Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 1 Pierre 3:10-11 Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

samedi 30 décembre 2017

Si Pâques est la plus brillante des fêtes chrétiennes, Noël est la plus émouvante!


La fête de Noël

par Geronda Elysée, higoumène du saint monastère de Simonos Petra

sur le site Pemptousia


La fête de Noël est revenue et, selon [l'écrivain grec] Alexandros Papadiamantis, "si Pâques est la plus brillante des fêtes chrétiennes, Noël est la plus émouvante". Dans les Vigiles du 25 décembre et dans la Divine Liturgie ce jour-là, nous chantons et recréons ce grand événement de la Nativité et de l'Incarnation de Dieu le Verbe qui, pour nous, est devenu comme nous et s'est mêlé à nous. Noël est en effet devenu une source d'inspiration dans tous les domaines de de la culture et de la civilisation.

Les prophètes de l'Ancien Testament ont prédit l'événement, le Nouveau Testament le décrit avec une simplicité inégalée, les saints pères et les théologiens les approfondissent de façon incomparable, les hymnographes et les compositeurs ont tissé d’exquis hymnes de louange, les romanciers et écrivains ont écrit d’excellents récits, des histoires et de la poésie, les philosophes ont été inspirés par le mystère, tandis que la piété populaire l'a expérimenté à travers le culte, les traditions et les coutumes. Tout cela se rassemble et forme un trésor inimaginable et précieux concernant «le mystère caché des siècles», mais qui est le bien de tous les peuples, du monde entier et de chaque personne et de chaque âme particulière. La clé pour trouver ce trésor est disponible à tout homme qui la recherche. 

Bien sûr, le sécularisme de notre temps affaiblit l’essence de la fête, déconnecte ces événements de la période festive et de leur source mystique, et ainsi le contenu ecclésial et le sens de Noël sont éclipsés. Et pourtant, pour ceux qui veulent faire l'expérience de Noël d'une manière spirituelle et qui aiment le faire, ou qui purifient leur cœur avec le sens sans mélange et sans tache des hymnes, l'avènement de Noël est toujours un «ici et maintenant». Ces personnes anticipent toujours et désirent ardemment entendre le message des anges : « Voici, une nouvelle de grande joie, pour tout le peuple : aujourd'hui un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David »; et, en même temps, la louange chantée à Dieu: «Gloire à Dieu au plus haut et sur la paix de la terre, bienveillance parmi les hommes». Que chacun ouvre son cœur, sans hésitation ni doute, imitant les bergers, reconnaissant la voix des anges, se soumettant au message divin, courant pour adorer notre grand Dieu devenu un pauvre petit enfant, un nouveau-né dans une humble crèche. Dans la plus belle crèche de ce vieux monde.

L'âme qui aspire à Dieu est aussi disposée à écouter, pour pénétrer plus profondément dans le mystère, la voix de saint Jean Chrysostome qui dit: «Aujourd'hui, Celui qui est prend naissance, Celui qui est devient ce qu'il n'était pas. Etant Dieu, il devient homme et n'abandonne pas sa divinité. Car, ce n'est point par la perte de sa divinité qu'il devient homme, ni par addition de qualité que d'homme il devient Dieu ; mais il est le Verbe, et, sa nature demeurant la même à cause de son immutabilité, il s'est fait chair. »

Mais la vraie naissance du Christ a lieu dans nos cœurs, comme nos Pères neptiques l'ont expérimentée, l'ont décrite et nous l’ont transmise. « Le Verbe de Dieu, qui est alors né dans la chair à Bethléem, est, par amour pour nous, volontairement né dans l'Esprit pour ceux qui le désirent. Et Il devient petit enfant et alors prend forme en eux avec les vertus. Et il apparaît dans la mesure où la personne concernée est capable de le voir. Voyant la puissance de ce mystère, saint Paul dit :  « Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. », parce qu'il sait que le mystère est toujours nouveau et ne vieillit jamais, quand il est vécu dans l'intellect "(Saint Maxime le Confesseur).

Dans une de ses conférences, Geronda Aimilianos de Simonos Petras dit : «Aujourd'hui, c'est comme si nous naissions nous-mêmes. Après la mort de la chute, le Christ nous donne naissance aujourd'hui à tous. C'est le début de notre vraie vie, le début de notre personnalité spirituelle, de notre vie éternelle.»

Par sa naissance, le Christ, en quelque sorte, donne naissance et personnifie ses capacités, les fruits de l’Esprit : l’humilité, la foi, la joie, la paix, l’abnégation, le sacrifice, l’altruisme, la réconciliation, la justice, la miséricorde et, surtout, l'amour, tous les dons dont parle saint Paul. Et toutes ces qualités sont personnifiées en Christ.

Mais notre Dieu incarné nous donne à tous l'occasion de donner naissance à ces vertus : la foi, la joie, l'espoir, la paix, la réconciliation, l'abnégation, le sacrifice, la bonté fraternelle, la tolérance, la droiture et par-dessus tout l'amour qui est patient, non envieux, avenant, oubliant les blessures, partageant et se réjouissant du bonheur des autres, tolérant, confiant, plein d'espoir et endurant en toutes choses. L'amour ne disparaîtra jamais. Avec la venue du Christ sur terre, les vertus, en particulier la foi, l'espérance, le salut, l'amour, le repos et l'éternité, ont maintenant un nom qui n'est autre que le « Seigneur Jésus-Christ ». Lui-même est notre espoir, Il est humain. 

Dans un article d'actualité, l'Archimandrite Theodosios Manolis, oncologue et théologien note que nous ne pouvons pas parler de Noël si nous supprimons de nos vies le sens essentiel de l'Incarnation, qui est l'amour. Un amour qui ... n'a rien à voir avec la matière, mais avec le cœur. Cela n'a rien à voir avec l'argent mais avec l'expérience de la foi. Comme ce fut le cas avec la petite fille dans l'histoire du « Cadeau au Christ », qui n'avait rien d'autre à donner au Christ nouveau-né dans la crèche à part quelques brindilles pauvres et desséchées, qui étaient, cependant, les cadeaux les plus importants que le Christ ait reçu ce jour-là. »

Enfin, l'expression la plus tangible de l'expérience de la Nativité du Christ est éloquemment exprimée dans la katavasia de la neuvième ode du canon de Noël : 

«Je vois un mystère étrange et paradoxal. 
La grotte est devenue ciel et Trône des chérubins, la Vierge; 
la crèche, est l’espace au sein duquel s’est couché l’illimité
 le Christ, l'incontestable Dieu. 
De nos hymnes nous Le magnifions. » 

