimiques et biologiques et cache ce qui lui reste. Il est toujours en train d’acquérir des armes nucléaires». Il loua Blair comme un «Gladstonien, un chrétien libéral interventionniste». En 2006, il écrivit: «Maintenant nous faisons face au prochain grand défi occidental après l’Irak: l’Iran»



Ces proclamations – ou comme Garton-Ash préfère le dire, son ambivalence libérale torturée – sont assez courantes chez ceux qui, dans l’élite libérale transatlantique, ont signé un pacte faustien. Le criminel de guerre qu’est Tony Blair est leur idole déchue. Le Guardian, journal dans lequel le texte de Garton-Ash fut publié a mis en page une publicité pour un avion de chasse furtif américain. Sous l’image menaçante de ce monstre crée par Lockheed Martin s’étalent les mots: «Le F35. Grand pour la Grande Bretagne». Ce matériel [qui ne vole toujours pas, NdT] américain coûtera aux contribuables britanniques 1,3 milliards de livres, les modèles précédents ayant déjà fait des massacres à travers le monde. En parfait accord avec son annonceur, l’éditorial du Guardian a plaidé pour une augmentation des dépenses militaires.



La encore, cela suit un objectif sérieux. Les maitres du monde ne veulent pas seulement que l’Ukraine soit une base de missiles, ils veulent son économie. La nouvelle ministre des finances de Kiev, Nataliwe Jaresko, est une Américaine, ancienne fonctionnaire du Département d’État américain en charge des investissements à l’étranger. On lui a octroyé la nationalité ukrainienne en toute hâte.








Ils veulent l’Ukraine pour son gaz abondant. Le fils du vice-président Joe Biden est entré au conseil d’administration de la plus grosse compagnie pétrolière d’Ukraine. Les fabricants de graines génétiquement modifiées, comme le tristement célèbre Monsanto, veulent les riches terres cultivables de l’Ukraine.



Mais par dessus tout, ils veulent le puissant voisin de l’Ukraine, la Russie. Ils veulent balkaniser et démembrer la Russie pour exploiter la plus grande source de gaz naturel sur terre. Alors que l’Arctique fond, ils veulent contrôler l’océan Arctique et ses richesses énergétiques, tout comme les terres russes qui le longent. Leur homme à Moscou fut Boris Eltsine, un alcoolique, qui livra l’économie de son pays à l’Occident. Son successeur, Poutine, a rétabli la souveraineté russe. Tel est son crime.



Notre responsabilité ici est donc claire. Elle repose sur l’identification et la mise à nu des mensonges permanents des va-t-en guerre et à ne jamais collaborer avec eux. Elle est dans le réveil des grands mouvements populaires qui ont conduit une civilisation fragile vers des États modernes. Et, plus que tout, elle réside dans notre habileté à empêcher qu’ils ne nous écrasent. Si nous restons silencieux, leur victoire sur nous est assurée et l’holocauste est proche.

John Pilger
John Pilger, est un journaliste basé à Londres, il est aussi cinéaste et auteur. Il anime le site www.johnpilger.com.
(Traduit par Wayan, relu par jj et par Diane pour le Saker Francophone)



samedi 27 février 2016

POURQUOI ALLER À L'ÉGLISE, QUAND JE PEUX SIMPLEMENT PRIER À LA MAISON ?



Saint Jean Chrysostome dit :
lIs disent: "Nous pouvons prier à la maison/" Tu te trompes toi-même ô homme! Bien sûr, on peut prier à la maison. Mais il est impossible d'y prier comme à l'église, où une telle multitude de cœurs est élevée vers Dieu, fusionnant en un seul cri unanime. Tu ne seras pas aussi vite entendu en priant le maître par toi-même, comme en le faisant ensemble avec tes frères, car ici dans l'église il y a quelque chose de supérieur à ta chambre : un accord, une unanimité, un lien d'amour, et, enfin, ici sont les  prières des prêtres. Les prêtres se tiennent alors devant nous, de sorte que les prières du peuple, qui sont faibles, soient unies à leurs prières plus puissantes et avec elles montent au ciel. L'apôtre Pierre a été libéré de prison, grâce aux prières communes  offertes pour lui .... Si la prière de l'Église a été si bénéfique pour l'Apôtre Pierre et a délivré  de la prison un tel pilier de la foi, pourquoi, dis-moi, dédaignes-tu son pouvoir et quel genre de justification peux-tu avoir pour cela.  Dieu Lui-même exauce, Lui qui a dit qu'une multitude des gens qui le prient avec ferveur le poussent à la miséricorde. Il  a dit au Prophète Jonas: "N'aurai-je pas pitié de Ninive, la grande ville, où habitent plus de 120 000 personnes.? "Il n'a pas dit cela simplement pour mentionner la multitude de personnes, mais pour que tu reconnaisses que la prière ensemble a une grande puissance.

et
Saint Jean de Kronstadt ajoute :

