Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

dimanche 31 août 2008

CHANT ORTHODOXE

BONNE ANNEE LITURGIQUE !

Voilà, j'ai décidé de faire un nouveau blog sur le Chant orthodoxe :
http://chants-orthodoxes.blogspot.com/

Cela pourrait paraître un peu ambitieux mais il s'agit surtout de célébrer la beauté et la profondeur sacrée de la musique liturgique orthodoxe et d'en partager l'amour plus que d'en faire une présentation savante.

C'est un blog d'ailleurs qui reste ouvert à tous et à toutes les contributions si désir il y a.

Je commencerai d'abord par les origines, c'est à dire le chant le plus influent, c'est à dire ce qu'on appelle le chant byzantin qui s'est répandu sur tous les continents mais il y aura place également pour le chant russe. Le peuple russe si créatif et si profondément orthodoxe jusqu'aux vagues successives d'"occidentalisation" a su rapidement "russifier" ce chant des origines et il a à son tour influencé beaucoup des cultures slaves environnantes.

En Occident on trouve ces deux influences et l'on s'applique à former dans les monastères et dans les paroisses des chœurs qui chantent dans l'un ou l'autre style. Des stages, des lieux de formation se développent dans toute la France, des transcriptions de toutes les musiques se font... aussi bien en Europe qu'en Amérique et malgré les tâtonnements et les difficultés l'enthousiasme et l'énergie et les efforts ne font pas défaut. Tout cela mérite d'être connu et encouragé.
A bientôt et bonne écoute !

mardi 26 août 2008

intercommunion ??? Désolé... Zu spät !

Chers frères et sœurs œcuménico-irénistes, devrais-je être bientôt, quand l'Eglise sera à nouveau indivise, en "intercommunion" avec… ça ???

mardi 19 août 2008

Zen Transfiguration




Traces d'un passage et réminiscences...

La Sainte Transfiguration par Stefan Arteni
Stefan Arteni quand il veut effectuer ce passage du Zen au Christianisme ne peut que trouver l'Hagiographie (ou iconographie) orthodoxe et il ne peut que s'intéresser à la Prière de Jésus à laquelle il a consacré un album. Parce que comme la calligraphie japonaise ou chinoise, l'Hagiographie est écriture (écriture sainte et écriture du sacré) pas la peinture occidentale dite religieuse, ou à thème religieux. De même que la calligraphie est méditation, l'Hagiographie est prière. De même que la calligraphie et l'art pictural qui en découle, l'Hagiographie orthodoxe sont action et méditation en même temps. Le calligraphe médite avant son art comme l'iconographe prie avant de se mettre au travail. Corps, âme et esprit sont en mouvement sans division, sans séparation dans la réceptivité de l'Indicible, de l'Innommable, dans le paradoxe de l'Irreprésentable, dans la célébration du Sacré. Quand il y a communication entre calligraphie (la belle écriture du Beau) et l'Hagiographie la Lumière n'y perd pas, elle est vue à travers un autre prisme mais c'est toujours la Lumière. Quand le culturel "occidental" essaye de s'approprier ce qui appartient à une tradition authentique (voir exemple ci-dessous) même avec les meilleures intentions, c'est un affaiblissement, une perte, un déssèchement ou au contraire une enflure spectaculaire ou tout simplement une décoration ce qui est peut-être encore pire...

mercredi 13 août 2008

l'Hymne Acathiste à la sauce Kto (Vous pouvez rester assis, c'est cool...)

L'œcuménisme c'est magnifique !
Et voilà le résultat : si vous allez voir la vidéo sur Youtube vous verrez il y a un commentaire vidéo qui montre l'Hymne Acathiste chanté par des grecs orthodoxes, même si ce la ressemble plus à un concert qu'à une véritable prière au moins ils sont debout ce qui est la moindre des choses...
Voyez ce qui se passe avec l'interprétation, l'utilisation et la place des icônes, c'est la même chose... Un moribond (malgré les apparences spectaculaires)essaye de se revivifier à gauche et à droite de nourritures saines mais c'est en vain ! Le mauvais penchant (du à des siècles de cacodoxie)reprend le dessus et on parvient à cette terrible inversion ; tu m'as donné de l'or et j'en ai fait de la boue...
Désolé, encore une fois ce que l'Orthodoxie a à gagner à l'œcuménisme c'est seulement ça : une incompréhension, un détournement, un affaiblissement, un abâtardissement,une réduction à un même sans grâce aucune...

St MAXIME LE CONFESSEUR transfert de ses reliques (selon le calendrier réformé)

J'ai de la chance voilà la deuxième fois que je peux fêter mon Saint patron




Tropaire ton 3
Par une effusion de l'Esprit Saint tu as répandu en une abondante pluie les enseignements sacrés du Christ. Tu as exposé avec une autorité divine l'auto anéantissement de Dieu Le Verbe.
Et tu as rayonné par ta confession de la vraie foi. Glorieux Père Maxime prie le Christ notre Dieu de nous accorder sa grande miséricorde !

Kondakion, ton 2
Ô Maxime défenseur divinement inspiré de l'Église, champion sûr et éclairé de l'Orthodoxie, harpe et trompette de la piété, saint et divin ornement des moines, ne cesse pas d'intercéder pour nous tous !

mardi 12 août 2008

La nouvelle religion du tourisme et l'histoire du poulpe par PHOTIOS KONTOGLOU

Les iconographes authentiques, suivant avec courage et longanimité la Tradition sans faille, sont bien souvent ceux qui par leur investissement corps-âme et esprit dans la matière qu'ils doivent travailler pour en dégager la Lumière, ne peuvent tomber dans l'illusion spirituelle, l'à-peu-près, le relatif. Ils sont confrontés à la Vérité elle-même avec laquelle ils ne peuvent transiger et leur travail est un miroir impitoyable. Aussi, bien souvent, sont-ils ceux qu'il faut écouter dans leur défense de l'Orthodoxie car ils savent de quoi ils parlent, de Qui ils parlent et cette connaissance n'est pas un savoir intellectuel, formel, universitaire, mais c'est une pratique, une expérience de tout leur être engagé dans la foi.
Ainsi sont des Hagiographes ( comme on dit en grec) comme Photios Kontoglou ou Leonide Ouspensky, d'ardents défenseurs de la foi chrétienne authentique.
Voici un texte traduit du grec en anglais par NOCTOC sur son blog si personnel que j'aime tant et qu'il m'a permis de traduire en français à mon tour.


