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Affichage des articles du septembre, 2008

LES FAUSSES ICÔNES [texte 7]

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Ce n'est pas un hasard si c'est l'Église orthodoxe qui a transmis jusqu'à nos jours la grande tradition des images chrétiennes. L'icône et la théologie de l'icône forment en effet un ensemble cohérent et harmonieux avec la liturgie, la doctrine, l'expérience ascétique et la vie de l'Église orthodoxe. Lorsqu'un chrétien qui n'est pas orthodoxe décide de s'approcher des icônes, il sait qu'il aura à se familiariser avec la liturgie et avec la doctrine de l'Église orthodoxe, avec l'enseignement des Pères et de saint Grégoire Palamas sur les énergies incréées, avec l'hymnographie orthodoxe qui s'adresse à la Très Sainte Mère de Dieu. S'il refuse ce chemin, il doit savoir que les icônes lui échapperont. Il pourra toujours écrire en grec sur ses peintures, elles ne seront pas des icônes. Elles seront d'abord des images orientalisantes, puis elles évolueront vers autre chose de complètement étranger à l'icône. L'

HOMMAGE à l'Archimandrite Père PLACIDE DESEILLE

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Père Placide Deseille (ad multos annos !) aura été et demeure pour beaucoup d’entre nous francophones (re)venus à l’Orthodoxie, un guide spirituel précieux à bien des points de vue : par sa connaissance de notre milieu culturel et religieux d’origine, son érudition, sa connaissance solide et étendue des Saints Pères, la profondeur de son expérience spirituelle, et ses attaches irremplaçables avec la Sainte Montagne qui nous offre l’assurance d’une transmission et d’un enseignement orthodoxe authentiquement vécu. Les tribulations qui furent les siennes, conséquences de son engagement, témoignent d’une foi comme le roc et d’une espérance sans faille dont les « néo-orthodoxes » peuvent s’inspirer largement. Nous pouvons nous réjouir de son irremplaçable témoignage (qui a sa part de martyre au sens plus restreint) comme nous devrions plus souvent avoir à l’esprit tous ces hommes de Dieu français, qui selon des charismes différents, ont témoigné et témoignent encore de l’Orthodoxie la p

L'art Moderne ou la Sophia Désaffectée par Paul Evdokimov [texte 6]

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Voici encore, à propos de l'icône, deux extraits du texte que l'on peut lire en entier sur le site Myriobiblos L'art Moderne ou la Sophia Désaffectée de Paul Evdokimov "Les iconoclastes croyaient très correctement aux symboles, mais à cause de leur conception «portraitiste» de l'art (imitation, copie), ils refusaient à l'icône le caractère symbolique et par conséquent ne croyaient pas à la présence du Modèle dans l'image. Ils n'arrivaient pas à saisir qu'à côté de la représentation visible d'une réalité visible (copie, portrait), il existe un tout autre art οù l'image présente le «visible de l'invisible» et ainsi se révèle symbole authentique. Ils auraient accepté plus volontiers l'art abstrait dans sa figuration géométrique, par exemple la croix ne portant pas le crucifié. Or, la ressemblance iconique s'oppose radicalement à tout ce qui est portrait et ne se rapporte qu'à l'hypostase (la personne) et à son corps céleste.

Œcuménisme et dégénérescence de l'iconographie orthodoxe de LEONID OUSPENSKY [texte 5]

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"La confusion entre l'Église et la religion n'est pas un phénomène nouveau. Aux XVIII et XIXème siècles une confusion analogue eut pour résultat la diffusion dans le monde orthodoxe, ou plutôt l'envahissement de celui-ci par l'art occidental. C'était un «œcuménisme» dans l'art. La même image fut prédominante durant cette période tant dans le catholicisme romain que dans l'orthodoxie. Cet œcuménisme relégua au second plan l'image de l'Église, son art à elle, la remplaçant par un art qui reflétait une certaine notion du christianisme, un art religieux en général, c'est-à-dire exprimant la religion d'une culture dite chrétienne dans une multitude d'interprétations individuelles. Or, lorsque l'orthodoxie se manifesta à l'échelle mondiale, il s'avéra que ce n'est pas cet art religieux emprunté, mais uniquement son art à elle, l'icône, qui constituait son témoignage, sa manifestation. L'art religieux de type occiden

