Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

dimanche 21 février 2010

BON CARÊME ! Recettes pour le jeûne (de Grèce)


Pour jeûner - Les recettes de Mary à Athènes

MEZES :
LEGUMES :
MOLLUSQUES :

samedi 20 février 2010

La théologie des énergies divines : Des origines à saint Jean Damascène de Jean-Claude Larchet

Quelle grâce pour l'Orthodoxie francophone d'avoir un tel auteur !

extrait de la présentation du livre sur le site Orthodoxie.com

"[...]Dans cet ouvrage de près cinq cents pages, l’auteur montre que la théologie des énergies divines est apparue dans le christianisme dès l’origine, discrètement d’abord, avant de faire l’objet d’un développement progressif, avec des points culminants d’une part dans l’œuvre de saint Grégoire de Nysse et d’autre part dans celle de saint Maxime le Confesseur où elle trouve une élaboration presque complète.[...]"

extrait de la présentation de l’éditeur:
"La distinction de l’essence et des énergies divines a fait l’objet d’une élaboration et d’une précision remarquables dans la théologie de saint Grégoire Palamas (XIVe siècle) et occupe une place considérable dans la théologie et la spiritualité de l’Église orthodoxe, tandis que la théologie de l’Église latine non seulement est restée étrangère à cette distinction mais s’est généralement montrée critique à son encontre, accusant Palamas d’innovation.
Les enjeux de cette distinction sont cependant d’une grande importance puisqu’ils concernent notamment les questions de la nature et des limites de la connaissance de Dieu, de la nature de la grâce (créée ou incréée), et des modalités de l’union de l’homme à Dieu et de sa déification. On peut donc dire que, bien que ce sujet n’y soit guère abordé, l’avenir du dialogue œcuménique en dépend aussi.
La question de la représentation chrétienne de la notion d’énergie(s) divine(s) est importante également par rapport à des représentations para-chrétiennes ou non chrétiennes de cette notion que l’on a pu observer dans certains courants philosophiques et religieux du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient ou de l’Extrême Orient de l’Antiquité et du haut Moyen-Âge, et qui resurgissent de nos jours dans certains courants spiritualistes qui s’en inspirent.[...]"

jeudi 18 février 2010

"Pourquoi donc serions-nous effrayés du jeûne"... St Jean CHRYSOSTOME


Voyez-vous si j'avais raison de vous dire que nous n'avions point à craindre le jeûne, mais l'intempérance et la débauche ? Ce sont l'intempérance et la débauche qui ébranlèrent Ninive jusque dans ses fondements, et qui la mirent sur le penchant de sa chute. Grâce au jeûne, Daniel enfermé dans la fosse aux lions, resta sain et sauf au milieu de ces animaux comme il fût resté au milieu d'innocentes brebis. Bouillonnant de colère, la prunelle ensanglantée, ils n'osaient s'approcher de la table dressée devant eux; et, quoiqu'ils sentissent le double aiguillon de leur férocité native, plus terrible que la férocité des autres animaux, et de la faim qu'ils enduraient depuis sept jours, ils respectèrent cette proie, comme de toucher aux entrailles du prophète. Grâce au jeûne, les trois enfants qui avaient été jetés dans la fournaise de Babylone en sortirent le corps plus éclatant que les flammes dans lesquelles ils étaient longtemps restés. Mais si le feu de cette fournaise était un feu véritable, d'où vient qu'il ne produisit pas les effets du feu ? Si le corps de ces enfants était un corps réel, d'où vient qu'il n'éprouvait pas ce que les corps éprouvent en pareil cas ? Demandez-le au jeûne, et il vous répondra, et il vous résoudra cette énigme; car c'est vraiment une énigme que ce prodige d'un corps livré aux flammes et en sortant néanmoins victorieux. Voyez-vous cette lutte merveilleuse. Voyez-vous cette victoire plus merveilleuse encore ? Soyez donc remplis d'admiration pour le jeûne, et recevez-le à bras ouverts. Puisqu'il paralyse les ardeurs d'une fournaise, qu'il garantit de la cruauté des lions, qu'il chasse les démons, qu'il obtient la révocation des sentences divines, qu'il apaise la furie des passions, qu'il nous conduit à la liberté, qu'il ramène le calme dans nos pensées, ne ferions-nous pas un acte de la dernière folie, si nous redoutions et si nous repoussions une pratique à laquelle tant de biens sont attachés ? - Mais il brise et affaiblit notre corps, m'objectera-t-on. - Eh bien, plus l'homme extérieur s'affaiblira en nous, plus l'homme intérieur de jour en jour se renouvellera. Du reste, examinez sérieusement la chose, et vous trouverez que le jeune est un principe de santé. Si vous refusez d'ajouter foi à ma parole, consultez les médecins, et ils vous affirmeront cette vérité de la manière la plus formelle. Ils appellent l'abstinence la mère de la santé; ils regardent la goutte, les pesanteurs, les tumeurs, et une infinité d'autres maladies, comme la conséquence de la mollesse et de l'intempérance; véritable ruisseaux empoisonnés provenant d'une source empoisonnée, et qui nuisent également et à la santé du corps et à la vert de l'âme.


Pourquoi donc serions-nous effrayés du jeûne, s'il nous préserve de tant de maux ? Ce n'est pas sans motifs que j'insiste sur ce point. Je vois des hommes aussi rebutés et effrayés par l'approche du jeûne, que s'ils étaient sur le point de s'unir à une femme d'un caractère insupportable; je vois des hommes se perdre dans l'intempérance et dans l'ivresse; et c'est pour cela que je vous exhorte à ne pas sacrifier à de semblables excès les avantages de ce genre de pénitence. Lorsqu'on se dispose à prendre quelque potion amère pour dissiper la répugnance qu'inspire à l'estomac la nourriture, si l'on commence par manger abondamment, on aura toute l'amertume de la médecine sans en éprouver l'efficacité du remède. Aussi les médecins nous ordonnent-ils en pareil cas de nous coucher sans prendre quoi que ce soit, afin que la médecine puisse agir énergiquement sur les humeurs mauvaises. Il en est de même du jeûne : Si vous vous plongez aujourd'hui dans l'ivresse, et que demain vous preniez ce remède, il sera pour vous vain et inutile; vous aurez enduré la privation qu'il entraîne, et vous ne recueillerez pas les avantages dont il est la source : toute sa vertu échouera contre le mal que vous auront causé vos excès de la veille. Mais si vous avez soin de diminuer le poids du corps, et d'user de ce remède après vous y être préparé par la sobriété, il vous sera facile de vous purifier d'une grande partie de vos fautes passées. En conséquence, prenons bien garde, et de tomber du jeûne dans l'intempérance : celui qui veut user trop vite des forces de son corps malade et à peine convalescent, n'en fera qu'une chute plus prompte. Tel est le sort de notre âme, lorsqu'au commencement et à la fin du temps consacré au jeûne, nous obscurcissons des nuages de l'intempérance les réformes opérées par l'abstinence en nos âmes. De même que les individus qui doivent combattre les bêtes féroces, n'abordent le combat qu'après avoir couvert d'armes défensives les principales parties de leur corps, de même, bien des hommes aujourd'hui se préparent aux combats du jeûne par les excès de la table; ils se gorgent de viandes, ils s'environnent de ténèbres, et c'est avec de telles folies qu'ils accueillent l'arrivée de ce temps de calme et de paix. Quel que soit celui à qui je demanderai : "Pourquoi t'empresses-tu d'aller aux bains ?" il me répondra : "Pour purifier mon corps, et commencer ensuite le jeûne." Si je vous demande également : "Pourquoi vous enivrez-vous ?" vous me répondez de nouveau : "Parce que je dois commencer le jeûne." Mais n'est-il pas absurde d'accueillir ce saint temps à la fois et avec un corps pur et avec une âme abrutie et souillée ?"

