Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

mardi 13 août 2024

LE ROI, LA DETTE ET LA REVOLUTION Préfiguration de la dette d'aujourd'hui

Het Groote Tafereel der Dwaasheid, Wie redeneeren wil is mis, men vind de Lapis by de gis

Par Marion Sigaut – Janvier 2018 – Source marionsigaut.com

Il est banal de dire que la Révolution française fut un soulèvement populaire contre les privilèges indus de la noblesse et du clergé, et que la prise de la Bastille vit l’émergence du peuple sur la scène de l’Histoire de France.

La France serait devenue, en 1789, un modèle pour le monde, et l’événement aurait été – ainsi l’a promu le musée historique de Berlin à l’occasion du bicentenaire – le « marque-page de l’Histoire », das Lesezeichen der Geschichte.

Il est un peu moins courant de signaler qu’elle fut surtout une entreprise destinée à régler un problème récurrent : celui de la dette publique. Déjà…

À la mort de Louis XIV en 1715, le trésor public était aux abois et le Régent, en arrivant aux affaires, apprit rapidement que les ressources des deux années à venir étaient dévorées d’avance : le roi devait de l’argent partout. Les dernières années de son règne avaient été calamiteuses en guerres ruineuses et catastrophes climatiques.

C’est pour tenter de rétablir la situation que Philippe d’Orléans fit appel au génie de l’écossais John Law, qui s’était proposé de tout régler en introduisant le papier-monnaie.

On connaît la suite : le « système » vit naître des fortunes insensées et une banqueroute spectaculaire, dont on sait peu qu’en fait elle permit l’assainissement des finances publiques. .

En pays catholique qui interdisait l’usure (autre nom du prêt à intérêt), quand le roi voulait de l’argent, il faisait appel aux capitaux des particuliers à qui il versait des rentes viagères, dont les arrérages étaient versés par l’hôtel de Ville.

En 1720, quand le système de Law s’effondra, l’intérêt annuel à payer, (rentes de Livres) était de 45 millions contre 80 millions environ à l’arrivée de l’aventurier aux affaires. Pas mal…

Les rentes que le roi versait à ses créanciers étaient nominales et viagères. Nominales, elles faisaient l’objet d’un contrat passé chez un notaire, et viagères, elles s’éteignaient quand le créancier était mort.

Dans le principe le roi ne faisait pas forcément une mauvaise affaire, la personne susceptible d’avancer des fonds au Trésor étant plus sûrement proche de la retraite que du berceau.

Or il se trouve qu’à partir de 1749, pour donner aux Français le goût de financer le Trésor, on introduisit la rente au porteur. La rente devint donc un effet négociable de gré à gré, on oublia les notaires ce qui renforça le succès des souscriptions.

En 1754, le ministre Moreau de Séchelles (Moreau de naissance, et « de Sechelles » par l’achat d’une terre…) emprunta pour 22 millions qui donneront 2 millions et demi de rentes viagères à rembourser annuellement.

Deux millions et demi de livres à rembourser par an (pour se donner une idée, il faut multiplier par 30 pour avoir des euros ), l’emprunt s’ajoutait bien sûr aux précédents… Les revenus du roi, eux, n’augmentaient pas.

Quand arriva la Guerre de Sept Ans (1756- 1763), il fallut de nouveau emprunter et inventer de nouvelles incitations à confier ses économies au monarque. Pour avoir de l’argent, il faut en promettre. En novembre 1758 fut lancé un nouvel emprunt qui apportait une innovation de taille : la tête sur laquelle était assurée la rente n’était plus celle de l’emprunteur, mais une autre, ou même deux ; en cas de décès, la rente n’était réduite que de moitié.

Et puis, pourquoi bêtement gager son emprunt sur un homme d’affaire chenu, quand on pouvait bien plus avantageusement la gager sur son fils, sa fille, ou même son petit-fils ou sa petite-fille… La durée de remboursement s’allongeait dangereusement.

En 1759, le fugace contrôleur général des Finances, Étienne de Silhouette, eut le temps de calculer que le Trésor royal devait sortir 100 millions de livres annuellement pour rembourser ses emprunts. Les recettes, elles, étaient de 286 millions : le roi dépensait plus du tiers de son budget pour rembourser ses créanciers. Il fallait donc réduire les dépenses ou augmenter les revenus.

L’année 1763 fut une année charnière, essentielle pour comprendre la suite. Elle fut d’abord celle de la défaite de la France dans ce qui peut être considéré comme la vraie première guerre mondiale. La Guerre de Sept ans fut calamiteuse pour notre pays qui perdit notamment le Canada et vit son rival anglais dominer désormais les mers.

1763, ce fut aussi le triomphe de Voltaire dans l’affaire Calas. . Ne minimisons pas l’importance que put avoir ce fait divers de province. En réussissant à faire accroire au public que des fanatiques catholiques avaient injustement supplicié un protestant innocent, le menteur Voltaire avait atteint le but recherché : il avait réussi à faire passer aux yeux du monde la religion catholique comme mortifère et les protestants comme les gentils. Nous verrons ce que ce renversement de l’opinion allait coûter à la France.

1763 vit aussi la fin de la guerre entre les jésuites et les jansénistes par le triomphe de ces derniers. Après un siècle et demi d’invectives, de haine déclarée, de calomnies inventées et déversées par tous les canaux possibles, les magistrats jansénistes avaient enfin obtenu ce qu’ils cherchaient : l’éloignement de ces incomparables intellectuels qu’étaient les jésuites. Quelques reproches qu’on ait pu avoir à leur faire, ils étaient des têtes pensantes parmi les mieux faites, et ils étaient écoutés des rois, qui choisissaient parmi eux leurs confesseurs. Aussi n’est-ce pas par hasard si leur départ fut concomitant avec le succès d’une secte qui allait faire parler d’elle : celle des Physiocrates.

C’est un jeune protestant brillant, Pierre-Samuel Dupont (qui deviendra « de Nemours » sous la révolution pour le différencier d’autres Dupont) qui inventa le mot. La physiocratie, c’était une nouvelle science qui allait révolutionner le monde. Pour dire physiocrate, on disait aussi « économiste ». Ou plus exactement œconomiste. Les tenants de la science de la Nature, maîtresse des échanges et des transactions. Dame Nature à la rescousse des faiseurs d’argent. Des commerçants.

On a un autre mot pour qualifier cette théorie : le libéralisme.

Cela faisait des années que, désireux d’imiter nos voisins anglois (qui avaient décapité leur souverain en 1649, un exemple à suivre ?), les libéraux voulaient convaincre les autorités de laisser faire, laisser passer. Au nom de la Raison (qui s’opposait à la superstition catholique ennemie du prêt à intérêt et de la liberté du commerce), les adeptes de cette secte prétendaient enrichir tout le monde en abolissant tout contrôle, que ce soit la police des grains ou les corporations de métier. On appellera ce mouvement les Lumières, ils eurent le journaliste Diderot et son Encyclopédie comme porte-voix, et le richissime Voltaire comme thuriféraire.

La théorie physiocratique avait été élaborée par un certain François Quesnay proche de la Pompadour et bien en Cour, faux médecin mais vrai charlatan. Ce génial inventeur avait mis au point un tableau dans lequel il démontrait que si on laissait circuler les marchandises dans le royaume comme le sang circulait dans nos veines, on allait porter la richesse partout. Ce drôle prétendit que tout ceci crevait les yeux, il rédigea même l’article « évidence » pour l’Encyclopédie. .

Le nouvelle évidence, qui semblait avoir échappé aux barbares qui précédaient, avait comme credo qu’il fallait abolir les règlements et laisser le libre marché fixer les prix de tout : du pain notamment. Et des salaires. De la substance du peuple.

L’idée était séduisante évidemment, et elle faisait entrevoir au monarque une solution à ses soucis. En laissant courir le prix des subsistances, on augmenterait les revenus de la terre donc des impôts. Ils prétendirent même que le laboureur, assuré d’un plus grand gain, allait produire plus… Combien de physiocrates ont-ils cultivé un champ ?

L’abolition de toutes les entraves au commerce des grains à l’intérieur du royaume fut ordonnée en 1763. La libéralisation de leur exportation suivit d’un an. Le prix du pain ne mit pas un an à flamber, et avec lui le peuple qui se souleva comme un seul homme.

Comment le roi, nous disons le roi en personne, pouvait-il permettre une telle incongruité ? Mais il était là pour protéger le peuple contre la rapacité des marchands, pas pour leur livrer le pays !

Pourtant si, Louis XV avait bel et bien écouté les sirènes libérales, et cru qu’il allait ainsi éponger son déficit.

Ce n’était pas faute d’opposants à ce nouveau système. « Il faut nourrir le peuple et non enrichir quelques marchands ! »avait tonné le magistrat Séguier. « Une foule d’écrivains qui n’a ni la mission ni le pouvoir d’exprimer la volonté publique, prétend être son organe en exaltant le système le plus incongru au sujet de sa subsistance » avait prévenu un autre juge, Le Pelletier.

L’expérience libérale prit fin avec l’arrivée aux pouvoir de l’abbé Terray qui, fin 1769, rétablit la police des grains et interdit l’exportation de blés.

Par la même occasion, il réduisit drastiquement les droits des rentiers en refusant purement et simplement d’honorer certaines dettes, poussant, sans états d’âmes, d’honnêtes créanciers au suicide. . Ce qui ne fit pas rentrer de l’argent dans les caisses : si le roi ne paye pas ce qu’il doit, qui va le renflouer ?

La dette, la dette, comment venir à bout de la dette sans emprunter de nouveau…

L’abbé Terray lança de nouveaux emprunts mais son attitude intransigeante s’était retournée contre lui : ses emprunts furent des échecs. On ne voulait plus avancer ses sous au roi. La mort de Louis XV mit fin à son ministère.

En 1774, le jeune Louis XVI accéda au trône et fut chaudement pressé de recourir aux services d’un excellent commis de l’État, anciennement intendant du Limousin où il s’était distingué : Jacques Turgot.

Un homme fait, beau, majestueux, intelligent, éclairé. Oui, éclairé, un homme des Lumières, de l’Encyclopédie, qui plongea devant le jeune monarque et lui promit la lune :
Point de banqueroute : le roi payera où il doit ;
Point d’emprunts : on en a déjà trop ;
point d’augmentation d’impôts. La coupe en est pleine.