C'est ici, dans l'église qu'est la seule chose nécessaire; ici est un refuge contre la vanité et les tempêtes de la vie; ici est le havre de paix pour les âmes qui cherchent le salut; ici est la nourriture et la boisson   incorrompues pour les âmes; ici est la lumière qui éclaire tout homme qui vient au monde; ici est l' air spirituel et pur; ici est la source d'eau jaillissante en vie éternelle (Jean 4:14) vivant; ici sont distribués les dons de l'Esprit Saint ; ici est la purification des âmes. La lecture et le chant à l'église sont effectués dans une langue sacrée; tous les chrétiens orthodoxes doivent l'apprendre, pour comprendre les douces paroles de leur mère, qui prépare ses enfants pour le ciel, pour la vie éternelle .... Ici, dans l'église, un homme vient pour connaître la vraie noblesse de son âme, la valeur de la vie et son but ou son chemin assigné;  ici, il dissipe la fascination de la vanité mondaine et des passions mondaines en acquérant la sobriété dans son âme; ici, il vient connaître son destin, à la fois temporel et éternel; ici, il vient connaître son amère et profonde chute par la séduction du péché; ici se trouve le Sauveur ; en particulier dans sa vie sainte, en créant les Mystères pour  son salut; ici un homme vient connaître sa véritable relation avec Dieu et son prochain ou avec sa famille et la société dans laquelle il vit. L'église est un paradis terrestre, l'endroit où l'union la plus étroite avec la Divinité se produit; c'est une école céleste qui prépare les chrétiens à la citoyenneté céleste, leur enseigne les voies du ciel, les demeures du ciel ; c'est le seuil du ciel ; c'est le lieu de la prière commune, l'action de grâce, pour la gloire du Dieu Un et Trine, qui a créé et conserve tout; c'est l'unité avec les anges. Qu'est-ce qui est plus précieux et plus honorable que l'église? Rien. Pendant le service divin, comme sur un tableau, toute la destinée de la race humaine est représentée, du début à la fin. Le service divin est l'alpha et l'oméga de la destinée du monde et des hommes.

(version française par Maxime le minime de la source)
et encore:

« Les prières à la maison sont comme une introduction, une préparation à la prière commune dans l’Église. Voilà pourquoi celui qui n'a pas l'habitude de prier chez lui peut rarement prier avec ferveur à l’Église; l'expérience en témoigne et chacun peut le vérifier par lui-même ».

vendredi 26 février 2016

BOULEZ de ma jeunesse…

Ça m'a complètement échappé… et j'ai du mal à le supporter.
Boulez est parti.


Pendant des années j'étais abonné aux concerts de l'IRCAM et je ne sais si beaucoup appréciaient cette musique appelée "contemporaine" qu'il serait temps de songer à renommer, dans ceux qui assistaient à ces concerts "d'avant-garde" il y avait une certaine quantité de snobs qui ne venaient que parce cela devait se faire… personnellement j'y étais comme un poisson dans l'eau. Je ne saurais dire rationnellement pourquoi.
La première fois que j'ai entendu du Boulez c'était sur le "transistor" de mes parents, j'étais donc encore à la maison, et cela été une révélation, un éblouissement et une ouverture définitive à cette musique : la sonatine pour flûte et piano de Pierre Boulez à écouter ci-dessous.
Bien que les circonstances de cette découverte restent gravées dans ma mémoire encore aujourd'hui tellement fut forte mon émotion  esthétique, je me demande bien sur quelle station de radio j'ai entendu cette oeuvre. Elles n'étaient  pas si nombreuses à l'époque.  
Je suis devenu un vrai fan de ce compositeur, écoutant tout ce que je pouvais écouter d'enregistrements jusqu'à me procurer les livres qu'il avaient écrits, lire toutes les interviews que je trouvais et adopter ses points de vue, ses jugements souvent sans appel, et ses références… un vrai fan !

 

La musique avait encore une histoire, une progression avec des ruptures certes mais comme des sauts qui s'inscrivaient encore dans un même mouvement de complexification, dans une succession  comme la plupart des arts… et puis tout a éclaté - c'est la logique de la déconstruction - et désormais il n'y a plus - depuis des décennies maintenant - de syntaxe universellement valable, si bien qu'on peut entendre aujourd'hui des compositions de musique de style néo-classique du XXIème s. en même temps que des musiques synthétiques post sérielles et toutes sortes de mixes. Les compositeurs réintroduisent de l'harmonie classique comme les peintres retrouvent la représentation, la figuration, et les écrivains la narration, les récits. La beauté est protéiforme… comme la laideur et la vulgarité d'ailleurs, et qui ne manquent pas de nos jours…
Maxime le minime

ORTHODOXIE À CUBA



Père Athénagoras de Cuba

En 1950 fut construite la première église orthodoxe grecque de Cuba  des Saints Constantin et Hélène,  mais elle n'a jamais été utilisée pour les services religieux. En 2004 elle a été inaugurée et consacrée cette fois à St. Nicolas.


C'était  à quelques jours avant Noël avec le Père Athénagoras de Cuba, au service de la communauté de Saint-Spyridon sur le Southside de Chicago. Ce petit archimandrite, ascétique en apparence, a chanté avec tout son cœur tout au long de toute la liturgie en langue grecque, mais pour la grande entrée, il a entonné l'hymne avec les anges dans sa langue maternelle espagnole. La manière dont Dieu a travaillé à travers lui, dans sa vie et cet endroit spécial, est quelque chose d'incroyable. En présence de cet individu, je sens une grande joie de la vie, il émet comme la lumière, et c'est comme cela qu'elle affecte aussi les autres. Pour cet homme et ces guerriers spirituels plus avancés dans leur chemin vers la déification, peut-on dire qu'ils ont une autre compréhension du monde, deux pieds plantés sur cette terre, mais un nous étiré jusque dans le Royaume des Cieux?

