Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

samedi 3 avril 2021

« Il est tout à fait possible que ces vaccins soient utilisés pour une dépopulation à grande échelle.» selon l’ex vice-président de Pfizer à l’AFLDS


Source COGIITO

Le 25 Mars 2021 : America’s Frontline Doctors
Exclusive: Former Pfizer VP to AFLDS: ‘Entirely possible this will be used for massive-scale depopulation’

L’ancien vice-président de Pfizer à l’AFLDS déclarait :

  «Il est tout à fait possible que ce vaccin soit utilisé pour une dépopulation à grande échelle» .

par Mordechai Sones

America’s Frontline Doctors (AFLDS) s’est entretenu avec l’ancien vice-président et directeur scientifique de Pfizer, le Dr Mike Yeadon, pour connaître son point de vue sur le vaccin COVID-19, l’hydroxychloroquine et l’ivermectine, les autorités réglementaires, etc.

D’emblée, le Dr Yeadon a déclaré :

« Je suis bien conscient des crimes contre l’humanité perpétrés contre une grande partie de la population mondiale… Je ressens une grande peur, mais je ne suis pas dissuadé de donner un témoignage d’expert à de multiples groupes d’avocats compétents comme Rocco Galati au Canada et Reiner Fuellmich en Allemagne.

« JE N’AI ABSOLUMENT AUCUN DOUTE SUR LE FAIT QUE NOUS SOMMES EN PRÉSENCE DE PRODUITS MALÉFIQUES T DANGEREUX.

(CE N’EST PAS UNE DÉCLARATION QUE J’AI DÉJÀ FAITE EN 40 ANS DE CARRIÈRE DE CHERCHEUR).

Au Royaume-Uni, il est tout à fait clair que les autorités sont déterminées à administrer des « vaccins » au plus grand nombre possible de personnes. C’est de la folie, car même si ces agents étaient légitimes, la protection n’est nécessaire que pour les personnes présentant un risque particulièrement élevé de mourir du virus.

Chez ces personnes, on pourrait même argumenter que les risques valent la peine d’être supportés.

ET IL Y A CERTAINEMENT DES RISQUES QUI SONT CE QUE J’APPELLE « MÉCANISTES », C’EST-À-DIRE INTÉGRÉS DANS LA FAÇON DONT ILS FONCTIONNENT.

« Mais toutes les autres personnes, celles en bonne santé et âgées de moins de 60 ans, peut-être un peu plus, ne meurent pas du virus. Dans ce grand groupe, il est tout à fait contraire à l’éthique d’administrer quelque chose de nouveau et dont le potentiel d’effets indésirables après quelques mois n’est absolument pas caractérisé.

« A aucune autre époque, il ne serait sage de faire ce qui est déclaré comme étant l’intention.

« PUISQUE JE LE SAIS AVEC CERTITUDE, ET QUE JE SAIS QUE CEUX QUI LE DIRIGENT LE SAVENT AUSSI, NOUS DEVONS-NOUS INTERROGER : QUEL EST LEUR MOTIF ?

« Bien que je ne le sache pas, j’ai de fortes réponses théoriques, dont une seule est liée à l’argent et ce motif ne fonctionne pas, car on peut arriver au même quantum en doublant le coût unitaire et en donnant l’agent à deux fois moins de personnes. Dilemme résolu. Donc c’est autre chose.
Sachant que, par population entière, il est également prévu que les enfants mineurs et éventuellement les bébés soient inclus dans le filet, et c’est ce que j’interprète comme un acte maléfique.

« Il n’y a aucune justification médicale à cela. Sachant comme je le fais que la conception de ces « vaccins » aboutit, dans le corps des destinataires, à l’expression de la protéine spike, qui a des effets biologiques indésirables propres qui, chez certaines personnes, sont nocifs (déclenchement de la coagulation du sang et activation du ‘système de complément’ immunitaire), je suis déterminé à souligner que ceux qui ne sont pas à risque de ce virus ne devraient pas être exposés au risque d’effets indésirables de ces agents. »

AFLDS : La décision de la Cour suprême d’Israël de la semaine dernière annulant les restrictions de vol du COVID disait :

« À L’AVENIR, TOUTE NOUVELLE RESTRICTION SUR LES VOYAGES À DESTINATION OU EN PROVENANCE D’ISRAËL DOIT, EN TERMES JURIDIQUES, REPOSER SUR UNE BASE COMPLÈTE, FACTUELLE ET FONDÉE SUR DES DONNÉES. »

Dans une conférence que vous avez donnée il y a quatre mois, vous avez dit que

« La durée la plus probable de l’immunité contre un virus respiratoire comme le SRAS CoV-2 est de plusieurs années. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Nous disposons en fait des données relatives à un virus qui a balayé certaines parties du monde il y a dix-sept ans, le SRAS, et n’oubliez pas que le CoV-2 est similaire à 80 % au SRAS, donc je pense que c’est la meilleure comparaison que l’on puisse fournir.

« Les preuves sont claires : ces immunologistes cellulaires très intelligents ont étudié toutes les personnes qui avaient survécu au SRAS il y a 17 ans et sur lesquelles ils ont pu mettre la main. Ils ont prélevé un échantillon de sang et ont vérifié s’ils réagissaient ou non au SRAS original, et ils l’ont tous fait ; ils avaient tous une mémoire cellulaire T robuste et parfaitement normale. En fait, ils étaient également protégés contre le CoV-2 du SRAS, car ils sont très similaires ; c’est une immunité croisée.

« Je dirais donc que les meilleures données existantes indiquent que l’immunité devrait être robuste pendant au moins 17 ans. Je pense qu’il est tout à fait possible qu’elle dure toute la vie. Le style des réponses des cellules T de ces personnes était le même que si vous aviez été vacciné et vous revenez des années plus tard pour voir si cette immunité s’est maintenue. Je pense donc que la preuve est vraiment forte que la durée de l’immunité sera de plusieurs années, voire de toute une vie. »

En d’autres termes, une exposition antérieure au SRAS – c’est-à-dire à une variante similaire au CoV-2 du SRAS – confère une immunité au CoV-2 du SRAS.

Le gouvernement israélien invoque de nouvelles variantes pour justifier les bouclages, les fermetures de vols, les restrictions et la délivrance de passeports verts. Compte tenu du verdict de la Cour suprême, pensez-vous qu’il soit possible de prévenir les futures mesures gouvernementales en fournissant des informations précises sur les variantes, l’immunité, l’immunité collective, etc. aux avocats qui contesteront ces futures mesures ?

Yeadon : « Ce que j’ai décrit en ce qui concerne l’immunité contre le SRAS est précisément ce que nous observons avec le SRAS-CoV-2.
L’étude provient de l’un des meilleurs laboratoires dans son domaine.

« Donc, en théorie, les gens pourraient tester leur immunité aux lymphocytes T en mesurant les réponses des cellules dans un petit échantillon de leur sang. De tels tests existent, ils ne sont pas « à haut débit » et ils sont susceptibles de coûter quelques centaines de dollars chacun à l’échelle. Mais pas des milliers. Le test dont j’ai connaissance n’est pas encore disponible dans le commerce, mais fait l’objet de recherches uniquement au Royaume-Uni.

« Cependant, je pense que l’entreprise pourrait être incitée à fournir des kits de test « pour la recherche » à l’échelle, sous réserve d’un accord. Si vous deviez vous arranger pour tester quelques milliers d’Israéliens non vaccinés, cela pourrait être une arme à double tranchant. D’après l’expérience d’autres pays, 30 à 50 % des gens étaient déjà immunisés et environ 25 % ont été infectés et sont maintenant immunisés.