Quel pouvait être sa recette ? Un miracle ? Un don de Dieu ? De la magie ?

Pas du tout : Turgot était le partisan d’un retour efficace, et en grand, au libéralisme, le vrai.

Les mesures libérales prises par Turgot sur tout le territoire sidérèrent le public qui vit tout à la fois vider les greniers à l’orée de l’hiver et interdire à la police d’empêcher le premier venu de rafler chez les producteurs tout le blé que les habitants attendaient au marché du coin.

Plus d’un millénaire de royauté française avait mis sur pied un système tatillon de surveillance et d’interdits, qui obligeait les producteurs à vendre au peuple d’abord, et aux marchands ensuite, s’il restait de quoi acheter. La police des grains était au service du consommateur et elle veillait, elle était là pour ça, que le pain du peuple ne soit jamais l’objet d’enrichissement indu.

Les Lumières venaient de balayer cette odieuse superstition et d’envoyer la police protéger les marchands contre un peuple ignare et plein de préjugés contre le commerce.

À travers tout le royaume éclatèrent des émeutes qui virent le peuple, secondé souvent par la police et soutenu parfois par les autorités locales, désobéir au roi en poursuivant sur les routes et les canaux des convois de grains que des petits malins pouvaient enlever et stocker ailleurs.

Cet épisode s’appelle la Guerre des farines.

Turgot et son ami Condorcet firent montre de la plus grande fermeté : ce sont des malfaisants qui excitaient le peuple, c’était un complot contre la Raison. D’ailleurs le peuple étant ignorant, il ne pouvait savoir ce qui était bon, on allait le lui montrer.

Quand les émeutes atteignirent Versailles et se massèrent sous les fenêtres du roi, ce dernier vacilla. Mais il se ressaisit : il avait promis son soutien à Turgot, quoi qu’il arrive. Il ne pouvait reculer. Il laissa son ministre organiser la répression et pendre trois émeutiers.

Y pensa-t-il dix-huit ans plus tard quand il monta à l’échafaud ?

Turgot continua sa politique libérale en supprimant les corporations, ce qui eut pour effet de faire du contrat de travail un accord libre entre un patron libre et un ouvrier libre, comme le renard libre dans le poulailler libre….

Et à qui vint lui faire remarquer qu’il faisait simultanément monter le prix du pain et baisser les salaires, il répliqua : « Lorsque la cherté élève la denrée au-dessus des facultés du peuple, ce n’est point pour lui-même que souffre l’homme de journée, l’ouvrier, le manœuvre ; ses salaires, s’il était dégagé de tout lien, suffiraient pour le nourrir : ce sont sa femme et ses enfants qu’il ne peut soutenir, et c’est cette portion de la famille qu’il faut chercher à occuper et à salarier. » .

Turgot inventa le travail des enfants.

Le banquier genevois Jacques Necker, pour lors Ministre (ambassadeur) de Genève à Paris, coutumier des salons où son épouse Suzanne s’occupait d’en faire un demi-Dieu, avait publié un texte dans lequel il s’élevait contre l’exportation des blés. Cela fut suffisant pour le faire passer pour un antilibéral, et déclencher les foudres du malheureux Turgot qui vit en lui la cause de la guerre des farines.

Il n’eut pas le dernier mot et le roi finit par le renvoyer le 12 mai 1776, au comble de l’impopularité.

Ce fut le 29 juin 1777 que le roi Louis XVI opéra dans le royaume de France un changement totalement incongru. Il nomma Jacques Necker directeur général des finances. Or il était étranger, banquier et protestant. Merci, Monsieur de Voltaire.

Lui aussi promit la lune au roi en assurant qu’il allait rétablir ses finances, nous allons voir comment. Le 3 décembre 1776 avait débarqué à Quiberon le franc-maçon américain Benjamin Franklin, qui venait plaider la cause des Américains contre l’Angleterre. Et, alors qu’on cherchait partout comment rétablir les finances publiques, il réussit à convaincre l’entourage du roi, puis le roi lui-même, que la France devait soutenir les insurgents et faire pour eux la guerre.

Y a-t-il plus ruineux qu’une guerre ?

La seule façon de s’y enrichir s’appelle la conquête, assortie bien sûr de la victoire. Il ne s’agissait là que de prestige, de grandeur d’âme, qui allait payer ?

Necker avait le génie de l’argent, il allait en trouver. Ah ça ! il savait faire. Et il jura lui aussi ses grands Dieux qu’il n’allait pas augmenter les impôts… « Il fait la guerre sans impôts, C’est un Dieu ! », ironisa Mirabeau.

Là où l’abbé Terray avait échoué, Necker réussit brillamment et rétablit le crédit du roi : les emprunts qu’il lança reçurent un accueil enthousiaste. Il avait mis en pratique un système génial qui mit à contribution sa ville natale de Genève : la rente viagère sur têtes multiples avec tirage au sort de lots.

On gagea les rentes viagères non plus sur la tête de l’emprunteur ou celle de sa descendance, mais sur celle de trente demoiselles genevoises préadolescentes, nées de familles riches et saines à la longévité probable. Si l’une d’elles mourait, il en restait vingt-neuf pour garantir au créancier la continuation du remboursement. Les conditions étaient si intéressantes que le public se rua sur l’aubaine, Necker claquait dans ses doigts et l’argent rentrait. En moins de cinq ans, il emprunta plus de 530 millions de livres, qui s’ajoutèrent au déficit précédent !

Les anciennes rentes viagères sur la tête du créancier duraient environ 20 ans. Les nouvelles en atteindront 60. On se battit pour en avoir et le roi se ruina… Au bénéfice de qui se fit l’opération ?

De Necker certainement qui, sans en avoir l’air – sa femme Suzanne clamait à qui voulait l’entendre qu’il avait renoncé à ses affaires pour s’occuper de celles du roi – avait placé son frère Louis sous un faux nom à la tête de sa fortune qui continua de prospérer.

Au bénéfice de Genève sûrement, où s’étaient réfugiés les protestants chassés de France par la révocation louis-quatorzienne, et qui tenaient une forme de revanche en s’enrichissant aux dépens de son descendant. Mais n’allons pas accuser les protestants d’avoir été les seuls à profiter de l’aubaine, il ne manquait pas de bons Français catholiques pour en faire autant.

Le passage de Necker au ministère fut un gouffre et Mirabeau écrira en 1787 : « Les emprunts qu’a fait M. Necker doivent être considérés au nombre des plus chers, des plus mal organisés et des plus ruineux que la France ait été contrainte de payer. »

Les Français continueront de payer en 1885, cent ans et quatre révolutions plus tard ! .

Necker fut l’homme des intérêts privés contre le Trésor. Sa réputation d’humanisme est totalement surfaite et ne provient que de l’intense propagande de son épouse. Si Necker se posa en adversaire de la très impopulaire exportation des grains, il ne s’opposa pas à la libéralisation du commerce intérieur, non moins impopulaire. Et s’il y eut une catégorie de la population qui l’adula ce fut celle des rentiers qu’il enrichit. Incontestablement.

En 1781, Necker, toujours convaincu de la nécessité d’avoir avec lui l’Opinion, cette nouvelle venue au Panthéon des Lumières, publia un compte-rendu de sa gestion, riche en incontestables économies dans les dépenses publiques, qui connut un succès international et mit beaucoup de monde fort en colère.

Le ministre Maurepas par exemple, ulcéré de n’y avoir pas été mentionné, qui proféra contre cet ouvrage d’auto-congratulation un cinglant : « Je le trouve aussi vrai que modeste. » .

Certes Necker était justifié d’expliquer nombre de ses réformes, mais il l’eût été également d’évoquer les recettes et les dépenses extraordinaires : il omit simplement de mentionner la guerre d’Amérique dans les dépenses et ses emprunts ruineux dans les revenus. Il établissait un état des lieux ne faisant pas apparaître le montant exorbitant de la dette qu’il avait créée…

Le roi le renvoya et les rentiers commencèrent à trembler : allaient-ils toucher leurs rentes ?

Ce fut pendant le ministère de son successeur Calonne que la France et l’Angleterre signèrent un traité de paix assorti d’un article absolument assassin. Le physiocrate Dupont de Nemours était aux commandes. Partisan du libéralisme le plus échevelé, il prépara l’invasion de la France par les productions anglaises à bas prix.

Il ne manquait pas d’arguments : « C’est une erreur dange­reuse que de vouloir fabriquer, chez soi, tout ce qui se fabrique ailleurs ; parce que le commerce ne se soutient que par des échanges, et que ces échanges sont impossibles, quand une nation veut tout donner et ne rien recevoir. »

À propos du commerce, dont tant d’hommes des Lumières déploraient les insupportables entraves il disait, citant l’évangile : « ôtez ses liens et laissez-le aller ». L’allégorie est audacieuse : la citation fait référence au lépreux Lazare, que Jésus ressuscite et sort de sa tombe couvert de bandelettes. Voilà le commerce personnifié en ami de Jésus.

D’ailleurs, pourquoi refuser de laisser entrer les produits de ceux qui savent mieux faire que nous ? Mieux faire que les Français, les Anglais ? Mieux certainement pas. Moins cher, sûrement, et évidemment. Car l’Angleterre, elle, savait faire travailler les enfants.

Le traité Eden-Rayneval fut signé en septembre 1786 : la foudre s’abattit sur la France !

Des milliers d’ouvriers au chômage quittèrent les villes pour errer à la recherche d’un travail. Le roi n’avait même pas les moyens d’envoyer des secours aux villes qui suppliaient qu’on leur vienne en aide. Quand vint l’hiver, on vit des ouvriers à demi nus mendier dans les villes et de village en village pour quémander un morceau de pain. Allait-on mourir de faim au puissant royaume de France ?

On créa partout en urgence des ateliers de charité humiliants pour faire des routes ou détruire de vieux remparts inutiles. Ces hordes de miséreux, hier encore ouvriers incorporés ou paysans pauvres mais vivant dignement, feront les foules de la Révolution. Dans deux ans…

Calonne ne fit pas que laisser envahir la France par des sous-produits du travail mal payé. Il reprit à son compte le projet physiocratique d’augmenter les revenus par une imposition territoriale levée sur tous les revenus fonciers. Sous des dehors de justice fiscale (faire payer tout le monde, qui va être contre à part quelques privilégiés ?) il ouvrait une nouvelle fois le dossier de la libre circulation des grains, moyen efficace d’augmenter les prix, donc le revenu de l’impôt.

