Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 28 janvier 2020

UNIS à la VIE à la MORT…du CHRISTIANISME.


"Ah que c'est beau l'amour !
— Mais tu sais, nos enfants vont finir par nous quitter un jour,
— C'est vrai, ils ont déjà commencé en nombre !
— C'est la vie.
— C'est la mort.
— Hâtons-nous mon Amour, qu'on en finisse !
— Après nous le déluge."


Il serait temps de passer à autre chose…
(Nous nous y emploierons) 


lundi 27 janvier 2020

LA PAPAUTÉ et LES EMPIRES


Cela ne plaira guère, mais les archives sont les archives, et la vérité est toujours bonne à entendre, même si elle vient d'une marxiste qui est avant tout une véritable historienne, à l'honnêteté intellectuelle peu fréquente de nos jours…





A propos d'Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli
 260ᵉ pape de l’Église catholique sous le nom de Pie XII ,
Pape anti français et pro allemand notoire 

LE BON DIEU SANS CONFESSION (ah bon! !?)

À quoi bon perdre son temps avec des discussions théologiques qui ont déjà été tellement de fois en vain mises sur le tapis, développées, argumentées, documentées, explicitées ?

et le malin s'y est engouffré pour y régner plus que jamais…

Voici quelques points qui devraient dissuader tout Orthodoxe soucieux de sauvegarder ce qui reste de chrétien dans cette foire d'empoigne des religions, de chercher quelques points communs pour fonder une Église universelle réunifiée de bric et de broc et surtout de toc :
et pour finir 

dimanche 26 janvier 2020

UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS. Alors plusieurs…

EN MARCHE ACCÉLÉRÉE vers LA RELIGION GLOBALE

Lors d'une cérémonie dans les jardins du Vatican, en présence de monseigneurs et de natifs d'Amazonie, le pape François a participé à un rite appelé "Consécration du Synode de l'Amazone à Saint François". La divination a commencé par une danse autour d'une couverture, étendue sur la pelouse, qui symbolisait la Terre Mère. Au milieu de la couverture, il y avait deux statues représentant un homme et une femme déshabillés, symbolisant la fertilité. Une chamane, avec des plumes sur la tête, leva les mains pour une invocation (mais personne ne le comprit), tandis que seize "concélébrants" s'agenouillaient et s'inclinaient autour de la couverture sacrée. Francis, qui est resté à proximité, entouré de cardinaux et d'évêques, a fermé les yeux. La chamane a pris un hochet, s'est dirigée vers le pape, elle a dessiné des signes sur ses mains et a ensuite fait une croix hâtive et maladroite. Finalement, le pape a planté un arbre.






  





  EN 2015 DÉJÀ…

Une cérémonie païenne du même type a déjà eu lieu a eu lieu au cours d'une « ordination » le 17 Janvier  La cérémonie a été présidée par l'archevêque cardinal Ricardo Ezzati et concélébrée par l'évêque Ivo Bachelor, Nonce apostolique au Chili, et l'archevêque de Antofagasta, Mgr Pablo Lopez Riquelme.

Le nouvel évêque ordonné était Moisés Contreras SdM et Atisha, avant la messe, a été appelé le « curé du village, » un « prêtre » yatiri, pour sa nomination ... propitiate aux dieux Inca ( v . Les Photos et quelques commentaires). Laissant de côté les différents abus liturgiques qui ont été commis lors de la commande (par exemple., L'imposition des mains sur la kippa!), Dans ce cas, en substance, dans le syncrétisme religieux et le paganisme, devant l'Eglise catholique, les évêques ont célébré un rite, ainsi que le « prêtre » Inca, qui a invoqué le dieu du soleil, le dieu Tata Inti, la déesse mère, Pachamama et le panthéon inca. Ils ont non seulement participé activement aux bénédictions panthéistes - tous étaient dans des vêtements liturgiques! - mais les nouveaux élus se sont mis à genoux pour recevoir les « bénédictions » du dieu Inca Tata Inti, le dieu du soleil .... « Inti » est le nom du dieu du soleil de toute l'Amérique latine, dont on trouve le symbole sur le drapeau de L'Argentine et sur celui du Paraguay,
Le Mexique en a abandonné le culte après l'arrivée du christianisme, principalement en raison de la dévotion populaire traditionnelle à la Vierge de Guadalupe, qui a remplacé le polythéisme associé à d'autres divinités liées aux planètes, la terre et les eaux ....






Que me racontez-vous là avec votre filioque ? C'est tout ?









jeudi 23 janvier 2020

mercredi 22 janvier 2020

BANK RUN À BEYROUTH…



LE SILENCE DE LA PRESSE ET TV FRANCAISES:
 Bankrun à Beyrouth: les Libanais ne peuvent plus retirer que 200 dollars par semaine
 même s'ils ont 3 personnes à charge, résultat 100 agressions par jour
 dans les agences bancaires, interview par Martial Bild

mardi 21 janvier 2020

CAUSE TOUJOURS… Consommer et se taire


      Modern Times 1936 Charlie Chaplin gif feeding 1930s silent film automation

LE JEU DES DEUX RÔLES d'éphémère déréliction



 Sur l’huile noire de vidange du moteur de ce monde
Il se pourrait, qu’il existe "là bas"
quelque blanc îlot flottant de beau désir doré
Sans cesse menacé d’être agrippé pour être submergé
par les griffes de grippe-sous obscurs, surgissant brusquement
de secrets fonds, en bandes sans nom, sans bande-son, 
Ilôt qui luise, dans les ténèbres, pour nous en extirper 
Qui nous invite à inspirer l’air pur des Cieux précieux
Qui vivifie nos cadavres d’impies attirés par les gouffres
Ilôt qui plane au-dessus des eaux des égouts de nos désirs
Surfant entre les écueils des têtes d’anges déchus.
Les nôtres devraient alors s’enivrer d’alcools puissants 
Qui paralysant nos méchantes pensées 
nous séparent vapeur après vapeur   
De ces miasmes d’enfer qui rongent nos bouches
nos poumons et nos esprits contaminés
Alors pourrons nous chanter silencieusement
À bout de force, pantelants,
La gloire et l’espérance du Dieu éperdu d’amour
La miséricordieuse, patiente, fidèle et maternelle main de Dieu 
Elle, la Toute Sainte aux mille doigts, si fermes et si doux,
Qui prodigue à chacun le réconfort ou le remède 
Elle qui ferme les yeux sur nos affreux scandales, 
Notre pitoyable claudication et nos mauvais regards, 
Nous qui n’avons pas arraché notre œil cupide et concupiscent 
dont l'objectif froid nous blesse et nous tue 
Nous effondrant, nous enfonçant, blessure après blessure, 
Traîtres toujours, fascinés, aimantés que nous sommes
par ce qui nous blesse et nous tue.
Comme nous aimons cette mort par-dessus tout, oubliant tout…
Pour si peu de temps amers, enfermant, encastrant notre goût 
Puissions-nous voir les globes de nos yeux rouler à nos pieds
Et finir à Tes pieds les baignant de l'amour
de l’eau pure de nos larmes
et retrouvant la joie calme et mesurée de ton unique Paix
Seigneur, et contempler enfin un rai de la lumière de Ta Face
Avec le regard purifié du cœur et de l’esprit
Ô Dieu ta voie si simple, si difficile…
Aie pitié de nous !

