Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

samedi 12 janvier 2013

La vie rêvée des Chrétiens au paradis perdu andalou...

On ne répétera jamais assez à quel point cette société idéale de l'Andalousie médiévale dont on nous rebat tant les oreilles, où auraient déjà régné les Lumières avant l'heure et une si enviable tolérance universelle, donc un prétendu modèle pour nos sociétés contemporaines, n'est qu'un mythe d'autant plus dangereux qu'il est constamment relayé sous forme de matraquage par toutes sortes d'instances politiques, religieuses et médiatiques au point que c'est devenu une sorte de dogme indubitable. Il faut faire savoir que la vie des dhimmi, chrétiens et juifs, était majoritairement pour le moins difficile si bien qu'il s'en est suivi une résistance  réelle dont on ne parle jamais, comme si le peuple avait subi avec délices cet asservissement. Il est plus que temps aujourd'hui, quand des groupes djihadistes du Maghreb comme du Moyen-Orient prêchent la reconquête de ce qu'ils considèrent comme leur appartenant de droit, de connaître la réalité des faits et de ce que nous promettent ces fanatiques nostalgiques de leur pouvoir totalitaire oppressif passé, et qu'ils cherchent, déjà sur place,  en Europe, à imposer...




 Le drame des chrétiens mozarabes

"Dès la conquête, Juifs et Chrétiens ont été soumis à la dhimma, un impôt spécial assorti de mesures vexatoires et de brutalités ce qui entretint les ferments de résistance.

 En réalité, les libertés dont peuvent jouir les Chrétiens demeurent très limitées. Les dhimmi doivent respecter très scrupuleusement le pacte conclu avec les vainqueurs. 

Si l'un d'entre eux ne s'acquitte pas du tribut, il peut être réduit en esclavage ou puni de mort. Le pouvoir musulman peut décréter en ce domaine la responsabilité collective de ses sujets chrétiens et supprimer les privilèges accordés à toute la communauté en cas de défaillance de l'un de ses membres.
Les Chrétiens doivent également se garder de toute action pouvant être interprétée comme une provocation par les Musulmans. Ils doivent dissimuler les croix, faire en sorte que, dans les campagnes, les Musulmans ne puissent voir les porcs qu'ils élèvent, car cela est considéré comme une injure faite au Prophète. Quand des troubles éclatent, les communautés chrétiennes en font souvent les frais, comme ce fut le cas lors de la révolte de la garnison arabe de Séville en 891. 
La sécurité des musta'rib (ceux «qui vivent comme les Arabes») est ainsi, parfois, un vain mot. Les dhimmi se voient interdire le port d'une arme; ils ne peuvent monter à cheval et doivent se contenter de mulets ou d'ânes sous peine du fouet et de la prison. Diverses obligations vestimentaires doivent permettre de distinguer les Croyants des «protégés». Ceux-ci doivent s'effacer quand ils croisent dans la rue un fidèle de Mahomet. Leurs maisons doivent être moins hautes que celles de leurs voisins musulmans, ils doivent l'hospitalité à tout Croyant qui la demande et le paiement de la capitation les contraint à se prêter à des rituels humiliants, les dhimmi devant se prosterner devant le percepteur, qui leur assène parfois un soufflet avant de les repousser violemment.
 Les Chrétiens ont conservé la plupart de leurs églises, mais il leur est interdit d'en construire de nouvelles. Le son des cloches est tout juste toléré, à condition d'être le plus discret possible. Les cortèges de funérailles doivent être silencieux, les croix sont confinées à l'intérieur des églises et des maisons privées. Les processions et les cierges sont interdits quant aux cimetières des fidèles des diverses religions, ils doivent être rigoureusement séparés.
Tout Musulman abjurant sa religion pour se convertir à celle du Christ est condamné à mort. La même peine est appliquée à tout Chrétien mettant en cause les croyances transmises par le Coran et la Sunna.


Les discriminations judiciaires font que, pour un crime identique, Musulmans et dhimmi encourent des peines différentes et les indemnités dues aux familles varient du simple au double, voire au triple, selon la confession de la victime et du coupable.  
Les autorités musulmanes respectent généralement les conditions fixées lors de la conclusion du pacte de soumission des dhimmi car elles ont intérêt à ménager une population procurant une ressource fiscale précieuse mais, à l'inverse, le peuple des «vrais Croyants», soumis à l'influence des prédicateurs malékites locaux, se montre beaucoup plus hostile, et les muwalladun, les nouveaux convertis, sont parfois les plus intransigeants vis-à-vis de leurs anciens coreligionnaires.

Les discriminations et vexations subies quotidiennement vont contribuer au développement d'une volonté de résistance. Celle-ci est d'abord spirituelle et s'exprime à travers le recours au martyre. Le moine Perfectus, qui a dénoncé Mahomet comme un imposteur, est ainsi exécuté mais la mort rapide de celui contre qui il a lancé une malédiction, contribue à entretenir un climat d'exaltation religieuse qui explique, au milieu du IXe  siècle, l'épisode des «martyrs de Cordoue ». Le mouvement qui pousse alors de nombreux Chrétiens au martyre dure ainsi pendant près d'une dizaine d'années, jusqu’à l'exécution de Saint Euloge, égorgé en 859.