« Personnellement, je ne voudrais pas avoir affaire aux autorités selon leurs propres termes :

vous êtes soupçonné d’être une source d’infection jusqu’à preuve du contraire. Vous ne devriez pas avoir à prouver que vous ne représentez pas un risque pour la santé des autres. Ceux qui ne présentent pas de symptômes ne sont jamais une menace pour la santé des autres. Et dans tous les cas, une fois que ceux qui sont concernés par le virus sont vaccinés, il n’y a tout simplement aucun argument pour que quelqu’un d’autre ait besoin d’être vacciné. »

SI J’AI BIEN COMPRIS, UN « VACCIN QUI FUIT » NE FAIT QU’ATTÉNUER LES SYMPTÔMES CHEZ LES PERSONNES VACCINÉES, MAIS N’ARRÊTE PAS LA TRANSMISSION ; IL PERMET DONC LA PROPAGATION DE CE QUI DEVIENT ALORS UN VIRUS PLUS MORTEL.

Par exemple, en Chine, on utilise délibérément des vaccins non étanches contre la grippe aviaire pour éliminer rapidement les troupeaux de poulets, car les personnes non vaccinées meurent en trois jours. Dans le cas de la maladie de Marek, dont ils devaient sauver tous les poulets, la seule solution était de vacciner 100 % du troupeau, car tous les non-vaccinés couraient un risque élevé de mourir.

L’utilisation d’une fuite de vaccin est donc dictée par l’intention, c’est-à-dire qu’il est possible que l’intention soit de causer un grand tort aux personnes non vaccinées.

Les souches les plus fortes ne se propagent généralement pas dans une population car elles tuent l’hôte trop rapidement, mais si les personnes vaccinées ne sont atteintes que de maladies moins graves, elles transmettent ces souches aux personnes non vaccinées qui contractent des maladies graves et qui en meurent.

Êtes-vous d’accord avec cette évaluation ? De plus, êtes-vous d’accord avec le fait que si les non-vaccinés deviennent les personnes sensibles, la seule solution est une prophylaxie par HCQ pour ceux qui n’ont pas déjà eu le COVID-19 ?

Le protocole Zelenko fonctionnerait-il contre ces souches plus fortes si c’est le cas ?

Et si beaucoup de personnes ont déjà l’ancienne « immunité de 17 ans contre le SRAS » mentionnée plus haut, cela ne les protégerait-il pas contre une super-variante ?

« Je pense que l’histoire de Gerrt Vanden Bossche est très suspecte. Il n’y a aucune preuve que la vaccination conduise ou conduira à des ‘variants dangereuses’. Je crains qu’il ne s’agisse d’une sorte de ruse.

« En règle générale, les variants se forment très souvent, régulièrement, et ont tendance à devenir moins dangereux et plus infectieux avec le temps, à mesure qu’ils s’équilibrent avec leur hôte humain. Les variants ne deviennent généralement pas plus dangereux.

« Aucun variant ne diffère de la séquence originale de plus de 0,3 %. En d’autres termes, tous les variants sont identiques à 99,7 % au moins à la séquence de Wuhan.

« C’est une fiction, et une fiction diabolique, que les variants soient susceptibles d’ »échapper à l’immunité ».

« Non seulement c’est intrinsèquement improbable – car ce degré de similitude entre les variants signifie qu’il n’y a aucune chance qu’une personne immunisée (que ce soit par une infection naturelle ou par la vaccination) soit rendue malade par un variant – mais c’est également soutenu empiriquement par des recherches de grande qualité.

« Les recherches auxquelles je fais référence montrent que les personnes qui se remettent d’une infection ou qui ont été vaccinées possèdent TOUTES un large éventail de cellules immunitaires qui reconnaissent TOUS les variants.

« Cet article montre que la reconnaissance moléculaire étendue par le système immunitaire rend les minuscules changements dans les variants non pertinents.

« Je ne saurais trop insister :

Les histoires autour des variants et du besoin de vaccins complémentaires sont FAUSSES.

Je crains qu’il y ait une raison très maligne derrière tout cela. Elle n’est certainement pas étayée par les meilleures méthodes d’étude de l’immunité. Les affirmations manquent toujours de substance lorsqu’on les examine, et utilisent diverses astuces, comme la manipulation des conditions pour tester l’efficacité des anticorps. Les anticorps sont probablement assez peu importants dans la protection de l’hôte contre ce virus. Quelques « expériences naturelles » ont été réalisées sur des personnes qui ne peuvent malheureusement pas produire d’anticorps, mais qui parviennent à repousser le virus avec succès. Il est certain qu’elles se portent mieux avec des anticorps que sans.

Je mentionne ces rares patients parce qu’ils montrent que les anticorps ne sont pas essentiels à l’immunité de l’hôte, de sorte qu’un test inventé dans un laboratoire sur les anticorps et les variants de virus modifiés ne justifie PAS le besoin de vaccins complémentaires.

« Les seules personnes qui pourraient rester vulnérables et avoir besoin d’une prophylaxie ou d’un traitement sont celles qui sont âgées et/ou malades et qui ne souhaitent pas recevoir de vaccin (ce qui est leur droit).

« La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de nombreuses possibilités : l’hydroxychloroquine, l’ivermectine, le budésonide (stéroïde inhalé utilisé chez les asthmatiques) et, bien sûr, la vitamine D par voie orale, le zinc, l’azithromycine, etc. Ceux-ci réduisent la gravité à tel point que ce virus n’a pas eu besoin de devenir une crise de santé publique. »

Pensez-vous que la FDA fait un bon travail de régulation des grandes entreprises pharmaceutiques ? De quelle manière les grandes entreprises pharmaceutiques contournent-elles le régulateur ? Pensez-vous qu’elles l’ont fait pour l’injection d’ARNm ?

« Jusqu’à récemment, j’avais beaucoup d’estime pour les organismes mondiaux de réglementation des médicaments. Lorsque j’étais chez Pfizer, et plus tard PDG d’une biotech que j’ai fondée (Ziarco, rachetée plus tard par Novartis), nous avons eu des échanges respectueux avec la FDA, l’EMA et la MHRA du Royaume-Uni.

Des interactions toujours de bonne qualité.

« Récemment, j’ai remarqué que la Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF) avait accordé une subvention à l’Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) ! Est-ce que cela peut être approprié ?

L’AGENCE EST FINANCÉE PAR DES FONDS PUBLICS. ILS NE DEVRAIENT JAMAIS ACCEPTER DE L’ARGENT D’UN ORGANISME PRIVÉ.

 «  Voici donc un exemple où le régulateur britannique est en conflit d’intérêts.

L’Agence européenne des médicaments n’a pas exigé certaines choses, comme l’a révélé le « piratage » de ses dossiers lors de l’examen du vaccin Pfizer.

« Vous pouvez trouver des exemples sur le « Comité Corona » de Reiner Fuellmich en ligne.

« Je ne crois donc plus que les régulateurs soient capables de nous protéger. L »approbation’ n’a donc aucun sens.

 «  Le Dr Wolfgang Wodarg et moi-même avons adressé une pétition à l’EMA le 1er décembre 2020 sur les vaccins génétiques. Ils nous ont ignorés.

« Récemment, nous leur avons écrit en privé, les mettant en garde contre les caillots sanguins, ils nous ont ignorés.

