Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mercredi 18 novembre 2015

AU BATACLAN, LE DIABLE…





AU BATACLAN, LE DIABLE A ÉTÉ DANS LES DÉTAILS... 
L'histoire, mais vue sous un autre angle. Le Diable a joué un rôle très intéressant au Bataclan lors de cette nuit tragique. Le groupe se nommait déjà les "Eagles of Death Metal", c'est à dire "les Aigles de la Mort"... Mais le plus surréaliste est que le chanteur du groupe, un peu mégalo, se fait appeler "The Devil" (Le Diable). Au moment où les islamistes sont entrés dans la salle et ont commencé à arroser la foule des spectateurs avec leurs armes, le "Diable" avait commencé à chanter justement "Kiss the Devil" (Embrasse le Diable), et précisément le passage où il est question "d'embrasser la langue du Diable". Je n'invente rien.

Dingue... 
Ça a hélas donné le "la" pour une soirée vraiment infernale. A croire que ce soir là, le diable est venu leur rendre une petite visite sous les traits des islamistes pour dire qu'il n'était pas sourd. Ici leur video Youtube d'un concert précédent, et les paroles sont ici pour ceux qui auraient du mal à croire toutes ces coïncidences

.


Étrangement, cela me rappelle le concert d'Altamont des Rolling Stones, quand un spectateur a été tué par les Hells Angels, pendant que Jaegger chantait "Sympathy for the Devil" ou encore la folie qui s'était emparé de Charles Manson après le tournage du film "Rosemary's Baby". Pour la petite histoire, tout Hollywood sait que dans son histoire, un seul film a battu le record de morts lors d'un tournage. Ce n'est ni Cléopâtre, ni Ben Hur ou les Dix Commandements (où il y a eu des milliers de figurants), mais bien l'Exorciste, tourné juste avec quelques acteurs. 
PS: information à mettre en relation avec la précédente: le curé de Plestin les Grèves a decidé de détruire les statues représentant le Christ, les saints et Marie. "Le prêtre a volontairement poussé une statue de plâtre datant du XIXe siècle et représentant un Christ en pied. Elle s'est littéralement brisée au sol devant le regard médusé des personnes présentes, « qui ont été choquées », raconte Gérard Nicole, vicaire général du diocèse. Il aurait de plus accompagné son geste de l'interjection suivante: "Une de moins""... Dingue! Lire ici Le Telegramme, merci à notre lectrice très attentive Anne. Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©  www.jovanovic.com 2008-2015
ATTENTATS DE PARIS : POURQUOI LE BATACLAN ? 
 Si le coeur de tous les Français est avec la famille des victimes innocentes (assassinées sauvagement par une bande d'islamistes persuadés d'être accueillis par une centaine de vierges à leur arrivée de l'autre côté), il est utile de rappeler que François Hollande et Nicolas Sarkozy portent une lourde responsabilité, et que de fait, leurs mains sont imbibées du sang de toutes ces victimes. Celles de Nicolas Sarkozy et de son ami BHL pour avoir déstabilisé la Lybie, celles de Hollande et de son ministre Fabius pour avoir suivi la politique folle d'Obama en Syrie.Les victimes de samedi, avant de mourir, ont eu le loisir d'entendre les explications des terroristes à ce sujet. Et elles étaient à mille lieues d'imaginer que l'engagement du PS en Syrie coiserait leur vie dans la salle de concert du... Bataclan.Comme vous, je me suis demandé tout le temps pourquoi cette attaque sur le... Bataclan. Cette question tournait dans ma tête car le choix de Charonne avait au moins un sens historique. Sorte de clin d'oeil que les organisateurs ont utilisé comme signature.Eh bien, imaginez que le Bataclan a servi pendant très longtemps de lieu de réunion annuelle pour le support et financement en France à l'armée... israelienne. Le Parisien et Le Point ont rappelé cette video instructive qui date de 2008.Point fascinant: le propriétaire historique a vendu le Bataclan à Arnaud Lagardère, il y a à peine quelques semaines de cela, pour repartir vivre en Israel: "La filiale de Lagardère poursuit sa diversification dans le business du spectacle vivant. Les Folies Bergère, Le Casino de Paris, 20% du Zénith et désormais le Bataclan: le développement de Lagardère Unlimited Live Entertainment n’en finit pas. La structure a annoncé qu’elle rachetait 70% de la salle de spectacle parisienne, aux côtés de ses gestionnaires actuels, Jules Frutos et Olivier Poubelle" lire ici Les Echos.Au moins, à la lueur de la video, on comprend mieux pourquoi le Bataclan a été si précisément ciblé par les terroristes: pour faire d'une pierre deux coups. 1) Lagardère est un marchand d'armes et ce sont ses armes, entre autres, qui servent à bombarder la Syrie. 2) Ensuite ça permet de rayer de la carte la salle qui a servi pendant des années au financement de Tsahal.C'est signé. En attendant, des âmes d'innocents sont parties de l'autre côté dans ce que l'on appelle un vrai massacre qui a révolté non seulement la France, mais toute la communauté internationale, ou presque. L'une de nos lectrices a très justement remarqué que si toutes les villes occidentales se sont mises aux couleurs de la France, avec des veillées, des jeux de lumières tricolores, des concerts, des marches, des chants, etc., en revanche peu ou pas de manifestations similaires dans les pays... musulmans. Mais ne faisons pas d'amalgame, comme on dit, c'est juste un oubli. PS: Un attentat meurtrier a eu lieu à Beyrouth juste avant ceux de Paris, mais celui-là n'a ému personne. En fait c'est comme s'il n'avait jamais eu lieu.PS2: Des esprits "malins" sont allés plus loin ce dimanche, et ont mis le feu à la mairie de Villejuif! "Le sinistre, a priori criminel, a ravagé le hall d’accueil ... "On nous a brûlé la piscine et maintenant, c’est la mairie" dit un habitant" Lire ici Le Parisien pour le croire, merci aux lecteurs.

dimanche 15 novembre 2015

Le communiqué de l’Elysée que vous ne lirez pas… par Viktor DEDAJ


Suite aux événements tragiques d’hier, il a été décidé que la France réexaminera sa stratégie et politique étrangère.

1) Considérant les soutiens de certains pays avec les mouvements terroristes, soit par leur création à des fins géostratégiques douteuses, soit par leur financement, soit par une complaisance à leur égard, la France révisera ses relations avec les Etats-Unis, le Qatar, l’Arabie-Saoudite, Israël et la Turquie.

2) Considérant le rôle actif joué par la France elle-même dans le point 1), les membres des gouvernements successifs annoncent leur démission en bloc et leur mise à disposition de la Justice française et internationale, non sans avoir au préalable engagé des actions contre les figures politiques, culturelles et médiatiques qui ont défendu et encouragé ces politiques criminelles.

3) Considérant que les 5 années d’interventions occidentales en Syrie et les 15 années de campagnes « d’éradication du terrorisme » ont produit moins de résultats qu’un mois d’intervention russe, la France révisera ses alliances stratégiques en matière de lutte contre le terrorisme et reconsidérera les propositions russes et autres pour une paix au Moyen-orient.

4) Constatant le rôle extrêmement belliqueux et destructeur de l’OTAN ces 30 dernières années, la France se retire de toutes les instances de cette organisation et soumet à l’examen de la Justice la responsabilité des dirigeants de cette organisation pour des actes de guerre illégaux et actes de crimes contre l’humanité.