La résistance n'est pas seulement spirituelle et l'histoire d'AI-Andalus est ponctuée de nombreuses révoltes. Outre celles des Berbères, de certains clans arabes associés à la conquête ou des muwalladun  fraichement convertis, il faut compter aussi avec celles des Mozarabes. Tolède se soulève ainsi en 852 et peut bénéficier pendant trois quarts de siècle d'une large autonomie. Mérida entre également à plusieurs reprises en rébellion au cours du IXesiècle. La dissidence la mieux connue et la plus importante par son ampleur et sa durée est celle d'Omar ibn Hafsun, qui persiste de 879 à 927. Le chef rebelle installe une base inexpugnable à Bobastro, véritable nid d'aigle de la Serrania de Rondo et lance à partir de là de multiples raids jusqu'à Séville, Cordoue, Grenade et Jaén, en regroupant sous son autorité muwaladun mécontents et Mozarabes. Lui-même converti, il se rallie au christianisme en 898 et, après sa mort, son fils poursuit pendant plusieurs années la résistance. La révolte armée demeure cependant le plus souvent vouée à l'échec et c'est le choix de l'exil que font certains. Ils partent vers la marche d'Espagne, la future Catalogne, établie par les Carolingiens au début du IXe siècle, ou vers le nord-ouest de la péninsule, vers le réduit asturien où se développe un petit royaume appelé à constituer l'un des premiers noyaux de la reconquête à venir. En 872, des réfugiés fondent ainsi le monastère de Sahagùn qui sera bientôt l'un des grands centres de rayonnement ibérique.
Au fil du temps, l'arrivée de ces Mozarabes dans les royaumes chrétiens du nord contribue au développement d'un idéal de lutte contre l'Islam, perçu comme la Bête qui orne les Commentaires que le moine Beatus de Liébana fait alors de l'Apocalypse  de Saint-Jean. Le pouvoir musulman veille également à l'éloignement des populations insoumises et quelques indices laissent supposer l'existence de déportations massives vers l'Afrique du Nord, un procédé généralisé par les Almoravides au cours du XIIe siècle.

Les spécialistes ne sont pas pleinement d'accord à propos de l'évolution respective des communautés chrétienne et musulmane, mais il semble admis que l'équilibre qui s'était maintenu, quant au volume de la population, en faveur des Mozarabes jusqu'au début du Xe siècle se trouve inversé à la fin de celui-ci. En 1126 cependant, les Mozarabes de Grenade se révolteront contre les nouveaux maîtres almoravides de l'Espagne musulmane et appelleront à leur secours le roi d'Aragon, mais celui-ci ne remporte qu'une victoire sans lendemain et ne peut s'emparer de la ville. Les rebelles sont alors contraints de se replier avec Alphonse le Batailleur jusqu'à la vallée de l'Èbre où ils vont contribuer au peuplement chrétien d'une région restée très longtemps musulmane et où les Mudejares devenus les Morisques demeureront nombreux jusqu’au début du XVIIe siècle" (extrait d'un article de Jean Kappel) 

dimanche 6 janvier 2013

BONNE FÊTE de la THEOPHANIE et du BAPTÊME du CHRIST !


Quand on regarde de près certaines icônes du Baptême de Notre Seigneur, que l'on peut sans doute considérer comme les plus antiques et les plus traditionnelles, on peut économiser bien des phrases de commentaire théologique parce que l'image parle d'elle-même. En effet voici quelques icônes qui montrent ce qui se passe sous l'eau : le Christ écrase ou fait fuir clairement des êtres subaquatiques qui s'apparentent plus à des démons subaquatiques qu'à des divinités païennes innofensives. 





On ne peut s'empêcher de se rappeler le Léviathan, "de l'hébreu: לויתן, liwjatan, venant de la mythologie phénicienne et qui représente en fait le monstre du chaos primitif. C'est également un monstre marin évoqué dans la Bible, dans les Psaumes (74,14 et 104, 26), dans Isaïe, 27, 1 et au Livre de Job (3:8 et 40:25 et 41:1). C'est un monstre colossal, dragon, serpent et crocodile, dont la forme n'est pas précisée ; il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde." selon le bref article intéressant publié ici.


Il est donc évident selon cette iconographie que le Christ vient moins recevoir par cette immersion une purification (à laquelle Il s'identifie également bien sûr puisque assumant notre nature humaine car« il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice ») qu'Il ne vient se rendre maître et terrasser des démons des profondeurs de la nature, capables de reproduire le chaos, les disperser et les assujettir pour rétablir le cosmos dans sa nature originelle comme Il le fera ensuite par sa glorieuse Résurrection ce  qui est explicite dans cette icône qui rappelle celle de la descente dans l'Hadès. En somme le Prophète Jean le Baptiste, le Précurseur,  annonce également non seulement par ses paroles mais en étant acteur à la demande du Sauveur de son immersion dans les eaux, la régénérescence de la Création et de l'homme c'est à dire la Résurrection à venir.

"11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. 12 Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, 13 en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ"

jeudi 3 janvier 2013

Interview de Père Phillip Gatari, prêtre orthodoxe du Kenya

Du coeur de l'Afrique Une entrevue avec le Père Phillip Gatari, et prêtre orthodoxe du Kenya P.Phillip Gatari récemment visité Moscou. Il était l'invité du monastère de Sretensky pendant deux jours, et a célébré la liturgie avec les frères et d’autres moines du Mont Athos en visite. Après les offices, ce pasteur joyeux nous a parlé de l'Orthodoxie au Kenya et de son travail en tant que directeur d'une école rurale.
Sources :
Pravoslavie.ru
Journey to Orthodoxy

P.Phillip Gatari. Divine Liturgie au monastère Sretensky. Photo: P.Ignace (Shestakov)

 Le Kenya n'est pas un pays riche, et les gens vivent une vie très simple ici, surtout dans les provinces. P.Phillip, le recteur de l'église de Saint-Antoine dans le village de Ishamara dans le centre du Kenya, ne fait pas exception. Il est très occupé, l'Orthodoxie est la confession dont la croissance est la plus dynamique au Kenya, et les baptêmes de masse dans les villages ne sont pas rares, avec au moins 50 à 70 personnes à la fois. 

 –  P.Phillip, parlez-nous de votre église. À quelle juridiction ecclésiastique appartient-elle? 

 – Notre église est dédiée à saint Antoine le Grand, qui a vécu en Egypte et est la tête du monachisme pour le monde entier. Nous appartenons à la juridiction du Patriarcat d'Alexandrie, et notre foi est l'Orthodoxie. Ma paroisse est située dans le diocèse du Kenya, et nous essayons de l'élargir et de l'augmenter. Nous n'avons pas une grande paroisse, autour de 300 personnes, parmi lesquelles environ 100 d'entre elles sont des paroissiens actifs.