mardi 16 février 2010

Père ALEXANDRE WINOGRADSKY "vers une résurrection du corps et de l’âme. Le PARDON est à cette hauteur"

extrait de son blog : http://abbaa.blog.lemonde.fr/ 

Et vous qui dites-vous que je suis ?
par av Aleksandr, prêtre orthodoxe (Israël)

"[...] L’Orient byzantin commence le Grand Carême en chantant la résurrection de Jésus Christ. Suit alors l’office du pardon: les célébrants sortent de l’autel, et tout le monde demande pardon pour les fautes volontaires et involontaires, “commises en pensée, par action, de manière visible et non-visible ou par (dérèglement des) sentiments“. La formule est assez proche du rite latin. Les prières s’enracinent dans la grande litanie juive que l’on trouve dans l’office de Yom Kippour ou les prières “Maavor Yaboq/ מעבור יבוק = le grand passage des agonisants”.

L’approche consiste à aller au-delà de la chair présente vers une résurrection du corps et de l’âme. Le pardon est à cette hauteur. Tout feuilleton banal ergote au gré des minutes sur des “sorry/apologize-pardon, excuses” ou encore le silence.

Non, le pardon introduit le Carême byzantin parce que le temps de conversion personnel marque une année nouvelle dont la fête de Pessah reste le prologue printanier. L’Eglise orientale a gardé le vieil usage des premières communautés. Elles ont vu un point d’achèvement initial dans la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Il est donc normal que l’office de Yom-Kippour se soit reporté du terme automnal au temps de la Pâque.[...]"

lundi 15 février 2010

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : les vertus du pardon

"Ce pardon, mes frères, possède deux propriétés: il illumine et il brûle complètement. Je vous ai dit de pardonner à vos ennemis pour votre propre bien. Et vous, qui avez nui à vos frères, vous m’avez entendu leur dire de vous pardonner, mais ne vous réjouissez pas, et en vérité pleurez plutôt, parce que votre pardon est devenu un feu sur votre tête si vous ne faites pas de réparation. Vous devriez pleurer et prier Dieu de vous pardonner vos péchés. Si tous les hommes spirituels, patriarches, évêques, le monde entier vous pardonne, vous restez non pardonnés. Car qui a le pouvoir de vous pardonner ? Celui qui a souffert votre injustice.
Si l'on examine attentivement la question, vous devriez rendre à proportion de quatre pour un comme le dit saint Evangile. Ce n'est qu'alors que vous recevrez le pardon. Si vous n'avez pas l'argent pour le retour, allez vendre vos biens, et quoi que vous receviez, donnez à ceux que vous avez volés. Si vous n'avez pas assez, allez vous vendre vous-même en esclavage, et tout ce que vous recevez donnez-le. Il vaudrait mieux pour vous être un esclave sur la terre pendant cinq ou dix ans et aller au paradis plutôt que d'être libre sur terre et demain aller en enfer et brûler à jamais.
Donc, mes frères, que celui qui a fait du tort à un Chrétien, un Juif ou un Turc, restitue ce qu’il a pris injustement parce que c'est un bien maudit et vous ne l’obtiendrez jamais à l’avenir. Ce que vous avez acquis injustement vous l’utilisez pour vous nourrir, mais cela causera votre mort et Dieu vous jettera dans la géhenne. Celui qui est prêt à restituer ce qu'il a pris à tort, qu'il se lève et qu’il me le dise et je vais demander à tous les chrétiens de lui pardonner. Si vous mettez un mouton volé parmi la centaine des vôtres, il les pollue tous parce qu'il est maudit et anathémisé. Je vous en prie, mes frères chrétiens, dîtes à trois reprises à ceux qui sont disposés à verser un dédommagement: "Que Dieu leur pardonne et leur fasse miséricorde !"
Notre premier enseignement est le suivant : qui que soit d'entre nous qui ait souffert de l'injustice, pardonnons à nos ennemis pour notre propre bien et que celui d'entre nous qui a commis une injustice, qu’il fasse réparation."

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : le signe de la Croix

"Ecoutez, mes frères, comment se fait le signe de la Croix et ce qu'il signifie. Premièrement, tout comme la Sainte Trinité est glorifiée dans le ciel par les anges, vous devriez joindre les trois doigts de votre main droite. Et incapables de monter au Ciel pour adorer, levez la main jusqu’à votre tête (parce que la tête désigne le ciel) et dîtes : «Tout comme les anges glorifient la Sainte Trinité dans le ciel, moi serviteur, je glorifie et je rends grâce à la Sainte Trinité. Et comme les doigts sont trois et distincts, et sont unis, il en est de la Sainte Trinité : trois personnes, mais un seul Dieu.»
Abaissez ensuite votre main jusqu’à votre estomac, et dîtes: «Je te glorifie et te rends grâce mon Seigneur, parce que tu t’es abaissé et as daigné prendre chair dans le sein de la Mère de Dieu pour mes péchés.»
Puis dirigez votre main vers votre épaule droite et dites: «Je te prie, mon Dieu, de me pardonner et de me garder à ta droite avec les justes.»
Enfin mettez votre main sur votre épaule gauche et dites: «Je t’en prie, mon Seigneur, ne me mets pas sur ta gauche avec les pécheurs.»
Puis en vous inclinant jusqu'au sol dites: «Je te bénis, mon Dieu, je te rends grâce et te glorifie, car comme tu as été mis au tombeau puissé-je l’être aussi. Et quand vous vous relevez et vous tenez bien droit, vous révélez la résurrection, alors dites : «Je te bénis et te glorifie mon Seigneur, car tu t’es relevé d'entre les morts pour nous donner la vie éternelle.» C'est ce que la Croix signifie.
(version française de Maxime le minime)

