Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 14 avril 2016

Père Basile [Pasquiet] Higoumène du monastère de la Sainte-Trinité à Tcheboksary, en Tchouvachie

Père Basile : « Je suis devenu orthodoxe pour m’accomplir en tant que catholique »
  

Interview par Nina FASCIAUX  — 
  Le père Basile, alias Vassili Pasquiet, un moine français catholique converti à l’Orthodoxie et pratiquant en Russie depuis bientôt vingt ans. Longue conversation à cœur ouvert dans le monastère de la Sainte-Trinité qu’il dirige à Tcheboksary, un lieu non ostentatoire et accueillant, comme on n’en fait presque plus.

Père Basile : Vous croyez, Nina ?

Le Courrier de Russie : Si on veut, oui. En l’être humain.

P.B. : L’humain, c’est la dernière chose en laquelle il faut croire ! Voyez ce que font les hommes, c’est terrible… Les seuls humains agissant normalement sont ceux qui croient en une divinité.

LCDR : Ah bon ? En n’importe laquelle ?

P.B. : (soupirs) Je serais malhonnête en vous répondant oui puisque je me situe dans la lignée judéo-chrétienne. Je crois en la réalisation de la Bible, en une religion dans laquelle Dieu s’est révélé. Dans les autres croyances, les hommes cherchent encore. Ce que, bien évidemment, je ne condamne pas. Bien sûr, certaines religions ne sont que mensonges. Mais de la même façon, je ne peux condamner quelqu’un qui a été trompé.

LCDR : Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’Orthodoxie ?

P.B. : Je n’ai pas été « poussé ». Personne ne m’a forcé. J’ai été attiré, comme l’aimant vers le métal. À l’adolescence, je cherchais un maître à penser. Qui s’est incarné assez bêtement, lors d’un cours de philo au lycée, en la personne de Gandhi. Dans les années 1970, mon frère vivait dans la communauté chrétienne de l’Arche, dans le Larzac, où un groupe de bergers était entré en résistance contre l’armée française qui voulait installer des bases militaires sur le plateau. Les bergers étaient soutenus par la communauté catholique de l’Arche où on les formait à la non-violence. À 17 ans, après avoir reçu mon tout premier salaire dans une usine, je me suis acheté un sac à dos, un sac de couchage, une tente et je les ai rejoints. C’est là-bas que j’ai éveillé ma conscience religieuse et que j’ai été initié au rite catholique dit « oriental » dans une communauté dont j’avais entendu parler, celle de la Théophanie. L’encens, les icônes, les chants, tout cela me mettait plus à l’aise.

« J’ai toujours été persuadé que la catholicité résidait dans l’Orthodoxie »

LCDR : Plus que le rite latin ?

P.B. : Il faut dire que le rite latin n’existait plus vraiment. Quand j’étais enfant de chœur, il restait quelques coutumes, mais ensuite… On s’est débarrassé de beaucoup de choses, des rites ont disparu dans une modernisation de l’Église assez mal gérée dans l’ensemble. L’orgue a cédé la place à la guitare électrique, les prêtres pouvaient se balader en short, plus rien n’avait d’importance ! Peut-être que si je n’avais pas connu le rite oriental, je serais resté chez les Latins, qui sait ? Mais je suis donc devenu moine oriental, ce que l’on appelle un « Grec catholique », à 22 ans. Et j’ai été envoyé à Jérusalem pendant dix ans.

LCDR : Pour y faire quoi ?

P.B. : Nous avons transformé un monastère franciscain, une maison d’études, en monastère grec catholique. Nous étions donc des catholiques qui servions dans le rite byzantin. J’ai toujours été persuadé que la « catholicité » résidait dans l’orthodoxie, dans son côté universel, sans rupture et aux traditions originelles. Et en 1991, après l’éclatement de l’URSS, on a commencé à voir arriver des Russes en Israël : on s’est réveillé un jour à Jérusalem et ça parlait russe !

LCDR : Des Juifs ?

P.B. : Des Juifs oui, mais aussi des gens qui se sauvaient tout simplement de chez eux, des orthodoxes ou des non-croyants… potentiellement orthodoxes, puisque Russes ! Les côtoyer me fut très naturel et ils m’encouragèrent à aller en Russie – ce qui me paraissait, à l’époque, une idée totalement saugrenue. Mais peu à peu, j’ai commencé de rencontrer régulièrement des gens de l’Église orthodoxe, notamment l’évêque de Tcheboksary, en secret bien sûr. Un jour, j’en ai eu assez de ce double jeu que je menais : je suis allé voir le patriarche de l’Église orthodoxe russe en Israël, qui m’a dit d’aller en Russie pour ma consécration. Je suis arrivé à Moscou en 1993, en janvier.

