Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 28 février 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 2 . ÉPITRE À DIOGNÈTE 7-12


ÉPITRE À DIOGNÈTE  7-12


7 1 Comme je l'ai dit plus haut, leur tradition n'a pas une origine terrestre, ce qu'ils professent conserver avec tant de soin n'est pas l'invention d'un mortel, ni ce qui est confié à leur foi une dispensation de mystères humains. 2 Mais c'est en vérité le Tout-Puissant lui même, le Créateur de toutes choses, l'invisible, Dieu lui-même qui l'envoyant du haut des cieux, a établi chez les hommes la Vérité, le Verbe saint et incompréhensible et l'a affermi dans leurs coeurs. Non, comme certains pourraient l'imaginer, qu'il ait envoyé aux hommes quelque subordonné, ange ou archonte, un des esprits chargés des affaires terrestres, ou de ceux à qui est confié le gouvernement du ciel, mais bien l'Artisan et l'organisateur de l'univers: c'est par lui que Dieu a créé les cieux, par lui qu'Il a enfermé la mer dans ses limites: c'est lui dont tous les éléments cosmiques observent fidèlement les lois mystérieuses; lui de qui le soleil a reçu la règle qu'il doit observer dans ses courses journalières; lui à qui obéit la lune, brillant pendant la nuit; lui à qui obéissent les astres qui accompagnent la lune dans son cours; c'est de lui que toutes choses ont reçu disposition, limites et hiérarchie: les cieux et tout ce qui est dans les cieux; la terre et tout ce qui est sur la terre, la mer et tout ce qui est dans la mer, le feu, l'air, l'abîme, le monde d'en haut, celui d'en bas, les régions intermédiaires: c'est lui que Dieu a envoyé aux hommes.

3 Non certes, comme une intelligence humaine pourrait le penser, pour la tyrannie, la terreur et l'épouvante; 4 nullement, mais en toute clémence et douceur, comme un roi envoie le roi son fils, Il l'a envoyé comme le dieu qu'il était, il l'a envoyé comme il convenait qu'il le fût pour les hommes - pour les sauver, par la persuasion, non par la violence: il n'y a pas de violence en Dieu. 5 Il l'a envoyé pour nous appeler à lui, non pour nous accuser: il l'a envoyé parce qu'il nous aimait, non pour nous juger. 6 Un jour viendra où il l'enverra pour juger, et qui alors soutiendra son avènement? 

7 Ne vois-tu pas qu'on jette les Chrétiens aux bêtes pour leur faire renier le Seigneur et qu'ils ne se laissent pas vaincre? 8 Ne vois-tu pas que plus on fait de martyrs, plus les Chrétiens se multiplient par ailleurs? 9 De tels exploits ne peuvent passer pour l'oeuvre de l'homme: ils sont les effets de la puissance de Dieu, ils sont la preuve manifeste de son avènement.


8 1 Car y eut-il jamais, parmi les hommes, quelqu'un qui ait su ce qu'est Dieu, avant qu'il ne fût venu lui-même? 2 A moins d'accepter les vanités et les sottises de ces beaux parleurs de philosophes ! Les uns ont enseigné que Dieu c'était le feu, - ils appellent dieu ce feu auquel ils sont destinés - Pour d'autres, c'est l'eau ou quelque autre des éléments créés par Dieu. 3 Cependant, si l'une de ces doctrines était recevable, chacune des autres créatures pourrait au même titre être proclamée Dieu. 4 Mais tout cela n'est que fable et mensonge de ces charlatans. 5 Nul d'entre les hommes ne l'a vu ni connu: c'est lui-même qui s'est manifesté. 6 Et il s'est manifesté dans la foi qui seule a reçu le privilège de voir Dieu.

7 Car le Maître et Créateur de l'Univers, Dieu, qui a fait toutes choses et les a disposées avec ordre, s'est montré pour les hommes non seulement plein d'amour mais aussi de patience. 8 Lui a toujours été tel qu'il est et sera: secourable, bon, doux, véridique; lui seul est bon. 9 Mais, ayant conçu un dessein d'une grandeur ineffable, il ne l'a communiqué qu'à son Enfant. 10 Tant qu'il maintenait dans le mystère et réservait son sage projet, il paraissait nous négliger et ne pas se soucier de nous. 11 Mais quand il eut dévoilé par son Enfant bien-aimé et manifesté ce qu'il avait préparé dès l'origine, il nous offrit tout à la fois: et de participer à ses bienfaits, et de voir, et de comprendre; qui de nous s'y serait jamais attendu ?


9 1 Dieu avait donc déjà tout disposé en lui-même avec son Enfant, mais jusqu'à ces derniers temps, il a souffert que nous nous laissions emporter à notre gré par des mouvements désordonnés, séduits par les voluptés et les passions, nullement parce qu'il éprouvait un malin plaisir à nous voir pécher; seulement il tolérait, non qu'il l'approuvât, ce règne de l'iniquité. Bien au contraire, il préparait le règne actuel de la justice, afin que, ayant bien prouvé, dans cette première phase, que nos propres oeuvres nous rendaient indignes de la vie, nous en devenions maintenant dignes par l'effet de la bonté divine, et que, nous étant montrés incapables d'accéder par nous-mêmes au royaume de Dieu, la puissance de Dieu nous en rende maintenant capables.

2 Lorsque notre perversité fut à son comble et qu'il fut devenu pleinement manifeste que la récompense qu'on en pouvait attendre était le supplice et la mort, alors arriva le temps que Dieu avait marqué pour y manifester désormais sa bonté et sa puissance: quelle surabondance de la bonté pour les hommes et de l'amour divins !

Il ne nous a pas haïs, il ne nous a pas repoussés, ni tenu rancune, mais au contraire il a longtemps patienté, il nous a supportés. Nous prenant en pitié, il a assumé lui-même nos propres péchés; il a livré lui-même son propre Fils en rançon pour nous, livrant le saint pour les criminels, l'innocent pour les méchants, le juste pour les injustes, l'incorruptible pour les corrompus, l'immortel pour les mortels.

3 Quoi d'autre aurait pu couvrir nos péchés, sinon sa justice? 4 En qui pouvions-nous être justifiés, criminels et impies que nous étions, sinon par le seul Fils de Dieu ?

5 Ô doux échange, opération impénétrable, ô bienfaits inattendus: le crime du grand nombre est enseveli dans la justice d'un seul et la justice d'un seul justifie un grand nombre de criminels.

6 Il a d'abord, au cours du temps passé, convaincu notre nature de son impuissance à obtenir la vie; maintenant il nous a montré le Sauveur qui a la puissance de sauver même ce qui ne pouvait l'être: par ce double moyen, il a voulu que nous eussions foi en sa bonté et que nous vissions en Lui nourricier, père, ,naître, conseiller, médecin, intelligence, lumière, honneur, gloire, force, vie - sans plus nous inquiéter du vêtement et de la nourriture.


10 1 Si toi aussi tu désires ardemment cette foi et si tu l'embrasses, tu commenceras à connaître le Père.

2 Car Dieu a aimé les hommes: pour eux il a créé le monde; il leur a soumis tout ce qui est sur la terre; il leur a donné la raison et l'intelligence; à eux seuls il a permis d'élever les regards vers le ciel; il les a formés à son image; il leur a envoyé son Fils unique; il leur a promis le royaume des cieux qu'il donnera à ceux qui l'auront aimé.

3 Et quand tu l'auras connu, quelle joie, songes-y, remplira ton coeur ! Combien tu aimeras celui qui t'a ainsi aimé le premier 4 En l'aimant, tu seras un imitateur de sa bonté, et ne t'étonne pas qu'un homme puisse devenir un imitateur de Dieu: il le peut, Dieu le voulant 5 Tyranniser son prochain, vouloir l'emporter sur les plus faibles, être riche, user de violence à l'égard des inférieurs, là n'est pas le bonheur et ce n'est pas ainsi qu'on peut imiter Dieu; bien au contraire, ces actes sont étrangers à la majesté divine.