"La vie contemplative" émission de France Culture

L' émission des "Vendredis de la philosophie" consacrée à "La vie contemplative" que l'on peut écouter en différé "Le mot de contemplation est devenu un peu désuet.On l'a exilé dans les monastères ou les réunions de psychothérapies new age. Qu'y a-t-il à contempler aujourd'hui? Les réalités célestes se sont évanouies, il faut impérativement consommer, avoir des activités professionnelles, physiques, culturelles… L'action l'emporte, par principe. Quelques esthètes diront encore qu'ils contemplent des œuvres d'art, mais le visuel n'offre plus de passage vers un au-delà supra sensible. La distinction médiévale entre vie active et vie contemplative semble avoir disparue, à moins de penser d'autres ressources, d'autres états. Car la vie ne se réduit pas à des flux tendus, ni à une fabrique toujours insatisfaite. Le temps plein de l'action est troué par le silence, la musique, la solitude, la joie. La contemplation

La confusion entre l'Église et la religion de LEONID OUSPENSKY

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"La religion n'est pas encore l'Église. « La religion a eu et a toujours pour double origine l'attirance vers ce qui est saint, en sachant que cet absolument autre existe, en même temps que l'ignorance de ce qu'il est. Aussi n'y a-t-il pas sur terre de phénomène plus ambigu ni plus tragique par son ambigüité même que la religion. C'est seulement notre "religiosité" moderne, sentimentale et éventée, qui nous a persuadés que la "religion" est toujours quelque chose de positif, de bienveillant et d'utile, et qu'en fin de compte les hommes ont toujours cru au même "bon" Dieu condescendant, au "Père", alors qu'en fait cette représentation a été formée "à l'image et à la ressemblance" de notre propre bonté médiocre, de notre morale peu contraignante, de nos attendrissements courants et de notre cheap complacency , une magnanimité de pacotille. Nous avons oublié qu'allaient de pair avec la &

Cloches et carillons orthodoxes russes

"Les cloches sont l'un des éléments essentiels de l'Église orthodoxe. Dans le « Canon pour la bénédiction des cloches", nous lisons: «Faisons en sorte que tous ceux qui peuvent les entendre sonner de jour comme de nuit, soient inspirés à la glorification de tes saints." Les sonneries de cloches d’église sont utilisés pour: Convoquer les fidèles aux offices divins. Exprimer la joie triomphante de l'Eglise et de ses divins offices. Annoncer à ceux qui ne sont pas présents à l’intérieur de l'église les moments particulièrement importants dans les offices. En outre, dans certaines cités de la Vieille Russie les cloches convoquaient les personnes à des rassemblements. Aussi, les cloches ont été utilisées pour guider ceux qui s’étaient perdus en cas de mauvais temps, et pour annoncer divers dangers ou malheurs tels que les incendies ou les inondations. Dans les jours de péril pour la nation elles appelaient la population à sa défense. Les cloches proc

CARILLONS des CLOCHES ORTHODOXES

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Des grelots des encensoirs aux impressionnantes et assourdissantes cloches des cathédrales en passant la percussion sur de simples cerceaux de fer, le son vibrant du métal percuté fait partie intégrante de l'art liturgique orthodoxe. Bien sûr cela existe dans d'autres traditions spirituelles (même autres que chrétiennes) mais cet art, car cela en est un, dont on ne parle pas assez, et qui nécessite autant de savoir que de savoir faire, fait monter dans les airs la glorification de Dieu par l'homme de la plus belle manière. Je n' oublierai jamais comment je me suis senti enveloppé et transporté par le son du carillon du clocher du monastère de St Pantaleimon sur la Sainte Montagne pour la fête du Saint Martyr Guérisseur! Une des scènes du film d' Andreï Tarkovsky sur Andreï Roubliev que je préfère est bien celle du peuple entier mobilisé pour l'édification de cette immense cloche. Quelle joie, quelle liesse, quelle fête d'offrir à Dieu ces offrandes sonore

