Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 28 avril 2016

L'ÉPOUX, John TAVENER






Obscurité dans la lumière: L'Époux et  autres œuvres. Compositeur: John Tavener. Choristes : Anonymous 4 (Ruth Cunningham, Marsha Genensky, Susan Hellauer et Johanna Rose). Musiciens: Le Chilingiriartet (Levon Chilingirian, Stephen Orton, Ronald Birks, et Susie Meszaros). Harmonia Mundi (2009)

[0:00] Vespers hymn: O lux beata trinitas
[2:17] Jube domine/Lection: In principio erat verbum
[6:39] Come and do Your will in me (arr. Tavener, 1997, fr. Hymn of Entry and Orthodox Liturgy)
[14:46] Compline hymn: Christe qui lux es et dies
[17:45] Lectio Ysaye prophete/Lection: Surge illuminare Jerusalem
[20:16] As one who has slept (Tavener, 1996)
[25:15] Nocturn hymn: Medie noctis tempus est
[28:11] Lection: Vidi civitatem
[33:22] The Lord's Prayer 
[37:20] The Bridegroom (Tavener, 1999)
[55:00] Hymn for the New Light: Inventor rutili

mardi 26 avril 2016

LE CHRIST ET LE FIGUIER DESSÉCHÉ


Dans l'office des Matines du Grand lundi (chanté dans la soirée du dimanche des Rameaux), entre autres choses, nous entendons dans la lecture de l'Évangile, ainsi que les hymnes, le miracle de l'arbre desséché . Et nous nous demandons certainement: "Qu'est-ce que cet événement a à voir avec le Grand lundi?" Et bien sûr, c'est pertinent, car cela a eu lieu le lundi avant la Passion. Par conséquent, lorsque le Christ est entré à Jérusalem ce jour-là (la nuit précédente, il l'avait passée à Béthanie, dans la maison de Lazare), il eut faim le long du chemin. Là, sur la route principale se trouvait un figuier. Il s'en approcha, pour y cueillir  une figue, mais il ne rencontra que des feuilles. Alors Il le maudit! (Mc. 11:12). «Puisses-tu ne jamais porter de nouveau fruit!" (Matt. 21:19). Le résultat? "Immédiatement, le figuier sécha" (Matt. 21:19). À ce spectacle les disciples ont été stupéfaits. "Voyant cela, les disciples étaient étonnés et ont demandé:« Comment le figuier s'est il desséché en un instant ? "(Matthieu 21:20.). Imaginez un grand figuier rempli de feuilles vertes à l'extérieur de votre maison, qui en peu de temps devant vos yeux,  se dessèche! Rien de «vivant» n'a pu être trouvé sur lui, ni feuilles ni rameaux en fleurs. Ne seriez-vous pas sidérés ? À la vérité le Christ n'a pas maudit le figuier par «vengeance», parce qu'Il n'a pas eu de figue à manger, mais à la veille de sa Passion, Il voulait plutôt envoyer un message à ceux qui demanderaient sa crucifixion, de peur qu'ils ne se réveillent. Le figuier était sur la voie publique, et probablement tout le monde en avait connaissance. Et avec les jours saints qui approchaient des centaines de Juifs passeraient  par cette route sur le chemin de Jérusalem pour célébrer la Pâque. Et soudain, ils verraient le figuier qu'ils avaient l'habitude de voir tout vert ... totalement desséché ! Bien sûr ils seraient interpelés ! Et certainement ils diraient: «Jusqu'à présent le Christ n'a donné que des bénédictions, mais maintenant nous voyons qu'Il donne aussi des malédictions, tout comme il a flétri le figuier, il peut aussi nous « dessécher  » (nous punir), ceux dont les pensées étaient occupées à le voir crucifié… nous devons alors faire attention et abandonner cette pensée. " Mais ils n'ont pas fait attention! Ni même tant soit peu : "Car ce n'était pas la saison des figues», a noté l'évangéliste Marc (Mc 11:13.). Le Christ savait que ce n'était pas encore la saison des figues. Pourtant, dans une saison «inappropriée», Il cherchait des fruits sur ce figuier ! Le Christ, en faisant cela, voulait enseigner tous ses disciples, et ceux qui qui croient en Lui :  nous ne devrions pas nous comporter comme le figuier qui ne porte des fruits qu'une fois par an, et le reste de l'année est sans fruits et même sans feuilles. Nous devrions être différents de ce figuier. Nos pensées, nos sentiments, nos actions, nos œuvres, tout devrait être orienté vers le Christ, et nous devons toujours porter ses fruits, non seulement à la fin de notre vie ou seulement une fois par an, par exemple, au cours de la Semaine Sainte. Parce que nous ne connaissons pas le moment de notre mort! Et alors quoi? «Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu" (Matt. 3:10). 
«Craignons la malédiction, frères, du figuier, flétri à cause de son inutilité, portons pour le Christ des fruits dignes de la repentance, afin qu'Il nous accorde la grande miséricorde» (Matines de Grand lundi).
Archimandrite Basile Bakoyannis

lundi 25 avril 2016

Hommage aux victimes du génocide arménien


Clooney et Aznavour rendent hommage aux victimes du génocide arménien



Le président arménien Serge Sargsian a déposé une gerbe au mémorial dédié aux victimes du génocide arménien à l'époque de l'Empire ottoman dans le complexe Tsitsernakaberd, situé dans la capitale du pays, Erevan.