6 Mais celui qui prend sur soi le fardeau de son prochain et qui, dans le domaine où il a quelque supériorité, veut en faire bénéficier un autre moins fortuné, celui qui donne libéralement à ceux qui en ont besoin les biens qu'il détient pour les avoir reçus de Dieu, devenant ainsi un dieu pour ceux qui les reçoivent, celui-là est un imitateur de Dieu. 7 Alors, quoique séjournant sur la terre, tu contempleras Dieu régnant dans la cité céleste, tu commenceras à parler des mystères de Dieu alors tu aimeras et admireras ceux qui sont torturés parce qu'ils ne veulent pas renier Dieu; alors tu condamneras l'imposture et l'égarement du monde quand tu connaîtras ce qu'est vraiment vivre, quand tu mépriseras ce qu'ici-bas on appelle la mort, quand tu redouteras la véritable mort, réservée à ceux qui seront condamnés au feu éternel, châtiment définitif de ceux qui lui auront été livrés. 8 Alors tu admireras ceux qui endurent le feu d'ici pour la justice et tu les proclameras bienheureux, quand tu auras appris à connaître cet autre feu.... .


11 1 Je ne dis rien d'étrange, je ne recherche pas le paradoxe, mais docile aux leçons des Apôtres, je me fais le docteur des Nations. je transmets exactement la tradition à ceux qui se font les disciples de la Vérité. 2 Qui, en effet, dûment instruit et engendré par la bienveillance du Verbe, ne s'empresse pas d'apprendre pleinement tout ce que le Verbe a clairement enseigné à ses disciples. Le Verbe, se manifestant, le leur a manifesté, s'exprimant ouvertement, incompris des incrédules, s'expliquant à ses disciples qui reconnus par lui comme ses fidèles reçurent la connaissance des mystères du Père. 3 C'est pour cela que le Verbe a été envoyé: pour qu'il se manifestât au monde, Lui qui, méprisé par son peuple, a été prêché par les apôtres et cru par les nations. 4 Lui qui était dès le commencement, il est apparu comme nouveau et fut trouvé ancien et il renaît toujours jeune dans le coeur des saints. 5 Éternel, il est aujourd'hui reconnu Fils. Par lui l'Église s'enrichit, la grâce, s'épanouissant, se multiplie dans les saints, conférant l'intelligence, dévoilant les mystères, révélant la répartition des temps; elle se réjouit à cause des fidèles, elle s'offre à ceux qui la recherchent en respectant les règles de la foi et en ne transgressant pas les bornes des Pères.

6 Et voici que la crainte de la Loi est chantée, la grâce des Prophètes reconnue, la foi dans les Évangiles affermie, la tradition des Apôtres conservée et que la grâce de l'Église bondit d'allégresse. 7 Cette grâce, ne la contraste pas, et tu connaîtras les secrets que le Verbe révèle par qui il veut, quand il lui plaît. 8 Tout ce que la volonté du Verbe nous ordonne, nous inspire de vous exposer avec zèle, nous le partageons avec vous, par amour pour la révélation que nous avons reçue.


12 1 Approchez-vous, prêtez une oreille docile, et vous saurez tout ce que Dieu octroie à ceux qui l'aiment ' véritablement. Ils deviennent un jardin de délices. Un arbre chargé de fruits, à la sève vigoureuse, grandit en eux et ils sont ornés des plus riches fruits. 2 Car c'est là le terrain où ont été plantés l'arbre de la science et l'arbre de la vie, mais ce n'est pas l'arbre de la science qui tue, non: c'est la désobéissance qui tue.

3 Car ce n'est pas sans raison qu'il a été écrit que Dieu, au commencement, planta au milieu du jardin l'arbre de la science et l'arbre de la vie, nous montrant dans la science l'accès à la vie. Les premiers hommes, qui ne surent pas bien en user, furent mis à nu par l'imposture du serpent. 4 Car il n'y a pas de vie sans la science, ni de science sûre sans la véritable vie: c'est pourquoi les deux arbres ont été plantés l'un près de l'autre.

5 Ce sens, l'Apôtre l'avait bien vu quand, blâmant la science qui s'exerce sans obéir aux préceptes de vie que donne la Vérité, il dit: " La science enfle, mais l'amour édifie. "

6 Car celui qui croit savoir quelque chose sans la véritable science, celle à qui la vie rend témoignage, celui-là ne sait rien: le Serpent le trompe parce qu'il n'a pas aimé la vie. Mais celui chez qui la science est accompagnée de crainte et qui recherche ardemment la vie, celui-là plante dans l'espérance et peut se promettre des fruits.

7 Que la science s'identifie à ton coeur; que le Verbe de vérité, reçu en toi, devienne ta vie. 8 Si cet arbre grandit en toi et si tu désires son fruit, tu ne cesseras de récolter ce qu'on souhaite recevoir de Dieu, ce que le serpent ne saurait atteindre ni l'imposture infecter. Ève n'est plus séduite, mais demeurant vierge, proclame sa foi. 9 Le salut se montre, les Apôtres comprennent, la Pâque du Seigneur approche, les temps s'accomplissent, l'ordre cosmique s'établit, le Verbe se plaît à enseigner les saints; par Lui le Père est glorifié, à lui la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

lundi 27 février 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 9. St Martyr Justin le Philosophe 1ère Apologie 1-7


ADRESSÉE À ANTONIN-LE-PIEUX, EN FAVEUR DES CHRÉTIENS



1. A l'empereur Titus Elius Adrien Antonin, Pieux, Auguste César; à Verissime son fils, philosophe, et à Lucius, philosophe, fils de César par la nature et de l'empereur par adoption ; au sacré sénat ; et à tout le peuple romain; pour ces hommes de toute race, injustement haïs et persécutés, moi, l'un d'eux, Justin, fils de Priscus, fils de Bacchius, de la nouvelle Flavie en Syrie, Palestine, j'ai écrit et présenté la requête suivante.