Notre participation à ce mystère exige notre zèle, notre amour, notre don, l’importance que nous donnons à cet évènement, notre effort à l’étudier et notre endurance dans les tentations. « La nature a “travaillé“», dit-il. Et le Christ est né. C'est ainsi que l’homme vient au monde, à travers les douleurs du travail de l’enfantement. Sans effort et sans douleur, il n'est âme qui vive. Le Christ naît continuellement. Il est né dans les ténèbres des passions de l'âme humaine, dans le silence du cœur, parce que personne ne peut connaître l’épreuve, la lutte, l'anxiété et les cris venant de son cœur pour naître dans le Christ. Nuit et jour. Personne ne peut connaître le désir de l'âme humaine, la prière « Seigneur Jésus-Christ, viens et demeure en nous », ni ne peut connaître l'émerveillement étrange qui s'accomplit paradoxalement chez les personnes, qui s'accomplit par la grâce du Christ incarné qui nait tous les jours dans le cœur des hommes. Que chaque jour le Christ naisse dans le cœur des hommes ! 
Nous avons tous entendu la nouvelle unique et joyeuse de la venue du Messie, l'accomplissement du plan de l'Incarnation divine du Sauveur du monde. Nous avons tous reçu l'invitation à nous prosterner devant l'Enfant Divin. Nous sommes tous appelés à ce culte. Tous ceux qui expérimentent le mystère avec ferveur deviennent les élus de Dieu, « en tant qu’enfants par adoption». Et depuis le jour de l'histoire où le Christ est né jusqu'à notre propre époque, la plupart du temps néfaste, nombreux sont les élus de Dieu qui sont saints. Les saints, qui ont toujours humblement adoré le Christ et constamment, à travers des luttes douloureuses, l'ascèse et la prière, ont nettoyé la caverne de leur cœur, afin qu'ils puissent donner naissance au Christ (Christotokoi ) et ensuite le porter (Christoforou). Leur désir, leur vie et leur exemple nous montrent le chemin, la manière et l'expérience du miracle surnaturel, ils nous ouvrent les portes de l'Éden et nous révèlent les délices du Paradis «à l'intérieur de la caverne». Donc si dans les jours et les années dans lesquelles nous vivons, le Christ est né dans notre cœur, le souhait de "Χρόνια Πολλά" est bon, doux et plein de sens et de valeur. Joyeux Noël et une nouvelle année qui vous soit propice !
(version française par Maxime Martinez de la source)


Γέρων Ελισαίος Σιμωνοπετρίτης

vendredi 29 décembre 2017

La folie au pouvoir…

L'administration Trump a approuvé un plan visant à fournir des armes létales à l'Ukraine, ont annoncé vendredi dernier des responsables américains… cf Associated Press






jeudi 28 décembre 2017

RÉSISTANCE ORTHODOXE en Grèce vis à vis de l'antichristianisme d'état

Plusieurs hiérarques (voir article précédent) de l'Église orthodoxe grecque se sont récemment prononcés sur des questions d'actualité importantes, dénonçant les tentatives actuelles du gouvernement grec de séculariser la Grèce et de l'éloigner de l'orthodoxie, rapporte AgionOros
Le Métropolite Nicolas de Fthiotida est de ceux-ci : 
"Le gouvernement réduit délibérément le nombre de prêtres" dit-il en commentant les politiques de l'État qui ont entraîné la forte diminution du nombre de membres du clergé paroissial en Grèce, ce qui, selon lui, est délibéré, rapporte AgionOros.



"Lorsque la crise a commencé, les autorités ont établi qu'à la place de dix employés retraités de l'Etat (y compris des prêtres), un seul nouveau pouvait être embauché pour travailler", a souligné Son Eminence.

La mesure semblait en partie justifiée à l'époque,  poursuit le Métropolite Nicolas : «Mais aujourd'hui, des postes sont donnés à des milliers de fonctionnaires, alors que les mêmes limitations ont été conservées pour l'Église. En conséquence, d'innombrables paroisses de villages restent sans prêtre ... "

Il est important de se rappeler, note le hiérarque, que l'État a assumé la responsabilité de payer les salaires des prêtres de paroisse en échange de la propriété de l'Église transférée à la propriété de l'État. Le nombre exact de paroisses et de prêtres est établi par la loi, mais l'État a violé la loi, selon le Métropolite Nicolas  réduisant le nombre de prêtres paroissiaux.

Ne vous y trompez pas, la réduction du clergé n'est pas due à des considérations financières soutient l'évêque, il y a d'autres motifs."

Son Éminence a déclaré plus tôt que les autorités "subvertissent les fondements spirituels de la société et essayent de transformer nos valeurs institutionnelles éternelles. Leur but final est l'imposition d'un statut laïc et d'un état impie à la Grèce orthodoxe. "

Le hiérarque déclare que la loi a établi 258 prêtres dans 246 paroisses de son diocèse, bien qu'au cours des dix dernières années, 100 prêtres sortants aient été remplacés par une dizaine de prêtres, créant ainsi un manque de 90 prêtres dans son diocèse.




Le métropolite Efstathios de Monemvasia et de Sparte décrit la situation comme critique : « Chaque diocèse manque d'au moins 20 prêtres, dans notre métropole il manque 70 prêtres. Cela signifie que la liturgie n'est pas célébrée dans certaines églises le dimanche. Les résidents de petits villages sont abandonnés par les fonctionnaires, par les enseignants, les services de l'Etat. "


Le métropolite Jérémie de Gortynos partage le même souci: « Dans mon diocèse, 50 des 150 églises n'ont pas de prêtres. Les cloches ne sonnent plus. Une fois, un résident m'a dit: «Nous n'avons pas d'enseignant, pas de prêtre, nos cloches ne sonnent plus ... Alors, un jour, nous deviendrons des Turcs."

Selon les données 2015 du Saint-Synode de l'Église de Grèce, le nombre de paroisses sans soins pastoraux a atteint 22%; l'Église manque maintenant de 2 300 prêtres sur le nombre total de 10 500 prêtres nécessaires. Ce sont principalement de petits villages, et manquant de fonds pour soutenir un prêtre, qui sont privés de soins spirituels.

Le valeureux Métropolite AMBROISE de KALAVRYTA annonce sa retraite à venir

Un évêque résistant à la déchristianisation de la Grèce

le métropolite Ambroise de Kalavryta





Kalavryta, Grèce, 28 novembre 2017
Photo: vimaorthodoxias.gr

Après avoir servi Dieu pendant 39 ans en tant qu'évêque de l'Église orthodoxe grecque, le dévoué et ardent métropolite Ambroise de Kalavryta a annoncé en larmes sa retraite à son troupeau lors de la Divine Liturgie du dimanche, rapporte Русские Афины

Agenouillé devant les portes royales de l'église de la Mère de Dieu Faneromeni à Kalavryta (Péloponnèse), le pasteur a supplié en larmes tous ceux qu'il aurait pu blesser au cours des nombreuses années de son ministère de lui pardonner.
«Pardonnez-moi, je vous prie, pardonnez-moi mes frères et mes enfants pour mes erreurs, mes défauts et les imperfections de mon caractère ! Et glorifiez avec moi le nom de notre Seigneur! "

Le métropolite a imploré son troupeau bien-aimé.
Dans son blog personnel, le hiérarque de Kalavryta a noté: "Par la grâce de Dieu, le dimanche 19 novembre 2017, j'ai accompli 39 ans de ministère pastoral dans cette métropole historique et sainte", caractérisant son long travail comme "39 ans de lutte, de bataille et de combat pour la gloire du Seigneur; de création, de joie, de douleur, de larmes, et surtout de prière! Mon seul recours dans tout ce martyre ... a été et est encore mon recours au Seigneur!"