dimanche 14 février 2010

TEXTES LITURGIQUES, LES DIFFÉRENTES TRADUCTIONS EN FRANÇAIS


Sur le site Orthodoxie.com 

Recension: « Les divines liturgies de saint Jean Chrysostome, de saint Basile le Grand et la liturgie des dons présanctifiés », traduction nouvelle du père Placide Deseille

 par Jean-Claude Larchet

Liturgie« Les divines liturgies de saint Jean Chrysostome, de saint Basile le Grand et la liturgie des dons présanctifiés », traduction du Père Placide Deseille, éditions du Monastère Saint-Antoine-le-Grand et Monastère de Solan, 2009, 2007 p.
En cette période où, dans un laps de temps de huit jours, on célèbre dans l’Église orthodoxe la liturgie de saint Jean Chrysostome, la liturgie des dons présanctifiés et la liturgie de saint Basile, il est opportun de signaler la publication, par le monastère Saint Antoine le Grand et le monastère de Solan, d’un volume relié et fort bien présenté qui les réunit toutes les trois dans une traduction du père Placide Deseille.
Cette traduction nouvelle paraît avec la bénédiction de S. E. le métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.
Ceux qui sont des familiers des excellentes traductions réalisées par le P. Placide Deseille ne seront pas surpris de constater que la présente traduction se caractérise par son souci de littéralité par rapport au texte original grec, tout en conservant au texte français un style de grande qualité.

Il est précisé en sous-titre que le texte et les rubriques correspondent à l’usage du Mont-Athos, mais nous avons cependant constaté sur certains points de légères variantes par rapport au texte athonite de référence (éditions du saint Monastère de Simonos-Pétra, 2008). L’usage athonite, ici globalement respecté, présente quelques variantes par rapport à l’usage paroissial grec, et des variantes plus importantes par rapport à l’usage slave. Il est cependant très facile, car ces variantes sont minimes, d’apporter sur le livre les quelques corrections nécessaires pour adapter le texte et les rubriques à l’usage auquel on se conforme habituellement.
Cette traduction de la liturgie qui est le plus souvent célébrée, celle de saint Jean Chrysostome, s’ajoute aux cinq traductions actuellement en usage dans les pays francophones: 1) celle de Mgr Sylvestre (Nice, 1965) ; 2) celle des éditions Liturgica (texte en ligne ici)  ; 3) celle du père Denis Guillaume (qui figure dans plusieurs volumes de ses publications, notamment dans un petit livre de poche qui regroupe les trois liturgies); 4) la traduction des moines de Cantauque (publiée avec la bénédiction de S. E. le métropolite Joseph), téléchargeable ici; 5) la traduction réalisée et publiée par la Fraternité orthodoxe en 2007, "reçue par la commission liturgique de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France". Cette dernière traduction a l'avantage d’être plus proche du texte que la précédente (la plus utilisée) et de présenter, dans ses notes, les usages des différentes Églises locales (mais sans toutefois mentionner celles-ci) ; elle a en revanche suscité quelques réticences et n’est pas parvenue à s’imposer comme la traduction de référence du fait qu’elle reflète certains a priori discutables de ses promoteurs, modifie notamment certaines rubriques sous l’influence des idées réformistes du P. Alexandre Schmemann (par exemple c’est l’assemblée qui répond « Amen » lors de l’épiclèse et non le diacre, ou le fidèle répond « Amen » en recevant la communion, deux pratiques qui ne sont officiellement reconnues par aucune Église orthodoxe à notre époque, mais que cette édition présente, sans aucune annotation, comme faisant partie du texte ordinaire de la Liturgie). Un des membres de la commission liturgique de l'AEOF s’est plaint auprès de l’AEOF, à la suite de la publication de la présente traduction du P. Placide, "de la prolifération des traductions liturgiques" (munies, pour la plupart, d'une bénédiction épiscopale qui leur donne un caractère officiel) ; mais une telle situation n’existerait pas et on aurait pu aboutir à un texte unique, universellement reçu, si la commission liturgique de l’AEOF, au lieu de se constituer en un groupe fermé se situant dans la mouvance de la Fraternité orthodoxe (et dont aucun membre n’est un connaisseur du grec liturgique), s’était ouverte, pour la traduction et pour sa révision, à de vrais spécialistes de tous horizons, comme par exemple le père Placide lui-même, comme le père Nicolas Molinier, auteur d’un remarquable commentaire et d’une excellente traduction du propre des liturgies de saint Jean Chrysostome et de saint Basile, comme le père Denis Guillaume (décédé l’an dernier) qui maîtrisait de multiples langues anciennes (dont le grec et le slavon) et modernes (dont le grec, le russe, le serbe et le roumain) et a réalisé l’exploit de traduire en langue française la totalité des offices orthodoxes, comme Bernard Le Caro, très bon connaisseur tant du grec que du slavon liturgiques, qui réalise depuis plusieurs années d’excellentes traductions dans le cadre du diocèse de Genève de l’ERHF (Patriarcat de Moscou) dont il est membre de la commission liturgique, ou encore comme Claude Lopez-Ginisty qui a traduit et composé, dans une langue très élégante, des centaines de textes liturgiques.
On peut se procurer cette traduction du père Placide Deseille, de même que la traduction du Petit horologion réalisée selon les mêmes critères, dans les deux monastères dont il est le père spirituel : Monastère Saint-Antoine-le-Grand (Font de Laval, F 26190 Saint-Laurent-en-Royans, Fax: 04 75 47 53  68), ou auprès du Monastère de Solan (F 30330 La Bastide d’Engras, Fax: 04 66 82 99 08).
Jean-Claude Larchet

vendredi 5 février 2010

Le désespoir n' est pas chrétien

Nous, Orthodoxes francophones, sommes loin de disposer en français de tous les textes dont disposent les anglophones... aussi est-ce pour nous un devoir, une mission, un apostolat, un service d'amour à nos frères, de traduire ce que nous nous pouvons traduire des textes fondateurs aux textes des spirituels contemporains en passant par les homélies ou articles des prêtres et témoignages de laïcs pour les transmettre à nos frères, pour la vie du Corps du Christ...


