Malversations en milieu ecclésiastique ???
D’où vient l’argent qui a attisé les conflits religieux en Ukraine - et qui a essayé de le voler?
par Père Andrew
Novembre 18, 2018
Un impôt américain de 25 millions de dollars aurait-il été affecté au financement destiné à attiser les troubles religieux et la violence en Ukraine? Le président ukrainien Petro Porochenko (sans succès) aurait-il tenté d’en mettre la plus grosse part dans sa poche?
par James George JATRAS
(Analyste, ancien diplomate américain et conseiller en politique étrangère auprès du Sénat)
Le mois dernier, la communion chrétienne orthodoxe dans le monde entier a sombré dans la crise suite à la décision du patriarche œcuménique Bartholomée Ier à Constantinople de reconnaître comme légitimes de pseudo-évêques schismatiques anathématisés par l'Église canonique ukrainienne orthodoxe, partie autonome de l'Église orthodoxe russe. Ce faisant, non seulement le patriarche Bartholomée a flétri aux yeux du monde le témoignage de la foi orthodoxe, apostolique et vieille de deux millénaires, mais il a également ouvert la voie aux conflits religieux en Ukraine et à la violence fratricide - qui a déjà commencé.
À partir de juillet, alors que peu de personnes y prêtaient attention, cet analyste a mis en garde sur le conflit imminent et sur la manière dont il facilitait l'agenda moral antichrétien de certaines voix «orthodoxes» marginales, telles que “Orthodoxy in Dialogue,” Fordham University’s “Orthodox Christian Studies Center,” et The Wheel. Selon les mots du P. John Parker ces «docteurs autoproclamés prétendent remettre en question les enseignements moraux de la foi et rôdent, tels des loups travestis en moutons, façonnant et colportant de fausses idées sur la réalité de notre vie en Christ. ”Sans surprise, de tels groupes ont adhéré à l’auto-promotion néopapale sans mesure de Constantinople et à son soutien aux schismatiques ukrainiens.
Personne - et certainement pas cet analyste - n'accuserait le patriarche Bartholomée, la plupart des politiciens ukrainiens ou même les schismatiques ukrainiens de sympathiser avec la défense de telles valeurs anti-orthodoxes. Et pourtant, ces avocats savent qu'ils ne peuvent pas avancer leurs objectifs si la structure conciliaire et traditionnelle de l'Orthodoxie reste intacte. Ainsi, ils accueillent volontiers les efforts déployés par Constantinople pour centraliser le pouvoir tout en jetant l’Église dans la discorde, en particulier l’Église russe, qui est vilipendée dans certains milieux occidentaux précisément parce qu’elle est un flambeau mondial du témoignage moral chrétien traditionnel.
Cet aspect met en évidence une autre raison pour laquelle les gouvernements occidentaux soutiennent l'autocéphalie ukrainienne en tant qu'offensive spirituelle contre la Russie et l'Orthodoxie. Les dirigeants post-Maïdan insistent sur le «choix européen» que les Ukrainiens auraient fait en 2014, mais ils se gardent bien d’insister sur le fardeau moral exigé par l'Occident, symbolisé par les marches «gays» organisées par-dessus les protestations chrétiennes dans des villes orthodoxes telles qu'Athènes, Belgrade, Bucarest, Kiev, Odessa, Podgorica, Sofia et Tbilissi. Même sous le gouvernement Trump, les États-Unis emboîtent le pas de nos amis de l'Union européenne et font pression sur les pays libérés du communisme pour qu'ils adoptent de telles «valeurs européennes démocratiques» nihilistes.
