Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 27 janvier 2010

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : Les deux plus grands cadeaux


À cette époque il y avait un homme qui s'appelait Moïse. Son cœur d’enfant avait été gratifié de deux dons : l'amour de Dieu et l'amour pour ses frères. C’est ainsi que, nous, pieux chrétiens devons aussi avoir ces deux amours. C'est là le commandement du Seigneur: Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Entendez-vous, mes frères, ce que dit le Christ? Tout comme j'ai été maudit, battu, j’ai eu faim et soif, j’ai été crucifié, et j’ai versé mon sang par amour pour vous, pour vous libérer de la main du diable, il faut que vous aimiez aussi, Dieu et vos frères. Et si le besoin s'en faisait sentir que vous versiez votre sang pour l'amour de Dieu et de vos frères.

L’amour Parfait c’est vendre tous vos biens et de les donner en aumône, et même vous vendre vous-même comme esclave, et donner en aumônes tout ce que vous en aurez obtenu.

À l'Est il y avait un évêque dans le diocèse duquel une centaine de personnes avaient été emmenés captifs pour être vendus comme esclaves. Il a alors vendu tous ses biens et les a rachetés. Seul un enfant d'une veuve demeurait en esclavage. Qu'est-ce qu’a fait l'évêque? Il a rasé sa barbe et est allé supplier le maître qui conservait l'enfant de le libérer et de le prendre à sa place. Et c'est ce qui est arrivé.

L'évêque a vécu une vie de sérieuses difficultés, mais en raison de sa patience, Dieu l’a trouvé digne de faire des miracles. Si bien que plus tard, son maître l’a libéré et il a pu retourner à ses fonctions épiscopales. C'est ce type d'amour que Dieu veut aussi avoir de nous. Y a t-il quelqu'un ici qui a ce genre d'amour? Non! Ne vous vendez pas vous-même, ne vendez que ce que vous possédez et donnez-le comme aumône. Vous ne pouvez pas faire cela? Donnez-en la moitié, un tiers, un quart. Vous ne pouvez même pas faire cela? Alors ne prenez pas le pain de votre frère, ne le persécutez pas, ne le calomniez pas.

Comment peut-on s'attendre à être sauvé, mes frères? Une seule chose semble encore trop pour nous, et l'autre trop dure. C'est vrai, Dieu est miséricordieux, mais il est aussi juste. Il possède aussi une barre de fer. Donc, si nous voulons être sauvés, nous devrions avoir de l'amour pour Dieu et pour nos frères.

(version française de Maxime le minime)



mardi 26 janvier 2010

lundi 25 janvier 2010

BON ET SAINT TRIODE, FRÈRES et SŒURS !

Il est sans doute bon maintenant de mettre les polémiques (qui sont des combats par moments nécessaires) de côté puisque l'Orthodoxie a moins besoin de défenseurs que de témoins.
Voici un extrait du Triode traduit par Feu Père Denis sans qui nous n'aurions presque pas de texte en français ni ne comprendrions pas grand chose de ce que chantent nos chœurs que ce soit en slavon ou en grec, grâces lui soient rendues une fois de plus ! Mémoire éternelle ! 
C'est un commentaire sur le Dimanche du Publicain et du Pharisien :

"Ô Dieu, sois propice au pécheur que je suis !"

"Aujourd'hui, nous recommençons avec Dieu et avec ce Triode, que de nombreux mélodes, parmi nos Pères saints et théophores, ont orné de leurs hymnes, sous l'inspiration du saint Esprit Premier de tous, le grand poète Cosmas en a conçu l'idée en créant le dit « tri-ode» à l'image de la sainte et vivifiante Trinité: en la grande et sainte Semaine des Souffrances de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ, il a mis en acrostiches à ses odes le nom même de chaque jour. Et à son imitation, d'autres Pères, en particulier les Studites Théodore et Joseph, composant à leur tour les offices des autres semaines du saint et grand Carême, les ont légués à leur monastère, le Stoudion, disposant et arrangeant d'abord les odes, puis les autres parties du livre, que les Pères ont ensuite rassemblés en un recueil.
Et puisqu'au premier des jours correspond le dimanche, comme étant celui de la Résurrection, comme le premier, le huitième et le dernier, ils ont bien fait d'assigner au lundi la première ode, au mardi la seconde, au mercredi la troisième, au jeudi la quatrième, au vendredi la cinquième, au samedi, qui est le septième jour, la sixième et la septième, ainsi que les deux autres odes, que tous les jours ont en commun à cause de leur importance. C'est ainsi qu'a fait le divin Cosmas (de Maïouma) au Samedi Saint, composant pour ce jour un tétra-ode, même si par la suite le très-sage empereur Léon demanda au moine Marc, évêque d'Hydronte (Otrante), d'en faire un canon complet. C'est donc improprement qu'on l'appelle Triode, puisqu'il n'a pas toujours des « tri­odes» et qu'il propose des canons entiers; s'il garde son nom, c'est abusivement, à mon sens, ou bien à cause de la Semaine Sainte, où il en était d'abord ainsi, comme nous avons dit.
A travers tout le livre du Triode, le but de nos Pères saints a été de nous rappeler, comme en un résumé, tous les bienfaits de Dieu à notre égard depuis le début, de nous remémorer à tous comment, créés par lui, puis nous étant détournés du commandement qu'il nous avait donné, au point de nous retrouver nus, nous avons été chassés des délices du Paradis, rejetés par jalousie du prince du mal, le serpent, notre ennemi, culbutés à cause de notre propre exaltation, et comment nous sommes restés privés de biens, abandonnés à la direction du diable; comment le Fils et Verbe de Dieu, dans la compassion de son cœur,
inclina les cieux et descendit, habita le sein de la Vierge et pour nous se fit homme, et par son existence en notre humanité nous révéla le chemin qui monte vers les cieux, principalement à travers l'humilité, le jeûne, l'éloignement du mal et le reste de ses œuvres; comment il a souffert, est ressuscité, s'est élevé au ciel, puis a envoyé l'Esprit saint à ses Disciples et Apôtres; comment ils l'ont prêché par le monde entier comme Fils de Dieu et Dieu parfait; et ce que les divins Apôtres ont fait par la grâce de l'Esprit très-saint, rassemblant tous les Saints depuis les confins de la terre par leur prédication, afin de remplir le monde d'en haut, ce qui depuis le commencement était me but du Créateur. Et c'est en cela aussi le but du Triode.

Les trois présentes fêtes, celles du Pharisien et du Publicain, du Fils prodigue et du second Avènement, ont été conçues par les saints Pères comme une préparation et un entraînement ; afin que nous soyons préparés et prédisposés aux combats spirituels du carême, en renonçant à nos habitudes mauvaises. Et avant tout on nous expose la parabole du Pharisien et du Publicain, qui donne son nom à la semaine. Ceux qui doivent affronter les combats corporels reçoivent d'abord de leurs stratèges une instruction pour le tempo de la guerre, afin qu'ils sachent fourbir leurs armes, préparer tout comme il faut et que, tout obstacle levé, ils marchent de tout cœur vers les combats et fournissent l'effort qui leur est demandé. Souvent même. avant la rencontre, on leur adresse des discours avec des exemples tirés de l'histoire, excitant leur âme à l'émulation, les détournant de la crainte, de la lâcheté, de la nonchalance et de tout ce qui peut les mettre en danger. De la même façon les divins Pères sonnent d'avance le combat du jeûne, qui va s'engager contre les démons, afin de nous purifier et des passions qui se sont emparées de nos âmes et des poisons qui y agissent depuis longtemps; afin que nous nous empressions d’acquérir les vertus que nous ne possédons pas et que revêtus d'une armure convenable, nous soyons prêts à marcher vers les combats du jeûne. Et c'est pourquoi ils nous exposent en premier lieu cette parabole évangélique si digne de foi, ils nous la proposent comme la première arme pour acquérir la vertu, celle du repentir et de l'humilité, et nous mettent en garde contre le plus grand obstacle vers elle, celui de la jactance et de la vanité. A travers le Pharisien, ils nous enseignent à rejeter le vice de l'orgueil et de la présomption, et par le Publicain à lui opposer son contraire, l'humilité et le repentir. Car le premier et le pire des vices c'est l'orgueil, la présomption: c'est par là, en effet, que le diable a été déchu du ciel, lui qui auparavant était le Porte-lumière (Lucifer), par là aussi qu'il devint ténèbres et qu'il en porte le nom. Et pour ce qui est d'Adam, notre premier père, c'est par là qu'il lui advint d'être chassé du Paradis, et pour cela les Saints nous exhortent, d'une certaine manière à ne pas nous enorgueillir de nos vertus et à ne pas nous exalter au-dessus de nos proches, mais d'être toujours humbles. Car le Seigneur résiste aux orgueilleux, mais il accorde aux humbles sa grâce. Il vaut mieux se repentir après avoir péché que de s'enorgueillir pour avoir fait ce qui est juste. Car je vous le dis, nous déclare-t-il: le Publicain s'en revint justifié, et non pas le Pharisien. La parabole révèle donc qu'il ne faut pas s'élever, même si l'on fait le bien, mais toujours s'humilier et prier Dieu de toute son âme, même si l'on est tombé dans les pires fautes, car le salut n'est pas loin. Le Publicain, c'est celui qui, ayant reçu des souverains le droit de percevoir les impôts et les affermant contre toute justice, en tire un gain illicite. Le Pharisien est un «séparé », pour ainsi dire, qui dépasse les autres par sa connaissance de la Loi. Saducéen vient de Sadok, ce grand-prêtre qui aida le roi David contre Absalon (2 Rois 15,24 sqq). Sedek, c'est la justice. Chez les Hébreux, il y avait trois hérésies: les Esséens (sic), les Pharisiens et les Saducéens, pour qui n'existent ni Résurrection ni Anges, ni Esprit." (Triode de Carême-Diaconie apostolique)