5) Reconnaissant le rôle indispensable joué par les marchands d’armes dans les guerres, l’Etat français procédera à la nationalisation sans indemnisation et la liquidation de toutes les entreprises privées engagées dans cette filière. Un référendum sera soumis au peuple français sur le devenir d’un éventuel secteur public dédié exclusivement à la Défense.

6) Constatant (pendant qu’on y est) qu’il circule librement et à ciel ouvert des « armes interdites » par les Conventions internationales, la France lancera des mandats d’arrêt internationaux contre les responsables d’entreprises et leurs subordonnés employés dans les services de Recherche et Développement (l’argument « je ne faisais qu’obéir aux instructions » ou « si ce n’est pas nous, c’est quelqu’un d’autre qui le fabriquera » ne saurait être opposé).

7) Considérant que « lorsque nos réactions sont prévisibles, nous devenons manipulables », le Gouvernement de la France se refuse à tomber dans le piège tendu et retire toutes les mesures de surveillance massive et d’atteintes aux libertés publiques et engagera une véritable lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, d’où qu’il vienne, et contre tous ses promoteurs, alliés ou non (qu’on se le dise).

Vive la France (pour ce qu’il en reste), vive la République (pour ce qu’elle en vaut).

Fait à l’Elysée, le 14 novembre 2015

Le Président

samedi 14 novembre 2015

Attaques sur Paris



Évidemment ils ne sont pas restés en Italie (Al-hijra, ou la doctrine islamique de l'immigration) ou en Grèce

Les réactions orthodoxes après les attentats du 13 novembre à Paris,
- en plus de celle du métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
- L’archevêque Job de Telmessos a adressé un message dans lequel il annonce : “Je bénis que dans les paroisses de notre Exarchat soit célébré ce dimanche un office d’intercession “pour la nation en péril” et de chanter “mémoire éternelle” aux victimes.
- Le patriarche Cyrille de Moscou a exprimé ses condoléances au président François Hollande et à tout le peuple français (en français sur cette page).
- Le patriarche Daniel de Roumanie a diffusé un message de compassion et de solidarité avec le peuple français.
- Sur le site du Séminaire orthodoxe russe en France, cette note: “Pour la paix, unis dans la douleur avec le peuple français“.
- L’archimandrite Sava Janjic du monastère de Dečani au Kosovo a posté sur son compte Twitter plusieurs messages de condoléances et de solidarité avec le peuple français.
- L’archevêque Demetrios (Archidiocèse grec orthodoxe d’Amérique), durant une visite pastorale à Dallas, a exprimé sa profonde tristesse et sa condamnation de l’attaque terroriste barbare qui s’est déroulée à Paris.
- Le métropolite Tikhon, primat de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), a rendu hommage aux victimes du terrorisme en déposant des fleurs devant l’ambassade de France aux États-Unis (photographie ci-dessous, source). Il a ensuite, dans un discours en anglais et en français, présenté ses condoléances au peuple de France, aux citoyens de Paris et au président français. (SOURCE)

Commentaire sur sur le site boulevard Voltaire
Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.
Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.
Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.
La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.
Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. 
Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.
La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.
Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.
Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes.

vendredi 13 novembre 2015

Le Christianisme occidental, religion humaniste

Otac Justin Popović (1894-1979)
Parce qu'en Occident le christianisme et toutes ses infinies vérités divino-humaines ont été limités à l'homme, le christianisme occidental s'est transformé en humanisme. Cela pourrait paraître paradoxal, mais c'est vrai. C'est ce que montre indiscutablement la vérité historique. Le christianisme occidental, dans son essence, est l'humanisme le plus radical, parce qu'il a proclamé l'homme infaillible, et a transformé la religion divino-humaine en religion humaniste. La preuve en est ce fait que dans l'Eglise catholique-romaine, le Dieu-Homme a été repoussé au ciel et qu'à sa place a été installé un suppléant : le vicaire du Christ. Quelle tragique erreur ! nommer un remplaçant et un suppléant du Seigneur et Dieu omniprésent ! C'est pourtant un fait que cette erreur s'est incarnée dans le christianisme occidental. 

Ainsi s'est effectuée d'une certaine manière, la dés-incarnation du Dieu-incarné, la dés-humanisation du Dieu-Homme. L'humanisme religieux occidental a proclamé que le Dieu-Homme qui est partout présent n'est pas présent à Rome, et lui a nommé un suppléant en la personne de l'homme infaillible. En tout cela, c'est comme si l'humanisme disait au Dieu-Homme: "Retire-toi de ce monde dans l'autre, éloigne-toi de nous, car nous avons ton remplaçant, qui te supplée infailliblement en tout". 

Ce remplacement du Dieu-Homme par l'homme s'est manifesté en pratique par le remplacement évident des principes de la méthode chrétienne divino-humaine par la méthode humaine. Il en résulte la domination philosophique de l'aristotélisme dans la scolastique, la méthode casuistique, l'inquisition sur les mœurs, la diplomatie papiste dans les relations internationales, l'État pontifical, la rémission des péchés par les indulgences et par radio, et le jésuitisme sous ses diverses formes. 

Tout cela conduit à la conclusion que le Christianisme humaniste représente en fait la protestation la plus décisive contre le Dieu-Homme et ses valeurs, et ses critères. Ici encore, apparaît la tendance favorite de l'homme européen, à résumer tout dans l'homme, comme valeur et mesure fondamentale de tout. Derrière se tient une idole: "Menschliches, Allzumenschliches" ("Humain, trop humain"). 

En amoindrissant le christianisme, l'humanisme l'a indiscutablement simplifié. Mais en même temps il l'a détruit. Et puisque l'humanisme se présente avec le christianisme, aujourd'hui certains pensent en Europe à remplacer le christianisme humaniste par la vieille religion polythéiste. Les voix de quelques hommes dans le protestantisme: "Retour à Jésus !", représentent de faibles cris dans la nuit sans lune du christianisme humaniste qui a abandonné les valeurs divino-humaines et les mesures divin-humaines, et qui étouffe maintenant dans les impasses du désespoir, cependant que, du fond des siècles, font écho les sévères paroles du prophète affligé, Jérémie: "Maudit l'homme qui met son espoir dans l'homme" (Jér.17,5). 

Dans une large perspective historique, le dogme occidental sur l'infaillibilité de l'homme n'est autre chose qu'un effort pour revivifier et éterniser l'humanisme mourant de l'homme européen. C'est la dernière métamorphose et glorification de l'humanisme, car après les Lumières du rationalisme du XVIIIème siècle, et le positivisme myope du XIXème, il ne restait plus à l'humanisme européen qu'à se désintégrer dans ses contradictions et son impasse. A cet instant tragique, l'humanisme religieux vient à son aide, et, par son dogme sur l'infaillibilité de l'homme, sauve l'humanisme européen d'une mort évidente. Mais, même dogmatisé, l'humanisme chrétien occidental, n'a pu contenir en lui toutes les contradictions mortelles de l'humanisme européen, qui tendent vers un désir unique: chasser le Dieu-Homme du ciel et de la terre, car pour l'humanisme, ce qui est principal et fondamental, c'est que l'homme devienne la valeur suprême et le critère ultime." St Justin de Tchélié
 (in L'homme et le Dieu-homme" traduit du serbe par Jean-Louis Palierne- Edition de l'Âge d'homme -

jeudi 12 novembre 2015

LE MONACHISME ORTHODOXE EN FRANCE

Sans doute, certains d'entre vous connaissent déjà ce documentaire sur le monachisme orthodoxe implanté dans la partie sud de la  France qui est un  des meilleurs de l'émission Orthodoxie de Fr2 , et qui date d'il y a trois ans mais c'est une joie de s'en faire l'écho dans ce blog encore une fois pour ceux qui ne l'auraient pas vu



Sur le blog du Moinillon : Commémoration des soldats russes morts pour la France

DEVOIR DE MÉMOIRE !


mercredi 11 novembre 2015

ST MARTIN de TOURS prie DIEU pour notre pays la FRANCE !