Le Métropolite Ambroise n'a jamais eu peur de dire la vérité avec audace. Il a souvent parlé et dénoncé publiquement les dommages que les autorités athées de Grèce ont causé et continuent de causer à leur Église et à leur nation. Il a écrit au Patriarche Œcuménique Bartholomée, au sujet des problèmes oecuméniques avec le Concile de Crète de 2016, et n'a pas eu peur de mettre en cause publiquement le Premier ministre même.

Son Eminence a souffert le mépris et la persécution à certains moments pour ses positions orthodoxes strictes. À un certain moment dans le futur, il devra être jugé pour incitation publique à la violence contre les homosexuels et abus de son office ecclésiastique, suite aux déclarations qu'il a faites en 2015 contre la loi de cohabitation qui a été votée en Grèce.

Selon le protocole de l'Église orthodoxe grecque, le Métropolite Ambroise restera à son poste jusqu'à la fin de 2018, complétant ainsi 40 ans de travaux, et le processus de sa succession commencera après qu'il quittera le Saint Synode de l'Église orthodoxe grecque. 

dimanche 24 décembre 2017

JOYEUX NOËL à TOUS !

Je n'attendrai pas un jour de plus, de par la pertinence et l'excellence de l'article de Slobodan Despot d'une part (qui suit) et l'exigence du calendrier d'autre part de ceux qui fêtent Noël, catholiques ou orthodoxes, avec le calendrier grégorien. Calendrier qui faut-il le rappeler aux imbéciles persécuteurs forcenés de ce qui reste du Christianisme,  autant qu'incultes,  ne se rendent même pas compte que la crèche catholique est avant tout un élément culturel de notre patrimoine comme l'est tout simplement le calendrier qui sans plus de précision scientifique continue d'être utilisé par le monde entier pour compter les années et qui est fondé tout simplement, comme les crèches (!) sur le jour fixé par convention pour l'anniversaire de la naissance du Christ… Pauvres tâches d'athéistes militants haineux qui sont tout prêts à scier la branche même sur laquelle ils demeurent encore misérablement perchés avant la dictature islamiste à venir qu'ils appellent de tous leurs voeux, nous gratifiant de leur continuelle fiente acide et nauséabonde, leurs cerveaux étant descendus au niveau de leurs intestins…

Lisez plutôt l'extrait suivant du numéro  108 du 24/12/2017

LA CRÈCHE DE M. MÉNARD

A quelques jours de Noël, par une procédure urgente, le tribunal administratif de Montpellier a ordonné l’enlèvement de la crèche municipale de Béziers. L’État français a ainsi prévenu une dangereuse attaque terroriste avant même que ses auteurs l’aient envisagée.

Protagoniste #1: l’État

L’État français en a eu assez d’être traité de mollasson. A force de laisser les suspects fichés «S» vaquer librement à leurs occupations jusque dans la sécurité des aéroports, à force de se laisser systématiquement déborder par des individus soudain «radicalisés» bien que «suivis» depuis des années par les services compétents, l’État a décidé de prendre les choses en main et de frapper la menace au coeur. Il a ordonné le démantèlement de la crèche installée par Robert Ménard dans la mairie de Béziers! La décision précise même que l’«installation» peut bien être enlevée, «n’étant composée que de santons ordinaires.»
Voici donc le juge des référés promu critique d’art en civil, comme on disait en URSS. Mais ce n’est pas le seul précédent de l’affaire. Il y a bien mieux! L’interdiction de cette quatrième crèche biterroise ne fait pas suite à une dénonciation des «assosses» laïques outrées par la vue du bœuf et de l’âne gris, mais à une plainte du préfet de l’Hérault, autrement dit de l’État lui-même.
À juste titre, l’État a vu dans cette crèche le ferment d’une redoutable dérive.
La République française est laïque, une et indivisible. L’État ne tolère aucune concurrence à sa propre doctrine et interdit par conséquent toute irruption de bondieuserie sur la place publique. Il n’est qu’à voir la férocité avec laquelle il réprime les prières de rue dans les quartiers où fermente la France de demain.
Il ne les réprime pas? Ah bon? C’est sans doute qu’il n’y voit pas malice. Des hommes prostrés à genoux, tous dans la même direction, le front sur le pavé, quoi de plus agréable aux yeux de l’État depuis qu’on a aboli la conscription générale?
Ou alors, c’est qu’il est débordé. Il passe un temps fou à combattre l’obscurantisme religieux, jusqu’au-delà de ses frontières. Voyez avec quelle discrète efficacité il a contribué ces dernières années à l’éradication des chrétiens d’Orient!
Mais qu’on n’aille pas crier au parti pris! L’État français fait aussi le ménage chez nos frères mahométans. Il combat avec énergie la propagation du chiisme iranien. Il n’entend goutte aux querelles de chameliers, mais il se fie à ses informateurs et clients, les princes d’Arabie. Des gens aussi profondément incrustés dans la duplicité, la cruauté et toute l’écœurante panoplie des vices que l’argent facile peut procurer ne présentent aucun risque de contamination mystique. Avec de tels jouisseurs, de vrais laïcards ne peuvent avoir que des atomes crochus. Et pas que des atomes. Des doigts aussi.
C’est pourquoi l’État français fait les meilleures affaires avec l’Arabie saoudite, qui coupe des têtes avec les mêmes sabres qu’elle fait virevolter aux invités de marque pour la photo et qui extermine massivement, y compris par la famine organisée, les musulmans pauvres au Yemen, avec leurs hôpitaux de misère, leurs écoles de gueux et leurs maisons de crotte, à l’aide d’équipements high-tech français.
L’État français a des principes. Il combat toutes les religions, sauf la sienne: la religion de l’État. Comme elle est abstraite, stérile et austère, il faut bien l’imposer un peu. Un excellent moyen consiste à lui inventer des ennemis qui n’en sont pas. Ainsi l’entrepreneur multirécidiviste en crèches publiques Robert Ménard.

Protagoniste #2: Robert

Je connais un peu Robert Ménard. C’est un homme à mon goût: un chemin tortueux, non une ligne droite. Il a un passé d’engagements et de remises en question. Avant de devenir un conservateur sécuritaire, il a été marxiste-léniniste. Avant de répudier la corporation médiatique, il avait fondé Reporters sans frontières. Il a les vertus de son imprudence: il est vif, franc et drôle. Tout le contraire des holothuries d’extrême-droite avec lesquelles on l’associe. Il a compris que les «ismes» ne menaient pas très loin et que les frontières incrustées dans les têtes sont bien plus hermétiques que celles séparant les États. Son CV le prédisposait à tout, sauf à devenir un défenseur des bondieuseries catholiques. C’est ce qui le rend intéressant.

