Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 19 mars 2013

ST ANDRÉ DE CRÈTE



Saint André de Crète est tenu en grande estime par les fidèles de l'Église Orthodoxe, grâce au très long hymne liturgique qu'il a composé, hymne communément connu sous le nom de "Grand Canon de saint André de Crète" et dont le thème est la pénitence. Cet hymne est chanté par l'Église Orthodoxe deux fois par an, pendant la période du Carême précédant la Fête de Pâques. La première fois, divisé en quatre parties, il est chanté pendant les lundi, mardi, mercredi et jeudi de le première semaine du Carême; la deuxième fois, il est chanté entièrement le jeudi de la cinquième semaine. Les fidèles l'écoutent à chaque fois avec recueillement, dans un profond silence dans lequel la componction devient très manifeste.

Saint André est né, vers l'année 660, à Damas, dans une famille chrétienne. Son enfance, jusqu'à l'âge de 7 ans, fut marquée par une grave infirmité: il ne pouvait, semble-t-il, pas parler. Cependant, quand il eut atteint sa septième année, la parole lui fut rendue tout de suite après qu'il eut reçu la Sainte Communion — ne communions-nous pas aux précieux et saints Corps et Sang de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ "en rémission de nos péchés, pour ία guérison de nos âmes et de nos corps et pour la Vie éternelle"? Cet événement a dû laisser profondément son empreinte sur les parents de saint André et sur l'enfant lui-même, car nous voyons son éducation se faire en vue d'une consécration au service du Seigneur.

En effet, vers 675, à l'âge de 15 ans, saint André est conduit par ses parents á Jérusalem et confié aux pères spirituels de la Fraternité du Saint Sépulcre. Après un stage de noviciat, il y reçoit la tonsure monastique. Très vite, ses progrès dans la vie spirituelle et ses études le font remarquer par le Locum-tenens patriarcal de Jérusalem, Théodore, qui lui confie la charge de secrétaire. C'est grâce á cette charge de haute responsabilité, sans doute, que nous trouvons, vers 685, mention de saint André à la tête d'une mission de trois membres envoyée par l'Église de Jérusalem (sous le joug de l'Islam depuis 638), pour signifier à l'empereur Constantin IV (668-685) la ratification, par l'Église de Jérusalem, des décisions du Sixième Concile Œcuménique(680-681), condamnant le monothélisme. La mission, arrivant après le décès de l'empereur Constantin, remit les documents á son successeur Justinien II, fils de Constantin.

Pour des raisons qui nous sont inconnues, mais qui peuvent être mises en rapport avec les efforts de l'empereur Justinien II, profondément croyant, afin de rehausser la vie ecclésiastique, saint André reste à Constantinople après l'accomplissement de sa mission et s'attache au Monastère des Blachernes. Il est ordonné diacre (οu, peut-être, prêtre) et se voit confier la direction de diverses institutions philanthropiques de lα capitale, charge qu'il accomplit avec dévouement.

L'étape suivante de la vie de saint André commence par son élection à l'archevêché de Gortyne, en Crète, probablement vers 711-712. Pendant son épiscopat, son activité pastorale fut multiple: restauration de la vie monastique, prédication, fondation d'œuvres philanthropiques de toute nature, soucis pour l'éducation des jeunes, construction d'églises, et, enfin, soutien moral de ses ouailles face aux invasions dévastatrices des Sarrasins.

C'est pendant la période de son épiscopat que saint André développe ses talents littéraires, poétiques et musicaux, consacrant ainsi à la Gloire de Dieu, d'une manière plus manifeste, la voix et la parole qui lui avaient été rendues miraculeusement dans son enfance. Et, comme le dit son propre hymnographe, "rempli de la Sagesse céleste, il  a fait resplendir l'univers par ses chants et il a  illuminé le monde. Et, á chaque fois, il réjouit les cœurs par une musique mélodieuse, en chantant des hymnes en l'honneur de la Sainte Trinité, des chœurs des saints et de la Vierge très pure".

