Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

samedi 17 décembre 2016

Liberté de conscience, liberté de pensée, liberté d'expression…par P. Jean Boboc


La Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée en 1948 par les Nations unies,  définit la liberté de conscience et de religion dans son article 18 :
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »

Liberté d’expression

Le délit d’entrave à l’IVG 


Petit être humain en devenir…


Le gouvernement français a fait voter, le 1erdécembre, une loi interdisant la libre expression dans le domaine d’opinions relevant de l’éthique. Le débat a été faussé, et on a discuté de l’avortement, alors que la question était celle de la liberté d’expression. Quelle que soit la qualité des sites incriminés, quelle que soit la réalité de la désinformation dont on les accuse, il est hallucinant qu’on puisse légalement interdire, dans un pays comme le nôtre, une publication sous ce prétexte. Bien des sources de désinformation pourraient tomber sous le coup d’une telle loi… Du point de vue de la société civile, cela signale une crise de la démocratie. Du point de vue chrétien, cela ne change rien. En effet, les chrétiens ne sont tenus de respecter que les lois civiles qui sont cohérentes avec la loi de Dieu. Notre obéissance est toujours conditionnelle, par motif de conscience, dit saint Paul (1 Co 10), c’est tout. Et il existe une liberté de désobéir dont les saints martyrs donnent l’exemple.

L’interdit de tuer

Donc, rien n’est changé. Les chrétiens continueront, comme ils l’ont fait depuis 2000 ans, en conformité avec la tradition biblique, à dire haut et fort que l’avortement est un mal, un péché, qu’il contredit un des préceptes fondamentaux de la loi divine : « Tu ne tueras pas ! » Nous continuerons à dire – dût-on taxer notre discours de « culpabilisant » – qu’il s’agit d’un infanticide, d’un meurtre légal, parce que c’est la vérité – qu’il s’agisse d’avortement thérapeutique ou d’avortement de confort.

Une société rétrograde

C’est le moment de (re) lire à ce sujet « L’embryon au IIème siècle », de Philippe Caspar (L’Harmattan, Paris, 2002). On y découvre que la société dans laquelle nous vivons actuellement est tout simplement réactionnaire et rétrograde : elle défend un néo paganisme auquel les Juifs et les chrétiens furent confrontés dans la société païenne. Sous couleur de modernité, on défend du pré chrétien, le rêve de vivre en faisant ce que l’on veut de soi et des autres, comme si l’Évangile n’avait pas été annoncé.

Défense de l’enfant

Ce livre montre que les Juifs et leurs héritiers les chrétiens ont défendu l’enfant menacé de mort et d’exploitation ; ils ont défendu la famille et sa stabilité ; ils ont donné l’exemple du sacrifice de soi des parents aux enfants par amour pour eux. Ils ont montré que l’embryon est un être humain à part entière. Et, dans la société païenne, les chrétiens assumaient leur liberté de pensée et d’expression dans toutes ses conséquences.

Prendre la liberté

Comment un chrétien réagit-il quand la liberté d’expression est supprimée ou, comme c’est le cas, limitée ? C’est très simple : en exerçant la liberté d’expression – en prenant la liberté de s’exprimer !  – Mais telle forme d’expression est interdite, maintenant ! – Pas de problème : nous continuerons à nous exprimer librement en assumant toutes les conséquences de la liberté qui nous appartient, comme nos frères des pays de l’Est, il n’y a pas si longtemps. L’Église ne se confond pas avec l’État ; elle ne se confond pas avec la société civile ; elle ne se confond pas avec le monde.

Une position courageuse

La bonne nouvelle est que rien ni aucune loi de ce monde ne nous privera de la liberté de conscience, de pensée, d’expression et de publication. Il faut ici rendre hommage aux évêques catholiques-romains qui ont courageusement, et de façon tout-à-fait normale de la part de chrétiens, pris position à l’annonce du projet de loi.

(A.p. Marc-Antoine Costa de Beauregard)

vendredi 16 décembre 2016

Coupo Santo

Coupo SantoCoupe Sainte
1er couplet
Prouvençau, veici la coupo
Que nous vèn di Catalan.
Aderèng beguen en troupo
Lou vin pur de nostre plant.
Refrain
Coupo Santo, E Versanto
Vuejo à plen bord,
Vuejo abord lis estrambord
E l’enavans di fort !
2e couplet
D’un vièi pople fièr et libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre,
Toumbara nosto Nacioun.
3e couplet
D’uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la Patrio
Li cepoun emai li priéu.
4e couplet
Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dou jouvent,
Dou passat la remembranço
E la fe dins l’an que vèn.
5e couplet
Vuejo-nous la couneissènço
Dou Verai emai dou Bèu,
E lis àuti jouissènço
Que se trufon dou toumbèu.
6e couplet
Vuejo-nous la Pouesio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l’ambrousio
Que tremudo l’ome en Diéu.
7e couplet (maestoso)
Pèr la glori dou terraire
Vautre enfin que sias counsènt,
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien toutis ensèn !
1er couplet
Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans.
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.
Refrain
Coupe sainte,et débordante
verse à pleins bords,
Verse à flots les enthousiasmes
Et l’énergie des forts !
2e couplet
D’un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les félibres tombent,
Tombera notre nation.
3e couplet
D’une race qui regerme
Peut-etre sommes-nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-etre, nous sommes
Les piliers et les chefs.
4e couplet
Verse nous les espérances
Et les reves de la jeunesse,
Le souvenir du passe
Et la foi dans l’an qui vient.
5e couplet
Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
6e couplet
Verse-nous la Poesie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c’est elle l’ambroisie
Qui transforme l’homme en Dieu.
7e couplet (debout)
Pour la gloire du pays
Vous enfin qui etes consentants nos allies,
Catalan, de loin, o frères,
Tous ensemble communions !

jeudi 15 décembre 2016

LE VRAI RÔLE DES MÉDIAS DE MASSE

sur

http://antipresse.tumblr.com/manifeste

par Slobodan Despot
LE VRAI RÔLE DES MÉDIAS DE MASSE

«Dans l’Occident moderne, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est un devoir. C’est un camouflage obligé pour sortir de chez soi, tout comme l’est la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite.»

