Triomphe de l'Orthodoxie


Pour le Dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie que l'on n'ose plus appeler que "Dimanche de l'Orthodoxie" pour - "politiquement correct" oblige - ne pas blesser nos frères chrétiens, faussant par là-même le sens de cette Fête primordiale (au sens du début du Grand Carême mais également comme fondement de la foi chrétienne orthodoxe) St Cosmas Le mélode représente bien la cohérence de tous les éléments de ce grandiose capteur solaire de la Lumière Divine qu'est la Tradition orthodoxe. Tout est lié et indissociable : hymnographie, théologie, iconographie, prière, ascèse, vie spirituelle. Il n'y pas de séparation. Il y a Unité et cohérence.

Né à Damas, Cosmas le Mélode, le Moine, de Jérusalem, ou encore de Maï ouma, devait appartenir à une famille pauvre. Il fut adopté, encore jeune, par le père de Jean Damascène, alors haut fonctionnaire chrétien du calife arabe de Damas, et fut élevé avec Jean par un asekretis (fonctionnaire impérial), captif originaire de Constantinople, précepteur et hymnographe. Vers 726, il entre, avec Jean, à Saint-Sabbas, près de Jérusalem, un monastère de grand rayonnement regroupant des moines grecs, syriens, arméniens et coptes. Il est ordonné évêque de Maïouma, petite ville proche de Gaza, vers 734. Défenseur des icônes au temps du premier iconoclasme, dédicataire de la Source de la connaissance de Jean Damascène, Cosmas est, avec ce dernier et André de Crète, à la base de la renaissance hymnographique des VIle et VIlle siècles, qui vit paraître le nouveau genre du canon. Mort à Maïouma, il fut rapidement canonisé (fêté d'abord le 15 janvier, puis le 14 octobre).

Pour l'Eglise orthodoxe point n'est besoin malgré ce que penchent à croire quelques grands hiérarques qui tendraient à devenir de grands hérésiarques à force de confondre, comme à Rome, César et Dieu, point n'est besoin d'emprunter à droite et à gauche pour colmater les brèches et remplir les manques, point besoin de ratisser large pour remplir des églises de plus en plus désespérément vides.

"Rome, l'unique objet de mon ressentiment !" ???

Il pourrait tout de même s'agir de ressentiment... non pas en tant que règlement de compte personnel mais en tant que la dite Eglise "catholique" romaine a non seulement la prétention de représenter mais également est, effectivement, de manière consensuelle, l'image échangeable et reçue médiatiquement, aux yeux du monde entier, de ce qu'est l'Eglise, de ce que sont les Chrétiens et le Christianisme...
Et l'on peut avoir légitimement du mal à accepter que Rome, qui prend autant qu'elle le peut le devant de la scène chaque fois qu'il est possible, partout et par tous les moyens, et depuis des siècles, représente aux yeux du monde le Christ et ses disciples...

Mais il s'agit plus que d'image... On pourrait se moquer de ce que pensent les éternels malveillants qui ne se nourrissent, eux, pour le coup, que de ressentiment bien épais et tenace. Pour ces derniers il n'est d'image, de parole, de geste, de pensée, d'action se réclamant du Christianisme qui ne soit systématiquement combustible pour leur bûcher inquisitorial. Il en sera toujours ainsi. Pas de problème majeur (quoique...)

Mais il y a plus grave. Et il s'agit ici de propagation et de témoignage de la foi, de la vérité, de la véritable foi chrétienne.
Et là, la responsabilité est bien plus grande devant les hommes et... devant Dieu.

Pour y revenir, comment peut-on appliquer le précepte évangélique donné par le Christ Lui-même :
"Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." (Matthieu XXII-21) quand on est un véritable état avec tous ses appareils, organisations, fonctionnements, financements, stratégies etc. ? Comment est-ce Dieu possible ?

Quelle que soit l'importance visible d'un certain type de résultats, de réalisations - notamment caritatives - recevables positivement par le monde, il y aura forcément un moment où quelque chose sera biaisé, tordu, détourné de l'essentiel et irrecevable et ce qui sera renforcé n'appartiendra pas à Dieu mais à un prince de ce monde, le pape de Rome et finalement au prince de ce monde.
Parce que ça convient à tout le monde (ou presque...) d'avoir un Représentant, un Interlocuteur Valable, un Responsable, une Référence en personne, un Maître à penser, une Star de la société du spectacle, bref une idole, et pour l'autre côté de la pièce inévitablement, une tête de turc.
Le monde entier veut un pape, un chef, une tête, et le monde entier transforme en pape tout ce qui représente "valablement" quelque chose. Il y a un pape pour tout

Comment nos deux vénérables Patriarches de Moscou comme de Constantinople ne le perçoivent-ils pas ? Et s'ils le perçoivent pourquoi persistent-ils dans l'erreur à vouloir se placer en concurrence entre eux et avec celui qu'ils considèrent comme leur modèle et homologue sans en avoir encore les moyens ? Tout ce qu'ils peuvent gagner (mais tant pis pour eux) - et nous faire perdre (mais ça, ça nous regarde et c'est grave) - c'est d'être assimilé à ce qu'il y a de pire chez le Souverain Pontife...