L'héritage littéraire de saint André, composé d'homélies et d'hymnes liturgiques, est très riche, mais il n'est pas encore connu dans son intégralité, car une grande partie de son œuvre reste encore inédite. On attribue à saint André une cinquantaine d'homélies, prononcées à l'occasion des fêtes des saints, des martyrs et surtout de la Très Sainte Mère de Dieu. Ces dernières homélies, qui constituent le tiers de son œuvre homilétique, sont très importantes pour les études concernant les traditions sur la vie et la personne de la Théotokos. Dans les homélies déjà éditées et considérées comme authentiques, saint André se manifeste comme un orateur de premier ordre, plein d'élan poétique. En fait, c'est à partir de lui que la poésie commence à influencer fortement la rhétorique ecclésiastique en Orient.

Quant aux hymnes liturgiques composés par saint André, ils se trouvent un peu partout dans les livres liturgiques employés dans l'Église Orthodoxe pour la partie hymnologique de ses offices. La plus grande partie de cet héritage sont les Canons, dont saint André est considéré comme le créateur du genre. Le Canon est un long hymne liturgique, - composé de plusieurs strophes, dont le nombre varie d'un canon à l'autre. Les strophes, á leur tour, sont groupées en neuf Odes (au Chants), en principe selon le nombre des Odes bibliques traditionnellement établi dans la tradition liturgique orientale, sept de ces Odes se trouvant dans l'Ancien Testament et deux dans le Nouveau*.

Parmi ces canons, le plus connu est le "Grand Canon" pénitentiel.

Ce Canon, qui n'a pas son comparable dans tout l'héritage hymnologique de l'Église, tient le record quant au nombre de strophes: il en compte 250. De savants liturgistes le considèrent comme faisant partie des meilleures œuvres de la littérature universelle.

Saint André composa son Grand Canon dans la dernière partie de sa vie, comme une sorte de chant du cygne. Il constitue une confession publique, dans un élan de sincérité religieuse absolue, après repentance_ Saint André, se basant sur son expérience pastorale, sonde l'abîme de la décadence morale et existentielle de l'homme qui s'est détourné de Dieu. Les exemples cités, à partir de l'Ancien ou du Nouveau Testament, sont trés nombreux, ce qui fait que le Grand Canon, en plus de l'incitation à une auto-psychanalyse qu'il nous propose et de l'exhortation qu'il nous adresse à nous réveiller et à nous repentir avant que le point de non-retour ne soit atteint, nous invite à faire une nouvelle lecture de la Parole de Dieu, lecture que notre société actuelle ne trouve pas à son goût, car "la Parole de Dieu est vivante, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant; Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur. Il n'est pas de créature qui échappe á Sa vue; tout est nu à Ses yeux, tout est subjugué par Son regard. C'est à Lui que nous devons rendre compte" (Hb.IV,12-13).

Saint André est mort, très probablement le 14 juillet 710, dans l'île de Mytilène, cheminant vers la Crête, lors du retour d'un voyage qu'il avait effectué à Constantinople, pour les affaires de son diocèse.

*lère Ode= Exode, XV,1-9; 2ème Ode= Deutéronome, XXXIX,1-113; Sème Ode= 3éme Livre des Règnes (1 Rois), 1I,1-10; 14éme Ide= Habacuc, II1,2-19); 5éme Ode= Isaïe, XXVΙ,9-20; hème Ode= Jonas, II,3-10; 7ème Ode= Daniel, III,26-56; Sème Ode= Daniel, III,57-88; 9éme Ode= Luc, I, 46¬55; 68-79.
 P. André Fyrillas 
(Paris 1986 Fraternité orthodoxe en Europe occidentale)


                          Guide De l'Orthodoxie

                    Maître de piété et de Sainteté

                            Flambeau de L'univers

                           Evêque Inspiré de Dieu

                        Modèle pour L'Épiscopat

                                 Sage André,

Par tes Enseignements, tu as illuminé le Monde entier

                          O Lyre de l'Esprit Saint

       Prie Le Christ Notre Dieu de sauver nos âmes
                            (Apolytikion Mode 8)

vendredi 15 mars 2013

Des patriarches modestes...