Maxime.le.min'.
(in Le jeu est un nôtre)









lundi 20 janvier 2020

"Tout bon arbre porte de bons fruits…" Matthieu 7:16


"Que ma prière devant toi s’élève comme un encens, 
et l'élévation de mes mains, comme l’offrande du soir" (ps 140)

jeudi 16 janvier 2020

ETHNARCHIE, ETHNICITÉ, ETHNO-PHYLETISME

«Ο μεγαλύτερος κίνδυνος για την ενότητα της Ορθόδοξης Εκκλησίας είναι σήμερα ο εθνοφυλετισμός. Στη σύγχρονη πραγματικότητα, οι περισσότερες από τις αυτοκέφαλες Εκκλησίες έχουν διαμορφωθεί ιστορικά με βάση τις αρχές του έθνους-κράτους και της Προτεσταντικής αρχής ‘’cuius regio eius religio’’ ή τις ιδέες του ευρωπαικού Διαφωτισμού περί έθνους. Η ευχαριστιακή εκκλησιολογία δεν προσφέρεται για τέτοιες απόψεις.  Η βάση για την ενότητα της Εκκλησίας δεν είναι το έθνος, αλλά η γεωγραφική περιοχή: όλοι εκείνοι που ζούν σε ένα συγκεκριμένο τόπο,  ανεξάρτητα από την εθνικότητά τους, ανήκουν εκκλησιαστικά στον ένα Επίσκοπο εκείνης της περιοχής, και η ύπαρξη ενός εθνικού κράτους δεν οδηγεί αναγκαστικά σε νέα και ανεξάρτητη Εκκλησία» (Κόσμου Λύτρον. Τά Ἀγαθονίκεια. ἐκδ. Εὐεργέτις, Μέγαρα 2014, σελ. 184). (source)

ο Οικουμενικός Πατριάρχης υπογράμμισε


«Η αυθεντική ορθόδοξος πίστις και παράδοσις είναι αδύνατον να αποτελέσουν πηγήν εθνικιστικών τάσεων.» (Ελληνορθόδοξη Παράδοση και δυτικός πολιτισμός. Θεσσαλονίκη 1985, σ. 48)» (source)




DÉFINITION DES TERMES:
DÉFINITIONS DE DICTIONNAIRES ET D'AUTEURS DE L’ÉGLISE

ETHNARQUE, ETHNARCHIE

Nom: Le souverain d'une province ou d'un peuple. Étymologie :  du Grec ethnos, nation.
- The American Heritage Dictionary of the English Language, Boston 1992.

L'ethnarchie est la désignation par l'Église, par les autorités politiques de l'État, du droit d'administrer des sujets de l'État, qui se déroule dans des circonstances historiques spécifiques. Il représente un phénomène bien connu dans la tradition orthodoxe, en particulier dans les situations où l'autorité politique tombe. Pendant la période de domination ottomane (l'ottomanocratie), les chrétiens étaient considérés comme une nation distincte tandis que le patriarche de Constantinople était désigné éthnarque, «chef d'une nation» résidant sur le territoire de l'empire ottoman. Cette fonction a existé depuis la chute de Constantinople en 1453 jusqu'au traité de Lausanne en 1923. À Chypre, la règle de l'archevêque Makarios III (1950-1977) peut être considérée comme une forme d'ethnarchie, ainsi que la règle provisoire en Grèce par l'archevêque Damaskinos d'Athènes du 31 décembre 1944 au 29 septembre 1946 (dont dix mois en tant que Premier ministre). De même, dans l'ex-Yougoslavie, la proposition faite en 1992 au patriarche Paul de Serbie d'assumer la gouvernance «en tant que personne acceptable par tous» peut être considérée dans le même sens. L'ethnarchie ne peut être considérée comme une institution politique ou ecclésiastique justifiant les revendications de gouvernance de l'Église (théocratie ou papo-césarisme); elle se produit toujours sous la pression de besoins historiques spécifiques.

— «Glossaire canonique», dans Le Patriarcat œcuménique de Constantinople en Europe unie par Archimandrite Grigorios Papathomas Athènes, 1998 (en français).

Après la chute de Constantinople, l'Église n'a pas été autorisée à revenir à la situation avant la conversion de Constantin; paradoxalement, les choses de César sont maintenant plus étroitement associées aux choses de Dieu qu'elles ne l'avaient jamais été auparavant. Car les musulmans ne font aucune distinction entre religion et politique: de leur point de vue, pour que le christianisme soit reconnu comme une foi religieuse indépendante, il faut que les chrétiens soient organisés comme une unité politique indépendante, un empire dans l'empire. L'Église orthodoxe est donc devenue une institution civile et religieuse: elle a été transformée en Rum Millet, la «nation romaine». La structure ecclésiastique a été reprise en totalité comme un instrument d'administration laïque. Les évêques sont devenus des fonctionnaires du gouvernement; le patriarche n'était pas seulement le chef de l'Église grecque orthodoxe, mais le chef civil de la nation grecque - l'ethnarque ou millet-bashi. Cette situation a perduré en Turquie jusqu'en 1923 et à Chypre jusqu'à la mort de l'archevêque Makarios III (1977).

— Mgr Kallistos (Ware) de Diokleia, The Orthodox Church, Penguin Books, troisième édition, 1993.


ETHNICITÉ

L'ethnicité est une conscience de groupe collective définie par référence à une configuration d'éléments tels que la langue, la patrie, la descendance, la religion et les valeurs.

Consultation du Conseil œcuménique des Églises sur «l’ethnicité et le nationalisme», Sri Lanka 1994.(1)

(1) Rapport dans T. Tschuy, Conflits ethniques et religion, défi aux Églises


Si l'ethnicité faisait partie de l'essence de l'Église, il y aurait un dogme sur l'ethnicité.
— Panayiotis Bratsionis1936 (2) 


ETHNO-PHYLETISME (RACISME)

Le phylétisme (de phyli-race, tribu) est le principe des nationalités appliquées dans le domaine ecclésiastique: en d'autres termes, la confusion de l'Église avec la nation. Le terme ethnophylétisme désigne l'idée qu'une Eglise locale autocéphale devrait être fondée non pas sur un critère local [ecclésial], mais sur un critère ethnophylétiste, national ou linguistique. Le terme a été utilisé au Saint et Grand Synode panorthodoxe [Meizon: élargi] à Constantinople le 10 septembre 1872 pour décrire le «nationalisme phylétiste (religieux)», que le synode a condamné comme une hérésie ecclésiale moderne, parfois appelée «L'hérésie balkanique». Le synode a déclaré que l'Église ne devait pas être confondue avec le destin d'une seule nation ou race ; L'orthodoxie est hostile à toute forme de messianisme racial. En outre, il convient de distinguer clairement l'ethnicisme (qui a un contenu positif) et le nationalisme (qui a un contenu négatif et qui en grec est appelé ethnikismos: le premier doit être considéré comme le serviteur, le second l'ennemi de la nation.

— Archimandrite Grigorios Papathomas, «Glossaire canonique», Archimandrite Grigorios Papathomas, Le Patriarcat œcuménique de Constantinople en Europe unie, Athènes 1998 (en français).

Les pogroms sont la victoire de vos ennemis. Les pogroms sont une honte, à la fois pour vous et pour la Sainte Église.
—St. Tikhon de Moscou, «Appel au troupeau de l'Église orthodoxe russe à s'abstenir de toute violence contre les persécuteurs de l'Église

Publications du COE, Genève 1997, p. 156
(2) Procédures de la consultation pédagogique panorthodoxe à Dassel, 1936 (voir étude de cas 8)
l'Église, 8/21 juillet 1919 »,
 3 L. Regelson, La tragédie de l'Église de la Russie (1917-1945), Paris 1976 (en russe).

(version française par Maxime le minime d'un extrait de
  For the Peace from Above, An Orthodox Resource Book on War, Peace and Nationalism
 Edited by Fr. Hildo Bos & Jim Forest - Orthodox Research Institute




mercredi 15 janvier 2020

La situation de l'Archevêché orthodoxe d'Istanbul dit " Patriarcat de Constantinople" ou "Patriarcat œcuménique"

RAPPEL

Porte Saint-Pierre au Patriarcat.
En 1821, le patriarche Grégoire V demeura suspendu trois jours dans son architrave,
accusé par Mahmud II de son incapacité à réprimer la guerre d'indépendance grecque.
La porte n'a pas été ouverte depuis. (photo Alessandro57)


En juin 2011 sur orthodoxie.com à la parution du livre de Mérope Anastassiadou et Paul Dumont, « Les Grecs d’Istanbul et le patriarcat œcuménique au seuil du XXIe siècle. Une communauté en quête d’avenir », aux éditions du Cerf  (collection « L’histoire à vif »), Jean-Claude LARCHET en en faisant la recension analysait la situation et l'attitude du Patriarcat de Constantinople. Cette analyse colle toujours à la réalité présente malheureusement et  Bartholomée en est même venu à des excès pour le moins irresponsables et préjudiciables pour l'Orthodoxie tout entière. En voici un extrait :