2. C'est pour tous ceux qui sont réellement pieux et sages un devoir commandé par la raison, de chérir et d'honorer exclusivement la vérité, en renonçant à suivre les opinions anciennes si elles s'en écartent. Car non seulement cette loi de la raison ordonne de fuir ceux qui font et enseignent le mal, mais il faut encore que l'ami de la vérité s'attache, fût- ce même au péril de sa vie et y trouvât-il danger de mort, à strictement observer la justice dans ses paroles et dans ses actions. Or, vous tous qui vous entendez partout appeler pieux et sages, gardiens de la justice et amis de la science, il va être prouvé si vous l'êtes en effet. Car nous n'avons pas composé cet écrit pour vous flatter ni pour gagner vos bonnes grâces : nous venons pour vous demander d'être jugés d'après les préceptes de la saine raison, et pour empêcher aussi qu'entraînés par la prévention, par trop de condescendance aux superstitions des hommes, par un mouvement irréfléchi, par de perfides rumeurs que le temps a fortifiées, vous n'alliez porter une sentence contre vous-mêmes. Car tant que l'on ne nous convaincra pas d'être des malfaiteurs et des méchants, on ne pourra pas nous faire de mal. Vous, vous pouvez nous tuer, mais nous nuire, jamais.
3. Et pour que ces paroles ne vous semblent ni téméraires ni déraisonnables, nous vous supplions de rechercher les crimes dont on nous accuse. S'ils sont prouvés, que l'on nous punisse comme cela est juste: que l'on nous punisse même avec plus de sévérité. Mais aussi, si vous ne trouvez rien à nous reprocher, la saine raison ne s'oppose-t-elle pas à ce que, sur des bruits calomnieux, vous persécutiez des innocents, ou plutôt à ce que vous ne vous fassiez tort à vous-mêmes, en suivant moins les inspirations de l'équité que celles de la passion? Tout homme sensé conviendra que la plus belle garantie et la condition essentielle de la justice est, d'une part, pour les sujets, la faculté de prouver l'innocence de leurs paroles et de leurs actions, et, d'autre part, pour les gouvernants, cette droiture qui leur fait rendre leurs sentences dans un esprit de piété et de sagesse, et non pas de violence et de tyrannie. Alors souverains et sujets jouissent d'un vrai bonheur. Car un ancien l'a dit: "Si les princes et les peuples ne sont pas philosophes, il est impossible que les états soient heureux." Ainsi donc c'est à nous d'exposer aux yeux de tous notre vie et notre doctrine, pour qu'à tous ceux qui peuvent ignorer nos préceptes, nous leur fassions connaître les châtiments que, sans s'en douter, ils encourent par leur aveuglement: et c'est à vous de nous écouter avec attention, comme la raison vous l'ordonne, et de nous juger ensuite avec impartialité. Car, si en pleine connaissance de cause, vous ne nous rendiez pas justice, quelle excuse vous resterait-il devant Dieu?
plus complète contradiction dans leurs idées et leurs doctrines, les maîtres anciens ont tous été compris sous la dénomination unique de philosophes. Quelques-uns d'entre eux ont enseigné l'athéisme. Dans leurs chants, vos poètes célèbrent les incestes de Jupiter avec ses enfants. Et à tous ceux qui donnent de pareilles leçons, vous ne leur fermez pas la bouche: que dis-je? Pour prix de leurs pompeuses insultes, vous les comblez d'honneurs et de récompenses!
4. Ce n'est pas sur le simple énoncé du nom et abstraction faite des actions qui s'y rattachent que l'on peut discerner le bien ou le mal. Car, à ne considérer que ce nom qui nous accuse, nous sommes irréprochables. Mais, comme, au cas ou nous serions coupables, nous tiendrions pour injuste de devoir à un nom seul notre absolution, de même, s'il est prouvé que notre conduite n'est pas plus coupable que notre nom, votre devoir est de faire tous vos efforts pour empêcher qu'en persécutant injustement des innocents, vous ne fassiez affront à la justice. Le nom seul en effet ne peut raisonnablement pas être un titre à la louange ou au blâme, s'il n'y a d'ailleurs dans les actes rien de louable ou de criminel. Les accusés ordi- naires qui paraissent devant vous, vous ne les frappez qu'après les avoir convaincus: et nous, notre nom suffit pour nous condamner. Et pourtant, à ne considérer que le nom, vous devriez bien plutôt sévir contre nos accusateurs. Nous sommes chrétiens : voilà pourquoi l'on nous accuse : il est pourtant injuste de persécuter la vertu. Que si quelqu'un de nous vient à renier sa qualité et à dire : Non, je ne suis pas chrétien, vous le ren- voyez comme n'ayant rien trouvé de coupable en lui: qu'il confesse, au contraire, courageusement sa foi, cet aveu seul le fait traîner au supplice, tandis qu'il faudrait examiner et la vie du confesseur et la vie du renégat, et les juger chacun selon leurs oeuvres. Car, si ceux qui ont appris du Christ leur maître à ne pas se parjurer donnent par leur fermeté dans les interrogatoires le plus persuasif exemple et la plus puissante exhortation, ceux-là aussi qui vivent dans l'iniquité fournissent peut-être un prétexte à toutes les accusations d'impiété et d'injustice que l'on intente aux chré- tiens; mais ce n'est certes pas là de l'équité. En effet, parmi tous ceux qui se parent du nom et du manteau de philosophes, il en est beaucoup aussi qui ne font rien de digne de ce titre, et vous n'ignorez pas que, malgré la
5. Pourquoi donc tant de haine contre nous? nous nous déclarons les ennemis du mal et de toutes ces impiétés, et vous n'examinez pas notre cause: loin de là, victimes de votre aveugle emportement, tournant sous le fouet des génies du mal, vous vous inquiétez peu de nous punir au mépris de toute justice. Or écoutez: car il faut que la vérité se fasse jour. Quand autrefois les génies du mal eurent manifesté leur présence en enseignant l'adultère aux femmes, la corruption aux enfants, et en frap- pant les hommes d'épouvante; alors, sous le coup de cette immense ter- reur, le monde entier, abdiquant les conseils de la raison, cédant à l'effroi, et aussi ignorant la pernicieuse méchanceté de ces démons, le monde en fit des dieux et les révéra sous le nom qu'ils s'étaient eux-mêmes choisi. Et si, dans la suite, Socrate, avec la puissance et la droiture de sa raison, tenta de dévoiler ces choses et d'arracher les hommes au joug des démons, ceux-ci mirent aussitôt en oeuvre la malignité de leurs adora- teurs, et Socrate, accusé d'enseigner le culte de génies nouveaux, fut con- damné à mort comme impie et comme athée. Même conduite envers nous. Car ce n'est pas seulement au milieu des Grecs que le Verbe a fait, par l'organe de Socrate, de semblables révélations ; il a parlé au milieu des barbares; mais alors il était incarné: il s'était fait homme et s'appelait Jésus-Christ. Et nous, qui avons mis notre foi dans ce Verbe, nous disons que tous ces démons-là, loin d'être bienfaisants, ne sont que de perfides et de détestables génies, puisqu'ils agissent comme ne ferait pas un homme quelque peu jaloux de pratiquer la vertu. 

6. De là vient qu'on nous appelle athées. Athées; oui certes, nous le sommes devant de pareils dieux, mais non pas devant le Dieu de vérité, le père de toute justice, de toute pureté, de toute vertu, l'être de perfection infinie. Voici le Dieu que nous adorons, et avec lui son fils qu'il a envoyé et qui nous a instruits, et enfin l'esprit prophétique; après eux, l'armée des bons anges, ses satellites et ses compagnons reçoivent nos hom- mages. Devant eux nous nous prosternons avec une vraie et juste vénéra- tion. Voilà ce culte tel que nous l'avons appris et tel que nous sommes heureux de le transmettre à tous ceux qui sont désireux de s'instruire.
7. On nous dira peut-être: Des chrétiens arrêtés ont été convaincus de crime. Ne vous arrive-t-il pas sans cesse, quand vous avez examiné la conduite d'un accusé, de le condamner? Mais, si vous le condamnez, est- ce parce que d'autres ont été convaincus avant lui? Nous le reconnaissons sans peine, en Grèce la dénomination unique de philosophes s'est éten- due à tous ceux qui ont été les bienvenus à y exposer leurs doctrines, toutes contradictoires qu'elles pussent être; de même, parmi les barbares une qualification accusatrice s'est attachée à tous ceux qui se sont mis à pratiquer et à enseigner la sagesse: on les a tous appelés chrétiens. C'est pour cela que nous vous supplions d'examiner les accusations dont on nous accable, afin que, si vous rencontrez un coupable, il soit puni comme coupable et non pas comme chrétien; mais que, si vous trouvez un innocent, il soit absous comme chrétien et comme innocent. Alors, croyez-le bien, nous ne vous demanderons pas de sévir contre nos accusateurs; ils sont assez punis par la conscience de leur perfidie et par leur ignorance de la vérité.
   