Dans le cas du Père Athénagoras, sa vie a parcouru un long chemin de ses racines colombiennes à la Sainte  Montagne, où il a perfectionné ses compétences linguistiques grecques. Sous la direction de Son Eminence, le métropolite Athénagoras du Mexique, il cherche à atteindre le cœur du Christ et à communiquer avec les cubains les plus en difficulté. Père Athénagoras parcourt de nombreux miles  pour répandre la bonne parole de sa mission, et partager sa lumière avec tous ceux qui écoutent. S'il vous plaît cliquer sur l'image pour regarder la vidéo et en savoir plus Photo par Sandy Chakos et l'histoire trouvée sur La Parole à partir du site Guatemala
(version française de Maxime le minime de la source)

Cathédrale russe orthodoxe Notre-Dame de Kazan à La Havane


La visite officielle de Cuba par le chef de l'Église orthodoxe russe le Patriarche Kirill du 11 au 14 Février est un exemple des bonnes relations entre cette institution et le gouvernement et le peuple de l'île. Un symbole de ces liens est la cathédrale orthodoxe Notre-Dame de Kazan située dans la section coloniale de La Havane, un monument aux relations d'amitié entre Cuba et la Russie.  L'architecture du temple se distingue dans la région pour son style byzantin, avec cinq dômes représentant le Christ et les quatre évangélistes. Sa construction a été approuvée en 2001 et parmi ses principaux promoteurs était le leader de la Révolution cubaine, Fidel Castro. Trois ans plus tard, Kirill, alors président du Département Ecclésiastique  des relations extérieures du Patriarche de Moscou a assisté à la cérémonie durant laquelle la première pierre de la cathédrale a été placée et en 2008 a été célébrée la Divine liturgie de consécration avec la présence du président cubain Raul Castro. la construction de ce temple à Cuba est la preuve du respect de notre Révolution pour l' un des grands principes des droits de l'homme dans le respect de la Révolution socialiste profonde et radicale, selon un texte de Fidel Castro lors de l'écriture sur l'événement. Il y avait l'existence d'une communauté orthodoxe à Cuba au début du 20ème siècle composée d'immigrés grecs, russes et d' autres pays slaves qui ont reçu une reconnaissance légale en 1964 en tant que Association chrétienne orthodoxe cubaine qui s'est auto-dissoute 14 ans plus tard. En 1971, un diacre cubain a été ordonné prêtre par l'archevêque Jarkov exarque de l'Église orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou en Amérique centrale et du Sud.  Dans les années  1990 les fidèles orthodoxes russes et d'autres terres slaves ont commencé à réorganiser la communauté religieuse principalement composée de descendants des diplomates ou des citoyens qui se sont installés à Cuba assistés par le Patriarche de Moscou et de toute la Russie.        
(version française par Maxime le minime de la source)

jeudi 25 février 2016

SYRIE : Le mensonge, la nausée et les sanctions par Michel Raimbaud, Ancien Ambassadeur de France

surle site arrêt sur info

L'Union européenne adopte un nouveau train de sanctions contre la Syrie (2012)

[…] Depuis cinq ans, nos politiciens combinards, nos journalistes complaisants, nos intellectuels perdus ou dévoyés participent, à quelques exceptions près, à l’énorme conspiration du mensonge qui fait passer la Syrie souveraine et légale pour usurpatrice et massacreuse, et ses agresseurs et leurs parrains, orientaux ou occidentaux, pour des libérateurs révolutionnaires. Outre l’horreur et l’effroi que soulèvent les images de cette guerre sauvage, comment ne pas avoir la nausée devant l’aveuglement, volontaire ou non, de nos élites qui préfèrent donner du crédit aux mensonges de leurs alliés et protégés criminels plutôt qu’aux témoignages innombrables des victimes qui désignent sans ambigüité leurs bourreaux ? Comment ne pas avoir la nausée devant cette complicité assumée, à peine camouflée par une omerta systématique ? Comment enfin ne pas frémir devant cet aplomb et cette bonne conscience bétonnée de nos faiseurs d’opinion ?
La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre universelle d’agression et le djihad en Syrie. Il faut lever immédiatement, sans délai et sans conditions, les sanctions qui sont destinées à briser tout un peuple. Il faut mettre fin à la guerre et non en décupler l’impact par les moyens minables, sournois et iniques que sont les sanctions à la mode occidentale.
Il faut rendre justice à ce peuple martyrisé et humilié. Et la plus élémentaire des justices, la première, est de ne plus couvrir d’un voile de vertu les criminels féroces qui cherchent à détruire au nom de l’intolérance la Syrie tolérante. Elle implique également de ne plus cautionner les impudeurs des maîtres fouettards qui punissent en toute impunité avec la morgue des arrogants. Assez de mensonges, assez d’hypocrisie, assez de leçons.
Répétons-le, il faut lever les sanctions criminelles et scélérates qui tuent la Syrie et son peuple. Ni dans un mois, ni dans un an, mais maintenant. Ce n’est pas une question de diplomatie, c’est une affaire d’honneur, et la France s’honorerait en prononçant, pour sa part et à titre national, la levée des sanctions.(lire l'article intégral ici)
Michel Raimbaud Ancien Ambassadeur de France