Le président était accompagné par le Catholicos de tous les Arméniens, Garéguine II Nersissian, le Catholicos arménien de Cilicie Aram Ier et Charles Aznavour, auteur, compositeur et interprète français d'origine arménienne.

Le comédien américain Georges Clooney, ainsi que les hommes d'affaires et les mécènes Ruben Vardanyan et Noubar Afeyan, étaient également présents auprès du président.

Le 24 avril, les Arméniens du monde entier rendent hommage aux victimes du génocide arménien.



Ce génocide a été perpétré entre 1878 et 1922 dans les territoires de l'Empire ottoman (l'actuelle Turquie), historiquement appelés Arménie occidentale (actuellement Anatolie orientale), peuplés à l'époque majoritairement par des Arméniens (65 à 75% de la population). Il a conduit à la mort d'environ 1,5 million d'Arméniens et à l'éradication de la population autochtone des régions historiques de l'Arménie occidentale. En 1915, le gouvernement impérial ottoman a entrepris l'élimination systématique de la population arménienne.



De plus en plus de parlements prennent l'initiative de reconnaître officiellement le génocide. En 2006, l'Assemblée nationale française a reconnu le caractère génocidaire des faits, ainsi que le Conseil de l'Europe et les parlements des Pays-Bas, de l'Argentine, de l'Arménie, du Canada, de Chypre, de la Grèce, de l'Italie, du Liban, de la Pologne, de la Russie, de l'Uruguay, de la Suède et de la Suisse.

La Turquie, héritière de l'Empire ottoman depuis 1923, nie catégoriquement que ce dernier ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première Guerre mondiale et rejette le terme de "génocide". SOURCE


dimanche 24 avril 2016

Entre deux jeûnes : Dimanche des rameaux, fin du Grand Carême et début de la Grande et Sainte semaine "Voici l'Époux"

Ton 1 - Confirmant la Résurrection commune - avant ta Passion, Christ, Dieu, Tu as relevé Lazare des morts - Et nous, portant comme les enfants les signes de la victoire - Dieu qui as vaincu la mort, nous Te disons : - Hosanna au plus haut des cieux - Béni est Celui qui vient au nom du Seigneur.




 Ton 8 - Voici, l'Époux arrive au milieu de la nuit - Et bienheureux le serviteur qu'Il trouvera veillant - Mais indigne celui qu'Il trouvera nonchalant - Veille donc, mon âme - à ne pas sombrer dans le sommeil - afin de n'être pas livrée à la mort et enfermée hors du Royaume - Mais reviens à toi et chante - Tu es Saint, Saint, Saint, notre Dieu - Par la Mère de Dieu aie pitié de nous. 





Matthieu 25:1-13

25 Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l'époux. 2 Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. 3 Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles; 4 mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. 5 Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. 6 Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre! 7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. 8 Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. 9 Les sages répondirent: Non; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. 10 Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 11 Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 12 Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. 13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure.

Luc 12:36-45

36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera. 37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir. 38 Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant! 39 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. 40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. 41 Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous, ou à tous, que tu adresses cette parabole? 42 Et le Seigneur dit: Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable? 43 Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!  44 Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens. 45 Mais, si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer,




Exapostilaire
Ta chambre, je la vois,
ô mon Sauveur
toute illuminée
et je n'ai pas l'habit nuptial
pour y entrer et jouir
de ta clarté
Illumine le vêtement de mon âme
et sauve-moi, Seigneur sauve-moi.

Matthieu 22:1-14

1 Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit: 2 Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. 3 Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d'autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voici, j'ai préparé mon festin; mes boeufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. 5 Mais, sans s'inquiéter de l'invitation, ils s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic; 6 et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. 7 Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les conviés n'en étaient pas dignes. 9 Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. 10 Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. 11 Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un habit de noces. 12 Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme eut la bouche fermée. 13 Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
14 Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

vendredi 15 avril 2016

À propos de la suppression des visas et Adhésion dans l'Union Européenne de la Turquie : PAS DE PROBLÈME ?!