jeudi 21 janvier 2010

SAINT MAXIME LE CONFESSEUR, un admirable "Témoin" véritable

Celui qui s’est fait homme par amour comme bon lui a paru et se révèle à nos esprits en deux vouloirs, deux énergies, vénérable Maxime, tu l'as prêché, fermant les bouches béantes des scélérats qui par diabolique instigation de celui qui machine le mal prônaient l'unique volonté, l'unique énergie.




Lucernaire, t.4
Sous la vigueur de tes enseignements, vénérable Maxime, tu étouffas le bavardage insensé de Pyrrhus; tu supportas d'être affligé, persécuté, durement fouetté, privé de ta langue qui fut coupée ainsi que ta main s'élevant sans cesse vers Dieu et de laquelle tu écrivis tes sublimes enseignements.
Ta sainte langue, Bienheureux, fut le roseau d'un habile écrivain, aiguisée par l'Esprit et dans la grâce rédigeant sur les tables de nos cœurs la loi des vertus divines, l'enseignement sans déviation, l’incarnation de celui qui a voulu se révéler aux humains en deux. Natures et une seule personne.
GauP t.6
Père vénérable, par toute la terre a retenti la renommée de tes justes actions: par elles tu as trouvé dans les cieux la récompense de tes efforts; tu as détruit les phalanges des démons et des Anges tu as rejoint les chœurs pour en avoir imité la pure vie. Par le crédit que tu possèdes auprès du Christ notre Dieu demande-lui pour nos âmes la paix.
GauP t.8
Tous les moines, nous t'honorons, Maxime, Père saint, comme notre guide spirituel; par toi nous avons appris à marcher sur le droit chemin; bienheureux es-tu d'avoir servi le Christ en brisant la puissance de l'ennemi, compagnon des Anges, des Justes et des Saints; avec eux supplie le Seigneur d'avoir pitié de nos âmes.

APOLYTIKION t.8
Guide de l'Orthodoxie, maître de piété et de sainteté, luminaire de l'univers, ornement des moines inspiré de Dieu, saint Maxime, tu nous as tous illuminés par tes enseignements, toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l'Esprit. Intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu'il sauve nos âmes
Ode 1,t.8
Chantons une hymne de victoire au Seigneur qui a mené son peuple à travers la mer Rouge autrefois, car il s'est couvert de gloire.
De ta douce langue melliflue, divin Maxime, fais couler sur moi, pour m'inspirer, la grâce de l'Esprit.
Contre les hérésies tu fus un feu brûlant: comme paille tu les consumas, bienheureux Père, avec le zèle de l'Esprit.
La doctrine monothélite sans raison fut proposée par sacrilège hérésie; par tes paroles tu l'as mise en échec.
Ode 3
Avec grandeur Maxime s'est montré vraiment un prédicateur de la vraie foi, un témoin du Christ par le sang qu'il a versé.
Bienheureux Maxime, tu devins par ton ascèse un pur logis, . la maison de la Sagesse vraiment digne de Dieu.
Ta langue comme fleuves répandit le véritable enseignement du Christ, enfant de la Sagesse, Maxime bienheureux.
Cathisme  t.5
Ayant souffert les persécutions pour la foi, saint Maxime, tu repoussas toute hérésie; Bienheureux, privé de ta langue et de ta main, tu as reçu de la main du Créateur la brillante couronne de confesseur; sans cesse supplie-le maintenant pour qu'il prenne nos âmes en pitié.
Ode 4
Les mortels te célèbrent, Père saint, et t'admirent les Anges dans ~ le ciel, puisqu'en véritable incorporel ton amour de la sagesse t'a changé.
Effronté fut le tyran, mais ta patience ne put être ébranlée; et tandis que fut banni le scélérat, tu as trouvé l'éternelle félicité. Avec toi, Maxime, ont lutté ces deux disciples bienheureux qui ont participé à tes combats et même récompense ont trouvé pour cela.
L'Eglise du Christ, arrosée par le sang que tu as répandu, sur cette divine semence a fait fleurir l'enseignement que les Pères lui ont transmis.
Ode 5
Ayant accumulé sagement la connaissance de la terre et des cieux, Maxime avec raison d'ami de la sagesse a reçu l'appellation.
Par amour de la Sagesse suprême, à la perfection tu t'es montré l'imitateur de Jésus Christ, Maxime très-digne de nos chants.
Par la folie du tyran hors des frontières tu fus envoyé, mais en Jésus tu as trouvé, Bienheureux, la divine consolation.
Offrant à Dieu ton ardente prière, Père théophore, délivre-moi des passions de l'âme et du corps, et de toute perdition.
La fontaine bourbeuse de l'hérésie fut tarie et bouchée entièrement par le charme de ta langue, Bienheureux

KONDAKION t.8
L’ami de la Trinité, Maxime le Grand qui enseigna clairement la foi pour glorifier le Christ en deux natures, deux volontés, deux énergies, vénérons-le comme il se doit, fidèles, par des cantiques en lui disant Réjouis-toi, prédicateur de la foi.
Ode 7
La Trinité possède, disais-tu, une seule nature, énergie, volonté ; mais en double tu les attribuas au Dieu incarné, en chantant : Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Ce n'est pas deux volontés divisées par une opposition de leur dessein, mais par nature différant en qualité que tu prêchais en t'écriant: Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Tenant comme pilier de la vraie foi tes paroles divines, Père saint, en deux natures et volontés nous adorons l'Un de la sainte Trinité, le Dieu de nos Pères venu dans la chair.
Sachant qu'elles sont deux, les énergies du Dieu incarné par amour, et deux aussi les respectives volontés : comme tu nous l'as enseigné, nous chantons: Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Ode 8
Par amour pour l'amant suprême du genre humain, Maxime, tu 'es chargé de ta croix pour être crucifié avec lui, t'écriant: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur, exaltez-le dans tous les siècles.
T'éloignant des funestes voluptés, tu devins un pur miroir de notre Dieu, bienheureux Maxime, et tu chantais: Toutes ses œuvres, bénissez le Seigneur, exaltez-le dans tous les siècles.
Maxime, tu n'as pas craint la cruelle barbarie du tyran, mais fus comme un donjon de la vraie foi inflexible, inébranlable, et tu chantais : Toutes ses œuvres, dans les siècles exaltez le Seigneur !
Tel un soleil recevant de l'unique et tripersonnelle Divinité la splendeur qui vivifie, tu parus dans les ténèbres .de l'erreur .en chantant Toutes ses œuvres, dans les siècles exaltez le Seigneur.
Ode 9
Comme autrefois celui d'Abel ton sang crie vers Dieu et pour toujours à haute voix l'Eglise du Christ proclame ta doctrine inspirée, bienheureux Maxime, géant de sainteté.
Oui, ta main fut coupée, mais se servant de ta langue taillée, vénérable Père, et de ton sang comme de plume et d'encre, le doigt de Dieu inscrivit la vraie foi dans le cœur des croyants.
Par le monde sont chantés la flamme dont ton cœur brûlait pour Dieu, vénérable Père, et le courage saint avec lesquels tu supportas de bon gré, Maxime, l'effusion de ton sang.
Devant le trône divin tu te tiens en compagnie des Martyrs dont tu partageas le zèle pour la foi; à ton imitation, fais de nous, Père saint, les familiers du Seigneur.
Exapostilaire t.2
Parlant de Dieu, tu proclamas, Père saint, l'unique nature de la Trinité, l'unique volonté, l'unique énergie; mais, confessant, Maxime, en la personne du Dieu incarné deux natures, deux volontés, deux énergies, tu fis cesser l'hérésie des adversaires de Dieu; ils te coupèrent la langue et la main, et tu devins un Témoin.
GauP t.6