"Vous serez comme des dieux" encore et encore… Zuckerberg, "pape de la réalité virtuelle"

Comment la « Virtual Reality »

 introduit une rupture avec l'existant

Zuckerberg de passage au Mobile World Congress 2016  (source)

Mark Zuckerberg a participé dimanche à la conférence de presse de Samsung pour réaffirmer à quel point la réalité virtuelle allait changer le monde... pour le meilleur ou pour le pire, si l'on en croit l'étonnante photo par laquelle le fondateur de Facebook a illustré son passage à Barcelone.

Samsung a frappé fort dimanche soir à Barcelone pour la conférence de presse d'annonce des nouveaux Galaxy S7 et S7 Edge : dans une salle conçue pour accueillir plusieurs centaines de journalistes, chaque invité a découvert sur son siège un casque de réalité virtuelle Gear VR. Plutôt que d'être assis en rang face à une scène statique, ils étaient ainsi invités à vivre plus intensément l'événement, au moyen d'une transmission vidéo à 360 degrés.

Le point d'orgue surprise de la présentation consistait en un invité de marque : Mark Zuckerberg, dépêché à Barcelone pour réaffirmer l'importance du partenariat conclu Oculus (racheté par Facebook) et Samsung autour de la réalité virtuelle, considérée selon ses mots comme le moyen de se « téléporter » dans une nouvelle ère de divertissements et d'interactions sociales. (lire l'article intégral ici)

Ert la suite sur CLUBIC.COM


La photo est rapidement devenue un symbole de la cristallisation des inquiétudes autour de la VR, qui coupe les gens du monde qui les entoure. Zuck était dans la salle, mais personne ne l'a réellement vu à ce moment-là. Une situation qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes. Mais aux réflexions quasi-philosophiques se sont ajoutés des détournements, confirmant le potentiel de mème de cette photo. En voici quelques exemples. 





« We don’t need no thought control »(Roger Waters - Pink Floyd)

mercredi 24 février 2016

Mgr ATHANASIOS de LIMASSOL Homélie sur les Signes des Temps





Que Dieu vous bénisse ! Bon après-midi !
Je voudrais tout d'abord rendre grâce à notre Dieu bienveillant et au saint Mégalomartyr Demetrios  de nous recevoir dans ce vénérable temple de sa Gloire et de son saint Nom. Je voudrais également  remercier son Éminence le Métropolite de Kaisariani, le pasteur de cette sainte métropole, pour sa bénédiction de ma présence ici parmi vous cet après-midi. Enfin je voudrais remercier les bons pères qui m'ont fait cette invitation lors de mon séjour ici à Athènes pour diverses autres tâches.

Comme vous le savez, mon discours concerne les signes des temps. mais évidemment cela n'est pas de ma compétence car je ne peux interpréter  les signes des temps. Alors si vous vous attendez à entendre parler de la Seconde Venue ou de l'Antichrist, il vaut mieux ne pas perdre votre temps. Je ne vais pas vous parler de cela ; je n'y connais rien. Dieu Lui-même nous a caché cela. 
Le titre de ma conférence semble pourtant correspondre à ce thème. Les gens ont toujours été habités par l'anxiété - et c'est une bonne préoccupation - à propos des signes des temps. Le Christ Lui-même nous a dit de nous en préoccuper, d'observer les signes des temps et de manifester un intérêt positif pour la direction que prennent les évènements afin de nous orienter nous-mêmes. Il n'est bon pour personne de rester indifférent et de rester à l'écart de cet intérêt et de cet effort positifs. Pour qu'une observation soit valable, il est nécessaire pour tous ceux qui veulent qu'elle soit en accord avec l'esprit dont nous a parlé notre Seigneur dans l'Évangile, l'esprit dont Il a parlé à ses disciples et à tous ceux qui s'intéressaient aux signes des temps.

Bien entendu, c'est de choses générales qu'Il leur a parlé à propos de ce qui devait précéder sa venue. Il a parlé de désordre, de guerres, de toutes sortes de tromperies, de quantités de personnes qui induiraient en erreur beaucoup d'autres; il a parlé de la diminution de l'amour de l'homme pour Dieu concurremment à l'augmentation des péchés. Il nous a dit que l'Évangile serait prêché à toute la création et que les forces de la nature, parmi bien d'autres choses, seraient ébranlées. Mais le Christ ne parlait pas de toutes ces choses pour que nous découvrions quand aurait lieu sa seconde Venue, Il a dit en effet à ses disciples qu'ils n'avaient  pas se préoccuper du moment où cela adviendrait."Cela ne dépend pas de vous" leur a-t-Il dit "Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les dates. Cela ne vous concerne pas du tout. Le Père céleste le garde pour Lui." Il ne l'a révélé à personne, ni aux prophètes, ni aux saints, ni aux anges. Rien de ce qui existe ne saurait connaître à l'avance l'heure de sa venue.  Ce que nous tenons pour certain c'est que cela adviendra, nous savons que c'est une réalité qui sera actualisée. Nous voyons des choses qui nous rappellent les paroles du Christ et nous voyons des circonstances qui conduisent nos âmes à nous demander si ces choses pourraient correspondre à ce que Dieu a décrit. Cependant chaque jour qui passe est un pas de plus en avant. Le temps passe dans cette direction, il ne revient pas en arrière. Ainsi chaque jour nous rapproche du jour final. Même si cela ne se produit pas dans notre vie et que nous ne sommes pas témoins du Jour du Seigneur, ce n'est pas important, car nous parviendrons tous à la fin de notre course terrestre un jour. Nous quitterons ce monde et nous rencontrerons le Christ, ainsi nos coeurs et nos esprits doivent être prêts pour ce que nous demandons chaque jour à l'église : "une bonne défense devant le redoutable tribunal du Seigneur".