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 1. ÉPITRE À DIOGNÈTE 1-6

ÉPITRE À DIOGNÈTE 1-6




1 1 Je vois, Excellent Diognète, le zèle qui te pousse à t'instruire sur la religion des Chrétiens, la clarté et la précision des questions que tu poses à leur sujet: à quel Dieu s'adresse leur foi? Quel culte lui rendent-ils? D'où vient leur dédain unanime du monde et leur mépris de la mort? Pourquoi ne font-ils aucun cas des dieux reconnus par les Grecs et n'observent-ils pas les superstitions judaïques? Quel est ce grand amour qu'ils ont les uns pour les autres? Enfin pourquoi ce peuple nouveau - ce nouveau mode de vie - n'est-il venu à l'existence que de nos jours et non plus tôt ?

2 Je te félicite de cette ardeur et je prie Dieu, de qui nous vient le don et de parler et d'entendre, qu'il m'accorde le langage le plus propre à te rendre meilleur, toi qui m'écoutes, et qu'il te donne de m'écouter de manière à ne pas être un sujet de tristesse pour moi qui te parle.


2 1 Quand donc tu auras purifié ton esprit de tous les préjugés qui l'assiègent, quand tu te seras dépouillé des habitudes trompeuses, quand tu seras devenu un homme nouveau semblable à celui qui vient de naître - puisque c'est un langage nouveau, tu en conviens toi-même, que tu t'apprêtes à entendre -, considère non seulement avec les yeux, mais aussi par la raison, quelle est la substance ou la forme de ceux que vous appelez et reconnaissez dieux.

2 L'un n'est-il pas une pierre semblable à celle qu'on foule aux pieds? L'autre du bronze, sans plus de valeur que les ustensiles fondus pour notre usage? Cet autre du bois, et déjà pourri, ou de l'argent - il a besoin d'un homme posté à sa garde de crainte des voleurs -, ou du fer rongé par la rouille, ou de la terre cuite, sans plus d'apprêt que celle dont on se sert pour le plus vil usage? 3 Tous ne sont-ils pas faits de matière corruptible? Façonnés par le fer et par le feu? N'est-ce pas un sculpteur qui a fait celui-ci? Un fondeur celui-là? Un orfèvre? Un potier? Avant d'avoir été façonnés en forme de dieux par ces techniques, est-ce que chacun de ces matériaux n'avait pas déjà changé de forme sous la main de son artisan et ne le peut-il pas encore maintenant? Les ustensiles actuels, faits de la même matière qu'eux, ne pourraient-ils pas devenir eux aussi des dieux, s'ils rencontraient le même artisan? 4 Inversement, ces dieux que vous adorez en ce moment ne pourraient-ils pas être transformés par la main des hommes en ustensiles pareils aux autres? Ne sont-ils pas tous sourds, aveugles, inanimés, insensibles, incapables dé se mouvoir? Ne sont-ils pas tous sujets à la corruption, à la pourriture? 5 Voilà ce que vous appelez des dieux, ce que vous adorez et à quoi vous finissez par devenir semblables ! 6 C'est pour cela que vous haïssez les Chrétiens: parce qu'ils ne les considèrent pas comme des dieux.

7 Pourtant, vous qui les croyez et estimez tels, ne les méprisez-vous pas bien davantage que ne le font les Chrétiens? Bien plus qu'eux vous les raillez, les outragez les idoles de pierre ou d'argile, vous les adorez sans leur donner de gardes; celles d'argent et d'or, vous les tenez sous clef pendant la nuit et le jour, vous postez des gardiens à côté d'elles de peur qu'on ne les dérobe !

8 Et les honneurs que vous croyez leur rendre sont plutôt pour ces dieux un désagrément, s'ils sont doués de sentiment; qu'ils ne sentent rien, vous le faites bien voir par le sang et la graisse fumante de vos sacrifices !

9 Qui de vous endurerait, qui tolérerait qu'on lui rende de tels honneurs? Il n'y aura personne pour supporter de bon gré un tel désagrément, car l'homme est doué de sentiment et de raison. La pierre, elle, le supporte car elle ne sent rien: vous faites donc bien voir qu'elle est insensible.

10 Sur le refus des Chrétiens d'adorer de tels dieux, j'aurais encore beaucoup à dire, mais si ce qui précède ne paraît pas suffisant, je juge inutile d'en dire davantage.


3 1 J'en viens à ce qui distingue le culte chrétien de celui des juifs: c'est, je crois, ce que tu désires surtout apprendre.

2 Quand les juifs s'abstiennent de l'idolâtrie dont je viens de parler, ils ont certes bien raison de croire en un Dieu unique et de le vénérer comme maître de l'univers. Mais, quand suivant l'exemple des païens dont je viens de parler, ils lui rendent le même genre de culte, ils sont dans l'erreur. 3 En faisant de telles offrandes à des idoles insensibles et sourdes, les Grecs manquent de bon sens; les juifs, qui les présentent à Dieu en s'imaginant qu'il en a besoin, devraient bien plutôt penser que c'est là extravagance et non piété.

4 Car " celui qui a créé le ciel et la terre et tout ce qu'ils renferment ", qui nous donne gracieusement à tous ce dont nous avons besoin, ne saurait lui-même avoir besoin de ces biens qu'il accorde lui-même à ceux qui s'imaginent les lui donner. 5 A coup sûr, ceux qui s'imaginent lui rendre un culte par le sang, la graisse fumante et les holocaustes et l'honorer par de telles cérémonies, ne me paraissent en rien différer de ceux qui déploient la même libéralité à l'égard d'idoles sourdes qui ne peuvent prendre part à ces honneurs. S'imaginer faire des présents à Celui qui n'a besoin de rien !


4 1 Quant à leur crainte scrupuleuse concernant la nourriture, leur superstition au sujet du sabbat, l'orgueil qu'ils tirent de la circoncision, la fausse humilité de leur jeûne et des néoménies, choses ridicules et indignes de mention, je suppose que tu n'as pas besoin que je t'en instruise.

2 En effet, parmi les créatures que Dieu a faites pour l'usage des hommes, accueillir les unes comme réussies, rejeter les autres comme inutiles et superflues, comment cela peut-il être permis? 3 Accuser Dieu de défendre d'accomplir une bonne action, n'est-ce pas impie? 4 Tirer vanité d'une mutilation charnelle comme d'un signe d'élection, comme si cela les faisait tout particulièrement aimer de Dieu, n'est-ce pas ridicule? 5 Quant à surveiller le cours des astres et de la lune pour régler l'observance des mois et des jours, quant à distribuer selon leurs propres désirs les plans divins et les vicissitudes des temps en jours de fêtes et jours de pénitence, est-ce faire preuve de piété? N'est-ce pas bien plutôt de la sottise ?

6 C'est donc bien avec raison que les Chrétiens s'abstiennent de la légèreté et de l'erreur générales " comme du ritualisme indiscret et de l'orgueil des juifs. je suppose t'en avoir assez appris là-dessus. Mais ce qu'est leur religion à eux, c'est un mystère: n'espère pas pouvoir jamais l'apprendre d'un homme.


5 1 Car les Chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements. 2 Ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres, ils ne se servent pas de quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier. 3 Ce n'est pas à l'imagination ou aux rêveries d'esprits agités que leur doctrine doit sa découverte; ils ne se font pas, comme tant d'autres, les champions d'une doctrine humaine. 4 Ils se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. 5 Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. 6 Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés. 7 Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. 8 Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. 9 Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel. 10 Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l'emporte en perfection sur les lois.

11 Ils aiment tous les hommes et tous les persécutent. 12 On les méconnaît, on les condamne; on les tue et par là ils gagnent la vie. 13 Ils sont pauvres et enrichissent un grand nombre. Ils manquent de tout et ils surabondent en toutes choses. 14 On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. On les calomnie et ils sont justifiés. 15 On les insulte et ils bénissent. On les outrage et ils honorent. 16 Ne faisant que le bien, ils sont châtiés comme des scélérats. Châtiés, ils sont dans la joie comme s'ils naissaient à la vie. 17 Les juifs leur font la guerre comme à des étrangers; ils sont persécutés par les Grecs et ceux qui les détestent ne sauraient dire la cause de leur haine.