Lorsque nous avons rendu publique notre lettre, nous avons été complètement censurés. Quelques jours plus tard, plus de dix pays ont interrompu l’utilisation d’un vaccin en invoquant des caillots sanguins.

« JE PENSE QUE LES GROSSES SOMMES D’ARGENT DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ET DE LA BMGF CRÉENT UN ENVIRONNEMENT OÙ DIRE NON N’EST PAS UNE OPTION POUR L’ORGANISME DE RÉGLEMENTATION.

Je dois revenir sur la question des « vaccins complémentaires » (piqûres de rappel) et je crains que tout ce récit ne soit exploité et utilisé pour acquérir un pouvoir inégalé sur nous.

« S’IL VOUS PLAÎT, avertissez chaque personne de ne pas s’approcher des vaccins complémentaires. Ils ne sont absolument pas nécessaires.

« Comme ils ne sont pas nécessaires, mais qu’ils sont fabriqués par des entreprises pharmaceutiques et que les autorités de réglementation se sont tenues à l’écart (pas de tests de sécurité),

JE NE PEUX QUE DÉDUIRE QU’ILS SERONT UTILISÉS À DES FINS NÉFASTES.

« Par exemple, si quelqu’un souhaite blesser ou tuer une proportion importante de la population mondiale au cours des prochaines années, les systèmes mis en place actuellement le permettront.

« Je pense qu’il est tout à fait possible qu’ils soient utilisés pour une dépopulation massive. »

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Source COGIITO

Les commentaires sont signés du nom des auteurs et engagent leur seule responsabilité sans que « lesmoutonsenrages » ne prennent en rien à leur compte leur orientation.

samedi 27 mars 2021

DE LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE - INTERVIEW DE STEPHANE BERN

 Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (entretien) source

Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (ENTRETIEN)

Déboulonnage de statues, patrimoine à sauver, éoliennes, relation avec Emmanuel Macron... A la tête d'une mission de sauvegarde du patrimoine depuis 2017, Stéphane Bern se livre sans filtre pour RT France.

RT France : Depuis 2017, vous avez pris la tête d'une mission confiée par Emmanuel Macron afin de sauvegarder le patrimoine français et financer celui-ci, par l'intermédiaire d'un loto notamment. Depuis plusieurs semaines, vous exprimez publiquement une forme de lassitude sur le fait que le patrimoine français est de plus en plus menacé. Avez-vous constaté, depuis que vous avez travaillé sur la question, une dégradation progressive de celui-ci ?

Stéphane Bern (S.B.) : Oui d'une certaine manière. On sent une dégradation avec une sorte de permis de détruire qui est donné à beaucoup de maires qui s'affranchissent de toutes les règles depuis la loi Elan [loi de novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique], avec notamment l'abandon des règles strictes qui étaient réservées aux architectes des Bâtiments de France.

Mais je note une conscience collective qui s'est réveillée. Cette conscience collective fait en sorte que chaque fois qu'une atteinte est portée au patrimoine, cela suscite la mobilisation sur les réseaux sociaux. Quand je reçois les alertes, moi-même je prends le relais. Je vais sur place, je manifeste et, ensuite, évidemment cela prend de l'ampleur. J'ai le sentiment que c'est comme les problèmes de mœurs, tel l'inceste : il y en a pas plus qu'il n'y en avait avant, mais on en parle davantage. Je ferai ce parallèle même s'il est un peu terrible et tragique. C'est un phénomène de loupe. On a le sentiment qu'il y a plus de mises en danger du patrimoine parce qu'on en parle davantage.
Après, effectivement, il y a des facteurs comme tous ces pouvoirs qui sont donnés à des maires – à qui on a retiré d'autres pouvoirs par ailleurs. On les laisse enlaidir en toute impunité leur village. J'ai lutté contre cela en Alsace ou à Meudon [Hauts-de-Seine] par exemple, avec des promoteurs immobiliers qui essaient à chaque fois d'entrer dans les brèches pour faire de l'argent au détriment du patrimoine. Les promoteurs n'en n'ont rien à faire du patrimoine.

RT France : Avez-vous conscience de devenir un porte-voix médiatique, une figure pour ceux qui tentent de lutter face à la machine administrative et qui n'ont pas d'exposition médiatique ?

S. B. : Ipso facto oui. Et je dirai que c'est presque malgré moi. On devient une sorte de porte-parole mais j'assume ma mission. Certains sont devenus des pleureurs du patrimoine. Pour ma part, j'essaie d'avoir une action positive, c'est-à-dire de restaurer le patrimoine. En trois ans, avec la mission Bern, on a restauré 280 monuments et récolté 127 millions d'euros. Ce sont des résultats concrets.

On a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours

Fort de ces résultats obtenus avec le loto du patrimoine, entrepris avec l'appui du président de la République, c'est vrai qu'on a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours. C'est le tonneau des Danaïdes, avec ce sentiment que plus on en fait, plus on a à faire. Mais ce n'est pas grave, je continue. Ma mission est bénévole, je ne coûte rien à l'Etat, j'ai rien à en tirer, à part des ennuis et d'y passer beaucoup de temps.

RT France : Ne considérez-vous pas que l'Etat se sert de cette mission et de votre notoriété pour se désengager dans la préservation du patrimoine ?

S. B. : Je ne crois pas. L'Etat continue de sacraliser 326 millions d'euros annuels pour la défense du patrimoine. Roselyne Bachelot [ministre de la Culture] a obtenu 614 millions d'euros dans le plan de relance pour le patrimoine dont 80 millions pour un plan de restauration de cathédrales. L'Etat ne peut s'engager que sur le patrimoine protégé, inscrit ou classé. J'interviens pour le reste, tout ce petit patrimoine qui, dans nos villages, crie famine et a besoin de moi.

On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique

RT France : Discutez-vous souvent avec Emmanuel Macron de ce patrimoine qui n'est pas classé, pour que l'Etat s'engage davantage  ?

S. B. : Sauf que la loi ne le permet pas. On ne peut pas intervenir sur un patrimoine qui n'est pas protégé, au titre des monuments historiques. C'est au propriétaire ou aux collectivités locales de le faire. Avec la Fondation du patrimoine, on a créé des labels comme «Jardins remarquables» ou «le label de la Fondation du patrimoine». Celui-ci permet de défiscaliser ou de trouver des avantages financiers pour faire des récoltes de dons afin de sauver le patrimoine. C'est un peu comme la recherche : l'Etat ne peut pas tout et on a aussi besoin des particuliers, des entreprises, des mécènes et des générosités.

RT France : L'Etat ne peut-il pas aussi se servir de votre notoriété pour son image et sa communication ?

S. B. : On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique. J'échappe à qui veut me récupérer. Des gens disent que je suis un ami d'Emmanuel Macron. Un ami c'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3h du matin. Je n'ai pas le sentiment que ce soit cela ici. On dit aussi que j'ai fait campagne pour lui. Cela n'a pas de sens. En même temps, on se connait un petit peu, il me fait confiance. Les résultats sont là. Pour le reste, je ne roule pour personne. Je suis très content qu'il m'ait donné la possibilité de mener à bien cette mission et j'essaie de m'en montrer digne. J'ai surtout des comptes à rendre aux Français.

On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens

RT France : Il y a aussi ces volontés de déboulonner les statues ou de rebaptiser des rues qui portent le nom de figures historiques. Cela fait aussi partie du patrimoine. Quel est votre sentiment là-dessus ?

