"Tuer les passions" par Geronda Moïse l'Athonite de bienheureuse mémoire

"Les chrétiens qui luttent ne sont ni écervelés, ni naïfs, simplistes, superficiels, frivoles, pessimistes ou rêveurs. S'ils le sont, ce ne sont pas de vrais chrétiens. Les chrétiens qui luttent sont optimistes, joyeux, sincères, dignes de confiance, entiers et humbles. 

Le point de départ de l’amélioration de soi n’est pas du tout égocentrique. Le sens de mes péchés me rend contrit, pas effrayé ni tourmenté.
La conviction que je peux changer, que je suis un grand pécheur, ne devrait pas être un vœu pieux ou une fausse modestie, mais des paroles et des actions sûres, précises et inébranlables.  Puisse la découverte de l’amour infini du Dieu bon, et de ma propre rébellion, de mon apostasie et de mon propre éloignement de Lui me donner de chaudes larmes de véritable repentir. 
Puisse l’amour de Dieu pour nous m’émouvoir, me conduire à la contrition, me remuer et me restaurer. Le point de départ est donc l'acceptation de mon péché.
Cette acceptation honnête rapportera de Dieu le repentir qui fera que mon âme abhorre ce qu’elle a aimé et aime tout bien qu’elle avait oublié. 

On a demandé un jour à un Ancien athonite: «Qu'est-ce que la Sainte Montagne?» Il a répondu: «Nous avons beaucoup de gens ici qui se repentent. Ou plutôt, nous nous repentons tous ». 
Un autre Ancien a dit : «Un moine est vêtu de repentance. Il est entièrement consumé par l’amour de Dieu et vit dans la repentance ». Ces derniers mots sont très importants. 

Le repentir n’est pas une attitude passive où nous déplorons notre destin et maudissons notre sort.
Selon Abba Isaac le Syrien, c’est le cœur brûlant d’amour pour Dieu, les autres et l’ensemble de la création. Ceux qui se repentent ont la flamme de l'amour qui brûle dans leur cœur et essaient de rattraper le temps perdu à pécher. Ils s’affligent de leurs offenses.
Ils ne s’inquiètent ni ne deviennent soucieux d’eux-mêmes, et de la façon dont une personne aussi merveilleuse a réussi à faire un tel gâchis, cela impliquerait une grande idée d’eux-mêmes. Vous ne pouvez pas avoir d'amour pour Dieu si vous n'aimez pas les autres.
Cet amour me rend tolérant, fait naître en moi le pardon, la compassion, la gentillesse, l’humour et me rend agréable pour les autres ; mais pas dur, critique, prompt au jugement, sévère, renfrogné et dogmatique."
(version française de la source
par Maxime le minime)

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