La rumeur parcourt l’«antisphère» depuis l’élection de Trump: les médias officiels sont morts! Ils ont tout misé sur Hillary ils ont donc tous perdu et plus personne le leur accorde le moindre crédit. Circulez, y a plus rien à en tirer!

C’est évidemment une vue de l’esprit. Les médias ne sont pas là pour dire le vrai, ils sont là pour organiser notre vie. Ils sont, dans un sens général (englobant donc aussi les «antimédias»), le filtre par où nous recevons les 95% de notre connaissance du monde qui nous entoure. Le paysan du XIXe siècle pouvait encore se prévaloir d’un rapport presque direct à la réalité, construit par une expérience immédiate patiemment accumulée tout au long de sa vie et validé par une tradition immémoriale. Le paysan d’aujourd’hui n’a, de ce lointain ancêtre, que le nom. Pour acquérir un bien agricole en UE, il doit franchir une vingtaine d’étapes administratives qui supposent davantage de familiarité avec la bureaucratie qu’avec les bêtes. Son contact avec la terre est lui-même médiatisé par les roues de son tracteur. De l’observation du ciel et des vents, il ne tire plus rien, ayant des applications météo gratuites dans son smartphone. Un smartphone sur lequel il tue le temps comme n’importe qui en labourant à la vitesse du pas les sillons interminables de ses champs de taille démesurée qu’impose l’agriculture industrielle.

Supposez que les services de météorologie lui donnent de fausses informations, que la bureaucratie change soudain ses critères en fonction de la théorie du réchauffement climatique, qu’une vague de suspicion frappe la céréale qu’il produit en monoculture ou que son fournisseur lui vende des semences stériles qu’il devra racheter contre bon argent l’année suivante s’il veut semer à nouveau. Il est mort! Il est totalement dépendant, totalement démuni, lui dont l’aïeul, tout en n’ayant pas le sou, était seul maître dans son enclos après Dieu. Une inflexion du cours des denrées, une entourloupe de Monsanto peuvent entraîner des vagues de suicides parmi les paysans désespérés, comme cela se voit aujourd’hui en Inde et ailleurs.

J’ai pris l’exemple du paysan comme un archétype de l’humain «archaïque» et antimédiatique — tout en sachant que c’était un faux exemple. Le paysan moderne est un technicien connecté, comme tout le monde dans notre société. Même des monastères régis par des règles de silence et d’isolation sévères dépendent la vente de leurs produits sur l’internet. Ils dépendent de leur médiatisation! Et il n’est pas un secteur d’activité dont la prospérité, et la survie même, ne dépendent de la pensée industrielle: de sa capacité de rationalisation, d’optimisation, de simplification. De la loi aveugle du nombre!
L’altruisme obligé, ou la burqa de l’homme blanc

C’est dans ce contexte de mécanisation et de déshumanisation systémiques qu’est née la civilisation la plus sentimentale de tous les temps. L’humain de l’ère industrielle — cœur dur et tripe molle selon Bernanos — vit avec une larme perpétuelle au coin de l’œil. Mais c’est le contexte médiatique qui va décider à quel moment, et à quel propos, sa larme va grossir en goutte et rouler sur sa joue. Téléthon: on récolte des millions pour le malheur médiatisé, mais on n’aura pas la moindre mansuétude pour le nécessiteux qu’on croise sur son palier. Migration: on met en scène la générosité de l’accueil, mais on n’a aucune pitié pour les parias qui se retrouvent à la rue pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des taxes part justement… dans la générosité obligatoire!

La critique est facile, sur un plan général. On peut aisément en faire un système de pensée. C’est le système de pensée qui fonde le discours de ces mouvements dits «populistes» voire d’«extrême droite» qui constituent essentiellement le lobby des gens sans lobbies. Lesquels mouvements risquent bien, une fois arrivés, de remplacer une inhumanité par une autre. Entretemps, comme les révolutionnaires de jadis dans la civilisation bourgeoise, ils renvoient à cette société l’image la plus cruelle et la plus juste. Et, tout au fond de cette critique, se niche le plus petit dénominateur commun qui, par-delà les intérêts politiques et économiques, rassemble prolos et bourgeois, fils d’immigrés et vieux aristos sous les mêmes bannières: la volonté d’être non pas fascistes ni blancs ni Français ni Allemands; la volonté de rester ce qu’ils sont. De rejeter le camouflage imposé. Autrement dit, de rejeter la médiatisation qui les force dans un moule d’idées et de comportements qui les dénature.