Père vénérable, par toute la terre a retenti la renommée de tes justes actions: par elles tu as trouvé dans les cieux la récompense de tes efforts; tu as détruit les phalanges des démons et des Anges tu as rejoint les chœurs pour en avoir imité la pure vie. Par le crédit que tu possèdes auprès du Christ notre Dieu demande-lui pour nos âmes la paix.



 (Extraits des Ménées dans la traduction du Père Denis Guillaume d'éternelle et bien heureuse mémoire)

mercredi 20 janvier 2010

POURQUOI JE SUIS UN ANTIŒCUMÉNISTE CONVAINCU…





 À propos de la semaine de l'unité et toute l'année, voici quelques arguments de différents ordres d'un chrétien orthodoxe ordinaire sans la moindre prétention théologique académique  :

  • Argument purement orthodoxe : ceux qui se sont séparés historiquement, théologiquement et spirituellement de l’Eglise doivent tout simplement y revenir en se débarrassant de leurs erreurs, car du schisme ils sont passés bien souvent à l’hérésie et ont perdu la source en ne s’abreuvant qu’à des dérivations dont les eaux sont pour le moins mêlées, peu potables et déconseillées pour la santé spirituelle. Dans l'histoire de l'Eglise, tant que le Patriarche romain demeurait fidèle à la Tradition orthodoxe , il était perçu comme garant de l'Orthodoxie, et pouvait être sollicité comme Primus (inter pares tout de même) mais à partir du moment où l'ego devient une tradition qui se pétrifie en statut (excusez les jeux de mots) le recours devient impossible et la Réforme qui a donné des légions d'ecclésioles n'a fait qu'imiter le geste inaugural romain.

- Alors bon, on peut taxer ça de sectarisme mais c’est tout simplement cohérent avec l’appellation "orthodoxe" ce ne peut qu’avoir une définition précise en dehors de laquelle on ne l’est pas. On est libre de ne pas adhérer… Personnellement je reste dans l’Orthodoxie parce qu’il est clair que c’est l’Eglise des origines, quelles que soient les prétentions des autres assemblées.
  • Argument concernant la spiritualité : je n’ai pas expérimenté dans ma chair de tout mon être, corps, âme et esprit, sans me payer de mots, pendant toutes ces années, cette recherche authentique de Dieu qui m’a vu partir d’un athéisme militant pour pratiquer ensuite différentes écoles bouddhiques avec chacune sa tradition forte… pour me joindre à un chœur dissonant ou chacun chante la partition qui lui « chante » et qui ne produit qu’une terrible cacophonie (dans tous les sens du mots), empruntant tout à tous, sans forcément le dire, ou comme si cela allait de soi. Utilisant tout hors contexte, sans les modes d’emploi idoines, tout en ayant perdu toute véritable tradition (qui implique une transmission ininterrompue de maître à disciple) et valorisant cette perte au nom d’un aggiornamento sans fin qu’il faudrait imiter. Et ainsi chargé de ce bazar hétéroclite, ne renonçant toujours pas officiellement à ses prétentions à apporter seul le salut au monde mais plutôt à regrouper tout le monde sous sa houlette. Non, il n'est pas très sûr de trouver là désormais quelque substantifique nourriture. L’authentique tradition orthodoxe me l’apporte, seule. Foin de ces mélanges indigestes.
- Alors là excusez-moi, je n’y peux rien c’est mon tempérament, mais l’expérimentation a à mes yeux une valeur (vieux précepte bouddhique sans doute me direz-vous... soit) qui prime sur la théorie, la théologie et la théocratie, donc, désolé, mais là encore c’est l’Orthodoxie que le Ciel m’a donnée en fin de compte et Il doit savoir ce qu’Il fait. J'y reste.

  • Arguments concernant la logique, la cohérence et la congruence : encore une fois l’Orthodoxie est une véritable Tradition, c'est-à-dire que non seulement elle n’existe pas sans transmission spirituelle véritable (d’où la place des moines et du peuple ordinaire et pas seulement des prélats dans les conciles et l’histoire de l’Eglise) mais que chaque élément de l’ensemble entre en résonance avec chaque autre élément et avec l’ensemble. L’on ne saurait détacher, détourner, extraire, ou déformer un de ces éléments sans que l’ensemble en soit affecté, d’où l’importance de ce que les détracteurs appellent les « querelles byzantines ». Il y a également congruence au sens de Carl Rogers c’est à dire correspondance exacte entre l'expérience et la prise de conscience. C’est ainsi qu'« un théologien, dit Évagre, est quelqu'un qui sait prier, et celui qui prie en esprit et en vérité est un théologien » (in Sur la prière). L’Orthodoxie avant tout n’est pas une institution bureaucratique, malgré l’inévitable manifestation récurrente de l’ego de quelques hiérarques haut placés, c’est du point de vue de son fonctionnement historique malgré les ratés, un système qui a sa cohérence et tout mélange créerait un parasitage peu profitable à l’avancement spirituel de chacun. On est loin des emprunts successifs autant qu’hasardeux de l’Eglise catholique moderne.

- Que dirais-je de plus si ce n’est qu’il n’y a rien là qui doive être harmonisé avec tout autre voie spirituelle, confession ou religion. Chaque système a sa cohérence et il serait néfaste à tous et contreproductif de faire un syncrétisme de mauvais aloi.

  • Argument concernant « l’unité transcendante des religions » : J’ai expérimenté différentes écoles bouddhiques et je peux dire qu’à aucun moment, même si chaque école se revendique comme héritière du Bouddha historique, il ne viendrait à l’idée d’aucune de faire une méditation commune avec une autre école.. Chacune a sa lignée de patriarches et de maîtres dans une transmission ininterrompue et s’il y a eu quelquefois quelques emprunts et des pratiques communes, chacune reste fidèle à sa tradition. D'ailleurs dès qu'un disciple s'est senti en désaccord avec son école il est allé fonder sa propre école à laquelle ses disciples sont restés fidèles. A l’intérieur même d’une grande école comme le Zen, le Soto diffère du Rinzai entre autres et chacun accorde le plus grand soin à la perpétuation fidèle de sa doctrine et de sa pratique. Ainsi en est-il également dans le Bouddhisme ésotérique du Tibet par exemple, chaque école, et elles sont nombreuses, reste fidèle à la transmission de sa lignée de maîtres, a une totale confiance en son enseignement et nulle idéologie globalisante ne saurait l’en dissuader au nom du Bouddha universel. Pourtant en Asie dans une grande tolérance l’on incline à penser non que tous les chemins mènent à Rome – mille excuses pour les œcuménistes stratégiques nostalggiques de l'empire – mais que chaque chemin mène au sommet de la montagne à condition de rester fidèle à la voie choisie.