Mgr Jonas, archevêque orthodoxe de l'Ouganda

 – Comment les Kenyans sont-ils venus à l'Orthodoxie?

 – L’Orthodoxie est parvenue jusqu’ ici à l'initiative de la population locale. Ils étaient à la recherche de la véritable Église. De retour en 1932, les Kenyans orthodoxes ont écrit une lettre au patriarche Meletios pour être reçus dans le Patriarcat d'Alexandrie, le patriarche leur a donné une réponse positive, mais il est décédé peu après. Les Kenyans ont de nouveau écrit une lettre, cette fois au Patriarche Christophe. En 1942, le métropolite Nicolas d'Axoum est venu à nous, supervisa tout, et en 1946, l'Eglise du Kenya a été reçue dans la communion avec le Patriarcat d'Alexandrie. Peu après, le mouvement de libération contre le régime colonial au Kenya, a commencé. C’était en 1952. Il y avait beaucoup de paroisses orthodoxes du côté des rebelles, et les pasteurs protestants comme les prêtres catholiques ont qualifié le soulèvement de rébellion de païens et de sauvages. Ils ont emprisonné les prêtres orthodoxes. Par exemple, le père George Arthur Kaduna, le premier évêque "noir" au Kenya, a passé dix ans en prison en même temps que le futur président du pays et chef de la tribu Kikuyu, Jomo Kenyatta. Le président a légué après sa mort, une parcelle de terrain pour la construction d'un séminaire orthodoxe, qui a ouvert ses portes en 1982. L'archevêque actuel de l'Albanie, Anastasios, a ouvert ce séminaire. Nous avons commencé avec des cours particuliers, le week-end, par l'étude de la Liturgie seulement, et maintenant le séminaire a atteint un niveau sérieux, nous pouvons attribuer des diplômes à des étudiants. Donc, cela fait maintenant partie de notre histoire. 

– Comment êtes-vous personnellement devenu orthodoxe?

– Je ne suis devenu orthodoxe dans mon enfance qu’à neuf ans. Je n'avais pas été baptisé auparavant.

Vos parents sont-ils aussi orthodoxes ?  

Ils n'étaient pas croyants, mais plus tard, ils ont suivi les traces de leur fils et sont devenus orthodoxes. 

Bénédcition des fidèles, au monastère Sretensky. Photo: P.Ignace (Shestakov)
 – Qu'est-ce qui a été le plus important dans votre cheminement vers l'Orthodoxie, une personne, une école ou autre chose? 

–  Notre prêtre de paroisse. Il m'a influencé, dans mon village, dans notre église. J'étais un enfant alors. J'ai continué à aller à l'église aussi après avoir grandi. 

–  Parlez-nous de votre église. En quoi a-t-elle été construite ? 

–  Au départ, notre église a été faite d'argile, et c’est seulement plus tard qu’il y a eu un bâtiment en pierre. Mais nous n'avons pas d'iconographes pour peindre les fresques, et il est très coûteux d'embaucher des artistes de l'Europe. Par conséquent, nous avons uniquement les icônes que nous accrochons au mur, mais pas de peintures murales. Nous avons également eu une cloche, mais elle a été volée dans le clocher même.


–  J’aimerais en savoir plus sur la vie spirituelle dans votre paroisse : Les gens viennent-ils souvent se confesser et communier?

 –  Ceux qui en ressentent le besoin et se sont préparés eux-mêmes reçoivent généralement la communion chaque fois qu'il y a une liturgie. Mais bien sûr, si quelque chose les en empêche, ils ne communient pas. En général, nous essayons de parler avec ces personnes et de savoir quel est le problème. La confession avant la communion n'est généralement pas obligatoire. Cela dépend des personnes en particulier. Si quelqu'un vient et dit: «Je dois me confesser" , alors bien sûr nous prenons sa confession. Mais dans de nombreux cas, j'essaie d'envoyer la personne à un prêtre plus expérimenté pour se confesser. 

–  Quel genre de travail missionnaire se fait au Kenya, dans votre paroisse, et dans votre diocèse?

 –  Nous avons beaucoup de différentes sortes de travail missionnaire. Il existe des programmes pour la jeunesse, des programmes pour les femmes, des programmes pour des confréries masculines. Nous avons des classes d'école du dimanche. Il existe également des programmes éducatifs destinés au travail à l'école secondaire et les classes élémentaires. Dans les écoles laïques, nous essayons aussi de garder une orientation chrétienne. Je suis très fier du fait qu'il y a une école secondaire orthodoxe dans notre paroisse qui a été fondée par l'Église, mais nous y acceptons tous les enfants, peu importe leur confession. Nous travaillons selon un programme d'enseignement public qui est appliqué dans toutes les écoles au Kenya. Ce programme est utilisé partout, même dans les écoles privées : le cours est de quarante minutes, il doit y avoir huit cours par jour, ce sont des enseignants qualifiés qui y œuvrent, et tout à l’avenant. L'éducation est sous contrôle gouvernemental. À ce jour, nous avons 65 élèves, c’est en partie le résultat de notre travail missionnaire de même le directeur de notre école, et les élèves. Lorsque j'ai été affecté à cette paroisse il y avait une parcelle de cinq acres ( un peu plus de 2 ha) de terre prévus pour une école. Cela avait été abandonné et depuis dix ans, il n'y avait rien, aucun bâtiment, rien. Maintenant, avec l'aide de Dieu il y a une école, avec des salles de classe et desbureaux. Dans l'église, nous essayons d'utiliser les langues locales. Les sermons sont également en langue locale. Mais dans les écoles on utilise l'anglais dans tout le Kenya. L'ensemble de la population parle anglais.

 P.Phillip Gatari et hiérodiacre Séraphins, Monastère Sretensky. Photo: hiéromoine Ignace (Shestakov)


–  A votre avis, est-ce que l'Orthodoxie a un plus grand avenir encore au Kenya? 