Vénéré dans toute l'Europe et le monde entier le 11 nov. un peu partout mais en Grèce et en Roumanie, le 12 nov. en Russie, le 12 octobre. Saint Martin est, avec l'Archange Michel (lui protecteur principal de la Roumanie), le patron principal de la France, pays où 485 localités portent son nom, ainsi que le patron secondaire de la Hongrie, et que sa fête selon le calendrier julien révisé coïncide pour le moment avec un jour qui est férié en France, au Canada, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. (voir d'autres images de St Martin de tous les pays ICI)



mardi 10 novembre 2015

Al-hijra, ou la doctrine islamique de l'immigration

Un terroriste tunisien parmi les migrants secourus en mer par les Italiens

sur le site tunisien webdo



Une des raisons pour lesquelles l’Europe se montre frileuse à accueillir les réfugiés, c’est la peur que des terroristes se cachent parmi eux pour commettre des attentats sur leur territoire.
C’est malheureusement un Tunisien qui vient de prouver que leurs craintes sont fondées
Le 4 octobre dernier, la marine italienne porte secours à une embarcation en provenance de Libye. À son bord deux cent personnes. À  eur arrivée à Lampedusa, selon les procédures d’usage, les nouveaux arrivants demandent asile à l’Italie. L’un deux déclare s’appeler Mohamed be Sar et
être persécuté dans son pays parce que c’est un opposant politique. Malheureusement pour lui, ses empreintes digitales le trahissent. Son vrai nom est Mehdi Ben Nasr. Il est tunisien et a été arrêté en Italie en 2007 et condamné à 7 ans de prison parce qu’il planifiait des attaques terroristes. Après avoir effectué sa peine, il a été expulsé. Cela ne l’a apparemment pas découragé puisque quelques mois après, il retente la traversée à partir de la Libye. Il a à nouveau été expulsé et remis aux mains des autorités tunisiennes. Selon The Independent, les autorités italiennes considèrent Ben Nasr comme l’un des plus dangereux terroristes ayant opéré en Italie. Il serait un expert en explosifs et ferait partie du circuit de recrutement des djihadistes pour la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan. S.B (source)


jeudi 5 novembre 2015

SUR LE BLOG DE CLAUDE : Du Luthéranisme à l'Orthodoxie en passant par le Catholicisme

L'ITINÉRAIRE D'UN ANCIEN PROTESTANT DEVENU PRÊTRE CATHOLIQUE 
JUSQU'À SON RETOUR À L'ORTHODOXIE



Ne manquez pas de lire sur le Blog de Claude l'Entretien de Georges Maximo avec le prêtre orthodoxe Thomas Dietz, ancien prêtre catholique en 4 parties

extrait :

[…] même de nos jours, il y a une forte tendance chez les orthodoxes en Russie de croire que, fondamentalement, il n'y a pas beaucoup de différence entre Orthodoxie et le catholicisme romain. Ce n'est pas vrai. La différence entre l'Orthodoxie et le catholicisme est beaucoup plus grande que la différence entre le protestantisme et le catholicisme. La conversion du catholicisme à l'Orthodoxie est beaucoup plus difficile. Pourquoi? Parce que dogmatiquement il y a un écart énorme. Ce qui m'a aidé, c'était que jaimais vraiment l'ecclésiologie, l'étude de la théologie de l'Église. Là, l'influence de l'ERHF fut très importante. Dans l'ERHF ils enseignent que l'Eglise catholique n'est pas une église sœur, mais une église de branche qui a rompu avec l'Orthodoxie. Elle était orthodoxe à un certain point, mais ensuite, elle a cessé d'être orthodoxe, car ils ont introduit un enseignement qui ne peut être accepté par l'Orthodoxie, et en tant que telle, elle est considérée comme hérétique pour nous. Mais nous avons une forte tendance à tout niveler et faire que tout ait l'air semblable!
Quand nous lisons les œuvres des saints pères, nous voyons qu'il n'en est pas du tout ainsi. Par exemple, saint Justin [Popovitch] dit clairement que nous avons des canons qui interdisent la prière commune avec les hérétiques et nous n'acceptons pas les catholiques. C'est logique. Imaginez ce qui arriverait si l'Eglise bulgare mettait en avant une thèse sur sa primauté et sa suprématie absolue dans l'Église. Que penserions-nous à ce sujet? Naturellement, nous penserions que c'est le début de l'hérésie. Avec les catholiques, cette hérésie a pris racine et est devenue une partie intégrante de leur système de croyance. Aujourd'hui, les catholiques sont encore moins enclins à céder qu'il y a 50 ou 100 ans. Ils tiennent leur propre terrain. Le Concile Vatican II n'a rien changé à cet égard. Malgré leur œcuménisme déclaré, les catholiques insistent fermement sur leurs points de vue. 
[…]

mercredi 4 novembre 2015

Fête de l'icône de la Toute Sainte Mère de Dieu de Kazan


Sur le Blog "L'Orthodoxie et le monde" : Exégèse des pères de l’Église sur la fameuse "pierre" fondement de l'Église

Sur quelle pierre le Christ a-t-il fondé Son Eglise, ou exégèse des pères de l’Eglise sur Matthieu 16:18






En vérité, je te le dis : Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église,
et les portes de l'enfer ne l'emporteront pas sur elle.

(Matthieu 16:18)

L'orthodoxe résidant dans l'Occident post-chrétien [1] est souvent amené à débattre avec les catholiques de la question du pape et du rôle de l'apôtre Pierre dans l'Église. Les catholiques ont généralement le réflexe de citer Mt 16, 18, verset sur lequel s'appuyerait la théorie de la primauté pontificale. Mais l'Évangile parle-t-il vraiment d'une place particulière et d'un rôle particulier de l'apôtre Pierre au sein du collège apostolique dans un sens « papiste » ? La tradition exégétique patristique donne une réponse claire à ces questions.

Mt 16, 18 est un texte essentiel, exprimant l'intangibilité de l'Église, son invincibilité face aux puissances du mal, mettant en évidence la solidité de ses fondements. Une interprétation correcte de ce verset évangélique est particulièrement importante à l'heure où le témoignage orthodoxe se fait urgent dans l'Occident chrétien qui souffre cruellement de la sécularisation de la foi et de l'oubli des valeurs évangéliques.

Cependant, une certaine interprétation des paroles du Christ dans ce passage d'Évangile crée une base favorable au développement d'une opinion doctrinale particulière – la théorie de la primauté du pape – qui constitue en même temps un sérieux obstacle à l'unité des chrétiens[2].

L'objectif de cet exposé est de clarifier la position patristique sur le passage de l'Évangile selon saint Mathieu au chapitre 16, verset 18 et d'en examiner les différentes interprétations confessionnelles, leurs sources et leurs conséquences.