Le roi convoqua des notables pour leur demander avis et conseils et l’Assemblée tint séance de février à mai 1787. Calonne ne réussit pas à faire passer entièrement ses vues et il fut renvoyé en avril. Non sans avoir obtenu l’accord des notables, tous propriétaires terriens et intéressés à la chose, sur le principe de la libre circulation des grains.

C’est le 17 juin 1787, deux ans tout juste avant le déclenchement de la Révolution, que le nouveau ministre, Loménie de Brienne, présenta au roi qui la signa, une déclaration faisant de la libre circulation des subsistances, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, l’état habituel du royaume. Combien de temps cette mesure prendrait-elle pour remplir les caisses du roi et combler le déficit abyssal du Trésor ?

Le ciel s’en mêla et la situation empira encore. En juillet 1788, un gigantesque orage désola tout le nord de la France et en août le Trésor, aux abois, suspendit les paiements en numéraire.

Faute de meilleure solution, le roi rappela Necker qui prit des mesures d’urgence pour les subsistances, mais sans rien changer au fond : le commerce en était désormais libre, le pain était une marchandise comme une autre que tout un chacun pouvait acheter, revendre ou stocker selon son inaliénable droit de propriétaire.

L’hiver 1788-1789 fut épouvantable : sans travail et avec du pain à prix prohibitif, des masses de plus en plus nombreuses de miséreux grondaient et réclamaient à cor et à cris ce que toujours les rois avaient protégé et que Louis XVI interdisait désormais : la taxation.

Taxer, c’est fixer un taux. Taxer le pain, c’est en déterminer le prix qui permet au plus pauvre de l’acheter. Les physiocrates avaient décrété que la taxation c‘était du vol, et que seul le « marché », le nouveau Dieu, avait le droit de fixer ce prix en fonction de l’offre et de la demande.

Aux cris scandés par la foule de « taxation ! taxation » les émeutes de la faim secouèrent le royaume du nord au sud. Tenues de faire respecter la loi mais moralement incapables de tirer dans le tas, les autorités locales qui, toujours, avaient protégé le peuple contre l’avidité des marchands, opposèrent une répression particulièrement molle.

Tout devint permis et, inexorablement, la France glissa dans le chaos.

Il ne restait plus au roi, pour résoudre l’insoluble problème de la dette, qu’à convoquer les États-généraux.

Par un tour de passe-passe particulièrement habile, l’hôtel de ville parisien avait réussi à en faire exclure les métiers et seuls les marchands votèrent : les ouvriers parisiens, partisans des corporations et opposants au libéralisme et à la libre circulation des grains, ne furent pas représentés aux États-généraux.

Ceux-ci se réunirent le 5 mai 1789.

Forts de la faiblesse du pouvoir, ils s’autoproclamèrent assemblée nationale constituante par un coup d’État le 17 juin à Versailles.

À Paris où, comme ailleurs, le blé était hors de prix, 10 000 chômeurs étaient occupés en ateliers de charité à casser des cailloux le ventre creux…

Cousin du roi et grand-maître du Grand Orient de France, le duc d’Orléans s’apprêtait à en tirer parti. Le 9 juillet, il réunit chez lui cent députés amis pour préparer la suite. . L’abbé Sieyès qui présidait l’assemblée y prit la parole : « Messieurs, dans l’état désespérant où sont les affaires, il ne reste à la Nation française que la ressource de se mettre sous la protection du grand Prince qui préside à cette illustre Assemblée. »

On était venu se préparer à mettre la régence du royaume entre ses mains.
« Jurons donc tous ici de ne rien négliger pour conduire ce Prince immortel au sommet du Gouvernement. »

On imagine bien qu’un tel rassemblement autour du chef français de la franc-maçonnerie n’est pas le fruit des simples circonstances. Le succès du frère Benjamin Franklin, dont l’intervention fut décisive dans l’engagement héroïque – et totalement inutile de son point de vue – de la France auprès des insurgents (qui s’empressèrent de trahir dès leur victoire acquise), sont à chercher dans le réseau maçonnique en place. Et la présence de Necker à ce rassemblement montre bien que l’affaire était manipulée de loin, dans le temps comme dans l’espace.

Mais laissons là le sujet qui devra faire l’objet d’une étude à part.

Il s’agissait bel et bien de renverser le trône : tous les invités prêtèrent le serment de fidélité demandé par Sieyès et ils préparèrent l’émeute finale pour dans quatre jours.

Et il aurait fallu que le roi, informé de la conjuration, laisse faire ? Quand il sut que Necker en faisait partie, il lui signifia immédiatement son renvoi.

On imagine aisément le choc que la nouvelle déclencha : Necker renvoyé ?

Mais qui allait payer les rentes ?

Qui allait éviter l’inévitable banqueroute qui verrait s’envoler tout espoir de toucher ses sous ?

Pas de banqueroute, surtout pas de banqueroute !

Tout le monde sur le pont !

Aux armes ! Aux armes !

Ce fut le signal de l’insurrection. Prévue pour le 13, elle eut lieu finalement le 14, habilement déclenchée depuis le Palais-Royal, domicile du duc d’Orléans qui fit distribuer aux chômeurs de l’argent et des promesses en tout genre, notamment celle de se faire égorger par les troupes royales qu’on disait en route pour la capitale.

La suite est connue. Les émeutiers allèrent à la Bastille chercher des munitions et massacrèrent ses défenseurs qui, sous la promesse qu’aucun mal ne leur serai fait, leur avaient ouvert les portes… La prise de la Bastille fut d’abord et avant tout une émeute de rentiers qui ont recruté pour leurs basses œuvres des ouvriers au chômage et au ventre vide.

On sait également que le banquier Delessert prit les armes et rejoignit les émeutiers avec ses enfants, ses commis et ses domestiques.

Des banquiers, des rentiers et des chômeurs. On appellera ça « le peuple ».

Arrêtons là et laissons la parole au journaliste Antoine Rivarol, contemporain des événements : « Soixante mille capitalistes et la fourmilière des agioteurs ont décidé la révolution… Ils voulaient que M. Necker régnât pour les payer ; qu’on essayât d’une révolution pour les payer ; que tout fût renversé pourvu qu’on les payât. Ils ne concevaient pas que l’Assemblée nationale fût autre chose qu’un comité des finances… ».

Un peu plus tard, Mirabeau célébrera le « bienheureux déficit » et cette « dette publique qui a été le germe de notre liberté ».

On ne saurait mieux dire. Et quatre ans plus tard le 15 août 1793, au moment où se décidera le populicide vendéen, Cambon dira à la Convention où il présentera son rapport sur la dette publique : « C’est peut-être à l’existence de ces emprunts que nous devons le com­mencement de la Révolution ; le Gouvernement, embarrassé pour acquit­ter les engagements qu’il avait contracté, convoque les États généraux pour y pourvoir. Les portefeuilles regorgeaient d’effets royaux ; les pro­priétaires de ces effets, craignant de perdre leurs capitaux, prirent le masque révolutionnaire et se réunirent aux amis de la République ; dès lors le Palais-Royal fut le lieu de rassemblement des patriotes, et c’est de ce foyer que partit le feu sacré qui enflamma les âmes le 14 juillet et les 5 et 6 octobre 1789. »

Ce sont eux qui le disent.

La révolution a été faite pour les capitalistes qui avaient ruiné les finances royales, et par les foules misérables de malheureux réduits à la misère par l’application des mesures libérales promues par les Lumières, à qui on a fait croire que le roi s’apprêtait à venir les égorger.

Une dernière information pour conclure. .

Des rentes viagères avaient été constituées sur la tête du roi, de la reine et du duc d’Orléans, têtes présumées protégées contre le risque d’une mort prématurée.

Quand elles tombèrent, le nouveau pouvoir éteignit en trois coups successivement 400 000, 200 000 et 250 000 livres de rentes annuelles.

Près d’un million d’économies par an. Il n’y a pas de petit profit.

Marion Sigaut
Historienne, spécialiste de l’Ancien Régime


dimanche 11 août 2024

"Christ, nous n'avons plus besoin de toi. Nous en avons fini avec toi" par le Metr. Neophytos de Morfou


L'Europe a rejeté le Christ pour adorer Lucifer 

sous-sous-titres en français
(approximatifs mais bienvenus)

Sermon du métropolite Néophyte de Morphou lors de la Divine Liturgie du cinquième dimanche de Matthieu qui a eu lieu en la Sainte Église Saint Georges de la communauté de Gerakies sous la Métropole de Morphou (28.07.2024).
La vidéo a été mise en ligne pour la première fois sur la chaîne YouTube ΟΜΙΛΙΕΣ ΜΗΤΡΟΠΟΛΙΤΗ ΜΟΡΦΟΥ avec le titre « L'Europe a rejeté le Christ pour adorer Lucifer » :
• Μόρφου Νεόφυτος : Ἡ Εὐρώπη ἔδιωξε τὸν ...