–  Si nous avons une gouvernance sage et que nous nous fondons sur les populations locales, en suivant leurs besoins, et en étant leurs partenaires, alors nous avons un grand potentiel. Notre mission doit englober de nouveaux groupes ethniques.

Metropolite Jeronymos de Mwanza

Vasily Tomachinsky spoke with Fr. Phillip Gatari 
Photos: Hieromonk Ignaty (Shestakov)
Click: African Americans and Orthodoxy

Icone des saints africains de La Fraternité de St. Moîse Le Noir


lundi 31 décembre 2012

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin" Meilleurs voeux pour l'année 2013

"Il n'est pas d'obstacle dont ne triomphe l'amour divin : cet amour, là où il existe, surmonte toutes les difficultés. Ni le fer, ni le feu, ni la pauvreté; ni la maladie, ni la mort, ni aucune autre épreuve ne paraîtra terrible à celui qui est embrasé de cet amour ; il se rira de toutes ces peines, il prendra son vol vers le ciel et ne pensera pas autrement que les habitants du ciel. Ni le firmament, ni la terre, ni les mers ne fixeront ses regards ; une seule chose attirera son attention, la gloire et la beauté de Dieu de telle sorte que les plaisirs et les joies d'ici-bas le trouveront aussi insensible que les afflictions de cette même vie. Aimons de cet amour auquel rien ne saurait être comparé ; aimons ainsi, soit à cause du présent, soit à cause de l'avenir, ou plutôt à cause de cet amour lui-même. A ce compte, nous éviterons les châtiments, de la terre et ceux de l'avenir ; à ce compte, nous prendrons possession du céleste royaume. Après tout, ni l'exemption de la géhenne, ni la possession du royaume du ciel ne sont rien, comparées au bonheur d'être aimé du Christ et de l'aimer. Si un amour partagé nous comble en ce monde de félicité, lorsqu'il s'agira d'un amour réciproque entre Dieu et nous, quelle idée se faire d'une félicité pareille, en quelle langue l'exprimer? L'imagination demeure impuissante, l'expérience seule pourra nous le faire comprendre. Aspirons donc à cette joie spirituelle, à ce bonheur inexprimable, à ces trésors sans fin; pour en faire la douce expérience, renonçons à tout le reste, et faisons naître en nos cœurs cet amour, pour notre satisfaction et pour la gloire de Dieu, à qui il s'adressera. A lui gloire et puissance dans l'unité du Fils unique et du Saint Esprit maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles." (Sur l'Espérance I - St Jean Chrysostome)

lundi 24 décembre 2012

INTERVIEW AVEC Mgr Antonios LE "MINISTRE DES FINANCES" DE L'ÉGLISE ORTHODOXE GRECQUE

Cet entretien a été réalisé par Pierre Jovanovic à Athènes du 12 au 16 dec 2012 avec le numéro 2 de l'Eglise, en fait le Ministre des Finances, S.E. Antonios qui est un homme aussi fascinant que mesuré. Il nous livre ici les clés de la guerre invisible qui a lieu en ce moment même en Grèce, nous éclaire sur ses les liens avec Aube Dorée et surtout clarifie le rôle de son Église au sein du pays. Avec ses propos, vous comprendrez mieux la soudaine saillie de Mme Duflot sur l'Église de France...


Pierre Jovanovic: Nous avons pu observer depuis quelque temps des attaques contre l'Église Orthodoxe Grecque aussi bien dans la presse grecque qu'internationale. Les articles lui reprochent d'être "trop riche", et si on lit bien entre les lignes, il serait bon de saisir ses biens pour payer les créditeurs internationaux de la Grèce...

Son Eminence Antonios Evêque de Salona, de l'Église Orthodoxe Grecque:
Pour bien comprendre ce qui se passe, il me faut revenir un peu en arrière. Quand la Grèce fut libérée en 1827, notre Église disposait d'une fortune immobilière suffisamment importante. Sa fortune en espèces, notre Église l'avait déjà donné en 1823 aux Grecs qui se battaient contre l'empire Ottoman. Par la suite, en 1835, notre Église a également offert à l'Etat grec 50% de tous ses biens immobiliers afin de le renforcer, et surtout pour que l'Etat puisse financer le nouveau système éducatif jusque-là financé par l'Église. Tous les biens immobiliers que nous avons donnés ont servi d'hypothèques à l'Etat Grec pour les émissions de ses Bons du Trésor et cela afin de garantir les emprunts de 1845 auprès de la Banque Centrale d'Angleterre. En 1919 et 1929, l'Église a offert le reste de son immobilier afin que l'Etat grec puisse aider tous les sinistrés des différentes guerres auxquelles le pays a participé. Après tous ces dons, il ne nous restait que 4% de nos biens immobiliers. Et sur les 100% de ces 4% restants, 75% ne sont que des étendues forestières, alors que la plupart des 25% autres sont tenus par des obligations légales, comme, par exemple, des écoles, espaces verts etc., alors que des terrains adjacents, appartenant à des personnes privées, ne sont même pas tenus de la même manière.

 P.J.: Si on comprend bien, l'Église orthodoxe a toujours financé l'Etat grec...

SE: Oui, des villes entières grecques ont fleuri sur des terrains qui ont été offerts par notre Église , des villes comme Perama, Vari, etc.  

P.J.: Pourquoi ces attaques alors? D'où viennent-elles pour apparaître dans autant de journaux... En France, c'est le magazine Le Point par exemple qui a mené l'attaque sur votre patrimoine...

SE: Elles viennent de l'intérieur de la Grèce, de gens qui n'ont pas honte de répandre des mensonges dans leur seul intérêt et au dépens de l'Église orthodoxe. Cela m'attriste de voir que différents médias diffusent ces mensonges sans vouloir auparavant établir la vérité. Quand le Ministre des Finances, Mr Venizélos (Pasok), est venu nous voir ici, Sa Béatitude l'Archevêque Jérôme II l'a invité à nommer un comité de trois fonctionnaires de l'Etat, qui peuvent venir ici contrôler nos finances quand ils le veulent et en faire un rapport. Ce comité n'a jamais été constitué... En réalité, je crois que cela n'a pas eu lieu parce que les services de l'Etat connaissent parfaitement l'état des comptes de notre Église . Par ailleurs, au magazine que vous avez mentionné nous avons déjà répondu et nos réponses à cette attaque et à d'autres se trouvent déjà sur le site Internet de notre Église (lien 1 pdf et lien 2).

