Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 9 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 11. St Martyr Justin 1ère Apologie 8-14

8. Remarquez-le d'ailleurs; c'est uniquement à cause de vous que nous donnons ces explications. Car à vos interrogatoires nous pourrions nous contenter de répondre non; mais nous ne voudrions pas de la vie achetée par un mensonge. Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible, au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; et nous nous hâtons de le confesser hautement, persuadés fermement que ce bonheur est réservé à ceux qui par leurs oeuvres auront témoigné à Dieu leur fidélité à le servir et leur zèle ardent à conquérir cette céleste demeure, inaccessible au mal et au péché. Voilà en peu de mots quelles sont nos espérances, les leçons que nous avons reçues du Christ et les préceptes que nous enseignons. Platon a dit de Rhadamanthe et de Minos que les méchants étaient traduits à leur tribunal et y recevaient leur châtiment: nous, nous disons cela du Christ; mais, selon nous, le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera, non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais l'éternité tout entière. Que si cela paraît incroyable, impossible, nous répondrons que c'est là tout au plus une erreur sans conséquence dangereuse, et qu'il n'y a pas là matière au plus léger reproche. 

9. Si nous ne nous couronnons pas de fleurs, si nous ne sacrifions pas de victimes en l'honneur de tous ces dieux que la main des hommes a taillés et qu'elle a dressés dans les temples, c'est que dans cette matière brute et inanimée nous ne voyons rien qui ait même une ombre de divinité (en effet, il nous est impossible de croire que Dieu ressemble à ces images que l'on prétend faites en son honneur). Non, ce sont là les simulacres et les insignes de ces génies du mal dont nous parlions naguère. Est-il donc besoin de vous le dire, et ne savez-vous pas bien comment les artistes tra- vaillent la matière, comme ils la taillent et la sculptent, comme ils la fondent et la battent? Et combien de fois les vases les plus ignobles, n'ayant fait sous la main de l'ouvrier que changer de forme et de figure, ne sont-ils pas devenus des dieux? Voilà ce qui à nos yeux est une absurdité, et, de plus, un outrage à la majesté divine, puisqu'au mépris de la gloire et de l'ineffable substance de Dieu, son saint nom est prostitué à de viles et corruptibles créations. Tous ces artistes eux-mêmes, ce sont des impies, vous ne l'ignorez pas. Ils sont livrés à tous les vices; et, pour n'en citer qu'un trait, ne vont-ils pas jusqu'à outrager les jeunes filles qui partagent leurs travaux? Stupidité incroyable! C'est à des débauchés qu'il est donné de créer et de faire ces dieux devant qui le monde va se prosterner! Et voilà les gardiens du sanctuaire de ces divinités! et on ne comprend pas tout ce qu'il y a de criminel à penser et à dire que des hommes sont les gardiens des dieux!


10. Quant à nous, nous savons que Dieu n'a pas besoin des offrandes matérielles des hommes, lui qui possède toutes choses; mais nous avons appris et nous tenons pour véritable qu'il agrée ceux qui tâchent d'imiter ses perfections et de pratiquer la pureté, la justice, la charité, enfin toutes les perfections de ce Dieu ineffable. C'est lui qui dans sa bonté souveraine a daigné tirer le monde du chaos primitif pour le donner aux hommes; c'est lui qui leur a promis aussi, s'ils se montrent par leurs oeuvres dignes des desseins de la Providence, de leur accorder, dans le sein de sa gloire la couronne incorruptible de l'immortalité. Car, si dans l'origine, lorsque nous n'étions pas encore, il a bien voulu nous créer, de même aussi il accordera l'éternelle jouissance de sa gloire à ceux qui se seront efforcés de choisir les moyens de lui plaire. En effet, il ne dépendait pas de nous d'être créés; tandis que, pour nous attacher à ce qui peut plaire à Dieu, il suffit d'employer les forces de la raison qu'il nous a donnée, il suffit de céder aux inspirations et aux lumières de la foi que sa grâce nous prodigue chaque jour. Aussi regardons-nous comme de la plus haute importance pour tous les hommes, non seulement de ne pas être détournés de ces enseignements, mais d'y être, au contraire, puissamment encouragés. Car ce que n'avaient pas pu faire les lois humaines, l'esprit divin l'aurait fait, si les démons, appelant à leur aide la nature perverse et les mauvaises passions de chacun, n'avaient inventé et répandu contre nous, malgré notre innocence, les plus odieuses calomnies et les plus perfides accusations.

 11. Quand vous nous entendez parler de ce royaume, objet de nos espérances, vous vous imaginez bien à tort qu'il s'agit d'un royaume humain: non, nous parlons du royaume de Dieu. Ce qui le prouve, c'est que nous confessons hautement devant vous notre titre de chrétien, quoique nous n'ignorions pas que cet aveu vaut la mort. Et ne voyez-vous pas que, si nous attendions une couronne humaine, nous renierions notre foi, nous prendrions le plus grand soin de nous cacher pour conserver notre vie et pour arriver au but de nos désirs? Mais non, nos espérances ne sont pas dans le temps, et alors nous nous rions des bourreaux; car, après tout, ne faut-il pas mourir? 