"On doit constater que la réduction de la communauté grecque à la dimension de la population d’un gros village et la mise en cause de l’existence même du Patriarcat de Constantinople ont considérablement modifié le statut, les conceptions et l’action ecclésiologiques de celui-ci.  
Bon nombre des évêques/métropolites qui entourent le patriarche sont malheureusement des évêques titulaires ou « in partibus » (y compris le métropolite Jean [Zizioulas] de Pergame, qui ne craint pas d’être la vivante contradiction du principe de base de sa doctrine ecclésiologique bien connue). Ayant perdu la justification qui a motivé sa création et son existence juridictionnelles (Constantinople comme capitale de l’empire byzantin) ainsi que presque toute activité pastorale effective sur son territoire canonique historique (le nombre des orthodoxes grecs pratiquants étant estimé par certains observateurs à moins de mille sur tout le territoire turc), 
le patriarcat de Constantinople, depuis surtout les années vingt du XXe siècle, s’est efforcé de subsister sur un mode autre que symbolique par cinq moyens :  
1) la prise de possession juridictionnelle de territoires extérieurs à son territoire canonique (et parfois très éloignés de lui comme l’Ukraine ou l’Estonie), ce qui a été source de tensions importantes avec les Églises de Grèce (cf. p. 149-155), de Russie (cf. p. 135-137) et de Roumanie; 
 2) un effort de mainmise sur l’ensemble de la diaspora (au nom d’une interprétation abusive du 28e canon du concile de Chalcédoine) et de prise de direction des autres juridictions qui y sont présentes (méthodiquement organisée à travers la constitution d’assemblées, se systématisant aujourd’hui, d’évêques ayant toujours à leur tête l’évêque constantinopolitain, alors que le caractère non synodal de ces assemblées aurait pu aisément justifier qu'on y établît une présidence tournante);  
3) le développement (sous l’égide en particulier du métropolite de Pergame, Jean Zizioulas) d’une ecclésiologique fondée sur le modèle catholique-romain de la primauté, où le patriarche de Constantinople est présenté comme le centre visible d’unité et le chef de l’Église orthodoxe universelle;  
4) une activité diplomatique et politique intense auprès des États et des institutions internationales (cf. p. 134-135);  
5) « une stratégie d’ancrage dans le monde occidental qui semble aujourd’hui seule capable d’assurer au Phanar les soutiens nécessaires pour échapper à une mort par asphyxie » (p. 137).  
L’intense implication du patriarcat de Constantinople dans l’œcuménisme tant à l’égard de Rome que des confessions protestantes, des Églises orientales hétérodoxes (nestorienne et monophysites) et des religions non chrétiennes (judaïsme, islam, bouddhisme...), a en grande partie pour motivation sous-jacente la recherche d’un tel ancrage et d’un tel soutien, en même temps que de l’affirmation de son leadership au sein du monde orthodoxe. La multiplication des relations avec le Vatican autres que proprement œcuméniques ont les mêmes objectifs, visant en particulier, « pour le chef du Phanar, à donner à voir une reconnaissance solennelle de sa primauté au sein du christianisme oriental » (p. 138), ce que l’Église russe cherche depuis quelque temps à contrebalancer en développant avec le Vatican le même type de relations.
Bref, le mode de fonctionnement de Patriarcat de Constantinople correspond aujourd'hui plus à un modèle politique qu'à un modèle proprement ecclésial, et les compromis auxquels l'a conduit son action diplomatique tous azimuts, ont impliqué un certain relativisme dogmatique et ecclésiologique qui a été et reste au sein du monde orthodoxe la source de nombreuses tensions.

L'ANTICHRIST : Tous les textes significatifs de l’Antiquité chrétienne

Saint Augustin dans son commentaire de la première épître de saint Jean dit « Le mot "antichrist" ne veut pas dire, comme certains l’ont pensé, “celui qui doit venir avant (ante) le Christ”, autrement dit, celui après lequel le Christ doit venir; non, l’Antichrist, c’est celui qui est contre le Christ »

1. Irénée de Lyon, L'Antichrist, prophétisé par l'Ancien et le Nouveau Testament (Contre les hérésies, V, xxv-xxx: SC 153, p. 308-386), trad. A. Fernandez, p. 40-56

2. Hippolyte, Le Christ et l'Antichrist d'après les saintes Écritures (Le Christ et l'Antichrist: éd. E. Norelli, L'Anticristo, Florence, 1987), trad. J.-R. Armogathe, p. 64-95

3. Hippolyte, Les visions de Daniel (Commentaire sur Daniel, IV: GCS N.F. 7, 2000, p. 192-335), trad. M. Debié et G. Bady, p. 96-146

4. Origène, L'Antichrist, faux Logos qui habite indûment les Écritures (Commentaire sur Matthieu, 31-47: éd. G.L. Potestà, L'anticristo, Rome-Milan, 2005), trad. E. Gillon, p. 148-170

5. Lactance, Le tyran eschatologique (Institutions divines, VII, 16-19; 25: CSEL 19), trad. J.-M. Poinsotte, p. 173-181

6. Commodien, Les deux Antichrists (Poème apologétique, vers 791-1059: éd. A. Salvatore, Carme apologetico, Turin, 1977), trad. C. Badilita et J.-M. Poinsotte, p. 191-202

7. Commodien, Néron relevé des enfers (Instructions, 41: éd. J.-M. Poinsotte, Paris, 2009), trad. J.-M. Poinsotte, p. 203

8. Cyrille de Jérusalem, Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts (Catéchèse XV, PG 33,869-916), trad. J. Bouvet et A.-G. Hamman révisée par M.-H. Congourdeau, p. 209-230

9. Pseudo-Hippolyte, Homélie sur la fin du monde (GCS 1.2, 1897, p. 289-309), trad. C. Badilita et J.-P. Bigel, p. 233-261

10. Jérôme, L'Antichrist (Commentaire sur Daniel, III, xi, 21 - xii, 13 : CCSL 75A), trad. R. Courtray, p. 269-294

11. Augustin d'Hippone, Nul ne connaît l'heure (Lettre 197 : CSEL 67, p. 231-235), trad. C. Fry, p. 300-303

12. Augustin d'Hippone, La fin des temps (Lettre 199: CSEL 67, p. 243-292), trad. C. Fry, p. 304-342

13. Augustin d'Hippone, L'Église est le royaume de mille ans (La Cité de Dieu, XX, 13: Bibliothèque augustinienne 36, 1960), trad. M. Dufour, p. 343-345

14. Augustin d'Hippone, L'imposteur (La Cité de Dieu, XX, 19: Bibliothèque augustinienne 36, 1960), trad. M. Dufour, p. 346-350

15. Augustin d'Hippone, Je vous enverrai Élie (La Cité de Dieu, XX, 29: Bibliothèque augustinienne 36, 1960), trad. M. Dufour, p. 351-352

16. Augustin d’Hippone, Qui sont les antichrists? (Traité 3 sur la Première lettre de Jean : PL 35,1977-2062), trad. des Soeurs carmélites de Mazille, rervue par M.-H. Congourdeau, p. 353-365

17. Théodoret de Cyr, Les visions de Daniel (Commentaire sur Daniel, VII: PG 81, 1417D-1437B), trad. C. Badilita, p. 372-382

18. Théodoret de Cyr, Ce qui retient l'Antichrist (Sur quatorze lettres de Paul: PG 82, 661C-668B), trad. C. Badilita, p. 383-387

29. Théodoret de Cyr, L'usurpateur (Résumé des fables des hérétiques: PG 83, 525B-532B), trad. C. Badilita, p. 388-392

(SOURCE : Extrait du livre « L’Antichrist » Anthologie introduite par Cristian Badilita, Paris, Éditions Migne, 2011, dont Jean Claude Larchet a fait la recension )

lundi 13 janvier 2020

UN CHEF D'ŒUVRE DE PHARISAÏSME ET DE LANGUE DE BOIS DIPLOMATICO ECCLÉSIASTIQUE

DE L'ARCHEVÊQUE STAMBOULIOTE connu sous le titre de PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE
POUR CONFIRMER SA DOMINATION FAUSSEMENT LÉGITIME DE TYPE PAPISTE SUR L'ÉGLISE UNIVERSELLE