 PJ: Vous êtes attaqués par des Grecs. Qu'est-ce que cela masque exactement? Ces gens lorgnent les richesses de l'Église orthodoxe, en meilleure santé que le Vatican?

SE: Non, ils ne peuvent pas lorgner les richesses de l'Église parce que de telles richesses, comme je vous ai déjà dit, n'existent pas. Pourtant, ils lorgnent son influence parmi les fidèles, une influence qu'ils veulent diffamer, afin de les éloigner de l'Église. Néanmoins, à ce que je vous ai dit préalablement, je voudrais ajouter les remarques suivantes en abordant les différents aspects: 1) Il est normal que notre Église soit en possession de certains biens puisqu'elle existe depuis 1700 ans... Elle est bien plus ancienne que l'Etat Grec... 2) Notre Église exerce dans tout le pays une oeuvre sociale que l'Etat grec n'a pas pleinement pris à sa charge alors que la Constitution l'y oblige. Nous avons publié en 2002 le livre Témoignage d'amour. L'oeuvre philanthropique et sociale de l'Église de Grèce, Athènes 2001 (de 390 pages, note PJ) qui recense toutes nos oeuvres sociales. Il ne viendrait à l'idée de personne en Grèce de remettre en cause nos innombrables actions sociales et humanitaires. 3) De l'argent liquide, l'Église Orthodoxe n'en a pas. Il nous reste en revanche des biens immobiliers. Mais nous considérons que l'Etat grec devrait rentabiliser déjà ses propres biens immobiliers, et ensuite seulement s'occuper des nôtres. 


 PJ: Les divers articles qui attaquent votre Église parlent de profits financiers...  

SE: Quels profits? Ceux que l'on dépense pour le bien du Peuple Grec? Mais, je vous le dis, nous ne pensons pas que ce soit correct de donner le reste de nos biens à l'Etat parce que, comme avant, la plupart de ces biens n'ont pas été gérés correctement. Imaginez que l'Etat grec les a même offerts à... certains hommes politiques!!! 

PJ: Vraiment ?  

SE: Autour de ce monastère, vous avez deux hôpitaux, deux écoles archéologiques et une bibliothèque... Tout cela provient des dons faits à l'Etat par ce Monastère (de l'Ange Gardien (!!!) note PJ). Tout ce que vous voyez derrière vous, a été construit sur des terrains offerts par notre l'Église pour les Invalides de guerre. Eh bien, après 1929, certains de ces terrains ont été offerts par l'Etat à des protégés du régime politique de l'époque!!!

 PJ: Donc vous confirmez indirectement que l'Église Orthodoxe Grecque est toujours, même aujourd'hui, la colonne vertébrale financière de la Grèce.

SE: Certainement. Notre Église considère comme son devoir d'aider ses enfants, surtout aujourd'hui quand notre pays se trouve dans un état aussi mauvais. Plus de 250.000 repas par jour sont distribués. L'Église paye les factures d'eau, d'électricité, des loyers, des impôts de familles dans le besoin. Elle organise l'éducation, donne des cours. C'est très différent ici de la France.

 PJ: Comment comptez-vous résister à ces attaques menées via la presse internationale?

 SE: Par tous les moyens dont nous disposons, qu'ils soient légaux, matériels et bien sûr spirituels. N'oubliez pas, selon nous, tout est entre les mains de notre Seigneur. Toute cette guerre est principalement une guerre spirituelle. 

PJ: Vous pouvez préciser?  

SE: L'Église du Christ doit s'attendre à être attaquée par des gens motivés et même par des forces sombres. Cependant, notre Église a son chef, le Christ, qui lui donne sa force afin de combattre.  

PJ: Donc vous confirmez qu'au-delà de l'Église orthodoxe, c'est toute la Grèce qui est attaquée par une mise à genoux financière?  

SE: Oui, je pense que oui. On a entendu dire que, d'après une nouvelle proposition de loi, les familles grecques qui auront un 3e enfant verront non seulement leurs allocations supprimées, mais aussi leurs impôts augmenter. Ces familles seront plus taxées que les autres. Ce 3e enfant est comme une piscine de luxe que vous feriez construire. Ils forcent les jeunes couples à n'avoir qu'un enfant. Ce sont ces genres de lois qui risquent de causer une diminution de la population grecque.  

PJ: Le groupe politique de Nikos Michalioliakos, Aube Dorée, dit publiquement que vous les soutenez. Qu'en est-il ?  

SE: Sa Béatitude a publiquement déclaré que l'Église orthodoxe grecque n'a pas de relations avec des mentalités totalitaires (2 semaines de cela, note PJ). Pour cela notre chef spirituel a ensuite été critiqué par Aube Dorée. Notre Christ a enseigné le respect pour la liberté de chaque personne. Par conséquent, il ne lui est pas possible d'accepter les positions de ceux qui voudraient imposer leurs opinions par la force. C'est pour cela que notre Église ne peut soutenir un parti fasciste. Aube Dorée, bien que jusque récemment liée aux néo-paganistes, apparait dernièrement comme s'il soutenait supposément l'Église Orthodoxe, afin de faire croire aux gens que nous les soutenons et de détourner leurs votes.  


PJ: Pourquoi cette déclaration n'a pas été reprise par toute la presse?

SE: Certaines "forces" ou médias se garderont bien de promouvoir nos propos. En revanche elles ne manqueront jamais de nous critiquer, afin que cela ait une conséquence sur la foi des gens et sur notre Église.

PJ: Les traders anglos-saxons disent que la Grèce est la "première victime" dans leur liste des "porcs", les "piigs". Qu'en pensez-vous?  