Dans l’Occident moderne, en effet, l’altruisme émotif n’est pas une vertu, ni même une option: c’est une obligation. C’est un camouflage imposé pour sortir de chez soi, tout comme la burqa pour les femmes en Arabie Saoudite ou dans les quartiers sous charia d’Angleterre. Et, de même que leur voile intégral recouvre parfois des jeans serrés, voire des dessous de dentelle provocants, de même notre altruisme de façade recouvre une sécheresse de cœur encore jamais vue dans cette espèce dont nous sommes issus et qui s’appelait l’humanité.
A l’abri du sens

En un mot, nous nous sommes accommodés à vivre dans une hypocrisie permanente et absolue du fond de laquelle nous dénonçons l’hypocrisie des autres milieux ou des autres époques. Le «fond» de notre pensée, nous l’exprimons à mi-voix et uniquement à des proches et plus personne n’est assez fou pour clamer tout haut les évidences les plus cuisantes. De temps à autre, des «fuites» impliquant des ministres bien-pensants ou des vedettes de show-biz (se souvient-on de John Galliano?) nous rappellent à quel point le langage public de leur caste doit être corseté pour qu’ils finissent, quand ils se croient «en cercle privé», par s’épancher en des grossièretés explosives. Un seul mot malheureux peut mettre fin à une carrière par ailleurs exemplaire. Le discours des responsables politiques ou économiques est soigneusement lissé par les spin doctors afin de ne jamais laisser dépasser le moindre coin de bois rugueux sous la nappe satinée des euphémismes et des platitudes. Il importe de ne rien dire qui fasse sens! Lorsque vous franchissez cette limite, lorsque vous exprimez du sens, vous tombez dans la marmite du «populisme», d’où que vous soyez parti (voir à ce sujet le scandale soulevé par le banquier socialiste Thilo Sarrazin, en Allemagne).

Il importe de bien comprendre que cette terreur du «politiquement correct» n’est pas spécifiquement… politique. Comme le rappelle Angelo Codevilla), la correction politique passe avant l’exactitude factuelle parce que le Parti ou l’avant-garde éclairée (autrement dit le détenteur du monopole du langage public) incarne une réalité supérieure à la réalité elle-même. Une réalité «2.0», dirait-on aujourd’hui. Or depuis que nous sommes sortis du millénarisme marxiste et de ses illusions, plus aucun parti politique ne peut prétendre à une telle ambition: réécrire la réalité elle-même. La seule instance dotée des pouvoirs et des instruments d’un tel projet est le complexe académico-médiatique que les autorités publiques et l’économie entretiennent, mais qu’elles craignent plus que tout. L’université demeure aujourd’hui le dernier bastion des utopies collectivistes du XIXe siècle et en même temps le creuset des recherches de pointe en biotechnologie, cybernétique ou intelligence artificielle qui prétendent redéfinir concrètement l’être humain et son environnement. Sans l’assistance des médias (dont elle forme l’ensemble des cadres), l’université ne pourrait jamais justifier les crédits colossaux alloués à des recherches sans aucun intérêt ni écho pour les populations qui les financent, et encore moins s’assurer couverture et soutien pour des projets d’ingénierie humaine susceptibles d’accorder un droit de vie et de mort sur le «matériau humain» à une étroite et obscure avant-garde de technocrates. Il est aisé de voir que la théorie du genre elle-même ainsi que ses ramifications constitue une stratégie d’intimidation et de prise de pouvoir sociétale des milieux académiques, doublée d’un formidable désinhibiteur pour l’expérimentation la plus sacrilège: celle portant sur le sexe et la reproduction de notre espèce.
L’altruisme des sangsues

Au refaçonnage en laboratoire de la réalité biophysique correspond le remplacement de la réalité éprouvée par une réalité de synthèse au travers des médias. En ce sens, le processus est agnostiqueet apolitique. N’importe ce que vous pensez, pourvu que vous pensiez artificiel: c’est pourquoi, par exemple, le grotesque nazisme ukrainien ne dérange absolument pas les médias de grand chemin! N’importe ce que vous croyez voir, pourvu que vous le voyiez à travers nos lucarnes. Tout ce que nous sentons, tout ce que nous pensons est passé au crible des médias et des valeurs qu’ils colportent. Les contradictions ne leur font pas peur, au contraire. Elles contribuent à désorienter le cobaye — et donc à le rendre encore plus dépendant. Les médias ne servent pas à informer la meute, ils servent à la dresser.

D’où cette insistance sur le culte de l’Autre en tant que négation du Même (de soi), couplée à la dérive émotionnelle qui court-circuite les garde-fous rationnels. Tandis qu’on nous intime d’être altruistes dans le contexte général, il nous est permis et recommandé d’être cupides comme des sangsues dans notre vie privée («Vos intérêts», «Faire fructifier votre argent», «profiter de vos avantages», etc.). En couplant la générosité abstraite à la mesquinerie concrète, on façonne des masses d’humains écervelés, abreuvés de slogans de fraternité et de partage, mais mus par un égocentrisme strict excluant tout esprit de sacrifice et toute confiance en l’autre, conditions premières d’une identité collective.

C’est pourquoi les mouvements identitaires (= défense du Même) sont proscrits, c’est pourquoi le réalisme politique, social ou éducatif est a priori décrié, c’est pourquoi les individus au langage franc et à l’engagement sacrificiel sont inévitablement poussés vers l’«extrême droite». N’échappent à la mise au ban que les grégaires et les veules qui acceptent de brouter l’herbe entre leurs quatre pattes sans s’intéresser au destin du troupeau.

Et c’est aussi pourquoi la faillite totale du système médiatique sur la victoire de Trump n’était pas une simple erreur d’appréciation. C’était littéralement une «erreur système»: la faillite momentanée d’une matrice informatique mise en place non pour rendre compte de la réalité, mais pour la remplacer.