Faisons un rêve...
Vu que le pape semble un incontournable modèle même pour beaucoup ( trop) de nos hiérarques, impressionnés qu'ils semblent être par la pompe romaine et sa puissance "spectaculaire" (surtout depuis J.P.II), si cet homme, Francisco, devenait un authentique père spirituel pour les catholiques... prononçant de véritables homélies enseignantes et non plus des "discours ecclésiastiques" convenus écrits dans une langue de bois... s'il  vivait, aux yeux de tous, selon un mode d'humilité véritablement chrétien... s'il se présentait - comme il a commencé de le faire - à plusieurs reprises - comme un simple évêque et non plus comme le "chef" de tous les Chrétiens du monde entier et l'infaillible vicaire du Christ sur terre destiné à régner avec sa diplomatie vaticane sur le cosmos entier... si la foi chrétienne et son enseignement demeurait fondamentalement sa préoccupation majeure... alors...

(Oh, je vois...  il y en a déjà* qui sont prêts à m'anathématiser sans savoir où je veux en venir sans tenir compte de tout ce que j'ai écrit jusque là depuis des années - ce qui m'a certainement valu un référencement des plus discrets dans les médias officiels orthodoxes - alors que pour ce qui les concerne eux-mêmes, on ne les a pas beaucoup vus ni lus sur ces sujets ni sur support virtuel ni sur papier...)

alors donc... nos hiérarques - faisons toujours un rêve - prenant toujours modèle sur le prétendu chef de l’Église universelle, pourraient...

(non pas se rallier à l'ancienne Rome et s'unir à elle... comme en rêvent la nuit certains de nos ecclésiastiques mariés, devenus curés dans l'Orthodoxie, tout simplement faute d'avoir pu le faire dans le cadre idéologique célibataire obligatoire romain où ils seraient volontiers demeurés finalement. Voilà c'est dit !)

.... pourraient peut-être continuer d'être fascinés par le prestige romain, et en profiter pour faire la même chose que Francisco semble vouloir faire (nous verrons bien) : c'est à dire laisser un peu (beaucoup) tomber la la carrière diplomatique internationale avec ses occupations mineures et sa pompe grandiloquente superflue et s'occuper avant tout de la propagation de la foi et de la foi orthodoxe pour le coup !

PS : et si l'archevêque de Rome actuel avait pris exemple sur le Bienheureux et regretté Patriarche Pavle.... ?
Oh, alors là, peut-être bien que je suis en plein rêve...
(*voir commentaire)

Le collège des cardinaux a choisi...











...sans demander son avis au drôle d'oiseau que je suis bien sûr...
Normal !
D'ailleurs j'ai l'intuition que le nouveau Pape qui n'est européen que d'origine
sera moins enclin à s'intéresser  aux oiseaux slaves que ses prédécesseurs
et peut-être encore moins aux oiseaux d'Orient.
Peut-être alors ces derniers seront-ils  poussés à ne plus attendre de personnage ni d'autorité providentiels extérieurs à leur lignée pour remettre un peu d'ordre dans leurs nids...
Bon, peut-être seulement.

Et vous, quel pape auriez-vous choisi ?

Papabile indigo
Papabile de Nouméa

Papabile de Louisiane
Papabile Leclancher
J'avoue que j'aurais eu bien du mal à choisir...

lundi 11 mars 2013

La sainteté au jourd'hui

"C'est devenu une banalité de dire que nous vivons dans un monde soumis à de rapides et profonds changements, que ce soit dans les domaines économique, social, technique, ou scientifique. Tout change, même la religion! L'adjectif « nouveau » est devenu dans bien des cas synonyme de « meilleur », ce qui encourage à rejeter le passé et la Tradition ecclésiale qu'il véhicule. Dans cette remise en question, dans cette contestation permanente à laquelle sont soumises les bases mêmes de notre existence, il est permis de se demander ce que deviendra notre vie chrétienne dans le monde qui se prépare. Si tout change, il faut bien dire que l'essentiel demeure : la parole de Dieu et le cœur de l'homme, eux, restent ce qu'ils ont toujours été. Le reste, ce sont à un degré ou à un autre des épiphénomènes.