Protagoniste# 3: la crèche

Ce n’est que très récemment qu’on a découvert tout le potentiel de nuisance des crèches de Noël. Elles étaient considérées jadis comme les manifestations les plus bénignes de la superstition chrétienne. Elles aidaient paraît-il les paysans à passer les longues semaines de l’arrière-automne: pendant qu’ils sculptaient des Jésus-Marie-Joseph dans du bois brut, ils buvaient moins. Il n’y a pas si longtemps, on en faisait même construire par les enfants des écoles. Autant leur enseigner à fumer! Moi-même, j’ai sentimentalement conservé une crèche-caverne fabriquée par ma fille avec du papier kraft et des figurines en pâte à modeler — alors que nous ne sommes mêmes pas catholiques!
C’est bien là que réside le danger: la crèche, malgré ses airs puérils et naïfs — à cause d’eux, même! — est un puissant symbole identitaire, un signe de ralliement de fanatiques qui vont bien au-delà du camp papiste! Mais il y a pire encore. Le message occulte de la crèche n’a pas échappé à l’œil vigilant des experts de l’État, et c’est ce qui explique l’urgence de la procédure d’interdiction.
Une crèche, l’air de rien, n’est rien d’autre qu’un manuel pour la fabrication de bombes. Au milieu, le berceau avec le futur kamikaze. Autour, le couple de militants chargé de l’encadrer et de le radicaliser. Dans le deuxième cercle, les trois artificiers venus apporter soi-disant en guise d’offrande les composantes du gilet explosif: la charge, le gilet et le détonateur. On a même pensé à amener des animaux pour servir de cobayes lors du tir d’essai.
Glaçant de cynisme!

Les cellules terroristes

Or le territoire français est truffé de groupuscules qui, chaque année à la même période, préparent des attentats en série. Attentats contre la foi et le foie, contre l’environnement et le porte-monnaie, contre la charité et le bon goût.
On appelle ça les «fêtes de Noël». On s’y assemble par familles entières pour célébrer la consommation. Une minorité pratiquante, entre la bûche et le digestif, trinque parfois à l’enfant Jésus dans sa paille. Les plus fanatiques forcent même leurs gosses à veiller jusqu’à la messe de minuit.
Ils sont galvanisés par de redoutables meneurs appelés évêques. On les reconnaît à leur minuscule croix épinglée au revers, à leurs petites lunettes cerclées d’acier et à leurs yeux de lapins pris dans les phares. Leur physique d’écrevisses trahit une prédisposition très modérée au martyre, c’est pourquoi ils évitent par tous les moyens d’importuner quiconque — en particulier les mahométans — avec leurs croyances.
Cette habitude de la dissimulation les rend furtifs et donc d’autant plus dangereux. Leurs subalternes, les curés, se montrent parfois plus expansifs: c’est qu’ils proviennent de régions encore mal éclairéescomme l’Afrique ou la Pologne (la disparition des curés de l’espèce vernaculaire ayant donné lieu à un mouvement migratoire encore mal étudié).

Coup de pub

C’est donc avec les plus pressantes raisons du monde que l’État français a ordonné à la ville de Béziers de démonter son dispositif terroriste. Mais Ménard est un renard! A pinailleur, pinailleur et demi. La décision du juge stipulait que la crèche devait être retirée du «hall de l’Hôtel de ville»: on s’est donc contenté de déplacer la crèche de trente mètres, vers un bâtiment annexe. La simple visite des curieux s’est du coup transformée en procession balisée.



Le maire manipulateur a eu beau jeu, dès lors, de se réclamer de l’appui populaire. Encore un peu, et il va demander un référendum national sur l’interdiction des crèches… On pourrait parier que les évêques, dans leur machiavélisme, se prononceraient pour. Mais ils risqueraient bien de se retrouver un peu esseulés, en compagnie de quelques francs-maçons à pince-nez et du dernier carré des socialistes français. Le gros de la population se fout du symbole religieux, mais trouve quand même ça joli.
«Il est cocasse», me faisait observer l’autre jour le président Paucard, «de constater que les derniers bruyants défenseurs de la France chrétienne s’appellent Zemmour, Finkielkraut et Lévy». Ce n’est plus tout à fait vrai. Robert Ménard vient de se joindre, peut-être malgré lui, à ce tiercé de bons catholiques.
Or, soit dit entre nous, Ménard n’est sans doute pas plus chrétien que vous et moi. Mais là est justement le problème! A la base, personne n’est chrétien. Les meilleurs chrétiens, au cours de l’histoire, étaient justement ceux, bien souvent, qui n’en étaient pas. Ou pas des croyants très spectaculaires. Un moine russe a publié un best-seller traitant de ces cas-là, qu’il appelle les «saints non saints».
Le milieu chrétien est un monde louche. Il suffit d’ouvrir l’Évangile: ce ne sont que centurions, percepteurs et putains. Comme si, de nos jours, on créait une religion avec des mercenaires de Blackwater, des banquiers de l’UBS et des journalistes du Monde. En plus, ils ne se disaient même pas chrétiens, au début, mais se prétendaient plus juifs que juifs.
Le grand drame du christianisme, ce fut son association avec l’Empire. Il n’est même pas entièrement responsable. Est-ce la faute des chrétiens si Constantin a trouvé leurs idées à son goût? Son successeur Julien, dit l’Apostat, a pourtant bien essayé de les sauver de la compromission en restaurant les anciennes divinités. Mais ce fut une aventure sans lendemain. Comme si un rouquin, en 2017, avait essayé de rendre sa grandeur à l’Amérique. L’histoire ne repasse pas les plats, disait Céline.

Le mobile des martyrs

A la réflexion, l’État aurait peut-être dû montrer plus de doigté avec les santons à Ménard. Un petit détour par la psychologie du croyant n’eût pas été inutile. La lecture du Vrai croyant (The True Believer) d’Eric Hoffer en donne un aperçu assez édifiant. Mais zut: Hoffer n’est toujours pas traduit en français!
Le croyant, l’adhérent, le disciple, ne se définit pas toujours par l’adhésion aux thèses de son gourou. Dans le cas des suppôts de Jésus, c’est même tout le contraire, bien souvent. L’adhésion est négative. On n’est pas pour le Messie, on est contre ceux qui le pourchassent, à cause de leur brutalité ou de leur bêtise.
Personne n’y a pensé, mais le paranoïaque Hérode, lorsqu’il fit massacrer tous les bébés de Judée pour éliminer justement celui qui lui a échappé en s’exfiltrant vers l’Égypte, lui a fait une pub du tonnerre. Son travail préparatoire vaut bien, à sa manière, celui de Jean Baptiste. Trente ans plus tard, combien de simples hères se rallieront au va-nu-pieds de Nazareth à cause de cette épuration qui était certainement restée dans toutes les mémoires? Dommage que les enquêtes d’opinion n’existaient pas encore…
Il faut lire, même si cela paraît ringard, les vies de saints [1]. Les piquer au hasard. Non par piété, mais par curiosité littéraire et psychologique. Combien, parmi ces champions de la foi, de martyrs par bravade, par ronchonnage ou par dégoût? Combien qui ne connaissaient même pas les premiers mots du Notre Père? Prenons, tout près de nous, l’histoire peut-être mythique de Saint Maurice (un migrant africain) et de ses compagnons, soldats de la légion thébaine suppliciés au champ d’Agaune pour avoir, au nom de Dieu, refusé d’honorer les dieux. Combien de «vrais chrétiens» parmi eux, et combien de simples bons camarades?
«Non? Vous allez tout de même pas leur faire ça pour si peu? Sans blague, les gars? Non mais sans blaaague!… Si? Alors vous pouvez me raccourcir aussi. Je tire l’échelle. Un monde peuplé de mufles comme vous ne mérite pas ma présence.»
Ou prenons Sophie Scholl et ses compagnons de la «Rose Blanche» face aux nazis: qu’y a-t-il de doctrinaire chez eux, quoi de plus flamboyant, de plus fanatique, que le bon goût et la simple civilité? Et quoi de plus «monstrueux» chez leurs juges et bourreaux que le réflexe pète-sec du respect aveugle des lois de l’État? Quoi que disent les lois et quel que soit l’État.
Combien de mécréants, d’incroyants, de viveurs qui se sont associés, voire substitués aux martyrs de la foi? Comme ces moines paillards, dans le monastère le plus dépravé de Russie, qui rataient la messe plus souvent que l’apéro mais se firent fusiller jusqu’au dernier plutôt que de plier face aux bolcheviks? Ces brigands-là aussi sont entrés dans la légion des «saints de tous les jours» du père Tikhon.
Où l’on voit que c’est un club assez différent des martyrs d’Allah. Ces derniers, on a dû leur promettre un jardin de délices que leur envieraient même les barons de la drogue: pas moins de 72 vierges, bien entendu adultes et consentantes. Les chrétiens sont plus modestes. Ils ne demandent qu’à être assis au pied du Christ. Ou plus simplement encore: à ne plus voir les gueules de maroufles d’ici bas.