extrait de cette perle stylistique pharisaïque  d'un autre âge :
" […] Premièrement, nous sommes désagréablement surpris par le fait que, pour la première fois, dans l’histoire séculaire de nos deux patriarcats, celui dont l’appellation, est à juste titre, « le Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem », correspond avec le patriarche œcuménique dans une langue étrangère [en anglais, ndt] à celle qui nous est maternelle, comme si celui-ci [i.e. le Patriarcat de Jérusalem] cessait soudain de ressentir avoir le même sang et appartenir à la même nation historique et martyre [hellénique, ndt], à laquelle la providence depuis des siècles a confié la garde des saints lieux de Terre sainte par votre Fraternité du Saint-Sépulcre. Cette position et cet agissement qui sont les vôtres surprennent grandement tous ceux qui connaissent les combats des prédécesseurs d’éternelle mémoire de Votre Béatitude, qui se sont opposés vigoureusement aux tentatives connues par l’histoire de pénétrations dans les Lieux saints de forces étrangères [i.e. russes, ndt] à notre nation. Qu’est-ce qui a conduit Votre Béatitude à envoyer cette lettre encyclique, déshonorante pour nous, en anglais, au lieu du mode de correspondance fixé depuis des siècles entre nos Églises ? Deuxièmement, nous comprenons difficilement l’initiative sans précédent dans l’histoire de l’Église orthodoxe, prise par vous, de convoquer une synaxe panorthodoxe. Il est superflu de vous rappeler la place qu’occupe notre patriarcat dans l’ordre des diptyques de la très sainte Église orthodoxe, de même que le fait que, selon l’ordre canonique, qui de tout temps et jusque récemment, a été respecté par toutes les Églises orthodoxes, à savoir que les synaxes panorthodoxes des primats sont toujours convoquées par le patriarche œcuménique, lequel les préside également. […] Cela dit, embrassant de nouveau Votre Béatitude avec un saint baiser, nous restons avec amour dans le Seigneur et un respect particulier, le bien-aimé frère en Christ de Votre vénérable Béatitude, le 26 décembre 2019" (source  du texte traduit sur le site orthodoxie.com de la source première )

Bla bla bla… est-ce que STS Bart parle en grec ecclésiatique avec Joe Biden et consort  pour remercier d'avoir obtenu quelques millions de dollars ?
Alors allons-y pour le grec encore une fois  et que pour que ce soit bien clair pour tous !




Το μήνυμα της αληθινής μετανοίας και της επιστροφής εις τον Κύριον και Θεόν μας είναι επίκαιρο και επιτακτικό σήμερα, παρά ποτέ άλλοτε.
Διχασμοί, διαιρέσεις, διαφωνίαι, διχοστασίαι, διαπληκτισμοί, σχίσματα εμφανή και αφανή και μύρια κακά έπονται αυτής της ογκηράς κανονικο-εκκλησιολογικής εκτροπής. Δεν το βλέπετε, δεν το ζήτε, δεν το αισθάνεσθε, δεν το εισπράττετε.

Πρέπει να συγκληθεί παντορθόδοξη σύνοδος ακόμη και χωρίς τη συμμετοχή του Οικουμενικού Πατριάρχη Βαρθολομαίου.
Τώρα αμέσως !!!

DANS QUEL ÉTAT J'ERRE ? L'homme contemporain

Disney Man in Space 1955 disoriented gif 1950s vintage animation

dimanche 12 janvier 2020

Père Ilya Shmaïn mémoire éternelle !

Père Ilya Shmain (1930 – 2005) 


Père Ilya Hananovich Shmain 1930 – 2005

Né à Odessa dans la famille d’un réalisateur et enseignant, juif de nationalité . Il a étudié à Moscou. En dernière année d’école, il est membre d’un cercle politique clandestin engagé dans des recherches spirituelles et religieuses.
Matushka Masha

Ilya Shmain rencontre sa future femme – Maria Valentinova Chytomyr. Étudiant à l’Université d’État de Moscou il fut arrêté et emprisonné jusqu’en 1954, puis réhabilité. Après avoir obtenu son diplôme, il a travaillé comme spécialiste dans le domaine de la logique mathématique et des langages de programmation. En 1963 il est baptisé, le confesseur d’Ilya était le père Vlaimir Smirnov avait une grande influence sur lui.
Depuis 1970, il dirigeait secrètement un séminaire théologique chez lui et participait à des réunions secrètes avec le métropolite Anthony. Autour de lui, il y avait un groupe de jeunes gens dont beaucoup devinrent plus tard des prêtres.
En 1975 , après des tentatives infructueuses pour devenir prêtre (“C’était alors pratiquement impossible pour un Juif ayant une formation supérieure”, explique sa fille Anna Shmaina), Ilya émigra en Israël avec sa famille. C’est en 1980, à Paris qu’il fut ordonné prêtre par l’archevêque George Tarassov et il fait parti de l’archidiocése d’Europe occidental relavant du patriarcat de Constantinople.
Vivant en Israël , il est devenu le premier et le seul prêtre orthodoxe  à faire partie de la Fraternité du Saint Sépulcre il a secrètement servi dans une des églises orthodoxes pour une petite communauté de chrétiens juifs – des immigrants russes et a poursuivi ses travaux scientifiques l’après-midi en tant que programmeur. Il s’est efforcé de ramener l’hébreu à la pratique liturgique orthodoxe. Il déménagea en France en 1983, il servit à l’église du Saint Sauveur d’Asnière, et de 1990 à 1997 à l’église de l’Assomption au cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois. Il tenta de revenir en Russie, ce n’est qu’en 1997, avec la bénédiction du patriarche Alexis II, qu’il y parvint. Il devint alors recteur de l'église de Saint Pierre et Saint Paul de la porte Yauza, où beaucoup de gens sont venus à lui. 

En 2001, il est tombé gravement malade, mais a continué à servir jusqu’aux derniers jours,  il a accompli le dernier office public deux mois avant sa mort – il s’agissait d’un service commémoratif pour les prisonniers des camps de Solovetsky à Loubianka. Il est décédé le 13 janvier 2005.
Son livre sur l'"Interprétation des psaumes" est resté inachevé.
Son service funéraire a eu lieu le 15 Janvier en présence d'un représentant du Patriarcat de Serbie à Moscou, l'Archimandrite Anthony (Pantelic), assisté par le doyen Pokrovsky l'Archiprêtre de district Gennady Nefedov , le religieux archiprêtre Konstantin Haritoshkinym et dix prêtres. Le même jour, Père Elie a été enterré dans le cimetière au Musée-Estate « Polenovo », qui est près Tarusa 


Anna Ilyinichna Shmain-Velikanov, née le 22 octobre 1955 à Moscou, elle est  l'une des filles de l’archiprêtre Ilya Shmaïn, docteur en études culturelles, l’une des principaux experts russes dans l’étude et la traduction de textes bibliques, hébraiste et traductrice, professeur assistant au Centre d’étude des religions de l’université humanitaire de Russie. Elle enseigne également à l’Institut biblique-théologique, nommé d’après l’apôtre André et l’Institut chrétien orthodoxe Saint-Philarète.

samedi 11 janvier 2020

CHYPRE, un exemple de ce qui nous attend ?