Slobodan Despot (Antipresse n° 54)


Illustration vidéo de l'article de S. Despot 



Les médias occidentaux se basent-ils toujours sur des sources crédibles dans leur reportages sur la Syrie ? La réponse de cette journaliste canadienne a laissé sans voix son interlocuteur.

mercredi 14 décembre 2016

Église orthodoxe et Patrie




« […] Universelle par nature, l’Église est en même temps un organisme, un corps (1, Cor 12, 12). Elle est la communauté des enfants de Dieu, «race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple acquis…autrefois pas un peuple, maintenant Peuple de Dieu» (1 P 2, 9-10). L’unité de ce peuple est assurée non par une communauté nationale, culturelle ou linguistique, mais par la foi en Christ et par le baptême. Le nouveau peuple de Dieu «n’a pas ici-bas de cité permanente mais cherche la cité future» (Heb 13, 14). La patrie spirituelle de tous les chrétiens n’est pas la Jérusalem terrestre mais celle «d’en haut» (Gal 4, 26). L’Évangile du Christ n’est pas enseigné dans une seule langue, accessible à un seul peuple, mais dans toutes les langues (Actes 2, 3-11). L’Évangile n’est pas annoncé pour que le seul peuple élu garde la pureté de la foi, mais pour «que tout au nom de Jésus s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et aux enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le père» (Phil 2, 10-11). 
2.2) Le caractère universel de l’Église ne signifie pas néanmoins que le chrétien n’ait pas droit à une originalité nationale, à une expression nationale. L’Église unit au contraire en elle les postulats d’universalité et de nationalité. Ainsi, l’Église orthodoxe, tout en étant universelle, est composée d’une multitude d’Églises autocéphales locales. Les chrétiens orthodoxes, en se reconnaissant citoyens de la patrie céleste, ne doivent pas oublier leur patrie terrestre. 
Le divin fondateur de l’Église, le Seigneur Jésus-Christ Lui-même n’avait pas de refuge sur la terre (Mt 8, 20) et son enseignement n’avait pas de caractère local ou national: «il viendra un temps où ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père» (Jean 4, 20). Mais Il s’est identifié par ailleurs au peuple auquel il appartenait par sa naissance terrestre. S’entretenant avec la Samaritaine, il a souligné son appartenance à la nation d’Israël: «vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous nous adorons ce que nous connaissons car le salut vient des Juifs» (Jean 4, 22). Jésus était un ressortissant loyal de l’Empire romain et payait l’impôt à César (Mt 22, 16-21). L’apôtre Paul, tout en démontrant dans ses épîtres le caractère supranational de l’Eglise du Christ n’oubliait pas qu’il était «Juif, fils de Juifs» (Phil 3, 5) et citoyen romain (Actes 22, 25-29).
Les différences culturelles entre chaque peuple trouvent leur expression dans la liturgie et dans les autres formes d’art religieux, en particulier dans les particularités de l’organisation de la vie chrétienne. C’est ainsi que se forment les cultures chrétiennes nationales.


Bien des saints que vénère l’Église orthodoxe se sont illustrés par leur amour et leur fidélité à leur patrie terrestre. Les sources hagiographiques russes louent le saint et pieux prince Michel de Tver qui «a donné sa vie pour sa patrie», comparant son exploit au martyr du mégalomartyr Dimitri de Thessalonique, «bon défenseur de la patrie… disant de sa patrie Thessalonique: Seigneur, si tu fais périr cette ville, je périrai avec elle, si Tu la sauves, je serai sauvé avec elle».

Saint Prince Michaël de Tver

De tout temps, l’Église a appelé ses enfants à aimer leur patrie terrestre et à ne pas épargner leur vie pour la défendre lorsqu’un danger la menace. L’Église russe a souvent donné sa bénédiction à la participation du peuple à une guerre de libération. Ainsi en 1380, saint Serge de Radonej, higoumène et thaumaturge bénit-il les armées russes commandées par le saint et pieux prince Dimitri Donskoï, s’apprêtant à combattre les forces tataro-mongoles. En 1612, saint Hermogène, Patriarche de Moscou et de toute la Russie bénit de même la levée en masse contre l’intervention polonaise. En 1813, pendant la guerre contre l’envahisseur français, le saint Patriarche Philarète disait à ses fidèles: «en refusant de mourir pour l’honneur de la foi et pour la liberté de la Patrie, tu mourras criminel ou esclave; meurs pour la foi et la Patrie, tu recevras la vie et une couronne de gloire dans les cieux».
Saint Jean de Kronstadt, parlant de l’amour de la patrie terrestre, écrivait: «Aime ta patrie terrestre, c’est elle qui t’a élevé, soigné, honoré, nourri; mais aime plus encore la patrie céleste… elle est incomparablement plus chère que l’autre, parce qu’elle est sainte et juste, incorruptible. Cette patrie là t’a été méritée par le sang inestimable du Fils de Dieu. Mais pour en être membre, respecte et aime [ses] lois, de même que tu es tenu de respecter les lois de ta patrie terrestre».
2.3) Le patriotisme chrétien se manifeste à la fois envers la nation comme communauté ethnique et envers la nation comme communauté des citoyens d’un même Etat. Le chrétien orthodoxe est appelé à aimer et sa patrie, dans ses dimensions territoriales, et ses frères de sang vivant dans le monde entier. Cet amour est l’un des moyens d’accomplir le commandement de Dieu sur l’amour du prochain, qui inclut nécessairement l’amour de la famille, des compatriotes et des concitoyens. 
Le patriotisme du chrétien orthodoxe doit être actif. Il le manifeste en défendant la patrie contre les ennemis, en travaillant pour le bien commun, en ayant souci d’organiser la vie du peuple, y compris en participant aux affaires de direction politique. Le chrétien doit préserver et développer la culture nationale, l’identité populaire. 
Lorsque la nation, dans son acception citoyenne ou dans son acception ethnique, est soit entièrement, soit majoritairement de confession orthodoxe, elle peut alors, dans un certain sens, être perçue comme une communauté de foi, le peuple orthodoxe. 
2.4) Les sentiments nationaux peuvent cependant devenir prétexte à des manifestations coupables, comme le nationalisme agressif, la xénophobie, l’exclusivité nationale, l’animosité inter-ethnique. Dans leurs expressions extrêmes, ces manifestations mènent trop souvent à la limitation des droits des personnes et des peuples, aux guerres et autres actes de violence.
L’éthique orthodoxe rejette toute division des peuples en meilleurs et mauvais, l’humiliation de toute nation ethnique ou citoyenne. Les théories élevant la nation à la place de Dieu ou réduisant la foi à un aspect de la conscience nationale sont d’autant plus contraires à l’Orthodoxie. 
Tout en s’opposant à ces manifestations coupables, l’Église orthodoxe remplit une mission réconciliatrice entre les nations entraînées dans des hostilités et leurs représentants. Ainsi en cas de conflits inter-ethniques s’abstient-elle de prendre parti, sauf en cas d’agression évidente ou d’injustice manifeste. […] »