"Petit"extrait de la liste des massacres
 perpétrés contre le "club chrétien" (dixit Erdogan)
Assyriens, Arméniens, Grecs orthodoxes et… Français ! 
en guise de rappel





1770 : promulgation d’une loi ottomane qui autorise la pendaison de tout infidèle trouvé dehors la nuit tombée
1785 : à Constantinople, les églises secrètement réparées par les minorités sot détruites à nouveau par le vizir sous pression de la foule
1803 : répression d’une révolte en Serbie; entre autres, 1800 femmes et enfants pris comme esclaves
1806 : les janissaire du dey d’Alger massacrent et pillent dans le quartier juif
1813 : répression de la révolte des Serbes; massacre et réduction en esclavage: des milliers de femmes sont vendues à Belgrade.
1821 : ordre du sultan Mahmut II de tuer tous les révoltés chrétiens de l'empire ottoman, conformément à la Charia;sans suite majeure
1821 : le patriarche Grégoire V est pendu par les Janissaires à la porte de l'église du Phanar à Constantinople
1821 : avril: exécution du patriarche orthodoxe de Constantinople Grégorios
1821 : attaque des minorités grecques en Anatolie en réplique à la libération du Péloponnèse.
1821 : en réponse aux massacres de la communauté ottomane en Morée, les Turcs massacrent les grecs en Thessalie,Macédoine, dans la mer Egée, Constantinople, Chios
1821 : mars: proclamation du jihad par les Ottomans, par l'intermédiaire du Califat
1821 : à Constantinople, deux métropolites et douze évêques sont pendus sur ordre du sultan.
1822 : massacre de Chio par les Turcs: 25 000 morts; 40 000 esclaves?
1823 : Mehmet Ali réclame que le nombre d'esclaves dans son armée soit de 30 000
1829 : la conquête du Caucase par les Russes interrompt le trafic des esclaves circassiennes "blanches"
1829 : octobre: le chef kurde Rwandez attaque les chrétiens assyriens le long du Tigre. Il fait assassiner les prêtres et les moines.
1829 : octobre: les Kurdes attaquent le village assyrien de Bit Zabda; 200 morts
1829 : octobre: les Kurdes attaquent le village assyrien de Asfas: meurtre du chef Rais Arabo et du prêtre Aziz; 80 enfants sont tués dans les environs.
1829 : attaque de Nisibe par les Kurdes.
1829 c : le prêtre assyrien Bahnam est assassiné par les Kurdes avec 80 de ses étudiants
1842 : tentative de génocide des chrétiens assyriens par l'émir kurde d'Hakkari Badr Khan Bey: 10 000 morts, esclavage des femmes et des enfants. Les Ottomans n'interviennent pas.
1842 : à Hakkari, martyre de la mère du patriarche assyrien Mar Shimun, découpée en morceau et jetée dans la rivière Zab.
1842 : 800 chrétiens assyriens sont éliminés dans la région de Dez selon les registres fiscaux.
1843 : massacres des chrétiens nestoriens d'Orient notamment par les Kurdes: environ 20 000 morts
1843 : décapitation d'un jeune Arménien à Constantinople pour apostasie
1843 : lettre du grand Vizir ottoman à lord Ashley confirmant l'impossibilité de grâce dans les cas d'apostasie
1843 : massacre de chrétiens nestoriens au Kurdistan
1844 : sous la pression européenne, le sultan abandonne en partie la loi réprimant l'apostasie (seulement pour les sujets chrétiens à l'origine)
1846 : nouvelle vague de persécution contre les chrétiens assyriens.
1846 : après la révolte du village assyrien de Tyari, Badr Khan Bey reçoit 3 paniers remplis d'oreilles coupées en signe de soumission; la population de la ville est dispersée; les responsables sont exécutés: 30 prêtres et 60 vicaires
1846 : octobre: l'emir d'Hakkari Badr Khan Bey attaque le région de Tkhoma; 300 femmes sont massacrées ainsi que leurs enfants.
1847 : reprise des persécutions des chrétiens assyriens par les Kurdes. 30 000 morts?
1854 : l'ambassadeur britannique en Turquie prévient que les militaires ottomans combattant en Crimée avec les Alliés en profitent pour reprendre le trafic d'esclaves circassiennes "blanches"
1855 : permis d'inhumer d'un chrétien par un cadi ottoman (extrait): nous accordons au prêtre de l'église de Marie que la carcasse impure, pourrie, puante de Saideh, damné ce jour, pourra être enterré."
1856 : l'empire ottoman, en contradiction avec le Traité de Paris, exige des minorités l'acquisition d'un permis pour construire ou réparer les lieux de culte.