Il n'a jamais été et il ne sera jamais facile d'être chrétien. « Se charger de sa croix et suivre le Christ » n'était pas facile pour les martyrs des premiers siècles, ni pour les moines qui peuplèrent les déserts, ni pour les fols en Christ, ni pour Saint Séraphin de Sarov qui resta mille jours et mille nuits sur une pierre pour prier Dieu, ni pour personne à quelque époque que ce soit qui veut réellement vivre selon l'Évangile. Aujourd'hui, comme toujours, il s'agit d'ancrer sa vie dans l'ÉVANGILE, en d'autres termes d'accomplir les commandements du Christ : aimer Dieu et notre prochain (cf. Mat. t. XXII, 34-40). Sur cette voie, on se heurte inévitablement à la colossale résistance des puissances ennemies de Dieu : en nous, les passions ; autour de nous, le règne du Prince de ce monde. Ce règne prendra, à mon avis, de plus en plus le masque d'une pseudo-religion, œuvre du « père du mensonge » (Jean VIII, 44), cherchant à séduire, s'il était possible, les élus eux-mêmes (Marc XIII, 22) et ce qui est l'abomination de la désolation à s'infiltrer au sein même de la Sainte Église. Une vigilance toute particulière sera nécessaire pour résister à ces tentations et au mensonge quasi-généralisé. Il est vrai que la tâche consistant à purifier l'intelligence des idoles mentales suscitées par ces pseudο-vérités est à la fois des plus nécessaires et des plus difficiles. Pour cela il faudra une FOI simple et lucide, mais aussi ce grand don de Dieu qu'est le discernement des esprits. Nous sommes peut-être à la veille de l'époque prophétisée par Saint Antoine: « Un temps vient où les  hommes deviendront fous, et lorsqu'ils rencontreront quelqu’un qui n'est pas fou, ils se tourneront vers lui en disant: tu déraisonnes ! Et cela parce qu'il ne leur ressemble pas ». (Apoph. Antoine, 25).
Comme par le passé plus peut-être, car bien des structures ou supports secondaires risquent de disparaitre l'EUCHARISTIE sera le cœur de la vie chrétienne. Perdus au milieu d'un monde indifférent ou hostile, les fidèles « sacerdoce royal » (I Pierre II, 9) doivent apprendre à connaître et à vivre en plénitude la liturgie et à former d'authentiques communautés eucharistiques, dans l'attente et en anticipation de la venue de la Jérusalem céleste.

Si l'accent doit être mis sur la vie sacramentelle, il doit l'être tout autant sur l'ascèse. Il n'y a pas de vie chrétienne sans une certaine ascèse, en particulier sans prière. Et ici je crois que la PRIERE DE JÉSUS et la tradition philocalique seront d'un secours extraordinaire pour les chrétiens dispersés dans un monde sécularisé. Ils pourraient former de petites « fraternités de prière » quasiment sans structure mais non sans relations entre elles et des centres discrets de rayonnement avec lesquels serait jalousement gardée ininterrompue la chaine de la bénédiction qui remonte à un Père spirituel.

Avec la disparition de ce compromis entre le royaume du prince de ce monde et le Royaume de Dieu, que fut la Chrétienté pour le meilleur et pour le pire je crois que l'opposition de ces deux royaumes ne peut pas manquer de croitre dans la mesure où les chrétiens seront fidèles à leur vocation. Plus que jamais il leur faudra savoir ne pas être du monde tout en étant dans le monde. Il faut l'affirmer hautement en ce moment où l'on proclame dans certains milieux que la sécularisation est le fin mot de l'Incarnation et que le monde, tel qu'il est, est normatif.