S. B. : C'est ridicule. On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens. Qui va décerner des diplômes de vertu à des statues ? La dernière fois qu'on a donné le pouvoir à des hommes vertueux et des incorruptibles, cela s'est appelé la terreur. Je n'aime pas trop cela. Je pense que chaque statue a sa part d'ombre. D'ailleurs le soleil n'éclaire qu'une des faces de chaque statue. Il ne faut donc pas les déboulonner. En revanche, il faut les expliquer. D'ailleurs, à gauche comme à droite, je rencontre des gens de bonne volonté qui pensent la même chose. J'ai par exemple discuté avec Anne Hidalgo [maire socialiste de Paris] qui est tout à fait d'accord avec moi sur le sujet. Ce n'est pas en déboulonnant des statues, en mettant l'histoire sous le tapis, qu'on va l'apprendre. Au contraire, c'est bien que les statues nous interpellent : Qui est cette personne ? Qu'a-t-elle fait de bien, de mal ?

J'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple

Qui suis-je pour juger quelqu'un ? Surtout, comment peut-on juger à l'aune d'aujourd'hui, ce qui a été fait il y a deux ou trois siècles ? C'est de l'anachronisme ! Aujourd'hui, la colonisation n'aurait pas de sens, on ne va pas se mettre à coloniser des terres à conquérir. Mais c'était l'époque qui voulait cela. Heureusement, on va vers le progrès. Mais j'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple.

RT France : Comme le Qatar, avec la construction de ses stades pour sa Coupe du monde de football ?

S. B. : Exactement...

RT France : Cela vient-il d'un manque de courage en France avec cette dynamique qui préfère renier son histoire sans regarder ce qui se passe ailleurs ?

S. B. :  Absolument. Il y a des progrès à faire. Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer. Je vois cela pour Napoléon. C'est quand même le héros historique que le monde entier nous envie et célébré dans le monde entier.

Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer

Il n'y a qu'en France où par exemple on a exigé une vitrine sur Napoléon concernant l'esclavage [Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802]. Sans comprendre pourquoi et dans quelles circonstances Napoléon a dû faire ce choix pour l'économie des colonies françaises de l'époque. Cela, tout le monde s'en fiche ! C'est le règne de l'émotion. C'est drôle qu'un pays cartésien comme le nôtre soit en permanence dans la dictature de l'émotion. On réagit à chaud. C'est toujours pour se dénigrer, pour dénigrer notre histoire et en donnant des leçons. Moi, je me garde de donner des leçons. Tout est intéressant dans l'histoire, tout est à apprendre, tout est controversé et c'est bien d'avoir les avis des uns et des autres. Mais gardons-nous de juger et de jauger l'histoire à l'aune de notre regard d'aujourd'hui.

RT France : A vous entendre, il n'y a pas de doute, il faut donc commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon...

S. B. : Bien sûr. On n'a pas d'autres grands personnages. Après tout, si vous voulez balayer Napoléon alors balayez le Code civil, le lycée, les gymnases, le baccalauréat, les préfets, les départements. Ne prenez pas ce qui vous arrange et jetez ce qui vous dérange.

Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent

RT France : Vous vous êtes également récemment opposé à l'installation d'éoliennes. Pour vous, sont-elles une menace contre le patrimoine, le terroir, nos campagnes, notre environnement ?

S. B. : Au début quand on ne savait pas, on pensait tous que les énergies renouvelables, c'était formidable. Mais quand elles sont plus polluantes que les énergies fossiles, il faut peut-être se poser des questions. Les Allemands renoncent actuellement aux éoliennes. D'ailleurs, il y a eu dernièrement un reportage sur Arte dévoilant la vérité sur les éoliennes, avec ces pales qui pourrissent. C'est comme quand on s'est lancé dans le nucléaire, on n'imaginait pas ce qu'on ferait 40 ans plus tard avec ses déchets. C'est la même chose. Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent.

Les éoliennes, ce sont aussi les oiseaux qui se jettent sur les pales, c'est le bruit qui gêne les vaches, c'est cette pollution visuelle et sonore pour les hommes... Et ça détruit les paysages comme ces 12 éoliennes devant la montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne... Cela n'a pas de sens. Et surtout, on ne pourra jamais s'en défaire.

RT France : Comment expliquez-vous que la France accepte cela ?

S. B. : Il y a des lobbies européens très puissants, notamment avec de l'argent venant du Danemark. Ils n'ont cessé d'en mettre dans tout le pays et ils ont détruit leur pays. Rendez-vous compte que l'Europe nous impose de mettre plus d'éoliennes. Ce sont des lobbies terribles qui sont à l'œuvre avec beaucoup d'argent. Certains partis écologistes sont aussi financés par le lobby éolien.

J'entends les maires des communes qui me disent qu'ils subissent des chantages. Tout cela se passe avec évidemment avec des dessous-de-table. Le maire qui refuse, on lui dit qu'il n'aura pas les subventions mais qu'il subira la pollution visuelle puisque les éoliennes seront installées dans la commune d'en face. Il y a des pressions qui sont faites en permanence sur les maires et sur les paysans car c'est un revenu plus important que ce qu'ils gagnent de leur travail. Mais je crois que les Français commencent à être vent debout. Il y a de plus en plus de protestations qui arrivent sur le bureau de la ministre [de la Transition écologique] Barbara Pompili et du président de la République. Lui-même en a parlé en disant que cela commençait à bien faire...

Ça devient une dictature de l'éolienne

RT France : N'en demeure pas moins que c'est aussi l'Etat qui pousse à installer davantage d'éoliennes sur le territoire...

S. B. : C'est ça qui est fou. La France est même revenue sur les recours, en minimisant les recours possibles contre l'éolien. Ça devient une dictature de l'éolienne. Pour l'anecdote, j'ai protesté auprès de la banque BNP en leur disant que je ne que je ne comprenais pas leur discours, celui de dire soutenir le patrimoine tout en soutenant l'éolien, en mettant des pages de publicités «nous investissons pour votre avenir» avec une photo d'éoliennes. J'ai dit que je ne pouvais pas accepter cela. J'ai discuté avec le PDG qui m'a expliqué : «Vous comprenez pour nous, c'est 16 milliards d'actifs, donc c'est très important.»

L'éolien est tellement soutenu par les pouvoirs publics que les Français eux-mêmes préfèrent investir dans l'éolien. C'est en effet tellement garanti par l'Etat, que c'est un investissement sans risque. 

A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays

RT France : Justement, n'en discutez-vous pas avec Emmanuel Macron pour montrer votre mécontentement ?

S. B. :  Je lui ai dit ce que j'en pensais. A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays.

Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président

RT France : Evidemment vous n'allez pas parler à sa place, mais sentez-vous qu'il est réceptif à ce que vous lui dites ?

S. B. : Mais oui, et c'est cela que je ne comprends pas. Je sens un homme qui, quand même, aime son pays, son patrimoine et estime qu'il y a trop d'éoliennes. Mais après, rien ne se fait. Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président. Je ne vois pas d'autres explications. A moins que ce soit un double langage mais ce serait décevant.

RT France : Vous recevez des alertes chaque jour sur ce patrimoine français menacé ?

S. B. : Oui tout à fait. Les gens appellent au secours. De toute la France.

Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades

RT France : Et cela ne vous décourage pas, vous restez plus que jamais motivé ?

S. B. : Oui. Du coup, on me voit sur les barricades. Alors moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades.

RT France : La défense des monuments, de la campagne, de l'environnement, de l'histoire... Vous êtes un peu sur tous les fronts...