LA LIBERTÉ D'ÊTRE SOI-MÊME par Christine Kelly



Après avoir présenté pendant deux ans « Face à l'Info » aux côtés d'Eric Zemmour, Christine Kelly est toujours sur CNews et continue à écrire. Dans son nouveau livre, « Libertés sans expression » (Cherche Midi), la journaliste s'interroge sur les attaques quotidiennes contre la liberté d'expression et raconte son parcours dans ce cadre professionnel complexe. Elle a une carrière riche et intense où, après dix-sept ans à la télévision, elle s'est devenue en 2009 la plus jeune membre au Conseil supérieur de l'audiovisuel avant de revenir sur les plateaux de télévision. Biographe de François Fillon, officier de l'ordre National du Mérite, présidente de l'association monoparentale « K d'urgences », cette femme de caractère raconte dans « Lumière intérieure » comment elle s'est construite : "L'important, ce n'est pas ce que l'on a fait de toi, mais ce que tu fais de toi", clame-t-elle.

samedi 10 août 2024

ICONOCLASME RÉVOLUTIONNAIRE (suite contemporaine)

MacNéron ne décolère pas: on lui refuse ses vitraux modernes à Notre-Dame. Emmanuel Macron n’a pas digéré le refus de la Commission du Patrimoine concernant l’introduction d’un programme de vitraux modernes à Notre-Dame. On lui prête l’intention de passer en force, contre tous les usages de l’Etat.
L’archevêque de Paris ne sera pas un obstacle, puisqu'il est sur la ligne du Président 


source : 
 La Tribune de l'Art Vitraux de Notre-Dame : l'obstination d'Emmanuel Macron – La Tribune de l'Art



Le président de la République n’était pas content en apprenant la décision de la CNPA de voter contre le projet de remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc par des vitraux contemporains. En colère et surpris car dans un premier temps il a cru, et le ministère également, que les fonctionnaires qui représentent ce dernier dans la commission avaient voté contre, le procès-verbal parlant d’un vote à l’unanimité. Or ceux-ci avaient eu l’ordre de voter en faveur du projet présidentiel ce qui, entre parenthèses, pose des questions sur une commission dont l’objectif est de conseiller le ministre de la Culture, alors que le même dit à une partie de ses membres ce qu’ils doivent voter.
Il s’agissait bien d’une unanimité comme nous l’avons écrit, même si le ministère de la Culture prétend aujourd’hui le contraire. Si les abstentions comptent dans les suffrages exprimés, ici il n’y a pas eu d’abstention puisque ces fonctionnaires n’ont pas pris part au vote. Que ceux qui avaient l’ordre de voter pour n’aient pas pris part au scrutin afin de ne pas avoir à voter contre (et en refusant donc même de s’abstenir) dit assez, néanmoins, ce qu’ils en pensent.

Des rumeurs courant au sein du ministère sont remontées jusqu’à nous, indiquant qu’Emmanuel Macron aurait souhaité une enquête interne et des sanctions - contre le directeur général des Patrimoines ou contre les membre de la CNPA, les versions divergent - mais notre enquête nous a convaincu que ce n’était pas le cas, même si l’idée l’a peut-être effleuré. Cela, de toute façon, aurait été trop visible. Il n’y aura donc ni enquête, ni sanction. Mais en revanche, le communiqué du ministère indiquant que le concours se poursuivait et que le projet lauréat serait à nouveau soumis à la CNPA en novembre (voir l’article) a été directement dicté par l’Élysée. Quoi qu’il en soit, le projet est évidemment mal parti, et pas seulement parce que le président de la République est désormais très affaibli.

D’une part, l’association Sites & Monuments nous a confirmé qu’elle attaquerait l’autorisation de travaux qui doit obligatoirement être déposée pour tous travaux sur monument historique. Et nous nous associerons à cette initiative en proposant aux signataires de la pétition - celle-ci est toujours en ligne - d’aider financièrement l’association pour les frais de justice [1].
D’autre part, la procédure présente apparemment de nombreuses irrégularités. Nous en avons déjà identifié trois, sans compter celles que l’avocat engagé par l’association pourra également trouver :

– L’établissement public créé spécialement pour la restauration de Notre-Dame, qui a pour nom « établissement public administratif chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris », a pour mission exactement ce qui est contenu dans son nom, qui a été défini par la loi du 29 juillet 2019 : « assurer la conduite, la coordination et la réalisation des études et des opérations concourant à la conservation et à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris ». Or c’est bien cet établissement public qui est en charge de la maîtrise d’ouvrage du remplacement des vitraux et qui organise la consultation, comme on peut le lire par exemple sur le site du ministère de la Culture. C’est d’ailleurs Philippe Jost, son président, qui est venu défendre lui-même le projet devant la CNPA. Cela n’a aucun rapport avec la conservation ou avec la restauration de Notre-Dame : toute la procédure est donc nulle.

– Si l’opération ne sera pas financée par la souscription nationale [2], il reste que les vitraux que l’on souhaite enlever ont été déjà restaurés grâce à l’argent de cette souscription nationale. Comment justifier de dépenser ainsi l’argent des donateurs pour restaurer des vitraux que l’on va aussitôt enlever et entreposer inévitablement en caisses ? Cela paraît assez difficile à défendre et semble là encore devoir s’opposer à la loi qui instaurait la souscription nationale.

– Enfin, le vote à l’unanimité est un point important que regarde toujours le Conseil d’État lorsqu’il a à juger des recours. Nous avions écrit que l’unanimité était une chose quasiment unique ; cela s’applique aux projets défendus par le ministère de la Culture, mais l’unanimité peut exister par exemple lorsqu’il s’agit d’imposer un classement d’office. Et dans ce cas, le Conseil d’État prend en compte qu’une commission d’experts se prononce d’une seule voix. L’avis consultatif habituel de la CNPA peut ainsi devenir en pratique, devant la justice administrative, l’équivalent d’un avis conforme.

L’opération semble donc mal partie pour le président de la République et l’archevêque de Paris, ardent supporter également de ce projet. On peut tout de même s’interroger sur l’obstination d’Emmanuel Macron, lui qui devrait manifestement avoir d’autres sujets de préoccupation…


ICONOCLASME RÉVOLUTIONNAIRE




1792. Un 10 août, les statues royales, équestres ou non, de la capitale sont détruites. Les rois de Juda de la façade de Notre-Dame, qui avaient été pris pour les rois de France, ne seront détruits qu'en 1793.

mercredi 7 août 2024

SYMBOLIQUE D'UNE ENTREPRISE DE CHAOS par Jonathan Pageau


Le symbolisme expliqué : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques
 est pire que vous ne le pensiez 


Cependant tout cela qui a déjà commencé dans les années soixante
et qui atteint son paroxysme  ne se produira que le temps que Dieu le permettra…

lundi 5 août 2024

Sur le blog du Moinillon : "L’amour du Christ devrait s’élever au-dessus de tout amour du monde "

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homélie de P. Dimitri pour la fête de Tous les Saints de Russie 2024 prononcée à Sarrebruck le jour de Tous les saints de la Rus'



LA FOI DANS LES RITES

extraits :
"[…] En fait, l'une des tentations récurrentes qu'ont éprouvées et continuent d'éprouver nos ancêtres ainsi que nos contemporains demeure : la tentation par la croyance au rite, dans laquelle, au lieu de la vraie vie en Christ, la multitude des prescriptions et des règles extérieures de l'Église, les rituels, les réglementations et les traditions qui affectent différents domaines de la vie de l'Église sont l’objet de toute l’attention. Nous en sommes également témoins aujourd’hui.
[…] La foi dans les rites n'a pas disparu de notre Église, tout comme elle n'a pas disparu de l'esprit de notre peuple, car l'illumination chrétienne reste encore aujourd'hui un point douloureux pour les chrétiens orthodoxes russes. Cela a été discuté dans de nombreuses œuvres littéraires, par exemple par Leskov ou Saltykov-Shchedrin. 

Malheureusement, la tentation de la foi dans les rites n’a pas été la seule tentation de l’histoire russe : l’Église russe a également hérité de Byzance l’idéologie d’un État théocratique lié à l’Église par une symphonie indissociable. Tout a commencé dans la Russie de Moscou, à l'époque de Maxime le Grec déjà mentionné et à l'époque d'Ivan le Terrible ; cela s’est poursuivi dans l’Empire russe et ne s’est pas arrêté non plus en Union soviétique" […]

LIRE L'INTÉGRALITÉ DE CE TRÈS INTÉRESSANT ARTICLE ➡️ ICI

 

 

vendredi 2 août 2024

SE PRENDRE POUR…une manie à son paroxysme

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Dans notre beau pays (mais ce n'est pas le seul) l’expression « se prendre pour un autre » semble avoir atteint des sommets paroxystiques

Tout le monde se prend pour ce qu’il n’est pas :

  • Des minorités se prennent pour des majorités
  • Des hommes se prennent pour des femmes 
  • Des femmes se prennent pour des hommes
  • Des ex(?)employés de banque amateurs de garçons exotiques se prennent pour des chefs de guerre
  • Des DJ incultes profitant du notable espace aérien qu’ils occupent physiquement se prennent avec un rien d'arrogance pour des artistes d’importance voire des sauveurs couronnés 
  • De grassouillets exhibitionnistes, se peignant en bleu mais notoires pour leur vulgarité, attardés dans la contemplation — vécue comme transgressive —de leurs plus petites misérables crottes, se prennent pour des gourous de l’avant-garde artistique 
  • Des échangistes polymorphes gesticulant et se dandinant ensemble se prennent pour des chorégraphes
  • Des gens déguisés à moitié dévêtus se tortillant et se frottant le ventre l’un l’autre dans une partie privée se prennent pour des danseurs professionnels  
  • Des metteurs en scène de Grand Guignol du passé se prennent pour de grands artistes modernes révolutionnaires
  • D'inquiétants virtuels tueurs en série infanticides pensent pouvoir montrer leur capacité de nuire en toute impunité, en se prenant pour des prêtres d’un nouveau culte sacrificiel 
  • Des milliardaires de l’informatique investissant dans de juteux domaines de l’industrie pharmaceutique se prennent pour des spécialistes mondiaux de la santé
  • Quelques oligarques léninistes attardés en bande organisée se prennent pour des sauveurs de la planète, avant-garde prophétique d’une souhaitable et incontournable nouvelle humanité diminuée
  • D'ignares bavards pérorent à loisir — non sans rémunération certainement — sur des plateaux télé se prenant pour des membres d'un docte comité scientifique apte à dicter des comportements sociaux autoritaires à tout le monde “pour leur bien“
  • D’obscurs responsables d’une quelconque hiérarchie dans n’importe quel domaine (on a pu le voir clairement les deux précédentes années) n'attendaient que l'aubaine d'une crise sociale pour se prendre pour de légitimes et ardents défenseurs d’un ordre nouveau parmi un peuple prétendu indiscipliné et irresponsable
  • Un patriarche orthodoxe se prend pour un pape oriental…
  • Des hommes se prennent pour DIEU.
etc. etc.
Regardez bien autour de vous devant et derrière, à gauche et à droite,
vous pourrez peut-être compléter ma liste
je me ferai un plaisir de vous citer…
Maxime le minime

dimanche 14 juillet 2024

14 Juillet 1789-2024, 235 ans de République : 2+3+5 = 10 =1+0 = 1 -> FIN D'UN CYCLE

"Il y a une chose que vous ne devez pas oublier, bien-aimés, c’est que devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour." (2 Pierre 3:8) 

À force de prendre connaissance et d'être abasourdi, voire sidéré, des dénonciations — qui pleuvent désormais en cascade quotidiennement — de tous les mensonges, de la fourberie, de la traîtrise, de la malfaisance, de la malveillance, des malversations, de la malhonnêteté, des crimes inouïs de ceux qui exercent de quelque façon que ce soit en tous lieux le moindre pouvoir sur le peuple, on pourrait être effondré, dans un sentiment d'impuissance totale, mais la symbolique des nombres pourrait nous être d'une certaine utilité pour y remédier.