Un terrain propice à bien des confusions et particulièrement ambigu me paraît être celui de l'œcuménisme. N'est-ce pas par un « concile œcuménique » tenu à Jérusalem sous l'égide de l'Antéchrist que Soloviev termine ses « Trois conversations » ? Ce concile permet de réaliser une fausse union de Chrétiens séduits, mais par contrecoup il provoque la vraie union de ceux qui refusent l'Antéchrist et ainsi inaugure l'ère de la Parousie. Amen. Viens Seigneur Jésus ! (Apoc. XXII, 20).
Hiéromoine Syméon (in Le Messager Orthodoxe n°II-1971 !)

dimanche 10 mars 2013

Sur le Blog de Claude : Annonce d'un nouveau Patericon

Claude nous annonce un livre qui nous rappelle qu'une autre réalité a existé, et existe toujours dans ce territoire que les regards occidentaux bien intentionnés ne veulent voir que comme l' "Ex URSS", comme si la Russie pouvait se réduire successivement à la tyrannie obscurantiste des Tsars, à l'abominable totalitarisme communiste, et à la voyouterie de nouveaux riches sans scrupule et mal éduqués soutenus par la mafia et  présidés par un nouveau tsar encore rouge... bref ! La citation de Pascal mise en exergue par Claude à  sa présentation de ce livre à paraître vient bien à propos faire un rappel salutaire. "Que celui qui a des oreilles pour entendre entende." (Matthieu 13)
« Voulant paraitre à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur cœur, et caché à ceux qui le fuient de tout leur cœur, il a tempéré la connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et non à ceux qui ne le cherchent pas. Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. » Blaise Pascal

Nous avons publié sur ce blog il y a quelques semaines quelques extraits de l'édition américaine de ce livre. Les Éditions des Syrtes vont publier cet ouvrage au mois de mars en français.
Ce livre est remarquable, c'est un véritable Patéricon qui nous fait connaître les héros spirituels d'une époque qui n'est pas si lointaine, mais que l'on a oubliée rapidement. Notre occident déchristianisé qui se pâme aux élucubrations médiatiques et autres manifestations délétères des Pussy Riots et autres Femen ne s'intéresse pas à cet aspect de la vie en Russie, c'est regrettable car en lisant ces témoignages il retrouverait certainement un sens plus noble à la vie.



Archimandrite Tikhon
(Chevkounov)
Père Rafaïl et autres saints de tous les jours
Extraits
Traduit du russe par Maria-Luisa Bonaque
À paraître le 21 mars 2013

BON DE COMMANDE SUR LE BLOG de CLAUDE

mercredi 27 février 2013

Coupée de son contexte, l'icône se désacralise tout comme se désacralise l'Église elle-même...

Леонид Александрович Успенский
"De même que l'Église se dissout dans la notion de religion chrétienne, l'icône se dissout dans celle de l'art religieux ; elle est considérée comme l'une de ses branches. Puisqu'elle a été le patrimoine commun durant le millénaire qui précéda la séparation de l'Occident, on considère qu'elle peut servir de patrimoine commun à présent, utilisée par toutes les confessions chrétiennes indépendamment des présupposés confessionnels et canoniques. Coupée de son contexte, l'icône est arbitrairement incluse dans un autre où elle n'a ni fondement doctrinal, ni lien organique avec la liturgie, les sacrements et l'ordre canonique (45). On peut dire que l'icône se désacralise tout comme se désacralise l'Église elle-même. On formule le rêve de voir une icône renouvelée, capable d'assumer « tous les déchirements et tous les balbutiements agoniques » et les recherches de l'art religieux occidental. On exige de l'icône qu'elle reflète les problèmes qui règnent en ce moment dans le monde. On se propose de «redéfinir le statut de l'image »... (46). 