La principale divergence d'interprétation de ce texte évangélique, qui favorisa l'éclatement et l'isolement des communautés chrétiennes hors de l'unité conciliaire de l'Église vient d'une différence de compréhension de ses fondations, de la nature de cette « pierre » inébranlable sur laquelle elle repose et du rôle de l'apôtre Pierre, Simon-Pierre, parmi les apôtres et dans l'Église en particulier. Jésus Christ adresse ces paroles à l'apôtre, l'appelant Pierre (en grec, Πετρος, nom masculin) au moment où Pierre prononce une ferme confession de sa foi en la divinité de Jésus Christ (Mt 16, 13-16)[3], véritable fondement, pierre (en grec πετρα, nom féminin) de la foi sur laquelle le Christ asseoit son Église. Saint Augustin, qui écrivait en latin, mentionnait déjà la paronomase en Mt 16, 18, insistant sur la distinction entre l'apôtre Simon-Petros dans les Évangiles et la pierre-petra sur laquelle le Christ fonde son Église. Malgré tout, le catholicisme propose une interprétation singulière de Mt 16, 18 pour justifier le pouvoir extraordinaire (autrefois absolu) des papes de Rome, attribuant à l'apôtre Pierre un rôle fondateur unique dans l'Église ainsi qu'une autorité et un pouvoir exceptionnels transmis d'une façon ou d'une autre aux papes de Rome. Le pape Étienne, dès l'époque des persécutions de l'empereur Dèce, se nomme « évêque des évêques », exprimant l'opinion particulière qui pointait déjà à Rome.

Dans le même temps, ce pape s'efforce d'excommunier en masse ses confrères dans l'épiscopat, recevant finalement cette semonce de leur part : « Tu crois pouvoir les excommunier tous de toi, mais tu n'as fait que t'excommunier toi-même de tous ». Au Ve siècle, le pape Innocent déclare « qu'on ne peut rien décider sans en référer à la chaire romaine, dans les affaires de la foi en particulier, tous les évêques doivent s'adresser à l'apôtre Pierre », c'est-à-dire à l'évêque de Rome. Au VIIe siècle, le pape Agathon affirme à son tour que l'évêque de Rome n'a jamais péché et ne pouvait pécher[4]. À quel point ces idées du papisme naissant sont-elles fondées sur les Saintes Écritures ? Les Pères de l'Église « indivise » partageaient-ils cette vision des choses dans leur interprétation de Mt 16, 18 ?

Eusèbe de Césarée (†340), père de l'histoire ecclésiastique, mentionnant ce verset dans ses commentaires sur les psaumes, estime que le Christ est lui-même le fondement de l'Église (Η πετρα δε ην ο Χριστος)[5], suivant les textes des épîtres apostoliques (I Cor 10, 14 et I Cor 3, 11). Après le Sauveur, toujours suivant l'apôtre Paul (Eph 2, 20), on peut également considérer comme fondations de l'Église, la prédication des prophètes et des apôtres (ειτα μετ′ αυτον θεμελιοι της Εκκλησιας προφητικοι και αποστολικοι λογοι), ayant « Jésus Christ lui-même pour pierre angulaire ». La valeur de cette affirmation tient à ce que malgré l'ambiguïté doctrinale et le manque de fermeté dogmatique dont fit preuve Eusèbe de Césarée au Premier concile œcuménique, il définit clairement Jésus Christ et la foi en Sa Divinité comme fondations de l'Église, exprimant sans doute l'opinion de l'Église paléochrétienne.

Saint Hilaire de Poitiers (†367), surnommé « l'Athanase de l'Occident » pour avoir activement défendu l'Orthodoxie contre l'arianisme en Gaule, appelle pierre sur laquelle est bâtie l'Église la confession du bienheureux Simon (super hanc igitur confessionis petram Ecclesiae aedificatio est)[6]. Le fondement intangible (immobile fundamentum) est donc la pierre de la confession de foi bienheureuse de Pierre (una haec felix fidei petra Petri ore confessa)[7].

Saint Grégoire de Nysse (†394), l'un des trois grands « cappadociens », ne s'attarde pas à louer Simon, un simple pécheur, mais glorifie sa foi ferme (αλλα προς την εκεινου πιστιν την στερεαν), qui est le fondement de toute l'Église[8].

Saint Ambroise de Milan (†397), l'un des grands docteurs de l'Église latine, qui convertit saint Augustin au christianisme et influença l'empereur Théodose le Grand, estime que la foi est le fondement de l'Église (Fides ergo est Ecclesiæ fundamentum), car il n'est pas dit de la chair de Pierre, mais de la foi que les portes de la mort ne l'emporteront pas sur elle (non enim de carne Petri, sed de fide dictum est, quia portæ mortis ei non prævalebunt)[9]. Saint Ambroise appelle ensuite le Christ rocher, suivant la pensée de l'apôtre Paul développée dans la lettre aux Corinthiens (I Cor 10, 4) et invite chaque chrétien à s'efforcer de devenir pierre à son tour. Le chrétien ne doit pas chercher la pierre en dehors, mais au-dedans de lui. Cette pierre, c'est sa foi, et la foi est le fondement de l'Église[10]. Cette interprétation allégorique de type ascétique ne permet pas non plus de faire de l'apôtre Pierre le fondement de l'Église. La fameuse maxime de saint Ambroise « Là où est Pierre, là est l'Église » (Ubi Petrus, ibi Ecclesia)[11] doit être comprise du point de vue ecclésiologique patristique, suivant lequel l'épiscopat est pleinement incarné dans chaque évêque, qui possède en plénitude le don pétrinien de fonder l'Église. Nous reviendrons en détail sur ce point.

Saint Épiphane de Chypre (†403), infatigable pourfendeur d'hérésies, relie, lui, d'une certaine façon l'apôtre Pierre à sa foi. D'une part, l'apôtre Pierre est le premier parmi les apôtres (τον πρωτον των αποστολων), la pierre solide (την πετραν την στερεαν) sur laquelle est fondée l'Église (εφ′ ην η Εκκλησια του Θεου ωκοδομηται)[12]. D'autre part, « Saint Pierre, qui préside parmi les apôtres (κορυφαιοτατος των αποστολων), est devenu pour nous en vérité cette pierre solide (στερεα πετρα) affirmant la foi du Seigneur, pierre sur laquelle est bâtie l'Église »[13]. Saint Épiphane cite ensuite Mt 16, 18 et explique ainsi l'exclamation du Seigneur après la confession de Pierre : « Sur cette pierre de la foi inébranlable, je bâtirai mon Église » (Επι τη πετρα ταυτη της ασφαλης πιστεως οικοδομησω μου την Εκκλησιαν) [14]. Pour saint Épiphane, la meilleure expression de la tradition apostolique est le Symbole de foi proclamé par les Pères du Concile de Nicée, et non la personne de l'apôtre Pierre : « Cette foi nous a été transmise par les saints apôtres et (confirmée) dans l'Église en la ville sainte (εν Εκκλησια τη αγια πολει) d'un seul cœur par tous ceux qui étaient alors les saints évêques, au nombre de plus de trois cent dix »[15].

Pour saint Jean Chrysostome (†407), l'auteur de la Liturgie toujours célébrée dans toutes les églises orthodoxes, la pierre sur laquelle est fondée l'Église est la confession (τη πιστει της ομολογιας) de la Divinité de Jésus Christ par l'apôtre Pierre. Lorsque Pierre le reconnaît comme Christ Fils de Dieu, Jésus appelle Pierre fils de Yonas, introduisant un parallèle pour montrer qu'il est le vrai Fils de Dieu, de sa propre substance, avant de parler de la fondation de l'Église sur cette confession (επι της ομολογιας) de Sa divinité[16]. Le recours à une interprétation allégorique de ce texte évangélique pour exprimer le principe théologique de la consubstantialité du Père et du Fils ne laisse aucune place à une quelconque interprétation « littérale » présentant l'apôtre Pierre comme l'unique fondement de l'Église, pas plus qu'aux prétentions des papes.