En 2010, ils m'ont appelé de Syrie pour venir leur parler. Je veux dire les fidèles orthodoxes qui à l'époque étaient des millions. Au Liban également. Mais le Nouvel Ordre Mondial et ceux qui le contrôlent de nos jours – j'ose mentionner qui – sont des gens au pouvoir financier secret qui ont d'abord fait la guerre à nos mœurs – et ils ont tordu le cerveau des jeunes et de leurs familles et ils ont détruit les valeurs que vous avez mentionnées : votre patrie, la défense de votre pays, sans que ce patriotisme ne se transforme en nationalisme. Ils ont tout rasé. Puis, avec toutes ces Unions, y compris l'UE, ils ont aussi rasé les nations. Puis ils ont rasé l'économie. Ils ont dit "Nous allons faire une économie internationale". L'argent doit donc être collecté dans une banque internationale et les banques locales doivent donc devenir plus faibles. Donc des banques comme Laiki, Elliniki ont été perdues à cause de nos erreurs et aussi à cause de nos problèmes bien sûr, mais leur plan était et est le suivant : les nations et les pays ne doivent pas avoir leurs propres systèmes monétaires. Leurs propres banques. Ils ne doivent pas avoir de sentiments patriotiques. Ils ne doivent pas avoir de religion. Pourquoi ? Parce que l’objectif du Nouvel Ordre Mondial est de créer de nouvelles mœurs  contraires à la morale qui légitimeront toutes sortes de désirs coupables par l’intermédiaire du Parlement, en adoptant de nouvelles lois avec tous les nouveaux projets réalisés par tous les ministères de l'Éducation (ces dernières années) que ce soit de droite ou gouvernement de gauche ou entre les deux – à  Chypre, nous sommes passés par toutes ces phases des trois types de gouvernements – lesquels  s’accordent tous pour ce qui concerne l'économie, l'éthique, la corruption et les projets de l’Éducation et quelque  chose  d'autre à quoi nous n'avons pas prêté attention : les nouveaux projets le du ministère de l'Agriculture. Ils ne veulent pas que nous ayons notre propre agriculture, de manière à dépendre, même pour des pommes ou des cerises, des importations ! Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? Ce qui se passe, c'est qu'ils veulent créer un nouveau type de personne, qui ne résistera pas avec ses valeurs morales, qui n'aura aucune préoccupation religieuse, une personne qui ne recherchera pas la sainteté mais quelqu’un de corruptible et occupé à la satisfaction de ses désirs, tout cela par le moyen de nouvelles lois et leur projet est de lentement nous amener à une nouvelle économie et une religion mondiales. Afin de nous préparer un jour à un gouverneur mondial qui sera certainement un Antichist. C'est le monde du pouvoir financier anonyme. Les pays qui résistent, devront se battre ou se soumettre. Nous avons goûté à tout cela. Un saint m'a dit : "Vous les Chypriotes, vous payez un gros tribut depuis 1974. Donc, votre souffrance ne sera pas trop dure, car vous payez depuis 1974." Nous payons pour nos passions et nos erreurs, et nous subirons cette application du Nouvel Ordre Mondial qui est, comme je l'ai mentionné une guerre contre nos mœurs, une guerre économique aussi bien qu’une guerre spirituelle. Ils l'ont déjà menée dans n'importe quel aspect de nos vies et ils nous considèrent comme finis. Notre réunion ici aujourd'hui, vous devez le savoir, est considérée comme une action hostile, alors vous devriez prendre vos responsabilités et le fait que nous parlions de ce N.O.M. par dérogation… rend les choses encore pires pour nous. Vous vous rendez compte maintenant que nous avons entendu et vu tous ces plans pour ce N.O.M. qui n'est pas, comme les analystes le disent, que le projet de contrôler notre pétrole et notre gaz naturel – c'est une interprétation naïve et superficielle. Pensez-vous que leur seule préoccupation est de contrôler les canaux d'énergie ? Leur préoccupation est ce que nous avons dit auparavant : comment créer un nouvel être humain qui n'aura pas de famille, qui n'aura pas de patrie, qui n'aura pas de foi. Telle est leur préoccupation. Pour réaliser cela, la seule chose que nous devons faire est de regarder nos enfants à la maison. Nos petits-enfants aussi. Quelle est la place de Dieu dans leur intimité ? Quelle sont leurs valeurs morales ? Quels sont leurs idéaux ? Quel désir ont-ils de se sacrifier – pas de devenir des héros pour leur pays – mais de se sacrifier pour leur femme ? Ou la femme pour son mari ? Ils n'arrivent même pas à vivre ensemble, après une brève période ils se séparent.
Comme si les couples dans le passé n'avaient pas eu de problèmes… alors le fait que le divorce soit devenu épidémique signifie que certaines personnes ont «affadi» notre patience, notre foi, notre Christ et nous sommes devenus - excusez-moi – a-christiques (c’est à dire sans Christ ou inutile en grec) sans signification dans la vie. Sans signification dans notre amour, dans nos métiers. Il n'y a pas de « meraki » goût pour le travail. Il n'y a pas de nouveaux agriculteurs à Chypre aujourd'hui. Il y a très peu d'exceptions, et très bientôt toutes ces choses que je vous ai dites apparaîtront devant nous. Pourquoi ? Parce que les choses qui étaient loin de nous se rapprochent. Tout ce discours, toutes ces choses étranges, bizarres et horribles ont été dites il y a deux ou trois ans - même l'année dernière. Je me souviens d'une interview que j'ai accordée à Natassa Ionnou sur Mega Channel avec le titre, "Prophéties : des nouvelles de l'avenir", l'année dernière et cela a semé le trouble. Même les archevêques m'ont dit : «Père de Morphou, vous avez étudié toute votre vie, tous ces livres dans votre bibliothèque et vous croyez aux prophéties de Saint Païssios? C'est ce qu'ils m'ont dit !! J'ai répondu: "Ces gens (les saints, Porphyrios, Païssios) me connaissaient avant que je les connaisse ... ils m'ont dit mon avenir avant je commence à m’y consacrer ... Comment puis-je ne tenir aucun compte de leurs paroles ? Comment pourrais-je ne pas prendre en considération leurs paroles prophétiques et leur rôle de nos jours?
Mgr Neophyte de Morfou
(version en fr. de Maxime le minime)


mercredi 8 janvier 2020

Sur le BLOG DE CLAUDE : La vraie paix par P. Serge Baranov



EXTRAIT :


[…] L'événement suivant s'est produit sur le Mont Athos. Alors que j'étais assis à Karoulia, un moine local s'est assis à côté de moi. Dans les années 2000, les voleurs y passaient leur temps. C'était leur façon distinctive de faire : "Nous serons des casse-cou pour ne pas tomber dans l'illusion." Je ne révélerai pas le nom du moine parce qu'il ne vit plus sur le Mont Athos. Il s'est assis devant moi, nous avons eu une conversation, et quand il a appris que j'étais un prêtre marié (et non un moine) de Russie, il a commencé à se moquer de moi et à me harceler. Il a dit qu'ils étaient des athonites, qui priaient pour le monde entier, tandis que nous, prêtres dans le monde, nous étions détendus et inertes. Il a même fait une blague : "Battez les prêtres et sauvez la Russie." Je répondis alors : "Écoutez, Père N., votre problème n'est pas les prêtres. Le problème est dans votre cœur, là où vivent la rancune et l'agressivité. Même si vous exterminiez tous les prêtres (en leur tirant dessus, comme en URSS), vous auriez un autre problème à régler. Parce que votre dépit a besoin d'espace, et vous pourrez trouver cet espace n'importe quand."

Il y aura toujours une excuse pour parler de révolutions. Que Dieu nous sauve des révolutions. Elles sont terribles.

Pardonnez-moi pour ces paroles. Mais la paix doit régner dans nos cœurs. Elle vous inspirera à agir correctement et sagement, peu importe qui est en face de vous.... […] 

Lire l'article intégral ICI

Sur "La Lorgnette orthodoxe" La vraie liberté par Batiouchka Valerian Kretchetov

Un bel article de La Lorgnette orthodoxe

P. Valerian
EXTRAIT

[…] Les gens estiment être libres. Mais en même temps, ils sont assis dans une cage, chacun avec ses propres chaînes. La liberté politique, la liberté dans son sens le plus courant («Je fais ce que je veux »), ce n’est pas la liberté, c’est l’esclavage. La liberté, c’est être libre du péché. Alors seulement, on est véritablement libre de tout. Tant que l’homme n’est pas libéré du péché, il a beau faire, il demeure esclave, même lorsque toutes sortes de possibilités s’offrent à lui. La vie le montre clairement.[…]

Lire l'article intégral ICI

mardi 7 janvier 2020

Père PLACIDE DESEILLE, APÔTRE de l'ORTHODOXIE en FRANCE


MÉMOIRE ÉTERNELLE !

" Un sain patriotisme, qui est l'attachement à un terroir, et l'amour d'un patrimoine commun, exempt de tout exclusivisme et de tout chauvinisme, est pleinement conciliable avec l'esprit du christianisme contrairement au nationalisme issu de la Révolution athée et qui est un individualisme collectif facilement xénophobe, chaque nation tendant à opposer son particularisme à celui des autres." ( Geronda Placide)

GEORGES FLOROVSKY La tradition des Pères et l’ethos de l’Église orthodoxe

Voici plus bas un extrait d'un texte plus vaste, qui figure en intégralité aux pages 409-424 du livre récemment paru aux Éditions des Syrtes sur le P. Georges Florovsky parmi 25 autres tous traduits par Jean-Claude LARCHET



Sur orthodoxie.com on peut lire l'article suivant :
Le Père Georges Florovsky (1893-1979), après quelques années d’enseignement à Prague et à Paris, fit la plus grande partie de sa carrière aux États Unis où il enseigna dans les plus prestigieuses universités (Harvard, Cambridge, Princeton…). Unissant une vaste érudition, un attachement profond à la tradition ecclésiale, un souci de répondre aux problèmes contemporains et un sens aigu du dialogue avec les autres confessions chrétiennes, il est considéré comme l’un des plus importants théologiens orthodoxes de notre temps.
En France pourtant, son œuvre volumineuse, écrite majoritairement en russe et surtout en anglais, n’a que très peu été traduite.