Que nous dit le Christ dans l' Évangile ? Il nous dit tout simplement ceci : "Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation" Il nous donne cette consigne, il nous dit de veiller et de prier afin d'éviter d'être tenté et trompé. Il nous dit de faire attention aux faux prophètes, ceux qui nous diraient que le Christ vient maintenant, que le Christ est ici ou là, ou qu'Il va venir dans quelques années et à telle et telle date.  C'est à cela que vous saurez s'il s'agit de faux prophètes. Ce sont les caractéristiques de ceux qui sont là pour troubler le peuple de Dieu et présenter l'Église comme un lieu de gens stupides qui sont terrifiés et qui attendent dans l'horreur et la crainte ce fameux jour où Dieu apparaîtra. Pourtant ce qui caractérise avant tout la parole de Dieu c'est que la venue du Christ dans le monde est un joyeux évènement, un évènement qui est à désirer. Que dit le Credo de Nicée ? -"J'attends la résurrection des morts". J'attends, j'espère, j'anticipe le jour et l'instant, avec désir, avec joie et paix. Nous attendons le moment où les morts ressusciteront sans une once de terreur, ni de peur, ni de panique psychologique, sans la moindre émotion négative. En d'autres termes, ce moment final, quand le Christ viendra, ressuscitera les morts et règnera sur tous ceux qui l'ont aimé et cherché dans leurs vies. C'est pourquoi, ce qui caractérise en premier les derniers jours et l'attente de la venue du Seigneur  c'est que les enfants de l'Église sont dans une attente joyeuse. C'est un évènement joyeux et nous devons attendre Notre Seigneur dans la félicité, l'amour et la paix. Nous ne devrions pas être terrifiés par les évènements qui se produiront auparavant. Quand vous verrez cela, dit le Christ  fortifiez vous, prenez courage, il faut vaincre vos peurs et vos difficultés, tenez vous dans la fermeté, parce  que le Seigneur est à portée de main. Notre Seigneur vient et parce qu'Il vient, tout doit être mis de côté et il n'y aura rien  qui pourra  nuire ou faire pression sur votre existence. Ainsi la joie est un élément [ de cette attente].  

L'autre élément est une foi inébranlable en la victoire du Christ. Le diable ne prévaudra pas ni l'Antichrist, ni les évènements effrayants qui vont se dérouler au fil du temps. Nous ne devrions pas non plus nous inquiéter avec des émotions négatives  envers tout cela. Nous devrions plutôt nous enthousiasmer au sujet de la venue du Christ conquérant et vainqueur. Le Christ va vaincre toutes ces difficultés. Quel est alors notre devoir ?  Quelle doit être notre attitude ? - Lui demeurer fidèles. Lui rester fidèles, rester unis à l'Église. L'Église est notre refuge. Quand les rumeurs et les craintes de l'Antichrist  ont commencé à se répandre, à propos du nombre 666, à propos de ces cartes et de ces barres et toutes ces autres choses, j'étais sur la Sainte montagne, et il y avait presque de l'agitation parmi les moines… Alors j'ai interrogé les Anciens sur ce qui pouvait arriver, sur la réaction que nous devions avoir, et comment nous devions faire face à ce que nous attendions qui devait se passer d'un jour à l'autre. La réponse de ces Anciens a été : restez unis à Dieu, restez unis à l'Église. Si vous êtes dans l'Église, c'est comme si vous étiez dans l'Arche à l'époque du Déluge. Ils n'avaient peur de rien et rien ne leur est arrivé.  Ils ne furent pas perdus. Nul ne sera perdu qui appelle le Nom de Dieu  et demeure dans l'Arche de l'Église.