Saint Jérôme (†419), traducteur latin des Saintes Écritures et auteur de la Vulgate, estime que la pierre est le fondement de l'Église (Super hanc petram Dominus fundavit Ecclesiam), l'apôtre Pierre ayant reçu son nom de cette pierre (ab hac petra apostolus Petrus sortitus est nomen). Le fondement unique posé par l'architecte apostolique (I Cor 3) est notre Seigneur Jésus Christ lui-même (Fundamentum quod Apostolus architectus posuit, ICor.III, unus/unum est Dominus noster Jesus Christus) et sur ce fondement stable et ferme le Christ a bâti l'Église (Super hoc fundamentum stabile et firmum ... aedificatur Christi Ecclesia)[17]. L'attitude respectueuse de saint Jérôme envers le pape Damase n'a pas de base doctrinale, puisqu'il ne parle nulle part d'un éventuel et unique centre spirituel romain.

Saint Augustin (†430), fondateur de la théologie occidentale chrétienne, qui inspira les conciles de Carthage contre la centralisation romaine[18], affirme que l'Église est fondée sur la pierre de laquelle l'apôtre Pierre reçut son nom (fundata est super petram, unde Petrus nomen accepit), de la même façon que le mot chrétien vient du nom « Christ » (christianus a Chisto vocatur). Cette pierre, c'est le Christ lui-même, l'Église est bâtie sur le Christ (Petra enim erat Christus, ICor.X,4; ...fundatur in Christo, ICor.III,11)[19]. « Tous ils ont bu à la même source, qui était spirituelle, car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c'était déjà le Christ » (I Cor 10, 4) ; « Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est le Christ » (I Cor 3, 11). Dans d'autres textes, saint Augustin affirme que la pierre est la confession de foi de Pierre, l'Église étant fondée par le Christ non sur un homme, mais sur cette confession de foi[20]. L'apôtre Pierre personnifiait l'Église lorsqu'il confessait la divinité de Jésus Christ, bien que, suivant saint Augustin, les clés du Royaume des cieux n'aient pas été remises à un seul homme, mais à l'unité de l'Église (homo unus, sed unitas ecclesiae)[21]. Suivant le professeur Bolotov, Augustin ne voit en l'apôtre Pierre ni la tête, ni le chef de l'Église, bien qu'il concentre les privilèges de l'Église. Saint Augustin ne pense cependant pas que la position élevée de l'apôtre Pierre puisse se transmettre[22].

Après une longue confession de la foi de l'Église au III° Concile œcuménique d'Éphèse, Acace de Mélitène (†ок.438) conclut que l'Église est fermement assise sur cette foi qui est la nôtre (αυτη ημων η πιστις· επι τουτω τω θεμελιω ωκοδομηθη η Εκκλησια)[23]. Si le hiérarque ne donne pas la référence de ce qui renvoie à l'évidence à notre citation évangélique, c'est sans doute parce qu'il était communément admis que la foi apostolique ferme et intangible était le fondement de l'Église.

Pour saint Cyrille d'Alexandrie (†444), célèbre exégète et polémiste égyptien, défenseur de l'Orthodoxie contre le nestorianisme, qui cite ce texte de l'Évangile, la pierre, c'est la foi inébranlable du disciple (πετραν, οιμαι, λεγων το ακραδαντονεις πιστιν του μαθητου)[24], dont le nom ne signifie rien d'autre que cette foi inébranlable et ferme sur laquelle repose l'Église du Christ (την ακατασειστον και εδραιοτατην του μαθητου πιστιν) [25].

L'évêque Paul d'Emèse (†444), qui contribua à la réconciliation des chaires d'Alexandrie et d'Antioche après le III Concile œcuménique, reproduit la confession du coryphée des apôtres d'après les récits des disciples de saint Pierre (ο κορυφιος των αποστολων ... το στομα των μαθητων)[26] : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » et sur cette foi, sur cette pierre (επι ταυτη τη πιστει ... επι ταυτης της πετρας)[27] est fondée l'Église de Dieu. Malgré toutes ses capacités diplomatiques, l'évêque Paul formule ici une définition doctrinale sans équivoque, exprimée dans ses sermons prononcés en présence de saint Cyrille d'Alexandrie.

Saint Théodoret de Cyr (†457), l'un des meilleurs représentants de l'école de théologie d'Antioche, attire l'attention sur la déclaration du grand Pierre confessant la divinité de Jésus Christ et la confirmation de ces paroles de Pierre par le Christ, proclamant la fondation de l'Église sur cette pierre. C'est pourquoi le sage apôtre Paul, le plus grand bâtisseur d'églises, ne propose pas d'autres fondations : « Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ » (I Co 3, 11). Aussi le saint écrivain Théodoret estime que le Christ est le fondement de l'Église (cf Epistola 146, ad Joanneum œconomum) [28].

Suivant Basile de Séleucie (†458), le Christ appelle la confession de foi « pierre » (ταυτην την ομολογιαν Πετραν καλεσας ο Χριστος) et donne le nom de Pierre à celui qui confesse, signifiant que ce nom est le plus convenable à celui qui, le premier, confessa la foi (Πετρον ονομαςει τον πρωτως ταυτην ομολογησαντα · γνωρισμα της ομολογιας την προσηγοριαν δωρουμενος). C'est la véritable pierre de la piété, le fondement du salut, le rempart de la foi, les fondations de la vérité : « Car personne ne peut poser d'autres fondations que celles qui existent déjà, Jésus Christ » (Αυτη γαρ αληθως της ευσεβειας η πετρα, αυτη της σωτηριας η κρηπις, τουτο της πιστεως το τειχος, ουτος ο της αληθειας θεμελιος · Θεμελιον γαρ αλλον ουδεις δυναται θειναι παρα τον κειμενον, ος εστιν Ιησους Χριστος) [29].

Saint Léon le Grand (†461), célèbre pape de Rome ayant suscité l'admiration des contemporains par sa force de caractère, sa pureté morale et son dévouement à l'Église, emploie dans ses sermons le mot « pierre » en faisant visiblement allusion au texte évangélique, mais sous l'influence des idées du patriotisme romain, il lui donne une autre connotation, cherchant de nouvelles bases à la romanitas et à l'affirmation de la puissance de Rome après qu'elle ait perdu son statut de capitale impériale. Suivant le protopresbytre Jean Meyendorff, saint Léon croyait tout naturellement à une mission providentielle de l'Empire romain dans la direction de l'unité des chrétiens[30]. C'est pourquoi, malgré la chute de l'empire, le transfert de la capitale à Constantinople et les raids des barbares, le centre de l'unité éternelle des chrétiens devait demeurer indéfectiblement comme une « pierre », incarné dans la pastorale universelle de « l'héritier » de saint Pierre à Rome : « Par cette sainte chaire du bienheureux Pierre, tu (Rome) as reçu dans l'adoration de Dieu un plus grand pouvoir qu'au moyen de la domination temporelle » (per sacram beati Petri sedem caput orbis effecta, latius præsideres religione divina quam dominatione terrena)[31]. Les épreuves que traversa la ville éternelle durant son histoire n'ont fait que permettre le développement du dessein divin : que Rome soit reconnue comme la chaire inébranlable du vicaire de saint Pierre : « Les dispositions de la Vérité en personne demeurent, c'est pourquoi le bienheureux Pierre, en conservant la puissance de la pierre qu'il avait reçue, n'abandonne pas la direction de l'Église qui lui avait été confiée » (Manet ergo dispositio veritatis, et beatus Petrus in accepta fortitudine petræ perseverans, suscepta Ecclesiæ gubernacula non reliquit)[32]. Cette approche fondamentalement différente dans la compréhension et dans l'application pratique du texte évangélique examiné, en particulier celle du terme « pierre », était inhabituelle. Elle se démarquait de la tradition patristique exégétique, ce qui invite à regarder l'interprétation de saint Léon le Grand comme un théologoumène.