En proposant vingt-cinq de ses articles en traduction française totalisant 340 pages, ce volume entend combler cette lacune.

Ces articles sont centrés sur deux thèmes majeurs de la pensée de Florovsky : la nature de la théologie (et donc la façon dont elle doit être pratiquée) et la nature de l’Église. Ces deux thèmes sont eux-mêmes axés sur la notion de Tradition, laquelle tient dans l’œuvre de l’auteur une place essentielle et fait l’objet d’une conception renouvelée où l’indispensable référence aux Pères se conjugue avec la nécessité de répondre de manière adaptée aux besoins de chaque époque. Divers thèmes connexes sont également abordés: le lien de la théologie avec la Révélation et avec la vie liturgique et spirituelle dans l’Église; la catholicité de l’Église; l’Église comme réalité communautaire; le statut du dogme; le statut des Conciles; le statut de l’Écriture et les relations de l’Ancien et du Nouveau Testament; le vrai sens de l’œcuménisme… 

Écrits entre 1927 et 1967, ces articles gardent un caractère actuel, car les problèmes qu’ils ont affrontés continuent à exister, et les solutions qu’ils proposent sont toujours pertinentes.
Ils sont précédés d’une longue introduction de Jean-Claude Larchet qui constitue un livre en soi (de 144 pages). Après une présentation détaillée de la vie de Florovsky, cette étude analyse les principaux thèmes de son œuvre tels qu’ils apparaissent dans les articles sélectionnés, précise, à leur sujet, le sens de la pensée du grand théologien, et évalue l’influence de celui-ci au cours des cinquante dernières années. Cette introduction remet les pendules à l’heure sur bien des points: les relations de Florovsky avec le P. Serge Boulgakov et son évaluation critique de la sophiologie; sa prétendue appartenance à « l’École de Paris »; ses relations difficiles avec l’Institut Saint-Serge, puis avec le P. Alexandre Schmemann à Saint-Vladimir; sa conception de l’œcuménisme; la situation des grands théologiens orthodoxes de son époque et de leurs successeurs actuels par rapport à son projet de synthèse néo-patristique…


La tradition des Pères et l’ethos de l’Église orthodoxe

Traduction de  Françoise Vinel
in Revue des sciences religieuses, 89/4 | 2015 p. 443-450
d'un extrait d'un texte de Georges Florovsky

Jean-Claude Larchet en a fait également la traduction
qu'il a publiée dans son intégralité avec 25 autres textes
dans son livre cité ci-dessus
I. Revenir aux Pères
« En suivant les saints Pères »… C’était l’habitude, dans l’Église ancienne, d’introduire des affirmations doctrinales par ces mots. La confession de foi de Chalcédoine s’ouvre ainsi en reprenant les confessions de foi des deux premiers conciles. Le concile Nicée II, en 787, commence le Horos à propos des images d’une façon plus élaborée : « … nous conservons intact le bien de l’Église catholique ; et nous suivons les six saints conciles œcuméniques, d’abord celui qui s’est réuni dans l’illustre métropole de Nicée, puis également celui qui s’est réuni dans la ville impériale, protégée de Dieu ». L’enseignement des Pères est l’expression formelle et normative de référence.
  • 2 [Saint Vincent de LérinsCommonitorium, traduction de P. Monat (2005) pour le site patristique.org (...)
  • 3 [Cf. Ap 21, 5.]
  • 4 On a récemment suggéré que les Gnostiques avaient été les premiers à invoquer de façon explicite l’ (...)
2Cependant, cela représentait bien plus qu’un simple « appel à l’ancienneté ». En vérité, depuis ses origines, l’Église met toujours l’accent sur la permanence de sa foi à travers les siècles. Cette identité, depuis les temps apostoliques, est le signe et le témoignage le plus visible d’une foi droite qui est toujours la même. Selon l’affirmation bien connue de Vincent de Lérins, in ipsa item catholica ecclesia magnopere curandum est ut id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est – « Dans l’Église catholique même, il faut veiller soigneusement à s’en tenir ce qui a été cru partout, et toujours et par tous » (Commonitorium2, 2, 5). Mais « l’ancienneté » n’est pas en elle-même une preuve suffisante de la foi véritable. Bien plus, le message chrétien était, à l’évidence, une « nouveauté » frappante pour le « monde ancien » et véritablement un appel à un renouvellement radical. Ce qui est « ancien » a disparu et tout est renouvelé3. D’un autre côté, les hérésies elles aussi se réclamaient souvent du passé et invoquaient l’autorité de certaines traditions. Et de fait, les hérésies s’attardaient souvent dans des conceptions passéistes4. Des formulations archaïques peuvent être dangereusement trompeuses. Vincent de Lérins lui-même était pleinement conscient de ce danger. Qu’il suffise à ce sujet de citer ce passage terrible :
  • 5 Commonitorium, 6, 10.
Et, ô surprenant retour des choses ! les promoteurs de cette opinion sont considérés comme catholiques, mais leurs partisans comme hérétiques : les maîtres sont absous, et les disciples condamnés ; ceux qui ont écrit les livres seront enfants du Royaume, ceux qui les auront défendus, c’est la géhenne qui les accueillera5.
3Vincent de Lérins a ici en mémoire saint Cyprien et les Donatistes. Cyprien lui-même était confronté à cette même situation. L’ancienneté comme telle peut s’avérer n’être qu’un préjugé tenace ; c’est ce qu’on lit dans sa lettre 74 : « L’ancienneté sans la vérité n’est que la vétusté de l’erreur ». Et encore, dans les 87 Sentences des évêques : « Le Seigneur a dit : Je suis la vérité, il n’a pas dit : Je suis la coutume » (87 Sentences, 30). Une façon de dire que les usages anciens comme tels ne garantissent pas la vérité. La Vérité n’est pas simplement une habitude.
4La tradition authentique est la tradition de la vérité, traditio veritatis. Cette tradition, selon saint Irénée, est fondée sur et garantie par ce « sûr charisme de la vérité », qui a été déposé dans l’Église depuis son commencement et préservé par la succession ininterrompue du ministère épiscopal : « Qui cum episcopatus successione charisma veritatis certum acceperunt » (Contre les hérésies IV, 40, 2). La Tradition dans l’Église n’est pas la continuité de la mémoire humaine ou la perpétuation de rites et d’usages. C’est une « tradition-dépôt », qui ne peut pas être comptée au nombre des règles mortelles. En définitive, la tradition est la continuité de la présence permanente de l’Esprit Saint dans l’Église, qui assure que Dieu continue de la guider et de l’illuminer. L’Église n’est pas prisonnière de la « lettre ». Au contraire elle est constamment poussée en avant par l’« esprit ». Le même Esprit, l’Esprit de Vérité, qui « a parlé par les prophètes », qui a guidé les Apôtres, guide encore de manière continue l’Église vers une appréhension et une compréhension plus pleines de la vérité divine, de gloire en gloire.