D'un autre côté, il y a ceux qui croient qu'ils ont trouvé eux-mêmes leur propre voie de salut et qui créent leur propre échappatoire  à ces évènements, des gens qui résistent à tout cela par leurs propres dispositions comme si tout ce qui est train d'arriver devait se produire en un seul jour. De cette façon ils excluent l'Église parce qu'ils croient qu'elle est compromise et qu'elle ne se maintiendra pas avec ces évènements. Comme si l'Église du Christ était une construction humaine et non l'oeuvre du Saint Esprit, comme si Dieu ne résidait pas dans l'Église ! Comment l'Église, qui est le pilier et la fondation de la vérité du Christ pourrait-elle se tromper ? Il est impossible, mes amis, pour l'Église d'être induite en erreur. C'est réellement impossible parce que le Christ nous a dit :  "Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle" et les portes de l'enfer ne sont pas seulement le moment donné mais également tous ces corps des impies, ces menaces et ces cris d'alarme, ce sont toutes ces choses qui menacent l'Église. Cela continuera jusqu'au dernier jour. C'est pourquoi l'Église est l'arche de notre salut. L'Église est l'incarnation de l'espérance du peuple si bien qu'il n'y a rien à craindre. Il n'y a rien d'autre que nous ayons à découvrir. Le lieu du salut est un fait établi. L'Église du Christ est ce qui deviendra le lieu et l'arche du  salut pour chaque personne qui demeure au dedans et la suit. Et l'Église n'est pas quelque chose de vague, d'insondable ou d'invisible. Nous sommes l'Église, nous constituons l'Église. Tout le peuple de Dieu, clercs et laïcs, sont le temple de Dieu, l'Église du Christ pour laquelle est mort le Christ,  partout où conduit l'Esprit Saint, comme Il l'a fait à travers les siècles.

 Ainsi nous devrions sérieusement être concernés par ces choses.  Nous devons être concernés, mais en sachant que nous devons faire attention à ne pas être induits en erreur, de ne pas être séparés de l'Église, de ne pas errer dans les labyrinthes de nos propres interprétations, en conservant en même temps la paix de Dieu dans nos coeurs. La paix que le Christ nous a donnée, la paix que l'on ne peut enlever des âmes de ceux qui invoquent le nom du Christ.  Et nous devrions savoir également que nos propres voies sont des rencontres personnelles avec Dieu nous conduisant jusqu'au jour de notre fin personnelle. 

Il y a quelques années il  est arrivé que j'étais quelque part ici en Grèce pendant qu'il y  avait  cette difficulté de ces fameuses cartes entre autres choses. Et il y avait une dame qui contredisait l'évêque qui essayait de prêcher la parole de Dieu.  Elle insistait pour dire que le temps de l'Antichrist était maintenant arrivé. L'évêque était en train d'essayer de lui faire comprendre que ce n'était pas leur affaire et que cela ne relevait pas de nos compétences depuis que le Christ nous avait  dit que Dieu avait déterminé cela à l'insu des peuples et des anges.  Mais la dame continuait d'insister pour dire que les choses étaient ainsi qu'elle le disait  et que nous devions, oh je ne sais plus, réagir d'une certaine manière  ou d'une autre et faire certaines choses. Le métropolite essayait toujours de faire valoir ses arguments mais la dame demeurait sur ses positions, non convaincue. J'ai alors été tenté de prendre la parole  et c'est ainsi que je lui ai dit "Excusez-moi Madame, puis-je vous demander votre âge ? " Vous savez combien il est inconvenant de demander son âge à une dame. Quoi qu'il en soit, elle ne me le dit pas, mais ces choses là sont plutôt visibles d'ordinaire. Je luis dis " Écoutez, vous devez avoir soixante-quinze, quatre-vingts ans n'est-ce pas ? Et c'est l'Antichrist qui vous inquiète ? Dans votre situation, n'avez-vous jamais eu l'idée que vous pourriez partir bientôt ? Combien pensez-vous avoir de temps à vivre encore ? Maintenant si vous aviez quinze ou vingt ans, je vous dirais que vous avez beaucoup de temps devant vous et que vous pourriez être concernée par la venue de l'Antichrist. Même si le misérable était sur le point de venir maintenant, vous n'auriez pas suffisamment de temps pour le voir  évoluer.  Tournez votre regard vers le Christ que vous rencontrerez  d'ici peu, vous êtes comme sur une piste, prête à décoller. À partir de maintenant à n'importe quel moment, la lumière verte peut s'allumer dans la tour de contrôle alors vous déploierez vos ailes  et vous prendrez votre envol. Et comment ferez-vous alors quand vous vous trouverez en face du Christ ? Avez-vous déjà pensé à cela ? Votre esprit vous dit, jour et nuit, quoi  faire au sujet de l'Antichrist, mais que ferez-vous avec le Christ ?  Si le Christ vous convoque maintenant devant Lui ?  Qui  peut dire combien de temps encore il lui a été alloué ? Aucun de nous. À n'importe  quel moment maintenant, nous sommes tous dans la salle d'attente des départs, prêts à décoller. Qui peut dire qu'il a encore des années devant lui ? Personne. Qu'est-ce qui nous empêche d'y aller ? Notre propre jour dernier. Notre jour dernier personnel. Ce jour dernier, cette dernière heure quand je partirai et me préparerai à rencontrer le Christ, alors je comprendrai ce que j'ai accompli durant ma vie. Là je verrai si je peux m'unir dans l'amour avec l'Esprit de Dieu, avec la grâce de Dieu  et la grâce incréée de l'amour divin. Si cela ne se produit pas, toute autre chose sera vaine pour moi, pas seulement vaine mais peut-être sera-ce cause de ma condamnation car j'aurais été intéressé par tout autre chose que mon propre salut. Certes,  peut-être Dieu sera-t-il miséricordieux envers toutes nos âmes de sorte que nous ne connaîtrons jamais l'amer instant de la séparation d'avec Dieu le Père. Et nous devons toujours garder à l'esprit que le Christ est venu pour nous sauver, pour nous donner son Amour, sa présence, sa douceur, sa joie " C'est ma paix que je vous
 donne" Sa propre paix. Cette paix que nul ne peut ravir à nos coeurs. Sa joie, qui n'est pas celle de ce monde qui ne dépend que de facteurs extérieurs. Elle demeure dans les coeurs des gens, les réjouit et les apaise.  Et vous savez, ceux d'entre nous qui vont à l'église et écoutent une homélie de temps en temps et qui veulent apporter Dieu dans nos vies, nous avons une énorme responsabilité ce qui concerne la façon dont les Chrétiens se présentent à l'extérieur…