Epilogue

Le réflexe chrétien est une mauvaise herbe. Plus on l’arrache, et plus il repousse. Le mieux, disent les botanistes experts, est de le laisser s’étouffer par lui-même. Mais l’État français n’a pas cette patience. N’est-il pas l’héritier fébrile et irrepenti des massacreurs de la Vendée, auteurs du premier autogénocidede l’histoire? N’est-il pas l’inspirateur de tous les bolcheviks et khmers rouges de la planète? Noblesse oblige! Il n’est pas question de fléchir devant quelques santons.
Il est d’autant plus urgent d’agir que le réflexe honni se réveille partout. Le chef de l’État lui-même se serait retenu au dernier moment de faire un signe de croix (hhissssss!) devant le cercueil de Johnny. L’État français ira donc au bout de la logique qui le fait exister depuis 1789. Il accélère le mouvement d’effacement-reformatage des disques durs mentaux. Le voici maintenant qui retire de l’enseignement le passé simple, temps de l’action témoignée, la forme sur laquelle tout l’Évangile est construit. On n’y verra aucune causalité, mais il est clair que le texte biblique deviendra peu accessible pour nos petits-enfants. Bon, tous les autres textes aussi...
Le problème, c’est que l’autre camp ne dormira pas lui non plus. A en juger par l’expérience du XXe siècle, les faucheurs se fatiguent plus vite que la mauvaise herbe. Et l’on verra sans doute un jour la France sortir du cauchemar totalitaire en se frottant les yeux comme après une énorme cuite. Comme le fait la Russie depuis une vingtaine d’années…
PS — Le christianisme exigerait une bonne séance de rebranding. L’appellation limite et rebute, comme tous les «ismes». C. S. Lewis déjà, dans son Abolition de l’Homme, avait contourné le problème en le rebaptisant Tao sans aucune perte de sens. On pourrait l’appeler tout bêtement l’assemblée (ecclesia) des gens normaux. C’est accueillant et détendu. L’opposé exact des cellules de solitude, de voyeurisme et de masturbation où la modernité enferme les individus.
NOTES
  1. Par exemple Tous les saints de l’Orthodoxie, de Claude Laporte, aux éditions Xenia (devenu presqu’introuvable): C’est le plus exhaustif calendrier de saints jamais compilé, avec quelque 12’000 canonisés aux vies parfois encore plus étranges que leurs noms.

dimanche 17 décembre 2017

Le combat pour la restauration du monde chrétien par P. Andrew

'La civilisation occidentale? Ce serait une très bonne idée. "
Attribué à Gandhi

"La croyance occidentale à l'universalité de la culture occidentale souffre de trois problèmes : elle est fausse, est immorale et est dangereuse."
Samuel P Huntingdon, Le choc des civilisations, chapitre 12





Introduction: Le monde chrétien

Le monde chrétien (également appelé orthodoxe) couvre près d'un septième de la surface terrestre mondiale, compte 220 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale, et est responsable de 6% de la production économique mondiale. Le cœur du monde chrétien est le cœur de l'ancien Empire russe, appelé pour le moment Fédération de Russie. En dehors de ce noyau se trouvent diverses provinces, pour le moment coupées du noyau par les puissances occidentales et leurs manipulations de petites vanités nationalistes de traîtres. Ces provinces sont : l'Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Grèce, la Biélorussie, la Moldavie, la Bulgarie, la Géorgie, la Macédoine, le Monténégro, la Bosnie et Chypre. Cependant, des millions de chrétiens vivent également dans des pays comme les USA, le Kazakhstan, l'Allemagne, la Syrie, la Pologne, l'Italie, la France, la Lettonie, l'Australie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, l'Albanie, le Kenya et Israël et sont dispersés en plus petit nombre dans presque tous les pays et continents du monde.

Le monde non-chrétien

Notre civilisation chrétienne, souvent appelée orthodoxe, c'est-à-dire chrétienne orthodoxe, confesse dans notre signe de croix la Sainte Trinité et le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ceci est différent du monde occidental ex-judéo-chrétien et maintenant athée, aussi appelé Euroamerica. En fait, ce monde apostat n'a pas confessé la vraie Sainte Trinité depuis mille ans, abandonnant le Christ pour l'auto-idolâtrie humaniste et répandant la mythologie de sa supériorité imaginaire à travers le monde. En conséquence de quoi , il a depuis envahi de façon agressive et cupide et violé le reste du monde par la violence organisée. Cette violence barbare, du massacre des Saxons par Charlemagne en 782 à celle des Chevaliers Teutoniques, de la Blitzkrieg d'Hitler au «choc et à la crainte» de Rumsfeld, n'a connu aucune limite, pas plus que sa cupidité, celle des Croisés assoiffés de sang aux conquistadors sadiques de Colomb, de Clive de l'Inde à De Beers.

La Grande Divergence

Certains peuvent critiquer et dire que même dans le monde chrétien nombreux sont ceux qui ne confessent pas la Sainte Trinité et le Christ : ils dénoncent une corruption endémique, des taux élevés d'avortement et de divorces ou une dépendance généralisée à diverses drogues. Bien sûr, ils ont raison à cet égard : dans la Grande Divergence du XXe siècle, cette aberration catastrophique de l'élite occidentale et occidentalisée qui a coûté des centaines de millions de vies à de nombreux peuples, le monde chrétien a été renversé par l'apostasie et le nominalisme. Cependant, par la grâce de Dieu, il a commencé, au cours de la dernière génération, à se repentir et à retourner lentement au Père. Bien qu'il y ait beaucoup à faire pour aller à la Maison du Père, sa direction générale est diamétralement opposée à celle de la Grande Divergence, quand elle a abandonné ses valeurs pour l’infâme brouet promis par l'Occident apostat qui aujourd'hui approfondit encore ses aberrations athées.