Ce 235ème anniversaire de la “fête nationale“ pourrait se réduire à 1. En mathématique 1 est à la fois le début et la fin, l’alpha et l’oméga du monde des nombres.Ce qui indique le début, l’origine, le commencement et qui est associé à l’indépendance, à l’unicité, et à l’autonomie.  Le chiffre 1 évoque un potentiel non réalisé, une force qui attend d’être dirigée, et une invitation à commencer quelque chose de nouveau. C’est un rappel que nous faisons naître nous-mêmes notre propre réalité avec nos pensées, nos intentions, nos prières et nos actions. Le chiffre 1 nous invite donc à rester positifs et à concentrer notre esprit sur nos désirs lumineux et non sur nos peurs enténébrées. C’est un signe que Dieu répondra en exauçant nos prières dans la réalité. Chaque être humain détient en lui cette part divine de son âme appelée à cocréer et unir la part spirituelle de son âme à l'Esprit Saint, l'Esprit de Vérité, partout présent et qui remplit tout, le trésor  de tout bien,  le dispensateur de toute vie que nous pouvons inviter à venir en nous. 

Venez adorons et prosternons 

devant le Christ Lui-même

 notre Roi

 et notre Dieu !

Maxime Le minime


mardi 9 juillet 2024

SAINT AMBROISE D'OPTINA


 Le 10 juillet, l'Église commémore notre grand saint Ambroise d'Optina. Habituellement, lorsqu'on commence à parler du père Ambroise, on se souvient d'abord que F. M. Dostoïevski s’est inspiré de lui pour le personnage de son starets Zosima des Frères Karamazov. 

Les esprits les plus élevés de Russie sont venus demander conseil et consolation à Père Ambroise - le grand-duc Konstantin Konstantinovich, Vl. S. Soloviev, K.N. Léontiev, L.N. Tolstoï, V.V. Rozanov...

Mais également des gens de tout le pays affluaient vers l’Ancien. Le Père Ambroise était un lien entre les classes instruites, le peuple et l'Église, et ce, à une époque où les sentiments anti-Église étaient extrêmement forts dans la société russe - dans les années 60 et 80 du XIXe siècle. Comme l'a noté Vasily Rozanov, les sceptiques, les critiques à l'égard de l'Église et de la foi, « ont été relevés d'esprit rien qu'en le regardant », « personne ne pouvait rien dire de négatif. L'or a traversé le feu du scepticisme et n'a pas été terni ».

 

Le nom mondain du starets est Alexandre Mikhaïlovitch Grenkov, il est né en 1812, est décédé au Ciel en 1891, c'est-à-dire que le saint a vécu 79 ans, ce qui, compte tenu de sa maladie, semble un mystère, un miracle. Le Père Ambroise était issu d'un milieu sacerdotal, avait un caractère vif et joyeux, aimait faire des farces et des plaisanteries et connaissait cinq langues. Il commença à tomber malade très tôt et, lorsqu'il n'y eut plus aucun espoir de guérison, il promit, s'il restait en vie, d'aller dans un monastère. Après cela, il a commencé à se rétablir, mais il a hésité pendant encore quatre ans - il ne voulait pas quitter le monde. Et pourtant, il est allé à Optina, a prononcé ses vœux monastiques et, à l'âge de 33 ans, est tombé de nouveau malade et pour le reste de sa vie.

 

Les sommités de la médecine, après avoir examiné frère Ambrose, ont déclaré : « Père souffre tellement que s'il était une personne ordinaire, il n'aurait pas vécu une semaine. Frère Ambrose a vécu dans cet état pendant 46 ans ! Et il n’a pas seulement vécu. Le plus célèbre des anciens d'Optina, à juste titre célèbre, il recevait des gens 12 heures par jour - dans une modeste maison de la skite Saint-Jean-Baptiste de l'ermitage d'Optina. Dostoïevski a expliqué comment cela s'est produit dans Les Frères Karamazov.

Dans les « Mémoires » de l'épouse de l'écrivain, nous lisons : « Le 16 mai 1878, notre famille a été frappée par un terrible malheur : notre plus jeune fils Lesha est décédé... Afin de calmer au moins quelque peu Fiodor Mikhaïlovitch et de le distraire de ses pensées tristes, j'ai supplié Vl.S Soloviev, qui nous rendait visite en ces jours de tristesse, de persuader Fiodor Mikhaïlovitch de l'accompagner à Optina Pustyn. Dostoïevski est revenu d'Optina paisible et calme. La rencontre avec Ambroise d'Optina a tellement influencé l'écrivain que dans «Les Frères Karamazov», il a représenté à la fois le monastère de Saint-Jean-Baptiste et le starets lui-même - le père Ambroise est donc devenu le prototype de l'Ancien Zosima. "... beaucoup, presque tous, qui sont entrés pour la première fois dans la chambre du Starets pour une conversation solitaire, sont entrés dans la peur et l'anxiété, mais l'ont presque toujours quitté brillants et joyeux, et le visage le plus sombre s'est transformé en un visage heureux... l'Ancien n'était pas du tout strict « Au contraire, il était toujours presque joyeux dans son comportement. Les moines disaient de lui que son âme s'attache à celui qui est le plus pécheur, et celui qui est le plus pécheur, il aimera davantage tout le monde. .»

 

« Ils sont venus ici en versant des larmes de chagrin et sont repartis avec des larmes de joie », a témoigné un autre témoin oculaire du service d'Ambroise d'Optina. « Ni le titre d'une personne ni sa condition n'avaient de sens à ses yeux. une personne qui lui était si chère que, s'oubliant lui-même, il essayait de toutes ses forces de la sauver, de la mettre sur le vrai chemin... Ses paroles furent accueillies avec foi et furent la loi, sa bénédiction ou une bénédiction particulière, une attention, était considérée comme un grand bonheur;

 

Du matin au soir, les gens lui posaient les questions les plus brûlantes, qu'il intériorisait et avec lesquelles il vivait pendant le moment de la conversation. Il a toujours immédiatement saisi l'essence du problème, l'expliquant avec une sagesse incompréhensible et donnant une réponse. Mais au cours de 10 à 15 minutes d'une telle conversation, plus d'un problème a été résolu ; à ce moment-là, le Père Ambroise contenait dans son cœur toute la personne - avec tous ses attachements, ses désirs - tout son monde intérieur et extérieur. De ses paroles et de ses instructions, il ressortait clairement qu'il aimait non seulement celui avec qui il parlait, mais aussi tous ceux qu'il aimait, sa vie, tout ce qui lui était cher.

 

En proposant sa solution, le Père Ambroise avait à l'esprit tous les aspects de la vie avec lesquels cette question était en contact. Et des dizaines de personnes et cinquante lettres lui posaient chaque jour de telles questions. La parole du Starets venait avec une puissance nourrie de sa proximité avec Dieu, ce qui lui a donné l’omniscience.

 

Tous ceux qui ont vu le Père Ambroise ont remarqué l'amour extraordinaire que pouvait embrasser une personne qui venait à lui. Cet amour fut le principal miracle du saint. Ni la guérison des malades, ni la lecture de lettres dans des enveloppes scellées, ni la compréhension du passé et du futur, ni même les prières qui changent la réalité, non, non, juste l'amour. « Chaque « acte » chrétien est certainement associé à un exploit ; l'amour, en tant qu'acte le plus élevé de tous, exige le plus grand travail », a expliqué un autre ancien, notre contemporain St Sophrony (Sakharov).

 

Mais comment parvient-on à un tel amour du prochain ? Essayons de lever le voile sur ce mystère. C'est ce que l'ancien lui-même a dit à propos de l'amour. « Si vous constatez qu’il n’y a pas d’amour en vous, mais que vous voulez l’avoir, alors faites des actes d’amour, même si au début sans amour, le Seigneur verra votre désir et vos efforts et mettra de l’amour dans votre cœur », a enseigné Père Ambroise. « L'amour pour Dieu s'éprouve par l'amour et la miséricorde envers le prochain, et la miséricorde, la miséricorde et la condescendance envers le prochain et le pardon de ses défauts s'acquièrent par l'humilité et l'auto-reproche, alors que dans tous les cas douloureux et désagréables, nous rejetons la faute sur nous-mêmes. , et pas sur les autres, que c'est nous « Nous ne savions pas comment agir comme nous le devrions, et c'est pourquoi des problèmes et du chagrin sont survenus, et si nous pensons ainsi, nous serons moins bouleversés et céderons à la colère, ce qui ne fait pas la justice de Dieu.» « Il n'y a pas de vertu plus élevée que l'amour, et pas de vice et de passion pires que la haine, qui semble sans importance à celui qui n'y prête pas attention, mais qui, dans sa signification spirituelle, est assimilée au meurtre... La miséricorde et la condescendance envers les autres et le pardon de leurs les défauts sont le chemin le plus court vers le salut.

 

Est-ce facile d'aimer comme ça ? Vivre ainsi ? Comment puis-je le dire ? Des archives ont été conservées qui permettent de reconstituer le genre de journée que ce fut pour le Père Ambroise. Ainsi, pour écouter la règle de prière du matin, frère Ambroise s'est levé à 4 heures du matin, a sonné la cloche, à laquelle ses “ келейники “ ( keleyniki,“ gardiens de cellule“, novices assistants veillant aux besoins d’un starets) venaient vers lui. En entrant dans la modeste cellule de l'Ancien, les keleyniki lisaient : les prières du matin, 12 psaumes et la première heure (« heures » est le nom d'un court office destiné à chaque quart de la journée). Après cela, l’Ancien restait seul pour la « prière mentale ». Puis, après un court repos, Ambroise d'Optina écoutait à nouveau les troisième et sixième heure et, selon le jour, le canon avec un acathiste au Sauveur ou à la Mère de Dieu. Les acathistes sont des prières qui se lisent toujours debout, et le Père Ambroise, gravement malade depuis l'âge de trente-trois ans, les écoutait debout. Après la prière et le thé, la journée de travail commençait à neuf heures du matin. Le travail de Père Ambroise consistait à recevoir des visiteurs venus à Optina Pustyn pour voir le prêtre, de toute la Russie. La réception avait lieu avec une courte pause pour le déjeuner. Comme pendant la majeure partie de sa vie, quarante-six ans, l'Ancien était gravement malade, il mangeait la quantité de nourriture donnée à un enfant de trois ans. Tout en mangeant, les gardiens de cellule continuaient de poser au prêtre des questions dont les réponses étaient attendues par les personnes arrivées. Après le déjeuner, encore des prières et encore une fois la réception des gens. De temps en temps, pour soulager un peu sa fatigue, on lisait au starets une ou deux fables de Krylov. Après un bref répit, le travail acharné a repris jusque tard dans la soirée.