6 1 En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les Chrétiens le sont dans le monde. 2 L'âme est répandue dans tous les membres du corps comme les Chrétiens dans les cités du monde. 3 L'âme habite dans le corps et pourtant elle n'est pas du corps, comme les Chrétiens habitent dans le monde mais ne sont pas du monde. 4 Invisible, l'âme est retenue prisonnière dans un corps visible: ainsi les Chrétiens, on voit bien qu'ils sont dans le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible. 5 La chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans en avoir reçu de tort, parce qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs: de même le monde déteste les Chrétiens qui ne lui font aucun tort, parce qu'ils s'opposent à ses plaisirs. 6 L'âme aime cette chair qui la déteste, et ses membres, comme les Chrétiens aiment ceux qui les détestent. 7 L'âme est enfermée dans le corps: c'est elle pourtant qui maintient le corps; les Chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde: ce sont eux pourtant qui maintiennent le monde. 8 Immortelle, l'âme habite une tente mortelle: ainsi les Chrétiens campent dans le corruptible, en attendant l'incorruptibilité céleste. 9 L'âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif: persécutés, les Chrétiens de jour en jour se multiplient toujours plus. 10 Si noble est le poste que Dieu leur a assigné, qu'il ne leur est pas permis de déserter.

LUNDI PUR

Ne détourne pas ton Visage de ton enfant,
car je suis affligé,
exauce-moi très vite.
veille sur mon âme,
et délivre-la.


Tous, par la tempérance,
efforçons-nous d’humilier la chair,
traversant à présent le stade divin
du jeûne immaculé
dans les larmes et l’oraison
recherchons le Seigneur notre seul Sauveur ;
oublions la malice
complètement, disons à voix forte :
Comme les Ninivites
nous avons péché, sauve-nous, Christ notre Roi,
mais fais-nous prendre part
à ton Royaume céleste,
Toi le Compatissant.

De moi je désespère
lorsque je songe à mes œuvres, Seigneur,
qui sont dignes de toute condamnation ;
voici que, tes saints ordres,
les ayant ignorés, Sauveur,
dans la débauche j'ai dépensé ma vie ;
aussi, je te supplie,
sous les flots du repentir purifie-moi ;
dans le jeûne et la prière,
illumine-moi, Toi l'unique Miséricordieux ;
ne me rejette pas,
Bienfaiteur de tous les êtres,
Toi suprêmement Bon.

Commençons joyeusement
le temps du jeûne à présent
en nous adonnant aux combats spirituels
rendons l'âme immaculée
et purifons notre chair,
jeûnons avant tout de toutes les passions
comme des nourritures,
en nous délectant des vertus de l’Esprit
persévérant ardemment en elles,
puissions-nous être dignes
de voir la très vénérable Passion du Christ notre Dieu
et la très sainte Pâque,
nous réjouissant spirituellement.

(extraits des Vêpres du Dimanche du pardon)


dimanche 26 février 2017

INTERDÉPENDANCE des CHRÉTIENS en ORIENT et en OCCIDENT

Entretien avec Fouad Abou Nader

Quelle est la réalité de la vie des chrétiens aujourd'hui au Liban ?