« J’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu Russe »

LCDR : Pourquoi précisément la Russie ?

P.B. : Un catholique fuyant son monastère pour devenir orthodoxe, c’était un peu embarrassant… La Russie, c’est grand – je pouvais vivre caché, au moins au début. Ce que j’ai fait, d’ailleurs : j’ai toujours refusé toute affectation en ville. Je me suis donc réveillé là-bas en plein hiver en sachant que je n’en repartirai pas. Sauf que j’étais vêtu pour la Grèce, pas pour la Russie ! Je suis arrivé pile pour le baptême de la Théophanie, et j’ai compris que si je ne plongeais pas dans l’eau glacée, je loupais mon intégration. Ce jour-là, j’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu russe.

LCDR : Et ensuite ?

P.B. : J’ai gravi les échelons, comme on dit… je suis devenu diacre, puis prêtre et enfin curé dans le village de Nikoulino, en Tchouvachie. Puis, je suis resté 15 ans à Alatyr, une ville de 40 000 habitants au sud de cette république de Tchouvachie, où l’on a reconstruit une église dans un hôpital : la paroisse était missionnaire, on a créé une école du dimanche pour des gens de toutes origines. Ensuite, nous avons lancé la construction d’une autre église : dans une prison pour femmes, à la demande des pensionnaires. J’avais peur la première fois que j’y suis allé – je me faisais des idées terribles sur ce que j’allais trouver dans cette prison. Le directeur, d’ailleurs, m’a accueilli d’un glacial « d’autres ont essayé avant vous et ont laissé tomber. » Mais je n’ai pas abandonné. Et le jour où je devais partir, une icône de la prison – pas une grande réussite artistique, du reste – s’est mise à pleurer… et c’est devenu un lieu de pèlerinage !

LCDR : Qu’est-ce qui vous différencie des autres gens d’église que vous côtoyez, origines exceptées ?

P.B. : À la différence d’autres moines, je n’ai personne ici : pas de connaissances, de famille, pas de clan. Ce fut une chose difficile personnellement mais positive pour ma fonction – vu que je n’ai pas d’attirance pour le bien-être, le confort, pas de famille à placer ou à favoriser, etc. Du coup, j’ai un peu mis les pieds dans le plat en arrivant à Tcheboksary : j’ai balayé les mécanismes de clan existants. Même le ministre local des Affaires intérieures voulait ma tête : il s’opposait à ce que je reste car je n’accordais plus les mêmes faveurs.

LCDR : C’est-à-dire ?

P.B. : Je ne sais pas si mes prédécesseurs recevaient de l’argent… mais pour moi en tout cas, un monastère a ses règles et ses coutumes. Il y avait par exemple un café qui faisait des chachliks, juste là-devant. Nous, les moines, ne mangeons pas de viande et on avait dans le nez, à longueur de journées, ces odeurs de grillades… Ou bien ce vendeur de glaces, qui branchait son frigo chez nous, l’été. J’ai fait cesser tout cela. Ça n’a pas plu à tout le monde et il y a eu des plaintes : « On n’a donc pas trouvé mieux qu’un Français ? », disaient-ils. Et mon évêque répondait : « Non, je n’ai pas trouvé mieux ! ».

« Les Russes m’ont libéré d’une certaine pudeur »

LCDR : Quand sait-on qu’une règle est la bonne ?

P.B. : C’est difficile… Il y a la parole d’Évangile, évidemment, qui est indiscutable. Et puis il y a l’usage. On nous répète depuis des générations « ne mets pas les doigts dans ton nez », n’est-ce pas ? Mais qui a dit que c’était mal ? C’est l’usage, on a cru bon de décider ainsi. En général, les mauvaises règles ne restent pas. Le problème en Russie, c’est qu’il n’y a pas eu de continuité dans la transmission des règles, des coutumes monastiques. Alors, on doit secouer un peu d’abord, grogner et s’adoucir ensuite pour se faire entendre. En fait, l’important est moins la règle que la compréhension que l’on en a.

LCDR : Qu’est-ce qui a été le plus dur dans votre intégration ?