 

Malgré l'extrême faiblesse et la maladie du saint, il terminait toujours sa journée par la règle de prière du soir, composée des « Petites Complies, du canon à l'Ange Gardien et des prières du soir ». À la fin de la journée, les préposés à la cellule qui amenaient les visiteurs chez l'Ancien et les faisaient sortir pouvaient à peine se tenir debout. Le prêtre lui-même restait parfois presque inconscient. Après avoir lu les prières du soir, le starets demandait pardon à toutes les personnes présentes et la journée était terminée. Il était bien plus de minuit. Le vieil homme avait moins de quatre heures pour dormir. Et ainsi de suite tous les jours. Pendant plus de trente ans.

 

Bien sûr, si le saint Ancien n’avait pas été l’élu de Dieu, qui a renoncé à lui-même pour servir Dieu et les hommes, son exploit d’amour titanesque n’aurait pas été réalisable. Aucun pouvoir humain.

(source)

samedi 6 juillet 2024

ET VOILÀ LE RÉSULTAT CE MATIN, le lendemain d'une belle journée ensoleillée… Rien de complotiste.

Le même ciel après passage des avions la veille…


QUESTION : QUI TROUVE AVANTAGE
 À UNE TELLE MANIPULATION DU TEMPS ?
— Les paysans ?
— les riverains?
— les vacanciers?
 
— LES APPRENTIS SORCIERS 
qui se prennent pour DIEU ?

 

vendredi 5 juillet 2024

PULVÉRISATIONS AÉRIENNES ET RETOMBÉES TERRESTRES SUR NOTRE SOL : Les êtres vivants végétaux, oiseaux, mammifères, êtres humains vous remercient 😷

QUESTIONS

  •  QUI A FINANCÉ L'ACHAT DE CES AVIONS ?
  • QUI A DONNÉ L'AUTORISATION DE CES VOLS ?
  • QUI A COMMANDITÉ CES VOLS ?
  • QUI PAYE LES PILOTES ?
  • QUI  A FINANCÉ LES PRODUITS BALANCÉS DANS LE CIEL ?
  • QUI FABRIQUE CES PRODUITS ?
  • À QUI SONT-ILS VENDUS ?
  • D'OÙ DÉCOLLENT CES AVIONS ?
  • QUELS SONT LES PRODUITS BALANCÉS ?
  • POUR QUEL OBJECTIFS ?
  • CHANGER LA MÉTÉO ?
  • MANIPULER LE CLIMAT ?
  • IL FAISAIT BEAU AUJOURD'HUI DEMAIN PLEUVRA-T-IL À NOUVEAU ?
  • À QUELS CITOYENS A-T-ON DEMANDÉ LEUR AVIS ?


 

PAS SEULEMENT LA NUIT MAIS MÊME EN PLEIN JOUR !


mardi 2 juillet 2024

VLADYKA JEAN, Saint Apôtre, Thaumaturge et pacificateur, prie Dieu pour nous !

Saint Jean de Shangaï 

 


    L'archevêque Jean naquit le 4 juin 1896 dans la province de Kharkov, des pieux aristocrates Boris et Glafira Maximovitch ; au baptême, on lui donna le nom de Michaël. Dès son enfance, Michaël manifesta un certain désir de sainteté, semblable à celui manifesté par son parent éloigné, le célèbre missionnaire sibérien, le saint hiérarque Jean de Tobolsk, qui fut glorifié par Dieu à travers ses miracles et le témoignage de ses reliques incorrompues. Michaël était un enfant maladif et sans appétit. Il prenait ses soldats de plomb et en faisait des moines, et les forteresses en monastères. Le monastère de Sviatogorsk, non loin du domaine Maximovitch, a incité le jeune Michaël à adopter une attitude sérieusement contemplative face à la vie. Sous l'influence du jeune Michael, sa gouvernante se convertit à l'Orthodoxie.

 En 1914, Michaël termine ses études à l'Académie militaire de Poltava et entre à la faculté de droit de l'Université impériale de Kharkov. C’était un excellent élève, même s’il consacrait une partie de son temps à l’étude de la vie des saints et d’autres littératures religieuses.

 Dans la vie religieuse de Kharkov, le jeune Michaël a fait le premier pas sur le chemin de la piété. Dans la crypte située sous la cathédrale de Kharkov se trouvent les reliques de l'archevêque faiseur de miracles Méléty Léontovitch, qui passait ses nuits debout, les bras levés en prière. Michaël en est venu à aimer ce saint et a commencé à imiter son podvig [lutte spirituelle] en restant éveillé toute la nuit. Ainsi, peu à peu, le jeune Michel a commencé à développer le désir de se consacrer pleinement à Dieu et, en parallèle, à manifester des qualités spirituelles élevées : abstinence et rigueur envers lui-même, profonde humilité et compassion pour ceux qui souffrent.

 Avant même son départ de Russie, le jeune Michaël fit la connaissance du très bienheureux métropolite Antoine (Khrapovistky), fondateur de l'Église russe à l'étranger. À la fin de la guerre civile, Michael et toute sa famille ont émigré en Yougoslavie, où il s'est inscrit au département de théologie de l'Université de Belgrade, dont il a obtenu son diplôme en 1925. Le métropolite Antoine en est venu à aimer beaucoup Michael et a gardé les jeunes près de lui. En 1926, le métropolite Antoine tonsura Michaël au rang monastique sous le nom de Jean (d'après Saint Jean, métropolite de Tobolsk), et peu après l'ordonna hiérodiacre. Le jour de la fête de l'entrée de la Très Sainte Théotokos dans le Temple, le moine Jean devint hiéromoine. En 1929, il commença à enseigner au lycée serbe et, grâce à sa capacité à inspirer de nobles idéaux chrétiens à ses élèves, il gagna bientôt leur amour.

 En tant que hiéromoine, Jean a continué à pratiquer le podvig d'ascétisme strict, auquel il a joint un podvig de prière toute la nuit, un podvig au-delà des capacités de la plupart des gens. C'est à cette époque qu'à la demande des Grecs et des Macédoniens locaux, il commença à servir en grec pour eux. Comme le Saint Juste Jean de Cronstadt, Vladyka servait quotidiennement la liturgie, acquérant ainsi une grande force spirituelle et attisant en lui la flamme de l'amour pour Dieu et pour les hommes. Le hiéromoine Jean commença à visiter les hôpitaux et à rechercher les malades, ceux qui étaient dans le besoin de prière, de consolation et de communion. Dans la mesure où la renommée du hiéromoine Jean ne cessait de croître, les évêques à l’étranger décidèrent de l’élever à l’épiscopat. Souhaitant refuser un appel aussi noble, le hiéromoine Jean a souligné le fait qu'il avait un trouble de la parole ; les évêques restèrent impassibles, lui faisant remarquer que le prophète Moïse avait également un trouble de la parole.

 La consécration du hiéromoine Jean et son affectation au diocèse de Shanghai, en Chine, ont eu lieu en mai 1934. Vladyka, nouvellement consacré, est arrivée à Shanghai à la fin du mois de novembre et a immédiatement fait des efforts pour restaurer l'unité de l'Église. Il a établi des liens avec les Serbes orthodoxes locaux, les Grecs et les Ukrainiens. Parallèlement, il entreprend les travaux d'érection d'une immense église cathédrale dédiée à la caution des pécheurs, icône de la Mère de Dieu, ainsi qu'une maison paroissiale de trois étages et un clocher. Douée d'une énergie débordante, Vladyka Jean a servi d'inspiration pour la construction d'églises, d'hôpitaux et d'orphelinats, et a joué un rôle actif dans de nombreuses entreprises caritatives dans le Shanghai russe.

 Mais malgré ces activités frénétiques, Vladyka John a continué à vivre comme dans un autre monde. Afin d’éviter la gloire profane et les louanges humaines, il feignait de temps en temps d’agir comme un niais. Il restait en prière constante et s'il ne servait pas dans l'église, il lisait lui-même le cycle quotidien des offices. Souvent, Vladyka marchait pieds nus, même les jours les plus froids. Il mangeait une fois par jour, et pendant les jeûnes de l'église, il ne mangeait rien à part des prosphores. Chaque matin, pour se ressourcer, il se versait de l'eau froide sur lui-même. Il n'effectuait pas de visites sociales, mais il rendait visite à ceux qui avaient besoin d'aide, à des moments imprévisibles et par mauvais temps. Il rendait visite quotidiennement à ceux qu'il savait malades, en emportant avec lui les Saints Dons. Il possédait le don de clairvoyance et un don de prière puissant. Il existe de nombreux cas documentés dans lesquels une aide miraculeuse est survenue grâce aux prières de Vladyka Jean.

 En 1939, une paroissienne, en proie à de nombreuses tribulations, commença à perdre la foi. Un jour, en entrant dans l'église pendant que Vladyka célébrait, elle a vu une flamme, en forme de grande tulipe, descendre dans le Calice lors de la consécration des Saints Dons. Après avoir vu ce miracle, sa foi lui revint et elle se repentit de sa pusillanimité.

 Il arriva un jour qu'à cause du fait d'être constamment debout, la jambe de Vladyka devint très enflée et les médecins, craignant la possibilité d'une gangrène, lui ordonnèrent d'être hospitalisé. Après de nombreuses supplications, ils réussirent à convaincre Vladyka d'entrer à l'hôpital russe. Mais il n'y resta pas longtemps. Le soir même, il partit secrètement et se rendit à la cathédrale, où il fit la veillée nocturne. Le lendemain, le gonflement avait complètement disparu.