Images-5Dans notre histoire récente nous sommes passés par 3 phases difficiles :
-Dès 1967, les Palestiniens ont commencé à bâtir un état à l’intérieur de l’état Libanais et sont arrivés avec l’aide de certains pays arabes et étrangers à manipuler les leaders musulmans du Pays. Le 13 Avril 1975, ces Palestiniens, sûrs de leur supériorité, vont provoquer un grand affrontement avec l’Etat libanais, durant lequel ils vont essayer sans cesse de prendre le contrôle du Liban et pour cela ils se devaient de «  nous jeter à la mer », Abou-Ayad, le N°2 de Yasser Arafat dira que la route de Jérusalem passe par Jounié (Capitale de la tanière chrétienne). En 1982, les dirigeants palestiniens défaits par notre Résistance finirent eux par quitter le Liban avec des milliers de leurs combattants.
-En 1983, les Syriens prenant la relève, décidèrent de saper les fondements du pouvoir Libanais et pour cela ils se devaient de « mettre les Chrétiens à genoux ». Comme ils n’avaient jamais reconnu le Liban en tant que pays indépendant, leur but était de faire de notre pays « une province syrienne ». L’armée syrienne, forte de 40 000 hommes et de 10 000 agents de renseignement, a réussi à imposer leur diktat sur tout le pays. Durant cette période, la Syrie et ses alliés ont utilisé tous les subterfuges pour affaiblir les chrétiens qui ont osé leur résister durant des décennies. Ils ont emprisonné nos leaders ou les ont forcés à l’exil et par conséquent marginalisé le rôle politique et la participation chrétienne au pouvoir, notamment en imposant une loi électorale biaisée. En 2005, grâce à notre résistance non-armée qui a entrainé avec elle les Libanais musulmans qui, eux, en avaient ras-le-bol des humiliations et vexations des « Moukhbarat », les services secrets, l’armée syrienne a été forcée de se retirer du Liban.
-Une Nouvelle donne au Moyen-Orient à créé un nouveau défi pour les chrétiens: en 2008, sunnites et chiites se sont affrontés dans les rues de Beyrouth, créant une nouvelle situation au Liban. Depuis six ans maintenant, le Liban subit de plein fouet la guerre en Syrie et en Irak. C’est le pays qui a accueilli le plus de réfugiés syriens au monde (plus de 2 millions sont venus s’ajouter aux 650 000 réfugiés palestiniens vivant au Liban depuis 1948), alors même que sa population est de 4,5 millions d’habitants, sa superficie est plus petite que l’Ile de France et que son PIB est quinze fois plus petit que cette région française.
L'élection de Michel Aoun, le 31 octobre 2016, à la présidence de la république est-elle une chance pour eux ?
De 2014 à 2016, le Liban s’est retrouvé sans président de la République alors même que la menace djihadiste (Daech et Nosra) a commencé à frapper les villages frontaliers. Fin 2016, la réconciliation entre Aoun et Geagea a permis l’élection du premier à la présidence de la République. J’ai longtemps poussé à cette réconciliation. Je soutiens le nouveau président, le général Michel Aoun, qui bénéficie d’une grande popularité parmi les chrétiens et peut de ce fait, avec notre aide à tous, restaurer le rôle historique des chrétiens et rééquilibrer leur participation politique. Il faut saisir cette chance.
Existe-t-il des rivalités entre chrétiens qui forment à peu près la moitié de la population ?
Malgré leurs rivalités, tous les chrétiens sont d’accord sur les principes stratégiques de base. Nous sommes tous d’accord pour l’instauration d’une nouvelle formule politique qui doit permettre à tous les Libanais (Druzes, Sunnites, Chiites et Chrétiens), de vivre en toute, Sécurité, Dignité, Liberté et Egalité. Cette nouvelle formule de coexistence se base sur 3 principes essentiels: l’instauration d’une décentralisation régionale, la reconnaissance de la neutralité positive du Liban ainsi que l’élaboration d’une loi électorale équitable et représentative qui va permettre une participation politique de toutes les composantes libanaises.
Comment le Liban compte-t-il enrayer cette menace contre les chrétiens ?
Notre stratégie de défense se fait à 2 niveaux :
  • Au niveau de l'Etat : l’armée libanaise, est en train de faire du bon travail que ce soit aux frontières, où elle se bat contre les extrémistes islamiques et les empêchent de rentrer chez nous, et à l’intérieur du pays, où les services de renseignement sont en permanence à l’affut et pourchassent les cellules dormantes de DAESH.
  • Au niveau des villages chrétiens frontaliers : Nous sommes actuellement en train d’équiper certains villages, d’un système de vidéo-surveillance qui est relié au centre de commande de l’armée libanaise. Ceci a redonné une certaine confiance aux habitants de ces villages qui vivent dans un stress continu. 
Les églises sont-elles toutes reconnues par l'Etat ?
Oui, les 12 différentes églises sont reconnues par l’Etat, participent à la vie politique et sont représentées, de par la loi, au niveau du parlement, de chaque formule gouvernementale, des directeurs généraux, des hauts cadres de l’armée, de la police, etc.
A votre avis, les pays étrangers vous aident-ils efficacement ?
Pas du tout, et s’ils aident, c’est uniquement les réfugies syriens ou palestiniens, comme si le pays ou les villages hôtes n’existaient pas !
Les conditions des chrétiens au Liban risquent-elles de s'aggraver ?
Il faut noter que la présence des communautés chrétiennes en Syrie, Irak, Jordanie, Palestine, Egypte et le Liban sont toutes en danger et sont interconnectées. Toute faiblesse dans un des chainons entrainera des répercussions négatives dans tous les autres pays. D’où l’importance de renforcer la présence de ces chrétiens dans leurs pays respectifs et leur redonner l’espoir en leur cause. Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour endiguer la tendance de ces chrétiens vers l’émigration définitive.  
Aujourd’hui, nous prévenons à nouveau les Européens, les Russes et les Américains: si vous ne soutenez pas la présence chrétienne en Orient, ce dernier rempart, alors un jour la présence chrétienne dans vos pays sera également contestée.
L'élection de Donald Trump changera-t-elle quelque chose ?
En ce qui nous concerne, Trump a fait 2 promesses qui, si elles sont exécutées feront une grande différence dans notre vie. Il a promis
  • de faire la paix entre Palestiniens et Israéliens
  • de faire en Syrie des zones sûres et équipées pour y transférer les réfugiés syriens qui vivent au Liban, Turquie et Jordanie, en attendant que la paix retourne en Syrie. Ceci pourrait décharger le Liban du poids énorme que les 2 000 000 de déplacés syriens font peser sur notre pays.  
Vous présidez la Fondation Nawraj, quel en est le but et que fait-elle ?
Aujourd’hui nous sommes confrontés à une nouvelle situation au Moyen-Orient où les paramètres géopolitiques ont changé :
  • La guerre ouverte entre sunnites et chiites.
  • Tous les pays arabes de la région sont en pleine chaos. Ces pays étaient des dictatures, qui abhorraient le Liban, pays de la pensée libre et refuge de tous les dissidents.
  • La présence sur le terrain au M.O, de la coalition internationale qui est engagée et est en train d’étudier un changement dans les régimes politiques et, peut-être, dans les frontières des pays de la région.
  • L’apparition des islamistes de DAESH et du Front Al-Nosra qui s’est rapprochée de nos frontières menaçant nos villages (comme ça été le cas du village chrétien de Kaa, au Nord-Est de la Bekaa, où 8 hommes suicides se sont fait exploser le même jour du 27 Juin 2016, tuant et blessant 38 civils.
En nous basant sur ce qui précède, nous avons créé l’ONG Nawraj, sous l’égide du patriarcat maronite, pour préserver et consolider la présence et le rôle des chrétiens au Liban et surtout pour éviter que les chrétiens libanais d’être des dommages collatéraux dans les guerres des autres. Notre action se base sur 4 piliers essentiels :
  • Premièrement, La sécurité : Notre action est réalisée en coopération avec l’armée libanaise qui elle seule est responsable de notre sécurité.
  • Deuxièmement, la politique : Nous devons être prêts à profiter de la nouvelle situation et participer activement à la création du nouveau Moyen-Orient.
  • Troisièmement, le développement économique des régions,
  • Quatrièmement le social, où nous avons donné la priorité à l’éducation et la santé.
C’est ainsi que la présence chrétienne, surtout dans les villages frontaliers pourra perdurer. Nous sommes confrontés à un manque de moyens financiers pour étendre notre action à tous les villages chrétiens qui sont actuellement en danger de se vider de leurs habitants.
Il serait bon de noter que le Liban compte environ 1650 villages. Vous ne trouverez presque aucun village mixte où les membres des 3 différentes communautés musulmanes vivent ensembles (sunnites et chiites ou bien druzes - chiites ou Druzes- sunnites). Seules les communautés chrétiennes vivent avec les 3 communautés musulmanes et sur toute l’étendue du territoire Libanais ! Les chrétiens libanais sont un facteur de paix et de stabilité.

samedi 25 février 2017

Père Nicolas Manolis, un confesseur de la vraie foi

Le pseudo Grand concile oecuménique de Crète, véritable réunion  œcuméniste  et non synode   œcuménique, prétendant oeuvrer à l'union des chrétiens, n'a pas fini de produire comme prévu  de la désunion, des dissensions dans l'Église voire des schismes. L'oeuvre de division ne provient toujours que de la même inspiration : celle du Diviseur, le Diable,  celui «qui divise»  ou « qui désunit » ou encore « qui détruit ».

Mais émerge une résistance (du peuple, de prêtres, de moines de hiérarques mêmes) qui veut demeurer dans l'Église sans accepter l'arbitraire contraire à l'Orthodoxie authentique, et alors bien sûr, elle ne peut que subir les persécutions d'une hiérarchie zélée à appliquer des décrets  présentés comme s'ils étaient de nouveaux canons réellement issus et ayant fait l'unanimité d'un véritable Concile…

Père Nicolas Manolis, vrai confesseur de la foi orthodoxe, subit cette persécution
 mais résiste avec ses fidèles 
 
Να ευχαριστούμε τον Θεό που μας στέλνει ομολογητές ιερείς. Να προσευχόμαστε γι αυτούς διότι βαδίζουν την οδό του μαρτυρίου και θυσιάζονται για το ποίμνιο και όχι για προσωπικά συμφέροντά. Θυσιάζονται. Ας το καταλάβουμε αυτό. Στηρίζουμε τον παπα Νικόλα για να έχουμε στήριγμα κι εμείς. Για την Ορθδοξία μας θα δώσουμε και το αίμα μας αν χρειαστεί.
Την ευχή σου πάτερ μου.

vendredi 24 février 2017

DONNER ET RECEVOIR par St Jérôme d'Égine




«Écoute, disait-il, lorsqu’on t’offre quelque chose, prends-le. Parce que, pour celui qui donne, tu n’es au vrai qu’un prétexte. Mais si tu refuses, de celui qui donne, tu éloignes la grâce, cependant que tu ne fais pas, toi, montre de sincère humilité. Cette honte, au reste, que tu dis éprouver, tient de l’égoïsme plutôt. Mieux vaut donc garder ce que l’on veut te donner, si c’est quelque chose que tu n’as pas déjà. Et si tu la possèdes en double, donne-la à qui serait content que tu la lui offrisses»

Pour lire la vie de St Jérôme d'Égine

ALIMENTATION ET JEÛNE DANS L’ÉGLISE ORTHODOXE



Orthodoxie.com en partenariat avec la Fraternité des médecins orthodoxes “Saint Luc de Crimée” et avec le soutien de la Mutuelle Saint-Christophe, organise le 4 mars prochain, à Paris, une table ronde : “Alimentation et jeûne dans l’Église orthodoxe”. Les quatre conférenciers donneront des éclairages historiques, pratiques mais aussi médicaux sur le carême dans la tradition orthodoxe. Mme BeatriceCaseau, professeur à l’Université Paris-Sorbonne IV nous parlera de culture alimentaire dans la tradition byzantine. Le père Gérasime, higoumène du skite orthodoxe Sainte-Foy du carême comme chemin au fil des jours. Deux médecins nous exposeront les principes d’un carême bénéfique pour la santé. Dr Claudia Tanase, anesthésiste-réanimateur sur les bénéfices et les dangers du carême pour la santé et Dr Mihaela Nica, endocrinologue-diabétologue « Les principes d’une alimentation saine durant le carême ». La paroisse orthodoxe roumaine nous accueille dans la crypte Saint-François (église Saint-Sulpice) au 33-35, rue Saint-Sulpice 75006 Paris. Libre participation aux frais. A la fin de la table ronde, vous pourrez acheter la monographie de Mme Béatrice Caseau “Nourritures terrestres, nourritures célestes” (écouter le podcast audio de Radio France Culture). Pour télécharger l’affiche de la table ronde (format PDF), cliquez ICI !