Une magnifique série de vidéos présentées par Ptit Moine

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Une magnifique série de vidéos présentées par Ptit Moine... Gloire à Dieu ! Qu'Il bénisse nos moines sur la Sainte Montagne et en tout lieu ! Puissent-ils conserver et faire vivre notre Sainte Orthodoxie dans son authenticité et prier pour nous nous qui vivons dans le monde au milieu de toutes les épreuves du Criminel ! ___________________________________________________ Pâques au Mont-Athos Par ptit moine le mercredi 17 septembre 2008, 11:00 - vie monastique Mont-Athos vidéo Un ami propose cette série de sept petites vidéos, intitulée « Pâques au Mont-Athos ». Ce n'est pas seulement l'office de la Résurrection qui est présenté, c'est la Sainte Montagne dans toute sa beauté. Et c'est pour moi une joie particulière quand les amis, les lecteurs participent à l'enrichissement de ce blog par leurs idées et leurs propositions. Merci !

Site du Mouvement citoyen pour le rétablissement du système polytonique dans la langue grecque

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De quoi s'agit-il ? : « de l'usage des trois accents (aigu, grave, circonflexe) et des deux respirations (rugueux, lisse) dans toutes les formes écrites de la langue grecque (antique, moderne, dêmotikê, ou kathareuousa) » Objectif : « Convaincre ceux qui croient que le système polytonique est obsolète et inutile que la réalité est exactement l'inverse: les accents et les respirations sont une partie essentielle de la langue grecque et nous pensons que la soi-disant "réforme monotone" de 1982 est une erreur tragique, un crime contre la civilisation grecque. Et le pire: le système d'écriture monotone a ensuite été imposé par l'État à l'école (souvent avec la collaboration coupable d’enseignants mal informés ou irresponsables), de sorte que de nos jours, les jeunes ont grandi avec la conviction que les accents et les respirations sont inutiles et appartiennent au passé. Il est de notre devoir de corriger cette erreur. »

Esthétique orthodoxe selon Christos Yannaras [texte 4]

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« La liturgie de l'Eucharistie a sa propre esthétique, laquelle vient de l'ontologie méme de la vérité et de la morale de l'Eglise. Elle n'a aucun rapport avec l'esthétique conventionnelle des analogies harmoniques, des catégories du beau et du laid, du symétrique et du dissymétrique, ni non plus avec les recherches individuelles arbitraires de l'effet du suggestif. Le but de l'art ecclésial orthodoxe n 'est pas de plaire aux sens ou à l'intelligence, mais de révéler aux sens et à l'intelligence la vérité et la raison intérieure des choses, la dimension personnelle de la matière, sa possibilité de manifester l'énergie personnelle du Dieu Verbe, d'incarner Celui qui n'a pas de chair et de contenir Celui que rien ne peut contenir. Toutes les formes de l'art liturgique - l'architecture, la peinture, la décoration, la poésie, la dramaturgie, la musique - mènent à l'abandon de la jouissance esthétique et de l'exaltation sen

Photios Kontoglou

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Photios Kontoglou (1895-1965), a été le le plus grand iconographe en Grèce, au 20ème siècle. Le renouveau de l'iconographie byzantine a commencé en 1930 principalement grâce à cet homme. L'iconographie byzantine s'est propagée à l'Europe, en Amérique et ailleurs. Cette renaissance a également eu lieu en Roumanie et parmi les Russes de la diaspora. Cette forme de l'iconographie est recherchée partout dans le monde. L'iconographie de Photios Kontoglou a été mal comprise par beaucoup. Son travail a évolué de quelque chose d’un peu rustique jusqu’à des pièces plus stylisées. Souvent, il s’est écarté de sa manière habituelle de peindre les icônes, afin d’étendre son talent, acquérant ainsi la reconnaissance dans d'autres techniques. De ce fait, ce serait une erreur de percevoir son iconographie de manière stéréotypée. En 1943, il a commencé à écrire sur cet art sacré d’une manière vaste et faisant autorité, avec la volonté d’expliquer ses caractéristiques et de

l'iconographie orthodoxe par Photios KONTOGLOU [ texte 3]