Voici un texte incontournable traduit par Claude sur son Blog Orthodoxologie dont est extrait le passage suivant:

"[...] Voici la chose! Jésus est mort pour Hitler, Staline et Pol Pot. Il est mort pour vous et moi, même si nous avons vécu comme des ennemis de Dieu. Comprenez-vous cela? Ne voyez-vous le mystère de cet amour? N'est-ce pas le fondement sur lequel se trouve tout espoir? Peu importe comment vous vous sentez, et surtout si vous vous sentez dans le désespoir, vous devez être convaincu de l'amour de Dieu. Ce n'est que lorsque vous êtes convaincu que vous avez une place solide pour résister, un endroit que nulle passion ne peut déplacer ou détruire. Cette solide conviction est appelée la foi et la foi est l'énergie de l'espoir.
Avec la foi et l'espoir, quelque chose de merveilleux arrive. La dynamique de la vie commence à changer.{...]"

Lisez le texte en entier >>ICI<<

lundi 1 février 2010

Nostalgie de l'Orthodoxie de l'Ouest :Jubés/iconostases

Le prologue d'Ohrid (enfin en français !) Emissions 1 et 2 de présentation

"Le mercredi 13 janvier, une soirée "Orthodoxie" a été organisée dans la librairie des éditions L'Age d'Homme à Paris (5, rue Férou, Paris 6e) à l'occasion du tome 1 (de janvier à avril) du Prologue d'Ohrid - Vie des saints, hymnes, réflexions, homélies de saint Nicolas Vélimirovitch"
Podcast vidéo d'orthodoxie.com
Emission 2
avec Jean Claude LARCHET

 
envoyé par orthodoxie. - L'actualité du moment en vidéo.

Emission 1

avec Père Nicolas Cernokrak

 

mercredi 27 janvier 2010

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : Les deux plus grands cadeaux


À cette époque il y avait un homme qui s'appelait Moïse. Son cœur d’enfant avait été gratifié de deux dons : l'amour de Dieu et l'amour pour ses frères. C’est ainsi que, nous, pieux chrétiens devons aussi avoir ces deux amours. C'est là le commandement du Seigneur: Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Entendez-vous, mes frères, ce que dit le Christ? Tout comme j'ai été maudit, battu, j’ai eu faim et soif, j’ai été crucifié, et j’ai versé mon sang par amour pour vous, pour vous libérer de la main du diable, il faut que vous aimiez aussi, Dieu et vos frères. Et si le besoin s'en faisait sentir que vous versiez votre sang pour l'amour de Dieu et de vos frères.

L’amour Parfait c’est vendre tous vos biens et de les donner en aumône, et même vous vendre vous-même comme esclave, et donner en aumônes tout ce que vous en aurez obtenu.

À l'Est il y avait un évêque dans le diocèse duquel une centaine de personnes avaient été emmenés captifs pour être vendus comme esclaves. Il a alors vendu tous ses biens et les a rachetés. Seul un enfant d'une veuve demeurait en esclavage. Qu'est-ce qu’a fait l'évêque? Il a rasé sa barbe et est allé supplier le maître qui conservait l'enfant de le libérer et de le prendre à sa place. Et c'est ce qui est arrivé.

L'évêque a vécu une vie de sérieuses difficultés, mais en raison de sa patience, Dieu l’a trouvé digne de faire des miracles. Si bien que plus tard, son maître l’a libéré et il a pu retourner à ses fonctions épiscopales. C'est ce type d'amour que Dieu veut aussi avoir de nous. Y a t-il quelqu'un ici qui a ce genre d'amour? Non! Ne vous vendez pas vous-même, ne vendez que ce que vous possédez et donnez-le comme aumône. Vous ne pouvez pas faire cela? Donnez-en la moitié, un tiers, un quart. Vous ne pouvez même pas faire cela? Alors ne prenez pas le pain de votre frère, ne le persécutez pas, ne le calomniez pas.

Comment peut-on s'attendre à être sauvé, mes frères? Une seule chose semble encore trop pour nous, et l'autre trop dure. C'est vrai, Dieu est miséricordieux, mais il est aussi juste. Il possède aussi une barre de fer. Donc, si nous voulons être sauvés, nous devrions avoir de l'amour pour Dieu et pour nos frères.

(version française de Maxime le minime)



mardi 26 janvier 2010

lundi 25 janvier 2010

BON ET SAINT TRIODE, FRÈRES et SŒURS !

Il est sans doute bon maintenant de mettre les polémiques (qui sont des combats par moments nécessaires) de côté puisque l'Orthodoxie a moins besoin de défenseurs que de témoins.
Voici un extrait du Triode traduit par Feu Père Denis sans qui nous n'aurions presque pas de texte en français ni ne comprendrions pas grand chose de ce que chantent nos chœurs que ce soit en slavon ou en grec, grâces lui soient rendues une fois de plus ! Mémoire éternelle ! 
C'est un commentaire sur le Dimanche du Publicain et du Pharisien :

"Ô Dieu, sois propice au pécheur que je suis !"

"Aujourd'hui, nous recommençons avec Dieu et avec ce Triode, que de nombreux mélodes, parmi nos Pères saints et théophores, ont orné de leurs hymnes, sous l'inspiration du saint Esprit Premier de tous, le grand poète Cosmas en a conçu l'idée en créant le dit « tri-ode» à l'image de la sainte et vivifiante Trinité: en la grande et sainte Semaine des Souffrances de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ, il a mis en acrostiches à ses odes le nom même de chaque jour. Et à son imitation, d'autres Pères, en particulier les Studites Théodore et Joseph, composant à leur tour les offices des autres semaines du saint et grand Carême, les ont légués à leur monastère, le Stoudion, disposant et arrangeant d'abord les odes, puis les autres parties du livre, que les Pères ont ensuite rassemblés en un recueil.
Et puisqu'au premier des jours correspond le dimanche, comme étant celui de la Résurrection, comme le premier, le huitième et le dernier, ils ont bien fait d'assigner au lundi la première ode, au mardi la seconde, au mercredi la troisième, au jeudi la quatrième, au vendredi la cinquième, au samedi, qui est le septième jour, la sixième et la septième, ainsi que les deux autres odes, que tous les jours ont en commun à cause de leur importance. C'est ainsi qu'a fait le divin Cosmas (de Maïouma) au Samedi Saint, composant pour ce jour un tétra-ode, même si par la suite le très-sage empereur Léon demanda au moine Marc, évêque d'Hydronte (Otrante), d'en faire un canon complet. C'est donc improprement qu'on l'appelle Triode, puisqu'il n'a pas toujours des « tri­odes» et qu'il propose des canons entiers; s'il garde son nom, c'est abusivement, à mon sens, ou bien à cause de la Semaine Sainte, où il en était d'abord ainsi, comme nous avons dit.
A travers tout le livre du Triode, le but de nos Pères saints a été de nous rappeler, comme en un résumé, tous les bienfaits de Dieu à notre égard depuis le début, de nous remémorer à tous comment, créés par lui, puis nous étant détournés du commandement qu'il nous avait donné, au point de nous retrouver nus, nous avons été chassés des délices du Paradis, rejetés par jalousie du prince du mal, le serpent, notre ennemi, culbutés à cause de notre propre exaltation, et comment nous sommes restés privés de biens, abandonnés à la direction du diable; comment le Fils et Verbe de Dieu, dans la compassion de son cœur,
inclina les cieux et descendit, habita le sein de la Vierge et pour nous se fit homme, et par son existence en notre humanité nous révéla le chemin qui monte vers les cieux, principalement à travers l'humilité, le jeûne, l'éloignement du mal et le reste de ses œuvres; comment il a souffert, est ressuscité, s'est élevé au ciel, puis a envoyé l'Esprit saint à ses Disciples et Apôtres; comment ils l'ont prêché par le monde entier comme Fils de Dieu et Dieu parfait; et ce que les divins Apôtres ont fait par la grâce de l'Esprit très-saint, rassemblant tous les Saints depuis les confins de la terre par leur prédication, afin de remplir le monde d'en haut, ce qui depuis le commencement était me but du Créateur. Et c'est en cela aussi le but du Triode.