Enfin voici pour finir, bien que j'en trouverais bien d'autres, un dernier argument :

  • Argument consensuel (?) : à l'intérieur d'une même Eglise, d'une même paroisse même si tout le monde suit les mêmes enseignements, les mêmes pratiques, les mêmes rites, il m'arrive bien souvent de penser que nous ne vivons pas la foi de la même façon voire que les gens n'ont pas tout à fait la même foi... est-ce à dire qu'il faudrait réunir les gens pour qu'ils expliquent comment et pourquoi et leur demander d'harmoniser à tout prix pour témoigner ensemble selon une même apparence aux yeux des autres ? Cela me paraît aussi irréaliste que de vouloir faire arriver tout le monde en même temps dans une course. Chacun suit son chemin spirituel à son rythme avec ce qui lui a été légué par ses ancêtres, son milieu familial, social, culturel, génétique et la grâce de Dieu, et chacun se débrouille avec ses bagages qui ne sont pas ceux du voisin ni par leur poids ni par leur nature...L'avantage d'être dans la même Eglise tout de même c'est d'avoir des points de repère communs, et l'avantage d'être dans l'Eglise orthodoxe c'est d'avoir des points de repère inchangés depuis des siècles et qui ont donné leurs fruits, ça aide. Que chacun cueille à l'arbre qui lui convient ! Attention tout de même, on en connaît qui se sont fourvoyés il y a fort longtemps et ça n'a pas donné de très bons résultats...

Voilà, cela me paraît suffisant pour non seulement ne pas être œcuméniste mais être même anti œcuméniste. Un seul argument pourrait vous heurter : celui qui se fonde sur ce que nous Orthodoxes avons le culot d’appeler la Vérité, et l’unique Eglise de Dieu, mais les autres devraient vous inciter à réfléchir et à cultiver votre propre jardin au lieu de chercher à tout mélanger en un tout indifférencié, sans couleur, sans saveur et sans odeur, universel quoi, autrement dit œcuménique. L’origine de l’hérésie est l’orgueil c’est toute la problématique du péché ancestral. Vouloir être comme des dieux, se substituer à Dieu pour recréer tout, par nous-mêmes les hommes, avec nos seules capacités, y compris l’Unité entre les hommes par la force, ou par la ruse.

Oh ! Cela donne des résultats, c’est vrai : plus on s’efforce de créer l’unité en forçant, ou en trompant le peuple par toutes sortes de subterfuges, plus on crée de la division, et devinez chez qui ? - Chez les Orthodoxes !… Diviser pour régner ? Oui c’est bien connu et efficace.
Que signifie le mot diable ? Entre autres, le Diviseur. A bon entendeur salut. Que chacun choisisse son camp ! Dieu reconnaîtra les siens…

PS: Faut-il encore une fois rappeler que s'efforcer de suivre la voie orthodoxe avec le plus de fidélité et de conviction possibles, n'empêche pas de considérer à priori tout être humain comme un frère. Et si le fidèle orthodoxe n'a pas du tout l'intention de faire de petits arrangements diplomatiques avec sa foi pour ménager la chèvre et le choux, rien ne l'empêche, non seulement de respecter tous ceux qui  -selon sa foi - sont dans l'errance, mais également de manger à leur table, de les inviter, les héberger, les soigner, les aider, voire les aimer tout simplement et d'être prêt à donner sa vie pour les défendre des hommes méchants. Nul besoin de savoir à quelle communauté appartient la personne à qui on sourit et vers qui va vers notre sympathie… Quoiqu'il soit de plus en plus préférable, de nos jours, de savoir si l'on en réalité affaire à un ennemi, car, bien que le Seigneur nous ait invité à aimer notre ennemi (Matthieu 5,44), Il n'a jamais dit que nous n'avions pas d'ennemis par là-même. À quoi il faut ajouter non seulement qu'il ne faut pas donner de perles à des cochons  (Matthieu 7,6) et que la véritable compassion n'exclut pas quelquefois la sévérité la plus grande dans les paroles (Matthieu 23) comme dans les actes (Jean 12, 13-16)…
EnregistrerEnregistrer

mardi 19 janvier 2010

Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles...

"...si un aveugle conduit un aveugle,
ils tomberont tous deux dans une fosse
(Mathieu XV,14)

Les aveugles
Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;
Terribles, singuliers comme les somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel;  on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. O cité !
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?
                             Baudelaire, Les Fleurs du Mal (XCII)

SEMAINE DE L'UNITE : " Le retour du Fils prodigue" pour 2011


La situation actuelle de l’Eglise ? C’est très simple :

1. Rome est partie de la maison orthodoxe primitive avec la prétention non seulement à l’autonomie mais à la primauté universelle se proclamant « catholique » dans cette acception.
2. l’Eglise réformée est partie de la maison romaine avec à la fois le même désir d’autonomie, essaimant automatiquement en une multitude d’églises et ecclésioles ayant la même préoccupation et le désir louable de retrouver la source authentique, mais sans parvenir à la source vivante, en s’arrêtant simplement un peu tôt à la source textuelle .

Comment peut se faire l’unité des chrétiens ? C’est très simple :

En revenant à la maison paternelle. Par paliers, ou directement pour les plus audacieux.
Cela demande de l’humilité pour Rome. Ce qui est sûrement difficile car elle n’est pas tombée encore assez bas. Le bateau même s’il est dans un terrible naufrage a encore sa poupe émergée et un bout d’allure suffisant pour faire illusion.

On ne peut pas réduire les différences ni à des points de doctrine que l’on voudrait secondaires, ni à des différends historiques, politiques ou culturels qui seraient résorbables, pardonnables et oubliables.
On ne peut pas plus, paradoxalement et scandaleusement (à première vue seulement), se réunir uniquement sur des préceptes évangéliques comme cela est proposé assez logiquement par des assemblées habituées depuis des siècles à se fonder sur la « sola scriptura ».

Il s’agit de choses bien plus profondes, bien plus enracinées, bien plus incarnées que cela, il s’agit d’un mode de vie, d’une perception, d’une sensibilité, d’un mode d’être au monde. Il ne s’agit pas d’exégèse de textes, ni même de retour aux textes primitifs. Il s’agit d’un mode d’être présent au divin qui ne concerne pas seulement de savants théologiens mais des gens ordinaires. Une façon de se tenir devant Dieu et de vivre sa vie de chrétien. Et ça, nulle réunion la mieux intentionnée ne pourra le réunir. C’est de l’ordre de la Tradition, c'est-à-dire de ce qui a été transmis depuis des siècles.
Est-ce que le temps est insurmontable ? Non, l’humilité, l’amour, l’écoute, l’abandon et l’audace de changer avec le passage obligé par l'insécurité du saut cela permet d’aller, ou mieux de revenir, à la maison.

Je propose comme thème de la semaine pour l’unité pour 2011 le retour du fils prodigue à la maison du Père qui est aussi celle de la Mère de tous, l’Eglise orthodoxe de toujours.


lundi 18 janvier 2010

ANAXIOS ! ἀνάξιος ! Un point c'est tout !



Dans l'ancienne version de mon blog j'avais titré à propos du blog de Ptimoine
"Moinillon à la libre parole"
Cela s'est avéré bien justifié très souvent...
Bravo pour la liberté d'expression et la défense de l'Orthodoxie !
C'est toujours le peuple orthodoxe ordinaire en communion avec ses moines
qui a rectifié les errances des hiérarques "un peu trop philautistes"
préférant sacrifier sur l'autel de ce qu'ils pensaient être l'intérêt de leur carrière
la Vérité et la Justice... et leur avancement spirituel par la même occasion.

C'est >><< que ça se passe ... c'est pas joli joli...
et ce n'est pas parce que je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment que je vais laisser passer ça.