" De nos jours beaucoup de nouvelles religions sont apparues, les religions, qui représentent les mécréants et les athéistes. Une d'entre elles est le tourisme, qui est né de la vaine curiosité de l'homme qui veut connaître en effleurant à peine et sans donner vraiment d’importance à ce qu'il entend ou voit. La plupart des touristes s'ennuient dans leur vie et veulent passer le temps sans se donner trop de peine pour connaître les monuments, ni pour suivre les cours d'histoire racontés par des guides qui semblent préparer un festin pour des personnes souffrant d’anorexie. Ce que disent les guides entre par une oreille et sort par l'autre.
Toutefois, pourquoi n’y a t-il personne qui ait le courage de parler avec irrévérence de cette nouvelle déesse, cette si prolifique industrie touristique? C’est parce qu’à notre époque ce qui est sacré et ce qui est saint ce sont des choses qui font rentrer de l’argent. Comment pourriez-vous oser dire quoi que ce soit contre eux ? Vous auriez insulté Mahomet, vous auriez insulté Mamon.

Et comme si ce n'était pas suffisant que le tourisme ait rempli les musées avec une foule de personnes de toutes sortes, qui regardent dans le vide une brochure à la main et un appareil photo suspendu aux épaules, et comme si cela n'était pas suffisant que toute montagne isolée qui a deux colonnes brisées ou un marbre sculpté, soit devenue un dépotoir, et comme si ce n'était pas assez qu'il n'ait pas été conservé secret le moindre mystère du monde antique, ni qu'il ne soit pas un seul tombeau qui n'ait été ouvert afin que de somnolents curieux puissent s’y pencher, les mêmes entrent également dans les églises et chapelles isolées, où des gens prient, et les mêmes se tiennent là, sans faire le moindre signe de la Croix, avec leurs mains derrière leur dos, indifférents et insensibles à ces infortunées personnes qui sont près d’eux et autour d’eux.
Le tourisme s’est imposé à toute chose.
En sa royale présence toutes les portes ont été ouvertes afin qu’il soit bien accueilli, les portes des châteaux qui n'ont jamais été conquis par des guerriers, les portes des monastères qui ont été verrouillés mille fois, les cellules, les grottes et les ermitages où des hommes bénis ont vécu cachés.

Saints autels, corbeilles pour le pain béni, vases sacrés de communion, reliquaires avec saintes reliques ont été exposés sans honte sur la place publique afin que les touristes puissent les voir.
Enfin, la grande forteresse de l'Orthodoxie, le Mont Athos, la montagne sacrée s’est rendue elle-même au tourisme. Dans ce jardin de la Vierge Marie, où selon sa volonté, ne se sont posés ni pied de femme, ni patte d’animal femelle, vont et viennent désormais des milliers d'hommes de toutes les races, certains la pipe à la bouche, d'autres en culottes courtes, d'autres à moitié nus, parlant, riant, sans retenue car ils viennent là pour avoir du plaisir, fatigués de leurs emplois, de leurs entreprises, de leurs machines, des trains, des avions, des navires, des voitures, des théâtres, des bains de vapeur, des hôtels et de tout le reste à quoi ils ont à faire dans leurs pays. Même quand ils viennent ici, ils apportent l'odeur de toutes ces choses, et ils sont incapables de ressentir quoi que ce soit, et ils ne sont pas le moins du monde contrits, totalement étrangers aux antiques mystères qui sont cachés dans la montagne sacrée.
Parce qu'en effet, comment pourrait-il y avoir un moyen de transmettre ce parfum spirituel à des personnes qui n'ont pas ce sens perceptif du parfum spirituel ? Comment pourraient-ils sentir ce qu'ils voient et entendent, puisque ce sont des fruits supersubstantiels et des révélations de la piété, de la prière, de la haute théorie? Non que ce soit la faute de ces personnes, certaines d'entre elles sont innocentes et humbles, mais elles sont totalement éloignées de l'état qui doit être, de celui qui sait que ce lieu n'est pas un lieu pour les loisirs, ou pour se promener, ou pour le plaisir, ni même un lieu pour s'instruire, mais c'est un lieu qui porte gravée cette inscription : «Ceci est un lieu de respect ! Je ne suis pas autre chose que la maison de Dieu et la porte du ciel." Ces malheureux ne savent pas que ce qu'ils voient et écoutent, ne peut être compris par l’intelligence. Comment pourraient-ils supposer que leurs guides eux-mêmes ne sont pas en mesure de sentir leur véritable signification, et que, malgré les connaissances qu'ils ont sur ces saintes choses, il s'agit d'une connaissance superficielle, mécanique, d'une connaissance qui demeure à la surface parce que «la relation d’une personne avec Dieu ne peut être accomplie que grâce à la mémoire spirituelle, les bénédictions de la prière et le sacrifice".
Ce n'est pas un endroit pour satisfaire la curiosité de l'homme pécheur, mais c’est un endroit où les gens ont quitté le monde, où ils sont aux prises avec des luttes spirituelles, avec les souffrances du corps, s’abandonnant eux-mêmes complètement à la volonté de Dieu, par le jeûne, avec leurs mains levées vers le ciel, la bouche close depuis des années, le cœur fermé à toute distraction extérieure. C’est par erreur que vous, les touristes, avez cheminé jusqu’ici. Vous cherchez à plaire à vos sens et à votre corps, mais ce lieu où vos guides représentatifs vous ont menés, est un lieu de deuil joyeux et tous ceux qui vivaient et vivent encore ici, ne vous rendront pas heureux, parce qu'ils vivent avec la douleur au cœur, et c’est leur zèle pour le salut des âmes qui les a rendus si chaleureux. Comment se fait-il alors que soyez venus ici, comme s'il s'agissait d'un banquet de mariage vautré devant une table, alors que c’est un lieu de commémoration quotidienne de la mort, du soupir, et d’une triste supplication vers Dieu?

