MÉMOIRE du SAINT MARTYR PANTELEIMON (7)


Tous les malades de la ville s'adressaient à lui, abandonnant tous les autres médecins, qui étaient incapables d'apporter des guérisons aussi promptes et radicales. Il guérissait toujours avec succès et n'acceptait d'argent de personne. Le nom de ce médecin tout miséricordieux était connu de tout le peuple et les autres médecins étaient mal jugés et ridiculisés. Une grande jalousie doublée d'une tout aussi grande animosité envers Pantéléimon naquit ainsi chez les médecins de la ville, et ceci dès le jour de la guérison de l'aveugle.

Un jour, alors que cet aveugle marchait dans la ville, les médecins l'aperçurent et se demandèrent: « N'est-ce pas celui qui était aveugle, qui s'est adressé à nous pour que nous le guérissions et que nous n'avons pas pu guérir ? Comment se fait-il qu'il voie à présent ? Comment donc a-t-il été guéri et qui lui a ouvert les yeux ? ». Ils s'adressèrent alors à lui directement et lui posèrent toutes ces questions. L'aveugle répondit sans détour que son médecin était Pantéléimon. Et eux, sachant qu'il était l'élève d'Euphrosyne, ajoutèrent: « C'est le grand élève d'un grand maître! ». Ils ignoraient que Pantéléimon agissait par la force du Christ, et, sans s'en douter, ils confessaient en vérité que Pantéléimon était le grand élève d'un grand Maître, Jésus­Christ. Cependant, bien que leur bouche louât hypocritement le saint, leur coeur complotait le mal par envie, cherchant une accusation qui pût conduire le saint à sa perte.

Observant qu'il se rendaient dans les prisons pour y panser les plaies des captifs chrétiens qui souffraient pour le Christ, ils s'adressèrent à l'empereur tortionnaire Maximien en ces termes: «Empereur ! Ce jeune homme auquel tu as ordonné de s'instruire dans l'art de guérir afin de le garder auprès de toi dans ton palais, et bien il fait maintenant le tour des prisons, dédaignant la bonté dont tu fis preuve à son égard, il soigne les captifs qui blasphèment nos dieux et partage leurs idées, et en détourne beaucoup par son raisonnement dépravé. Si tu ne le fais pas périr rapidement, tu t'occasionneras un grand nombre de soucis, car beaucoup se détourneront de nos dieux à cause de son enseignement. En effet, Pantoléon n'attribue pas les guérisons qu'il opère à Esculape ou à un autre dieu, mais à un certain Christ, et ainsi tous ceux qui sont guéris croient en Lui ».
C'est avec de telles calomnies qu'ils s'adressèrent à l'empereur. Ils le supplièrent de faire quérir l'aveugle que Pantoléon avait guéri pour attester leurs dires.

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