P.B. : On m’a parfois accusé d’être un envoyé de l’Église catholique, une sorte d’espion ou encore d’être un franc-maçon. Récemment, le représentant régional du parti d’opposition Russie Juste a débarqué dans mon bureau sans prévenir, avec sa horde de journalistes. Ils m’ont photographié en train de lui donner la bénédiction et ça a été publié. C’était trop facile, les gens se sont précipités pour dire : « Ah ! Vous voyez, nous savions bien qu’il était de l’autre côté » !

LCDR : Qu’est-ce que venir ici vous a apporté ?

P.B. : Les Russes m’ont donné la possibilité de me réaliser en tant que personne. Ils m’ont libéré. Le premier pas fut cette fameuse séance de baptême pour la Théophanie en 1993. Ils m’ont libéré d’une certaine pudeur… Les Français sont si coincés !

LCDR : Comment ça ?

P.B. : Ils s’ennuient et sont ennuyeux. Lorsque je vais à Cannes, pour rendre visite à la communauté russe orthodoxe, on va au restaurant et on met l’ambiance ! Les Français parlent à voix basse, ils ne veulent pas déranger. Alors qu’avec nous, c’est la fête !

LCDR : Et le plus grand défaut des Russes, alors ?

P.B. : Ils n’ont aucune mesure (rires) ! Ils ne savent pas s’arrêter. En même temps, les qualités, les défauts, vous savez… Si ça se trouve, ça n’en est pas un. Toute la publicité faite en France contre la Russie m’horripile. C’est mensonger – et surtout, en quoi est-ce que ça les regarde ? Quand je défends une autre idée de la Russie, mon père me dit « oh, ça doit être ton Poutine qui t’a encore fait boire quelque chose ! »

« Sous l’URSS, pratiquement tous les communistes étaient baptisés – même au sein du KGB ! »

LCDR : Quelle est votre opinion sur le battage médiatique actuel autour de l’Église orthodoxe russe ?

P.B. : Vous savez, les Soviétiques ne furent pas les premiers à vouloir anéantir la religion – ni à échouer. La terreur n’a jamais fonctionné ni anéanti la foi – bien au contraire ! Aujourd’hui, on asticote Kirill parce qu’il aurait fait retoucher une photo où il portait une montre de luxe… Ou bien l’histoire de ces filles qui se sont données en spectacle à la cathédrale du Christ-Sauveur [Pussy Riot, ndlr] – on blâme l’Église de s’y être opposée. Tout cela est monté en épingle, on cherche à nous nuire en accordant beaucoup trop d’importance à des broutilles ! Comme le dit la Bible, l’homme n’est que mensonge. On a tous, toujours, quelque chose à cacher. Même nous, même moi, il m’arrive de faire face à des mensonges. Consciemment ou inconsciemment, nous participons tous à la vaste mascarade.

LCDR : L’Église russe semble plutôt bien lotie…

P.B. : Oui, ici, l’Église est invitée partout, à tous les événements publics. Parce que l’Église russe défend les valeurs patriotiques. Même Staline l’avait compris : pendant la seconde Guerre mondiale, alors qu’il était sur le point de perdre la guerre, il a fait appel à l’Église – et a gagné. Sous l’URSS, pratiquement tous les communistes étaient baptisés – même au sein du KGB !

LCDR : L’Église en politique, vous y croyez ?

P.B. : Surtout pas. Elle est aujourd’hui séparée de l’État et c’est très important. Avant, l’Église était soumise. Actuellement, elle est libre et doit le rester. En revanche, l’Église, après tout, c’est quoi ? C’est un groupe de citoyens. Et au même titre qu’un club de chasse, nous devons avoir une voix et la faire entendre. Je ne parle pas de faire de la politique mais de constituer une valeur politique. Faire de la politique, c’est séparer les gens. Nous, nous les rassemblons.

« L’histoire russe fait écho en moi, en mes racines vendéennes »

LCDR : Séparer les gens ?