 Vladyka avait l'habitude de visiter les prisons et il servait la liturgie pour les prisonniers. Souvent, en voyant Vladyka, les malades spirituels se calmaient et communiaient pieusement. Un jour, on a demandé à Vladyka Jean de communier un patient mourant à l'hôpital russe de Shanghai. À cette occasion, Vladyka emmena  un prêtre avec lui. À leur arrivée, il a remarqué un jeune homme d'une vingtaine d'années, jouant de l'harmonica. Le garçon devait être libéré le lendemain. Vladyka Jean l'a appelé et lui a dit : "Je veux te donner la communion maintenant." Le jeune homme a immédiatement confessé ses péchés et a communié. Le prêtre étonné demanda à Vladyka pourquoi il s'était attardé avec un jeune homme apparemment en bonne santé, au lieu d'aller chez celui qui était mourant. Vladyka répondit : « Il mourra ce soir, et l'autre, qui est gravement malade, vivra de nombreuses années. » Et c’est ainsi que cela arriva.

 Un énorme exploit de charité a été la construction par Vladyka à Shanghai d'un orphelinat pour accueillir les orphelins et les enfants dans le besoin. Au début, seuls 8 orphelins y vivaient, mais au fil des années, l'orphelinat a hébergé des centaines d'enfants, pour un total de 1 500. Vladyka lui-même rassemblait des enfants malades et affamés dans les rues des bidonvilles de Shanghai.

 Il est arrivé un jour que pendant la guerre, il n'y avait pas assez de nourriture à l'orphelinat pour nourrir les enfants. Vladyka a prié toute la nuit et le matin, la sonnette a retenti. Le représentant d'une organisation caritative avait apporté un don substantiel à l'orphelinat. Pendant l'occupation japonaise, Vladyka s'est déclaré chef temporaire de la colonie russe, et a fait preuve d'un grand courage en défendant les Russes devant les puissances occupantes japonaises.

 À Shanghai, il y avait une professeur de chant nommée Anna Petrovna Lushnikova qui enseignait à Vladyka la respiration et l'énonciation appropriées, améliorant ainsi sa diction. À la fin de chaque cours, Vladyka lui versait 20,00 $. Pendant la guerre, en 1945, elle fut grièvement blessée et se trouva par hasard dans un hôpital français. Sentant qu'elle pourrait mourir pendant la nuit, Anna Petrovna a supplié les infirmières d'appeler Vladyka Jean pour qu'il puisse lui donner la communion. Parce que, en raison des conditions de guerre, l'hôpital était fermé la nuit, les infirmières ont refusé. Dans cette nuit d'orage, Anna Petrovna était hors d'elle et faisait constamment appel à Vladyka. Soudain, vers 23 heures, Vladyka est apparu dans la salle. Incapable d'en croire ses yeux, Anna Petrovna  demanda à Vladyka si elle rêvait ou s'il était réellement venu vers elle. Vladyka souriait, priait et administra la Sainte Communion. Ensuite, elle s'est calmée et s'est endormie. Le lendemain matin, elle se sentit guérie. Comme l’hôpital était étroitement sécurisé, personne n’a cru au rapport d’Anna Petrovna selon lequel Vladyka lui avait rendu visite pendant la nuit. Cependant, une patiente dans un lit voisin a confirmé qu'elle avait également vu Vladyka. La plus grande surprise a été la découverte d’un billet de 20 dollars sous l’oreiller d’Anna Petrovna. Vladyka a ainsi laissé des preuves matérielles de sa visite.

 L'archiprêtre George Larin, qui avait été enfant de chœur de Vladyka à Shanghai, raconte : « Malgré la sévérité de Vladyka, tous les enfants de chœur l'aimaient beaucoup. Pour moi, Vladyka était un idéal que je voulais imiter à tous points de vue. Ainsi, pendant le Grand Carême, je ne dormais pas dans mon lit, mais m'allongeais par terre. Je ne prenais pas mes repas habituels en famille, mais je prenais du pain et de l'eau dans la solitude… Mes parents se sont inquiétés et m'ont emmené à Vladyka. En les entendant, le prélat a demandé au gardien de se rendre au magasin et d'apporter une saucisse. En réponse à mes cris en larmes disant que je ne voulais pas violer le Carême, le sage prélat m'a conseillé de manger la saucisse et de toujours me rappeler que l'obéissance aux parents est plus importante que l'accomplissement personnel. « Alors, comment dois-je procéder, Vladyka ? » ai-je demandé, espérant néanmoins m'appliquer « surtout ». « Va à l’église comme tu l’as toujours fait, et à la maison, fais ce que ta mère et ton père te demandent. » Je me souviens à quel point j'étais désolé que Vladyka ne m'ait pas assigné des actions « spéciales » à accomplir.

 Avec l’arrivée au pouvoir des communistes, les Russes de Chine furent à nouveau contraints de fuir, la plupart via les îles Philippines. En 1949, environ 15 000 réfugiés du continent chinois vivaient dans un camp sur l'île de Tubabao. Chaque nuit, il faisait le tour de l'île et, par ses prières et le signe de la croix, protégeait l'île des typhons saisonniers, ce que reconnaissaient les Philippins eux-mêmes. Grâce aux efforts de lobbying de Vladyka à Washington, une loi concernant les réfugiés russes a été modifiée, ce qui a permis à de nombreux Russes d'entrer aux États-Unis. C'est lors de ce voyage à Washington en 1949, que le 11 septembre, jour de la fête de la décapitation de saint Jean le Précurseur, Vladyka fonda notre paroisse.

 En 1951, Vladyka est nommé à la tête du diocèse d'Europe occidentale, avec sa cathédrale à Paris. Vladyka a déployé de grands efforts pour unir les paroisses de l'Église orthodoxe française à l'Église à l'étranger et a contribué à la création de l'Église orthodoxe de Hollande. Vladyka a porté son attention sur l'existence de saints locaux qui avaient vécu dans l'Antiquité mais qui étaient jusqu'alors inconnus de l'Église orthodoxe. A son initiative, le Synode adopta une résolution concernant la vénération d'une multitude de saints qui avaient vécu en Occident avant le schisme de 1054. Vladyka voyageait constamment à travers l'Europe et célébrait parfois la Divine Liturgie en néerlandais, en Français; plus tard, il servit également en anglais. Beaucoup le vénéraient comme un guérisseur anargyre.

 Par exemple Tchhertkoff, se souvient du séjour de Vladyka en Europe occidentale : « À plusieurs reprises, j'ai rendu visite à Vladyka alors qu'il vivait dans le bâtiment du corps de cadets près de la paroisse. Il occupait une petite cellule au dernier étage. Dans la cellule, il y avait une table, un fauteuil et plusieurs chaises, et dans le coin, des icônes et un pupitre avec des livres dessus. Il n'y avait pas de lit dans la cellule, car Vladyka ne s'allongeait pas pour dormir, mais priait plutôt en s'appuyant sur un bâton surmonté d'une barre transversale. Parfois, il priait à genoux. Il était probable que lorsqu'il se prosternait, il s'endormait pendant un petit moment dans cette position sur le sol. C'est ainsi qu'il s'est épuisé ! Parfois, au cours de notre conversation, il semblait somnoler. Mais dès que j’arrêtais de parler, il me disait immédiatement : « Continue, je t’entends ! »

« Chaque fois qu'il ne servait pas, mais restait à la maison, il marchait généralement pieds nus (pour mortifier la chair) même pendant les gelées les plus dures. Il marchait pieds nus dans le froid, le long de la route rocailleuse depuis l'école militaire, située sur une colline à l'intérieur d'un parc, jusqu'à l'église à la porte. Une fois, il s'est blessé au pied. Les médecins étaient incapables de le guérir et craignaient la possibilité d’une septicémie. Ils ont été contraints d'hospitaliser Vladyka, mais il a refusé de s'allonger dans le lit. Cependant, à la demande de l'administration, Vladyka a finalement accepté et s'est allongé sur le lit, mais seulement après avoir placé une botte sous lui pour se mettre mal à l'aise. Les infirmières des hôpitaux français disaient : « Vous nous avez apporté un saint !» Chaque matin, un prêtre venait servir une liturgie et Vladyka recevait la communion.

 «Comme pendant longtemps notre église n'avait pas de prêtre permanent, un jour un prêtre d'une autre paroisse est venu chez nous pour célébrer les Vêpres. L'ensemble de l'office n'a duré que 45 minutes (il dure habituellement 2 heures et demie) ! Nous avons été horrifiés ! Tant de parties des Vêpres ont été sautées que nous avons décidé d'en parler à Vladika. Nous avons espéré qu'il inciterait le prêtre à suivre l'ordre établi des services orthodoxes. Mais Vladika nous a dit avec un sourire bienveillant : « Comme il est difficile de vous plaire. Je célèbre la fête pendant trop de temps et lui pendant un temps trop court !' Avec tant de gentillesse et de douceur, il nous a appris à ne pas juger. »

 La réputation de sainteté de Vladika s'est également répandue parmi la population non orthodoxe ainsi que parmi la population orthodoxe. Dans une des églises catholiques de Paris, un prêtre s'efforçait d'inspirer ses jeunes avec ces paroles : « Vous exigez des preuves, vous dites que maintenant il n'y a ni miracles ni saints. Pourquoi vous donnerais-je des preuves théoriques, alors qu'aujourd'hui dans les rues de Paris un Saint marche nus-pieds (Saint Jean aux Pieds Nus). De nombreuses personnes témoignent des miracles opérés par les prières de l'archevêque Jean en Europe occidentale.