STAGE INTENSIF D'ICONOGRAPHIE à l'Institut Saint Serge





объявление на русском языке смотрите во второй половине письма



Atelier d’iconographie 
ANAGOGIE

propose un stage intensif 

du 27 février au 5 mars 2017
Institut de Théologie orthodoxe Saint-Serge
93 rue Crimée Paris 19e



- Débutants – prise de connaissance des techniques d’iconographie

- Intermédiaires et confirmés – perfectionnement des techniques d’iconographie 

- suivi individualisé

Inscriptions ouvertes à partir du 27 janvier 2017

Contact pour toutes les questions (organisationnelles, de méthodologie, etc) :

Olga Platonova 


tél: 06 81 85 73 43

Иконописная мастерская Анагогия

объявляет набор 

в Шестую зимнюю школу иконописи

с 27 февраля по 5 марта 2017 года

Занятия будут проходить 

в Свято-Сергиевском православном богословском институте

по адресу 93 rue Crimée Paris 19e

- Начинающим — возможность познакомиться с техникой иконописи.

- Опытным иконописцам — совершенствование в постижении техники иконописи.

- Индивидуальный подход

Количество участников ограничено

Запись на занятия начинается 27 января 2017 года 

по телефону 06 81 85 73 43

или по электронной почте platonova.o@gmail.com

mardi 21 février 2017

Dans les fibres du Corps du Christ, entre les mailles des filets du malin… le chrétien orthodoxe.



"Même si les Chrétiens Orthodoxes sont des «étrangers et des pèlerins» en ce monde, même si «notre cité à nous est dans les cieux» (Phil.3,20), ils vivent en ce monde, dans son histoire. Ils ne peuvent faire fi de ce qui se déroule dans les sphères politique, sociale, et culturelle, sur la scène du monde, car tout cela affecte leurs vies. De notre point de vue, l’homme contemporain, esclave des passions et désorienté quant à la signification de la vie, a un besoin plus grand que jamais de se libérer de cet état non naturel, aberrant et soumis aux passions." Geronda Ephrem (in La lunette de Tsargrad)


TROP DE MENSONGE FINIT PAR DONNER LA NAUSÉE

Comme il est péniblissime d'entendre les politicards de tout poil, emportés par leur aveugle esprit boutiquier, étaler  dans de pesants autant que stupides discours aux effets autant non maîtrisés que dangereux leur ignorance crasse, il est plus que vital de laisser la parole à ceux qui savent de quoi ils parlent. Bernard Lugan est de ceux-ci et comme jai vécu et travaillé moi-même sur le continent africain avec le même sincère et profond intérêt pour ses populations et leur histoire, j'ai toujours apprécié ses analyses pertinentes. Je reproduis donc ici sans qu'on me le demande  sa lettre ouverte car le mensonge nauséabond des combinards ambitieux et cupides a des limites...



RÉACTION de Bernard LUGAN aux propos tenus par M MACRON.
Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, Homme politique né d’une PMA 
entre le grand capital et les Minotaures de la repentance.

Lancé sur le marché politique tel un nouveau smartphone, vous êtes, Monsieur Macron, un ignorant butor dont les propos concernant la colonisation sont doublement inadmissibles.
1-En premier lieu parce qu’ils furent tenus à Alger, devant ces rentiers de l’indépendance qui, pour tenter de cacher leurs échecs, leurs rapines et la mise en coupe réglée de leur pays, mettent sans cesse la France en accusation.
Certains qui, parmi votre auditoire, applaudirent à vos propos d’homme soumis (cf. Houellebecq), et devant lesquels vous vous comportâtes effectivement en dhimmi, sont en effet ceux qui, le 1er novembre 2016, publièrent un communiqué exigeant que la France :
« (…) présente des excuses officielles au peuple algérien pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation et pour les crimes coloniaux perpétrés à l’encontre du peuple algérien afin de rappeler les affres de la répression, de la torture, de l’exil, de l’extermination et de l’aliénation identitaire car l’histoire du colonialisme restera marquée par ses crimes de sang et ses pratiques inhumaines ».
Candidat à la présidence de la République française, vous avez donc donné votre caution à de telles exigences autant outrancières qu’insultantes. Ce faisant, vous vous êtes fait le complice des pressions et chantages que l’Algérie exerce à l’encontre de la France afin d’obtenir d’elle une augmentation du nombre des visas ou tel ou tel avantage diplomatique ou financier. En d’autres temps, vous auriez donc pu être poursuivi pour « Atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».
2-Ensuite parce que vos propos constituent non seulement un recul de l’état des connaissances, mais également le viol de ce consensus historique auquel étaient arrivés les historiens des deux rives de la Méditerranée. Or, par ignorance ou par misérable calcul électoraliste, vous les avez piétinés.
Au nom de quelle légitimité scientifique avez-vous d’ailleurs pu oser les tenir ? Avez-vous seulement entendu parler des travaux de Jacques Marseille, de ceux de Daniel Lefeuvre ou encore des miens ?
Oser parler de « crime contre l’humanité », maladroitement rectifié en « crime contre l’humain », au sujet de la colonisation revient en réalité à classer cette dernière au niveau des génocides du XXe siècle, ce qui est proprement scandaleux. Sur ce terrain, vous voilà donc encore plus en pointe que Christiane Taubira, ce qui n’est pas peu dire...
Pierre Vidal-Naquet, pourtant militant de la décolonisation et « porteur de valises » assumé du FLN écrivait à ce sujet :
« Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du IIIe Reich est une entreprise idéologique frauduleuse, guère moins frelatée que l’identification, à Sétif, (…)  de la répression coloniale aux fours crématoires d’Auschwitz et au nazisme (…). Ou alors, si les massacres coloniaux annoncent le nazisme, on ne voit pas pourquoi la répression sanglante de la révolte de Spartacus, ou encore la Saint-Barthélemy, ne l’auraient pas tout autant annoncé… En histoire, il est dangereux de tout mélanger. Un sottisier peut-il tenir lieu d’œuvre de réflexion ? (…) L’air du temps de la dénonciation médiatique (…), le contexte social, économique et politique actuel est encore fécond qui continuera à générer de telles tonitruances idéologiques à vocation surtout médiatique ».  J’ajoute électoralistes.
Vous devriez pourtant savoir, Monsieur le candidat à la présidence de la République, qu’en créant l’Algérie, la France donna un nom à une ancienne colonie ottomane, traça ses frontières, unifia ses populations, y créa une administration et toutes ses infrastructures.
Ce faisant, y aurait-elle commis  un « crime contre l’humanité » ou « contre l’humain » ? Les chiffres de l’accroissement de la population ne semblent pas l’indiquer puisqu’en 1830, la population musulmane de l’Algérie n’excédait pas 1 million d’habitants alors qu’en 1962 elle avait bondi à 12 millions.
Serait-ce donc en commettant des « crimes contre l’humanité » que la France, ses médecins et ses infirmiers soignèrent et vaccinèrent les populations et firent reculer la mortalité infantile ? Serait-ce parce qu’elle commettait des « crimes contre l’humain » que chaque année, à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans ? A ce propos, relisons René Sédillot :
« La colonisation française a poussé l’ingénuité - ou la maladresse - jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle. (…) » (L’histoire n’a pas de sens, Paris, 1965, page 71).
Enfin, puisque vos propos indécents tenus à Alger obligent à faire des bilans comptables, voici, Monsieur le candidat à la présidence de la République, celui qui peut être fait au sujet de l’Algérie française : en 132 années de présence, la France créa l’Algérie, l’unifia, draina ses marécages, bonifia ses terres, équipa le pays, soigna et multiplia ses populations, lui offrit un Sahara qu’elle n’avait jamais possédé après y avoir découvert et mis en exploitation les sources d’énergie qui font aujourd’hui sa richesse.
Comme je ne cesse de l’écrire depuis des années, en donnant l’indépendance à l’Algérie, la France y laissa 70 000 km de routes, 4 300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels qui étaient propriété de l’Etat français ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités. Dès l’année 1848, et alors que la conquête de l’Algérie était loin d’être achevée,
16 000 enfants en  majorité musulmans étaient scolarisés. En 1937 ils étaient 104 748, en 1952 400 000 et en 1960 800 000 avec presque 17 000 classes, soit autant d’instituteurs dont les 2/3 étaient Français (Pierre Goinard, Algérie : l’œuvre française. Paris,  1986).
En 1962, il y avait en Algérie, un hôpital universitaire de 2 000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants.
Tous ces équipements, toutes ces infrastructures, tous ces établissements ainsi que les personnels qui les faisaient fonctionner avaient été payés par la France et avec l’argent des Français.
            Monsieur le candidat à la présidence de la République, je vous poste ce jour en RAR mon dernier livre « Algérie, l’histoire à l’endroit » [1], afin que vous puissiez mesurer l’abîme séparant la réalité historique de vos inacceptables propos.
Bernard LUGAN
Historien africaniste français