5« En suivant les saints Pères »… Ce n’est pas une référence à quelque tradition abstraite, réduite à des formules et des affirmations. C’est, avant tout, un appel au témoignage des saints. En vérité, nous en appelons aux apôtres, et pas seulement à une « apostolicité » abstraite. C’est de cette même façon que nous nous référons aux Pères. Le témoignage des Pères appartient, intrinsèquement et intégralement, à la structure même de la foi orthodoxe. L’Église est liée de façon égale au kérygme et à la doctrine des Pères. Citons sur ce point une admirable hymne ancienne (peut-être due à Saint Romanos le Mélode) :
  • 6 Paul Maas, (ed.), Frühbyzantinische Kirchenpoesie, I, Bonn 1910, s. 24.
Conservant le kérygme des Apôtres et les doctrines des Pères, l’Église a scellé l’unique foi et en portant la tunique de la vérité elle donne forme droite au brocart de la théologie céleste et glorifie le grand mystère de la piété….6
  • 7 [Saint Athanase, Saint Grégoire le théologien et Saint Jean Chrysostome.]
6L’Église est « apostolique », bien sûr. Mais l’Église est aussi « patristique ». Elle est intrinsèquement « l’Église des Pères ». Ces deux « notes » ne peuvent pas être séparées. C’est seulement en étant « patristique » que l’Église est véritablement « apostolique ». Le témoignage des Pères est beaucoup plus qu’une simple caractéristique historique, une voix du passé. Citons un passage d’une autre hymne de l’office des Trois Hiérarques7 :
Par votre parole de connaissance, vous avez composé les doctrines que les pêcheurs d’hommes avaient d’abord établies en mots simples ; votre connaissance tenait de la puissance de l’Esprit, et notre simple piété avait besoin de prendre forme.
  • 8 Louis Bouyer, « Le renouveau des études patristiques », La Vie Intellectuelle, XV, Février 1947, p. (...)
7Il y a pour ainsi dire deux étapes de base dans la proclamation de la foi chrétienne. « Notre simple foi avait besoin de prendre forme ». Il y avait une urgence interne, une logique interne, une nécessité interne, dans ce passage du kérygme à la doctrine. En vérité, l’enseignement des Pères et la doctrine de l’Église sont encore le même « simple message » qui fut transmis, donné en dépôt, une fois pour toutes, par les apôtres. Mais à présent il est pour ainsi dire véritablement et pleinement articulé. La prédication apostolique est gardée vivante dans l’Église, et pas seulement conservée. En ce sens, l’enseignement des Pères est une catégorie permanente de l’existence chrétienne, la mesure et le critère permanents et ultimes de la foi droite. Les Pères ne sont pas seulement des témoins d’une foi ancienne, testes antitquitatis. Ils sont bien plutôt des témoins de la vraie foi, testes veritatis. Parler de « l’esprit des Pères », c’est une référence intrinsèque à la théologie orthodoxe, pas moins que l’Écriture sainte et en vérité jamais séparée d’elle. Comme cela a été bien dit récemment, « l’Église catholique de tous les temps n’est pas seulement la fille de l’Église des Pères, mais elle est et demeure l’Église des Pères8 ».
8Le trait principal de la théologie patristique était son caractère « existentiel », pour reprendre un néologisme admis. Les Pères faisaient de la théologie, comme le dit Grégoire de Nazianze « à la manière de pêcheurs d’hommes, et non à la manière d’Aristote » (Discours 23, 12). Leur théologie était encore un « message », un kérygme. Leur théologie était encore une « théologie kérygmatique », même si elle était ordonnée logiquement et soutenue par des arguments rationnels. La référence ultime restait la vision de la foi, la connaissance et l’expérience spirituelles. Séparée de la vie du Christ, la théologie ne porte pas de convictions et, si elle est sans lien avec la vie de la foi, elle peut dégénérer en dialectique creuse, une logorrhée vaine, sans aucune conséquence spirituelle. La théologie patristique était existentiellement enracinée dans l’engagement décisif de la foi. Ce n’était pas une « discipline » explicative d’elle-même, que l’on pouvait présenter de façon argumentée, c’est à dire « à la manière d’Aristote », sans aucun engagement spirituel préalable. À l’époque des controverses théologiques et des débats incessants, les grands Pères cappadociens ont formellement protesté contre le recours à la dialectique, aux syllogismes d’Aristote et ont prôné de référer la théologie à la vision de la foi. La théologie patristique ne devait pas seulement être « prêchée » ou prêchée et « proclamée » depuis la chaire, elle devait aussi être proclamée dans les mots de la prière et des saints rites, et, en vérité, manifestée dans toute l’architecture de la vie chrétienne. Cette théologie là ne pouvait en aucun cas être séparée de la vie de prière et de la pratique de la vertu. « Le sommet de la pureté est le commencement de la théologie », selon les mots de saint Jean Climaque (Échelle du Paradis, 30).
9D’un autre côté une théologie de ce genre est toujours, pour ainsi dire, « propédeutique », du fait que sa visée, son but ultime est de s’assurer de et de reconnaître le mystère du Dieu vivant, et en vérité d’en porter témoignage, en parole et en acte. La « théologie » n’est pas une fin en soi. Ce n’est jamais qu’un moyen. La théologie, et même les dogmes ne proposent pas davantage qu’une mise en forme rationnelle de la vérité révélée, et un témoignage « noétique » rendu à celle-ci. C’est seulement dans l’acte de foi que cette mise en forme trouve son contenu plénier. Les formulations christologiques ne sont pleinement signifiantes que pour ceux qui ont fait la rencontre du Christ vivant et qui l’ont reçu et reconnu comme Dieu et Sauveur, et qui vivent dans la foi en Lui, en son Corps, l’Église. En ce sens, la théologie n’est jamais une discipline auto-référentielle. Elle en appelle constamment à la vision de la foi. « Ce que nous avons vu et ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1). Séparés de cette annonce, les formulations théologiques sont vides et sans effet. C’est pour cela aussi qu’elles ne peuvent pas être prises « abstraitement », c’est-à-dire en dehors de tout contexte de foi. Il est trompeur d’isoler des affirmations particulières des Pères et de les détacher de la perspective globale dans laquelle elles ont véritablement été élaborées, tout comme il est trompeur de bricoler avec des citations détachées de l’Écriture. C’est une habitude dangereuse de « citer » les Pères, c’est-à-dire quelques-unes de leurs phrases et des affirmations, prises isolément ; en dehors de leur contexte concret, le seul dans lequel elles ont leur signification propre et pleine et sont vraiment vivantes. « Suivre les Pères », ne signifie pas simplement les « citer ». « Suivre » les Pères signifie acquérir leur « esprit », leur phronèma.