12. Certes vous trouvez en nous les plus utiles amis et les plus zélés par- tisans de l'ordre et de la paix, puisque, d'après notre doctrine, nul ne peut se soustraire aux regards de Dieu : le méchant, l'avare, le perfide, pas plus que le vertueux et le juste, et qu'en raison de ses oeuvres, chacun marche au supplice ou au salut éternels. Si tous les hommes étaient bien per- suadés de cette vérité, quel est celui qui voudrait commettre un crime d'un instant avec la conscience d'avoir à l'expier par les tourments du feu éternel? Avec quel soin, au contraire, chacun ne se contiendrait-il pas, ne s'ornerait-il pas de toutes les vertus, autant pour éviter le châtiment que pour mériter la récompense promise! Ce n'est jamais la crainte de vos lois et de vos peines qui fait chercher au coupable le moyen de se cacher; car il sait bien, quand il commet son crime, que vous êtes des hommes, et que l'on échappe à votre justice. Mais, s'il était persuadé que Dieu ne peut rien ignorer, pas une action, pas même une pensée, alors peut-être l'imminente frayeur du supplice lui ferait pratiquer la vertu; vous n'en disconviendrez pas. Et pourtant il semblerait que vous redoutez de voir tous vos sujets vertueux, que vous craigniez de n'avoir plus à frapper. Ce serait là agir en bourreaux, et non pas en bons princes. Tout cela, nous le croyons fermement, est l'oeuvre de ces perfides démons, divinités aux- quelles sacrifient les méchants et les insensés. Mais vous, princes, qui aimez la piété et la sagesse, vous n'agirez pas ainsi contre toute raison. Que si, dans un semblable esprit de démence, vous préfériez écouter le préjugé et faire taire la vérité, déployez alors toute votre puissance. Les princes eux-mêmes, quand ils sacrifient la vérité à l'opinion, ne sont pas plus forts que de misérables brigands dans le désert. Et prenez-y garde, car il vous en arrivera malheur: c'est le Verbe lui-même, de tous les princes le plus royal et le plus saint avec Dieu son père, qui vous le déclare. Or comme personne n'est jaloux de recueillir en héritage la pauvreté, la douleur ou la honte, tout homme sensé se gardera bien de suivre les voies interdites par le Verbe. D'ailleurs toutes ces persécutions dont j'ai parlé, elles ont été prédites par notre maître, le fils et l'envoyé du père et du souverain de l'univers, Jésus-Christ, à qui nous devons notre glorieux nom de chrétien. Et, nous vous le demandons, notre foi dans sa parole ne devient-elle pas inébranlable quand nous voyons toutes ses prédictions se réaliser? C'est là l'oeuvre de Dieu: il parle, il annonce l'avenir, et l'événement s'accomplit tel qu'il l'a prédit. Ici nous pourrions nous arrêter et ne plus rien ajouter; nous avons prouvé la bonté de notre cause et la justice de nos réclamations. Mais il est difficile, nous le savons, de convaincre un esprit possédé par l'ignorance. Aussi, pour achever de convaincre les sincères amis du vrai, nous avons résolu d'ajouter encore quelques mots, dans la persuasion que l'éclat de la vérité pourra dissiper les ténèbres de l'erreur.

13. Est-il maintenant un homme raisonnable qui oserait dire que nous sommes des athées, nous qui adorons le créateur de l'univers? Notre Dieu n'a pas besoin de sang, ni de parfums, ni de libations: les offrandes dignes de lui sont des hymnes de piété et de reconnaissance. La vraie manière de l'honorer, ce n'est pas de consumer inutilement par le feu les choses qu'il a créées pour notre subsistance, mais de nous servir de ces aliments, de les partager avec les pauvres, et aussi, dans un juste senti- ment de gratitude, de célébrer la gloire divine par de saints cantiques: nous le savons , et en conséquence nous le bénissons de toutes nos forces et nous lui rendons grâces pour la vie qu'il nous a donnée, pour les soins qu'il prend de notre existence, pour les diverses qualités des choses, pour les changements des saisons, et surtout pour cette immortalité future, magnifique récompense promise à notre foi. Avec ce Dieu suprême nous adorons encore deux autres personnes: celui qui est venu pour nous enseigner sa doctrine, Jésus-Christ notre maître, crucifié en Judée sous Ponce-Pilate, du temps de Tibère-César, véritablement fils de Dieu; et enfin l'Esprit prophétique, culte éminemment raisonnable, comme nous vous le démontrerons. A ce propos on crie à la folie: quelle absurdité, en effet, de placer à côté du Dieu immuable et éternel, à côté du créateur du monde, un homme crucifié! C'est qu'il y a là un mystère que vous ignorez : nous allons vous le découvrir. Ecoutez et prêtez-nous toute votre attention. 

14. Avant tout, nous vous en prévenons, prenez bien garde de ne pas vous laisser séduire par la malice des démons soulevés contre nous; prenez garde qu'ils ne vous détournent de nous lire et de nous comprendre (car ils emploient tout leur pouvoir à vous vaincre, à vous asservir ; et par les visions du sommeil comme par les prestiges de la magie, ils enveloppent et saisissent tous ceux qui ne veillent pas et ne combattent pas pour leur salut). Aussi, dès que nous avons cru au Verbe, nous sommes-nous éloignés d'eux, et les avons-nous fuis pour nous attacher invinciblement par Jésus-Christ au Dieu incréé. Autrefois nous prenions plaisir à la débauche, aujourd'hui la chasteté seule fait nos délices. Nous avions recours aux sortilèges et à la magie, et maintenant nous nous dévouons tout entier au Dieu bon et immortel. Au lieu de cette ambition et de cette insatiable avidité qui nous dévoraient, maintenant une douce communauté nous réunit; tout ce que nous possédons, nous le partageons avec les pauvres. Les haines, les meurtres dévastaient nos rangs; la différence de moeurs et d'institutions nous faisaient refuser à l'étranger l'hospitalité de notre foyer ; et maintenant, depuis la venue du Christ, une fraternelle charité nous unit ; nous prions pour nos ennemis ; ceux qui nous persécutent, nous tâchons de les convaincre : nous nous efforçons de leur persuader que tous ceux qui suivent les divins préceptes du Christ ont droit d'espérer comme nous la récompense promise par le maître de l'univers. Mais pour que l'on ne nous accuse pas de vouloir vous payer de paroles, il ne sera pas inutile, je pense, de vous rappeler, avant d'en venir à la démonstration, quelques-uns des préceptes du Christ; et nous nous en remettrons à vous comme à de puissants et d'équitables princes, pour juger si nos enseignements sont conformes à ceux que nous a donnés notre maître. Ses maximes sont brèves et concises; car ce n'était pas un sophiste, mais la puissance de la parole de Dieu était en lui. 





mercredi 8 mars 2017

Mileva Maric + Albert Einstein = E=mc2









GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 10. St Martyr Justin Le Philosophe - 1ère Apologie 8-14

1èreApologie adressée à Antonin-le-Pieux, en faveur des chrétiens

St JUSTIN
8. Remarquez-le d'ailleurs; c'est uniquement à cause de vous que nous donnons ces explications. Car à vos interrogatoires nous pourrions nous contenter de répondre non; mais nous ne voudrions pas de la vie achetée par un mensonge. Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible, au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; et nous nous hâtons de le confesser hautement, persuadés fermement que ce bon- heur est réservé à ceux qui par leurs oeuvres auront témoigné à Dieu leur fidélité à le servir et leur zèle ardent à conquérir cette céleste demeure, inaccessible au mal et au péché. Voilà en peu de mots quelles sont nos espérances, les leçons que nous avons reçues du Christ et les préceptes que nous enseignons. Platon a dit de Rhadamanthe et de Minos que les méchants étaient traduits à leur tribunal et y recevaient leur châtiment: nous, nous disons cela du Christ; mais, selon nous, le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera, non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais l'éternité tout entière. Que si cela paraît incroyable, impossible, nous répondrons que c'est là tout au plus une erreur sans conséquence dangereuse, et qu'il n'y a pas là matière au plus léger reproche.