S. B. : Oui un peu. Je suis un peu révolté et un peu lanceur d'alerte. Quand le gouvernement fait des choses qui me plaisent, je le dis. Je juge la politique à l'aune de ces deux critères : la défense du patrimoine et du patrimoine naturel.

Propos recueillis par Bastien Gouly

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

DE LA DESTRUCTION DU PATRIMOINE - INTERVIEW DE STEPHANE BERN

 Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (entretien) source

Stéphane Bern : «Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades» (ENTRETIEN)

Déboulonnage de statues, patrimoine à sauver, éoliennes, relation avec Emmanuel Macron... A la tête d'une mission de sauvegarde du patrimoine depuis 2017, Stéphane Bern se livre sans filtre pour RT France.

RT France : Depuis 2017, vous avez pris la tête d'une mission confiée par Emmanuel Macron afin de sauvegarder le patrimoine français et financer celui-ci, par l'intermédiaire d'un loto notamment. Depuis plusieurs semaines, vous exprimez publiquement une forme de lassitude sur le fait que le patrimoine français est de plus en plus menacé. Avez-vous constaté, depuis que vous avez travaillé sur la question, une dégradation progressive de celui-ci ?

Stéphane Bern (S.B.) : Oui d'une certaine manière. On sent une dégradation avec une sorte de permis de détruire qui est donné à beaucoup de maires qui s'affranchissent de toutes les règles depuis la loi Elan [loi de novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique], avec notamment l'abandon des règles strictes qui étaient réservées aux architectes des Bâtiments de France.

Mais je note une conscience collective qui s'est réveillée. Cette conscience collective fait en sorte que chaque fois qu'une atteinte est portée au patrimoine, cela suscite la mobilisation sur les réseaux sociaux. Quand je reçois les alertes, moi-même je prends le relais. Je vais sur place, je manifeste et, ensuite, évidemment cela prend de l'ampleur. J'ai le sentiment que c'est comme les problèmes de mœurs, tel l'inceste : il y en a pas plus qu'il n'y en avait avant, mais on en parle davantage. Je ferai ce parallèle même s'il est un peu terrible et tragique. C'est un phénomène de loupe. On a le sentiment qu'il y a plus de mises en danger du patrimoine parce qu'on en parle davantage.
Après, effectivement, il y a des facteurs comme tous ces pouvoirs qui sont donnés à des maires – à qui on a retiré d'autres pouvoirs par ailleurs. On les laisse enlaidir en toute impunité leur village. J'ai lutté contre cela en Alsace ou à Meudon [Hauts-de-Seine] par exemple, avec des promoteurs immobiliers qui essaient à chaque fois d'entrer dans les brèches pour faire de l'argent au détriment du patrimoine. Les promoteurs n'en n'ont rien à faire du patrimoine.

RT France : Avez-vous conscience de devenir un porte-voix médiatique, une figure pour ceux qui tentent de lutter face à la machine administrative et qui n'ont pas d'exposition médiatique ?

S. B. : Ipso facto oui. Et je dirai que c'est presque malgré moi. On devient une sorte de porte-parole mais j'assume ma mission. Certains sont devenus des pleureurs du patrimoine. Pour ma part, j'essaie d'avoir une action positive, c'est-à-dire de restaurer le patrimoine. En trois ans, avec la mission Bern, on a restauré 280 monuments et récolté 127 millions d'euros. Ce sont des résultats concrets.

On a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours

Fort de ces résultats obtenus avec le loto du patrimoine, entrepris avec l'appui du président de la République, c'est vrai qu'on a fait de moi, une sorte de vigie du patrimoine. J'assume et ce n'est pas drôle tous les jours. C'est le tonneau des Danaïdes, avec ce sentiment que plus on en fait, plus on a à faire. Mais ce n'est pas grave, je continue. Ma mission est bénévole, je ne coûte rien à l'Etat, j'ai rien à en tirer, à part des ennuis et d'y passer beaucoup de temps.

RT France : Ne considérez-vous pas que l'Etat se sert de cette mission et de votre notoriété pour se désengager dans la préservation du patrimoine ?

S. B. : Je ne crois pas. L'Etat continue de sacraliser 326 millions d'euros annuels pour la défense du patrimoine. Roselyne Bachelot [ministre de la Culture] a obtenu 614 millions d'euros dans le plan de relance pour le patrimoine dont 80 millions pour un plan de restauration de cathédrales. L'Etat ne peut s'engager que sur le patrimoine protégé, inscrit ou classé. J'interviens pour le reste, tout ce petit patrimoine qui, dans nos villages, crie famine et a besoin de moi.

On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique

RT France : Discutez-vous souvent avec Emmanuel Macron de ce patrimoine qui n'est pas classé, pour que l'Etat s'engage davantage  ?

S. B. : Sauf que la loi ne le permet pas. On ne peut pas intervenir sur un patrimoine qui n'est pas protégé, au titre des monuments historiques. C'est au propriétaire ou aux collectivités locales de le faire. Avec la Fondation du patrimoine, on a créé des labels comme «Jardins remarquables» ou «le label de la Fondation du patrimoine». Celui-ci permet de défiscaliser ou de trouver des avantages financiers pour faire des récoltes de dons afin de sauver le patrimoine. C'est un peu comme la recherche : l'Etat ne peut pas tout et on a aussi besoin des particuliers, des entreprises, des mécènes et des générosités.

RT France : L'Etat ne peut-il pas aussi se servir de votre notoriété pour son image et sa communication ?

S. B. : On ne peut pas se servir de moi parce que je suis une anguille sur le plan politique. J'échappe à qui veut me récupérer. Des gens disent que je suis un ami d'Emmanuel Macron. Un ami c'est quelqu'un que vous pouvez appeler à 3h du matin. Je n'ai pas le sentiment que ce soit cela ici. On dit aussi que j'ai fait campagne pour lui. Cela n'a pas de sens. En même temps, on se connait un petit peu, il me fait confiance. Les résultats sont là. Pour le reste, je ne roule pour personne. Je suis très content qu'il m'ait donné la possibilité de mener à bien cette mission et j'essaie de m'en montrer digne. J'ai surtout des comptes à rendre aux Français.

On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens

RT France : Il y a aussi ces volontés de déboulonner les statues ou de rebaptiser des rues qui portent le nom de figures historiques. Cela fait aussi partie du patrimoine. Quel est votre sentiment là-dessus ?

S. B. : C'est ridicule. On a importé d'Amérique, la woke culture, la cancel culture, où chaque communauté va vouloir décréter que telle ou telle figure est à proscrire. Cela n'a pas de sens. Qui va décerner des diplômes de vertu à des statues ? La dernière fois qu'on a donné le pouvoir à des hommes vertueux et des incorruptibles, cela s'est appelé la terreur. Je n'aime pas trop cela. Je pense que chaque statue a sa part d'ombre. D'ailleurs le soleil n'éclaire qu'une des faces de chaque statue. Il ne faut donc pas les déboulonner. En revanche, il faut les expliquer. D'ailleurs, à gauche comme à droite, je rencontre des gens de bonne volonté qui pensent la même chose. J'ai par exemple discuté avec Anne Hidalgo [maire socialiste de Paris] qui est tout à fait d'accord avec moi sur le sujet. Ce n'est pas en déboulonnant des statues, en mettant l'histoire sous le tapis, qu'on va l'apprendre. Au contraire, c'est bien que les statues nous interpellent : Qui est cette personne ? Qu'a-t-elle fait de bien, de mal ?