Les ennemis contemporains de notre religion et de notre pays sont plus dangereux que les anciens, car avec leur manière pacifique ils nous trompent et, de ce fait, ils nous apparaissent comme étant innocents, incapables de nous faire le moindre mal. Voilà ce que sont les prétendus « bienfaits de la civilisation moderne », les installations qui facilitent la vie sont des pièges empoisonnés, les spectacles, les formes de divertissement, le tourisme etc. Ces ennemis semblent innocents et incapables de nous nuire, parce qu'ils ne sont pas sauvages et ne révèlent pas leurs intentions, mais sont insidieux et font leurs nuisances sans le moindre avertissement. Des premiers ennemis vous pouvez vous protéger vous-même mais des derniers vous ne pouvez pas, comme nous le montre une légende de la mer que je vais vous raconter :
Une mère poulpe se reposait avec son petit au fond de la mer.
C’est alors que le petit poulpe est harponné et remonté à la surface par un pêcheur. Le petit poulpe appelle sa mère: « Maman ! Ils m’ont attrapé !» et s’ensuit un dialogue entre la mère poulpe et son petit:
« − N'aie pas peur mon enfant!
− Ils me sortent de l’eau maman !
− N'aie pas peur mon enfant !
− Ils me font griller Maman !
− N'aie pas peur mon enfant !
− Ils me coupent avec un couteau !
− N'aie pas peur mon enfant !
−Ils me mettent dans de l’eau bouillante !
− N'aie pas peur mon enfant !
−Ils me mâchent, ils me mangent !
− N'aie pas peur mon enfant !
−Ils m’avalent !
− N'aie pas peur mon enfant !
−Ils boivent du vin, Maman !
−Oh! Je t'ai perdu mon enfant ! »

Ce mythe signifie que toutes les dures épreuves qui ont été infligées à la pieuvre, n'ont pas causé la mort: ni la capture, ni le gril, ni la cuisine, ni la mastication. Mais lorsque sa mère a entendu que ceux qui avaient capturé et mangé son petit étaient en train de boire du vin afin de le digérer, elle a crié alors: «Je t'ai perdu mon enfant!". Le vin, qui semble être la chose la moins dangereuse en comparaison du découpage au couteau et de la mastication, est en réalité, le plus grand ennemi du poulpe.
Il en est ainsi pour nous Grecs.
De nombreuses tornades dévastatrices sont passées sur notre terre, toutes sortes de sauvages meurtriers sans pitié, avec des épées, des lances et toutes sortes d’armes. Perses, Germains, Francs, Arabes, Turcs et autres. Ils nous ont abattus, coupés en morceaux, pendus, ils nous ont mis au bûcher, mais nous ne sommes pas morts parce que notre lutte nous a rendus aussi solides que l'acier, nous avons rendu coup pour coup, nous avons eu à faire à des ennemis sauvages mais que l’on pouvait voir. Ceux d'aujourd'hui, ont changé d'apparence, ils sont devenus clandestins, ils ont le sourire aux lèvres, mais ce sont de faux amis, ils semblent inoffensifs, et même semblent des bienfaiteurs avec les meilleures intentions. Ce sont les marchandises qui entrent avec l’automatisme et autres systèmes, l'électro-ménager, les avions, le cinéma, la radio, la nudité et les bains-mixtes, et bien d'autres choses qui nous paralysent et nous laissent sans religion, sans tradition, sans famille, sans rien qui soit nôtre.
Une de ces marchandises clandestines est le tourisme, qui est le vin innocent qui tue le poulpe, alors que ni le couteau, ni les dents n’ont réussi à le tuer."

dimanche 10 août 2008

"Les écrivains et les artistes...peuvent vaincre le mensonge" Alexandre Isayevich Soljenitsyne


"Le simple acte de courage d'un homme simple est de refuser le mensonge (...) Les écrivains et les artistes peuvent faire davantage. ILS PEUVENT VAINCRE LE MENSONGE. Dans le combat contre le mensonge, l'art a toujours gagné et il gagnera toujours, ouvertement, inéluctablement, dans le monde entier." (Discours de Stockholm, 1974)

samedi 9 août 2008

Fête de Saint Pantaleïmon



Tropaire de saint Pantaleïmon, t.3 :
Grâce à la science que te donne ta sainteté,
tu es capable de guérir gratuitement les âmes et les corps:
chasse donc, Trésor de miséricorde, Pantaleïmon loin de nous les maladies, illustre martyr, et prie le Christ Dieu de nous accorder la grâce du salut.


Kondakion de saint Pantaleïmon, t.5 :
Imitateur de la suprême Compassion, ayant reçu le pouvoir des guérisons, Athlète vainqueur et Témoin du Christ notre Dieu, par tes prières
guéris nos spirituelles maladies. Ecarte les pierres d’achoppement
qu’en tout temps met l’Ennemi sous les pas de ceux qui ne cessent de chanter : Seigneur, accorde-nous ton salut !

vendredi 8 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (13)


L'empereur ordonna de jeter Pantéléimon en prison, et fit conduire Hermolaüs et ses deux compagnons à la torture, à la suite de quoi il les fit décapiter. C'est ainsi que les trois saints martyrs, Hermolaüs le presbytre, et ses compagnons Hermippe et Hermocrate, se présentèrent ensemble dans la gloire céleste, devant la Sainte Trinité.

Après le meurtre des trois saints martyrs, l'empereur fit à nouveau comparaître Pantéléimon devant lui:

-J'ai converti de nombreux disciples du Christ à nos dieux; tu es le seul à refuser de m'obéir. Ton maître Hermolaüs et ses deux amis ont déjà adoré les dieux et leur ont offert un sacrifice. Je les ai honorés d'une fonction importante au palais. Agis donc de même pour recevoir le même honneur qu'eux!

Pantéléimon savait dans son coeur que les saints étaient morts.
-Ordonne leur de venir ici que je les vois devant toi !

-Ils ne sont pas là en ce moment car je les ai envoyés dans une autre ville recevoir une grande richesse.

- Voilà que tu as dit involontairement la vérité: tu les a renvoyés d'ici après les avoir mis à mort, et ils sont effectivement partis dans la cité céleste du Christ, où ils reçoivent les richesses qu'il est impossible à l'oeil de voir.

L'empereur comprit qu'il serait impossible d'inciter le saint à l'impiété; il ordonna de le battre avec cruauté et, à la suite de cela, il le condamna à être décapité. Son corps devait ensuite être brûlé. Les soldats s'emparèrent de lui et le conduisirent à l'extérieur de la ville pour le décapiter. Allant à la mort, le saint chantait le psaume de David: « Ils m'ont souvent combattu depuis ma jeunesse, mais ils n'ont rien pu contre moi...les pécheurs ont tramé leurs embûches» (Ps.128).

Lorsque les soldats se furent écartés d'un mille de la ville, ils atteignirent le lieu que le Seigneur avait choisi pour la mort de son serviteur. Ils attachèrent Pantéléimon à un olivier. Le bourreau s'approcha et frappa sa victime au cou avec son épée, mais le fer plia comme de la cire. Le saint n'ayant pas terminé sa prière, le coup se devait de rester sans effet. Les soldats furent saisis d'effroi et ils s'écrièrent: «Grand est le Dieu des chrétiens !». Ils tombèrent aux pieds du saint et dirent: «Serviteur de Dieu ! Nous te prions d'intercéder pour nous pour que nous soient pardonnés les péchés que nous avons commis sur l'ordre de l'empereur! ».