Un pasteur indigne ça existe
ça a toujours existé
mais ce n'est pas une raison pour le taire
ANAXIOS cela signifie INDIGNE !
Allez ZOU ! Du balai !
Chez lez Ktos et puis c'est tout, chacun dans son pré et les vaches...

vendredi 8 janvier 2010

Saint Abo, jeune arabe de la ville de Bagdad




Saint Abo était un jeune arabe de la ville de Bagdad, la capitale de l'immense califat qui, en cette seconde moitié du huitième siècle, s'étendait jusqu'aux confins de l'ancien empire perse. Elevé dans la religion musulmane et instruit dans l'art des parfums autant que dans les lettres arabes, il rentra au service du prince de Géorgie, Nersès, alors en disgrâce et tenu prisonnier à Bagdad. Lorsque ce dernier fut libéré par le nouveau calife (776) et put reprendre le gouvernement du royaume chrétien de Géorgie, Abo le suivit dans cette terre lointaine, il en apprit la langue, s'intéressa à sa culture et surtout, frappé par la douceur des moeurs des Chrétiens, il se mit avec ferveur à l'étude de l'Ecriture Sainte et des Dogmes de la Sainte Eglise. Rapidement convaincu que là était la Vérité, il ne pouvait cependant recevoir le Saint Baptême, de peur d'être aussitôt mis à mort par les Sarrasins; aussi observait-il en secret le mode de vie des Chrétiens. Trois ans plus tard, Nersès ayant de nouveau perdu les faveurs du calife, Abo l'accompagna dans sa fuite vers le pays des Khazars, (au Nord du Caucase), peuple sauvage et sanguinaire qui reconnaissait pourtant le Dieu Créateur et qui leur fit bon acceuil. Abo put être baptisé au nom de la Sainte Trinité et persévérer librement dans le jeûne et la prière, tout en suivant son maître dans ses tribulations. Pendant le Carême, bien qu'il vécût en ville, il menait des combats semblables à ceux des grands maîtres du désert, soumettant les élans de la chair à l'esprit et repoussant les assauts des démons par le jeûne prolongé, le silence et les veilles.




Comme Nersès avait obtenu la permission de rentrer dans sa patrie, Abo insista pour le suivre et révéler publiquement sa conversion à ses anciens coreligionnaires. «Quel mérite y aurait-il pour moi à rester en ce pays où il n'y a ni danger, ni occasion de mourir pour le Christ?» disait-il. Parvenu à Tiflis, il professa ouvertement sa Foi Chrétienne, en dépit des injures et des tentatives d'intimidation, sans être toutefois sérieusement inquiété: car son heure n'était pas encore venue (cf. Jean 7:30; 8:20). Finalement arrêté (à la fin de l'année 785) et mis en jugement devant l'émir, il fut jeté en prison où, chargé de lourdes chaînes, il resta pendant dix jours dans le jeûne, les hymnes d'action de grâces et la prière incessante. Le dernier jour, après avoir annoncé à ses compagnons que l'heure de son union au Christ était désormais proche, il vendit ses vêtements et demanda qu'on brûlât pour lui dans toutes les églises de la ville encens et cierges, afin qu'il fût fortifié par les prières de l'Eglise. Puis il passa toute la nuit de la Fête de la Théophanie debout au milieu de sa cellule, en tenant en mains deux grands cierges qui achevèrent de se consumer à l'aube. Le Saint dit alors: «Comme mon Seigneur Jésus-Christ est descendu nu en ce jour dans les eaux du Jourdain pour être baptisé, c'est mon tour maintenant de descendre en ville, comme dans les eaux sacrées, pour être baptisé par le feu et l'Esprit dans mon propre sang ... » Il se lava le visage, s'oignit de parfums en chantant: «Courons derrière Toi dans l'effluve de tes parfums» (Cantique des cantiques 1:4); puis, après avoir communié aux précieux Corps et Sang de Notre Seigneur, il suivit docilement ses bourreaux, en consolant sur le chemin les fidèles qui pleuraient. Il leur disait: «Ne pleurez pas sur moi, mais soyez joyeux, car je vais vers mon Seigneur». Quand on lui enleva ses chaînes, il arracha soudain sa tunique, et nu comme au Baptême, les bras en croix et le visage plein de joie, il tendit le cou sous l'épée en invoquant le Christ.

De peur qu'on ne vienne vénérer son corps, les Sarrasins le brûlèrent et jetèrent ses restes dans le fleuve, avec la terre imprégnée de son sang. Mais une colonne de feu apparut bientôt sur le lieu de son exécution et au-dessus des eaux, si bien que les fidèles purent récupérer et dignement vénérer ses précieuses Reliques.

samedi 2 janvier 2010

St CÔME L’ÉTOLIEN (enseignements) : Le sabbath


« Dieu a ordonné et sept jours ont été créés. Le premier fut le jour du Seigneur, qu'il a gardé pour Lui-même. Les six autres, il nous les a donnés pour travailler pour nos faux et terrestres [besoins]. Le dimanche nous sommes appelés à nous reposer et à aller à l'église, pour glorifier Dieu, nous tenir avec respect, et entendre le saint Évangile et les autres livres de notre Église.
Qu'est-ce que notre Christ nous demande de faire? Méditer sur nos péchés, sur la mort, sur l'enfer, le paradis, et sur notre âme, qui est plus précieuse que le monde entier. Nous devons manger et boire modérément, et de même nous vêtir sobrement, et utiliser le temps restant pour notre âme, pour en faire une épouse digne de notre Christ. Et alors nous pouvons dire que nous sommes des êtres humains et des anges terrestres. Mais si nous ne nous préoccupons que de ce que nous mangeons et de ce que nous allons boire, comment nous allons commettre le péché, comment nous allons habiller ce corps puant qui demain sera mangé par les vers, et que nous ne préoccupons pas nous-mêmes de notre âme qui est éternelle, alors nous ne pouvons être appelés des êtres humains, mais des animaux. Faites donc de votre corps un serviteur de l'âme, et vous pourrez ensuite vous appeler vous-mêmes des hommes.»

(version française de Maxime le minime)

mercredi 23 décembre 2009

DIEU PROPOSA et LA FEMME DISPOSA....L'icône de la Nativité

Il n'est pas inutile de rappeler les bons textes voici donc une un peu longue mais bien instructive interprétation de l' l'icône de la Nativité issue de "La Voie Orthodoxe"

"L'icône de la Nativité
Une icône étant par définition une "théologie visuelle", l'icône de la Nativité, plus que toute autre peut-être, permet de voir de façon manifeste, non seulement les approches théologiques différentes entre l'Orthodoxie et les confessions occidentales, mais encore que, sous l'apparence d'un dogme réputé commun à tous les chrétiens, nous sommes en réalité en présence d'enseignements distincts, pouvant même être opposés.
Si l'on observe une représentation occidentale traditionnelle, c'est-à-dire telle que nous les connaissons depuis le milieu du XVI° siècle, Noël c'est la fête intime de la Sainte Famille. Côté humain du mystère. Conséquence de la révolution humaniste opérée par la Renaissance, c'est l'homme-Dieu, plus que le Dieu-homme, qui est représenté, à supposer même que Dieu perce sous l'image de l'homme. Aspect sentimental et non dogmatique de l'événement. Représentation exempte de tout enseignement doctrinal, il ne s'agit que d'une touchante et attendrissante scène de famille dans laquelle chacun est appelé à se reconnaître.
L'Orthodoxie, en revanche, par son attachement farouche à la tradition dogmatique, filtre très sévèrement toute émotivité. Et pourtant cette icône semble fourmiller de détails à première vue inutiles. En fait, tous ont une signification ou une fonction historique ou dogmatique : directement tirés soit des Ecritures, soit de la Tradition orale, ils sont là pour donner une explication aussi large que possible de la fête, et dévoiler au maximum tous les aspects du mystère. L'icône suit en réalité très fidèlement le texte liturgique.
Au centre, sur fond de montagne, nous voyons la grotte avec le Sauveur dans la crèche. Penchés sur la crèche le bœuf et l'âne. Près du Christ, mais à l'extérieur de la grotte, est couchée la Mère de Dieu. En haut, au-dessus de la grotte et de l'Enfant, jaillit une source de lumière porteuse de l'étoile qui donne naissance à trois rayons. En haut à gauche, trois cavaliers, les rois mages. Au centre à gauche, trois anges admirent et glorifient le Dieu-homme. En haut à droite, d'autres anges, généralement au nombre de trois également, deux regardant vers le haut, un vers le bas. Au centre à droite, deux personnes regardent l'étoile, les bergers, auxquels s'adresse l'ange. Enfin, en bas de l'icône, à gauche, est assis Joseph, pensif, et devant lui se tient un homme bizarre, voûté, habillé en berger. En bas à droite, deux femmes baignent un enfant.
Cette foule de détails et de scènes n'est en fait rien d'autre que la représentation en images du kondakion de la fête, auquel ont été ajoutées les deux scènes du bas, à gauche et à droite :

La Vierge en ce jour met au monde l'Eternel et la Terre offre une grotte à l'Inaccessible,
les anges et les pasteurs Le louent et les mages guidés par l'étoile avancent,
 car Tu es né pour nous, petit Enfant, Dieu Eternel.