Dans cette même perspective de l'aspiration à l'unité, l'exclusion du Filioque du Credo dans la pratique liturgique envisagée dans le catholicisme romain ne supprime pas les obstacles. Ce terme fut bien, en son temps, le terme clé pour deux positions, deux confessions qui s'opposèrent l'une à l'autre. En tant que modification dans la confession du Saint Esprit, le Filioque ne conduisait-il pas inévitablement à d'autres dérogations dans la foi et dans la vie? Mais s'il faut considérer cette insertion dans le Credo comme le fondement des transgressions qui devaient suivre au cours des siècles dans la vie des confessions occidentales (47), son exclusion du Credo à présent ne peut inverser le processus historique vécu ; la recherche de telles ou telles interprétations plus ou moins acceptables pour les uns ou pour les autres ne peut frayer la route vers l'unité avec l'Église orthodoxe. 

«La marche correcte vers l'unité (...) doit commencer par l'ecclésiologie. Sur la base ecclésiologique sera examiné l'obstacle numéro un, l'empêchement dirimant de l'union des Églises, c'est-à-dire la "primauté" pontificale. Par ailleurs !'ecclésiologie — et son rapport avec sa base dogmatique — mettra sur le tapis la conception (selon nous hérétique) de la procession de l'Esprit Saint «et du Fils » (Filioque). et montrera l'altération de ce dogme fondamental de la Sainte Trinité de la part des tenants du Filioque » (48). 

C'est dans la perspective ecclésiologique que l'icône a à jouer un rôle particulièrement important, un rôle difficilement acceptable pour beaucoup. 

Le mouvement vers l'icône est universel et spontané. Des écoles et ateliers « iconographiques » surgissent les uns après les autres. On écrit des dissertations sur les icônes dans les écoles supérieures pour obtenir des diplômes scientifiques. La production des « icônes » elles-mêmes se distingue par une grande variété, et on voit parfois l'icône se transformer en son contraire jusqu'au diabolisme. Mais malgré tout ce désordre, ces abus et ces incompréhensions, il est significatif que c'est précisément notre monde contemporain effrayant qui ait découvert pour lui l'icône. La question de l’art sacré est une question de foi et c'est l'icône elle-même qui en témoigne de la façon la plus évidente. C'est elle, en effet, qui porte le témoignage de la révélation restaurée dans sa plénitude, qui montre l'unité de la parole et de l'image apparue dans la Personne de Jésus Christ ; c'est elle qui manifeste l'unité de la foi, de la vie et de la création désintégrées non seulement dans les confessions occidentales, mais souvent dans l'Église orthodoxe elle-même. 

Et si l'icône appartient à l'Église primitive, cela veut dire qu'elle porte aussi la foi de cette Église, c'est-à-dire précisément ce qui a été violé par l'Occident. Et accepter l'icône signifie accepter tout ce qu'elle porte en elle, tout ce dont elle témoigne, c'est-à-dire entrer dans l'unité véritable de l'Église. 

Nous connaissons Dieu par la parole et par l'image. Cette forme de confession est préservée dans l'Église orthodoxe, tout comme y est préservée la foi des premiers siècles, des Conciles œcuméniques et des saints pères. L'identité de la foi et de sa confession verbale et picturale prouve l'identité de l'Église elle-même, parce que l'authenticité de celle-ci se reconnaît non par le nombre des fidèles, ni par la perfection de l'organisation, ni par quelque autre qualité, mais uniquement par la fidélité à la Tradition apostolique dans la confession et dans la vie

« Les divergences entre l'orthodoxie et l'hétérodoxie ne consistent pas en quelques malentendus ou inexactitudes sur des points particuliers, mais dans le principe même, dans le fait qu'elles sont le contraire l'une de l'autre ». (49) 

« L'homme doit dorénavant décider lui-même, d'un cœur libre, ce qui est bien et mal, en n'ayant pour le guider que Ton image devant lui... ». 


 45. Cependant, à la question si, oui ou non, on peut insérer l'icône dans la liturgie romaine contemporaine, les plus clairvoyants des théologiens catholiques répondent résolument par la négative (voir l'exposé de J.R. Bouchet o.p. au colloque consacré au Septième Concile Œcuménique à Paris le 3 octobre 1986). 