Les trois présentes fêtes, celles du Pharisien et du Publicain, du Fils prodigue et du second Avènement, ont été conçues par les saints Pères comme une préparation et un entraînement ; afin que nous soyons préparés et prédisposés aux combats spirituels du carême, en renonçant à nos habitudes mauvaises. Et avant tout on nous expose la parabole du Pharisien et du Publicain, qui donne son nom à la semaine. Ceux qui doivent affronter les combats corporels reçoivent d'abord de leurs stratèges une instruction pour le tempo de la guerre, afin qu'ils sachent fourbir leurs armes, préparer tout comme il faut et que, tout obstacle levé, ils marchent de tout cœur vers les combats et fournissent l'effort qui leur est demandé. Souvent même. avant la rencontre, on leur adresse des discours avec des exemples tirés de l'histoire, excitant leur âme à l'émulation, les détournant de la crainte, de la lâcheté, de la nonchalance et de tout ce qui peut les mettre en danger. De la même façon les divins Pères sonnent d'avance le combat du jeûne, qui va s'engager contre les démons, afin de nous purifier et des passions qui se sont emparées de nos âmes et des poisons qui y agissent depuis longtemps; afin que nous nous empressions d’acquérir les vertus que nous ne possédons pas et que revêtus d'une armure convenable, nous soyons prêts à marcher vers les combats du jeûne. Et c'est pourquoi ils nous exposent en premier lieu cette parabole évangélique si digne de foi, ils nous la proposent comme la première arme pour acquérir la vertu, celle du repentir et de l'humilité, et nous mettent en garde contre le plus grand obstacle vers elle, celui de la jactance et de la vanité. A travers le Pharisien, ils nous enseignent à rejeter le vice de l'orgueil et de la présomption, et par le Publicain à lui opposer son contraire, l'humilité et le repentir. Car le premier et le pire des vices c'est l'orgueil, la présomption: c'est par là, en effet, que le diable a été déchu du ciel, lui qui auparavant était le Porte-lumière (Lucifer), par là aussi qu'il devint ténèbres et qu'il en porte le nom. Et pour ce qui est d'Adam, notre premier père, c'est par là qu'il lui advint d'être chassé du Paradis, et pour cela les Saints nous exhortent, d'une certaine manière à ne pas nous enorgueillir de nos vertus et à ne pas nous exalter au-dessus de nos proches, mais d'être toujours humbles. Car le Seigneur résiste aux orgueilleux, mais il accorde aux humbles sa grâce. Il vaut mieux se repentir après avoir péché que de s'enorgueillir pour avoir fait ce qui est juste. Car je vous le dis, nous déclare-t-il: le Publicain s'en revint justifié, et non pas le Pharisien. La parabole révèle donc qu'il ne faut pas s'élever, même si l'on fait le bien, mais toujours s'humilier et prier Dieu de toute son âme, même si l'on est tombé dans les pires fautes, car le salut n'est pas loin. Le Publicain, c'est celui qui, ayant reçu des souverains le droit de percevoir les impôts et les affermant contre toute justice, en tire un gain illicite. Le Pharisien est un «séparé », pour ainsi dire, qui dépasse les autres par sa connaissance de la Loi. Saducéen vient de Sadok, ce grand-prêtre qui aida le roi David contre Absalon (2 Rois 15,24 sqq). Sedek, c'est la justice. Chez les Hébreux, il y avait trois hérésies: les Esséens (sic), les Pharisiens et les Saducéens, pour qui n'existent ni Résurrection ni Anges, ni Esprit." (Triode de Carême-Diaconie apostolique)




jeudi 21 janvier 2010

SAINT MAXIME LE CONFESSEUR, un admirable "Témoin" véritable

Celui qui s’est fait homme par amour comme bon lui a paru et se révèle à nos esprits en deux vouloirs, deux énergies, vénérable Maxime, tu l'as prêché, fermant les bouches béantes des scélérats qui par diabolique instigation de celui qui machine le mal prônaient l'unique volonté, l'unique énergie.




Lucernaire, t.4
Sous la vigueur de tes enseignements, vénérable Maxime, tu étouffas le bavardage insensé de Pyrrhus; tu supportas d'être affligé, persécuté, durement fouetté, privé de ta langue qui fut coupée ainsi que ta main s'élevant sans cesse vers Dieu et de laquelle tu écrivis tes sublimes enseignements.
Ta sainte langue, Bienheureux, fut le roseau d'un habile écrivain, aiguisée par l'Esprit et dans la grâce rédigeant sur les tables de nos cœurs la loi des vertus divines, l'enseignement sans déviation, l’incarnation de celui qui a voulu se révéler aux humains en deux. Natures et une seule personne.
GauP t.6
Père vénérable, par toute la terre a retenti la renommée de tes justes actions: par elles tu as trouvé dans les cieux la récompense de tes efforts; tu as détruit les phalanges des démons et des Anges tu as rejoint les chœurs pour en avoir imité la pure vie. Par le crédit que tu possèdes auprès du Christ notre Dieu demande-lui pour nos âmes la paix.
GauP t.8
Tous les moines, nous t'honorons, Maxime, Père saint, comme notre guide spirituel; par toi nous avons appris à marcher sur le droit chemin; bienheureux es-tu d'avoir servi le Christ en brisant la puissance de l'ennemi, compagnon des Anges, des Justes et des Saints; avec eux supplie le Seigneur d'avoir pitié de nos âmes.