Comme le saint priait, une voix se fit entendre du ciel, qui s'adressait à lui en confirmant son changement de nom: en effet, elle l'appela clairement Pantéléimon au lieu de Pantoléon, faisant connaître la grâce qui lui était accordée de pardonner à tous ceux qui auraient recours à lui dans les peines et les malheurs. Le Seigneur l'appela également à Le rejoindre au ciel. Rempli de joie, le saint ordonna aux soldats de le décapiter, mais ceux-ci, tremblant de peur, refusèrent de l'exécuter. Le saint les y encouragea en disant:« Si vous ne voulez pas accomplir la tâche qui vous est confiée, vous ne recevrez aucune miséricorde de mon Christ!». Alors les soldats s'approchèrent et embrassèrent son corps. Puis l'un d'eux s'avança pour trancher la tête du martyr. Du lait coula à la place du sang. L'olivier auquel il était attaché se couvrit aussitôt de fruits de la racine jusqu'à la cime. Devant ce spectacle, nombreux furent ceux qui crurent au Christ. (Saint Pantéléimon fut décapité le 27 juillet 305.)

Dès qu'il fut informé de ces événements miraculeux, l'empereur ordonna de couper l'olivier en petits morceaux et de le brûler avec le corps du martyr. Lorsque le feu s'éteignit, les croyants sortirent des cendres le corps intact du saint et l'enterrèrent avec de grands honneurs sur les terres voisines du philosophe Adamante. Laurent, Bassa et Probus, qui servaient dans la maison du martyr, suivirent à distance tous ces événements; ils furent témoins de toutes les souffrances et entendirent la voix venue du ciel. Ils écrivirent le récit de la vie et des souffrances de saint Pantéléimon, et le remirent aux saintes églises en souvenir du martyr, pour l'édification des lecteurs, à la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ, glorifié avec le Père et l'Esprit Saint, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Très saint et grand martyr PANTALEIMON prie Dieu pour nous !

jeudi 7 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (12)


L'empereur quitta le cirque affligé et courroucé, et fit jeter le martyr en prison. Les victimes de la tuerie furent ensevelis par leurs proches, et on abandonna les animaux aux chiens et aux oiseaux. Mais un autre grand miracle eut lieu: les cadavres des bêtes restèrent sur place de nombreux jours sans être touchés, et, de surcroît, ils ne sentaient pas. Ayant appris cela, l'empereur les fit jeter dans un grand ravin et recouvrir de terre. Il fit préparer pour le martyr une grande roue couverte de piquants acérés à laquelle on l'attacha: dès que la roue se mit à tourner, elle vola immédiatement en éclats sous l'effet d'une force invisible, tuant plusieurs personnes qui se trouvaient à proximité. Le martyr en descendit sans aucun dommage. La peur s'empara de tous, à la vue de ces prodiges qui glorifiaient Dieu à travers Son saint. L'empereur fut très surpris:
- Qui t'a enseigné de tels actes de sorcellerie?
- Ce n'est pas de la sorcellerie mais la vraie piété chrétienne, qui m'a été enseignée par un saint homme du nom d'Hermolaüs.
- Et où se trouve ton maître Hermolaüs ? Nous voulons le voir!

Le Saint comprit en esprit que la couronne du martyre était prête pour Hermolaüs.

- Si tu l'ordonnes, je le conduirai chez toi!

C'est ainsi qu'accompagné de trois soldats, Pantéléimon fut libéré pour aller chercher le presbytre .

- Pourquoi es-tu venu, mon fils?
- Maître et père, l'empereur t'appelle.
- Tu es venu à l'heure me chercher, le moment de ma souffrance et de ma mort est arrivé. Cette nuit même, le Seigneur m'est apparu pour me dire: « Hermolaüs, tu auras beaucoup à souffrir pour Moi, à l'instar de Mon serviteur Pantéléimon ! ».

Après avoir prononcé ces paroles, le vieillard suivit avec joie le martyr et se présenta devant l'empereur. Celui-ci, en voyant le presbytre, lui demanda son nom. Répondant à l'empereur, Hermolaüs ne cacha pas qu'il était chrétien. Le souverain voulut ensuite savoir s'il se trouvait encore quelqu'un partageant cette foi. Le vieillard répondit qu'il avait deux compagnons, vrais serviteurs du Christ, nommés Hermippe et Hermocrate. L'empereur ordonna alors d'aller les chercher et, quand il eut les trois serviteurs du Christ devant lui, il leur dit:

- C'est vous qui avez détourné Pantoléon de nos dieux?
- C'est le Christ notre Dieu Lui-même qui appelle à Lui ceux qu'Il estime dignes, les faisant sortir des ténèbres de l'idolâtrie vers la lumière de la connaissance.
- Abandonnez à présent vos paroles mensongères et convertissez à nouveau Pantoléon aux dieux. Votre première faute sera alors pardonnée, et vous obtiendrez de moi l'honneur de devenir mes amis les plus proches.
- Comment pourrions-nous faire cela, alors que nous sommes prêts à mourir avec lui pour le Christ notre Dieu ? Ni nous, ni lui ne reniera le Christ, ni pire encore, n'apportera de sacrifice aux idoles sourdes et inanimées.

Ils tournèrent à ce moment leurs pensées vers Dieu et se mirent à prier en levant les yeux vers le ciel. Le Sauveur leur apparut d'en haut, et aussitôt la terre se mit à trembler en secouant toute la région.

- Vous voyez comme les dieux sont irrités contre vous, ils font vaciller la terre.
- Tu as dit la vérité: la terre a vacillé au moment où vos dieux se sont brisés par la puissance de notre Dieu qui s'est irrité contre vous.