Jeanne d'Arc à Chinon


Jeanne à Orléans

mardi 13 décembre 2016

Interview de Laurence Guillon sur le blog Pèlerinage Orthodoxe

Sur le Blog PELERINAGE ORTHODOXE
une interview de Laurence Guillon
Selfie
Un entretien de Tudor Petcu avec Laurence Guillon sur sa conversion à l'Orthodoxie

Extrait :
" […] l’Orthodoxie nous recentre. Sa conception du péché n’est pas étroitement moralisatrice, elle nous le fait comprendre comme une maladie de l’âme dont nous sommes tous victimes et nous rend solidaires des plus pécheurs d’entre nous qui sont à plaindre plus qu’à blâmer, comme dans les romans de Dostoïevski, et qui ont toujours une chance de salut. Elle donne un grand sens du pardon, que les pays occidentaux ont oublié. Je me souviens que le père Barsanuphe m’avait dit un jour à propos de collègues atroces : « Pardonnez-leur, elles n’en deviendront pas meilleures, mais la situation cessera de vous nuire ». J’ai remarqué par exemple que les victimes du Goulag en Russie ne nourrissaient pas, comme en Occident, une haine vengeresse de leurs oppresseurs, elles sont au dessus de cela, et ne laissent pas le ressentiment ternir l’étincelle d’amour divin qu’elles ont su conserver à travers ces épreuves inimaginables. Même si je suis souvent révoltée par l’injustice ou par des personnes vraiment sataniques dont les agissements sont préjudiciables à beaucoup d’innocents, j’essaie de ne pas perdre cela de vue. L’incapacité des occidentaux à pardonner, leur façon de considérer le pardon comme une faiblesse, me paraît un grand facteur de malheur, dont je vois les effets dévastateurs jusqu’au sein de ma famille. Si nous arrivions à nous pénétrer de l’idée que l’homme est Un, comme disait le père Vsévolod Schpiller, de façon horizontale, dans notre présent, et transversale, dans notre passé, notre vision de la vie changerait du tout au tout, notre vision de nous-mêmes et des autres. Nous deviendrions solidaires dans le Christ, de l’humanité actuelle et des générations passées qui vivent en nous." […] 

lire l'entretien intégral ICI 


Extrait de son blog CHRONIQUES de PERESLAV



"Ce qu’ils appellent prière (les gens qui sortent en larmes de l’IRM) est-ce la prière, ou la transe étrange des charismatiques, qui n’a rien à voir avec la prière orthodoxe, par exemple ?
Ce qui m’intéresse, c’est que oui, le besoin spirituel, la contemplation, l’élargissement de la conscience sont inscrits dans notre cerveau, dans notre physiologie, dans notre être, et comme nous avons des yeux pour percevoir la lumière, nous avons des sens pour percevoir Dieu. C’est un besoin profond, qui reste mutilé chez la plupart de nos contemporains, et je pourrais dire que la religion n’est pas un opium, mais que privé de la dimension religieuse, nos contemporains se réfugient dans la drogue, moyen artificiel et dangereux de remplacer tout ce qu’ils ne trouvent plus dans leur vie pauvre, réduite, stressante et minable.
Un enfant d’autrefois grandissait dans un environnement naturel et beau. La nature était omniprésente, les maisons adaptées à la nature, décorées manuellement par leurs habitants, les vêtements étaient produits par eux, ils étaient nobles et élégants. Dès son plus jeune âge, il apprenait à se servir de ses mains, ce qui développe le goût et le cerveau, et il entendait des sons harmonieux, il entendait des chants, de la musique, on lui racontait des histoires, il était dans l’univers fabuleux et épique qui élargit l’âme et la cultive, et dans la dimension religieuse, à laquelle tout cela prépare.
J’ai vu comment la musique populaire, le chant populaire transfiguraient l’être humain, avec quel bonheur il se jetait dedans comme dans une patrie perdue. Il en est de même avec la tradition religieuse : l’âme plonge ses racines dans ce terreau spontanément, et reçoit la sève cosmique qui traverse les générations comme une plante anémique qu’on remet dans un jardin.
Nous avons tellement perdu de choses mystérieuses et vitales, nous passons si complètement à côté de notre vie, et même le sexe, ce triste sexe porno qu’on nous vante, n’a plus aucun intérêt, et ne nous ouvre plus rien de profond, or il devrait : le sexe est sacré, comme toutes choses, c’est pourquoi il ne devrait pas être pratiqué comme une gymnastique, avec n’importe qui, n’importe comment, dans la plus complète irresponsabilité morale."