1857 : interdiction de l'esclavage dans tout l'empire ottoman sous pression occidentale
1860 : massacre des chrétiens syriens
1860 : massacre de 22 000 chrétiens libanais, dont 5000 à Damas, par les Druzes et avec l'accord des Turcs
1860 : destruction de monastères et d'églises par les Albanais au Kosovo
1860 : avril: ordre du sultan visant à l'élimination des Maronites dans les montagnes du Liban
1860 : avril-mai: déroulement du massacre des maronites sous la responsabilité du gouverneur de Damas Ahmet Pacha
1875 : révolte des orthodoxes de Bosnie contre l'oppression fiscale ottomane; le sultan Abdul Hamid II "le Sultan Rouge" exige une destruction totale.
1875 : sous pression européenne, le sultan accorde l'égalité aux chrétiens de Bosnie, avec la fin de l'application de la sharia à leur égard.
1876 : écrasement de la révolte bulgare
1876 : massacre des Bulgares par les Turcs (15 000 morts selon un consul US)
1876 : au cours de la guerre d'indépendance bulgare, les bandes d'irréguliers de l'armée ottomane, brigands, kurdes et fanatiques, massacrent environ 15 000 personnes dans la région de Plovdiv: 58 villages sont détruits ainsi que 5 monastères
1876 : conférence de Constantinople imposée par les puissances européennes sur le respect des minorités; le ministre libéral partisan de la tolérance Midhat Pacha est assassiné aussitôt après.
1877 : juin: massacre par les irréguliers ottomans des Arméniens de Bulgarie
1877 : massacre d'Arméniens à Beyazit en Anatolie
1894 : début des massacres contre les Arméniens décidés sous le sultan Abdul Hamid =>1896; environ 300 000 morts
1894 : aout: massacre du village arménien de Gelie-Guzan
1894 : aout: massacre d'Arméniens au Mont Gebin, déportés du village d'Andok et brulés vifs dans la forêt
1894 : aout:74 villages arméniens détruits dans la région de Sassun: 10000 victimes
1894 : aout-octobre: massacre d'Arméniens par les seigneurs kurdes autour de Mush; 5000 morts selon les Européens
1894 : l'ambassadeur de France à Constantinople décrit la création des régiments kurdes comme " l'organisation officielle pour le pillage aux dépens des chrétiens arméniens"
1895 : massacre d'Arméniens à Van et Istanbul
1895 : exécution à Birecik de 20 Arméniens refusant de se convertir
1895 : septembre: massacre d'Arméniens à Baberd par les Turcs
1895 : septembre: pogroms contre les Arméniens à Constantinople; 2000 morts; plaintes des Européens
1895 : octobre: massacre d'Arméniens dans la province de Derjan
1895 : octobre: massacre d'Arméniens dans la province de Trébizonde; témoignage du consul français
1895 : octobre: massacre d'Arméniens à Erzincan et Kamakh
1895 : octobre: massacre d'Arméniens dans la région de Kghi; 1000 morts
1895 : octobre: massacre d'Arméniens à Baghesh
1895 : octobre: massacre d'Arméniens à Urfa; 10 000 morts dans les combats
1895 : octobre: massacre d'Arméniens à Shapin-Karahisar; 2000 morts dans la ville et 3000 dans la campagne
1895 : octobre: massacre d'Arméniens dans la ville d'Erzincan; 1000 morts
1895 : novembre: massacre d'Arméniens à Zklus; 200 morts
1895 : novembre: massacre d'Arméniens à Amasya; 100 morts
1895 : novembre: massacre d'Alep; 1000 morts
1895 : exécution à Birecik de 20 Arméniens refusant de se convertir
1895 : septembre: massacre d’Arméniens à Baberd par les Turcs
1895 : septembre: pogroms contre les Arméniens à Constantinople; 2000 morts; plaintes des Européens
1895 : octobre: massacre d’Arméniens dans la province de Derjan
1895 : octobre: massacre d’Arméniens dans la province de Trébizonde; témoignage du consul français
1895 : octobre: massacre d’Arméniens à Erzincan et Kamakh
1895 : octobre: massacre d’Arméniens dans la région de Kghi; 1000 morts
1895 : octobre: massacre d’Arméniens à Baghesh
1895 : octobre: massacre d’Arméniens à Urfa; 10 000 morts dans les combats
1895 : octobre: massacre d’Arméniens à Shapin-Karahisar; 2000 morts dans la ville et 3000 dans la campagne
1895 : octobre: massacre d’Arméniens dans la ville d’Erzincan; 1000 morts
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Zklus; 200 morts
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Amasya; 100 morts
ETC.
1895 : proclamation du jihad par les Ottomans