J'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple

Qui suis-je pour juger quelqu'un ? Surtout, comment peut-on juger à l'aune d'aujourd'hui, ce qui a été fait il y a deux ou trois siècles ? C'est de l'anachronisme ! Aujourd'hui, la colonisation n'aurait pas de sens, on ne va pas se mettre à coloniser des terres à conquérir. Mais c'était l'époque qui voulait cela. Heureusement, on va vers le progrès. Mais j'aimerais entendre ces gens sur les 40 millions d'esclaves qui existent toujours dans le monde et dans certains pays donnés en exemple.

RT France : Comme le Qatar, avec la construction de ses stades pour sa Coupe du monde de football ?

S. B. : Exactement...

RT France : Cela vient-il d'un manque de courage en France avec cette dynamique qui préfère renier son histoire sans regarder ce qui se passe ailleurs ?

S. B. :  Absolument. Il y a des progrès à faire. Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer. Je vois cela pour Napoléon. C'est quand même le héros historique que le monde entier nous envie et célébré dans le monde entier.

Il y a une forme d'auto-flagellation permanente, celle de renier notre histoire, de ne pas l'assumer

Il n'y a qu'en France où par exemple on a exigé une vitrine sur Napoléon concernant l'esclavage [Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802]. Sans comprendre pourquoi et dans quelles circonstances Napoléon a dû faire ce choix pour l'économie des colonies françaises de l'époque. Cela, tout le monde s'en fiche ! C'est le règne de l'émotion. C'est drôle qu'un pays cartésien comme le nôtre soit en permanence dans la dictature de l'émotion. On réagit à chaud. C'est toujours pour se dénigrer, pour dénigrer notre histoire et en donnant des leçons. Moi, je me garde de donner des leçons. Tout est intéressant dans l'histoire, tout est à apprendre, tout est controversé et c'est bien d'avoir les avis des uns et des autres. Mais gardons-nous de juger et de jauger l'histoire à l'aune de notre regard d'aujourd'hui.

RT France : A vous entendre, il n'y a pas de doute, il faut donc commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon...

S. B. : Bien sûr. On n'a pas d'autres grands personnages. Après tout, si vous voulez balayer Napoléon alors balayez le Code civil, le lycée, les gymnases, le baccalauréat, les préfets, les départements. Ne prenez pas ce qui vous arrange et jetez ce qui vous dérange.

Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent

RT France : Vous vous êtes également récemment opposé à l'installation d'éoliennes. Pour vous, sont-elles une menace contre le patrimoine, le terroir, nos campagnes, notre environnement ?

S. B. : Au début quand on ne savait pas, on pensait tous que les énergies renouvelables, c'était formidable. Mais quand elles sont plus polluantes que les énergies fossiles, il faut peut-être se poser des questions. Les Allemands renoncent actuellement aux éoliennes. D'ailleurs, il y a eu dernièrement un reportage sur Arte dévoilant la vérité sur les éoliennes, avec ces pales qui pourrissent. C'est comme quand on s'est lancé dans le nucléaire, on n'imaginait pas ce qu'on ferait 40 ans plus tard avec ses déchets. C'est la même chose. Les déchets des éoliennes, on ne sait pas quoi en faire. Et on bétonnise les sols. Ce sont des tonnes de béton dans le sol dont on ne saura que faire dans les siècles qui viennent.

Les éoliennes, ce sont aussi les oiseaux qui se jettent sur les pales, c'est le bruit qui gêne les vaches, c'est cette pollution visuelle et sonore pour les hommes... Et ça détruit les paysages comme ces 12 éoliennes devant la montagne Sainte-Victoire peinte par Cézanne... Cela n'a pas de sens. Et surtout, on ne pourra jamais s'en défaire.

RT France : Comment expliquez-vous que la France accepte cela ?

S. B. : Il y a des lobbies européens très puissants, notamment avec de l'argent venant du Danemark. Ils n'ont cessé d'en mettre dans tout le pays et ils ont détruit leur pays. Rendez-vous compte que l'Europe nous impose de mettre plus d'éoliennes. Ce sont des lobbies terribles qui sont à l'œuvre avec beaucoup d'argent. Certains partis écologistes sont aussi financés par le lobby éolien.

J'entends les maires des communes qui me disent qu'ils subissent des chantages. Tout cela se passe avec évidemment avec des dessous-de-table. Le maire qui refuse, on lui dit qu'il n'aura pas les subventions mais qu'il subira la pollution visuelle puisque les éoliennes seront installées dans la commune d'en face. Il y a des pressions qui sont faites en permanence sur les maires et sur les paysans car c'est un revenu plus important que ce qu'ils gagnent de leur travail. Mais je crois que les Français commencent à être vent debout. Il y a de plus en plus de protestations qui arrivent sur le bureau de la ministre [de la Transition écologique] Barbara Pompili et du président de la République. Lui-même en a parlé en disant que cela commençait à bien faire...

Ça devient une dictature de l'éolienne

RT France : N'en demeure pas moins que c'est aussi l'Etat qui pousse à installer davantage d'éoliennes sur le territoire...

S. B. : C'est ça qui est fou. La France est même revenue sur les recours, en minimisant les recours possibles contre l'éolien. Ça devient une dictature de l'éolienne. Pour l'anecdote, j'ai protesté auprès de la banque BNP en leur disant que je ne que je ne comprenais pas leur discours, celui de dire soutenir le patrimoine tout en soutenant l'éolien, en mettant des pages de publicités «nous investissons pour votre avenir» avec une photo d'éoliennes. J'ai dit que je ne pouvais pas accepter cela. J'ai discuté avec le PDG qui m'a expliqué : «Vous comprenez pour nous, c'est 16 milliards d'actifs, donc c'est très important.»

L'éolien est tellement soutenu par les pouvoirs publics que les Français eux-mêmes préfèrent investir dans l'éolien. C'est en effet tellement garanti par l'Etat, que c'est un investissement sans risque. 

A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays

RT France : Justement, n'en discutez-vous pas avec Emmanuel Macron pour montrer votre mécontentement ?

S. B. :  Je lui ai dit ce que j'en pensais. A chaque fois que je fais un voyage avec Emmanuel Macron, je lui montre les éoliennes et comment l'Etat détruit notre beau pays.

Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président

RT France : Evidemment vous n'allez pas parler à sa place, mais sentez-vous qu'il est réceptif à ce que vous lui dites ?

S. B. : Mais oui, et c'est cela que je ne comprends pas. Je sens un homme qui, quand même, aime son pays, son patrimoine et estime qu'il y a trop d'éoliennes. Mais après, rien ne se fait. Je pense que les lobbies européens sont plus puissants que le pouvoir du président. Je ne vois pas d'autres explications. A moins que ce soit un double langage mais ce serait décevant.

RT France : Vous recevez des alertes chaque jour sur ce patrimoine français menacé ?

S. B. : Oui tout à fait. Les gens appellent au secours. De toute la France.

Moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades

RT France : Et cela ne vous décourage pas, vous restez plus que jamais motivé ?

S. B. : Oui. Du coup, on me voit sur les barricades. Alors moi qu'on imagine au mieux avec le pouvoir, je suis sur les barricades.

RT France : La défense des monuments, de la campagne, de l'environnement, de l'histoire... Vous êtes un peu sur tous les fronts...