lundi 12 décembre 2016

Relations mondaines et relations de prière par St Nectaire d'Optina





On peut avoir de bonnes relations mondaines avec les non-croyants, mais on ne peut avoir de relation dans la prière et on ne doit pas poursuivre d'argumentation sur la religion afin que le nom de Dieu ne soit pas offensé lors d'un argument. Saint Nectaire d'Optina

"TU NE TUERAS POINT", un film de MEL GIBSON



SYNOPSIS (Allociné)
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.

Le film a été inspiré par la vie et les actions réelles de Desmond Doss, soldat de l'armée américaine; objecteur de conscience pendant la Guerre du Pacifique.




Traduction du Texte de la Citation pour la médaille d’honneur
 attribuée à Desmond Doss




« Il était infirmier lorsque le 1er bataillon attaqua un escarpement de 120 mètres de hauteur. Comme nos troupes atteignaient le sommet, un lourd barrage d’artillerie, de mortiers et de mitrailleuses les frappa, infligeant approximativement 75 pertes et conduisit les autres à se replier. Le soldat de première classe Doss refusa de trouver un abri et resta dans l’espace balayé par le feu avec de nombreux blessés, les transportant 1 par 1 jusqu’au bord de l’escarpement et là, les descendit dans une civière, en rappel, le long d’une falaise vers les mains amies. Le 2 mai, il s’exposa à un feu nourri de mortiers et fusils pour secourir un homme blessé à 180 mètres des lignes par le même escarpement ; et deux jours plus tard, il traita 4 hommes abattus en attaquant une grotte fortement défendue, atteignant l’entrée d’une grotte à travers une pluie de grenades à moins de 8 yards (7,32 m) des forces ennemies où il pansa les blessures de ses camarades avant de les évacuer séparément, sous le feu, en 4 voyages. Le 5 mai, il brava sans hésitation le pilonnage d’artillerie et le feu d’armes légères pour assister un officier d’artillerie. Il appliqua des bandages, déplaça son patient à un endroit offrant une protection contre les tirs d’armes légères et, tandis que les éclats d’obus d’artillerie et de mortiers tombaient à proximité, lui administra soigneusement du plasma. Plus tard dans la journée, lorsqu’un soldat américain fut sévèrement touché par des tirs venant d’une grotte, le soldat de première classe Doss rampa jusque lui, à 8 mètres des positions ennemies, lui apporta des soins puis l’emmena en sûreté, à 90 mètres, en étant continuellement sous le feu ennemi. Le 21 mai, lors d’une attaque nocturne sur des hauteurs près de Shuri, il resta en territoire exposé alors que le reste de sa compagnie se mettait à couvert, risquant témérairement d’être pris pour un Japonais infiltré et porta assistance aux blessés jusqu'à ce qu'il soit lui-même sérieusement blessé à la jambe par une explosion de grenade. Plutôt que d’appeler un autre infirmier à couvert, il traita ses propres blessures et attendit cinq heures que des brancardiers le rejoignent et le transportent à couvert. Le trio fut pris dans une attaque de chars ennemis et le soldat de première classe Doss, voyant un homme plus sérieusement blessé à proximité, quitta le brancard et commanda aux brancardiers de porter leur attention sur l’autre homme. En attendant le retour des brancardiers, il fut de nouveau frappé, cette fois-ci d’une fracture ouverte à un bras. Avec une magnifique force morale, il attacha une crosse de fusil sur son bras fracassé pour en faire une attelle et alors rampa 300 yards (274,32 m) sur un rude terrain jusqu’à l’ambulance. Grâce à son exceptionnelle bravoure et une détermination sans faille face à des conditions désespérément dangereuses, le soldat de première classe Doss sauva la vie de nombreux soldats. Son nom est devenu un symbole dans toute la 77e division d’infanterie de courage exceptionnel de loin supérieur et au-delà du devoir. »


vendredi 9 décembre 2016

SCIENCE SANS CONSCIENCE… filmographie récente

Pour faire écho au dernier livre de Jean-Claude Larchet (que je n'ai pas encore lu) voici une filmographie restreinte de productions video particulièrement pertinentes traitant des risques que présente la place que prennent de plus en plus les écrans, et les avancées de l'intelligence artificielle dans un monde de plus en plus rapidement robotisé…avec de moins en moins de fondements et repères spirituels et de moins en moins d'esprit critique.
  • Her
    • synopsis et bande annonce : Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…


  • Ex machina  
    • synopsis et bande annonce : À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante  : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava.

  • Black mirror (série TV) Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...

mardi 6 décembre 2016

« Malades des nouveaux médias » par Jean-Claude Larchet

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet,          

« Malades des nouveaux médias »

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet, « Malades des nouveaux médias »

malades_des_nouveaux_mediasJean-Claude Larchet, Malades des nouveaux médias, Éditions du Cerf, 2016, 329 p.
Jean-Claude Larchet vient de publier aux éditions du Cerf un nouveau livre, s’adressant au grand public, sur les pathologies diverses engendrées par les nouveaux médias qui envahissent notre société. Il propose, après les avoir décrites, quelques moyens pour en guérir ou s’en protéger.