9. Si nous ne nous couronnons pas de fleurs, si nous ne sacrifions pas de victimes en l'honneur de tous ces dieux que la main des hommes a taillés et qu'elle a dressés dans les temples, c'est que dans cette matière brute et inanimée nous ne voyons rien qui ait même une ombre de divinité (en effet, il nous est impossible de croire que Dieu ressemble à ces images que l'on prétend faites en son honneur). Non, ce sont là les simulacres et les insignes de ces génies du mal dont nous parlions naguère. Est-il donc besoin de vous le dire, et ne savez-vous pas bien comment les artistes tra- vaillent la matière, comme ils la taillent et la sculptent, comme ils la fondent et la battent? Et combien de fois les vases les plus ignobles, n'ayant fait sous la main de l'ouvrier que changer de forme et de figure, ne sont-ils pas devenus des dieux? Voilà ce qui à nos yeux est une absurdité, et, de plus, un outrage à la majesté divine, puisqu'au mépris de la gloire et de l'ineffable substance de Dieu, son saint nom est prostitué à de viles et corruptibles créations. Tous ces artistes eux-mêmes, ce sont des impies, vous ne l'ignorez pas. Ils sont livrés à tous les vices; et, pour n'en citer qu'un trait, ne vont-ils pas jusqu'à outrager les jeunes filles qui partagent leurs travaux? Stupidité incroyable! C'est à des débauchés qu'il est donné de créer et de faire ces dieux devant qui le monde va se prosterner! Et voilà les gardiens du sanctuaire de ces divinités! et on ne comprend pas tout ce qu'il y a de criminel à penser et à dire que des hommes sont les gardiens des dieux! 

10. Quant à nous, nous savons que Dieu n'a pas besoin des offrandes matérielles des hommes, lui qui possède toutes choses; mais nous avons appris et nous tenons pour véritable qu'il agrée ceux qui tâchent d'imiter ses perfections et de pratiquer la pureté, la justice, la charité, enfin toutes les perfections de ce Dieu ineffable. C'est lui qui dans sa bonté souveraine a daigné tirer le monde du chaos primitif pour le donner aux hommes; c'est lui qui leur a promis aussi, s'ils se montrent par leurs oeuvres dignes des desseins de la Providence, de leur accorder, dans le sein de sa gloire la couronne incorruptible de l'immortalité. Car, si dans l'origine, lorsque nous n'étions pas encore, il a bien voulu nous créer, de même aussi il accordera l'éternelle jouissance de sa gloire à ceux qui se seront efforcés de choisir les moyens de lui plaire. En effet, il ne dépendait pas de nous d'être créés; tandis que, pour nous attacher à ce qui peut plaire à Dieu, il suffit d'employer les forces de la raison qu'il nous a donnée, il suffit de céder aux inspirations et aux lumières de la foi que sa grâce nous prodigue chaque jour. Aussi regardons-nous comme de la plus haute importance pour tous les hommes, non seulement de ne pas être détournés de ces enseignements, mais d'y être, au contraire, puissamment encouragés. Car ce que n'avaient pas pu faire les lois humaines, l'esprit divin l'aurait fait, si les démons, appelant à leur aide la nature per- verse et les mauvaises passions de chacun, n'avaient inventé et répandu contre nous, malgré notre innocence, les plus odieuses calomnies et les plus perfides accusations. 

11. Quand vous nous entendez parler de ce royaume, objet de nos espérances, vous vous imaginez bien à tort qu'il s'agit d'un royaume humain: non, nous parlons du royaume de Dieu. Ce qui le prouve, c'est que nous confessons hautement devant vous notre titre de chrétien, quoique nous n'ignorions pas que cet aveu vaut la mort. Et ne voyez- vous pas que, si nous attendions une couronne humaine, nous renierions notre foi, nous prendrions le plus grand soin de nous cacher pour con- server notre vie et pour arriver au but de nos désirs? Mais non, nos espérances ne sont pas dans le temps, et alors nous nous rions des bour- reaux; car, après tout, ne faut-il pas mourir?

12. Certes vous trouvez en nous les plus utiles amis et les plus zélés par- tisans de l'ordre et de la paix, puisque, d'après notre doctrine, nul ne peut se soustraire aux regards de Dieu : le méchant, l'avare, le perfide, pas plus que le vertueux et le juste, et qu'en raison de ses oeuvres, chacun marche au supplice ou au salut éternels. Si tous les hommes étaient bien per- suadés de cette vérité, quel est celui qui voudrait commettre un crime d'un instant avec la conscience d'avoir à l'expier par les tourments du feu éternel? Avec quel soin, au contraire, chacun ne se contiendrait-il pas, ne s'ornerait-il pas de toutes les vertus, autant pour éviter le châtiment que pour mériter la récompense promise! Ce n'est jamais la crainte de vos lois et de vos peines qui fait chercher au coupable le moyen de se cacher; car il sait bien, quand il commet son crime, que vous êtes des hommes, et que l'on échappe à votre justice. Mais, s'il était persuadé que Dieu ne peut rien ignorer, pas une action, pas même une pensée, alors peut-être l'immi- nente frayeur du supplice lui ferait pratiquer la vertu; vous n'en discon- viendrez pas. Et pourtant il semblerait que vous redoutez de voir tous vos sujets vertueux, que vous craigniez de n'avoir plus à frapper. Ce serait là agir en bourreaux, et non pas en bons princes. Tout cela, nous le croyons fermement, est l'oeuvre de ces perfides démons, divinités aux- quelles sacrifient les méchants et les insensés. Mais vous, princes, qui aimez la piété et la sagesse, vous n'agirez pas ainsi contre toute raison. Que si, dans un semblable esprit de démence, vous préfériez écouter le préjugé et faire taire la vérité, déployez alors toute votre puissance. Les princes eux-mêmes, quand ils sacrifient la vérité à l'opinion, ne sont pas plus forts que de misérables brigands dans le désert. Et prenez-y garde, car il vous en arrivera malheur: c'est le Verbe lui-même, de tous les princes le plus royal et le plus saint avec Dieu son père, qui vous le déclare. Or comme personne n'est jaloux de recueillir en héritage la pau- vreté, la douleur ou la honte, tout homme sensé se gardera bien de suivre les voies interdites par le Verbe. D'ailleurs toutes ces persécutions dont j'ai parlé, elles ont été prédites par notre maître, le fils et l'envoyé du père et du souverain de l'univers, Jésus-Christ, à qui nous devons notre glo- rieux nom de chrétien. Et, nous vous le demandons, notre foi dans sa parole ne devient-elle pas inébranlable quand nous voyons toutes ses prédictions se réaliser? C'est là l'oeuvre de Dieu: il parle, il annonce l'avenir, et l'événement s'accomplit tel qu'il l'a prédit. Ici nous pourrions nous arrêter et ne plus rien ajouter; nous avons prouvé la bonté de notre cause et la justice de nos réclamations. Mais il est difficile, nous le savons, de convaincre un esprit possédé par l'ignorance. Aussi, pour achever de convaincre les sincères amis du vrai, nous avons résolu d'ajouter encore quelques mots, dans la persuasion que l'éclat de la vérité pourra dissiper les ténèbres de l'erreur. 