46. Ainsi un théologien catholique romain contemporain arrive à une conclusion quelque peu inattendue pour un orthodoxe: « Les diverses confessions chrétiennes se trouvent devant une tâche inédite ». Puisque « la perspective d'un avenir aniconique du christianisme apparait un contresens anthropologique et une faillite dogmatique», « le statut religieux de l'image est donc à réinventer» (F.D. Boespflug, Dieu dans l'Art, ibid., p. 329). Ce dernier mot est particulièrement inattendu : le « statut» de l'image, c'est-à-dire sa place et son importance dans l'église, n'est-il pas déjà précisé par sa conscience catholique en tant que dogme? Et « les diverses confessions chrétiennes » ne se trouvent-elles pas devant une tâche pas du tout «inédite»  ni nouvelle: celle de prendre conscience de ce dogme et de le confesser en pratique ? 

47. Considérer le Filioque comme un théοlοgοuménοn ou une opinion particulière, comme cela se fait parfois, ne peut être qu'un malentendu: cette expression a été incluse dans un texte officiel — le Credo, dans toutes les confessions occidentales; elle donna naissance à tout un système philosophico-théologique. Et même s'il est permis aux uniates de l'omettre dans leur pratique liturgique, les confessions occidentales n'y ont jamais renoncé: le Filioque fut confessé avec conséquence et défendu précisément en tant que dogme dans toutes les discussions entre orthodoxes et catholiques romains jusqu'à notre temps. Il fut assorti de la précision «du Père et du Fils comme d'un seul principe», précision à laquelle aucune confession occidentale n'a jamais renoncé et qui continue encore à être défendue. Citons un théologien de notre temps qui est une autorité, V.N. Lossky : « La question de la procession du Saint Esprit a été (qu'on le veuille ou non) l'unique raison dogmatique de la séparation entre l'Orient et l'Occident (...). Le fait que les luttes pneumatologiques du passé semblent être parfois mésestimées ou même traitées avec quelque mépris par certains théologiens orthodoxes modernes (et surtout par les théologiens russes, trop souvent ingrats vis à vis de Byzance) ne témoigne pas en faveur de la conscience dogmatique et du sens de la tradition vivante chez ces théologiens, prêts à renoncer à leurs pères» (La procession du Saint Esprit dans la doctrine trinitaire orthodoxe, Paris 1948). 

48. Conférence de Mgr Nicodème, évêque de Patras, « Les conditions nécessaires au dialogue entre l'Eglise orthodoxe d'Orient et l'église d'Occident », le 27 novembre 1980. Revue Ecclisia des 111 et 1/11 1981, Athènes (Original grec). Traduction française dans Documentation catholique No 1817, Paris 1981, p. 99. 

49. Évêque Gourios (Egorov), « Le Patriarche Serge en tant que théologien », in recueil Le Patriarche Serge et son héritage spirituel, ibid., p. 105 (en russe)."

Leonid OUSPENSKY  (Vers l'Unité ? ymca-press1987)

mardi 26 février 2013

Carême, auto-limitation et écologie dans l'Orthodoxie




De la tradition ascétique du monachisme orthodoxe à l'auto-limitation prônée par Alexandre Soljenitsyne dans la cohérence de la pensée écologique chrétienne orthodoxe.En introduction au Grand Carême à venir par Jean-François Colosimo.

vendredi 22 février 2013

FAUSSES ICÔNES

En marche vers l’unité ou en marche vers l’apostasie généralisée ?  

J’ai été informé par un iconographe orthodoxe que certains prêtres orthodoxes non seulement font appel à des « iconographes » hétérodoxes voire de simples artistes pour commander leurs icônes mais qu’ils les préfèrent à des iconographes authentiquement orthodoxes. L’on ne peut laisser faire ce genre de pratique sans en informer la communauté.

Voilà bien à l’œuvre les effets de la fausse unité !