SE: Je crois que cela se voyait déjà dans le premier Memorandum signé en 2010 par notre pays, sans aucune condition. C'est comme cela en effet que la Grèce est devenue la première victime. Je pense que d'autres pays suivront également. La Grèce est un pays riche... Alors comment avons-nous été amenés à emprunter toutes ces sommes? Nous savons que même l'Allemagne et les Etats-Unis vont très très mal. Et vous, vous savez très bien que derrière toutes ces compagnies, toutes ces banques qui manipulent ces emprunts vers la Grèce, il y a toujours une personne physique qui tire les ficelles.  

PJ: Avec cette crise, est-ce que les Grecs fréquentent plus leur église qu'avant?  

SE: Oui, en particulier dans les régions les plus pauvres, ou dans certains quartiers d'Athènes comme Kallithéa ou Pangrati. Vous savez, ce qu'il y a de plus terrible pour un Grec n'est pas tant que son frigidaire soit vide, mais bien que sa dignité ait été détruite. Il est humilié... C'est en dernier ressort qu'ils viennent à l'Église pour demander de l'aide. Même les suicides sont en hausse comme vous l'avez entendu, alors que la Grèce a toujours eu le taux le plus bas d'Europe. Mais dans tout ceci, les médias portent une grande responsabilité. Je peux vous le dire, notre Église a encaissé plus de coups tordus en 40 ans de la part des médias qu'en plusieurs siècles d'occupation musulmane.

( un grand merci au Dr Petropoulos pour avoir assuré la traduction simultanée...) Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
(article republié par Maxime le minime avec la permission de Pierre Jovanovic, qu'il en soit remercié)

Le coût d’un "traumatisme collectif" : la Grèce au bord de la guerre civile

« Je me demande ce que peut encore endurer cette société avant qu’elle n’explose », a déclaré Georg Pieper, un psychothérapeute allemand spécialisé dans les troubles de stress post-traumatique qui font suite à des catastrophes, de gros accidents, des actes de violences, la libération d’otage et beaucoup d’autres choses. Mais cette fois, il parlait de la Grèce.

Il a passé plusieurs jours à Athènes à donner des conférences à des psychologues, des psychiatres ou encore des docteurs sur la thérapie des traumatismes – pro bono bien évidemment, n’oublions pas que le pays est en crise. Il était par ailleurs accompagné de Melanie Mühl, journaliste  pour le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine et auteur d'un livre sur le mensonge de la famille recomposée. Dans son rapport, elle dénonce la façon dont les “nouveaux consommateurs” en Allemagne ont été nourris par la crise en Grèce.

Il ne s’agissait « pas plus qu’une lointaine menace, quelque part à l’horizon » définie par des termes à peine compréhensibles, tels que renflouement des banques, trous de milliards d’euros, mauvaise gestion, Troïka, ou encore rachat de la dette… "Au lieu de comprendre le contexte mondial, on voit le visage grave d’Angela Merkel qui sort de limousines noires à Berlin, Bruxelles ou ailleurs, en route vers un nouveau sommet au cours duquel de nouvelles décisions concernant le sauvetage de la Grèce et donc de l’Europe doivent être prises".

Mais ce qui se passe vraiment en Grèce n’est jamais évoqué par les médias. Georg Pieper parle de ce phénomène comme d’"un formidable exploit de répression".

Et c’est ainsi qu’ils parlent de leurs découvertes qui ne peuvent pas être revêtues du jargon habituel lié au sauvetage de l’euro : des femmes enceintes courent d’hôpitaux en hôpitaux, suppliant qu’on les admette pour les faire accoucher. Mais elles n’ont pas d’assurance santé ni même d’argent, et personne ne veut les aider. Les personnes qui appartenaient à la classe moyenne ramassent désormais les fruits et légumes qui sont laissés sur le trottoir quand les marchés s’arrêtent.  

[J’ai même été témoin de ce triste ramassage à Paris ; si Melanie Mühl passait un peu de temps à regarder autour d’elle, elle verrait que cela arrive également en Allemagne. La Grèce n’est pas le seul pays où les gens, détruits par le chômage et la baisse des salaires, déploient des mesures désespérées pour arriver à manger le soir. Et les plus grandes associations de consommateurs de réagir : La "paupérisation de l’Europe".]

Déchirant, le sort des Grecs. C’est notamment le cas de ce vieil homme, qui a travaillé plus de 40 ans, et voit pourtant aujourd’hui sa retraite diminuer de moitié, à tel point qu’il ne peut plus acheter ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Avant d’être admis à l’hôpital, il a dû apporter ses propres draps et sa propre nourriture. Le personnel chargé du nettoyage de l’hôpital ayant été renvoyé, les docteurs et infirmières, qui ne sont plus payés depuis des mois, ont dû se charger eux-mêmes des lessives. L’établissement hospitalier s’est par ailleurs retrouvé à cours de fournitures médicales de base, notamment des gants en latex et des cathéters. Quant au nombre de suicides, il a doublé ces trois dernières années – deux tiers d’entre eux étant des suicides d’hommes.


Le « traumatisme collectif » est le terme utilisé par Georg Pieper pour décrire cette société grecque dont le fond a été sorti de dessous. "Les hommes sont particulièrement touchés par la crise" étant donné que leurs salaires ont été réduit à néant avec la disparition de leur travail assure Georg Pieper. Ils sont donc remplis de colère contre un système complètement corrompu et un gouvernement qui ne cesse de les voler et qui a causé beaucoup de mal au pays. Ils sont aussi furieux contre les politiques de sauvetages internationales dont l’argent n’a bénéficié qu’aux banques, et non pas aux personnes comme eux.

Ces hommes rabattent alors leur colère sur les membres de leur famille, et leurs fils évacuent cette haine dans les rues. Ce qui explique le nombre toujours plus important de gangs violents qui s’en prennent aux minorités. Le désir de survie est énorme chez l’homme, ce qui lui permet de surmonter des situations extrêmement difficiles. Mais pour y arriver, il a aussi besoin d’une société qui fonctionne, avec des structures réelles et des filets de sécurité. Or en Grèce, la société a été tellement creusée ces dernières années qu’elle est désormais sur le point de s’effondrer.