Peut-être encore plus important pour ses initiateurs, le conflit sur l'Ukraine vise à briser ce qu'ils considèrent comme le «soft power» de la Fédération de Russie, dont l'Église orthodoxe est le cœur et l'âme spirituels. Comme l'explique Valeria Z. Nollan, professeur émérite d'études russes au Rhodes College:
«Le véritable objectif de la quête de l'autocéphalie [c'est-à-dire du statut de gouvernement autonome complet et indépendant du Patriarcat de Moscou] de l'Église orthodoxe ukrainienne est un coup d'état de facto: un coup d'état politique a déjà eu lieu en 2014, envenimant les relations entre l'Ukraine occidentale et la Russie, et donc un autre type de coup d'état - un coup d'état religieux - cherche également à saper les relations canoniques entre l'Église orthodoxe ukrainienne et Moscou. "
En poursuivant ces deux objectifs (sur le plan moral, dégrader le christianisme orthodoxe et sur le plan politique, saper l'État russe en tant que puissant protecteur traditionnel de l'Orthodoxie), il est de plus en plus clair que le gouvernement des États-Unis - et plus particulièrement le département d'État - est devenu un centre de fomentation de conflits. Après avoir brièvement déclaré que «toute décision relative à l'autocéphalie est une affaire interne à l'église [orthodoxe]», le Département a inversé sa position et publié une déclaration officielle (au nom de la porte-parole du département, Heather Nauert, mais clairement rédigée par le Bureau européen) qui sans faire un appel direct à l'autocéphalie, n’en a pas moins donné l'impression indéniable d'un tel soutien. C'est exactement ce qui a été rapporté dans les médias, par exemple: «Les États-Unis soutiennent la candidature de l'Église ukrainienne à l'autocéphalie.» Enfin, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a lui-même apporté son soutien, tout comme le Reichskommissar américain pour l’Ukraine, Kurt Volker.
La menace…
On s’est vite aperçu que l’implication du Département d’État ne se limitait pas à des exhortations. Comme l'a rapporté cet analyste en octobre, selon un rapport non confirmé émanant de membres de l'Église orthodoxe russe hors de Russie (une juridiction autonome du patriarcat de Moscou basée à New York), en juillet de cette année, des responsables du département d'État (incluant très probablement le Secrétaire Pompeo personnellement) a averti l’Archidiocèse Grec orthodoxe américain (également basé à New York mais faisant partie du patriarcat œcuménique) que le gouvernement américain était au courant du détournement d’une importante somme d’argent, environ 10 millions de dollars, sur une somme estimée à 37 millions de dollars provenant de fidèles pour la reconstruction de l'église orthodoxe grecque Saint-Nicolas et du Sanctuaire National à New York. L'avertissement du Département d'État aurait également noté que les procureurs fédéraux avaient des preuves documentées confirmant le retrait de ces fonds à l'étranger sur ordre du Patriarche œcuménique Bartholomée. Il a été suggéré que le secrétaire d'État Pompeo «ferme les yeux» sur ce vol en échange d'une action du patriarcat de Constantinople en faveur de l'autocéphalie ukrainienne, ce qui a aidé le patriarche Bartholomée à poursuivre sur sa lancée.
[De plus amples détails sur le scandale de Saint-Nicolas sont disponibles ici, mais en résumé: un seul lieu de culte, parmi toutes les religions, a été détruit lors de l'attaque du 11 septembre 2001 à New York et un seul bâtiment ne faisant pas partie du complexe du World Trade Center a été complètement détruit. C’est l’église orthodoxe grecque Saint-Nicolas, petite église paroissiale urbaine fondée à la fin de la Première Guerre mondiale et dédiée à Saint-Nicolas, particulièrement vénéré des Grecs en tant que patron des marins. À la suite de l'attaque du 11 septembre et après une longue bataille juridique avec l'autorité du port qui s'opposait à la reconstruction de l'église, l'archidiocèse grec a lancé en 2011 une vaste campagne de collecte de fonds pour le brillant projet novateur du célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava basé sur les formes byzantines traditionnelles. De riches donateurs comme des fidèles aux moyens plus modestes ont contribué avec enthousiasme à cet effort se montant à plusieurs millions de dollars. Et pouf! En décembre 2017, toute construction a été interrompue par manque de fonds et reste bloquée à ce jour. La reprise nécessiterait d'avoir environ 2 millions de dollars en main. Bien que l’archidiocèse ait demandé à un grand cabinet comptable de réaliser un audit, il n’y a pas eu de réponse claire à ce qui est arrivé à l’argent. Le procureur américain et les autorités de l'État de New York enquêtent.] À suivre
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