Deux aspects s'interpénètrent dans l'icône :
  1. le fait même, indubitable, de l'Incarnation.
  2. la finalité de cet acte, la restitution de l'humanité déchue.




Ainsi que le dit Saint Grégoire le Théologien, Noël n'est pas la fête de la création, mais de la re-création qui offre à chaque créature un nouveau sens à sa vie. C'est pourquoi, ainsi qu'en témoigne l'icône, chaque créature loue le Seigneur et participe à l'événement. Cette multitude de détails veut, en fait, représenter toutes les créatures terrestres et célestes (on dirait de nos jours "toutes les catégories sociales"!), ainsi que le dit un texte des vigiles (4° stichère du lucernaire) : Que T'offrirons-nous, Christ, à Toi qui es né pour nous sur la terre comme un homme ? Chacune de Tes créatures Te rend grâce : les anges T'apportent l'hymne; les cieux l'étoile; les mages leurs présents; les bergers leur admiration; la terre la grotte; le désert la crèche et nous une Mère - Vierge.

Nous souvenant que c'est sur les icônes que dans la Russie ancienne on transmettait ce qu'aujourd'hui on appelle le catéchisme, voyons l'enseignement doctrinal délivré par cette icône : le centre, tant sur le plan de la composition que de la signification, est l'Enfant emmailloté de langes (préfiguration des bandelettes qui recouvraient le corps mort du Christ et que les femmes-myrrophores trouvèrent dans le tombeau vide après la résurrection), couché dans une crèche (autel et eucharistie) sur le fond du trou béant, noir de la grotte. Cette grotte, les évangiles n'en parlent pas, mais nous la connaissons d'après la Tradition. L'écrit le plus ancien la mentionnant date du milieu du II° siècle. Saint Justin le Philosophe, dialoguant avec Triphone et citant l'évangile selon Matthieu, ajoute : Et comme Joseph n’avait pas de place pour s'arrêter dans ce village, il s'installa dans une grotte située non loin de Bethléem.
Le triangle noir symbolise notre monde anéanti par le péché des hommes et dans lequel a resplendi le Soleil de Justice. Ce trou noir symbolisant le monde, le péché, l'enfer est une constante de l'iconographie. Dieu est Lumière et Source de Lumière (voir l'icône de la Transfiguration). Je suis la Lumière du monde... Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la Lumière de la Vie /Jn VIIL12/. C'est cette même lumière qui se reflète sur les sujets aptes à le recevoir, cette lumière les pénètre et émane d'eux, ce que symbolise le nimbe entourant la tête des saints. Pareils à des batteries, ils emmagasinent la lumière, puis la restituent : ne dit-on pas des saints qu'ils "rayonnent"?
Mais ce monde qui refuse Dieu, la Vérité, ce monde qui gît dans le mal, la lumière lui est tout simplement refusée par l'iconographie. Les ténèbres ne sont pas un fait "positif", mais "négatif. Elles sont l'a- lumière ("a" privatif, c'est-à-dire "absence de lumière"). L'enfer n'est pas la haine de Dieu, mais l'absence de Son Amour. Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue /Jn 1,5/. Un "trou noir" analogue est représenté sur l'icône de la Résurrection. Nous avons cité plus haut les langes qui préfigurent les bandelettes. L'icône n'est pas un cliché de l'événement, elle voit plus loin, dans la perspective de la foi. La Rédemption est un tout inauguré par l'Incarnation : Tu es descendu, Seigneur, sur Terre pour sauver Adam et ne l'y trouvant pas, ô Maître, Tu es allé le chercher jusqu’ 'en enfer /matines du Samedi de la Passion/.
La Nativité est le premier stade, la première étape de la kénose, de l'abaissement, de l'amoindrissement volontaire du Christ. Le Maître prend la forme de l'esclave. L'Illimité, volontairement Se circonscrit, Se limite. Le Créateur prend forme de créature. Cette première étape se poursuivra, culminera par le point d'orgue de cette chute dans l'abîme : la mort en croix, puis la descente aux enfers qui symbolisera la Résurrection et se terminera par l'Ascension. C'est cette chute, immédiatement suivie du relèvement, que symbolisent les prosternations qui accompagnent la prière du fidèle orthodoxe : en se baissant on meurt avec le Christ et l'on renaît avec Lui en se relevant. L'homme tombé du Paradis n'était plus sur terre comme il l'imaginait. La terre en soi n'existe pas, c'est un stade intermédiaire, temporaire. L'homme était déjà de fait, et en puissance, en enfer. Enfer ou Paradis : pas de situation intermédiaire. Ainsi, le "trou noir" symbolise tantôt le monde, tantôt l'enfer ce qui, dans la perspective de la foi, est la même chose. L'Incarnation - c'est Dieu qui se fait homme afin que l'homme puisse devenir Dieu. C'est-à-dire qu'il puisse participer à la gloire de Dieu. Mais l'Incarnation n'est pas seulement "ce qui permet" à celui qui est limité de faire éclater ses limites et d'appréhender ainsi l'Illimité, mais c'est autant, et surtout, la manifestation du Dieu aimant, du Dieu d'Amour, la manifestation de la philanthropie divine.
La crèche dans laquelle est né le Christ a existé jusqu'au IV° siècle. Elle était en argile. Saint Jérôme, au début du V°s. regrette de ne plus pouvoir voir la crèche dans laquelle le Christ a été couché : "Par respect pour le Christ, nous l'avons remplacée par une crèche en argent. Mais ô combien plus précieuse était pour moi celle en argile, d'autant que Celui qui est né dedans condamnait l'or et l'argent".
L'âne et le bœuf. L'évangile ne les mentionne pas et pourtant ils ont toujours et de partout été indissolublement liés à la Nativité. Là encore, c'est la Tradition qui nous les situe dans cette place centrale, fondamentale. La raison pratique de leur présence s'explique ainsi : c'est à dos d'âne que voyageait la Mère de Dieu et le bœuf avait été amené par Joseph pour être vendu afin de couvrir les frais. Mais la raison dogmatique de leur présence s'explique par la réalisation de la prophétie d'Isaïe (1,3) : Le bœuf connaît son maître et l'âne l'étable de son seigneur, mais Israël ne me connaît pas et mon peuple ne comprend rien. Dieu est venu parmi les hommes et il ne s'est pas trouvé de place pour Lui.
La position de la Mère de Dieu se détache sur l'ensemble de la composition. Elle est le don de l'humanité à son Créateur. Cette dimension, très grande en proportion, correspond à la place occupée par la Vierge dans l'Église. L'absence de proportion est voulue : le personnage essentiel est magnifié au détriment des autres. L'Incarnation n'a pas été seulement le fait de la volonté divine, mais aussi celui de l'acceptation libre et volontaire de l'homme. En effet, sans le consentement libre et conscient de la Vierge, l'Incarnation n'était pas réalisable. Cette constatation nous amène à mieux comprendre le sens de la liberté chrétienne. Dieu, Christ, l'Église ne peuvent contraindre à Les aimer. Dieu prend de la Vierge, la chair qu'elle veut bien Lui donner. Cette maternité, dont elle est rendue digne par son exploit personnel, par l'ascèse de sa vie, elle l'assume de son plein gré, librement, et c'est en cela que son acte est grand. Le mystère de l'Incarnation n'est pas le fait quasiment mécanique de la seule volonté divine, que permettrait l'immaculée conception de la Vierge, notion totalement étrangère à l'Orthodoxie. Son acte est la réponse de la fidélité humaine à la promesse de fidélité divine. C'est le Fiat que l'humanité toute entière dit par sa bouche. Nous avons là toute la conception chrétienne du salut qui ne peut être obtenu sans ou contre la volonté de l'individu et, en filigrane, nous voyons la condamnation de la doctrine latine (XII°-XII° s.) des sacrements qui transmettraient la grâce ex opere ope- rato, par une sorte de mécanisation de la grâce, car l'efficacité d'un sacrement est tributaire de la "rencontre" entre ce qui est donné et ce que l'on donne, conformément à ce que nous enseignent les Écritures dans la parabole du Semeur : un même grain, selon le sol sur lequel il tombe, donnera tantôt une pousse vive, tantôt se desséchera /Marc IV,3-9, Luc VIII,5-9/. L'eucharistie agit pour le salut de l'âme, mais aussi pour le jugement et la condamnation de celui qui la reçoit sans foi et piété, ainsi que nous le confessons dans la prière de saint Jean Chrysostome lue juste avant la communion.
La Vierge est la nouvelle Eve et de même qu'Eve était la mère de tous les vivants, Marie est la mère de toute la re-création. C'est cet exploit personnel, au nom de l'humanité, que l'icône montre dans cette présentation majestueuse de la Mère de Dieu. Par son exploit, par sa vie personnelle, elle a réussi à rester pure dans ce monde pécheur qui est le nôtre, c'est en cela qu'elle est un guide pour l'humanité.
La Mère de Dieu est le don suprême de l'humanité à Dieu. Mais elle fait pleinement partie de l'humanité, c'est pourquoi Elle est - sur l'icône - en dehors de la grotte, avec le reste de la création.
La Vierge est drapée de rouge. Symboliquement, cette couleur représente ici le sacrifice et la résurrection. Son regard, son attitude sont une méditation. Ce n'est pas tant le joyeux événement qui l'habite, mais les ultimes conséquences qu'elle pressent.
Les anges remplissent leur double ministère. En haut, à droite, deux anges sont tournés vers le haut, vers Dieu : c'est la louange, la glorification, la doxologie incessante. Un ange se penche vers le bas, vers les bergers : c'est l'intercession auprès de l'humanité, c'est l'ange annonciateur, l'ange gardien. Il annonce la bonne nouvelle aux bergers qui semblent l'écouter à la fois effrayés, recueillis et admiratifs. Leurs regards sont dirigés vers la source de lumière, vers l'étoile.
Ces bergers sont des gens simples, au cœur pur, c'est pourquoi l'ange leur parle directement, sans intermédiaire. Ils ont cette simplicité de l'enfant qui leur permet de percevoir l'incompréhensible : Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Il en va tout autrement de ces hommes de science que sont les rois-mages. Cette connaissance du miracle ne peut leur être donnée directement comme aux bergers incultes, mais purs de cœur et d'esprit. En tant qu'hommes de science il leur faut un long cheminement intellectuel - symbolisé ici par le long voyage qu'ils effectuent à cheval guidés par l'étoile - pour aboutir à la connaissance absolue du sujet étudié. Deux modes de connaissance. Deux attitudes face à la révélation. Deux chemins menant au même but, mais par des voies différentes.
Dans ces deux types d'hommes - les bergers et les mages - l'Église voit les premiers éléments de la communauté ecclésiale. Les bergers sont les prémices de l'Église de la circoncision (les juifs) et les mages, de l'Église des gentils, des nations (les non-juifs). Référence aux tous premiers temps de la propagation de la foi et de l'implantation des Églises à partir de ce point central, originel, qu'est l'Église de Jérusalem d'où sont partis les apôtres dispenser la bonne nouvelle à travers le monde. L'adoration des mages souligne la place qui revient aux non-juifs, et dans une perspective plus lointaine, la place revenant aux convertis, et la légitimité de leur ministère au sein de l'Église. Contrairement à ceux qui "naissent dans l'Église", les convertis, suivant en cela les mages, y parviennent après un long cheminement personnel. Nous voyons ici la représentation iconographique de la doc- trine à laquelle l'Église est parvenue après un débat qui fut historiquement long et houleux : les chrétiens sont, en dehors de toute connotation ethnique ou raciale, le "Nouvel Israël" et sont les héritiers des promesses faites à la race élue. Les mages témoignent également du caractère universel de l'œuvre salvatrice du Christ, ce que l'Église professe à chaque office des vêpres dans le cantique de Syméon : (cet enfant) "est une lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël".
À l'origine, l'Adoration et la Nativité étaient deux fêtes séparées, ce qui est encore le cas en Occident. L'Orthodoxie a uni ces deux fêtes en une seule. Dans les catacombes romaines (images du II°-IV0 s.) on peut voir la Vierge assise, tenant l'Enfant sur ses genoux et recevant avec Lui l'adoration des mages.