APOLYTIKION t.8
Guide de l'Orthodoxie, maître de piété et de sainteté, luminaire de l'univers, ornement des moines inspiré de Dieu, saint Maxime, tu nous as tous illuminés par tes enseignements, toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l'Esprit. Intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu'il sauve nos âmes
Ode 1,t.8
Chantons une hymne de victoire au Seigneur qui a mené son peuple à travers la mer Rouge autrefois, car il s'est couvert de gloire.
De ta douce langue melliflue, divin Maxime, fais couler sur moi, pour m'inspirer, la grâce de l'Esprit.
Contre les hérésies tu fus un feu brûlant: comme paille tu les consumas, bienheureux Père, avec le zèle de l'Esprit.
La doctrine monothélite sans raison fut proposée par sacrilège hérésie; par tes paroles tu l'as mise en échec.
Ode 3
Avec grandeur Maxime s'est montré vraiment un prédicateur de la vraie foi, un témoin du Christ par le sang qu'il a versé.
Bienheureux Maxime, tu devins par ton ascèse un pur logis, . la maison de la Sagesse vraiment digne de Dieu.
Ta langue comme fleuves répandit le véritable enseignement du Christ, enfant de la Sagesse, Maxime bienheureux.
Cathisme  t.5
Ayant souffert les persécutions pour la foi, saint Maxime, tu repoussas toute hérésie; Bienheureux, privé de ta langue et de ta main, tu as reçu de la main du Créateur la brillante couronne de confesseur; sans cesse supplie-le maintenant pour qu'il prenne nos âmes en pitié.
Ode 4
Les mortels te célèbrent, Père saint, et t'admirent les Anges dans ~ le ciel, puisqu'en véritable incorporel ton amour de la sagesse t'a changé.
Effronté fut le tyran, mais ta patience ne put être ébranlée; et tandis que fut banni le scélérat, tu as trouvé l'éternelle félicité. Avec toi, Maxime, ont lutté ces deux disciples bienheureux qui ont participé à tes combats et même récompense ont trouvé pour cela.
L'Eglise du Christ, arrosée par le sang que tu as répandu, sur cette divine semence a fait fleurir l'enseignement que les Pères lui ont transmis.
Ode 5
Ayant accumulé sagement la connaissance de la terre et des cieux, Maxime avec raison d'ami de la sagesse a reçu l'appellation.
Par amour de la Sagesse suprême, à la perfection tu t'es montré l'imitateur de Jésus Christ, Maxime très-digne de nos chants.
Par la folie du tyran hors des frontières tu fus envoyé, mais en Jésus tu as trouvé, Bienheureux, la divine consolation.
Offrant à Dieu ton ardente prière, Père théophore, délivre-moi des passions de l'âme et du corps, et de toute perdition.
La fontaine bourbeuse de l'hérésie fut tarie et bouchée entièrement par le charme de ta langue, Bienheureux

KONDAKION t.8
L’ami de la Trinité, Maxime le Grand qui enseigna clairement la foi pour glorifier le Christ en deux natures, deux volontés, deux énergies, vénérons-le comme il se doit, fidèles, par des cantiques en lui disant Réjouis-toi, prédicateur de la foi.
Ode 7
La Trinité possède, disais-tu, une seule nature, énergie, volonté ; mais en double tu les attribuas au Dieu incarné, en chantant : Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Ce n'est pas deux volontés divisées par une opposition de leur dessein, mais par nature différant en qualité que tu prêchais en t'écriant: Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Tenant comme pilier de la vraie foi tes paroles divines, Père saint, en deux natures et volontés nous adorons l'Un de la sainte Trinité, le Dieu de nos Pères venu dans la chair.
Sachant qu'elles sont deux, les énergies du Dieu incarné par amour, et deux aussi les respectives volontés : comme tu nous l'as enseigné, nous chantons: Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Ode 8
Par amour pour l'amant suprême du genre humain, Maxime, tu 'es chargé de ta croix pour être crucifié avec lui, t'écriant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur, exaltez-le dans tous les siècles.
T'éloignant des funestes voluptés, tu devins un pur miroir de notre Dieu, bienheureux Maxime, et tu chantais: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur, exaltez-le dans tous les siècles.
Maxime, tu n'as pas craint la cruelle barbarie du tyran, mais fus comme un donjon de la vraie foi inflexible, inébranlable, et tu chantais : Toutes ses œuvres, dans les siècles exaltez le Seigneur !
Tel un soleil recevant de l'unique et tripersonnelle Divinité la splendeur qui vivifie, tu parus dans les ténèbres .de l'erreur .en chantant Toutes ses œuvres, dans les siècles exaltez le Seigneur.
Ode 9
Comme autrefois celui d'Abel ton sang crie vers Dieu et pour toujours à haute voix l'Eglise du Christ proclame ta doctrine inspirée, bienheureux Maxime, géant de sainteté.
Oui, ta main fut coupée, mais se servant de ta langue taillée, vénérable Père, et de ton sang comme de plume et d'encre, le doigt de Dieu inscrivit la vraie foi dans le cœur des croyants.
Par le monde sont chantés la flamme dont ton cœur brûlait pour Dieu, vénérable Père, et le courage saint avec lesquels tu supportas de bon gré, Maxime, l'effusion de ton sang.
Devant le trône divin tu te tiens en compagnie des Martyrs dont tu partageas le zèle pour la foi; à ton imitation, fais de nous, Père saint, les familiers du Seigneur.
Exapostilaire t.2
Parlant de Dieu, tu proclamas, Père saint, l'unique nature de la Trinité, l'unique volonté, l'unique énergie; mais, confessant, Maxime, en la personne du Dieu incarné deux natures, deux volontés, deux énergies, tu fis cesser l'hérésie des adversaires de Dieu; ils te coupèrent la langue et la main, et tu devins un Témoin.
GauP t.6

Père vénérable, par toute la terre a retenti la renommée de tes justes actions: par elles tu as trouvé dans les cieux la récompense de tes efforts; tu as détruit les phalanges des démons et des Anges tu as rejoint les chœurs pour en avoir imité la pure vie. Par le crédit que tu possèdes auprès du Christ notre Dieu demande-lui pour nos âmes la paix.