Quelque chose ne va pas :
Rien ne va plus à Rome et ça ne date pas de la communion retrouvée avec Mr Willamson qui comme son ex-nouveau chef (?) mélange Dieu et César.
Réintégrer les "Intégristes" c'est de la récup' de temps de crise, pas plus ni moins. On ratisse large, tous azimuts et on cherche à s'approprier tout ce qui semble pouvoir l'être pour boucher les fuites (et ça ne date pas d'aujourd'hui...) : après les syndicats ouvriers, le yoga, le zen, les charismatiques, et les emprunts des icônes, des chants, des textes théologiques, des prières, des offices entiers de l'Orthodoxie en citant à peine ses sources, ou en faisant comme si cela avait appartenu à tous de tout temps (la fameuse référence à l'Eglise indivise), ou en omettant carrément.
Tiens voilà encore une drôle d'application de la Parole du Christ
" Tout ce qui est à toi est à moi" (Luc 15)

Mais tout de même ce précepte du Seigneur :"Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.", quand est-ce qu'on l'applique ?
Je suis sûr que tout s'éclaircira quand ce sera mis en œuvre.




Commentaires

Anonyme a dit…
C'est une réalité bien douloureuse et bien difficile à comprendre.
Il faut espérer que si, selon l'adage, "Dieu reconnaîtra les siens", les siens puissent Le reconnaître dans tout ce marasme.
Je me faisais justement la réflexion que c'est tout de même "grâce" à l'Eglise Romaine que beaucoup de jeunes chrétiens à peine confirmés s'en vont demander l'"asile spirituel" -pour ne pas dire presque politique- dans des voies étrangères telles que le bouddhisme, le soufisme, etc. Encore devons-nous être reconnaissants à ces voies de nous avoir accueillis un certain temps, pour ne pas que nous finissions totalement athées, face aux inepties d'un christianisme... qui n'en est pas (plus) un. Je n'oublierai jamais la main qui m'a nourrie en attendant ma Voie.
Cela dit, si les chrétiens veulent trouver leur Eglise, c'est écrit : il n'y a qu'à observer les fruits pour savoir ce que vaut l'arbre.
Les fruits de l'Athos ne permettent pas le doute.
Pardon pour me faire si longue, je suis décidément plus "répondante" que véritabe "bloggeuse"! Demeurez dans la Paix du Christ, cher frère.
Anonyme a dit…
Eglise Syro-Orthodoxe-Francophone
Son Em Mar Philipose-Mariam, Métropolite,
Monastère Syriaque de la Bse Vierge-Marie, Mère de Miséricorde,
61300 CHANDAI- BREVILLY (France)
Tel :02.33.24.79.58 Fax :02.33.84.86.87. Port :06.10.80.89.79
Courriel : asstradsyrfr@wanadoo.fr
Blog :http://eglisesyro-orthodoxe-francophone.arviblog.com/



Cher ami.
En dehors d'un accent quelque peu polémique que je réprouve fraternellement, je vous remercie pour le fond de cet article, bien propre à stimuler un examen de conscience chez les hiérarques de l'une ou l'autre de nos Eglises qui seraient tentés de favoriser une unité par l'uniformisation...
Il me semble qu'aucune Juridiction Ecclésiastique n'est parfaite, que chacune peut et doit entrer en dialogue fraternel pour tirer de ce dernier les fruits que l'Esprit de Vérité et de Charité ne manquera pas de susciter pour que nous travallions tous, et mieux ! au "bien commun" et à l'unité du monde.
Nous souffrons, certes! les uns des autres...Des faiblesses des uns et des autres...Je crois que ces souffrances peuvent et doivent être portées dans le silence contemplatif et la patience pour par,avec et en Jésus notre Chef qui "donne Sa vie pour Ses amis" devenir sacrifices (pour ne pas être "massacres") et, ce faisant, porter en elles-mêmes les arrhes de la Résurection...
En ces "temps modernes",les âmes souffrent de nos divisions affichées et de cette confusion qu'elles engendrent.
J'admire et rends grâce qu'elles ne perdent pas la Foi!
Puisse le Seigneur qui n'abandonne pas ceux qui Le cherchent, les conduire vers des ilôts de fidélité où, à travers une adhésion simple de la Foi, ils puissent rejoindre l'Epoux de leurs âmes !
Bon et Saint Carême à tous ! que la Lumière du Tabor nous réconforte et nous aide à porter la Croix par, avec et en Jésus pour, mourrant au péché qui flétrit l'image de Dieu qui gît en nous,nous réssuscitions avec Lui pour le Père dans la Lumière et la Forçe de l'Esprit Saint!
Votre fraternellement uni dans la prière.
+ Philippe-Marie
Maxime le minime a dit…
Je ne connais pas très bien votre Église mais je vous remercie de votre écho fraternel. Pour ce qui est de la polémique je n'en fais pas par goût de la polémique bien sûr... Je vais répondre d'ailleurs par une sorte de manifeste bientôt dans un prochain post.