Un destin et une lutte

En tant qu'orthodoxe né et vivant en Occident, ma destinée et la lutte de ma vie ont été de lutter pour les valeurs civilisationnelles de l'Occident ancien, de la Sainte Trinité et du Christ, vrai Dieu et vrai homme. Ces valeurs sont essentielles à notre monde chrétien conscient. Nous avons dû nous opposer à l'arrogance et à l’incommensurable prétention culturelle de l’occident et aujourd'hui à son globalisme trotskiste, qui a fait haïr l'Occident par tous. C'est le résultat du déclin moral terminal de l'Occident, qui résulte de son rejet du vrai christianisme, qui a pris ses propres racines il y a mille ans, comme nous l'avons décrit en détail au cours des 45 dernières années. Nous avons toujours combattu nos ennemis extérieurs, le laïcisme inhérent et hérité des racines papales et protestantes de l'Occident non chrétien, ainsi que les illusions de l'Orient non chrétien. Cependant, nos plus grandes luttes ont toujours été contre nos ennemis internes. Qui ont-ils été ?


Pour la foi

Tout d'abord, nous avons dû nous battre pour la pureté de la foi chrétienne contre les conformistes vénaux, tant soviétiques qu'occidentaux. Les Soviétiques ont dit qu'il n'y a pas de Dieu et que par conséquent tout était permis, les Occidentaux ont dit qu'il y avait un Dieu, mais c’est un Dieu censé encourager leur violence agressive, leur cupidité, leur avidité de rapace et leur hypocrisie, accréditant par exemple, leur projet d'envahir l'Irak riche en pétrole.

Il y a eu des ennemis internes, ceux qui les ont rejoints par trahison, lâcheté et tromperie. La trahison fut celle de ceux qui se disaient chrétiens mais, prenant avantage de la paralysie à Moscou, se sont comportés en réalité de façon immorale, tout étant permis, et ainsi ils nous ont persécutés. La lâcheté fut celle de ceux qui ne craignaient pas Dieu, mais qui craignaient leurs autorités contrôlées par l'Occident, de sorte qu’ils nous ont persécutés. La tromperie fut celle de ceux qui se disaient chrétiens, mais qui manquaient tellement d'amour qu'ils soutenaient les ennemis du Christ et leurs vices, et ainsi nous ont persécutés.

Pour l'Empire chrétien


Deuxièmement, nous avons dû nous battre contre ceux qui voulaient nier que le Christ est Vrai Dieu et Vrai Homme.

Niant que le Christ est Vrai Dieu, ceux qui ont été nos premiers adversaires ont voulu séculariser et humaniser son Corps, l'Église, la transformant en un dérisoire fétiche nationaliste, pas supérieur à 'un drapeau national. A défaut de comprendre que l'Église de Dieu est internationale et universelle, ils ont essayé de la provincialiser, la rendant paroissiale, au lieu de la concevoir comme impériale. Ces gens vains et faibles ont été joués par les diplomates américains dans les Balkans, qui, flattant leurs egos, divisant, dirigeant, et nommant eux-mêmes leurs patriarches  ; c'est ainsi qu'ils ont créé des schismes.

Refusant que le Christ soit Vrai Homme, les deuxièmes adversaires contre lesquels nous avons dû nous battre étaient ceux qui voulaient désincarner Son Corps, l'Église, la faisant devenir une philosophie rêveuse et impraticable, une vanité intellectuelle hors de propos, sans rapport avec le feu dans le ventre de l'Église du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

Pour l'empereur

Nous avons lutté pour la pureté de la foi chrétienne, résistant à la trahison, à la lâcheté et à la tromperie des ennemis extérieurs et intérieurs. Nous avons combattu pour l'Incarnation du Vrai Dieu et Vrai Homme, pour les valeurs chrétiennes qui résultent du fait que, bien que nous ne soyons pas de ce monde, nous sommes dans le monde, justifiant ainsi la future restauration de l'Empire Chrétien.

Troisièmement, nous avons aussi dû nous battre pour l'Empereur. Dans cette affaire, nous avons dû lutter contre ceux qui veulent nier que le Saint-Esprit vient sur la terre pour inspirer le représentant du Christ sur la terre, voulu par le Peuple Fidèle de Dieu. C'est pourquoi nous avons défendu le dernier empereur contre les calomnies répandues contre lui. Et c'est pourquoi nous expliquons pourquoi nous attendons le prochain empereur. Il est vital, car seul le futur empereur peut résister aux préparatifs occidentaux pour l'Antéchrist et ainsi retarder sa venue.

Conclusion: vers l'avenir

L'Euroamerica a ignoré le conseil de bon sens de son propre géopoliticien Samuel Huntingdon. Il y a 25 ans, il a plaidé auprès de l'Occident pour qu'il abandonne son arrogance honteuse et reconnaisse que sa «civilisation» de la «violence organisée» n'est pas du tout universelle. Son matérialisme athée n'est pas «la fin de l'histoire», comme l'a proclamé Fukuyama après la fin de la guerre froide. Depuis lors, l'Occident s'est détruit sous les affabulateurs néocons qui veulent conquérir le monde. En Irak en 1991 et 2003 l'Occident a fini par perdre le monde musulman, en Géorgie en 2008 et en Ukraine et en Syrie en 2014 il s'est fait un ennemi de la Russie, en 2016 de la Turquie, et a ainsi allié les musulmans, orthodoxes et chinois contre lui-même. Il se divise maintenant lui-même, avec le Brexit, Trump et les lignes de faille de l'UE et des États-Unis, alors que l'Occident tombe dans l'abîme de sa propre dépravation morale, causée par son rejet millénaire du Christ.
P. Andrew Phillips
(version française par Maxime le minime de la source)

P. JEAN-CLAUDE PENNETIER, PRÊTRE ORTHODOXE et PIANISTE

 LA BEAUTÉ SAUVERA LE MONDE



mercredi 13 décembre 2017

« Spiritualité et communion dans la liturgie orthodoxe» de Dumitru Stăniloae



En librairie à partir d’aujourd’hui : Spiritualité et communion dans la liturgie orthodoxe de Dumitru Stăniloae(1903-1993) aux éditions Artège-Lethielleux, introduction, notes et traduction du roumain par le P. Jean Boboc, préface du patriarche Daniel de Roumanie, 638 pages, 34 euros. L’ouvrage approfondit tous les aspects et tous les moments de la liturgie.

Présentation de l’éditeur : « Reprenant le thème de l’explication de la divine liturgie inaugurée par le byzantin Nicolas Cabasilas, le père Stăniloae commente chaque moment et chaque prière de la liturgie, lui donnant l’occasion d’un approfondissement du sens, d’une méditation personnelle et d’un commentaire homélitique propre à son génie. On y découvre le lien profond entre la théologie et la spiritualité liturgique et ascétique de l’orthodoxie. À l’heure où les chrétiens d’Occident recherchent les richesses du christianisme oriental, ce livre est l’occasion d’un ressourcement sur le sens de la liturgie et de l’eucharistie. »




mardi 12 décembre 2017

ARVO PÄRT entretiens

Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, Arvo Pärt, compositeur orthodoxe, a composé des œuvres jouées dans le monde entier et reprises dans plus de 80 disques compact. Inspiré par le chant grégorien et la polyphonie ancienne, le compositeur Estonien a développé son propre style appelé tintinnabuli.