"Dans une situation aussi dramatique que celle vécue en Grèce, l’être humain se transforme en prédateur, ne gardant à l’esprit que sa propre survie", explique Georg Pieper. "La simple nécessité le pousse dans l’irrationalité, et dans le pire des cas, cette irrationalité peut se muer en criminalité". A ce stade, "la solidarité est remplacée par l’égoïsme" dans la société, précise-t-il.

Georg Pieper se demande donc "ce que peut encore endurer cette société avant l’explosion". La Grèce est au bord de la guerre civile, affirme-t-il, et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’un désespoir collectif ne se transforme en violence et ne se diffuse dans tout le pays. Simple ricochet de la politique de sauvetage de l’euro.

Tandis que la zone euro s’agite pour ne pas s’enfoncer dans la crise de la dette qui noie la Grèce et les autres pays périphériques, et que l’Union européenne s’efforce de faire front commun avec plus de gouvernance de technocrates qui n’ont pas été élus, la Suède commence à avoir des doutes : jamais l’hostilité contre l’euro n’aura été aussi grande.»
Article de Wolf Richter sur le site Atlantico.fr Wolf Richter a dirigé pendant une décennie un grand concessionnaire Ford et ses filiales, expérience qui lui a inspiré son roman Testosterone Pit, une fiction humoristique sur le monde des commerciaux et de leurs managers. Après 20 ans d'expérience dans la finance à des postes de direction, il a tout quitté pour faire le tour du monde. Il tient le blog Testosterone Pit.

vendredi 21 décembre 2012

Le christianisme, voilà l’ennemi !

 

Jusqu'il y a peu on se demandait ce qu'était l'Orthodoxie et le mot même de chrétien ne lui était même pas automatiquement associé... cela n'était pas sans avantage pour les Orthodoxes vivant en terre athéiste antichrétienne – ils pouvaient discrètement s'essayer à la vie en Christ et approfondir leurs connaissances des Pères  tandis que ceux qui découvraient enfin que le Christianisme authentique pouvait avoir d'autres origines que l'Occident et un autre goût que celui qu'ils connaissaient – désormais depuis les triomphants et pompeux 'rapprochements' des Eglises, foin de ces différences, un 'Œcuménisme' réel existe !... C'est celui qui identifie et assimilile, sans faire de détails, église romaine et église orthodoxe (considérée comme pire sans doute parce que considérée comme  plus réactionnaire,  plus archaïque, plus inféodée au pouvoir tyrannique exécré.) Voilà de quoi se réjouir pour nos hiérarques, il n'y a plus de différences... à quoi bon les dérisoires et ennuyeuses querelles byzantines d'un autre âge, les anathèmes sectaires et intolérants, les mesquines et provinciales querelles de clochers quoi !... Tout le monde dans le même sac – antichrétien, destiné à être balancé par dessus bord. Bien ! Alors il faut en prendre acte et souligner certaines réalités, par exemple celle-ci dont parle le journaliste, écrivain et anthropologue Frank Van Gaver auteur de Le Politique et le Sacré (Presses de la Renaissance, 2005)    dont voici l'article paru sur le site Causeur.fr

«Anticléricalisme : rien de nouveau sous le soleil…

 Le christianisme, voilà l’ennemi !
 La haine que suscite le christianisme a pris la dimension d’un fait de société. Marcel Gauchet le constatait il y a douze ans déjà : « La communauté catholique est la seule minorité persécutée culturellement parlant dans la France contemporaine. » Cette persistance d’une hostilité irréductible a même surpris certains milieux chrétiens qui croyaient que la disparition du cléricalisme entraînerait ipso facto celle de l’anticléricalisme. Ainsi l’historien René Rémond le déplorait : « À la vérité nous n’avons pas seulement affaire à un malentendu, mais bien à une hostilité délibérée et déclarée, une haine véritable à l’égard du christianisme en général, et des chrétiens eux-mêmes comme personnes. Certains propos qui entretiennent une culture du mépris tomberaient sous le coup de la loi s’ils visaient d’autres familles de pensée. »1

 Chassé de la vie sociale, politique et intellectuelle, à peine toléré dans un espace privé de plus en plus confiné et surveillé, le christianisme est-il à la veille d’un « nouveau martyre », selon l’expression de Jean-Paul II ? Depuis une douzaine d’années, certains signes des temps sont inquiétants.

 Ce fut l’ancien « Panzerkardinal » Ratzinger caricaturé en Hitler par les Guignols de l’Info et victime de l’hostilité sourde des médias. Ce furent les colonnes de Libération qui accueillirent régulièrement des diatribes christianophobes, en appelant même à une « opération chirurgicale antichrétienne » !

  Ce fut le harcèlement médiatique de Jean-Paul II pendant sa maladie, traité d’ « assassin » et de « plus grand criminel de temps de paix » pour ses positions en matière de morale sexuelle. Aux banderoles déployées en 1996 devant la cathédrale à l’occasion des manifestations soutenues par le réseau Voltaire et le Grand Orient de France contre son voyage à Reims – « Dieu est mort, qu’attends-tu pour le rejoindre, Jean-Paul ? » – firent écho les protestations de nos laïcards de gauche comme de droite – dont François Bayrou – contre la mise en berne des drapeaux français à sa mort, alors même que Fidel Castro décrétait à Cuba trois jours de deuil national !

 Ce fut la surexploitation hypocrite des affaires de pédophilie dans l’Eglise pendant que la révolution des mœurs banalisait l’immoralité et promouvait l’homosexualité – alors que 80% des pédophiles poursuivis en justice sont homosexuels -, pendant que la pornographie envahissait la vie quotidienne, et qu’un arsenal législatif mortifère (contraception, avortement, génétique, euthanasie…) et antifamilial (divorce, Pacs…) se mettait en place – en attendant le “mariage pour tous”.