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Sivas; 1500 morts
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Balu
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Antep; 1500 morts
1895 : novembre: massacre d’Arméniens à Marash; 1000 morts
1895 : novembre: pillage de 160 villages de la région de Van
1895 : décembre: des centaines d’Arméniens sont brûlés vifs dans la cathédrale d’Urfa
1895 : janvier: le soldat kurde Sheikh Hassan déclare avoir tué 40 chrétiens à Urfa pendant les massacres.
ETC.
1896 : massacre des Crétois par l’occupant ottoman
1898 : djihad prononcé contre les Russes en Asie centrale
1900 : aout: massacre de femmes et d’enfants arméniens dans les villages de Spaghanak
1911 : octobre: assassinat de l’évêque de Grevena Emilianos par des agents turcs
1912 : massacres en Thrace contre les populations chrétiennes commis par l’armée turque en retraite
1914 : expulsion de 250 000 Grecs de Thrace Orientale
1914 : mai: rapide expulsion de la population chrétienne de Pergame, qui se réfugie à Lesbos
1914 : juin: massacre de Grecs par les Turcs à Foça et Cesme.
1914 : juillet: création des bataillons de travaux forcés pour les mobilisables orthodoxes, qui permettent leur élimination progressive.
1914 : aout: massacre de 12 000 chrétiens assyriens en Irak par le Jevdet Khalil Bey
1914 : novembre: poursuite de l’expulsion des Grecs de Thrace Orientale
1914 : novembre: déclaration de jihad par les Ottomans proclamée à Constantinople, et reprise par tous les imams de l’empire. L’allié allemand tente d’en adoucir les termes: « Puisque conformément au verset du coran, il s’est formé un peuple vertueux, digne de servir d’exemple au monde, doué qu’il est de toutes les qualités que doit posséder le genre humain, tous ceux qui professent cette religion… doivent… se grouper autour de l’étendard de Mohammad, le coeur tourné vers Allah et la face vers la Kaaba…. Fidèles serviteurs d’Allah, ceux qui prendront part au jihadpour le bonheur et le salut des croyants et en reviendront vivants jouiront du bonheur; quant à ceux qui trouveront la mort, ils ont droit au titre de martyrs; conformément à la promesse divine, ceux qui se sacrifient pour la cause du droit auront la gloire ici bas et le paradis là-haut… Combattants musulmans! avec l’aide d’Allah et l’assistance spirituelle du prophète, vous vaincrez et écraserez les ennemis de la religion….
1915 : octobre: protestations internationales contre le massacre général des Arméniens, dans les deux camps
1915 : décembre: ordre du ministre de l’intérieur turc de déporter aussi les orphelins et de ne laisser que les très jeunes enfants
1915 : les chrétiens assyriens d’Irak sont massacrés par les Kurdes et les Turcs; 250 000 morts?
1915 : persécutions par les Ottomans des Nestoriens et Syriens des régions d’Hakkari et Mardin
1915 : exécution par les Ottomans de l’archevêque de Sirt Adai Ser
1915 : février: les Arméniens de l’armée ottomane sont désarmés
1915 : les forces ottomanes privilégient l’exécution par crucifixion pour les femmes arméniennes et assyriennes.
1915 : janvier: destruction de 70 villages autour d’Urmia; exode de 25 000 Arméniens et Assyriens.
1915 : des missionnaires allemands découvrent dans le village d’Haftawan près de Salmas 750 corps décapités dans les puits et les citernes. Le général turc avait promis une indemnité pour chaque tête.
1915 : A Teberma, martyre de plusieurs dignitaire religieux assyriens par les Turcs, dont l’évêque Mar Dinkha.
1915 : massacre d’Assyriens dans le village de Gulpashan près d’Urmia; les hommes sont fusillés et les femmes sont violées
1915 : mars: massacre de 800 invalides dans le village assyrien de Salamas.
1915 : attaque du village assyrien de Tel Mozilt par Turcs et Kurdes; tous les hommes valides sont fusillés le lendemain. Ensuite, on élimine les enfants (1500?); l’agha Ayoup Hamza éxecute 
ETC.
1921 : juin: massacre de centaines de Grecs prisonniers à Samsun
1922 : discours d’Ataturk à l’assemblée: « ces fonctions (sultanat…) s’acquièrent par la violence et la contrainte ».
1922 : destruction de l’église de la dormition de Nicée-Iznik
1922 : expulsion violente des Arméniens de la région de Smyrne