13. Est-il maintenant un homme raisonnable qui oserait dire que nous sommes des athées, nous qui adorons le créateur de l'univers? Notre Dieu n'a pas besoin de sang, ni de parfums, ni de libations: les offrandes dignes de lui sont des hymnes de piété et de reconnaissance. La vraie manière de l'honorer, ce n'est pas de consumer inutilement par le feu les choses qu'il a créées pour notre subsistance, mais de nous servir de ces aliments, de les partager avec les pauvres, et aussi, dans un juste senti- ment de gratitude, de célébrer la gloire divine par de saints cantiques: nous le savons , et en conséquence nous le bénissons de toutes nos forces et nous lui rendons grâces pour la vie qu'il nous a donnée, pour les soins qu'il prend de notre existence, pour les diverses qualités des choses, pour les changements des saisons, et surtout pour cette immortalité future, magnifique récompense promise à notre foi. Avec ce Dieu suprême nous adorons encore deux autres personnes: celui qui est venu pour nous enseigner sa doctrine, Jésus-Christ notre maître, crucifié en Judée sous Ponce-Pilate, du temps de Tibère-César, véritablement fils de Dieu; et enfin l'Esprit prophétique, culte éminemment raisonnable, comme nous vous le démontrerons. A ce propos on crie à la folie: quelle absurdité, en effet, de placer à côté du Dieu immuable et éternel, à côté du créateur du monde, un homme crucifié! C'est qu'il y a là un mystère que vous ignorez : nous allons vous le découvrir. Ecoutez et prêtez-nous toute votre attention. 

14. Avant tout, nous vous en prévenons, prenez bien garde de ne pas vous laisser séduire par la malice des démons soulevés contre nous; prenez garde qu'ils ne vous détournent de nous lire et de nous compren- dre (car ils emploient tout leur pouvoir à vous vaincre, à vous asservir ; et par les visions du sommeil comme par les prestiges de la magie, ils enveloppent et saisissent tous ceux qui ne veillent pas et ne combattent pas pour leur salut). Aussi, dès que nous avons cru au Verbe, nous sommes-nous éloignés d'eux, et les avons-nous fuis pour nous attacher invinciblement par Jésus-Christ au Dieu incréé. Autrefois nous prenions plaisir à la débauche, aujourd'hui la chasteté seule fait nos délices. Nous avions recours aux sortilèges et à la magie, et maintenant nous nous dévouons tout entier au Dieu bon et immortel. Au lieu de cette ambition et de cette insatiable avidité qui nous dévoraient, maintenant une douce communauté nous réunit; tout ce que nous possédons, nous le parta- geons avec les pauvres. Les haines, les meurtres dévastaient nos rangs; la différence de moeurs et d'institutions nous faisaient refuser à l'étranger l'hospitalité de notre foyer ; et maintenant, depuis la venue du Christ, une fraternelle charité nous unit ; nous prions pour nos ennemis ; ceux qui nous persécutent, nous tâchons de les convaincre : nous nous efforçons de leur persuader que tous ceux qui suivent les divins préceptes du Christ ont droit d'espérer comme nous la récompense promise par le maître de l'univers. Mais pour que l'on ne nous accuse pas de vouloir vous payer de paroles, il ne sera pas inutile, je pense, de vous rappeler, avant d'en venir à la démonstration, quelques-uns des préceptes du Christ; et nous nous en remettrons à vous comme à de puissants et d'équitables princes, pour juger si nos enseignements sont conformes à ceux que nous a donnés notre maître. Ses maximes sont brèves et concises; car ce n'était pas un sophiste, mais la puissance de la parole de Dieu était en lui.

mardi 7 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 9 . JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR 1ére Apologie

PREMIÈRE APOLOGIE DE St JUSTIN, PHILOSOPHE ET MARTYR,
adressée à Antonin-le-Pieux, en faveur des chrétiens    

1. A l'empereur Titus Elius Adrien Antonin, Pieux, Auguste César; à Verissime son fils, philosophe, et à Lucius, philosophe, fils de César par la nature et de l'empereur par adoption ; au sacré sénat ; et à tout le peuple romain; pour ces hommes de toute race, injustement haïs et persécutés, moi, l'un d'eux, Justin, fils de Priscus, fils de Bacchius, de la nouvelle Flavie en Syrie, Palestine, j'ai écrit et présenté la requête suivante.