Sur fond de loi contre l’ « homophobie » et de revendications grandissantes, les agressions « gays » contre l’Eglise ne manquèrent pas non plus. Ce furent bien sûr les provocations insultantes des travestis déguisés en religieuses ou prêtres lors des visites de Jean-Paul II en France et les accusations criminelles dont il fit l’objet, mais aussi des passages à l’acte de plus en plus répétés, comme les irruptions des « Panthères roses » et autres militants « pédés et lesbiennes en lutte contre l’ordre moral » (sic) lors de messes à Notre-Dame, jusqu’à la parodie blasphématoire de mariage à l’autel de la cathédrale avec agression physique de son recteur, le tout aux slogans de : « Benoît XVI, homophobe, complice du Sida ! » Les militants « homos » ont été à la pointe du combat mené contre la morale naturelle défendue par les catholiques comme par l’ensemble des religions et civilisations. Leurs attaques de plus en plus virulentes et relayées se sont concentrées sur la famille et le mariage, de la « Gay Pride » conçue comme « un défilé pour l’homoparentalité » jusqu’à la revendication du “mariage gay”.

Ce fut la campagne de diffamation internationale contre La Passion du Christ de Mel Gibson, et le professeur Rocco Buttiglione qui dut abandonner la Commission européenne pour cause de christianisme : « Comment pouvez-vous prétendre siéger à la commission alors que vous reconnaissez vous-même que vous êtes proche du Vatican ? », lui demanda un parlementaire lors de son audition !

Ce furent les calomnieux procès d’intention en antisémitisme de Pie XII, mais aussi à l’occasion de l’examen des causes de béatification d’Isabelle la Catholique, Pie IX et d’autres, et même Maximilien Kolbe et Edith Stein ! Ce fut l’exigence délirante de censure et de réécriture des Evangiles – antisémites, bien sûr !

Pendant ce temps, romans à la Dan Brown, films, manuels scolaires, bandes dessinées, séries télévisées véhiculaient des légendes antichrétiennes, dressant à un public crédule une vision caricaturale de l’Eglise sur le terreau d’une inculture généralisée, tandis que des « spécialistes » comme Henri Tincq, Jacques Duquesne, Jérôme Prieur et Gérard Mordillat se partagaient le monopole médiatique, où l’on vit le religieusement inculte décider du religieusement correct. Ce mélange de terrorisme intellectuel, de révisionnisme historique et de lynchage médiatique serait déjà en soi suffisamment inquiétant, s’il n’y avait pas eu en plus les lois laïques et divers dispositifs antisectes qui laissaient augurer d’interprétations et d’instrumentalisations antireligieuses : ainsi, un aumônier diocésain fut interdit de lycée public à Toulon pour cause de port de soutane.

 Ce regain d’irréligion n’est bien sûr pas monolithique et connaît des nuances. Mais il a aussi ses fanatiques et nostalgiques de la guillotine façon Michel Onfray ou Vincent Peillon, idéologues du nouvel athéisme qu’ils appellent de leurs vœux. En fait de nouveauté, leurs arguments ne sont généralement qu’une resucée enragée des vieux poncifs scientistes et des argument antireligieux les plus éculés. Le monothéisme, voilà l’ennemi ! Accumulant calomnie sur amalgame et mensonge sur approximation, ils n’en épargnent en principe aucun – le juif, le chrétien, le musulman-, en se concentrant cependant avec une étrange fixité sur le christianisme catholique, pierre philosophale rendu très sérieusement responsable de tous les maux de la Terre. Il est des degrés où l’ignorance peut devenir meurtrière. Car le vague est pire que le faux, car on peut s’opposer au faux, mais on se noie dans le vague.

La société moderne, matérialiste et relativiste, porte en elle la haine du Christ. Un antichristianisme renouvelé a pris le relais du vieil anticléricalisme pour plier l’Eglise à la discipline de la société marchande. A cet idéal qui fait de l’accumulation des biens matériels la fin même de l’existence humaine, le christianisme apporte la plus radicale des contradictions. Le ressort profond de la christianophobie, c’est la haine du Christ. La christianophobie est avant tout une christophobie.

Sommes-nous revenus au temps des catacombes, celui où les chrétiens vivaient cachés comme des chiens, cette époque de Rome où nous servions de boucs émissaires pour toutes les insanités des temps ? Jésus avait en tout cas prévenu : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. »2  Le Pape saint Pie X le rappelait en 1911, à l’aube d’un siècle qui serait le plus riche en martyrs de toute l’Histoire : « L’Eglise est une Eglise persécutée. En fait, si l’Eglise n’était pas victime de la persécution, elle cesserait d’être l’Eglise de Jésus-Christ, et perdrait une preuve de son authenticité. »

 Le passé, le présent et l’avenir offrent ainsi largement de quoi méditer et vivre l’ultime béatitude : « Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. »3  »

[1] Le Nouvel antichristianisme, DDB, 2005. Le Christianisme en acccusation, DDB, 2000.
[2] Jn 15, 18-19.
[3] Mt 5, 11.
                                    article de  Falk Van Gaver  publié le 18 Decembre 2012  sur le site Causeur.fr
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lundi 17 décembre 2012

Mgr Jean Yazigi, patriarche d’Antioche

قام المطران يوحنا يازجي

SUR LE SITE orthodoxie.com nous apprenons que Mgr Jean (Yazigi) a été élu patriarche d’Antioche
le 17 décembre 2012

Le métropolite Jean (Yazigi) a été élu 158e patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient sous le nom de Jean X.

Sur Orthodoxie.com: entretien avec le métropolite Jean; vidéo de son intronisation à Paris, le 20 septembre 2008, par lepatriarche Ignace IV d’Antioche, en tant que métropolite del’Archevêché grec-orthodoxe d’Antioche en Europe.
Sources: Romfea, paroisse Saint-Ignace-le-Théophore. Photographie: Mgr Jean (Yazigi) lors d’une visite à l’Institut Saint-Serge, le 16 décembre 2008 (source).



Αξιος !