Pas de doute Frau Angela Merkel restera dans les annales de l'Histoire



QUELQUES UNS DES NÉOMARTYRS  DE LA TURCOCRATIE





ON MÉPRISE LES GRECS ET ON LES MET À GENOUX
MAIS ON CARESSE LES TURCS…
EURK…



jeudi 14 avril 2016

Le grand mufti de Turquie fait le zénith

Le grand mufti de Turquie fait le zénith de Strasbourg https://francais.rt.com/france/19026-grand-mufti-turquie-fait-zenith-strasbourg




Père Basile [Pasquiet] Higoumène du monastère de la Sainte-Trinité à Tcheboksary, en Tchouvachie

Père Basile : « Je suis devenu orthodoxe pour m’accomplir en tant que catholique »
  

Interview par Nina FASCIAUX  — 
  Le père Basile, alias Vassili Pasquiet, un moine français catholique converti à l’Orthodoxie et pratiquant en Russie depuis bientôt vingt ans. Longue conversation à cœur ouvert dans le monastère de la Sainte-Trinité qu’il dirige à Tcheboksary, un lieu non ostentatoire et accueillant, comme on n’en fait presque plus.

Père Basile : Vous croyez, Nina ?

Le Courrier de Russie : Si on veut, oui. En l’être humain.

P.B. : L’humain, c’est la dernière chose en laquelle il faut croire ! Voyez ce que font les hommes, c’est terrible… Les seuls humains agissant normalement sont ceux qui croient en une divinité.

LCDR : Ah bon ? En n’importe laquelle ?

P.B. : (soupirs) Je serais malhonnête en vous répondant oui puisque je me situe dans la lignée judéo-chrétienne. Je crois en la réalisation de la Bible, en une religion dans laquelle Dieu s’est révélé. Dans les autres croyances, les hommes cherchent encore. Ce que, bien évidemment, je ne condamne pas. Bien sûr, certaines religions ne sont que mensonges. Mais de la même façon, je ne peux condamner quelqu’un qui a été trompé.

LCDR : Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’Orthodoxie ?

P.B. : Je n’ai pas été « poussé ». Personne ne m’a forcé. J’ai été attiré, comme l’aimant vers le métal. À l’adolescence, je cherchais un maître à penser. Qui s’est incarné assez bêtement, lors d’un cours de philo au lycée, en la personne de Gandhi. Dans les années 1970, mon frère vivait dans la communauté chrétienne de l’Arche, dans le Larzac, où un groupe de bergers était entré en résistance contre l’armée française qui voulait installer des bases militaires sur le plateau. Les bergers étaient soutenus par la communauté catholique de l’Arche où on les formait à la non-violence. À 17 ans, après avoir reçu mon tout premier salaire dans une usine, je me suis acheté un sac à dos, un sac de couchage, une tente et je les ai rejoints. C’est là-bas que j’ai éveillé ma conscience religieuse et que j’ai été initié au rite catholique dit « oriental » dans une communauté dont j’avais entendu parler, celle de la Théophanie. L’encens, les icônes, les chants, tout cela me mettait plus à l’aise.

« J’ai toujours été persuadé que la catholicité résidait dans l’Orthodoxie »

LCDR : Plus que le rite latin ?

P.B. : Il faut dire que le rite latin n’existait plus vraiment. Quand j’étais enfant de chœur, il restait quelques coutumes, mais ensuite… On s’est débarrassé de beaucoup de choses, des rites ont disparu dans une modernisation de l’Église assez mal gérée dans l’ensemble. L’orgue a cédé la place à la guitare électrique, les prêtres pouvaient se balader en short, plus rien n’avait d’importance ! Peut-être que si je n’avais pas connu le rite oriental, je serais resté chez les Latins, qui sait ? Mais je suis donc devenu moine oriental, ce que l’on appelle un « Grec catholique », à 22 ans. Et j’ai été envoyé à Jérusalem pendant dix ans.

LCDR : Pour y faire quoi ?

P.B. : Nous avons transformé un monastère franciscain, une maison d’études, en monastère grec catholique. Nous étions donc des catholiques qui servions dans le rite byzantin. J’ai toujours été persuadé que la « catholicité » résidait dans l’orthodoxie, dans son côté universel, sans rupture et aux traditions originelles. Et en 1991, après l’éclatement de l’URSS, on a commencé à voir arriver des Russes en Israël : on s’est réveillé un jour à Jérusalem et ça parlait russe !

LCDR : Des Juifs ?

P.B. : Des Juifs oui, mais aussi des gens qui se sauvaient tout simplement de chez eux, des orthodoxes ou des non-croyants… potentiellement orthodoxes, puisque Russes ! Les côtoyer me fut très naturel et ils m’encouragèrent à aller en Russie – ce qui me paraissait, à l’époque, une idée totalement saugrenue. Mais peu à peu, j’ai commencé de rencontrer régulièrement des gens de l’Église orthodoxe, notamment l’évêque de Tcheboksary, en secret bien sûr. Un jour, j’en ai eu assez de ce double jeu que je menais : je suis allé voir le patriarche de l’Église orthodoxe russe en Israël, qui m’a dit d’aller en Russie pour ma consécration. Je suis arrivé à Moscou en 1993, en janvier.

« J’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu Russe »

LCDR : Pourquoi précisément la Russie ?

P.B. : Un catholique fuyant son monastère pour devenir orthodoxe, c’était un peu embarrassant… La Russie, c’est grand – je pouvais vivre caché, au moins au début. Ce que j’ai fait, d’ailleurs : j’ai toujours refusé toute affectation en ville. Je me suis donc réveillé là-bas en plein hiver en sachant que je n’en repartirai pas. Sauf que j’étais vêtu pour la Grèce, pas pour la Russie ! Je suis arrivé pile pour le baptême de la Théophanie, et j’ai compris que si je ne plongeais pas dans l’eau glacée, je loupais mon intégration. Ce jour-là, j’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu russe.

LCDR : Et ensuite ?