dimanche 10 décembre 2017

Lettre de l’Apôtre Paul aux Éphésiens (VI 10-17) les armes du combat spirituel


Frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Revêtez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux maneuvres du Diable ; car ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les principautés, les puissances, les princes de ce monde de ténèbres, les esprits du mal répandus dans les airs. C’est pour cela qu’il vous faut endosser l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour de malheur et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme, ayant pour ceinture la vérité, pour cuirasse la justice, pour chaussures le zèle à propager l’Évangile de paix ; par-dessus tout, prenant le bouclier de la foi, grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais ; prenez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.


vendredi 8 décembre 2017

Vox populi, vox Dei

Il fut un temps dans l'Orthodoxie (de l'Ouest comme de l'Est) où le peuple non seulement désignait spontanément ceux qui étaient saints mais également les élisait c'est à dire les choisissait comme pasteurs, comme hiérarques,  de là l'exclamation "AXIOS !" maintenue jusqu'à nos jours lors de l'office de consécration d'un ecclésiastique orthodoxe. Il en reste donc quelque chose mais… pas complètement. Les exemples ne manquent pourtant pas dans l'histoire des saints…

sur le site http://theologiedelepiscopat.chez-alice.fr/theologie/chapitre06.htm on peut lire une intéressante étude dont voici un extrait :

 […] Le mot « élection » est pris, ici, dans son sens étymologique de « choix ». Tout évêque est « élu », d’une manière ou d’une autre. Aux origines, le Christ avait choisi lui-même ses douze apôtres. Dans la suite, les apôtres ont « élu » leurs principaux collaborateurs, comme Marc et Silas compagnons de Pierre, comme Luc, Timothée ou Tite compagnons de Paul.
 Les apôtres, et leurs adjoints, ont désigné les premiers prêtres et les premiers évêques des communautés, comme on le voit faire dans les Actes, comme on l’entend recommandé dans les épîtres pastorales de saint Paul. 
Saint Clément de Rome dans son épître aux Corinthiens confirmait cette manière de faire : « Les apôtres ont reçu pour nous la Bonne Nouvelle par le Seigneur Jésus-Christ […] Ils prêchaient dans les campagnes et dans les villes et ils en établissaient les prémices, ils les éprouvaient par l’Esprit, afin d’en faire les épiscopes et les diacres des futurs croyants. » (42,1.4).  Les premiers témoignages d’élection de responsables d’Eglise, avec l’intervention du suffrage du peuple, apparaissent également dès les Actes des Apôtres, avec l’élection de l’apôtre Mathias en remplacement de Judas (cf. Ac 1,15-26) et l’institution des sept diacres (cf. Ac 6,1-6). On observe que l’assemblée électorale se tenait à l’instigation des apôtres, mais c’était bien le peuple qui présentait ses candidats. Il semble qu’aux premiers temps du christianisme, les évêques, y compris celui de Rome, étaient élus par le moyen du suffrage populaire. Saint Hippolyte prescrivait dans sa Tradition apostolique : « Qu’on ordonne comme évêque celui qui a été choisi par tout le peuple [electus ab omni populo] » (2). Et ce choix était réputé comme étant celui de Dieu le Père même. « Accorde, Père qui connais les cœurs, à ton serviteur que tu as choisi pour l’épiscopat… » (Id. 3, Prière du sacre de l’évêque). En somme on respectait l’adage : Vox populi, vox Dei Toutefois, si l’on examine les sources avec acribie, on s’aperçoit qu’en réalité les évêques étaient choisis plutôt par le consensus entre toutes les parties prenantes : le peuple certes, mais aussi les prêtres de l’endroit, et les évêques des Eglises d’alentour, venus assister l’Eglise veuve de son berger. Saint Clément de Rome parlait de « ceux qui ont été établis par eux [les apôtres], ou ensuite par d’autres hommes éminents, avec l’approbation de toute l’Eglise. » (Ep. aux Cor., 44,3). Il semble que ces « hommes éminents » fussent les délégués des apôtres, et qu’ils élisaient « ensuite » (après la mort des apôtres) « avec l’approbation de tous », c’est-à-dire après l’intervention du suffrage populaire.  Dans la Tradition apostolique de saint Hippolyte (telle que reconstituée par Don Botte, cf. Sources chrétiennes N° 11 bis) on lit : « Lorsqu’on aura prononcé son nom [celui de l’élu] et qu’il aura été agréé [par qui ?], le peuple se rassemblera avec le presbyterium et les évêques qui sont présents, le jour du dimanche » (2). La participation des prêtres et des évêques, à l’élection, ne semble pas purement passive. Il paraît bien que c’est le peuple qui prononce le nom, et que ce sont les évêques (des environs) qui agréent.  On rencontre la même ambiguïté dans les Constitutions apostoliques, texte d’allure canonique publié à Antioche vers 380. « Si la paroisse est petite et qu’on n’y trouve pas d’homme sage et de bonne réputation pour l’instituer évêque, mais qu’il ait là un homme jeune, dont l’entourage témoigne qu’il est digne de l’épiscopat et qui montre en son jeune âge la mansuétude et la modération d’un vieillard, qu’on vérifie si tous lui rendent ce témoignage et qu’on l’institue en paix. » (II, 1,3). Ici encore, il semble bien que le processus efficace était le consensus. Mais on ne nous dit pas qui menait l’enquête, sans doute les évêques de la province qui allaient être chargés d’ordonner le nouveau promu. […] Mais de plus en plus, et cela de très bonne heure, les pouvoirs politiques s’immiscèrent dans le processus électoral. […]

Il ne me paraît pas incongru de réfléchir, par la même occasion, sur ce qu'est la véritable démocratie et ce que propose Étienne Chouard dans la vidéo qui suit avec la démocratie dans l'Église—même si l'expression choque les uns ou les autres — des premiers temps :

 

mardi 5 décembre 2017

Saint Paissios l'Athonite choisi comme Saint Patron du Corps militaire des transmetteurs







Suite à une requête du Bureau des aumôniers militaires, partie de l'état-major général des forces armées grecques, le Saint-Synode permanent de l'Église de Grèce a déclaré le 1er novembre 2017 que Saint Paissios l'Athonite serait le Saint Patron du Corps Militaire des transmetteurs, lui-même ayant servi dans les transmissions pendant la guerre civile grecque de 1945 à 1949.

Au lieu d'un chef de guerre efficace et couronné de succès, l'Église orthodoxe met en avant un moine, humble et saint comme exemple à suivre en période de conflit. Plus tard, en tant que moine, Saint Paissios a d'ailleurs utilisé son expérience de transmetteur militaire pour transmettre quelque chose de plus profond et de spirituel. C'est ainsi qu'il l'a utilisée pour enseigner la prière :

«Il est bon que nos «sans-fil» (wireless) travaillent constamment, pour embrasser tous ceux qui demandent de l'aide. Dans l'armée, dans le Corps des transmissions, nous suivions la trace des stations étrangères, mais nous aidions aussi les nôtres. Nous servions en tant que transmetteurs pour nos stations qui étaient trop loin de leur état-major pour être entendues clairement ; nous captions leurs signaux et les transmettions.
Il y en avait toujours deux d'entre nous qui travaillaient en deux équipes car s'il n'y avait eu qu'un seul homme qui travaillait, il aurait dû s'interrompre et il n'aurait pas été pas capable d'assister ceux qui demandaient de l'aide… Ses signaux n'auraient pas atteint ceux qui cherchaient de l'aide, et ils n'auraient pas atteint leur destination. Une telle station, en travaillant constamment, peut aider ceux dont les signaux n'atteignent pas leur unité. 