2. C'est pour tous ceux qui sont réellement pieux et sages un devoir commandé par la raison, de chérir et d'honorer exclusivement la vérité, en renonçant à suivre les opinions anciennes si elles s'en écartent. Car non seulement cette loi de la raison ordonne de fuir ceux qui font et enseignent le mal, mais il faut encore que l'ami de la vérité s'attache, fût- ce même au péril de sa vie et y trouvât-il danger de mort, à strictement observer la justice dans ses paroles et dans ses actions. Or, vous tous qui vous entendez partout appeler pieux et sages, gardiens de la justice et amis de la science, il va être prouvé si vous l'êtes en effet. Car nous n'avons pas composé cet écrit pour vous flatter ni pour gagner vos bonnes grâces : nous venons pour vous demander d'être jugés d'après les préceptes de la saine raison, et pour empêcher aussi qu'entraînés par la prévention, par trop de condescendance aux superstitions des hommes, par un mouvement irréfléchi, par de perfides rumeurs que le temps a fortifiées, vous n'alliez porter une sentence contre vous-mêmes. Car tant que l'on ne nous convaincra pas d'être des malfaiteurs et des méchants, on ne pourra pas nous faire de mal. Vous, vous pouvez nous tuer, mais nous nuire, jamais. 3. Et pour que ces paroles ne vous semblent ni téméraires ni déraisonnables, nous vous supplions de rechercher les crimes dont on nous accuse. S'ils sont prouvés, que l'on nous punisse comme cela est juste: que l'on nous punisse même avec plus de sévérité. Mais aussi, si vous ne trouvez rien à nous reprocher, la saine raison ne s'oppose-t-elle pas à ce que, sur des bruits calomnieux, vous persécutiez des innocents, ou plutôt à ce que vous ne vous fassiez tort à vous-mêmes, en suivant moins les inspirations de l'équité que celles de la passion? Tout homme 6 Justin martyr Apologies I & II 7 sensé conviendra que la plus belle garantie et la condition essentielle de la justice est, d'une part, pour les sujets, la faculté de prouver l'innocence de leurs paroles et de leurs actions, et, d'autre part, pour les gouvernants, cette droiture qui leur fait rendre leurs sentences dans un esprit de piété et de sagesse, et non pas de violence et de tyrannie. Alors souverains et sujets jouissent d'un vrai bonheur. Car un ancien l'a dit: "Si les princes et les peuples ne sont pas philosophes, il est impossible que les états soient heureux." Ainsi donc c'est à nous d'exposer aux yeux de tous notre vie et notre doctrine, pour qu'à tous ceux qui peuvent ignorer nos préceptes, nous leur fassions connaître les châtiments que, sans s'en douter, ils encourent par leur aveuglement: et c'est à vous de nous écouter avec attention, comme la raison vous l'ordonne, et de nous juger ensuite avec impartialité. Car, si en pleine connaissance de cause, vous ne nous rendiez pas justice, quelle excuse vous resterait-il devant Dieu? plus complète contradiction dans leurs idées et leurs doctrines, les maîtres anciens ont tous été compris sous la dénomination unique de philosophes. Quelques-uns d'entre eux ont enseigné l'athéisme. Dans leurs chants, vos poètes célèbrent les incestes de Jupiter avec ses enfants. Et à tous ceux qui donnent de pareilles leçons, vous ne leur fermez pas la bouche: que dis-je? Pour prix de leurs pompeuses insultes, vous les comblez d'honneurs et de récompenses! 4. Ce n'est pas sur le simple énoncé du nom et abstraction faite des actions qui s'y rattachent que l'on peut discerner le bien ou le mal. Car, à ne considérer que ce nom qui nous accuse, nous sommes irréprochables. Mais, comme, au cas ou nous serions coupables, nous tiendrions pour injuste de devoir à un nom seul notre absolution, de même, s'il est prouvé que notre conduite n'est pas plus coupable que notre nom, votre devoir est de faire tous vos efforts pour empêcher qu'en persécutant injustement des innocents, vous ne fassiez affront à la justice. Le nom seul en effet ne peut raisonnablement pas être un titre à la louange ou au blâme, s'il n'y a d'ailleurs dans les actes rien de louable ou de criminel. Les accusés ordi- naires qui paraissent devant vous, vous ne les frappez qu'après les avoir convaincus: et nous, notre nom suffit pour nous condamner. Et pourtant, à ne considérer que le nom, vous devriez bien plutôt sévir contre nos accusateurs. Nous sommes chrétiens : voilà pourquoi l'on nous accuse : il est pourtant injuste de persécuter la vertu. Que si quelqu'un de nous vient à renier sa qualité et à dire : Non, je ne suis pas chrétien, vous le ren- voyez comme n'ayant rien trouvé de coupable en lui: qu'il confesse, au contraire, courageusement sa foi, cet aveu seul le fait traîner au supplice, tandis qu'il faudrait examiner et la vie du confesseur et la vie du renégat, et les juger chacun selon leurs oeuvres. Car, si ceux qui ont appris du Christ leur maître à ne pas se parjurer donnent par leur fermeté dans les interrogatoires le plus persuasif exemple et la plus puissante exhortation, ceux-là aussi qui vivent dans l'iniquité fournissent peut-être un prétexte à toutes les accusations d'impiété et d'injustice que l'on intente aux chré- tiens; mais ce n'est certes pas là de l'équité. En effet, parmi tous ceux qui se parent du nom et du manteau de philosophes, il en est beaucoup aussi qui ne font rien de digne de ce titre, et vous n'ignorez pas que, malgré la 5. Pourquoi donc tant de haine contre nous? nous nous déclarons les ennemis du mal et de toutes ces impiétés, et vous n'examinez pas notre cause: loin de là, victimes de votre aveugle emportement, tournant sous le fouet des génies du mal, vous vous inquiétez peu de nous punir au mépris de toute justice. Or écoutez: car il faut que la vérité se fasse jour. Quand autrefois les génies du mal eurent manifesté leur présence en enseignant l'adultère aux femmes, la corruption aux enfants, et en frap- pant les hommes d'épouvante; alors, sous le coup de cette immense ter- reur, le monde entier, abdiquant les conseils de la raison, cédant à l'effroi, et aussi ignorant la pernicieuse méchanceté de ces démons, le monde en fit des dieux et les révéra sous le nom qu'ils s'étaient eux-mêmes choisi. Et si, dans la suite, Socrate, avec la puissance et la droiture de sa raison, tenta de dévoiler ces choses et d'arracher les hommes au joug des démons, ceux-ci mirent aussitôt en oeuvre la malignité de leurs adora- teurs, et Socrate, accusé d'enseigner le culte de génies nouveaux, fut con- damné à mort comme impie et comme athée. Même conduite envers nous. Car ce n'est pas seulement au milieu des Grecs que le Verbe a fait, par l'organe de Socrate, de semblables révélations ; il a parlé au milieu des barbares; mais alors il était incarné: il s'était fait homme et s'appelait Jésus-Christ. Et nous, qui avons mis notre foi dans ce Verbe, nous disons que tous ces démons-là, loin d'être bienfaisants, ne sont que de perfides et de détestables génies, puisqu'ils agissent comme ne ferait pas un homme quelque peu jaloux de pratiquer la vertu. 6. De là vient qu'on nous appelle athées. Athées; oui certes, nous le sommes devant de pareils dieux, mais non pas devant le Dieu de vérité, le père de toute justice, de toute pureté, de toute vertu, l'être de perfection infinie. Voici le Dieu que nous adorons, et avec lui son fils qu'il a envoyé et qui nous a instruits, et enfin l'esprit prophétique; après eux, l'armée des bons anges, ses satellites et ses compagnons reçoivent nos hom- mages. Devant eux nous nous prosternons avec une vraie et juste vénéra- tion. Voilà ce culte tel que nous l'avons appris et tel que nous sommes heureux de le transmettre à tous ceux qui sont désireux de s'instruire. 7. On nous dira peut-être: Des chrétiens arrêtés ont été convaincus de crime. Ne vous arrive-t-il pas sans cesse, quand vous avez examiné la conduite d'un accusé, de le condamner? Mais, si vous le condamnez, est- ce parce que d'autres ont été convaincus avant lui? Nous le reconnaissons sans peine, en Grèce la dénomination unique de philosophes s'est éten-due à tous ceux qui ont été les bienvenus à y exposer leurs doctrines, toutes contradictoires qu'elles pussent être; de même, parmi les barbares une qualification accusatrice s'est attachée à tous ceux qui se sont mis à pratiquer et à enseigner la sagesse: on les a tous appelés chrétiens. C'est pour cela que nous vous supplions d'examiner les accusations dont on nous accable, afin que, si vous rencontrez un coupable, il soit puni comme coupable et non pas comme chrétien; mais que, si vous trouvez un innocent, il soit absous comme chrétien et comme innocent. Alors, croyez-le bien, nous ne vous demanderons pas de sévir contre nos accusateurs; ils sont assez punis par la conscience de leur perfidie et par leur ignorance de la vérité.