II. Quels Pères ? Les risques d’une périodisation trompeuse

  • 9 MabillonBernardi Opera, Praefatio generalis, n. 23, Migne, PL, CLXXXII, c. 26.
10Nous arrivons à présent au point crucial. Le nom « Pères de l’Église » est habituellement réservé aux maîtres de l’Église ancienne. Et on affirme couramment que leur autorité tient à leur ancienneté, à leur proximité relative avec l’« Église primitive », avec le premier « Âge » de l’Église. Déjà saint Jérôme contestait cette idée. En vérité, il n’y a pas eu diminution de l’autorité ; et pas de diminution du caractère immédiat de la compétence et du savoir spirituels au cours de l’histoire du christianisme. Pourtant cette idée d’une « diminution » a fortement affecté notre pensée théologique moderne. En fait, on affirme trop souvent, consciemment ou inconsciemment, que l’Église des commencements était pour ainsi dire plus proche du jaillissement de la vérité. Si c’est là admettre notre propre échec, nos insuffisances et faire humblement acte d’auto-critique, une telle affirmation a de l’écho, elle est utile. Mais il est dangereux d’en faire le point de départ ou la base de notre théologie de l’histoire de l’Église ou même de notre théologie de l’Église. C’est vrai que l’âge apostolique doit garder sa position unique. Pourtant, ce n’était qu’un commencement. Et il y a un large accord pour reconnaître que l’âge des Pères a lui aussi pris fin et en conséquence on n’y voit qu’un développement ancien, dépassé, « archaïque ». La limite de l’âge patristique est diversement définie : on considère habituellement Jean Damascène comme le « dernier Père » d’Orient, et Grégoire le Grand ou Isidore de Séville comme les « derniers Pères » en Occident. Cette périodisation a été à juste titre critiquée récemment. Ne pourrait-on pas, par exemple, inclure au moins Théodore Studite parmi les Pères ? Et déjà Mabillon suggérait que Bernard de Clairvaux, le Doctor mellifluus, était « le dernier Père, et sûrement pas inférieur aux plus anciens9 ». En réalité, il y a là plus qu’une question de périodisation. Du point de vue occidental, l’Âge des Pères a été remplacé et même supplanté par l’Âge des Docteurs, qui a représenté un pas en avant fondamental. Depuis l’aube de la Scolastique, la théologie patristique a été considérée comme dépassée, est devenue véritablement un « âge ancien », une sorte de prélude archaïque. Ce point de vue, légitime pour l’Occident, a malheureusement été accepté aussi par beaucoup en Orient, aveuglément et de manière non-critique. En conséquence on se trouve devant une alternative : soit on regrette le retard de l’Orient qui n’a jamais développé aucune scolastique qui lui soit propre. Soit on s’enferme dans « l’âge ancien », d’une manière plus ou moins archéologique, et on pratique ce qui a été décrit non sans humour comme une « théologie de la répétition ». Cette dernière éventualité n’est, de fait, qu’une forme particulière d’une imitation de la scolastique.
11Il n’est pas rare de nos jours qu’on affirme que l’« Âge des Pères » s’est probablement achevé beaucoup plus tôt qu’avec Jean Damascène. Très souvent, on ne va pas au-delà du règne de Justinien ou même, déjà, du concile de Chalcédoine. Léonce de Byzance n’était-il pas déjà le « premier scolastique » ? Psychologiquement cette attitude se comprend tout à fait, mais théologiquement elle ne se justifie pas. Il est vrai que les Pères du quatrième siècle sont particulièrement impressionnants et leur grandeur unique ne peut pas être contestée. Cependant l’Église est restée pleinement vivante aussi après Nicée et Chalcédoine. L’accent excessif couramment mis sur les « cinq premiers siècles » fausse gravement la vision théologique et empêche la compréhension juste du dogme de Chalcédoine lui-même. Le décret du sixième concile œcuménique est souvent considéré comme un simple « appendice » à celui de Chalcédoine, qui n’intéresserait que les spécialistes, et la grande figure de Maxime le Confesseur est presque complètement ignorée. Et en conséquence, la portée théologique du septième concile œcuménique (Nicée II) est dangereusement obscurcie, au point qu’on finit par se demander pourquoi le « Triomphe de l’Orthodoxie » est lié à la commémoration de la victoire de l’Église sur les iconoclastes. S’agissait-il seulement d’une controverse à propos des rites ? Nous oublions souvent que le « consensus de cinq siècles », c’est-à-dire, effectivement, jusqu’à Chalcédoine, était une formulation protestante et reflétait une « théologie de l’histoire » propre à certains protestants. C’était une formulation étroite, mais en même temps elle paraissait trop inclusive à ceux qui voulaient s’enfermer dans l’âge apostolique. La question, pourtant, est que l’expression orientale usuelle des « sept conciles œcuméniques » est à peine meilleure, puisqu’elle tend, c’est habituellement le cas, à réduire ou à limiter l’autorité spirituelle de l’Église aux huit premiers siècles, comme si l’« Âge d’or » de la chrétienté était déjà terminé et que nous étions à présent à nouveau dans une âge de fer, bien plus bas sur l’échelle de la vigueur et de l’autorité spirituelles. Notre pensée théologique a été dangereusement affectée par l’idée de déclin, qui a été adoptée pour interpréter en Occident l’histoire de l’Église depuis la Réforme. La plénitude de l’Église, ainsi, était interprétée de manière statique, et l’attitude à l’égard de l’Antiquité a été faussée et comprise à contresens. Et après tout, cela ne fait pas beaucoup de différence de réduire l’autorité normative de l’Église à un siècle, ou à cinq, ou à huit siècles. Mais il ne devrait y avoir aucune réduction ! Il n’y a donc place pour aucune « théologie de la répétition ». L’Église a encore pleine autorité comme c’était le cas dans le passé, et l’Esprit de Vérité la presse aujourd’hui tout autant que dans le passé.
12Un des résultats immédiats de notre périodisation irréfléchie est que nous ignorons, tout simplement, l’héritage de la théologie byzantine. Nous sommes prêts, plus encore que dans la précédente décennie, à admettre l’autorité pérenne des Pères, particulièrement depuis la renaissance des études patristiques en Occident. Mais nous avons encore tendance à limiter le spectre de cette période des Pères et à l’évidence les théologiens byzantins ne sont pas spontanément comptés parmi les Pères. Nous sommes enclins à établir une discrimination plutôt rigide entre période patristique (dans un sens plus ou moins étroit) et période byzantine. Nous sommes aussi enclins à considérer la période byzantine comme une suite mineure de l’âge patristique. Nous avons encore des doutes sur sa pertinence normative pour la pensée théologique. En réalité, la théologie byzantine a été beaucoup plus qu’une répétition de la théologie patristique, et ce qu’elle a apporté de nouveau n’était pas non plus inférieur à l’apport de l’Antiquité chrétienne. En vérité, la théologie byzantine fut une continuation organique de l’âge patristique. Y a-t-il eu rupture ? Est-ce que l’éthos de l’Église orthodoxe orientale a jamais changé, à un moment précis de l’histoire, qui n’a jamais été vraiment identifié unanimement, de sorte que le que développement ultérieur aurait une autorité et une importance moindres, s’il en a encore une ? Admettre cela, voilà ce que l’on fait implicitement en se rattachant de façon réductrice aux sept conciles œcuméniques. Alors, Syméon le Nouveau Théologien et Grégoire Palamas sont tout simplement laissés de côté, de même que les grands conciles hésychastes du 14e siècle sont ignorés et oubliés. Quelle place, quelle autorité pour eux dans l’Église ?
13En réalité, Syméon et Grégoire sont encore des maîtres qui ont autorité et ils inspirent tous ceux qui, dans l’Église orthodoxe, s’efforcent d’arriver à la perfection et vivent une vie de prière et de contemplation, qu’ils vivent dans des communautés monastiques ou dans la solitude de désert, et même dans le monde. Ces personnes pleines de foi n’ont conscience d’aucune rupture que ce soit entre les Pères et Byzance. La Philocalie, cette grande encyclopédie de la piété orientale, qui comprend des œuvres écrites au long de bien des siècles, devient de plus en plus, de nos jours, le manuel qui guide et instruit tous ceux qui sont désireux de pratiquer l’orthodoxie dans notre contexte contemporain. L’autorité de son compilateur, Nicodème l’Hagiorite, a été récemment reconnue et mise en valeur par sa canonisation officielle dans l’Église. En ce sens, nous devons dire : « l’Âge des Pères continue dans l’Église adorante ». Ne devrait-il pas continuer également dans nos études, dans nos recherches et notre formation théologiques ? Ne devrions-nous pas retrouver l’esprit des Pères aussi dans notre pensée et notre enseignement théologiques ? Le retrouver, non pas comme un style ou une attitude archaïques, non pas comme une relique vénérable, mais comme une attitude existentielle, comme une orientation spirituelle ? Ce n’est que de cette manière que notre théologie sera réintégrée dans la plénitude de notre existence chrétienne. Ce n’est pas assez de garder la liturgie byzantine comme nous le faisons, de restaurer l’iconographie et la musique byzantines, comme nous sommes encore réticents à le faire, et de pratiquer certaines formes de dévotion. Mais on doit aller aux racines même de cette « piété traditionnelle » et retrouver l’esprit des Pères. Autrement nous pourrions courir le risque d’être écartelés intérieurement, comme beaucoup le sont actuellement, entre les formes traditionnelles de piété et des habitudes de réflexion théologique très éloignées de la tradition. C’est un danger réel. Comme adorateurs, nous sommes encore dans la tradition des Pères. Ne devrions-nous pas nous tenir aussi, consciemment et explicitement, dans la même tradition comme théologiens, comme témoins et enseignants de l’orthodoxie. Pouvons-nous garder notre intégrité autrement ?
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Notes

2 [Saint Vincent de LérinsCommonitorium, traduction de P. Monat (2005) pour le site patristique.org ; M. Meslin avait publié une traduction en 1959, pour les Éditions du Soleil Levant, Namur.]
3 [Cf. Ap 21, 5.]
4 On a récemment suggéré que les Gnostiques avaient été les premiers à invoquer de façon explicite l’autorité d’une « Tradition apostolique » et que c’était cet usage qui avait poussé saint Irénée à élaborer sa propre conception de la Tradition. Voir D. B. Reynders, « Paradosis : Le progrès de l’idée de tradition jusqu’à Saint Irénée », Recherches de Théologie ancienne et médiévale, V (1933), p. 155-191. Quoi qu’il en soit, les Gnostiques avaient l’habitude de se référer à la Tradition.
5 Commonitorium, 6, 10.
6 Paul Maas, (ed.), Frühbyzantinische Kirchenpoesie, I, Bonn 1910, s. 24.
7 [Saint Athanase, Saint Grégoire le théologien et Saint Jean Chrysostome.]
8 Louis Bouyer, « Le renouveau des études patristiques », La Vie Intellectuelle, XV, Février 1947, p. 18.
9 MabillonBernardi Opera, Praefatio generalis, n. 23, Migne, PL, CLXXXII, c. 26.

Référence papier

Georges Florovsky, « La tradition des Pères et l’ethos de l’Église orthodoxe », , 443-450.

Référence électronique

Georges Florovsky, « La tradition des Pères et l’ethos de l’Église orthodoxe », Revue des sciences religieuses [En ligne], 89/4 | 2015, mis en ligne le 04 février 2016, consulté le 06 janvier 2020. URL : http://journals.openedition.org/rsr/2800 ; DOI : 10.4000/rsr.2800