Alors qu'ils parlaient encore, un messager accourait du temple pour annoncer que toutes les idoles étaient tombées par terre et s'étaient brisées en petits morceaux. Refusant de voir en cela la force de Dieu, mais plutôt une sorte de sorcellerie des chrétiens, le souverain s'écria: « En vérité, si nous ne faisons par périr ces mages au plus vite, toute la ville périra à cause d'eux ».

mercredi 6 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (11)


Alors le bourreau ordonna de faire fondre de l'étain dans un grand chaudron et d'y jeter le martyr. Lorsque l'étain se mit à bouillir, Pantéléimon fut conduit près du chaudron. Il leva les yeux vers le ciel et dit: « Exauce ma prière Seigneur, quand je Te supplie; de la crainte de l'ennemi délivre mon âme. Protège-moi contre les complots des méchants, contre la multitude de ceux qui commettent l'injustice »(Ps.63,2-3). Alors qu'il priait ainsi, le Seigneur lui apparut à nouveau sous l'aspect d'Hermolaüs et, l'ayant pris par la main, entra avec lui dans le chaudron. Le feu s'éteignit aussitôt et l'étain se refroidit. Le martyr entonna alors les paroles du psaume: « Pour moi, j'ai crié vers Dieu et le Seigneur m'a exaucé. Le soir, le matin et à midi, j'en ferai le récit, j'en publierai la nouvelle et Il exaucera ma demande» (Ps.54,17-18). Les personnes présentes s'étonnèrent du miracle et l'empereur s'exclama: « Qu'adviendra-t-il si le feu même s'éteint et si l'étain se refroidit? A quel supplice livrerai-je ce sorcier? ». On lui donna alors le conseil suivant: « Qu'on le jette dans les profondeurs de la mer et il périra instantanément, car il ne pourra pas ensorceler la mer entière ». Et c'est ce que le bourreau ordonna.
Les serviteurs s'emparèrent du martyr, le conduisirent sur le littoral, le mirent dans un bateau et lui attachèrent une grosse pierre au cou. S'étant éloignés de la côte, ils le jetèrent à la mer et regagnèrent le rivage. Lorsqu'il se retrouva dans les flots, Pantéléimon vit le Christ lui apparaître à nouveau sous les traits d'Hermolaüs, comme la première fois. La pierre qu'il portait attachée à son cou devint légère comme une feuille, de sorte qu'il s'en servit comme d'une planche pour regagner la rive, marchant à la surface de l'eau comme jadis l'Apôtre Pierre, guidé par la main droite du Christ. Il accosta en chantant et louant Dieu, puis se rendit devant l'empereur qui, stupéfait d'un tel miracle, s'écria:

-Quelle est la puissance de ta sorcellerie, Pantoléon, pour que la mer te soit soumise ?

-La mer est également soumise à mon Maître et accomplit Sa volonté!

-Alors, tu possèdes aussi la mer?

-Pas moi, mais mon Christ, Créateur et Maître de toutes les choses visibles et invisibles. Il possède le ciel et la terre, et même la mer où Son chemin et Ses sentiers sont tracés dans les grandes eaux (Ps.76,20). Sur quoi, le bourreau ordonna d'apprêter le cirque en dehors de la ville, pour y livrer le martyr aux bêtes. La ville entière se rassembla pour le spectacle, désireuse de voir comment un si beau et innocent jeune homme serait dévoré par les fauves. L'empereur vint aussi; il conduisit le jeune homme au lieu de son supplice et lui désigna les bêtes du doigt en disant: « Elles ont été préparées pour toi: écoute­moi et ménage ta jeunesse; aie pitié de la beauté de ton corps. Sacrifie aux dieux, sinon tu mourras d'une mort cruelle, déchiqueté par les crocs des fauves». Mais le saint préféra les crocs à une suggestion aussi maligne. On le livra donc aux fauves. Le Seigneur apparut à nouveau au saint sous les traits d'Hermolaüs, ferma les gueules des animaux et les rendit doux comme des brebis, à tel point qu'ils s'approchèrent de Pantéléimon en rampant pour lui lécher les pieds. Il les caressa un par un, et chacun écartait son voisin pour pouvoir approcher le martyr. Le peuple fut très surpris en voyant cela et beaucoup s'écrièrent: « Grand est le Dieu des chrétiens ! Que ce jeune homme juste et innocent soit libéré !». L'empereur fut pris d'une grande colère et il envoya ses soldats l'arme à la main contre la foule de ceux qui avaient glorifié le Christ Dieu et les fit massacrer. Il ordonna aussi de tuer les animaux. Voyant cela, le martyr exulta en disant: «Gloire à Toi, Christ Dieu, parce que non seulement les hommes, mais les animaux aussi meurent pour Toi!».

mardi 5 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (10)


A la vue d'un tel miracle, nombreux furent ceux qui crurent au Christ dans l'assistance. Les sacrificateurs idolâtres grincèrent des dents contre le serviteur de Dieu et s'adressèrent à l'empereur en disant: « Fais le périr, Ô, empereur, et le plus vite possible! ». Maximien dit alors à Pantoléon: « Apporte un sacrifice aux dieux, Pantoléon, pour ne pas périr inutilement, car tu sais combien d'hommes ont déjà péri pour avoir renié nos dieux, ou pour avoir désobéi à nos ordres. Tu n'ignores pas avec quelle cruauté fut torturé le vieillard Anthyme! ». Ce à quoi le saint répondit: « Tous ceux qui sont morts pour le Christ n'ont pas péri mais ont trouvé la vie éternelle. Si Anthyme qui était âgé et faible a pu supporter de cruelles souffrances pour notre Seigneur, moi qui suis jeune et vigoureux, je dois pouvoir sans crainte faire face aux supplices auxquels tu me condamneras; la vie pour moi sera dénuée de sens si je ne meure pas pour le Christ, et si je meurs, cette mort sera un gain ». L'empereur fit pendre le martyr nu à l'arbre de tortures, et commanda qu'on écorchât son corps avec des griffes de fer en lui brûlant les flancs avec des bougies allumées. Mais il supporta ces souffrances en disant, les yeux tournés vers le ciel; « Seigneur Jésus-Christ ! Apparais-moi en cet instant, et donne-moi la patience nécessaire pour que je puisse supporter tout cela jusqu'au bout !». Le Seigneur lui apparut sous l'apparence du presbytre Hermolaüs en disant; « Ne crains pas, Je suis avec toi! ». A l'instant même les bras des bourreaux s'affaiblirent et s'engourdirent, de sorte que les instruments de torture tombèrent et que les bougies s'éteignirent. Voyant cela, l'empereur ordonna qu'on enlevât le martyr de l'arbre de tortures, et il lui demanda:

-D'où provient la force de ta magie, pour que les serviteurs s'affaiblissent et que les bougies s'éteignent? .

-Ma magie, c'est le Christ tout-puissant dont la force accomplit tout.

-Et que ferais-tu si je décidais des souffrances encore plus grandes?