 (Extraits des Ménées dans la traduction du Père Denis Guillaume d'éternelle et bien heureuse mémoire)

mercredi 20 janvier 2010

POURQUOI JE SUIS UN ANTIŒCUMÉNISTE CONVAINCU…





 À propos de la semaine de l'unité et toute l'année, voici quelques arguments de différents ordres d'un chrétien orthodoxe ordinaire sans la moindre prétention théologique académique  :

  • Argument purement orthodoxe : ceux qui se sont séparés historiquement, théologiquement et spirituellement de l’Eglise doivent tout simplement y revenir en se débarrassant de leurs erreurs, car du schisme ils sont passés bien souvent à l’hérésie et ont perdu la source en ne s’abreuvant qu’à des dérivations dont les eaux sont pour le moins mêlées, peu potables et déconseillées pour la santé spirituelle. Dans l'histoire de l'Eglise, tant que le Patriarche romain demeurait fidèle à la Tradition orthodoxe , il était perçu comme garant de l'Orthodoxie, et pouvait être sollicité comme Primus (inter pares tout de même) mais à partir du moment où l'ego devient une tradition qui se pétrifie en statut (excusez les jeux de mots) le recours devient impossible et la Réforme qui a donné des légions d'ecclésioles n'a fait qu'imiter le geste inaugural romain.

- Alors bon, on peut taxer ça de sectarisme mais c’est tout simplement cohérent avec l’appellation "orthodoxe" ce ne peut qu’avoir une définition précise en dehors de laquelle on ne l’est pas. On est libre de ne pas adhérer… Personnellement je reste dans l’Orthodoxie parce qu’il est clair que c’est l’Eglise des origines, quelles que soient les prétentions des autres assemblées.
  • Argument concernant la spiritualité : je n’ai pas expérimenté dans ma chair de tout mon être, corps, âme et esprit, sans me payer de mots, pendant toutes ces années, cette recherche authentique de Dieu qui m’a vu partir d’un athéisme militant pour pratiquer ensuite différentes écoles bouddhiques avec chacune sa tradition forte… pour me joindre à un chœur dissonant ou chacun chante la partition qui lui « chante » et qui ne produit qu’une terrible cacophonie (dans tous les sens du mots), empruntant tout à tous, sans forcément le dire, ou comme si cela allait de soi. Utilisant tout hors contexte, sans les modes d’emploi idoines, tout en ayant perdu toute véritable tradition (qui implique une transmission ininterrompue de maître à disciple) et valorisant cette perte au nom d’un aggiornamento sans fin qu’il faudrait imiter. Et ainsi chargé de ce bazar hétéroclite, ne renonçant toujours pas officiellement à ses prétentions à apporter seul le salut au monde mais plutôt à regrouper tout le monde sous sa houlette. Non, il n'est pas très sûr de trouver là désormais quelque substantifique nourriture. L’authentique tradition orthodoxe me l’apporte, seule. Foin de ces mélanges indigestes.
- Alors là excusez-moi, je n’y peux rien c’est mon tempérament, mais l’expérimentation a à mes yeux une valeur (vieux précepte bouddhique sans doute me direz-vous... soit) qui prime sur la théorie, la théologie et la théocratie, donc, désolé, mais là encore c’est l’Orthodoxie que le Ciel m’a donnée en fin de compte et Il doit savoir ce qu’Il fait. J'y reste.

  • Arguments concernant la logique, la cohérence et la congruence : encore une fois l’Orthodoxie est une véritable Tradition, c'est-à-dire que non seulement elle n’existe pas sans transmission spirituelle véritable (d’où la place des moines et du peuple ordinaire et pas seulement des prélats dans les conciles et l’histoire de l’Eglise) mais que chaque élément de l’ensemble entre en résonance avec chaque autre élément et avec l’ensemble. L’on ne saurait détacher, détourner, extraire, ou déformer un de ces éléments sans que l’ensemble en soit affecté, d’où l’importance de ce que les détracteurs appellent les « querelles byzantines ». Il y a également congruence au sens de Carl Rogers c’est à dire correspondance exacte entre l'expérience et la prise de conscience. C’est ainsi qu'« un théologien, dit Évagre, est quelqu'un qui sait prier, et celui qui prie en esprit et en vérité est un théologien » (in Sur la prière). L’Orthodoxie avant tout n’est pas une institution bureaucratique, malgré l’inévitable manifestation récurrente de l’ego de quelques hiérarques haut placés, c’est du point de vue de son fonctionnement historique malgré les ratés, un système qui a sa cohérence et tout mélange créerait un parasitage peu profitable à l’avancement spirituel de chacun. On est loin des emprunts successifs autant qu’hasardeux de l’Eglise catholique moderne.

- Que dirais-je de plus si ce n’est qu’il n’y a rien là qui doive être harmonisé avec tout autre voie spirituelle, confession ou religion. Chaque système a sa cohérence et il serait néfaste à tous et contreproductif de faire un syncrétisme de mauvais aloi.

  • Argument concernant « l’unité transcendante des religions » : J’ai expérimenté différentes écoles bouddhiques et je peux dire qu’à aucun moment, même si chaque école se revendique comme héritière du Bouddha historique, il ne viendrait à l’idée d’aucune de faire une méditation commune avec une autre école.. Chacune a sa lignée de patriarches et de maîtres dans une transmission ininterrompue et s’il y a eu quelquefois quelques emprunts et des pratiques communes, chacune reste fidèle à sa tradition. D'ailleurs dès qu'un disciple s'est senti en désaccord avec son école il est allé fonder sa propre école à laquelle ses disciples sont restés fidèles. A l’intérieur même d’une grande école comme le Zen, le Soto diffère du Rinzai entre autres et chacun accorde le plus grand soin à la perpétuation fidèle de sa doctrine et de sa pratique. Ainsi en est-il également dans le Bouddhisme ésotérique du Tibet par exemple, chaque école, et elles sont nombreuses, reste fidèle à la transmission de sa lignée de maîtres, a une totale confiance en son enseignement et nulle idéologie globalisante ne saurait l’en dissuader au nom du Bouddha universel. Pourtant en Asie dans une grande tolérance l’on incline à penser non que tous les chemins mènent à Rome – mille excuses pour les œcuménistes stratégiques nostalggiques de l'empire – mais que chaque chemin mène au sommet de la montagne à condition de rester fidèle à la voie choisie.