P.B. : J’ai gravi les échelons, comme on dit… je suis devenu diacre, puis prêtre et enfin curé dans le village de Nikoulino, en Tchouvachie. Puis, je suis resté 15 ans à Alatyr, une ville de 40 000 habitants au sud de cette république de Tchouvachie, où l’on a reconstruit une église dans un hôpital : la paroisse était missionnaire, on a créé une école du dimanche pour des gens de toutes origines. Ensuite, nous avons lancé la construction d’une autre église : dans une prison pour femmes, à la demande des pensionnaires. J’avais peur la première fois que j’y suis allé – je me faisais des idées terribles sur ce que j’allais trouver dans cette prison. Le directeur, d’ailleurs, m’a accueilli d’un glacial « d’autres ont essayé avant vous et ont laissé tomber. » Mais je n’ai pas abandonné. Et le jour où je devais partir, une icône de la prison – pas une grande réussite artistique, du reste – s’est mise à pleurer… et c’est devenu un lieu de pèlerinage !

LCDR : Qu’est-ce qui vous différencie des autres gens d’église que vous côtoyez, origines exceptées ?

P.B. : À la différence d’autres moines, je n’ai personne ici : pas de connaissances, de famille, pas de clan. Ce fut une chose difficile personnellement mais positive pour ma fonction – vu que je n’ai pas d’attirance pour le bien-être, le confort, pas de famille à placer ou à favoriser, etc. Du coup, j’ai un peu mis les pieds dans le plat en arrivant à Tcheboksary : j’ai balayé les mécanismes de clan existants. Même le ministre local des Affaires intérieures voulait ma tête : il s’opposait à ce que je reste car je n’accordais plus les mêmes faveurs.

LCDR : C’est-à-dire ?

P.B. : Je ne sais pas si mes prédécesseurs recevaient de l’argent… mais pour moi en tout cas, un monastère a ses règles et ses coutumes. Il y avait par exemple un café qui faisait des chachliks, juste là-devant. Nous, les moines, ne mangeons pas de viande et on avait dans le nez, à longueur de journées, ces odeurs de grillades… Ou bien ce vendeur de glaces, qui branchait son frigo chez nous, l’été. J’ai fait cesser tout cela. Ça n’a pas plu à tout le monde et il y a eu des plaintes : « On n’a donc pas trouvé mieux qu’un Français ? », disaient-ils. Et mon évêque répondait : « Non, je n’ai pas trouvé mieux ! ».

« Les Russes m’ont libéré d’une certaine pudeur »

LCDR : Quand sait-on qu’une règle est la bonne ?

P.B. : C’est difficile… Il y a la parole d’Évangile, évidemment, qui est indiscutable. Et puis il y a l’usage. On nous répète depuis des générations « ne mets pas les doigts dans ton nez », n’est-ce pas ? Mais qui a dit que c’était mal ? C’est l’usage, on a cru bon de décider ainsi. En général, les mauvaises règles ne restent pas. Le problème en Russie, c’est qu’il n’y a pas eu de continuité dans la transmission des règles, des coutumes monastiques. Alors, on doit secouer un peu d’abord, grogner et s’adoucir ensuite pour se faire entendre. En fait, l’important est moins la règle que la compréhension que l’on en a.

LCDR : Qu’est-ce qui a été le plus dur dans votre intégration ?

P.B. : On m’a parfois accusé d’être un envoyé de l’Église catholique, une sorte d’espion ou encore d’être un franc-maçon. Récemment, le représentant régional du parti d’opposition Russie Juste a débarqué dans mon bureau sans prévenir, avec sa horde de journalistes. Ils m’ont photographié en train de lui donner la bénédiction et ça a été publié. C’était trop facile, les gens se sont précipités pour dire : « Ah ! Vous voyez, nous savions bien qu’il était de l’autre côté » !

LCDR : Qu’est-ce que venir ici vous a apporté ?

P.B. : Les Russes m’ont donné la possibilité de me réaliser en tant que personne. Ils m’ont libéré. Le premier pas fut cette fameuse séance de baptême pour la Théophanie en 1993. Ils m’ont libéré d’une certaine pudeur… Les Français sont si coincés !

LCDR : Comment ça ?

P.B. : Ils s’ennuient et sont ennuyeux. Lorsque je vais à Cannes, pour rendre visite à la communauté russe orthodoxe, on va au restaurant et on met l’ambiance ! Les Français parlent à voix basse, ils ne veulent pas déranger. Alors qu’avec nous, c’est la fête !

LCDR : Et le plus grand défaut des Russes, alors ?