De même, celui qui est audacieux devant Dieu et qui prie pour les autres sert d'intermédiaire entre ceux qui cherchent de l'aide et Dieu, mais que se passe-t-il quand quelqu'un demande de l'aide et que l'autre a fermé sa station, c'est-à-dire n'est plus en train de prier ? »




Ailleurs Saint Paissios décrit ainsi la prière : «L'émetteur et le récepteur (c'est-à-dire le Christ et notre âme) doivent être accordés sur la même fréquence, le moine fera tout ce que le Christ lui dira, et le Christ fera tout ce que le moine demande, pourvu que leurs actes, leur «fréquence», soient la même chose.»
(version française par Maxime le minime de la source)

lundi 4 décembre 2017

Saint Geronda Iakovos Tsalikis, L'Ancien de l'amour, du pardon et du discernement [2/2]

Geronda Iakovos Tsalikis (5/11/1920—21/11/1991)

 par Alexandros Christodoulou  

[2ème partie]



En tant qu'higoumène, il se comportait envers les pères et les visiteurs du monastère avec un excès d'amour, de compréhension et de discernement. Son hospitalité était proverbiale. Le discernement avec lequel il approchait les gens était une ses caractéristiques propres. Il voyait chaque personne comme une image du Christ et avait toujours un bon mot à leur dire. Ses paroles réconfortantes, qui allaient droit au cœur de ses auditeurs, sont devenues le point de départ de leur repentance et de leur vie spirituelle dans l'Église. L'Ancien avait le don, qu'il dissimulait, de perspicacité et de clairvoyance. Il reconnaissait le problème ou le péché de chaque personne et les corrigeait avec discrétion. Illuminé par le Saint-Esprit, il disait à chacun, en quelques mots, exactement ce dont il avait besoin. Saint Porphyre disait du précédent ancien Iakovos : «Gravez mes paroles. Il est l'une des personnes les plus clairvoyantes de notre temps, mais il le cache pour ne pas être loué ».

Dans une lettre adressée au saint monastère de Saint-David, le patriarche œcuménique Bartholomée a écrit : «En ce qui concerne le défunt aîné, avec sa personnalité, on peut dire de lui ce que saint Jean Chrysostome a écrit à propos de saint Mélèce d'Antioche : il a certes enseigné ou éclairé les esprits par la parole, mais le voir seulement était suffisant pour que les âmes de ceux qui le regardaient soient pénétrées de tout son enseignement de la vertu ».

Il a vécu pour la Divine Liturgie, qu'il célébra tous les jours, avec crainte et tremblement, avec dévotion et, littéralement, élévation. En effet les jeunes enfants et ceux qui avaient le cœur pur l'ont vu se déplacer au-dessus du sol ou être assisté par de saints anges. Comme il l'a lui-même dit à très peu de personnes, il a célébré avec les chérubins, les séraphins et les saints. Pendant la proscomédie, il a vu des anges du Seigneur prendre les portions de ceux dont on faisait mémoire et les placer devant le trône du Christ, comme des prières. Quand, à cause de problèmes de santé, il se sentait faible, il priait avant le début de la Divine Liturgie avec ces paroles "Seigneur, avec mes faibles forces d'homme je n'y parviendrai pas, alors aide-moi à célébrer". Après cela, disait-il, il célébrait «comme s'il avait des ailes».

L'un des aspects caractéristiques de sa vie était sa relation avec les saints. Il a vécu avec eux, leur a parlé et les a vus. Il avait une confiance impressionnante envers eux, particulièrement Saint David et Saint Jean le Russe, qu'il considérait littéralement comme ses amis. "Je murmure quelque chose à l'oreille du Saint et il me donne une ligne directe vers le Seigneur" disait-il. Alors qu'il était sur le point de subir une opération à l'hôpital de Halkida, il pria avec foi: «Saint David, n'irez-vous pas à Prokopi chercher Saint Jean, ainsi vous pourrez venir ici et me soutenir pour l'opération? Je ressens le besoin de votre présence et de votre soutien ». Dix minutes plus tard, les saints apparurent et, quand il les vit, l'Ancien se dressa sur son lit et leur dit: «Merci d'avoir répondu à ma demande et de venir ici pour me trouver».

L'une de ses vertus les plus connues était la charité. À maintes reprises, il a donné à tout le monde, selon leurs besoins. Il pouvait dire lesquels des visiteurs du monastère étaient en difficultés financières. Il demandait à leur parler en privé, leur donnait de l'argent et leur demandait de ne le dire à personne. Il n'a jamais voulu que ses actes charitables soient connus.

Un autre don qu'il avait était que, par les prières de Saint David, il était capable d'expulser les démons. Il lisait les prières de l'Église, faisait le signe de la Croix avec le précieux crâne du saint sur les personnes qui souffraient et celles-ci étaient souvent purifiées.

C'était un guide spirituel merveilleux, et grâce à ses conseils, des milliers de personnes sont retournées sur le chemin du Christ. Il aimait ses enfants plus que lui-même. C'est pendant la confession que que l'on pouvait particulièrement apprécier sa sainteté. Il n'a jamais offensé ou attristé personne. Il était justement connu comme "Geronda Iakovos tel Doux".

Il a souffert d'un certain nombre de maladies douloureuses. Une de ses paroles était : «Lucifer a reçu la permission de tourmenter mon corps». Et Dieu a donné son consentement pour ma chair, que j'ai portée pendant soixante-dix ans, à être tourmenté pour une seule raison : que je devienne humble. La dernière des épreuves concernant sa santé a été une crise cardiaque qui était le résultat d'une tentation qu'il avait subie.

Il a toujours eu le souvenir de la mort et du jugement à venir. En effet, il avait prédit sa mort. Il demanda à un hiérodiacre athonite qu'il avait confessé le matin du 21 novembre, dernier jour de sa vie terrestre, de rester au monastère jusqu'à l'après-midi pour l'habiller. Pendant qu'il confessait, il se leva et eut cet échange avec le hiérodiacre : «Lève-toi, fils. La Mère de Dieu, Saint David, Saint Jean le Russe et Saint Iakovos viennent d'entrer dans la cellule. — Pourquoi sont-ils ici, Geronda ? — Prends-moi, mon fils». À ce moment même, ses genoux ont cédé et il s'est effondré. Comme il l'avait prédit, il partit «comme un petit oiseau». Avec un souffle semblable à celui d'un oiseau, il a quitté ce monde le jour de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu. Il a fait sa propre entrée dans le royaume de Dieu. Il était 4h17 dans l'après-midi.

Son corps est demeuré souple et chaud, et le cri qui s'échappa des lèvres de milliers de personnes fut : «Un Saint! Tu es un Saint », témoignant des sentiments des fidèles pour le défunt Iakovos. Maintenant, après sa mort bénie, il intercède pour tout le monde auprès du trône de Dieu, avec une confiance spéciale et exceptionnelle. Des centaines de fidèles peuvent confirmer qu'il a été un bienfaiteur pour eux. 
Alexandros Christodoulos

(version française par Maxime le minime de la source)

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