Algérie protectorat ottoman

lundi 20 février 2017

sur le Blog PÉLERINAGE ORTHODOXE une interview de P. Michel Quenot

Interview du père Michel Quenot

extraits 


réalisé par M. Tudor Petcu 
le 16 Novembre 2016.

Tout d'abord, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez nous faire savoir la raison pour laquelle vous avez choisi la conversion a l'Orthodoxie et comment l'Orthodoxie a-t-elle change votre vie et votre conscience.

Après une enfance paisible, je me souviens qu’à 13 ans, la personne du Christ me fascine. Dès l’âge de 16-17 ans, la question des images religieuses me préoccupe et gagne en acuité jusqu’à mes 19 ans où je séjourne deux ans en Italie. Les images religieuses côtoyées me provoquent avec cette question lancinante face à de nombreuses représentations naturalistes du Christ, de la Mère de Dieu, des Anges et des saints : ces images reflètent un monde étranger à la réalité ; il y a certes un effort et une tentative de dire l’indicible mais on reste trop dans l’émotionnel et une approche purement artistique. La fréquentation ultérieure des pinacothèques confirme ce malaise. Durant ce séjour, je suis un jour invité dans un chœur de circonstance dont la tâche sera de chanter la Divine liturgie orthodoxe lors d’un grand rassemblement. Ce premier contact avec le chant slavon, un long entraînement, puis la première Liturgie m’enthousiasment. Je comprends de l’intérieur que je me trouve face à quelque chose de fort qui me dépasse. […]

Le trésor de l’Orthodoxie, c’est l’Esprit Saint qui anime l’Église et fait de chaque vrai disciple son temple vivant. C’est Lui qui inspire, transforme, accomplit, purifie et donne la vie en surabondance.

L’Orthodoxie connait la vraie grandeur de l’homme à la suite d’Isaac le Syrien qui questionne : « Quel est l’homme le plus grand ? » Et sa réponse déconcertante pour les néophytes : « 
Celui qui voit son péché ! » Reconnaître sa faiblesse, ses ombres et ses chutes n’est possible qu’en s’approchant de la lumière divine qui les révèle. Celui qui vit dans les ténèbres que sont l’éloignement de Dieu n’a pas conscience de son état et se révèle un nain, même s’il occupe les plus hautes sphères de la société. 
La beauté spirituelle se retrouve encore dans les trois piliers de l’ascension spirituelle que sont la purification, l’illumination et la sanctification ou déification. […]

Que diriez-vous a quelqu'un qui n'a pas encore choisi l'Orthodoxie, mais veut la découvrir et comprendre?

Ma parole à quelqu’un en recherche dépend fondamentalement de la personne, de son âge, de sa propre histoire, de son lien préalable ou non avec une autre confession chrétienne. Si le désir de découvrir l’Orthodoxie et de la comprendre est sincère, je l’invite à venir à l’Église dans la ligne de saint Jean Damascène qui répondait à un musulman venu s’enquérir de sa foi : « Venez et regardez les icônes ». Mais il importe avant tout que cette personne participe à un office et ouvre tout grand son cœur. En ce qui concerne les icônes, il arrive encore malheureusement qu’elles soient si décadentes et frelatées qu’elles égarent celui qui cherche au lieu de le conduire vers la vérité. Il importe par conséquent de veiller à ce que le premier contact soit authentique.
Dès le départ, l’essentiel est le vécu. À l’encontre d’une approche rationaliste sans issue, la rencontre avec de vrais chrétiens s’impose. Un dialogue avec le prêtre est aussi indispensable, faute de quoi la personne risque de se concocter une Orthodoxie à la carte, ce qui conduit très vite à l’abandon. Tout se joue au niveau du cœur, ce grand champ de bataille où la victoire est donnée à ceux qui s’approchent avec foi et amour de l’Ami des hommes.

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dimanche 19 février 2017

DIMANCHE DU JUGEMENT… et du CARNAVAL



Lorsque tu viendras pour rendre un juste jugement, juste Juge, sur ton trône de gloire tu siègeras; un fleuve de feu coulera devant ton tribunal,  les puissances des cieux t'assisteront,  les hommes, remplis d'effroi, seront jugés,  chacun selon ses actions;  à cette heure, Ô Christ, épargne-nous,  réservant le sort des élus  aux fidèles qui t'implorent, en raison de ton amour. 

Les livres seront ouverts  et les secrets manifestés  devant le redoutable tribunal,  et toute la vallée des Larmes retentira  d'un terrible gémissement,  lorsqu'elle verra les pécheurs  envoyés par ton juste jugement l'éternelle punition  et pleurant l'irrémédiable sort;  c'est pourquoi, Dieu de tendresse, nous te prions:  épargne-nous qui te chantons, unique Bonté. 

Les trompettes retentiront  et s'ouvriront les tombeaux:  tout tremblants, les hommes en sortiront:  ceux qui ont fait le bien seront dans la joie,  dans l'attente de la récompense qu'ils recevront;  ceux qui ont fait le mal hurleront de terreur,  envoyés au châtiment et séparés des élus.  Seigneur de gloire, fais-nous grâce, dans ta bonté,  laisse-nous jouir du sort de tes amis. 

Je pleure et me lamente quand je parviens à sentir  les ténèbres extérieures, le feu éternel,  l'Enfer, le ver qui ronge, les grincements de dents  et l'incessante douleur qu'éprouveront  ceux qui sans mesure ont péché  au point de t'irriter gravement, Dieu si bon;  hélas, de ces pécheurs je suis le premier,  mais dans ton immense miséricorde, ô Juge, sauve-moi.


(Vêpres du DIMANCHE DE CARNAVAL OU DU JUGEMENT - Lucernaire)


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