P.B. : Ils n’ont aucune mesure (rires) ! Ils ne savent pas s’arrêter. En même temps, les qualités, les défauts, vous savez… Si ça se trouve, ça n’en est pas un. Toute la publicité faite en France contre la Russie m’horripile. C’est mensonger – et surtout, en quoi est-ce que ça les regarde ? Quand je défends une autre idée de la Russie, mon père me dit « oh, ça doit être ton Poutine qui t’a encore fait boire quelque chose ! »

« Sous l’URSS, pratiquement tous les communistes étaient baptisés – même au sein du KGB ! »

LCDR : Quelle est votre opinion sur le battage médiatique actuel autour de l’Église orthodoxe russe ?

P.B. : Vous savez, les Soviétiques ne furent pas les premiers à vouloir anéantir la religion – ni à échouer. La terreur n’a jamais fonctionné ni anéanti la foi – bien au contraire ! Aujourd’hui, on asticote Kirill parce qu’il aurait fait retoucher une photo où il portait une montre de luxe… Ou bien l’histoire de ces filles qui se sont données en spectacle à la cathédrale du Christ-Sauveur [Pussy Riot, ndlr] – on blâme l’Église de s’y être opposée. Tout cela est monté en épingle, on cherche à nous nuire en accordant beaucoup trop d’importance à des broutilles ! Comme le dit la Bible, l’homme n’est que mensonge. On a tous, toujours, quelque chose à cacher. Même nous, même moi, il m’arrive de faire face à des mensonges. Consciemment ou inconsciemment, nous participons tous à la vaste mascarade.

LCDR : L’Église russe semble plutôt bien lotie…

P.B. : Oui, ici, l’Église est invitée partout, à tous les événements publics. Parce que l’Église russe défend les valeurs patriotiques. Même Staline l’avait compris : pendant la seconde Guerre mondiale, alors qu’il était sur le point de perdre la guerre, il a fait appel à l’Église – et a gagné. Sous l’URSS, pratiquement tous les communistes étaient baptisés – même au sein du KGB !

LCDR : L’Église en politique, vous y croyez ?

P.B. : Surtout pas. Elle est aujourd’hui séparée de l’État et c’est très important. Avant, l’Église était soumise. Actuellement, elle est libre et doit le rester. En revanche, l’Église, après tout, c’est quoi ? C’est un groupe de citoyens. Et au même titre qu’un club de chasse, nous devons avoir une voix et la faire entendre. Je ne parle pas de faire de la politique mais de constituer une valeur politique. Faire de la politique, c’est séparer les gens. Nous, nous les rassemblons.

« L’histoire russe fait écho en moi, en mes racines vendéennes »

LCDR : Séparer les gens ?

P.B. : À Alatyr, avant la Révolution, il y avait 17 églises pour 17 000 habitants. Une pour mille… Avec un clergé instruit. La ville avait ses artistes, son université et très peu de prolétaires. Lorsque les comités révolutionnaires ont pris le pouvoir à Alatyr, pensez-vous qu’ils aient été portés par le peuple ? Évidemment, non. De la même façon, la Révolution française n’a pas été amorcée par les prolétaires – ce fut une révolution de bourgeois. Louis XVI avait envoyé dans ses communes des gens chargés de présenter les cahiers de doléances – dans lesquels le peuple pouvait faire part de ses frustrations, de ses besoins. Et alors, un malaise a commencé à naître chez les bourgeois qui vivaient alors sous l’oppression d’un peuple désormais conscient de ses frustrations. Les bourgeois se sont révoltés – le peuple n’a pas suivi et a été sévèrement réprimé. En Vendée, d’où je viens, cette répression a été sanguinaire. Ce sont mes ancêtres qui sont morts – et qui sait, c’est peut-être pour ça que je suis en Russie aujourd’hui. L’histoire russe fait écho en moi, à mes racines vendéennes.

LCDR : Que faudrait-il changer en premier lieu, selon vous, dans notre société ?

P.B. : Si l’on prend le temps de parler avec quelqu’un, de donner à manger à celui qui a faim, de sacrifier un peu de notre confort – là, on change les choses. On ne change pas le monde avec des idées mais avec des actes – à commencer par là on l’on se trouve. Il faut savoir casser les murs autour de soi. Sur l’autel de la consommation, on a sacrifié la vie rurale. L’Europe a tué ses paysans, ses pêcheurs, ses chasseurs. En Russie, on a encore des gens qui savent vivre sans tous les artifices qui nous entourent. Le moine choisit volontairement ce dépouillement, il se fait violence pour vivre sans.

LCDR : Quel fut le plus lourd des sacrifices de votre vie monastique ?

P.B. : Le sacrifice est permanent quand on a choisi une vie comme la mienne. Notre vie n’est pas réglée sur le désir ni le fantasme, mais sur la règle et l’obéissance. Mais vous savez, je suis moine depuis 34 ans – alors le renoncement à sa volonté propre est de plus en plus aisé… C’est comme le vélo : le premier col est difficile à monter, mais ensuite, on a plus de force pour le suivant.

Le Courrier de Russie remercie son partenaire Tsar Voyages pour avoir rendu possible la réalisation de ce reportage.


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