S. B. : Oui un peu. Je suis un peu révolté et un peu lanceur d'alerte. Quand le gouvernement fait des choses qui me plaisent, je le dis. Je juge la politique à l'aune de ces deux critères : la défense du patrimoine et du patrimoine naturel.

Propos recueillis par Bastien Gouly

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

jeudi 25 mars 2021

LE MODÈLE ISRAËLIEN ?

LE MODÈLE ISRAËLIEN ?

mardi 23 mars 2021

Sortie de la Turquie de la convention contre les violences faites aux femmes… VOUS AVEZ DIT FÉMINISME ?

Et en France…




« J’ai fait observer à Marlène Schiappa que si régression il y avait, c’était bien en raison de l’introduction, sur notre sol, de mœurs étrangères aux nôtres ! »

Bérénice Levet, vous êtes philosophe et vous étiez invitée face à Marlène Schiappa dans l’émission « L’Info du vrai » du 22 novembre, présentée par Yves Calvi. Il y était question de la régression de l’égalité entre les filles et les garçons, en France, dès l’école primaire…Une passe d’armes a frappé le téléspectateur. Pouvez-vous nous raconter ?
L’émission portait sur les suites de la campagne contre le harcèlement et les agressions sexuelles, le risque de voir les choses tourner à la déclaration de guerre contre les hommes – enjeu majeur et totalement nié par la secrétaire d’État – et le rôle que l’école pouvait jouer afin de prévenir et guérir ce destin apparemment fatal des femmes, à en croire la croisade actuelle, d’être la victime de l’autre sexe. Le reportage dans une école primaire alors diffusé n’appuyait guère la thèse d’une régression de l’égalité, tout au contraire. « Les petites filles ne se laissent pas faire », disait la journaliste. Et les enfants interrogés témoignaient d’un humour, d’une distance dont nos belles âmes militantes sont totalement dépourvues. Une petite fille racontait, par exemple : « Les garçons disent parfois qu’on ne sert à rien mais tout de suite après, ils rigolent. »
Lorsqu’on est revenu en studio, pour ma part, j’ai relevé ce point, et surtout je me suis impatientée de ce qu’on continue à peindre la réalité comme si les années 1970 n’étaient pas passées par là. Les garçons et les filles, depuis ces années-là, grandissent dans une atmosphère de parfaite égalité, ce qui ne signifie pas nécessairement d’indifférenciation sexuelle. Là est, me semble-t-il, la confusion qui alimente cette campagne de lutte contre le harcèlement et les agressions. L’enjeu est d’abord la criminalisation des hommes qui s’obstinent à voir des femmes dans les femmes et à n’y être pas indifférents, mais c’est une autre question. 
Pour me contredire et appuyer la thèse d’une régression de l’égalité, Marlène Schippa invoqua des cas empruntés à son expérience municipale précédente. Ainsi avait-elle été sollicitée par une directrice d’école qui se trouvait démunie face à des familles qui interdisaient à leurs petits garçons de donner la main à leurs camarades filles au motif qu’elles étaient impures. La secrétaire d’État cita également le cas, de plus en plus fréquent, de petites filles de sept ou huit ans que leurs parents excluent d’envoyer à la piscine, au nom de l’interdit de montrer son corps devant des petits garçons. J’ai alors fait observer, afin de la contraindre à nommer les choses, que si régression il y avait, si refus de la mixité des sexes il y avait, c’était bien en raison de l’introduction, sur notre sol, de mœurs étrangères aux nôtres. 
Elle s’est d’abord dérobé et m’a objecté que « la Manif pour tous n’avait pas une vision progressiste de la place de la femme » et Marine Le Pen n’aurait pas « particulièrement soutenu le droit à l’IVG » – confondant, au passage, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen, la première ne s’étant pas prononcée, me semble-t-il, contre le droit à l’avortement. Mais Yves Calvi avait entendu mon objection et m’a relayée. Il lui a demandé sans détour si les cas qu’elle avait mentionnés concernaient des familles musulmanes. Elle a bien été obligée de le reconnaître, mais en préférant parler de « familles radicalisées », de « familles salafistes »
On peut reconnaître à Yves Calvi le mériter d’avoir fait son boulot de journaliste en mettant les pieds dans le plat et en poussant Marlène Schiappa dans ses retranchements… mais il a fallu que vous l’y aidiez un peu ! 
Reconnaissons en effet à Yves Calvi de ne s’être pas lui-même complu dans le déni. Je lui en sais gré. Toutefois, sans vouloir me donner le beau rôle, je ne pense pas que, de lui-même, il l’aurait conduite à nommer les choses. Mais il est pleinement conscient de la tentative de dérobade de la secrétaire d’État : « Il s’agissait de familles musulmanes » mais, constate-t-il, « vous ne l’avez pas dit. »
On a le sentiment que personne ne veut aborder la question qui fâche, ou que si elle doit être abordée, il faut absolument la noyer, la relativiser, la généraliser… jusqu’à la perdre de vue, en somme ! C’est bien ce qu’a fait Marlène Schiappa en évoquant les familles de la Manif pour tous, comme si elles étaient comparables aux familles salafistes. 
Naturellement qu’on se refuse à regarder le réel en face et qu’on pratique la politique du deux poids deux mesures. La jubilation, l’ivresse que suscite cette campagne contre le harcèlement et les agressions viennent en très grande partie de ce qu’il s’agit d’incriminer et de criminaliser les hommes blancs hétérosexuels. Quelle aubaine que cette campagne pour ceux qui, précisément, veulent détourner leur regard des inégalités et de la domination bien réelles que subissent les femmes sous l’emprise des mœurs musulmanes dans les territoires perdus de la République et de la nation ! 
Que concluait, il y a quelques semaines encore, Marlène Schiappa de sa traversée dans le quartier de La Chapelle-Pajol en réponse au collectif de femmes qui s’était formé afin d’alerter sur le harcèlement, les insultes, les agressions dont elles faisaient l’objet de la part de migrants ? Que tout allait très bien, « les lois de la République protègent les femmes, elles s’appliquent à toute heure et en tout lieu ».
C’est pourquoi ce néo-féminisme doit être vivement dénoncé. Ces militantes sont totalement absentes des terrains où il conviendrait de porter le fer, dans ces enclaves ayant fait sécession d’avec nos mœurs, nos lois, nos principes, dont le principe de l’égalité et, précieux entre tous, celui de la mixité des sexes. Les femmes qui se dressent vaillamment contre leur assujettissement s’y retrouvent bien seules. On aimerait, cependant, les voir aux côtés de Nadia Remadna, la présidente de la Brigade des mères à Sevran, pour ne prendre qu’un exemple. 
Et c’est dans l’indifférence parfaite qu’elles peuvent apprendre qu’en plein cœur de Paris, dans le XIe arrondissement, il est des boulangeries où les hommes sont systématiquement servis avant les femmes, ainsi que le rapportait, parmi d’autres exemples tout aussi édifiants, Géraldine Smith dans son essai Rue Jean-Pierre Timbaud. Une vie de famille entre barbus et bobos
Lorsqu’il s’est agi des viols de Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre 2015, on les cherchait en vain. Et pour cause : les agresseurs étaient musulmans. Entre deux maux – la violence faite aux femmes et la crainte de se rendre suspect d’islamophobie, de faire le jeu du Front national -, les égéries (hommes et femmes) du néo-féminisme n’hésitent pas un instant. Elles sacrifient les femmes. La barbarie peut croître, leur conscience est sauve : elles restent du côté de ceux qu’elles ont définitivement rangés dans le camp des opprimés, des reprouvés, des damnés de la terre. Qu’on se souvienne de Caroline De Haas, si sonore aujourd’hui, de Clémentine Autain…


Propos recueillis par Gabrielle Cluzel

Sortie de la Turquie de la convention contre les violences faites aux femmes… VOUS AVEZ DIT FÉMINISME ?

