Les 8 vertus contraires aux 8 principales passions
1) La tempérance : le refus de toute nourriture superflue, de tout usage excessif de la boisson, et surtout du vin, le respect exact des jeûnes instaurés par l'Église, la maîtrise de la chair par un usage modéré et toujours identique de la nourriture (ce qui a pour effet d'affaiblir toutes les passions et surtout l'amour de la chair, de soi-même, de sa vie et de sa quiétude).
2) La chasteté : repousser tous les types de débauche, les conversations ou lectures voluptueuses, les paroles obscènes, mauvaises ou à double sens, garder ses sens, surtout la vue et l'ouïe, et peut-être davantage encore le toucher, rechercher la modestie, rejeter les pensées ou rêveries adultères, aimer le silence, l'hésychia, le service des malades et des infirmes, le souvenir de la mort et de l'enfer. Le commencement de la chasteté, c'est un esprit qui ne fléchit pas devant les pensées ou rêveries adultères ; la perfection de la chasteté, c'est la pureté qui voit Dieu.
3) La non-possession: se contenter du strict nécessaire, haïr le luxe et la mollesse, être miséricordieux envers les nécessiteux, aimer la pauvreté évangélique, espérer dans la providence divine, accomplir les commandements du Christ, avoir l'esprit libre et tranquille par absence de soucis, avoir le cœur doux.
4) La douceur : éloigner les pensées de colère et celles qui troublent le cœur et le jettent dans la fureur, être patient, suivre le Christ qui appelle Ses disciples sur la croix, rechercher la paix du cœur, le calme de l'esprit, la fermeté et le courage chrétiens, ne pas être affecté par les offenses, être magnanime.
5) Les pleurs bienheureux : percevoir la chute commune de tous les hommes et la pauvreté de son âme et s'en affliger, pleurer en esprit, avoir le coeur contrit, et obtenir par cela une conscience légère, l'allégresse et la consolation de la grâce, espérer en la miséricorde de Dieu, rendre grâces à Dieu pour les tribulations, supporter les tribulations avec soumission en pensant à ses innombrables péchés, être prêt à supporter les tribulations qui se présentent, purifier son esprit en éradiquant les passions, se mettre à mort pour le monde, désirer la prière, la solitude, l'obéissance, l'humilité, la confession de ses péchés.
6) La vigilance : le zèle pour toute bonne œuvre, l'accomplissement sans paresse de la règle de prière à l'église et en cellule, l'attention lors de la prière, la surveillance scrupuleuse de tous ses actes, de tous ses sentiments, de toutes ses paroles et de toutes ses pensées, le refus de la confiance en soi, l'assiduité à la prière et à la parole de Dieu, la révérence, la vigilance permanente sur soi-même, le refus du sommeil prolongé, de la mollesse, des paroles vaines ou mordantes, des plaisanteries, l'amour des veilles nocturnes, des métanies et autres exploits qui procurent à l'âme la vigilance, l'amour de la solitude dans sa cellule, le souvenir, le désir et l'attente des biens éternels.
7) L'humilité: la crainte de Dieu, la perception de Dieu pendant la prière, une prière particulièrement pure où l'on perçoit fortement la présence de Dieu et Sa majesté, dans un état mental parfaitement stable qui engendre la crainte de Dieu, la profonde connaissance de sa nullité, la vision des autres sous un jour nouveau où ils paraissent nous être en tout supérieurs (ce qui accroît notre humilité), la naïveté, la bonhomie, l'ingénuité suscitées par une foi vivante, la haine de la louange humaine, les reproches permanents faits à soi-même, la justice et la franchise, l'impassibilité, le fait de se mettre à mort pour tout, la componction, la connaissance du mystère caché dans la croix du Christ, le désir d'être crucifié pour le monde et pour ses passions et la recherche de cette crucifixion, le rejet de toute espèce d'adulation, le rejet des paroles faussement modestes, de la modestie forcée ou intentionnelle, de l'habitude de feindre, la folie évangélique, le rejet de la sagesse terrestre comme indigne du ciel, le mépris de tout ce qui est élevé chez les hommes et qui est en réalité une abomination devant Dieu, le rejet de la justification en parole, le silence évangélique devant les offenseurs, le renoncement à toute spéculation mentale, l'acceptation de l'intelligence évangélique, le rejet de toute pensée qui se dresse contre l'intelligence du Christ, l'humilité, le discernement spirituel, l'obéissance consciente à l'Église.
8) La charité : la prière qui passe de la crainte de Dieu à l'amour pour Dieu, la fidélité au Seigneur prouvée par le rejet permanent de toute pensée ou sensation pécheresse, la douce et indicible attirance de l'homme entier vers le Seigneur Jésus-Christ et vers la Trinité adorée, le fait de voir l'image de Dieu dans le prochain (et la vision du Christ qui découle de cette vision spirituelle), le fait de préférer le prochain à soi-même, la pieuse vénération du prochain dans le Seigneur, la charité brûlante, pure, fraternelle, joyeuse, impartiale, égale, pour le prochain quel qu'il soit, ami ou ennemi, le ravissement dans la charité durant la prière de l'esprit, du coeur et du corps, l'ineffable jouissance spirituelle du corps, l'affaiblissement des membres du corps quand vient la consolation spirituelle (Cf Saint Isaac le Syrien, homélie 44), l'inaction des sens pendant la prière, la délivrance du mutisme de la langue du coeur, la prière qui cède devant la douceur spirituelle, le silence de l'esprit, l'illumination de l'esprit et du coeur, la prière si puissante qu'elle vainc le péché, la paix du Christ, l'éloignement de toutes les passions, l'engloutissement de tous les raisonnements dans l'intelligence du Christ qui surpasse tout, la Théologie, la connaissance des êtres incorporels, la mise en déroute des pensées pécheresses qui ne parviennent pas à s'imposer à l'esprit, la douceur et l'abondante consolation pendant les tribulations, la contemplation de son état intérieur, l'humilité profonde, l'humble opinion de soi-même. L'énumération est infinie ...
Commentaires
Très intéressant. Cet endeignensei sur les vertus est il l'enseignement officiel de l'egll'é orthodoxe ?