lundi 6 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 8. Lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens 11-15

XI. Tout ceci, mes bien-aimés, ce n'est pas que j'aie appris que quelques-uns parmi vous soient mal disposés ; mais, bien qu'étant plus petit que vous, je veux que vous soyez en garde pour ne pas vous laisser prendre aux hameçons de la vanité. Au contraire, soyez pleinement convaincus de la naissance, et de la passion, et de la résurrection arrivée sous le gouvernement de Ponce Pilate. Toutes ces choses ont été véritablement et certainement accomplies par Jésus-Christ notre espérance (cf. 1 Tm 1, 1) ; puisse aucun de vous ne jamais se détourner d'elles. 
XII. Puissé-je jouir de vous en toutes choses, si j'en suis digne. Car, bien qu'étant enchaîné, je ne suis comparable a aucun de vous qui êtes libres. Je sais que vous ne vous gonflez pas d'orgueil ; car vous avez Jésus-Christ en vous. Et davantage, quand je vous loue, je sais que vous en êtes confus, comme il est écrit: XIII. 1. Ayez donc soin de vous affermir dans les enseignements du Seigneur et des Apôtres, afin qu' " en tout ce que vous ferez vous réussissiez " (Ps 1, 3) de chair et d'esprit, dans la foi et la charité, dans le Fils et le Père et l'Esprit, dans le principe et dans la fin, avec votre si digne évêque, et la précieuse couronne spirituelle de votre presbyterium, et avec vos saints diacres. 2. " Soyez soumis " à l'évêque et " les uns aux autres " (cf. Paul, Ep 5, 21), comme le Christ selon la chair fut soumis au Père, et les Apôtres au Christ et au Père et à l'Esprit, afin que l'union soit à la fois charnelle et spirituelle. 
XIV. Sachant que vous êtes pleins de Dieu, je vous ai exhortés brièvement. Souvenez-vous de moi dans vos prières, afin que je trouve Dieu, et aussi de l'Église de Syrie ; je ne suis pas digne d'en être appelé un membre, --car j'ai besoin de votre prière et de votre charité tout unies en Dieu, --pour que Dieu daigne, par votre Église, faire tomber sa rosée sur l'Église de Syrie. 
XV. De Smyrne d'où je vous écris, les Éphésiens vous saluent. Ils y sont venus pour la gloire de Dieu ; comme vous, ils m'ont réconforté en toutes choses avec Polycarpe, l'évêque de Smyrne. Et les autres Églises vous saluent aussi en l'honneur de Jésus-Christ. Portez-vous bien dans la concorde de Dieu, possédant cet esprit inséparable qu'est Jésus-Christ.

dimanche 5 mars 2017

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 7. Lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens 6-10

VI, 1. Ainsi, puisque dans les personnes que j'ai nommées plus haut, j'ai dans la foi vu et aimé toute votre communauté, je vous en conjure, ayez à coeur de faire toutes choses dans une divine concorde, sous la présidence de l'évêque qui tient la place de Dieu, des presbytres qui tiennent la place du sénat des Apôtres, et des diacres qui me sont si chers, à qui a été confié le service de Jésus-Christ, qui avant les siècles était près de Dieu, et s'est manifesté à la fin. 2. Prenez donc tous les moeurs de Dieu, respectez-vous les uns les autres, et que personne ne regarde son prochain selon la chair, mais aimez-vous toujours les uns les autres en Jésus-Christ. Qu'il n'y ait rien en vous qui puisse vous séparer, mais unissez-vous à l'évêque et aux présidents en image et leçon d'incorruptibilité. 
VII, 1. De même donc que le Seigneur n'a rien fait, ni par lui-même, ni par ses Apôtres, sans son Père (cf. Jn 5, 19, 30 ; 8, 28), avec qui il est un, ainsi vous non plus ne faites rien sans l'évêque et les presbytres; et n'essayez pas de faire passer pour raisonnable ce que vous faites à part vous, mais faites tout en commun : une seule prière, une seule supplication, un seul esprit, une seule espérance dans la charité (cf. saint Paul, Ep 4, 4-6), dans la joie irréprochable ; cela, c'est Jésus-Christ, a qui rien n'est préférable. 2. Tous accourez pour vous réunir comme en un seul temple de Dieu, comme autour d'un seul autel, en l'unique Jésus-Christ, qui est sorti du Père un, et qui était en lui l'unique, et qui est allé vers lui. 
VIII, 1. Ne vous laissez pas séduire par les doctrines étrangères ni par ces vieilles fables qui sont sans utilité. Car si maintenant encore nous vivons selon la foi, nous avouons que nous n'avons pas reçu la grâce. 2. Car les très divins prophètes ont vécu selon Jésus-Christ ; c'est pourquoi ils ont été persécutés. Ils étaient inspirés par sa grâce, pour que les incrédules fussent pleinement convaincus qu'il n'y a qu'un seul Dieu, manifesté par Jésus-Christ son Fils qui est son Verbe sorti du silence, qui en toutes choses s'est rendu agréable à celui qui l'avait envoyé (cf. In 8, 29). 
IX, 1. Si donc ceux qui vivaient dans l'ancien ordre de choses sont venus à la nouvelle espérance, n'observant plus le sabbat, mais le jour du Seigneur, jour où notre vie s'est levée par lui et par sa mort, --quelques-uns le nient; mais c'est par ce mystère que nous avons reçu la foi, et c'est pour cela que nous tenons ferme, afin d'être trouvés de véritables disciples de Jésus-Christ, notre seul maître -- 2. comment pourrions-nous vivre sans lui, puisque les prophètes aussi, étant ses disciples par l'esprit, l'attendaient comme leur maître ? et c'est pourquoi celui qu'ils attendaient justement les a, par sa présence, ressuscités des morts. 
X, 1. Ne soyons donc pas insensibles à sa bonté. Car s'il nous imite selon ce que nous faisons, nous n'existons plus. C'est pourquoi faisons-nous ses disciples et apprenons à vivre selon le christianisme. Car celui qui s'appelle d'un autre nom en dehors de celui-ci, n'est pas à Dieu (cf. Ac 4, 12). 2. Rejetez donc le mauvais levain, vieilli et aigri (cf. 1 Co 5, 6) et transformez-vous en un levain nouveau, qui est Jésus-Christ. Qu'il soit le sel de votre vie, pour que personne parmi vous ne se corrompe, car c'est à l'odeur que vous serez jugés. 3. Il est absurde de parler de Jésus-Christ et de judaïser. Car ce n'est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme au christianisme, en qui s'est réunie toute langue qui croit en Dieu. 