-Si les souffrances augmentent, mon Christ m'enverra une patience plus grande encore pour te couvrir de honte. Et moi, en supportant pour Lui des souffrances plus pénibles, je recevrai de Lui une plus grande rétribution.

lundi 4 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (9)


Cette suggestion plut à l'empereur qui envoya sur le champ chercher un tel malade. On apporta sur son grabat un homme paralysé depuis de nombreuses années, qui ne pouvait bouger aucun membre et ressemblait à du bois inanimé. Les sacrificateurs vinrent également, particulièrement les experts en soins médicaux. Ils proposèrent au saint d'invoquer le Christ en premier, mais celui-ci répondit:« Si j'invoque mon Dieu, et s'Il guérit le paralytique, qu'est-ce qui restera à faire à vos dieux ? Invoquez donc vos dieux en premier, et s'ils guérissent le malade, il n'y aura pas lieu d'invoquer mon Dieu ». Les sacrificateurs commencèrent donc à invoquer leurs dieux, l'un Esculape, l'autre Zeus ou Diane, ou d'autres démons encore, mais ni parole, ni attention ne se manifesta de leur part, bien qu'on eût longtemps persisté dans les prières désagréables au seul vrai Dieu. Voyant ces vaines tentatives, le saint se mit à rire. L'empereur s'adressa alors à Pantéléimon:« Si tu le peux, Pantoléon, guéris cet homme par l'invocation de ton Dieu ».

«Que s'éloignent les sacrificateurs !», dit le saint, et ceux-ci s'éloignèrent.

Alors, s'approchant du lit, le saint leva les yeux vers le ciel et prononça la prière suivante: «Seigneur, exauce ma prière et que mon cri parvienne jusqu'à Toi. Ne détourne pas de moi Ta face. Au jour où la tribulation me saisit, incline vers moi Ton oreille; au jour où je Tinvoque, hâte-Toi de m'exaucer (Ps.101, 1,3); manifeste Ta force toute puissante devant ceux qui ne Te connaissent pas, car pour Toi, tout est possible, Ô, Roi des Puissances! ». Après avoir dit ces mots, Pantéléimon prit le paralytique par la main en disant: «Au Nom du Seigneur Jésus-Christ, lève-toi et sois guéri! ». Le malade se leva sur le champ, sentit la vigueur affermir tout son corps et se réjouit de pouvoir marcher. Il prit son grabat, et le porta dans sa maison.

dimanche 3 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (8)


L'empereur ordonna sur le champ de rechercher cet aveugle et, lorsqu'il l'eut devant lui, il lui demanda:
-Dis-moi, homme, comment Pantoléon a-t-il guéri tes yeux?
-Il a invoqué le Nom du Christ, puis il a touché mes yeux, et aussitôt, j'ai recouvré la vue.
-Et toi, qu'en penses-tu, est-ce le Christ qui t'a guéri ou bien les dieux?
-Empereur, ces médecins que tu vois devant toi ont perdu beaucoup de temps à mon chevet. Ils m'ont pris tout mon pécule et, non seulement ils ne m'ont fait aucun bien, mais ils m'ont rendu complètement aveugle; en revanche, Pantoléon m'a rendu la vue par la seule invocation du Nom de Jésus-Christ. A présent, Ô Empereur, raisonne de toi-même ! Décide qui est le meilleur et le vrai médecin, Esculape, ou les autres dieux, ou bien le Christ qui m'a accordé la guérison, alors qu'Il n'avait été invoqué qu'une seule fois par Pantoléon!

Ne sachant que répondre à cela, l'empereur, comme tous les bourreaux, tenta de l'inciter à l'impiété.
-Ne sois pas insensé, homme, et ne mentionne pas le Christ, car il est évident que ce sont les dieux qui t'ont donné la possibilité de voir la lumière!

Sans prêter attention au pouvoir de l'empereur et sans craindre les menaces du bourreau, le miraculé répondit à Maximien beaucoup plus hardiment que l'aveugle de l'Evangile devant l'interrogatoire des pharisiens (Jn.9,27) : «Tu es insensé toi-même, Ô Empereur, d'attribuer à ces dieux aveugles le pouvoir de rendre la vue, et tu es aveugle toi-même en ne voulant pas voir la vérité! ».
Gagné par la colère, l'empereur ordonna de le faire périr immédiatement par l'épée. La tête du bon confesseur du Nom de Jésus-Christ fut tranchée, et il partit voir face à face, dans la lumière céleste et sans déclin, Celui qu'il avait confessé sur la terre, après avoir recouvré l'usage de ses yeux de chair. Pantoléon racheta son corps et l'enterra auprès de son père.

A la suite de cela, l'empereur ordonna de faire venir Pantoléon. Alors que les soldats le conduisaient au palais, il chantait les paroles du psaume de David: « Ô Dieu, ne garde pas le silence quand je Te loue, car la bouche du pécheur et la bouche du fourbe sont ouvertes contre moi» (Ps.I08,1), et la suite du psaume. Il se présentait ainsi par le corps devant le roi terrestre et par l'esprit devant le Roi Céleste. L'observant sans aucune colère, Maximien l'exhorta avec douceur:
- Ce ne sont pas des bonnes choses que j'entends à ton sujet, Pantoléon. On me dit que tu blâmes Esculape et les autres dieux, et que tu les ridiculises. Et le Christ qui a péri de méchante mort, tu Le glorifies, tu n'espères qu'en Lui, tu Le reconnais Lui seul comme Dieu. Il me semble que tu n'ignores pas quelle grande attention je te porte et quelle grande bonté je t'ai manifestée en te recevant dans mon palais et en ordonnant à ton maître Euphrosyne de t'enseigner rapidement l'art de la médecine, pour que tu puisses rester en permanence à mes côtés. Et toi, dédaignant tout cela, tu t'es tourné vers mes ennemis. Toutefois, je ne veux pas croire ce que l'on me dit de toi, car les gens ont pris l'habitude de dire beaucoup de mensonges. Voici donc pourquoi je t'ai appelé: j'attends de toi que tu racontes toi-même la vérité à ton sujet, que tu réfutes en présence de tous les calomnies mensongères de ceux qui te jalousent, et que tu offres, comme il convient, un grand sacrifice aux dieux.