Enfin voici pour finir, bien que j'en trouverais bien d'autres, un dernier argument :

  • Argument consensuel (?) : à l'intérieur d'une même Eglise, d'une même paroisse même si tout le monde suit les mêmes enseignements, les mêmes pratiques, les mêmes rites, il m'arrive bien souvent de penser que nous ne vivons pas la foi de la même façon voire que les gens n'ont pas tout à fait la même foi... est-ce à dire qu'il faudrait réunir les gens pour qu'ils expliquent comment et pourquoi et leur demander d'harmoniser à tout prix pour témoigner ensemble selon une même apparence aux yeux des autres ? Cela me paraît aussi irréaliste que de vouloir faire arriver tout le monde en même temps dans une course. Chacun suit son chemin spirituel à son rythme avec ce qui lui a été légué par ses ancêtres, son milieu familial, social, culturel, génétique et la grâce de Dieu, et chacun se débrouille avec ses bagages qui ne sont pas ceux du voisin ni par leur poids ni par leur nature...L'avantage d'être dans la même Eglise tout de même c'est d'avoir des points de repère communs, et l'avantage d'être dans l'Eglise orthodoxe c'est d'avoir des points de repère inchangés depuis des siècles et qui ont donné leurs fruits, ça aide. Que chacun cueille à l'arbre qui lui convient ! Attention tout de même, on en connaît qui se sont fourvoyés il y a fort longtemps et ça n'a pas donné de très bons résultats...

Voilà, cela me paraît suffisant pour non seulement ne pas être œcuméniste mais être même anti œcuméniste. Un seul argument pourrait vous heurter : celui qui se fonde sur ce que nous Orthodoxes avons le culot d’appeler la Vérité, et l’unique Eglise de Dieu, mais les autres devraient vous inciter à réfléchir et à cultiver votre propre jardin au lieu de chercher à tout mélanger en un tout indifférencié, sans couleur, sans saveur et sans odeur, universel quoi, autrement dit œcuménique. L’origine de l’hérésie est l’orgueil c’est toute la problématique du péché ancestral. Vouloir être comme des dieux, se substituer à Dieu pour recréer tout, par nous-mêmes les hommes, avec nos seules capacités, y compris l’Unité entre les hommes par la force, ou par la ruse.

Oh ! Cela donne des résultats, c’est vrai : plus on s’efforce de créer l’unité en forçant, ou en trompant le peuple par toutes sortes de subterfuges, plus on crée de la division, et devinez chez qui ? - Chez les Orthodoxes !… Diviser pour régner ? Oui c’est bien connu et efficace.
Que signifie le mot diable ? Entre autres, le Diviseur. A bon entendeur salut. Que chacun choisisse son camp ! Dieu reconnaîtra les siens…

PS: Faut-il encore une fois rappeler que s'efforcer de suivre la voie orthodoxe avec le plus de fidélité et de conviction possibles, n'empêche pas de considérer à priori tout être humain comme un frère. Et si le fidèle orthodoxe n'a pas du tout l'intention de faire de petits arrangements diplomatiques avec sa foi pour ménager la chèvre et le choux, rien ne l'empêche, non seulement de respecter tous ceux qui  -selon sa foi - sont dans l'errance, mais également de manger à leur table, de les inviter, les héberger, les soigner, les aider, voire les aimer tout simplement et d'être prêt à donner sa vie pour les défendre des hommes méchants. Nul besoin de savoir à quelle communauté appartient la personne à qui on sourit et vers qui va vers notre sympathie… Quoiqu'il soit de plus en plus préférable, de nos jours, de savoir si l'on en réalité affaire à un ennemi, car, bien que le Seigneur nous ait invité à aimer notre ennemi (Matthieu 5,44), Il n'a jamais dit que nous n'avions pas d'ennemis par là-même. À quoi il faut ajouter non seulement qu'il ne faut pas donner de perles à des cochons  (Matthieu 7,6) et que la véritable compassion n'exclut pas quelquefois la sévérité la plus grande dans les paroles (Matthieu 23) comme dans les actes (Jean 12, 13-16)…
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mardi 19 janvier 2010

Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles...

"...si un aveugle conduit un aveugle,
ils tomberont tous deux dans une fosse
(Mathieu XV,14)

Les aveugles
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme les somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel;  on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. O cité !
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?
                             Baudelaire, Les Fleurs du Mal (XCII)

SEMAINE DE L'UNITE : " Le retour du Fils prodigue" pour 2011


La situation actuelle de l’Eglise ? C’est très simple :

1. Rome est partie de la maison orthodoxe primitive avec la prétention non seulement à l’autonomie mais à la primauté universelle se proclamant « catholique » dans cette acception.
2. l’Eglise réformée est partie de la maison romaine avec à la fois le même désir d’autonomie, essaimant automatiquement en une multitude d’églises et ecclésioles ayant la même préoccupation et le désir louable de retrouver la source authentique, mais sans parvenir à la source vivante, en s’arrêtant simplement un peu tôt à la source textuelle .

Comment peut se faire l’unité des chrétiens ? C’est très simple :

En revenant à la maison paternelle. Par paliers, ou directement pour les plus audacieux.
Cela demande de l’humilité pour Rome. Ce qui est sûrement difficile car elle n’est pas tombée encore assez bas. Le bateau même s’il est dans un terrible naufrage a encore sa poupe émergée et un bout d’allure suffisant pour faire illusion.

On ne peut pas réduire les différences ni à des points de doctrine que l’on voudrait secondaires, ni à des différends historiques, politiques ou culturels qui seraient résorbables, pardonnables et oubliables.
On ne peut pas plus, paradoxalement et scandaleusement (à première vue seulement), se réunir uniquement sur des préceptes évangéliques comme cela est proposé assez logiquement par des assemblées habituées depuis des siècles à se fonder sur la « sola scriptura ».

Il s’agit de choses bien plus profondes, bien plus enracinées, bien plus incarnées que cela, il s’agit d’un mode de vie, d’une perception, d’une sensibilité, d’un mode d’être au monde. Il ne s’agit pas d’exégèse de textes, ni même de retour aux textes primitifs. Il s’agit d’un mode d’être présent au divin qui ne concerne pas seulement de savants théologiens mais des gens ordinaires. Une façon de se tenir devant Dieu et de vivre sa vie de chrétien. Et ça, nulle réunion la mieux intentionnée ne pourra le réunir. C’est de l’ordre de la Tradition, c'est-à-dire de ce qui a été transmis depuis des siècles.
Est-ce que le temps est insurmontable ? Non, l’humilité, l’amour, l’écoute, l’abandon et l’audace de changer avec le passage obligé par l'insécurité du saut cela permet d’aller, ou mieux de revenir, à la maison.

Je propose comme thème de la semaine pour l’unité pour 2011 le retour du fils prodigue à la maison du Père qui est aussi celle de la Mère de tous, l’Eglise orthodoxe de toujours.