 V. D. raconte : « Beaucoup savaient qu'il n'était pas nécessaire de demander à Vladika de rendre visite à quelqu'un. Le Seigneur lui-même lui indiquait où et vers qui aller. Vladyka Jean était connu de beaucoup dans les hôpitaux français et y était admis à tout moment.  Vladyka se dirigeait infailliblement là où on avait besoin de lui. Mon frère, blessé à la tête, a été transporté à l'hôpital. La radiographie a révélé une grande fracture du crâne. Ses yeux étaient enflés et il était dans un état critique. Vladika, qui ne connaissait pas mon frère, l'a trouvé à l'hôpital, a prié pour lui et lui a donné la communion. Lorsque mon frère a subi une radiographie de la tête, aucune fracture n'a été constatée. Mon frère a récupéré très rapidement. Le docteur était abasourdi ! »

Les dernières années de Vladyka John

 Les Béatitudes contenues dans l’Évangile sont liées les unes aux autres et se terminent par une récompense pour avoir enduré des abus et des persécutions au nom de la Vérité. Vers la fin de ses jours, le moment fut venu pour Vladyka Jean d'endurer de nombreux chagrins. Ceux-ci lui sont parvenus alors qu'il était encore à Bruxelles. De ses enfants spirituels de San Francisco, il apprit la triste nouvelle que des dissensions étaient apparues dans leur cathédrale. À cette époque, l’archevêque Tikhon de San Francisco, ami de longue date de Vladyka Jean, avait pris sa retraite. En son absence, la construction de la cathédrale fut interrompue et les querelles paralysèrent la communauté. En réponse aux demandes persistantes de milliers de paroissiens russes de San Francisco, le Synode a nommé l'archevêque Jean à la cathédrale de San Francisco, afin que la paix puisse être rétablie et que la construction de la cathédrale soit achevée.

 Vladyka est arrivé à San Francisco, cette ville éternellement brumeuse de l'extrême ouest, à l'automne 1962. Sous la direction de Vladyka, la paix a été rétablie, la majestueuse cathédrale en l'honneur l'icône  de la  Mère de Dieu « Joie de tous les affligés » a été érigée et décorée avec des coupoles d'or.

 Mais les choses n'étaient pas faciles pour Vladyka. Il a été forcé d’endurer beaucoup d'épreuves, docilement et silencieusement. Il a même dû comparaître devant un tribunal public pour répondre aux accusations absurdes d'irrégularités financières portées par le conseil paroissial. Toute la vérité a triomphé, les dernières années de Vladyka ont été remplies de l’amertume de la calomnie et de la persécution. Des récits de plusieurs cas d'assistance miraculeuse de Vladyka au cours de cette dernière période nous sont parvenus. Nous citerons seulement quelques histoires.

 Anna Hodyriva raconte : « Ma sœur Xenia Yarovoy, qui vivait à Los Angeles, a longtemps souffert d'une main douloureuse. Elle a consulté des médecins, essayé des remèdes maison, mais rien n'y a fait. Elle a finalement décidé de se tourner vers Vladyka Jean et lui a écrit. À San Francisco. Un certain temps s'est écoulé et sa main a été guérie. Un jour, lors de sa visite à San Francisco, elle s'est rendue à la cathédrale pour assister aux offices. Vladyka Jean tenait la croix pour être embrassée. En voyant ma sœur, il a demandé : "Comment va ta main ?" Vladyka voyait ma sœur pour la première fois ! Comment alors a-t-il pu la reconnaître et savoir que c'était elle qui avait la main douloureuse ?

 Anna S. se souvient : « Ma sœur Musia et moi avons eu un accident. Un jeune homme ivre se dirigeait vers nous. Sa voiture a heurté violemment la porte du côté où était assise ma sœur. L'ambulance a été appelée et elle l'a emmenée dans un état très grave : un poumon avait été perforé et une côte cassée, ce qui lui causait une grande douleur. Ses yeux étaient invisibles dans son visage enflé. Lorsque Vladika lui a rendu visite, elle a levé sa paupière avec son doigt et, en le voyant a pris a sa main pour la baiser. Elle ne pouvait pas parler car elle avait subi une trachéotomie, mais des larmes de joie coulaient de ses yeux. Après cela, Vladyka lui a rendu visite et elle a commencé à aller mieux. Une fois que Vladyka est entré dans la salle, il a annoncé : "Musia se sent très mal maintenant". Il s'est alors approché d'elle et, fermant le rideau autour de son lit, il a prié pendant un long moment. Pendant sa prière, nous avons été approchés par deux médecins et je leur ai demandé quelle était la gravité de l'état de ma sœur et si je devais faire venir sa fille du Canada. (Nous avons caché à la fille que sa mère avait eu un accident.) Les médecins ont répondu : "Appeler ou ne pas appeler la famille est votre problème - nous ne pouvons pas garantir qu'elle survivra jusqu'au matin." Dieu merci, elle a non seulement survécu à cette nuit-là, mais a été complètement guérie et est revenue au Canada… Ma famille et moi croyons que Musia a été sauvée grâce aux prières de Vladyka Jean.

La vie de Vladyka était régie par les normes de la vie spirituelle, et si cela bouleversait l'ordre habituel des choses, c'était pour sortir les gens de leur inertie spirituelle et leur rappeler qu'il existe un jugement plus élevé que celui du monde. Un incident remarquable survenu lors des années de Vladyka à San Francisco (1963) illustre plusieurs aspects de sa sainteté : son audace spirituelle basée sur une foi absolue ; sa capacité à voir l'avenir et à surmonter par sa vision spirituelle les limites de l'espace ; et la puissance de sa prière, qui, sans aucun doute, a fait des miracles.

 Notre paroissien, M. L.A. Liu, se souvient : « À San Francisco, mon mari, qui avait eu un accident de voiture, était extrêmement malade. Il avait perdu l'équilibre et souffrait énormément. À cette époque, Vladyka souffrait de nombreux problèmes. Connaissant le pouvoir des prières de Vladyka, je me suis dit : si je demande à Vladyka de rendre visite à mon mari, il se rétablira. Cependant, sachant que Vladyka était très occupé, j'hésitais à l'inviter. Deux jours passèrent et soudain arriva Vladyka, accompagné de son chauffeur, M. B.M. Troyan. Vladyka n'est resté avec nous que 5 minutes, mais j'ai commencé à croire que mon mari s'en remettrait. Après la visite de Vladyka, il a traversé une crise, puis a commencé à aller mieux. Plus tard, j'ai vu M. Troyan lors d'une réunion de l'Église. Il m'a raconté que, alors qu'il conduisait Vladyka à l'aéroport, Vladyka lui a dit tout à coup : « Allons maintenant chez Liu ». Il avait protesté en disant qu'ils seraient en retard pour l'avion. Vladyka dit : « Pouvez-vous prendre sur vous la vie d'un homme ? Il n'avait pas le choix et a conduit Vladyka chez nous. Il s’est avéré que Vladyka n’a pas raté son vol, car celui-ci était retardé.

 Plusieurs personnes ont affirmé que Vladyka Jean connaissait l'heure et le lieu de sa mort. Le 19 juin 1966 (calendrier julien), Vladyka a accompagné l'icône miraculeuse de la racine de Koursk à Seattle, y a célébré la Divine Liturgie, puis a passé 3 heures seul à l'autel avec l'icône. Avec l'Icône, il a rendu visite à ses enfants spirituels qui vivaient près de la cathédrale, puis s'est rendu dans la chambre de la maison paroissiale où il résidait. Les acolytes ont assis Vladyka sur la chaise et ont vu qu'il était déjà mourant. Ainsi Vladyka a rendu son âme à Dieu devant l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu du Signe.

 Le métropolite Philarète était le célébrant principal des funérailles de Vladyka. Pendant six jours, Vladyka est resté dans son cercueil et, malgré la chaleur, aucune odeur de corruption n'était perceptible et sa main est restée douce. Vladyka repose dans une chapelle de la crypte de la cathédrale de San Francisco. En 1994, une commission spéciale pour la glorification de Vladyka Jean a découvert que ses reliques étaient intactes. Le 2 juillet (calendrier nouveau style) de la même année, le bienheureux fondateur de notre paroisse a été glorifié comme l'un des Saints Dignes de Dieu.

 Peu après son repos, un nouveau chapitre s'ouvre dans l'histoire de ce saint homme. Tout comme saint Séraphin de Sarov a dit à ses enfants spirituels de le considérer comme vivant après sa mort et de venir sur sa tombe et de lui dire ce qu'il y avait dans leur cœur, ainsi notre Vladika a également prouvé qu'il écoutait ceux qui vénéraient sa mémoire. Peu de temps après sa mort, un de ses anciens étudiants, le P. Amvrosy P., eut une nuit un rêve ou une vision : Vladyka, vêtue d'habits pascals, pleins de lumière et brillants, encensait la cathédrale et lui prononça joyeusement un seul mot en le bénissant : "heureux".

 Comme au cours de sa vie, Vladika continue d'être très actif pour aider ceux qui ont besoin de lui. Voici seulement deux des milliers de cas de miracles de Vladyka. Victor Boyton, qui a été témoin de la guérison de son ami par Vladyka Jean, raconte : « Le miracle s'est produit après que j'ai reçu les droits d'auteur de la publication anglaise de Orthodox Life de Jordanville, New York, qui comprenait des photos de Vladyka John. J'avais un ami, un musulman de Russie, qui souffrait d'un cancer du sang et perdait la vue. Les médecins étaient d'accord que dans trois mois il serait aveugle. En plaçant l'image de Vladyka Jean près de ma veilleuse, j'ai commencé à prier quotidiennement pour moi. Après un court laps de temps, mon ami a été guéri d'un cancer du sang et a commencé à voir normalement. Les ophtalmologistes ont été étonnés de cet événement. Depuis lors, mon ami a mené une vie normale et lit sans peine.

 L'archiprêtre Stephan Pavlenko se souvient : « Mon frère Paul, bien que n'étant pas militaire, a vécu quelques années au Vietnam. Là, il cherchait les enfants blessés ou devenus orphelins à cause de la guerre qui se poursuivait. Il les plaçait soit dans des orphelinats, soit dans des hôpitaux. il s'est rapproché de sa future épouse, une certaine Kim En vietnamienne qui s'occupait également d'aider les enfants malheureux. Mon frère a initié Kim à la foi chrétienne et à la vie de nombreux saints de Dieu.

Par les prières devant ses reliques incorrompues, les gens sont renforcés dans la foi et par la mosaïque sur l'entrée nord-ouest de la cathédrale. recevez des pouvoirs de guérison, de consolation et spirituels. Après les nombreuses luttes, soucis et douleurs qu'il a endurés pour l'amour du Christ et de sa Vérité, le Saint Hiérarque Jean est arrivé au paisible port céleste, où, se réjouissant avec les anges, il glorifie le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Dieu Un dans la Trinité, à qui de notre part aussi puissent être redus gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. 

(source ROCOR)