Présentation de l’éditeur :« Qu’en est-il de la richesse et du sens de nos existences dans une société avide de vitesse, de proximité, d’immédiateté, d’information tous azimuts et de performance en tous genres ? Quel diagnostic posé sur le corps et l’esprit de l’homo connecticus ? Quelles inquiétantes pathologies gangrènent sa nature même ? Et comment lutter contre cette lente et insidieuse dislocation ?
Smartphone, réseaux sociaux, objets connectés, TV numérique, Internet, jeux vidéo, les médias sont aujourd’hui tout aussi omniprésents qu’envahissants. Et leurs effets négatifs, dans la vie professionnelle, sociale, familiale, flagrants : entre appauvrissement et illusion, nuisance et vide, destruction et épuisement, l’humanité se désincarne, l’espace et le temps disparaissent dans cette virtualité toute-puissante.
Jean-Claude Larchet poursuit dans ce nouvel essai très documenté sa série d’études sur les différents types de maladies et les thérapeutiques adaptées.
Une réflexion critique et salutaire à propos de nos systèmes de communication. Une incitation à nous protéger et à retrouver notre identité psychique et spirituelle. »

Extrait de l’avant-propos de l’auteur :

« Nul aujourd’hui ne conteste l’apport positif des nou­veaux médias en matière de communication, d’infor­ma­tion, d’accès à la culture sous ses multiples formes, et bientôt nul ne sera en me­sure de s’en passer, tant la société les intègre dans le mode de fonctionnement de ses diverses structures sociales, ad­mi­nistratives, commerciales, éduca­tives et même reli­gieuses.
On dit couramment que leur invention a provoqué dans notre société une révolution compa­rable à celle de l’élec­tricité et des nouveaux moyens de locomotion.
Il y a cependant une grande différence entre les nou­veaux médias et les autres inventions qui ont profondé­ment changé la vie de l’homme moderne.
Aucune autre technique n’a engagé notre activité jour­nalière sur d’aussi longues durées, n’a autant sollicité notre attention et notre in­tervention de manière aussi constante, n’a autant transformé nos conditions et notre mode de travail, n’a autant envahi notre vie privée, familiale et personnelle, n’a autant pénétré à l’intérieur de notre vie psychique.
Aucune autre technique n’a autant transformé nos rap­ports à l’espace et au temps, notre façon de voir le monde, nos relations avec les autres, la représentation que nous avons de nous-même, la nature et le rythme de nos activi­tés de travail et de loisir, la forme de notre communi­cation, et la nature, la structure et la forme de notre de notre vie psychique et intellectuelle.
Et aucune autre technique, par l’influence exercée sur toutes ces façons d’être qui sont la trame de notre existence, n’a eu autant d’impact sur notre vie spiri­tuelle.
De nombreux livres et articles ont vanté les avantages et les bienfaits de ces nouveaux médias, et le but de cet essai n’est pas d’apporter un éloge supplémentaire, qui serait redondant et superflu, mais, ce qui est plus rare et actuel­lement plus utile, d’inviter à une réflexion critique sur l’usage de ces nouveaux moyens de communication qui sont devenus envahissants et se révèlent avoir de nom­breux effets négatifs dont leurs utili­sateurs, tout en consta­tant une part sur eux-mêmes, leurs enfants ou leurs proches, ne sont pas toujours pleinement conscients.
Bien que face aux dérives actuelles et aux perspectives sombres de l’avenir un changement de société nous paraisse souhaitable, notre but, dans l’urgence, est d’abord pragmatique: il s’agit, à partir d’une meilleure conscience des dérives auxquelles les nouveaux médias peuvent donner lieu et de leurs effets pathologiques réels et possibles, d’apprendre à en maîtriser et à en limiter l’utilisation là où elle produit des effets indésirables.
C’est dans ce but que cet essai, avant de proposer à la fin quelques pistes thérapeutiques et prophylactiques, s’at­ta­chera surtout à établir le diagnostic et le pronostic des pathologies que les nouveaux médias ont engendrées dans les différentes sphères de l’existence sociale – politique, économique, culturelle – et surtout personnelle – cor­po­relle, psychique, intellectu­elle, et spiri­tuelle –, qui portent de graves atteintes à la vie des personnes, et vont jusqu’à modifier de manière inquiétante la nature même de l’homme.
C’est dans cette prise de conscience de la gravité de la maladie qui affecte notre civilisation que pourra s’org­a­ni­ser une résistance, dans cette résistance de la part des utilisateurs que pourra s’amorcer une décroissance de la part des producteurs, et dans cette décroissance que pourra s’envisager un changement de société qui saura redonner à la communication la dimension authentiquement hu­maine et spirituelle qu’elle a perdue. »

dimanche 4 décembre 2016

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris

SOURCE
Il y avait beaucoup de monde ce dimanche, dans le nouveau Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris, pour assister à la consécration de la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité par le patriarche de Moscou Kyrill.


Le chef de l'Église orthodoxe russe célèbre ce dimanche à Paris la liturgie dans la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité, nouveau haut lieu de la spiritualité chrétienne situé quai Branly, à Paris, au sein d'un édifice majestueux conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
Parmi des paroissiens et des hôtes, des personnalités de marque sont y également présents, dont notamment la maire de la capitale parisienne Anne Hidalgo et la femme du premier-ministre russe Svetlana Medvédéva, la dirigeante de la Fondation des initiatives socio-culturelles.