DIMANCHE DU TRIOMPHE DE L'ORTHODOXIE


Que se réjouissent dans la joie l'Église, toute ville et toute campagne - Que s'ouvrent maintenant les ermitages - Demeures des vierges, couvrez vous de beauté - Que soient dignement vénérées les reliques et les icônes des martyrs.

Le Christ vous appelle, Pères divins - ensemble dans la ferveur venez maintenant - Dites ce qu'avec les apôtres vous avez vu de son incarnation - les merveilles et les souffrances, comme l'écrit l'Évangile.

Dans la joie et la liberté, assemblez vous, multitude des moines - Car les malheureux qui furent forts dans le mal, de nouveau sont vaincus - Ce que projette leur volonté, le dispersera le Seigneur.

Les tourments des Pères, le sang des plaies ont cessé - Ceux qui étaient toujours en exil sont rentrés - Tous reprennent leur vie dans la paix - Et ne pourra plus rien l'action de l'imposture - Car Dieu est avec nous.

La vigne de la malice a étendu les ceps de l'impiété - Elle a porté la grappe amère - Leur vin est la colère du dragon - De leur trouble et de leur mauvaise intelligence ils ont abreuvé le peuple du Seigneur.

Simon le mage et Jean et le malheureux Antoine - ont souillé ton temps par leurs consécrations iniques pour de l'argent - La règle de l'Eglise les a rejetés, déchus de la gloire divine.

Aux fauves ennemis de Dieu, aux loups cruels - à Antoine le profanateur, le transgresseur - à Jean qui suivit Satan et combattit l'Eglise - fidèles assemblés, disons trois fois : Anathème !

Unique Origine incréée, Père, Fils et Esprit, nous T'adorons - les Chérubins aux yeux nombreux et les Séraphins aux six ailes Te célèbrent - Tu es Saint, Saint, Saint, ô Très Haut qui domines l'univers .

(4ème ode du poème de St Théodore le Stoudite

grand défenseur de l'Orthodoxie du culte des icônes
qui a  rappelé néanmoins que
  la loi de l' Église ne condamne pas quelqu'un à mort pour ses croyances…

RÉTABLISSEMENT DU CULTE DES ICÔNES


samedi 4 mars 2017

Car elle est notre gloire, la forme du Dieu incarné



Ta nature divine n'a pas de limites, Maître incarné dans les derniers temps, Tu as voulu Te limiter - Tu T'es fait homme, Tu as reçu toutes les choses de la chair - Peignant la forme qui Te ressemble, nous l'embrassons, élevés vers ton amour - et nous puisons en elle la grâce des guérisons - suivant les divines traditions des apôtres.

Ce qui était figuré autrefois dans l'ombre est maintenant révélé - Voici, l'Eglise a revêtu l'icône du Christ dans un corps - comme une beauté plus haute que le monde - qui découvre la figure de la demeure du témoignage et porte la foi orthodoxe - Ainsi, possédant l'icône de Celui que nous vénérons, ne nous trompons pas - Mais ceux qui n'ont pas cette foi, qu'ils soient couverts de honte - La forme de Dieu incarné est notre gloire - que nous adorons de notre amour, mais nous ne la divinisons pas - Fidèles, embrassons la avec ferveur et crions : Dieu, sauve ton peuple et bénis ton héritage.

(Stichères du Lucernaire des grandes Vêpres du Dimanche de l'Orthodoxie )


Nous qui sommes passés de l'impiété à l'amour de Dieu - éclairés par la lumière de la connaissance - battons des mains en chantant - Portons à Dieu la louange de notre action de grâce - Vénérons les icônes du Christ, de la Vierge et de tous les saints - peintes sur les murs, sur le bois, sur les vases sacrés - Et rejetons le culte impie de ceux qui se vouent à la fausse doctrine - Car la vénération de l'icône, dit Basile, mène vers le modèle - Par les prières de ta Mère toute blanche et de tous les saints - Christ notre Dieu, donne nous le grand amour.

 
(extrait de la Litie des grandes Vêpres du Dimanche de l'Orthodoxie )

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 6 . Lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens 1-5


 Ignace, dit aussi Théophore, à celle qui est bénie dans la grâce de Dieu le Père en Jésus-Christ notre Sauveur, en lequel je salue l'Église qui est à Magnésie du Méandre, et lui souhaite toute joie en Dieu le Père et en Jésus-Christ. 

1, 1. Ayant appris que votre charité est parfaitement ordonnée selon Dieu, je m'en réjouis et j'ai résolu de vous adresser la parole dans la foi en Jésus-Christ. 2. Honoré d'un nom d'une divine splendeur, dans les fers que je porte partout, je chante les Églises, je leur souhaite l'union avec la chair et l'esprit de Jésus-Christ, notre éternelle vie, l'union dans la foi et la charité, à laquelle rien n'est préférable, et ce qui est plus important, l'union avec Jésus et le Père, en qui nous résisterons à toutes les menaces du prince de ce monde ; nous y échapperons et nous atteindrons Dieu. II. Puisque j'ai eu l'honneur de vous voir par l'intermédiaire de Damas, votre évêque digne de Dieu, et des dignes presbytres Bassus et Apollonius, et de mon compagnon de service le diacre Zotion.... puissé-je jouir de lui, car il est soumis à l'évêque comme à la grâce de Dieu, et au presbyterium comme à la loi de Jésus-Christ. 
III, 1. Et à vous il convient de ne pas profiter de l'âge de votre évêque, mais par égard à la puissance de Dieu le Père, lui accorder toute vénération ; je sais en effet que vos saints presbytres n'ont pas abusé de la jeunesse qui paraît en lui, mais comme des gens sensés en Dieu, ils se soumettent à lui, non pas à lui, mais au Père de Jésus-Christ, à l'évêque de tous. 2. Par respect pour celui qui nous a aimés, il convient d'obéir sans aucune hypocrisie ; car ce n'est pas seulement cet évêque visible qu'on abuse, mais c'est l'évêque invisible qu'on cherche à tromper. Car dans ce cas, ce n'est pas de chair qu'il s'agit, mais de Dieu qui connaît les choses cachées. 
IV. Il convient donc de ne pas seulement porter le nom de chrétiens, mais de l'être aussi ; certains, en effet, parlent toujours de l'évêque, mais font tout en dehors de lui. Ceux-là ne me paraissent pas avoir une bonne conscience, car leurs assemblées ne sont pas légitimes, ni conformes au commandement du Seigneur. 
V, 1. Car les choses ont une fin, et voici devant nous toutes deux également, la mort et la vie, et chacun doit aller a à son lieu propre " (cf. Ac 1, 25) ; 2. de même qu'il y a deux monnaies, celle de Dieu et celle du monde, et que chacune d'elles a son empreinte propre, les infidèles celle de ce monde, mais les fidèles qui sont dans la charité portent par Jésus-Christ l'empreinte de Dieu le Père ; si nous ne choisissons pas librement, grâce à lui, de mourir pour avoir part à sa passion, sa vie n'est pas en nous. 