P.B. : À Alatyr, avant la Révolution, il y avait 17 églises pour 17 000 habitants. Une pour mille… Avec un clergé instruit. La ville avait ses artistes, son université et très peu de prolétaires. Lorsque les comités révolutionnaires ont pris le pouvoir à Alatyr, pensez-vous qu’ils aient été portés par le peuple ? Évidemment, non. De la même façon, la Révolution française n’a pas été amorcée par les prolétaires – ce fut une révolution de bourgeois. Louis XVI avait envoyé dans ses communes des gens chargés de présenter les cahiers de doléances – dans lesquels le peuple pouvait faire part de ses frustrations, de ses besoins. Et alors, un malaise a commencé à naître chez les bourgeois qui vivaient alors sous l’oppression d’un peuple désormais conscient de ses frustrations. Les bourgeois se sont révoltés – le peuple n’a pas suivi et a été sévèrement réprimé. En Vendée, d’où je viens, cette répression a été sanguinaire. Ce sont mes ancêtres qui sont morts – et qui sait, c’est peut-être pour ça que je suis en Russie aujourd’hui. L’histoire russe fait écho en moi, à mes racines vendéennes.

LCDR : Que faudrait-il changer en premier lieu, selon vous, dans notre société ?

P.B. : Si l’on prend le temps de parler avec quelqu’un, de donner à manger à celui qui a faim, de sacrifier un peu de notre confort – là, on change les choses. On ne change pas le monde avec des idées mais avec des actes – à commencer par là on l’on se trouve. Il faut savoir casser les murs autour de soi. Sur l’autel de la consommation, on a sacrifié la vie rurale. L’Europe a tué ses paysans, ses pêcheurs, ses chasseurs. En Russie, on a encore des gens qui savent vivre sans tous les artifices qui nous entourent. Le moine choisit volontairement ce dépouillement, il se fait violence pour vivre sans.

LCDR : Quel fut le plus lourd des sacrifices de votre vie monastique ?

P.B. : Le sacrifice est permanent quand on a choisi une vie comme la mienne. Notre vie n’est pas réglée sur le désir ni le fantasme, mais sur la règle et l’obéissance. Mais vous savez, je suis moine depuis 34 ans – alors le renoncement à sa volonté propre est de plus en plus aisé… C’est comme le vélo : le premier col est difficile à monter, mais ensuite, on a plus de force pour le suivant.

Le Courrier de Russie remercie son partenaire Tsar Voyages pour avoir rendu possible la réalisation de ce reportage.


lundi 11 avril 2016

Le combat spirituel de l'Église grecque contre le Nom…[1]

PÈRE NEKTARIOS
Higoumène du Monastère de Saint Augustin d'Hippone
et Saint Séraphim de Sarov 


Depuis 1980, l'Église Grecque a pris conscience des évolutions néfastes du mondialisme.
Elle a prédit l'asservissement par la dette et annoncé l'arrivée prochaine de l'Antichrist.
Elle a adapté son évangélisation pour atteindre les jeunes, grâce à des tubes comme les albums des Moines Libres, surnommés les pères rockeurs, et en allant prêcher dans les boites de nuit et les pubs. Le Père Nectaire raconte ce combat.

vendredi 8 avril 2016

"Trois chants sur la Perle" de Catherine Tsvetkova, un film dédié à saint Serge de Radonège






" Les gens ont besoin de parler du Ciel, dit Ekaterina. - Au milieu de ce flot d'agression, d'informations et d'ordures visuelles qui est déversé sur nos têtes, il devrait y avoir la lumière de la foi, le témoignage d' une autre vie ... " Le film" Trois Chansons de la perle" a été présenté le 27 Mars 2015 à Moscou, à la Maison Alexandre Soljenitsyne à la Taganka. Projeté en grande première dans la maison russe à Paris.