Je  me rappelle qu'une fois je suis allé dans un lycée pour confesser quelques étudiants, là une étudiante en terminale m'a demandé si elle devenait devenir comme son professeur pour aller au Ciel. Et bien sûr je lui ai dit de ne pas devenir comme son professeur par ce que son professeur était dépressive. Elle parlait toute la journée de démons, d'enfer, de péchés, de passions. Toute la journée elle leur parlait de choses qui effraient l'âme de la personne. Elle ne parlait pas de la joie de Dieu,  de l'amour de Dieu, et pour cette raison, Dieu, à ses yeux était quelque chose plein de tristesse, sombre, quelque chose d'obscur, un nuage noir. Il n'était pas l'éclatant soleil de justice, comme nous l'entendons dans les hymnes à l'église, " Tu as fait resplendir ta lumière dans le monde, ô Christ"et "Toute Sainte Mère de Dieu, ta naissance a apporté la joie au monde entier" toutes les hymnes de l'Église sont remplies de la lumière de Dieu, de la joie de Dieu, de l' amour de Dieu et de l'espérance de la présence de Dieu. Rien de cette obscure tristesse, de cette dépression psychologique qui pèsent sur les gens, à cause des évènements, à cause de notre époque, et malheureusement, de temps à autre, à cause d'un sens erroné de la spiritualité que nous développons dans nos propres vies.
 C'est pourquoi nous avons une responsabilité, une énorme responsabilité, concernant d'abord la façon dont nous expérimentons le Christ  et dont nous partageons cette expérience avec d'autres personnes, avec nos enfants, nos collègues, nos conjoints et tous ceux qui sont autour de nous. Les gens demandent souvent comment ils doivent aider leurs enfants, leurs petits enfants, leurs conjoints, leurs collègues à se rapprocher de l'Église. Ne faites rien. Vous devez être réellement comme Dieu. Soyez à l'image et à la ressemblance de Dieu, votre Père, et sur votre visage , ils verront le Christ. "Et la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas vaincue" Ainsi si vous êtes une lumière comme le Christ,  "vous êtes la lumière du  monde"  et avant cela Il dit : "Je suis la lumière du monde" et que dit-il alors à ses disciples ? "Vous êtes la lumière du monde" et "Vous êtes la cité bâtie sur la montagne" Vous voyez ? Il nous donne sa place, et nos visages et nos vies, et notre travail et nos paroles reflètent cela. Quand nos sommes comme cela, pas besoin d'autres mots, ou d'autres préoccupations et quelque chose d'autre que nous devrions faire comme, par exemple, avoir la prétention d'attirer les autres à l'Église.

 Expérimentons  le Christ comme Il est, comme l'Église nous le donne. Cette joie de Dieu que le Christ nous a donnée, comme bénédiction, comme trophée de sa victoire sur la mort. Ainsi nous vénérons la croix du Seigneur et que disons-nous ?" Par la croix la joie est venue au monde entier". La source, la croix du Christ, joie octroyée au monde entier. Et à nouveau qu'est ce que nous disons ? "Salut à toi, croix, joie du monde entier". Un signe de joie, vraiment. La croix du Seigneur est la joie du monde ! Le Christ est l'espérance du monde, la joie du monde, l'amour du monde et la paix du monde. Ce sont les signes du Christ. Tous les autres facteurs comme le mal, le péché, la corruption de toute chose, le désordre dans la nature, la tourmente de la condition humaine, l'état des nations, tout cela n'est pas de Dieu. Ces choses sont une conséquence de nos péchés. Dieu ne collabore pas avec le péché. Dieu n'emploie pas le diable à son service ! Dieu ne veut aucune collaboration avec le mal, avec le diable, avec les oeuvres des ténèbres, ou les oeuvres de la Chute. Au contraire Dieu est, de et en Lui-même, une lumière pour ce monde, et Il illumine et sanctifie tout être humain qui vient au monde. C'est pourquoi, les signes du Christ sont des signes de paix, de douceur, et la lumière qui nous bénit et nous sanctifie tous. 
Quand les autres verront ces qualités du Christ en nous, alors ils diront "Regardez ce que le Christ a fait de cette personne !" Tout juste comme Saint jean Chrysostome le dit dans une excellente homélie : " Voulez-vous voir un miracle plus grand que celui de la fournaise de Babylone ? Venez et laissez-moi vous montrer un miracle plus merveilleux que tous les miracles !  Entrez dans l'Église et vous verrez comment il y entre un loup et  en sort un agneau,  comment c'est un corbeau qui y entre et c'est une colombe qui en resort, comment un corps pourrissant en décomposition y entre et en sort une personne belle, parfumée de la grâce du Saint Esprit"  c'est cela qu'est l'Église. Ce sont les signes du Christ. ce sont les signes de la présence du Seigneur et partout où ces signes se manifestent, les gens en sont informés.  Les gens  ne protègent pas seulement de telles personnes mais elles font de même avec les animaux et la nature elle-même. les animaux ne les dérangent pas, les bêtes sauvages ne les inquiètent pas et de cette manière, ces personnes réalisent qu'elles sont le peuple de Dieu. 