Les catholiques sont naturellement heureux de découvrir le respect avec lequel l'héritage patristique traite l'apôtre Pierre. La notion de « chaire de Pierre » («cathedra Petri»), introduite par le grand théologien latin Cyprien de Carthage (†258), leur est chère. Les principales œuvres de ce père sont consacrées à une réflexion sur l'unité de l'Église, les schismes et la question du reniement. Ses travaux n'apportent cependant aucune justification au papisme : pour saint Cyprien, l'unité de l'épiscopat, que représente l'apôtre Pierre, est également incarnée dans chacune de ses parties, chaque évêque la détenant en plénitude (Episcopatus unus est, cujus a singulis in solidum pars tenetur)[33]. Un niveau supplémentaire, s'élevant au-dessus de l'épiscopat sous la forme d'un « évêque des évêques » siégeant sur la chaire romaine n'a donc pas lieu d'être. 
C'est pourquoi, si historiquement parlant le siège apostolique romain était l'une des cathedra Petri, Pierre ayant auparavant dirigé l'Église d'Antioche, d'un point de vue ecclésiologique, poursuivant la pensée de saint Cyprien, tout siège épiscopal est le siège de Pierre. C'est l'opinion qu'exprime saint Maxime le Confesseur (†662), reprenant l'ecclésiologie admise dans l'Église paléochrétienne. Saint Maxime, également l'un des plus grand thélogiens et philosophes byzantins, vécut longtemps à Rome. Saint Maxime termine ses Opuscules théologiques et polémiques par un éloge de l'archevêque Arcadius de Chypre qui « est à la tête, suivant l'ordre hiérarchique, de notre foi orthodoxe irréprochable » (τω ιεραρχινω προκαθημενω της αμωμητου ημων και ορθοδοξου πιστεως)[34] et vers lequel les regards convergent comme « vers la source de notre salut après Celui qui l'est par nature et le Premier (le Christ) » (προς αυτον ως αρχηγον της σωτηριας, μετα τον φυσει και πρωτον, αποσκοπουντες)[35]. Comme l'écrit Jean-Claude Larchet [36], si l'on tient compte de la place qu'occupa par la suite le pape de Rome dans l'Occident chrétien, il paraît impensable qu'un tel éloge ait été adressé à quiconque d'autre que le pape. Mais cet éloge n'est pas adressé au pape Honorius, auquel Maxime venait de consacrer une longue réflexion, mais à un évêque qui n'était pas même le Primat d'un patriarcat. Plus loin, invitant les moines de Cillari en Sardaigne à se rendre à Rome pour prévenir l'Église romaine d'un nouvel assaut de l'hérésie monothéliste, saint Maxime les prie de dépasser rapidement ces désordres « auprès des hommes de la Rome antique, pieux et fermes comme la pierre » (ad senioris Romae pios et firmos, ut petram, viros) [37]. Ici, l'auteur de la lettre n'envisage pas seulement le pape et n'attribue de droits exceptionnels ni à sa personne, ni à sa charge, mais estime que l'Église est également représentée par l'ensemble du clergé et du peuple. Les évènements qui suivirent montrèrent que face à un pape hésitant, le peuple de Dieu se trouva mieux ancré que lui dans sa foi. Cette importance du peuple de Dieu en dogmatique caractérise l'Église ancienne ; elle est présente jusqu'à aujourd'hui dans l'Église orthodoxe. L'expression « pieux et fermes comme la pierre », allusion évidente à Mt 16, 18, montre que le mot « pierre » n'est pas appliqué uniquement à la personne de l'apôtre Pierre, ni d'autant moins au pape de Rome en tant que successeur : elle désigne tous ceux qui confessent la foi orthodoxe.

Particulièrement intéressante est l'opinion du pape Grégoire le Grand (†604), qui ne doutait pas de la primauté spirituelle de son église à son époque et défendait l'autorité du siège romain sans pour autant se représenter une hiérarchie strictement présidée par l'évêque de Rome. L'humble pape repoussa à de nombreuses reprises l'appellation pompeuse de « pape œcuménique »[38] que lui proposait le patriarche Euloge d'Alexandrie (superbæ appellationis verbum universalem, me papam dicentes)[39]. « Je vous prie de ne pas recourir, conversant avec moi, à semblable mot, car je sais qui je suis et qui vous êtes. Par le rang, vous êtes mon frère ; quant à l'autorité morale, vous m'êtes un père » (Loco enim mihi fratres estis, moribus patres)[40]. Saint Grégoire n'avait nullement une vision « vaticane » de la haute dignité de pape. Dans sa lettre à l'empereur Maurice, il le convainc du danger d'utiliser un « vocable aussi stupide et aussi altier » (stulto ас superbo vocabulo)[41]. Si dans l'Église quelqu'un s'orne de ce titre, occupant ainsi une position suprême et se faisant le juge de tous, l'Église sera ruinée si celui qui se sera dénommé « universel » tombe. Comme l'écrit à ce sujet le théologien catholique Johannes Modesto « cet argument du pape Grégoire le Grand, frappant d'un point de vue œcuménique, jette une lumière intéressante sur le développement ultérieur dans le sens du dogme de l'infaillibilité et de la primauté juridictionnelle du pape »[42]. Tout commentaire à la déclaration de cet honorable docteur en théologie est superflu. Le pape Grégoire termine sa lettre par une affirmation sans équivoque : « Je suis convaincu de ce que toute personne se dénommant grand-prêtre universel, ou désireux de s'affirmer comme tel, dépasse l'antichrist par l'orgueil (Ego autem fidenter dico quia quisquis se universalem sacerdotem, vel vocari desiderat, in elatione sua Antichristum præcurrit...) [43].

Terminons cet examen des commentaires des Pères issus de la tradition de l'Église indivise du premier millénaire par le dernier des grands Pères, saint Jean Damascène († vers 780). Saint Jean, systématisateur de la patristique grecque, parle du zèle ardent de l'apôtre Pierre inspiré par l'Esprit Saint lorsqu'il confessa le Christ, Fils du Dieu vivant. C'est selon lui cette théologie (θεολογια) qui est la foi ferme et inébranlable sur laquelle, comme sur un roc, est fondée l'Église (αυτη η πιστις η ακλινης και ακλονητος, εφ ην ως η Εκκλησια εστηρικται)[44]. Le séjour du saint dans un califat le mettait a priori à l'abri de l'influence des innovations douteuses et des doctrines non traditionnelles, ce qui rend son témoignage particulièrement important.

Arrivés à la fin de notre exposé sur l'interprétation de Mt 16, 18, nous pouvons conclure que :

1. L'apôtre Pierre (Πετρος - Petros) et la pierre (πετρα - petra) sur laquelle le Christ a fondé son Église sont deux phénomènes différents.

2. Les fondations de l'Église, suivant l'avis unanime des Pères (non romains) sont le Christ lui-même et/ou la foi en Sa divinité, confessée pour la première fois clairement et fermement par l'apôtre Pierre, ce qui suscita l'exclamation du Christ examinée ici.