Catherine Tsvetkova en compagnie de Père Séraphin du skite 

mardi 5 avril 2016

Père Basile Pasquiet interview à La Voix de la Russie


SOURCE
Abbé Basile (Pasquier) : « Les immigrés ont donné un esprit russe à l’Occident »
L’higoumène du Monastère masculin de la Sainte Trinité à Tcheboskary, l’Abbé Basile (Pasquier), explique dans une interview à La Voix de la Russie pourquoi il ne revient pas en France, son pays natal, ce qui l’attire en Russie, et pourquoi il aime le thé « à la russe ».
La Voix de la Russie : Révérend, racontez-nous comment vous vous êtes retrouvé en Russie ?
Abbé Basile : Par la volonté de Dieu. Je n'aurais jamais pu imaginer que je pourrais me retrouver dans ce pays, car à cette époque là, la Russie était un pays fermé aux européens. C’était encore l’URSS, un pays derrière un « rideau de fer », où de nombreuses personnes souffraient pour leur foi, vivaient dans des monastères fermés - telle était la politique de l’époque. Et l’autre côté de la médaille c’est la Sainte Russie, un énorme pays, qui a sa propre histoire dans l'Orthodoxie, un pays où le renouveau spirituel a commencé longtemps avant la Perestroïka, un renouveau spirituel qui ne s’est sans doute jamais arrêté.
Pourquoi la Russie ? Probablement parce que toutes mes pensées sont associées à ce pays. Il y a longtemps, je suis allé en Israël, à Jérusalem, où j’étais moine dans l’un des monastères catholiques. Pendant plus de quinze ans, j'ai attendu un signe de Dieu. Je ne savais pas ce qu’il fallait que je fasse pour me retrouver dans une Église orthodoxe. Auparavant, j’avais entrepris de nombreuses tentatives, mais elles n’avaient pas abouti.
En 1992, après l'effondrement de l'Union soviétique, j'ai été témoin d’un gigantesque « tsunami » une énorme foule de Russes est arrivée en Israël, et parmi eux, les orthodoxes étaient très nombreux. J'ai commencé à discuter avec eux, et ils m’ont « contaminé » avec une maladie, dont le nom est – « l'amour pour la Russie ». Ensuite, j’ai rencontré mon actuel évêque et d’autres membres du clergé orthodoxe. Par un concours de circonstances, je suis devenu intimement lié avec la Russie, et j’y vis depuis un peu plus de 18 ans maintenant.
LVdlR : Donc, la raison de votre arrivée en Russie est liée avec le départ des Russes de leur pays ?
A.B. : Oui, on peut le dire comme cela. Cette vague d'immigrés russes a influencé ma décision. C’est bien à Jérusalem que j’ai rencontré les Russes qui m’ont fait venir ici.
LVdlR : Comment avez-vous décidé de devenir prêtre ?
A.B.: Je ne dirais pas que j’ai pris cette décision dès mon enfance. Je sentais juste que je me dirigeais dans cette voie. J'avais vingt ans, j'étais encore jeune et libre, capable de me marier, de fonder une famille. Mais j'avais toujours un désir caché de devenir un moine. Je me suis retrouvé devant ce choix, car les deux choses étaient importantes pour moi.
Je suis allé voir un prêtre (maintenant il est l’abbé d’un monastère) et lui ai demandé : « Que dois-je faire ? ». Il ne m’a pas pressé et m’a juste dit que je devais bien y réfléchir. Et plus j’y pensais, plus j’avais envie de devenir moine. Ensuite, j’ai vécu dans un monastère (on peut dire que j’ai de l’expérience dans ce domaine), et je me suis mis à beaucoup lire. Et c’est ensuite que je me suis dit : « C’est apparemment mon destin ».
LVdlR : Qu'est-ce que vous aimez le plus en Russie ? Qu’est-ce qui vous déplaît le plus ?
A.B. : Je n'y pense même pas ! Je vis ici, c’est tout. Bien sûr, il y a des difficultés, des choses qui sont difficiles à affronter, mais les Russes ont du caractère. Je vis en Russie, et je m’inquiète pour elle. Même en cas de différends avec les pays européens, je soutiens le point de vue de la Russie, je la défends. Je pense qu’à l'heure actuelle, la Russie peut «répondre» et donner des enseignements aux autres pays, elle a le pouvoir de le faire. C’est pourquoi certains pays commencent à avoir peur d'elle et à construire des intrigues derrière son dos. La Russie – c’est un grand pays qui a une énorme dignité.
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Je suis très heureux de vivre avec le peuple russe. Les gens sont ouverts, accueillants et donnent tout ce qu'ils peuvent donner. Un sentiment d’innocence émane d’eux, de bonté... Les russes sont très ouverts, ils sont libres et aiment bien vivre. Les Français, ne sont pas comme cela, malheureusement, ils sont très fermés.
Récemment, on m’a proposé de rentrer en France pour servir l’Eglise orthodoxe russe là-bas. Et je doute sérieusement si je dois y aller ou rester ici. Mais pour l’instant, tous les événements montrent que je n’ai rien à faire là-bas. Je n’exclus pas que j’y retournerai un jour, mais certainement pas maintenant.
LVldR : Est-ce que vous avez parfois un sentiment de nostalgie ?
A.B. : Seulement quand je vois des paysages français, des tableaux, des films. Je me rappelle alors que la France est un beau pays. Mais la Russie – c’est un pays «large» par son étendue, avec de jolis bouleaux, et une jolie nature.
LVdlR : Que diriez-vous aux Russes qui veulent quitter leur pays ?
A.B. : Partez, mais revenez vite ! (Sourit).
Je pense que tout se passe par la volonté de Dieu. Si c’est le destin d’une personne de partir, elle partira. C’est Dieu qui a décidé de m'envoyer ici. Pendant la Révolution d’Octobre, un grand nombre de Russes ont émigré dans les pays occidentaux, cela faisait probablement partie du plan de Dieu. C’est un malheur, bien sûr, pour ceux qui étaient obligés de quitter leur terre natale. Mais il ne faut pas voir le négatif partout. Les Russes qui ont fui la Russie ont donné à l’Occident l’esprit russe et la foi russe. Et ces gens qui partent y vivre actuellement, eux aussi, vont y laisser une partie d'eux-mêmes.
LVdlR : Y a-t-il quelque chose dans les traditions russes que vous aimez beaucoup ?
A.B. : J’aime bien boire le thé. (Sourire)
LVdlR : Mais les Anglais boivent le thé aussi ?
A.B : Les Anglais boivent le thé à une heure précise, et les Russes quand ils le veulent. En fait, j'aime la tradition d'offrir du thé aux invités, l'hospitalité russe.
Les Français, par exemple sont des gens plutôt suffisants qui peuvent ne pas vous inviter à table si vous n’êtes pas arrivé chez eux à l’heure du déjeuner. Ils vont vous demander d’attendre. Mais en Russie, ce n’est pas le cas. On vous mettra
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obligatoirement à table et vous donnera quelque chose à manger. Je me souviens de mes premiers jours à Moscou, lorsque j’ai visité plusieurs amis un après-midi et on a sorti de la bouillie, du thé, ou du sarrasin – il y avait toujours quelque chose à manger !
LVdlR : Vous ne regrettez donc pas vous être installé en Russie ?
A.B : Non ! Bien sûr que non ! Lorsqu’on on m'a demandé de revenir en France, j'ai immédiatement commencé à ressentir du désespoir et de l'angoisse : « Comment vais-je vivre sans la Russie ? » Maintenant, je comprends que quand je reviendrai en France, je vais m’installer dans un quartier où vivent des Russes. Je me suis habitué à eux, à leur langue et à leur mode de vie.