Ainsi nous qui voulons être proches de l'Église et être dans l'Église, nous avons la responsabilité d'expérimenter le Christ, tel qu'Il est authentiquement et en vérité, le Christ de l'Église, le Christ dont les saint ont fait l'expérience, le Christ que les saints expriment à travers leur christianisme. Voyez ce que dit St Séraphim "Christ est ressuscité, ma joie !"  à tous ceux qui venaient à lui parce que la vie des saints est résurrection, c'est une joyeuse tristesse, la croix n'est pas la tristesse. Elle donne la joie au monde. 

Laissez-moi finir maintenant.
Les signes des temps nous ont été donnés par l'amour du Christ non  pas pour nous terroriser ou nous endormir ni pour nous faire trembler à l'idée que la Seconde Venue pourrait arriver d'un moment à l'autre.

 Comme ce simplet qui refusait de dormir à minuit, ou avant minuit, ou aux environs de minuit parce qu'il croyait que la Seconde Venue se produirait à minuit puisqu'il est dit "au milieu de la nuit"…mais avec le changement d'heure, le pauvre homme ne savait plus s'il fallait attendre le Christ l'hiver ou l'été. C'était une personne simple et il vint me poser la question. Alors je lui ai dit :" Regarde, pour le meilleur ou pour le pire, agis seulement selon ton heure" 
Comme un jour l'Ancien Paissions disait à un homme simple qui conservait  l'Ancien Calendrier et ne voulait même pas concevoir l'idée d'un nouveau, et qui insistait, insistait, insistait en disant que c'était l'oeuvre des Francs Maçons et des Juifs, des Américains, des Noirs, des Blancs, des Jaunes pour détruire l'Orthodoxie. Il voyait ce qu'il voulait voir et l'Ancien essayait de lui expliquer les choses, pour le convaincre de rester dans l'Église et de ne pas s'en séparer. Mais il ne comprenait pas. Alors l'Ancien lui dit ; " Écoute-moi, puisque tu as confiance en moi, tu me vénères, tu m'aimes et tu me vois comme un prophète, je vais te dire le secret du nouveau calendrier". Père Païssios dit alors " J'ai attendu et attendu afin de te tester. Je n'allais pas te le dire tout suite. Maintenant que tu as passé tous les tests, je vais te  dire quel est ce secret Oui mais nous devons trouver une solution aussi bien. Le secret du Nouveau Calendrier, dit Père Païssios, est qu'il a été inventé  par un prêtre pour que les fidèles du Nouveau Calendrier puissent obtenir le Paradis treize jours plus tôt. Et puisqu'ils  l'obtiendront treize jours plus tôt, la Seconde Venue adviendra treize jours plus tôt pour eux." Vous voyez comme tout cela peut être ridicule quand les gens interprètent la parole de Dieu d'une façon infantile et ne parviennent pas à comprendre que la Parole de Dieu est pour notre salut. 

Le Christ ne déploie pas de méthodes de violence psychologique ou quelque autre méthode humaine qui violerait notre liberté. Au contraire, Il fait toutes choses dans la sagesse et l'amour afin de toucher nos coeurs de sorte que chaque personne puisse aimer Dieu librement et sans contrainte et que le Christ puisse devenir une attente pour eux, puisse devenir quelque chose que vous attendez avec amour et joie et que vous puissiez expérimenter chaque jour avec la Divine Liturgie.  Quand nous commençons la Divine Liturgie, nous bénissons le Règne du Père, du Fils et du Saint Esprit.  C'est la présence de Dieu chaque jour dans nos vies en nous-mêmes. C'est pourquoi, mes amis, puisse le Christ être l'attente de chacun de nous ! Et les signes du Christ sont les fruits du Saint Esprit :  amour, joie, paix, patience, bonté, foi, douceur, retenue, et toute la richesse non dite des dons de Dieu.  Toute autre chose n'est pas de Dieu et n'est pas la manifestation de notre Père Céleste. Cela ne manifeste pas l'expérience réelle de notre Église. Nous devons rester unis à la vigne. "Demeurez en moi et moi en vous" dit le Christ Demeurez unis à moi et moi avec vous et ne vous préoccupez pas de l'Antichrist. Nous ferons mieux de nous préoccuper de nous avec le Christ, qui est notre amour, qui est le but et le centre de notre amour et de nos vies.
 Par les prières du Saint Mégalomartyr Demetrios dont vous allez célébrer avec splendeur la fête ce jour entier et de tous les saints, que la grâce du Christ soit avec nous illumine et nous sanctifie et nous conduise  à son Amour.  Amen Merci

(version française par Maxime le minime)

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