Au-dessus de la grotte où repose l'enfant, issu d'un demi-cercle sortant des limites de l'icône, un rayon lumineux traverse l'étoile et se scinde dans sa partie inférieure en trois rayons. Le demi-cercle symbolise le "Lieu Très-Haut", et l'étoile, portée par le rayon qui en est issu, nous montre qu'el- le n'est pas un simple fait cosmique, astrologique, mais qu'elle est porteuse d'une nouvelle d'En-Haut. Le triple rayon qui sort de la source unique de Lumière est, dogmatique- ment, la marque de l'uni- trinité de Dieu, mais elle est aussi l'image de l'accomplissement de la prophétie sur le déchirement des cieux : Ah! Si tu déchirais les cieux et si tu descendais sur terre... /Isaïe 64,1/. Cette lumière qui se déverse à flots sur la terre, permettant une jonction entre les cieux et la terre, est aussi une forme d'échelle permettant d'accéder, d'ici-bas, au ciel. L'unique rayon sortant de la sphère supérieure marque l'essence une de Dieu, mais en sortant de l'étoile il se partage en trois éclairs : symbole de la Trinité et marque de la participation des trois Personnes - trois Hypostases - à l'économie du salut.

Une composition similaire d'un rayon se terminant en trois éclairs avec ici une étoile, là-bas une colombe, se retrouve dans l'icône de la Théophanie, qui est la suite logique et immédiate de la Nativité.
Cette descente de l'Esprit qui semble fendre les deux est une réponse à la prière antique d'Isaïe citée ci-dessus, qui se poursuit par cet espoir : Tu ferais ainsi connaître à tes adversaires qui tu es. Véritable épiclèse de l'humanité annoncée par l'ange du Seigneur : L'Esprit- Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre /Luc 1,35/.
Une autre interprétation à ces cieux qui se déchirent et à ce désert qui voit descendre le Christ est la réalisation de la préfiguration de la manne descendant du Ciel pour nourrir le peuple juif. Le Christ est le pain eucharistique, cette nourriture spirituelle venue du Ciel pour l'humanité.
En bas, à droite, deux femmes baignent un enfant. Nous connaissons cette scène par la Tradition, on la rencontre également dans les évangiles apocryphes, pseudo-Matthieu, pseudo Jacques. Cette scène est là pour prouver que l'Enfant qui est né est véritablement homme, Fils de l'homme, et en tant que tel Il est soumis à toutes les lois de la nature, à toutes les contingences matérielles, terrestres. L'une des deux femmes serait, d'après la Tradition, la juste Salomé.
Cette double représentation, sur une même icône, d'un même personnage - procédé fréquemment utilisé - prouve une fois de plus que l'icône n'est pas un cliché, une photo, mais elle est un tout, un enseignement dogmatique complet. Dans la grotte nous voyons le Fils de Dieu qui en tant que Créateur n'a pas besoin de la créature, en bas à droite, c'est le Fils de l'homme que la Vierge regarde, car Il a besoin d'elle. Nous pouvons également voir là une affirmation du dogme de Chalcédoine sur la divino-humanité du Christ.
Le dernier élément de cette icône est Joseph, en bas, à gauche, assis, pensif, saisi par le doute que lui inculque ce personnage habillé en berger et qui n'est autre que ... le Tentateur, le Diable. Disons tout de suite que cette interprétation, aujourd'hui communément admise, est cependant violemment réfutée par certains, notamment le père Georges Drobot, lui-même iconographe, qui ne veulent voir dans ce personnage qu'un simple berger conversant avec Joseph. Toutefois, en dépit d'une argumentation intéressante, cette thèse, ne nous convainc nullement : il suffit de voir comment Joseph détourne obstinément son visage (ce qui prouve qu'il n'y a pas d'échange, pas de conversation entre eux) refusant d'écouter les propos et les doutes que ce personnage tente de lui insuffler.
Joseph est là, mais il est à côté, il ne participe pas à l'événement, on voit combien il n'est pas le père de l'enfant : quel contraste avec l'iconographie occidentale ! La Tradition apocryphe a inspiré les textes liturgiques sur les doutes qui assaillent Joseph sous l'influence du Diable (d'ailleurs représenté parfois avec une queue et des cornes). Il n'est pas possible d'aller contre les lois de la nature, dit le Diable à Joseph : "Pas plus que ce bâton ne peut produire un feuillage, un vieillard ne peut engendrer, une vierge ne peut enfanter", nous rapportent les apocryphes et, en réponse, le bâton aussitôt se couvre de feuillage. Cet événement est parfois représenté sur les icônes.
Mais au-delà des doutes ou du drame personnel de Joseph, c'est toute l'humanité qui est représentée en lui. C'est le drame de la foi, l'incrédulité du genre humain face à des réalités qui dépassent son entendement. C'est la difficulté, voire l'impossibilité, de recevoir tout principe transcendant, tout surnaturel.
Sur certaines icônes la Vierge tourne son visage au regard paisible, apaisant, réconfortant, aimant, tantôt en mère sur l'enfant que l'on baigne, tantôt en épouse, en compagne, sur Joseph pour le rassurer, c'est alors l'Église qui incite l'humanité à garder sa foi.
Tel est l'enseignement dogmatique de l'icône orthodoxe traditionnelle soumise aux canons de l'Église. Toute liberté prise avec ces canons enlève tout ou partie de la plénitude de son message dogmatique. Certaines icônes fortement influencées par l'Occident masquent notamment la réalité historico-dogmatique par une scène familiale de tous les jours. Saint Grégoire le Théologien disait déjà : "Tu mets en avant tout ce qui est rabaissant et tu passes sous silence tout ce qui est élevant". Mettre tout l'accent sur ce qui est humain, terrestre, "rabaissant" ne donne pas la possibilité à l'esprit de s'élever jusqu'à la connaissance du mystère divino-humain, mais au contraire rabaisse ce mystère, et notre esprit, à notre niveau terrestre. Mais n'est-ce pas là tout le débat sur le rôle, la place et la vocation de l'Église : s'adapter au monde ou l'élever ?"
P. Germain Ivanoff-Trinadtzaty