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dimanche 3 avril 2016

L'opposition des moines du Mont Athos à l'œcuménisme par Geronda Placide Deseille



"On reproche souvent aux moines du Mont Athos leur opposition à l’œcuménisme, et on les accuse volontiers de sacrifier la charité à la vérité. Il nous fut aisé de constater, dès notre premier voyage, alors que nous étions encore catholiques romains et que la pensée de devenir orthodoxes nous était tout-à-fait étrangère, combien les moines de l’Athos savent allier une charité très délicate et pleine d’attentions envers les personnes, quelles que soient leurs convictions et leur appartenance religieuse, à l’intransigeance doctrinale. À leurs yeux d’ailleurs, le total respect de la vérité est l’un des premiers devoirs que leur impose la charité envers autrui.
Ils n’ont aucune position doctrinale particulière, et professent simplement la foi de l’Église orthodoxe : « L’Église est une. Cette Église une et vraie, qui garde la continuité de la vie ecclésiale, c’est-à-dire l’unité de la Tradition, est l’Orthodoxie. Admettre que cette Église une et vraie, à l’état pur, n’existe pas sur terre et qu’elle est partiellement contenue dans les différentes ‘branches’, ce serait (...) ne pas avoir foi en l’Église et en son Chef. »
Simplement, les Athonites tiennent à ce que cette conviction s’inscrive dans les faits. Ils ne peuvent approuver des comportements ou des paroles qui sembleraient impliquer une reconnaissance pratique de la théorie des « branches ». L’unité des chrétiens, qui leur tient à cœur autant qu’à quiconque, ne peut se réaliser que par accession des non-orthodoxes à l’intégrité et à la plénitude de la foi apostolique. Elle ne saurait être le fruit de compromis et d’efforts nés d’une aspiration humaine et naturelle à l’unité entre les hommes, qui ferait bon marché du dépôt confié à l’Église. En matière d’œcuménisme comme de vie spirituelle, l’attitude de l’Athos est faite de sobriété et de discernement. Il faut savoir filtrer aussi bien les élans de la sensibilité que les raisonnements de l’esprit, et surtout renoncer à « plaire aux hommes », si l’on veut plaire à Dieu et entrer dans son Royaume."