Que les hétérodoxes s’essaient avec plus ou moins de succès à la « technique » de l’icône en copiant simplement les modèles traditionnels, dans l’illusion qu’ils retrouvent par-là la fameuse « Eglise indivise » à moindre frais, c’est une naïveté que l’on peut comprendre vu la confusion entretenue des esprits en tout lieu et le peu d’effort intellectuel qui caractérise notre époque identifiant tout, proclamant l’ « égalité » de tout, tout en revendiquant et valorisant paradoxalement à tout propos la moindre différence pour laquelle ils prônent la tolérance après avoir tout réduit au même dans le lit de Procuste.

Que les hétérodoxes, ayant parfaitement appris les techniques de l’icône, représentent des sujets sans rapport avec l’iconographie orthodoxe, ou totalement hétérodoxes voire carrément hérétiques jusqu’à l’impiété et le blasphème cela n’est plus acceptable !

L’icône n’appartient pas à tous, comme la propagande confusionniste – à laquelle adhèrent désormais même des orthodoxes ayant perdu le discernement – le proclame. L’appartenance de l’icône est systémique, elle est un élément spécifique interactif d’un système particulier (l’Orthodoxie) et l’on ne saurait la détacher de son contexte sans en dénaturer le contenu, la fonction et l’usage. Point. L’icône appartient en propre à l’Orthodoxie, et uniquement à l’Orthodoxie elle est un élément constitutif de la foi orthodoxe et ne saurait se partager, pas davantage que tous sans distinction peuvent boire au même calice ! Il n’y a pas plus de communion iconologique indivise que d’ « intercommunion ».

Toute icône produite par un non orthodoxe n’est pas une icône, c’est une fausse icône.

C’est comme le Gini, « ça a la couleur de l'alcool, ça en a l'odeur, mais ce n'est pas de l'alcool ! » Même si cela a l’apparence trompeuse de l’icône c’est un ersatz, c’est au moins une erreur, sinon un blasphème !

Cependant, le scandale atteint son point culminant quand ce sont des Orthodoxes et qui plus est des prêtres orthodoxes ( !?) qui font l’acquisition de (fausses) icônes les préférant à de véritables icônes. Leur fait-on un prix intéressant pour qu’ils se convainquent que finalement c’est la même chose ? Ne perçoivent-ils pas un seul instant qu’ils offrent ainsi ensuite aux fidèles, sans le leur dire, dans la plus totale irresponsabilité voire indignité, des planches de bois peintes à vénérer totalement étrangères à la foi. Je plains ces « serviteurs » de Dieu, ministres du culte, pasteurs du troupeau, quand ils auront à rendre des comptes devant leur Seigneur…

Voilà les méfaits d’une volonté de paix et de fraternité mal comprises. Voilà les effets de l’idéologie de l’œcuménisme. Voilà les fruits moisissant du confusionnisme paresseux de notre époque.

Les œcuménistes orthodoxes sont à l’image de ces parents contemporains qui voulant « avoir la paix » avec leurs enfants, ont l’illusion qu’ils peuvent être leurs copains, qu’ils vivront tranquillement sans conflit, en pouvant vaquer à leurs loisirs sans être inquiétés. Ils pensent, se convainquent et proclament sous le couvert de la politiquement correcte absence de jugement et de censure, que c’est de l’amour que de les laisser à leurs errances, leurs caprices, leur confusion. Ainsi en est-il de ces œcuménistes orthodoxes qui croient bien faire en évitant à tout prix le conflit avec l’hétérodoxie, confondant le pécheur et le péché, oubliant que l’amour non seulement n’entretient pas l’illusion, le mensonge mais condamne uniquement l’erreur sans condamner celui qui erre. L'amour fraternel corrige fraternellement mais fermement Seul le péché est condamnable certes mais il est à condamner et non à encourager !

En ce sens c’est une erreur particulièrement néfaste d’avoir accepté des hétérodoxes voire des gens sans Dieu dans des cours d’iconographie orthodoxe... Beaucoup, y compris des orthodoxes, sont maintenant dans l’erreur (l’hérésie) jusqu’au cou, dans une erreur funeste, tout comme la grenouille plongée dans un bain dont la température monte progressivement, est en train de cuire insensiblement jusqu'à sa perte...