vendredi 18 décembre 2009

"Aujourd’hui notre parole, comme chrétiens et comme Palestiniens..."

Extraits d' un appel oecuménique à la fin de l'occupation de la Palestine


jerusalem06_lg.jpg


[...] Nous croyons en Dieu, un Dieu bon et juste
2.1 Nous croyons en Dieu, un et unique, créateur de l’univers et de l’humanité, un Dieu bon, juste et aimant toutes ses créatures. Nous croyons que toute personne humaine est créée par Dieu à son image et à sa ressemblance. La dignité de l'être humain provient de celle de Dieu et elle est égale en toute personne humaine. Cela veut dire pour nous, ici et maintenant sur cette terre en particulier, que Dieu nous a créés non pour que nous nous disputions et nous affrontions, mais afin que nous nous connaissions et nous aimions les uns les autres, et pour édifier ensemble cette terre, par notre amour et notre respect mutuel.
2.1.1 Nous croyons en son Verbe éternel, son Fils unique notre Seigneur Jésus Christ, qu’il a envoyé comme Sauveur du monde.
2.1.2 Nous croyons en l’Esprit Saint qui accompagne l'Eglise et l’humanité dans leur cheminement. C’est lui qui nous aide à comprendre les Ecritures, dans les deux Testaments, formant une seule unité, ici et maintenant. C’est lui qui nous révèle la manifestation de Dieu à l’humanité, dans le passé, le présent et l’avenir.

Comment comprendre la Parole de Dieu ?
2.2 Nous croyons que Dieu a parlé à l’humanité, ici, dans notre pays : “Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les Prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles” (Hb 1, 1-2).
2.2.1 Nous, Palestiniens chrétiens, comme tout chrétien dans le monde, nous croyons que Jésus Christ est venu accomplir la Loi et les Prophètes. Il est l’alpha et l’oméga, le début et la fin. Illuminés par lui et guidés par le Saint Esprit, nous lisons les Ecritures, nous les méditons et nous les interprétons, comme le fit Jésus aux deux disciples d’Emmaüs : “Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait” (Lc 24,27).
2.2.2 Le Christ est venu proclamer que le Royaume de Dieu est proche. Il a provoqué une révolution dans la vie et la foi de l’humanité. Il nous a porté un “enseignement nouveau” (Mc 1,27) et une lumière nouvelle pour comprendre l’Ancien Testament et les principaux sujets qui y sont mentionnés et qui ont rapport avec notre foi chrétienne et notre vie quotidienne, tels les promesses, l’élection, le peuple de Dieu et la terre. Nous croyons que la Parole de Dieu est une parole vivante qui jette une lumière nouvelle sur chacune des périodes de l’histoire. Elle manifeste aux croyants ce que Dieu dit ici et aujourd’hui. C’est pourquoi il n’est pas permis de transformer la  Parole de Dieu en lettres mortes qui défigurent l’amour et la Providence de Dieu dans la vie des peuples et des personnes. C’est là le défaut des interprétations bibliques fondamentalistes, qui nous portent la mort et la destruction lorsqu'elles figent la Parole de Dieu et la transmettent, comme parole morte, de génération en génération. Cette parole morte est utilisée comme une arme dans notre histoire présente, afin de nous priver de notre droit sur notre propre terre.

2.3.4 Notre lien avec cette terre est un droit naturel. Ce n’est pas seulement une question d’idéologie ou de théorie théologique. Pour nous, c’est une question de vie ou de mort. Certains ne sont pas d’accord avec nous, et nous traitent même en ennemis pour la seule raison que nous voulons vivre libres sur notre terre. Parce que Palestiniens, nous souffrons à cause de l’occupation de notre terre, et parce que chrétiens, nous souffrons des fausses interprétations de certains théologiens. Face à cela, notre rôle consiste à rester fidèles à la Parole de Dieu, source de vie, non de mort, et à conserver la “bonne nouvelle” comme elle est, “bonne” pour nous et pour tous les hommes. Face à ceux qui menacent notre existence comme Palestiniens, musulmans et chrétiens, par les Ecritures Saintes, nous renouvelons notre foi en Dieu, car nous savons que la Parole de Dieu ne peut pas être pour nous une source de mort  >> LIRE LE TEXTE COMPLET

samedi 5 décembre 2009

Le massacre (contemporain) des innocents...


Le saviez-vous?


Les entreprises dépensent environ 17 milliards de dollars chaque année pour le marketing destiné aux enfants , une augmentation très nette par rapport aux 100 millions de dollars dépensés en 1983.

Jusqu'à l'âge d'environ 8 ans les enfants ne comprennent pas l'intention persuasive de la publicité et de très jeunes enfants ne peuvent pas distinguer entre les publicités et le contenu d'un programme.

Les enfants de 2 à 11 ans voient plus de 25.000 annonces en une année de télévision seulement.





"Campaign for a Commercial-Free Childhood est une coalition nationale de professionnels de la santé, d’ éducateurs, de groupes de revendication, de parents et de personnes qui se soucient des enfants. Basée au Children's Center Juge Baker à Boston, CCFC est le seul organisme national (us) dont la vocation est de limiter l'impact de la culture commerciale sur les enfants. L‘équipe de CCFC et le comité directeur sont des militants, des auteurs, et d'éminents experts sur l'impact des médias et du marketing sur les enfants. La plupart d'entre nous sont aussi des parents.

Notre mission
La mission de la CCFC est de mettre l'enfance à l'abri du marketing. Une culture de médias axée sur le marketing vend aux enfants des comportements et des valeurs motivés par la nécessité de promouvoir le profit plutôt que le bien public. La commercialisation de l'enfance est aujourd'hui le lien entre un grand nombre des problèmes des plus sérieux auxquels sont confrontés les enfants, et la société. L'obésité infantile, les troubles alimentaires, la violence des jeunes, la sexualisation, le stress familial, l'alcool et le tabagisme des mineurs, le matérialisme rampant, et l'érosion des jeux créatifs pour enfants, sont exacerbés par la publicité et le marketing. Lorsque les enfants adoptent les valeurs qui dominent la culture commerciale de la dépendance aux choses que nous achetons pour la satisfaction de la vie, une attitude «moi d'abord", la conformité, des achats impulsifs, irréfléchis et la fidélité servile à une marque, alors la santé de la démocratie et la durabilité de notre planète sont menacées. CCFC travaille pour les droits des enfants de grandir et la liberté des parents de les élever, à l’abri des intérêts commerciaux."



La nativité new style 2009 ?


St Nicolas prie Dieu pour nous !