samedi 2 avril 2016

Sur ARTE : UN STARETS FRANÇAIS AU MONASTÈRE DE VALAAM

Père Seraphim

Старец Илий (Ноздрин)/Схиигумен Серафим (Покровский), Скит Всех Святых (Валаам)

vendredi 1 avril 2016

LES SAINTS par St Jean de Kronstadt : [7] L'exemple des saints renforcent notre foi

"Lorsque ta foi en Dieu faiblira, que ce soit dans la santé et la prospérité ou dans la maladie et aux approches de la mort, lorsqu'elle sera obscurcie par l'agitation de l'existence ou par la maladie et les terreurs de la mort, regarde alors, avec ton esprit et ton cœur la foule d’ancêtres, de patriarches, de prophètes, de justes (Siméon qui reçut le Seigneur, Job, Anne la prophétesse), d’apôtres, de pontifes, de martyrs, d’ascètes, et regarde tous les saints. Considère comment, sans cesse, pendant leur vie, ils contemplaient Dieu et, lorsqu’ils quittaient cette vie, ils mouraient dans l'espoir de la résurrection et de la vie éternelle. Imite-les. Ces exemples vivants, si nombreux peuvent affermir la foi chancelante de chaque chrétien en Dieu et en la vie future. Les communautés chrétiennes qui ne vénèrent pas les saints et ne les invoquent pas dans leurs prières perdent beaucoup pour leur vénération et leur confiance chrétienne ; elles se privent elles-mêmes d'un très grand affermissement dans la foi que leur donnerait l'exemple de ces personnes soumises, tout comme nous aux passions."

St Jean de Kronstadt
(extrait de Ma vie en Christ)

mardi 29 mars 2016

LES SAINTS par St Jean de Kronstadt : [6] À défaut de leur ressembler, combien nous devons, au moins, les vénérer !


"Les saints de Dieu sont grands par leur disposition spirituelle, par leur foi, par leur ferme confiance en Dieu, leur ardent amour pour lui pour qui ils ont méprisé tout ce qui est terrestre. Que nous sommes peu de chose devant eux! Que nous ne leur ressemblons pas! Ils sont grands par leurs exploits ascétiques, leur veille, leur jeûne, leur prière, leur prière ininterrompue, par l'exercice de la parole de Dieu, de la pensée divine : Ô comme nous ne leur ressemblons pas! Combien nous devons, au moins, les vénérer ! Avec quelle dévotion nous devons leur demander de prier pour nous! Et en aucun cas nous ne devons les traiter avec légèreté ou sans respect nous souvenant de leur déification, de leur union à la Divinité. "
St Jean de Kronstadt
extrait de Ma vie en Christ)




lundi 21 mars 2016

BON ET SAINT CARÊME À TOUS !



Il vaut mieux pour moi (vu l'énormité de la somme de péchés à traiter) et il est plus que temps de s'y mettre vraiment… à un de ces jours donc et bon courage à tous ! Que le Seigneur nous vienne en aide !

dimanche 20 mars 2016

DU RÉTABLISSEMENT DU CULTE DES IMAGES en 787 À LA MANIPULATION DES IMAGES en 2016



Vous ne pouvez plus croire qui vous voyez en vidéo,voilà pourquoi


Sur le site slice42.com
Par Arnaud - 19 mars 2016



Vous ne pouvez plus croire qui vous voyez en vidéo : une équipe de chercheurs de Stanford, en collaboration avec des équipes de l’université Erlangen-Nuremberg et de l’Institut Max Planck montre les progrès qu’elle a réalisé en matière de modification en temps réel d’un visage, que les chercheurs remplacent par les expressions faciales d’un autre. C’est le projet Face2Face. De telles prouesses étaient déjà possibles à l’aide d’équipements de pointe, notamment de plusieurs caméras et souvent d’un post traitement intensif.
Là, il s’agit simplement d’un petit extrait de vidéo YouTube – une interview d’Arnold Schwarzenegger,  de Barack Obama ou autre – modifiée en temps réel à partir des expressions d’une personne, elle aussi filmée avec une simple webcam. Du matériel accessible à tous.
Le logiciel analyse en temps réel la source vidéo initiale, et reconstitue un modèle 3D de la personne. La même opération est réalisée à partir de la personne qui va servir de sources des expressions faciales, dont les points clefs du visage sont trackés. Un algorithme reconstitue de manière réaliste les mouvements de la bouche, des yeux, des sourcils.