-Il faut croire les actes plus que les paroles, Ô, Empereur! La vérité apparaît bien mieux à travers les oeuvres qu'à travers les mots. Ainsi, je renie Esculape et les autres dieux au profit du Christ que je glorifie, car c'est par Ses actes que j'ai su qu'Il est le seul vrai Dieu. Ecoute donc quelles sont brièvement les oeuvres du Christ: c'est Lui qui a créé le ciel et affermi la terre, ressuscité les morts, rendu la vue aux aveugles, purifié les lépreux, relevé les paralytiques de leur couche d'une seule parole. Est-ce que les dieux que vous vénérez ont accompli quoi que ce soit de semblable? Et d'ailleurs peuvent-ils le faire? Si à présent tu veux connaître la force toute-puissante du Christ, tu peux en voir la manifestation sans délai: ordonne qu'on apporte ici-même un malade à l'agonie sur sa couche, un malade pour lequel les médecins ont perdu tout espoir. Que vos sacrificateurs viennent, qu'ils invoquent leurs dieux, et moi, de mon côté, j'invoquerai le mien. Que Celui qui guérira le malade soit déclaré le seul vrai Dieu !

samedi 2 août 2008

Les 8 vertus contraires aux 8 principales passions


1) La tempérance : le refus de toute nourriture superflue, de tout usage excessif de la boisson, et surtout du vin, le respect exact des jeûnes instaurés par l'Église, la maîtrise de la chair par un usage modéré et toujours identique de la nourriture (ce qui a pour effet d'affaiblir toutes les passions et surtout l'amour de la chair, de soi-­même, de sa vie et de sa quiétude).

2) La chasteté : repousser tous les types de débauche, les conversations ou lectures voluptueuses, les paroles obscènes, mauvaises ou à double sens, garder ses sens, surtout la vue et l'ouïe, et peut-être davantage encore le toucher, rechercher la modestie, rejeter les pensées ou rêveries adultères, aimer le silence, l'hésychia, le service des malades et des infirmes, le souvenir de la mort et de l'enfer. Le commencement de la chasteté, c'est un esprit qui ne fléchit pas devant les pensées ou rêveries adultères ; la perfection de la chasteté, c'est la pureté qui voit Dieu.

3) La non-possession: se contenter du strict nécessaire, haïr le luxe et la mollesse, être miséricordieux envers les nécessiteux, aimer la pauvreté évangélique, espérer dans la providence divine, accomplir les commandements du Christ, avoir l'esprit libre et tranquille par absence de soucis, avoir le cœur doux.

4) La douceur : éloigner les pensées de colère et celles qui troublent le cœur et le jettent dans la fureur, être patient, suivre le Christ qui appelle Ses disciples sur la croix, rechercher la paix du cœur, le calme de l'esprit, la fermeté et le courage chrétiens, ne pas être affecté par les offenses, être magnanime.

5) Les pleurs bienheureux : percevoir la chute commune de tous les hommes et la pauvreté de son âme et s'en affliger, pleurer en esprit, avoir le coeur contrit, et obtenir par cela une conscience légère, l'allégresse et la consolation de la grâce, espérer en la miséricorde de Dieu, rendre grâces à Dieu pour les tribulations, supporter les tribulations avec soumission en pensant à ses innombrables péchés, être prêt à supporter les tribulations qui se présentent, purifier son esprit en éradiquant les passions, se mettre à mort pour le monde, désirer la prière, la solitude, l'obéissance, l'humilité, la confession de ses péchés.

6) La vigilance : le zèle pour toute bonne œuvre, l'accomplissement sans paresse de la règle de prière à l'église et en cellule, l'attention lors de la prière, la surveillance scrupuleuse de tous ses actes, de tous ses sentiments, de toutes ses paroles et de toutes ses pensées, le refus de la confiance en soi, l'assiduité à la prière et à la parole de Dieu, la révérence, la vigilance permanente sur soi-même, le refus du sommeil prolongé, de la mollesse, des paroles vaines ou mordantes, des plaisanteries, l'amour des veilles nocturnes, des métanies et autres exploits qui procurent à l'âme la vigilance, l'amour de la solitude dans sa cellule, le souvenir, le désir et l'attente des biens éternels.

7) L'humilité: la crainte de Dieu, la perception de Dieu pendant la prière, une prière particulièrement pure où l'on perçoit fortement la présence de Dieu et Sa majesté, dans un état mental parfaitement stable qui engendre la crainte de Dieu, la profonde connaissance de sa nullité, la vision des autres sous un jour nouveau où ils paraissent nous être en tout supérieurs (ce qui accroît notre humilité), la naïveté, la bonhomie, l'ingénuité suscitées par une foi vivante, la haine de la louange humaine, les reproches permanents faits à soi­-même, la justice et la franchise, l'impassibilité, le fait de se mettre à mort pour tout, la componction, la connaissance du mystère caché dans la croix du Christ, le désir d'être crucifié pour le monde et pour ses passions et la recherche de cette crucifixion, le rejet de toute espèce d'adulation, le rejet des paroles faussement modestes, de la modestie forcée ou intentionnelle, de l'habitude de feindre, la folie évangélique, le rejet de la sagesse terrestre comme indigne du ciel, le mépris de tout ce qui est élevé chez les hommes et qui est en réalité une abomination devant Dieu, le rejet de la justification en parole, le silence évangélique devant les offenseurs, le renoncement à toute spéculation mentale, l'acceptation de l'intelligence évangélique, le rejet de toute pensée qui se dresse contre l'intelligence du Christ, l'humilité, le discernement spirituel, l'obéissance consciente à l'Église.

8) La charité : la prière qui passe de la crainte de Dieu à l'amour pour Dieu, la fidélité au Seigneur prouvée par le rejet permanent de toute pensée ou sensation pécheresse, la douce et indicible attirance de l'homme entier vers le Seigneur Jésus-Christ et vers la Trinité adorée, le fait de voir l'image de Dieu dans le prochain (et la vision du Christ qui découle de cette vision spirituelle), le fait de préférer le prochain à soi-même, la pieuse vénération du prochain dans le Seigneur, la charité brûlante, pure, fraternelle, joyeuse, impartiale, égale, pour le prochain quel qu'il soit, ami ou ennemi, le ravissement dans la charité durant la prière de l'esprit, du coeur et du corps, l'ineffable jouissance spirituelle du corps, l'affaiblissement des membres du corps quand vient la consolation spirituelle (Cf Saint Isaac le Syrien, homélie 44), l'inaction des sens pendant la prière, la délivrance du mutisme de la langue du coeur, la prière qui cède devant la douceur spirituelle, le silence de l'esprit, l'illumination de l'esprit et du coeur, la prière si puissante qu'elle vainc le péché, la paix du Christ, l'éloignement de toutes les passions, l'engloutissement de tous les raisonnements dans l'intelligence du Christ qui surpasse tout, la Théologie, la connaissance des êtres incorporels, la mise en déroute des pensées pécheresses qui ne parviennent pas à s'imposer à l'esprit, la douceur et l'abondante consolation pendant les tribulations, la contemplation de son état intérieur, l'humilité profonde, l'humble opinion de soi-même. L'énumération est infinie ...