Et en France…




« J’ai fait observer à Marlène Schiappa que si régression il y avait, c’était bien en raison de l’introduction, sur notre sol, de mœurs étrangères aux nôtres ! »

Bérénice Levet, vous êtes philosophe et vous étiez invitée face à Marlène Schiappa dans l’émission « L’Info du vrai » du 22 novembre, présentée par Yves Calvi. Il y était question de la régression de l’égalité entre les filles et les garçons, en France, dès l’école primaire…Une passe d’armes a frappé le téléspectateur. Pouvez-vous nous raconter ?
L’émission portait sur les suites de la campagne contre le harcèlement et les agressions sexuelles, le risque de voir les choses tourner à la déclaration de guerre contre les hommes – enjeu majeur et totalement nié par la secrétaire d’État – et le rôle que l’école pouvait jouer afin de prévenir et guérir ce destin apparemment fatal des femmes, à en croire la croisade actuelle, d’être la victime de l’autre sexe. Le reportage dans une école primaire alors diffusé n’appuyait guère la thèse d’une régression de l’égalité, tout au contraire. « Les petites filles ne se laissent pas faire », disait la journaliste. Et les enfants interrogés témoignaient d’un humour, d’une distance dont nos belles âmes militantes sont totalement dépourvues. Une petite fille racontait, par exemple : « Les garçons disent parfois qu’on ne sert à rien mais tout de suite après, ils rigolent. »
Lorsqu’on est revenu en studio, pour ma part, j’ai relevé ce point, et surtout je me suis impatientée de ce qu’on continue à peindre la réalité comme si les années 1970 n’étaient pas passées par là. Les garçons et les filles, depuis ces années-là, grandissent dans une atmosphère de parfaite égalité, ce qui ne signifie pas nécessairement d’indifférenciation sexuelle. Là est, me semble-t-il, la confusion qui alimente cette campagne de lutte contre le harcèlement et les agressions. L’enjeu est d’abord la criminalisation des hommes qui s’obstinent à voir des femmes dans les femmes et à n’y être pas indifférents, mais c’est une autre question. 
Pour me contredire et appuyer la thèse d’une régression de l’égalité, Marlène Schippa invoqua des cas empruntés à son expérience municipale précédente. Ainsi avait-elle été sollicitée par une directrice d’école qui se trouvait démunie face à des familles qui interdisaient à leurs petits garçons de donner la main à leurs camarades filles au motif qu’elles étaient impures. La secrétaire d’État cita également le cas, de plus en plus fréquent, de petites filles de sept ou huit ans que leurs parents excluent d’envoyer à la piscine, au nom de l’interdit de montrer son corps devant des petits garçons. J’ai alors fait observer, afin de la contraindre à nommer les choses, que si régression il y avait, si refus de la mixité des sexes il y avait, c’était bien en raison de l’introduction, sur notre sol, de mœurs étrangères aux nôtres. 
Elle s’est d’abord dérobé et m’a objecté que « la Manif pour tous n’avait pas une vision progressiste de la place de la femme » et Marine Le Pen n’aurait pas « particulièrement soutenu le droit à l’IVG » – confondant, au passage, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen, la première ne s’étant pas prononcée, me semble-t-il, contre le droit à l’avortement. Mais Yves Calvi avait entendu mon objection et m’a relayée. Il lui a demandé sans détour si les cas qu’elle avait mentionnés concernaient des familles musulmanes. Elle a bien été obligée de le reconnaître, mais en préférant parler de « familles radicalisées », de « familles salafistes »
On peut reconnaître à Yves Calvi le mériter d’avoir fait son boulot de journaliste en mettant les pieds dans le plat et en poussant Marlène Schiappa dans ses retranchements… mais il a fallu que vous l’y aidiez un peu ! 
Reconnaissons en effet à Yves Calvi de ne s’être pas lui-même complu dans le déni. Je lui en sais gré. Toutefois, sans vouloir me donner le beau rôle, je ne pense pas que, de lui-même, il l’aurait conduite à nommer les choses. Mais il est pleinement conscient de la tentative de dérobade de la secrétaire d’État : « Il s’agissait de familles musulmanes » mais, constate-t-il, « vous ne l’avez pas dit. »
On a le sentiment que personne ne veut aborder la question qui fâche, ou que si elle doit être abordée, il faut absolument la noyer, la relativiser, la généraliser… jusqu’à la perdre de vue, en somme ! C’est bien ce qu’a fait Marlène Schiappa en évoquant les familles de la Manif pour tous, comme si elles étaient comparables aux familles salafistes. 
Naturellement qu’on se refuse à regarder le réel en face et qu’on pratique la politique du deux poids deux mesures. La jubilation, l’ivresse que suscite cette campagne contre le harcèlement et les agressions viennent en très grande partie de ce qu’il s’agit d’incriminer et de criminaliser les hommes blancs hétérosexuels. Quelle aubaine que cette campagne pour ceux qui, précisément, veulent détourner leur regard des inégalités et de la domination bien réelles que subissent les femmes sous l’emprise des mœurs musulmanes dans les territoires perdus de la République et de la nation ! 
Que concluait, il y a quelques semaines encore, Marlène Schiappa de sa traversée dans le quartier de La Chapelle-Pajol en réponse au collectif de femmes qui s’était formé afin d’alerter sur le harcèlement, les insultes, les agressions dont elles faisaient l’objet de la part de migrants ? Que tout allait très bien, « les lois de la République protègent les femmes, elles s’appliquent à toute heure et en tout lieu ».
C’est pourquoi ce néo-féminisme doit être vivement dénoncé. Ces militantes sont totalement absentes des terrains où il conviendrait de porter le fer, dans ces enclaves ayant fait sécession d’avec nos mœurs, nos lois, nos principes, dont le principe de l’égalité et, précieux entre tous, celui de la mixité des sexes. Les femmes qui se dressent vaillamment contre leur assujettissement s’y retrouvent bien seules. On aimerait, cependant, les voir aux côtés de Nadia Remadna, la présidente de la Brigade des mères à Sevran, pour ne prendre qu’un exemple. 
Et c’est dans l’indifférence parfaite qu’elles peuvent apprendre qu’en plein cœur de Paris, dans le XIe arrondissement, il est des boulangeries où les hommes sont systématiquement servis avant les femmes, ainsi que le rapportait, parmi d’autres exemples tout aussi édifiants, Géraldine Smith dans son essai Rue Jean-Pierre Timbaud. Une vie de famille entre barbus et bobos
Lorsqu’il s’est agi des viols de Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre 2015, on les cherchait en vain. Et pour cause : les agresseurs étaient musulmans. Entre deux maux – la violence faite aux femmes et la crainte de se rendre suspect d’islamophobie, de faire le jeu du Front national -, les égéries (hommes et femmes) du néo-féminisme n’hésitent pas un instant. Elles sacrifient les femmes. La barbarie peut croître, leur conscience est sauve : elles restent du côté de ceux qu’elles ont définitivement rangés dans le camp des opprimés, des reprouvés, des damnés de la terre. Qu’on se souvienne de Caroline De Haas, si sonore aujourd’hui, de Clémentine Autain…


Propos recueillis par Gabrielle Cluzel

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