Et c’est proprement hallucinant de voir le visage d’Obama simple marionnette de celui du chercheur. Si, parfois, le résultat semble un peu outré, c’est que le chercheur force un peu ses expressions pour tester le moteur. Mais, dans un cadre réaliste, il n’y a aucun doute : il sera bien difficile de voir la supercherie !
Apple est fort active dans ce domaine, au moins au niveau du portefeuille avec plusieurs rachats entreprises liées à ce type de technologies : Emotient, qui analyse les expressions faciales pour estimer la satisfaction des clients, Faceshift, qui traite de la détection faciale, et de la reconstruction d’expressions sur un modèle 3D – facial motion capture ont toutes deux été achetées récemment par Cupertino. (source)

samedi 19 mars 2016

Sur le BLOG de CLAUDE : Le riche classicisme de Père Ilie [Bobaianu]

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Saint évêque Nicolas d'Ohrid et de Zica


LES SAINTS par St Jean de Kronstadt : [5] Garder des relations vivantes avec les saints pour progresser spirituellement

"Nous devons avoir les liens spirituels les plus vivants avec ceux qui habitent les cieux ; avec tous les saints, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les justes, car ils sont membres d’un même corps — l’Église du Christ à laquelle nous aussi, pécheurs, nous appartenons et dont le Seigneur Jésus-Christ Lui-même est la Tête vivante. Voilà pourquoi nous les invoquons dans nos prières, nous leur parlons, les remercions, les glorifions. Tous les chrétiens, s'ils désirent chrétiennement progresser doivent, sans désemparer, rester en relations avec eux, car les saints sont nos amis, nos guides vers le salut; ils prient et intercèdent pour nous.  Si nous entretenons ici des liens vivants, actifs avec les membres du Christ, si nous les aimons en actes et en vérité,  tous les saints hommes de Dieu seront alors en union vivante avec nous-mêmes et — quelles que soient nos demandes — ils intercèderont pour nous auprès du Christ Dieu pour qui ils ont fait le sacrifice de tout ce qui leur était cher. "
St Jean de Kronstadt
(extrait de Ma vie en Christ)

mercredi 16 mars 2016

DE L'INSATIABLE CUPIDITÉ : Des traders au-dessus des lois ?…

IMAGE DU FILM LE LOUP DE WALL STREET
2 Pierre 2:14,15
Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché; ils amorcent les âmes mal affermies; ils ont le coeur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction.…




Ésaïe 56:11
Et ce sont des chiens voraces, insatiables; Ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre; Tous suivent leur propre voie, Chacun selon son intérêt, jusqu'au dernier:


mardi 15 mars 2016

LES SAINTS par St Jean de Kronstadt : [4 ] Invocation des saints pendant la prothèse

"Lorsque nous invoquons les saints dans la prière, prononcer du fond du cœur leur nom — c’est déjà les placer tout près de notre cœur. Demande alors, sans hésitation, leur prière et leur intercession pour toi, ils t’entendront et présenteront ta prière rapidement et instantanément au Seigneur car Il est partout et connaît tout. Lorsque, pendant la prothèse, tu invoques dans ta prière le Seigneur Jésus-Christ ou Sa Mère Toute Pure et les saints ou bien lorsque tu fais mémoire des vivants ou des morts, la parcelle extraite représente et, en quelque sorte remplace le Seigneur, ou Sa Mère très pure, ou bien quelque saint ou encore, ensemble plusieurs saints, les vivants ou les morts dont on fait mémoire — cependant que l'invocation du nom représente et — en quelque sorte remplace — l'âme de l'être que tu invoques ou dont tu fais mémoire. De la sorte, en nos paroles et en nos cœurs, se reflètent en petit les êtres du monde céleste et du monde terrestre et tout ceci par la foi, par l’Esprit saint, qui est partout présent et emplissant tout. "  St jean de Kronstadt
(extrait de Ma vie en Christ,)

dimanche 13 mars 2016

DIMANCHE DU PARDON AU MONASTÈRE SAINTE ELIZABETH DE MINSK

 Une homélie de l'archiprêtre André du monastère de sainte Elizabeth



SOUS-TITRES EN FRANÇAIS DE LAURENCE GUILLON. BÉNIE SOIT-ELLE !