3. Les Saintes Écritures et leur interprétation par les Pères de l'Église du premier millénaire n'offrent aucune base à la théorie de la primauté du pape[45]. Les catholiques devraient donc y renoncer au nom de l'unité des chrétiens recommandée par l'Évangile qui lui attribue une grande valeur missionnaire (Jn 17, 21[46]). Ceci est particulièrement actuel à une époque de déchristianisation catastrophique de l'Europe.

Il est heureux que certains courants du catholicisme contemporain proposent une interprétation plus conforme aux Pères de l'Église de ce texte évangélique et du rôle de l'apôtre Pierre au sein de l'Église, exprimée par le défunt pape Jean-Paul II : « L'Église est bâtie sur la foi et la fidélité de l'apôtre Pierre »[47], ce qui ne peut pas ne pas faire naître l'espoir d'un possible retour des chrétiens hétérodoxes et des communautés non orthodoxes à la confession d'une foi véritablement apostolique.

BOGOSLOV.ru : texte en russe et en allemand et en serbe






[1] Le 2 juillet 2010, « Radio Vatican » annonçait la création d'un Département pour la promotion de la nouvelle évangélisation en vue de réanismer le christianisme (catholique) dans les pays « où une première annonce de la foi avait déjà eu lieu » et où l'on constate néanmoins « une sécularisation croissante de la société et une éclipse du sentiment de Dieu ».
[2] Archimandrite Vladimir (Guette), La papauté schismatique, ou Rome dans ses rapports avec l'Eglise orientale, Paris, 1863.
[3] « Jésus était venu dans la région de Césarée de Philppe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il d'après ce que disent les hommes ? Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres Élie ; pour d'autres encore Jérémie ou l'un des prophètes. » Jésus leur dit : « Et vous, qui suis-je ? » Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant »
[4] Archiprêtre Mitrophane Znosko-Borovsky, L'orthodoxie, le catholicisme romain, le protestantisme et le sectarisme (en russe). Chapitre « Les prétentions des évêques romains à la primauté dans l'Église. Les raisons de l'élévation de la chaire romaine).
[5] Commentaires sur les psaumes PG 23, col.173,176.
[6] De la Trinité, livre VI, 36-37, PL 10, col.186.
[7] De la Trinité, livre II, 23, PL 10, col.66.
[8] Panégyrique de saint ÉtiennePG 46, col.733.
[9] Du mystère de l'Incarnation du Seigneur, V:34, PL 16, col.827
[10] Commentaires sur l'Évangile de Luc, chap. 6; PL 15, col.1694.
[11] Commentaires sur les psaumes, 40:30, PL 14, col.1082A.
[12] Ancoratus, PG 43, col.33.
[13] Panarion, PG 41, col.1029.
[14] Ibid.
[15] Ancoratus; PG 43, col.233.
[16] PG 54, col.534, PG 61, col.611.
[17] Commentaires sur l'évangile selon saint Mathieu, 7:26, PL 26, col.50.
[18] Вolotov, V., Travaux sur l'histoire de l'Église (en russe). Т.4: Conférences sur l'histoire de l'Église ancienne. Мoscou: Martis, 2002, p.286.
[19] Tractatus 124, PL 35, col.1975.
[20] John Rotelle. Works of St Augustine, Sermons, Vol. 6, Sermon 229P.1 - New Rochelle: New City Press, 1993, p.327.
[21] Вolotov, V., Travaux sur l'histoire de l'Église (en russe). Т.4: Conférences sur l'histoire de l'Église ancienne. Мoscou: Martis, 2002, p.285
[22] Ibid, p.285-286.
[23] PG 77, col.1472.
[24] Commentaire sur Isaïe,IV,2, PG 70, col.940.
[25] Dialogue sur la Trinité livreIV, PG 75, col.866.
[26] Sermon sur la Nativité, PG 77, col.1437A.
[27] Ibid, col.1436D
[28] La patrologie de Migne ne contient pas la lettre de saint Théodoret lui-même, mais sa description (PG 84, col.305). Cf
[29] Oratio XXV:4, PG 85, col.297.
[30] Jean Meyendorff, L'Histoire de l'Église et la mystique orientale chrétienne (en russe). Moscou : Institut DI-DIK, Institut de théologie orthodoxe Saint-Tikhon, 2003.
[31] Sermon 82.I, PL 54, сol.423A.
[32] Sermon 3.III, PL 54, col.146B.
[33] Liber de unitate ecclesiae, I,5, PL 4, col.501.
[34] Opuscula theologica et polemica, PG 91, col.245С.
[35] Ibid.
[36] Cf Larchet, Jean-Claude. Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident. Paris : Cerf, 1998. P. 171 de l'édition russe (Moscou, Monastère de la Sainte-Rencontre, 2004).
[37] PG 90, col.136B.
[38] Suivant A. Kartachev (Les Conciles œcuméniques, chapitre « Le V Concile œcuménique »), l'Occident latin ne donnait pas au titre de patriarche œcuménique la même acception qu'en Orient. Les Byzantins le rapportaient à « l'œcumène », c'est-à-dire l'empire, Byzance, alors qu'il signifiait pour les Latins « patriarche universel », contre quoi ils protestaient. Les dénégations du pape Grégoire n'en paraissent que plus vives.
[39] PL 77, col.933.
[40] Ibid.
[41] PL 77, col.891B.
[42] Modesto, Johannes, La Primauté et l'œcumène. Propositions concrètes appelées à définir une position appropriée du pape à l'intérieur de l'Église universelle supraconfessionnelle.
[43] PL 77, col.891D.
[44] PG 96, col.556.
[45] Les prémisses politico-religieux du papisme sont à rechercher dans l'antique héritage païen de Rome, plus exactement dans le culte des empereurs divins. L'exposé et le développement de cette thèse dépassent cependant le cadre de cet article.
[46] « Que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient uns en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé ». La véritable unité des chrétiens témoigne au monde entraîné dans la division totale, le déclin entropique et la mort, d'une tout autre réalité, non soumise aux lois de ce monde déchu : l'Église, « dans laquelle est vaincu l'ordre de la nature ».
[47] «The Church of Christ is built on Peter's faith and fidelity», www.CatholicCulture.org

lundi 2 novembre 2015

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Voici un excellent article  paru sur un blog catho tradi (pardonnez mes lectures hétérodoxes surtout que ça fait la deuxième fois… je le reconnais et fais volontiers mon mea culpa mais cela m'apparaît digne d'être relayé ailleurs que dans une sphère restreinte donc voilà… et en plus je suis sûr de ne pas être le seul à apprécier la littérature de Tolkien, cet écrivain catholique.

TOLKIEN NOUS RÉVÈLE  LE SECRET D’UN MARIAGE HEUREUX

Une lettre que le célèbre écrivain britannique envoya à son fils dévoile un aspect inédit de l’auteur du « Seigneur des anneaux ». 

J.R.R. Tolkien était un romantique. Quand il rencontra sa future femme Edith, à l’âge de 16 ans, ce fut le coup de foudre, et instantanément il entreprit de lui faire une cour informelle. Mais lorsque le prêtre qui était son tuteur découvrit sa romance, il lui interdit tout contact avec Edith avant d’avoir atteint ses 21 ans, afin de ne pas le distraire de ses études. Tolkien obéit à contrecœur. Pendant cinq longues années, il attendit celle qu’il savait être son âme sœur. Le soir de ses 21 ans, il écrivit une lettre à Edith, lui déclarant son amour et lui demandant sa main. Une semaine plus tard, ils étaient fiancés. 