Anne Hidalgo et Svetlana Medvédéva lors de la consécration de la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité par le patriarche de Moscou Kirill
© Sputnik. 
Anne Hidalgo et Svetlana Medvédéva lors de la consécration de la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité par le patriarche de Moscou Kirill
Même si elle ne sera dotée de son iconostase et de ses fresques qu'en 2017, la « Cathédrale de la Sainte Trinité » a déjà donné son premier concert de chants liturgiques pour l'occasion.

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
© Sputnik. 
Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
Ce complexe de quatre bâtiments a été construit pendant deux ans sur un site exceptionnel de plus de 4 000 mètres carrés, entre la Tour Eiffel et l'Hôtel des Invalides, au pied du pont de l'Alma, dans le cossu VIIe arrondissement.

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
© Sputnik. 

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
Un emplacement de choix pour cette structure qui aura pour vocation de mieux faire connaître la culture russe en France : outre une cathédrale orthodoxe, il propose un centre culturel doté d'une librairie et d'une salle d'exposition, une école primaire, ainsi qu'un centre paroissial.

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
© Sputnik. 

Le patriarche de Moscou Kirill consacre la nouvelle cathédrale russe à Paris
Coiffée d'un grand bulbe et de quatre plus petits, symbolisant le Christ et les quatre évangélistes, la cathédrale orthodoxe s'intègre à l'urbanisme parisien, en utilisant « des rythmes de façades et des modénatures » typiques de la capitale.
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samedi 3 décembre 2016

LAURENCE BACK IN RUSSIA (SUITE)

Du vieux monastère au vieux croyant




Avant de prendre le bus pour Moscou, Kostia m'a emmenée au monastère Fiodorovski, consacré à saint Théodore Stratilate et fondé par Ivan le Terrible pour la naissance de son fils Fiodor, personnage mystique que son père appelait "le sonneur de cloches", que les étrangers trouvaient débile mais très aimable et qui fut canonisé après sa mort. Ayant un grand intérêt pour le tsar et une grande tendresse pour son fils Fiodor, j'ai visité les lieux avec bonheur: quel ravissant monastère, et pourtant, les environs ne paient pas de mine et ont été sans doute pas mal saccagés. J'aime beaucoup son aspect encore simple, solide, sobre et pourtant féerique. Il me semble correspondre à l'idée que je me fais de Fiodor et même de son redoutable père.

A Moscou, je rencontre Skountsev, à l'église saint Dmitri Donskoï. L'église est neuve et sans doute provisoire, mais elle dispose d'une école du dimanche et surtout d'un immense gymnase impressionnants. Le prêtre était autrefois entraîneur olympique, si j'ai bien compris.
Je me suis retrouvée avec une petite équipe de croyantes orthodoxes à longue jupe et à foulards qui m'ont accueillie à bras ouverts. Skountsev leur apprend des noëls, des vers spirituels, des chansons archaïques, car son propos est aussi de faire de "l'archéologie musicale", en gros, tout à fait ce qu'il me faut, d'autant plus qu'il enseigne de façon extraordinaire et qu'il sait et surtout sent, pour ainsi dire génétiquement, tout cela. Il nous apprend aussi des chants d'église des vieux croyants et cela m'est très précieux, car après le chant byzantin, les fioritures occidentalistes importées après Pierre le Grand et sous la grande Catherine me portent encore plus sur les nerfs. Skounstev m'explique qu'Ivan le redoutable a composé un grand nombre de mélodies religieuses, psaumes, stichères et qu'à cette époque, l'isson byzantin était de rigueur, or justement, je me posais depuis longtemps la question. Pour prier chez moi, chanter les prières usuelles et les psaumes, je serais vraiment heureuse de disposer des mélodies des vieux-croyants, ils auraient vraiment beaucoup de choses à transmettre aux orthodoxes si malheureusement réformés par le patriarche Nikon et les souverains en perruque poudrée de Pétersbourg...
D'après Skountsev, le chant populaire traditionnel a très peu changé depuis le moyen âge et peut-être au delà, l'influence ukrainienne a introduit des fioritures à partir du XVII° siècle. Ce chant est à la fois simple et très complexe. La version populaire de "le long de la Volga" académisée par la suite est extrêmement riche et compliquée à chanter, avec d'infinies modulations que l'on ne peut transcrire par des notes.
Evidemment, je n'ai aucune envie de rentrer, alors que je débute ces passionnantes activités et que mes travaux approchent de leur fin, mais il va falloir, pour renouveler mon visa, en attendant d'avoir un permis de séjour, et je préfère passer les péripéties sous silence pour ne pas les revivre!.
Xioucha m'a bien divertie en jouant à quatre pattes avec la chienne qu'elle vient d'adopter et qu'elle appelle sa "commode adipeuse", car c'est un beagle qui manque d'exercice et qui est en surpoids. Nous nous amusons bien ensemble, malgré notre différence d'âge. Et nous bouffons sans arrêt des trucs qui font grossir, en "lavant des osselets", c'est-à-dire en taillant des costars sans trop d'épingles, au milieu des ados au stade Cromagnon et des plus petits au stade australopithèque. Parfois, le père Valentin vient donner des leçons de grec et de latin aux Cromagnon.
Au retour, j'ai trouvé mon plombier, qui m'avait apporté les quatre tomes de la correspondance de saint Théophane le Reclus, plus ses instructions sur la vie spirituelle. Il m'a déclaré que Pereslavl était pour lui le paradis: les gens y sont simples et bienveillants, la nature superbe, et si, comme il le croit, j'y suis venue par nécessité intérieure, j'y trouverai exactement ce que je cherche!


l'entrée vue de l'autre côté, surmontée de
la Mère de Dieu du Signe