vendredi 3 mars 2017

LES ANCIENS CHARISMATIQUES de notre époque par Mgr ATHANASE de Limassol (grec subt. anglais)



Le Métropolite Athanasios de Lemesos, à Chypre

GRAND CARÊME Programme de 40 textes PATRISTIQUES - 5. Lettre d'Ignace d'Antioche aux Ephésiens 15-21


XV, 1. Mieux vaut se taire et être que parler sans être. Il est bon d'enseigner, si celui qui parle agit. Il n'y a donc qu'un seul maître (cf. Mt 23, 8), celui qui " a dit et tout a été fait " (Ps 32, 9 ; 148, 5) et les choses qu'il a faites dans le silence sont dignes de son Père. 2. Celui qui possède en vérité la parole de Jésus peut entendre même son silence, afin d'être parfait, afin d'agir par sa parole et de se faire connaître par son silence. Rien n'est caché au Seigneur, mais nos secrets mêmes sont près de 1ui. 3. Faisons donc tout dans la pensée qu'il habite en nous, afin que nous soyons ses temples (cf. 1 Co 3, 16 ; 6, 19), et que lui soit en nous notre Dieu (cf. Ap 21, 3), ce qu'il est en effet, et ce qu'il apparaîtra devant notre face si nous l'aimons justement. 
XVI, 1. " Ne vous y trompez pas ", mes frères : ceux qui corrompront les familles n'hériteront pas du Royaume de Dieu " (1 Co 6, 9.10). 2. Si donc ceux faisaient cela ont été mis à mort, combien plus celui qui corromprait par sa mauvaise doctrine la foi de Dieu, pour laquelle Jésus-Christ a été crucifié ? Celui qui s'est ainsi souillé ira au feu inextinguible et de même celui qui l'écoute. 
XVII, 1. Si le Seigneur a reçu une onction sur la tête, c'est afin d'exhaler pour son Église un parfum d'incorruptibilité. Ne vous laissez donc pas oindre de la mauvaise odeur du prince de ce monde (cf. Jn 12, 31 ; 14, 30), pour qu'il ne vous emmène pas en captivité loin de la vie qui vous attend. 2. Pourquoi ne devenons-nous pas tous sages, en recevant la connaissance de Dieu, qui est Jésus-Christ ? Pourquoi périr follement, en méconnaissant le don que le Seigneur nous a véritablement envoyé ? 
XVIII, 1. Mon esprit est la victime de la croix, qui est scandale pour les incroyants, mais pour nous salut et vie éternelle (cf . 1 Co 1, 23, 25) : " Où est le sage ? où le disputeur ? " (1 Co 1,20) où la vanité de ceux qu'on appelle savants ? 2. Car notre Dieu, Jésus-Christ, a été porté dans le sein de Marie, selon l'économie divine, né " de la race de David " (Jn 7,42 ; Rm 1,3 ; 2 Tm 2,8) et de l'Esprit-Saint. Il est né, et a été baptisé pour purifier l'eau par sa passion. 
XIX, 1. Le prince de ce monde (Jn 12, 31 ; 14, 30) a ignoré la virginité de Marie, et son enfantement, de même que la mort du Seigneur, trois mystères retentissants, qui furent accomplis dans le silence de Dieu. 2. Comment donc furent-ils manifestés aux siècles ? Un astre brilla dans le ciel plus que tous les astres, et sa lumière était indicible, et sa nouveauté étonnait, et tous les autres astres avec le soleil et la lune se formèrent en choeur autour de l'astre et lui projetait sa lumière plus que tous les autres. 2. Et ils étaient troublés, se demandant d'où venait cette nouveauté si différente d'eux-mêmes. 3. Alors était détruite toute magie, et tout lien de malice aboli, l'ignorance était dissipée, et l'ancien royaume ruiné, quand Dieu apparut en forme d'homme, " pour une nouveauté de vie " éternelle (Rm 6, 4) ; ce qui avait été décidé par Dieu commençait à se réaliser. Aussi tout était troublé, car la destruction de la mort se préparait. 
XX, 1. Si Jésus-Christ m'en rend digne grâce à vos prières, et si c'est la volonté de Dieu, je vous expliquerai dans le second livret que je dois vous écrire l'économie dont j'ai commencé à vous parler, concernant l'homme nouveau, Jésus-Christ. Elle consiste dans la foi en lui et dans l'amour pour lui, dans sa souffrance et sa résurrection... 2. Surtout si le Seigneur me révèle que chacun en particulier et tous ensemble, dans la grâce qui vient de son nom, vous vous réunissez dans une même foi, et en Jésus-Christ " de la race de David selon la chair " (Rm 1,3), fils de l'homme et fils de Dieu, --pour obéir à l'évêque et au presbyterium, dans une concorde sans tiraillements, rompant un même pain qui est remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir, mais pour vivre en Jésus-Christ pour toujours. 
XXI, 1. Je suis votre rançon, pour vous et pour ceux que, pour l'honneur de Dieu, vous avez envoyés à Smyrne, d'où je vous écris, rendant grâces au Seigneur, et aimant Polycarpe comme je vous aime vous aussi. Souvenez-vous de moi comme Jésus-Christ se souvient de vous. 2. Priez pour l'Église qui est en Syrie, d'où je suis conduit à Rome dans les chaînes, car étant le dernier des fidèles de là-bas, j'ai été jugé digne de servir à l'honneur de Dieu. Portez-vous bien en Dieu le Père, et en Jésus-Christ, notre commune espérance.