Toute sa vie, Tolkien écrivit des poèmes d’amour à sa femme, et dans ses lettres à ses amis, il parlait d’elle en termes enthousiastes. Mais l’hommage le plus célèbre et le plus durable pour sa femme bien-aimée fut peut-être de tisser leur roman d’amour dans la mythologie de la Terre du Milieu, à travers l’histoire de  … et Luthien. Difficile de trouver un hommage plus émouvant. 

Il écrivit à son fils Christopher : « Je n’ai jamais appelé Edith ‘Luthien’ – mais elle était la source de l’histoire qui, avec le temps, devint la pièce maîtresse du Silmarillion. Elle fut d’abord conçue dans une petite clairière au milieu des bois à Roos, dans le Yorkshire (où je commandais alors un avant- poste de la Garnison de Humber en 1917, et elle avait pu me rejoindre pendant quelques temps). À cette époque, ses cheveux étaient noirs comme du jais, sa peau claire, ses yeux brillants comme tu ne les as jamais vus, et elle pouvait chanter et danser ». 

Même dans la mort, Tolkien ne voulut pas quitter son Edith. Il est enterré à côté d’elle sous une unique pierre tombale, sur laquelle sont gravés les noms de Beren et Luthien. 

L’amour réel implique le renoncement à soi-même 

.R.R. Tolkien a connu 55 ans de bonheur dans le mariage. À l’opposé, le taux de divorce à l’heure actuelle atteint des sommets choquants, et certains abandonnent même le mariage monogamique en assurant qu’il n’est tout simplement ni possible ni sain. Qu’est-ce que Tolkien a fait que ne font pas tant de mariages ? Comment s’y est-il pris ? La réponse est simple : il avait compris que l’amour réel implique le renoncement de soi-même. 



La notion moderne d’amour se réduit au seul sentiment, et se focalise en premier lieu sur le soi. Si quelqu’un vous attire, s’il fait battre votre cœur plus vite, alors vous pouvez dire que vous êtes amoureux, selon les critères de notre temps. Même s’il était profondément attaché à sa femme, Tolkien rejetait cette idée superficielle de l’amour. Il adoptait la vision catholique du véritable amour comme étant tourné vers l’autre – quelque chose qui exige de sacrifier ses instincts naturels et qui est un acte de volonté déterminé. 

Pour illustrer les vues profondes de Tolkien sur l’amour conjugal, voici un extrait d’une lettre à son fils, Michael Tolkien. Elle révèle un aspect de Tolkien qui n’est pas familier à beaucoup. Pour ceux qui n’ont qu’une notion ultra sentimentale de l’amour, ses mots peuvent choquer, voire être agressifs. Pourtant, il dit des vérités qui, une fois comprises et acceptées, peuvent apporter un bonheur véritable et durable au mariage. Voici une version abrégée de cette lettre. 

« Les hommes ne le sont pas [monogames]. Les hommes ne le sont tout simplement pas. La monogamie est pour nous les hommes un exemple d’éthique ‘révélée’, en accord avec la foi, et non avec la chair. Cependant, un monde déchu est par essence un monde où l’on ne peut atteindre le meilleur par une libre jouissance ou par ce qu’on appelle ‘l’accomplissement de soi’ (joli mot qui désigne en général l’autocomplaisance, tout à fait opposée à l’accomplissement des autres), mais par l’abnégation, la souffrance. La foi en le mariage chrétien entraîne ceci : une grande mortification. 

Le mariage est un combat 

Un homme chrétien ne peut y échapper. Le mariage peut aider à sanctifier et à diriger le désir sexuel vers son objet propre ; sa grâce peut l’aider dans la lutte, mais la lutte n’en demeure pas moins. Le mariage ne le satisfera pas...

Aucun homme, si sincèrement qu’il ait aimé sa fiancée ou sa jeune épouse au début, ne lui est resté fidèle, dans son esprit et son corps, dans leur mariage, sans l’exercice délibéré et conscient de la volonté, sans abnégation. Trop peu d’hommes le savent— même ceux qui ont été élevés ‘dans l’Église’. Quand la fascination disparaît, ou simplement s’étiole, ils pensent qu’ils ont commis une erreur, et qu’il leur faut encore trouver la véritable âme sœur. La véritable âme sœur s’avère trop souvent être la première personne sexuellement attirante qui passe. Quelqu’un qu’ils auraient en effet gagné à épouser si seulement... D’où le divorce, pour effacer le ‘si seulement’. » 

Et bien entendu ils ont tout à fait raison : ils ont commis une erreur. Seul un homme très sage, à la fin de sa vie, pourrait énoncer un jugement juste concernant la femme que, parmi toutes les possibilités, il aurait gagné à épouser ! Quasiment tous les mariages, même ceux qui sont heureux, sont des erreurs : dans le sens où presque certainement les deux partenaires auraient pu trouver des compagnons plus adéquats. Mais la véritable « âme sœur » est de fait celle avec laquelle vous êtes marié... 

Comme je le disais, beaucoup de personnes pourraient se sentir offensées par la franchise de Tolkien sur le mariage. « Si tu aimes vraiment quelqu’un, pourraient-ils arguer, cela ne devrait pas être difficile de l’aimer ! Cela ne devrait pas être une lutte. Le mariage, une mortification ? C’est insultant ! Vous ne devez pas vraiment aimer votre femme. » 

Car l’amour réel est un combat contre l’amour de soi. C’est une lutte contre notre nature déchue, très égoïste. C’est une mort qui donne la vie. Et n’importe quel homme qui est honnête avec lui-même admettrait que Tolkien a raison. Le combat pour la chasteté et la fidélité ne finit jamais, quel que soit l’amour que vous avez pour votre femme. L’essence de l’amour, c’est un acte de la volonté. Les sentiments vont et viennent dans le mariage. Ceux qui vivent un mariage heureux sont ceux qui ont choisi : choisi d’aimer leur femme plus qu’eux-mêmes, qui ont choisi de sacrifier leur désir éphémère pour un bonheur durable, qui ont choisi de donner plutôt que de prendre. 

Et vous savez quoi ? Quand vous choisissez d’être fidèle, le bonheur viendra inévitablement. Et cependant, beaucoup abandonnent au moment où les choses deviennent difficiles — au moment précis où, s’ils choisissaient tout simplement d’être fidèles et de se battre, ils trouveraient le bonheur qui les attend au bout du tunnel. Comme l’écrivait G.K. Chesterton, un autre catholique heureux en mariage : « J’ai connu beaucoup de mariages heureux, mais aucun compatible. Tout le but du mariage est de combattre et de survivre au moment où l’incompatibilité devient incontestable. Parce que, de toute façon, l’homme et la femme, en tant que tels, sont incompatibles ».


La vraie joie et le bonheur durable dans le mariage sont possibles. Combien de mariage, y compris celui de Tolkien, l’ont prouvé. Mais nous ne connaîtrons jamais cette joie si nous restons centrés sur nous-mêmes. Vous devez, paradoxalement, vous oublier vous-mêmes pour trouver le bonheur que vous cherchez. 

Messieurs, si vous voulez un mariage heureux et fidèle, vous devez mourir à vous-mêmes. Vous devez faire passer votre femme en premier. Vous devez l’aimer dans le sacrifice et le déni de soi— comme le Christ a aimé son épouse l’Église. Voilà le secret, simple, à côté duquel tant de monde passe.  SOURCE