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"Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.."( Rom. XII.2) La religion du Christ est la révélation, par lui-même, de la vérité. Et cette vérité est la connaissance du vrai Dieu et du monde spirituel. Mais le monde spirituel n'est pas ce que les hommes avaient l’habitude - et ont encore l’habitude – d’appeler « spirituel ». "Le Christ appelle sa religion" vin nouveau ", et" pain qui vient du ciel. "L'Apôtre Paul dit," Par conséquent, si un homme est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont décédées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Dans une religion comme celle-ci, qui transforme le croyant en un homme nouveau, «tout est nouveau. "De même, l'art qui a pris forme progressivement de l'esprit de cette religion, et qui a été inventé

Vers l'Unité ? de LEONID OUSPENSKY (1) [ texte 2]

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Comme annoncé il y a quelques temps, il m'a semblé utile de rappeler des textes importants de ceux qui, par leur engagement total dans l'art liturgique, me semblent particulièrement bien placés pour défendre et illustrer la foi orthodoxe, c'est à dire les Hagiographes, terme qui me semble bien moins galvaudé et plus précis de nos jours, que celui d'iconographe même si l'hagiographe désigne plutôt communément dans notre langue celui qui raconte des histoires de saints. Voici le premier de quelques extraits de "Vers l'Unité ?" de Léonide Ouspensky paru aux éditions ymca-press en 1987 "Aux yeux d'un grand nombre de nos contemporains les différences entre les diverses religions perdent de leur importance. Il suffit de croire en Dieu ; la notion d'Église se dissout dans une notion générale de religion (pas même nécessairement chrétienne) et disparaît. En fait, nous nous trouvons aujourd'hui devant une conception de l’Église soit faussée, b

L'icône orthodoxe selon Virgil GHEORGHIU [ texte 1]

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Voici un très beau premier texte sur l'icône de l'écrivain roumain VIRGIL GHEORGHIU extrait de son livre " De la Vingt-cinquième heure à l'heure éternelle "(Plon,1965). Dans nos sociétés quand un artiste a été soupçonné de ne pas avoir été à un moment de sa vie "politiquement correct" on l' oublie , on fait comme si l'on n'avait pas reconnu son talent, son génie à une époque où l' on ne savait pas ... Il n'empêche que V.GHEORGHIU est un grand écrivain et que ces livres sont des témoignages irremplaçables. "Une photographie, qui est une image terrestre, même si c'est la photographie d'un saint, ne peut jamais servir d'icône. Les canons de l'iconographie orthodoxe l'interdisent catégoriquement. Si un jour on découvre la photographie d'un saint, elle ne pourra pas être mise à la place de l'icône de ce 'saint vénéré. Car une photographie est l'image exclusivement terrestre de l'homme. L'icô

Qu'est-ce que l'icône orthodoxe ?

Y a -t-il d'autres icônes au sens religieux que les icônes orthodoxes ? Je ne le crois pas. On a décrété, encore une fois par irénisme, que l'icône appartenait à tous les chrétiens de la Chrétienté indivise mais c'est faux ! J'aime les fresques romanes il en reste suffisamment de vestiges pour que l'on imagine les églises magnifiques de l'époque romane autrement que nues et dépouillées comme on les apprécie maintenant... mais des reliquats d'icônes, point. Non il n'y a pas eu de conception, de création, de production, de vénération ni d'utilisation liturgique d'icônes dans le culte en Occident. Un point c'est tout. L'icône appartient à l'Orthodoxie. C'est elle qui en a fait la théologie et sans elle l'Orthodoxie n'existerait pas et c'est bien pourquoi on en fête solennellement la restauration le jour du "Triomphe de l'Orthodoxie" que les irénistes osent à peine fêter de peur de chagriner leurs frères ou

A tous mes anciens amis du Choeur Tchaïkovski avec un peu de nostalgie !