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (7)


Tous les malades de la ville s'adressaient à lui, abandonnant tous les autres médecins, qui étaient incapables d'apporter des guérisons aussi promptes et radicales. Il guérissait toujours avec succès et n'acceptait d'argent de personne. Le nom de ce médecin tout miséricordieux était connu de tout le peuple et les autres médecins étaient mal jugés et ridiculisés. Une grande jalousie doublée d'une tout aussi grande animosité envers Pantéléimon naquit ainsi chez les médecins de la ville, et ceci dès le jour de la guérison de l'aveugle.

Un jour, alors que cet aveugle marchait dans la ville, les médecins l'aperçurent et se demandèrent: « N'est-ce pas celui qui était aveugle, qui s'est adressé à nous pour que nous le guérissions et que nous n'avons pas pu guérir ? Comment se fait-il qu'il voie à présent ? Comment donc a-t-il été guéri et qui lui a ouvert les yeux ? ». Ils s'adressèrent alors à lui directement et lui posèrent toutes ces questions. L'aveugle répondit sans détour que son médecin était Pantéléimon. Et eux, sachant qu'il était l'élève d'Euphrosyne, ajoutèrent: « C'est le grand élève d'un grand maître! ». Ils ignoraient que Pantéléimon agissait par la force du Christ, et, sans s'en douter, ils confessaient en vérité que Pantéléimon était le grand élève d'un grand Maître, Jésus­Christ. Cependant, bien que leur bouche louât hypocritement le saint, leur coeur complotait le mal par envie, cherchant une accusation qui pût conduire le saint à sa perte.

Observant qu'il se rendaient dans les prisons pour y panser les plaies des captifs chrétiens qui souffraient pour le Christ, ils s'adressèrent à l'empereur tortionnaire Maximien en ces termes: «Empereur ! Ce jeune homme auquel tu as ordonné de s'instruire dans l'art de guérir afin de le garder auprès de toi dans ton palais, et bien il fait maintenant le tour des prisons, dédaignant la bonté dont tu fis preuve à son égard, il soigne les captifs qui blasphèment nos dieux et partage leurs idées, et en détourne beaucoup par son raisonnement dépravé. Si tu ne le fais pas périr rapidement, tu t'occasionneras un grand nombre de soucis, car beaucoup se détourneront de nos dieux à cause de son enseignement. En effet, Pantoléon n'attribue pas les guérisons qu'il opère à Esculape ou à un autre dieu, mais à un certain Christ, et ainsi tous ceux qui sont guéris croient en Lui ».
C'est avec de telles calomnies qu'ils s'adressèrent à l'empereur. Ils le supplièrent de faire quérir l'aveugle que Pantoléon avait guéri pour attester leurs dires.

vendredi 1 août 2008

MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (6)


Or il advint un jour qu'on amena à Pantoléon un aveugle qui souhaitait être guéri: -Je t'en prie, aie pitié de moi, aveugle que je suis, privé de la précieuse lumière! Tous les médecins de la ville m'ont soigné sans que j'en reçusse aucun profit. J'y ai laissé tous mes biens, et même les dernières lueurs que je pouvais encore percevoir. J'ai dépensé beaucoup d'argent chez eux, pour n'en tirer que nuisance et perte de temps!

-Si tu as distribué tout ton bien chez ces médecins, sans recevoir de soulagement, comment me rétribueras-tu si tu retrouves la vue ?

- Le peu qui me reste, je te le donnerai volontiers !

- Le don de la vue qui te dévoilera la lumière, te sera accordé par le Père de la lumière, le seul vrai Dieu, à travers moi, Son indigne serviteur. Ce que tu m'as promis, donne-le aux pauvres, et non à moi ! -Mon fils, dit alors Eustorgios, n'entreprends pas ce que tu ne pourras pas réaliser, car tu seras ridiculisé ! Comment pourrais-tu réussir là où de meilleurs médecins que toi ont échoué ?

-Aucun de ces médecins ne connaît comme moi le remède à employer dans ce cas précis; il y a en effet une grande différence entre eux et le Maître qui m'a enseigné cette thérapie.

-J'ai pourtant entendu dire que ton maître Euphrosyne a soigné cet aveugle et n'a rien pu faire.

-Attends un peu, mon père, et tu verras la force de ma médication. En prononçant ces paroles, il toucha des doigts les yeux de l'aveugle en disant: « Au Nom de mon Seigneur Jésus-Christ, qui éclaire les aveugles, recouvre la vue! ». Aussitôt les yeux de l'aveugle s'ouvrirent et il commença à voir. Il crut dès cet instant au Christ, ainsi que le père de Pantoléon, et ils furent bientôt baptisés par le presbytre Hermolaüs. La grâce et la puissance du Christ les remplirent d'une grande joie spirituelle.


Eustorgios brisa alors toutes les idoles de sa maison, avec l'aide de son fils. Après les avoir mises en pièces, ils les jetèrent dans un fossé profond et les recouvrirent de terre. Peu de temps après ces événements, Eustorgios partit vers le Seigneur.

En héritant de la grande propriété paternelle, Pantoléon affranchit aussitôt les esclaves, hommes et femmes, en les rétribuant généreusement. Par la suite, il distribua ses biens aux nécessiteux: malheureux, pauvres, veuves et orphelins. Il se mit à visiter tous ceux qui souffraient, enchaînés dans les prisons, les consolant par des soins médicaux et des aumônes correspondant à leurs besoins. Il était donc ainsi, non seulement le médecin des maladies de la chair, mais aussi celui de la pauvreté humaine, car il distribuait des aumônes abondantes. Les pauvres s'enrichissaient par sa générosité, et la grâce de Dieu le secondait pour les guérisons. Il avait en effet reçu d'en-haut le don de la guérison et il guérissait gratuitement toutes les maladies, non par des médicaments, mais en invoquant le Nom de Jésus-Christ.
C'est comme cela que Pantoléon se montra en vérité Pantéléimon, c'est-à-dire le tout miséricordieux par le nom et par les actes, manifestant à tous sa compassion, et ne laissant partir personne sans une aumône ou une consolation.

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