La vraie FOI qui obtient des MIRACLES
Matthieu 17; 15-24 |
La raison pour laquelle les disciples du Christ ne purent chasser le démon du jeune garçon lunatique était la faiblesse de leur foi. Cela, le Seigneur lui-même, l’a souligné lorsque les disciples déçus lui demandèrent pourquoi ils n’avaient pas pu eux-mêmes guérir l’enfant. Le Christ leur dit : « C’est à cause de votre incrédulité. » ils avaient la foi bien sûr, seulement ils n’avaient pas la foi vive, la foi qui fait des miracles ; ils s’émerveillaient et acceptaient Jésus, mais ils n’étaient pas encore prêts à dire ce que dit aujourd’hui le prêtre officiant, lors d’une prière récitée au cours de la divine liturgie qui est « Nous te confions toute notre vie, notre espoir, Maître, ami des hommes »
Il manquait à leur foi l’humilité et dans leur âme c’est l’anthropocentrisme qui l’emportait. Leur foi jusqu’alors était davantage mentale et sentimentale. C’est pourquoi plus tard, lors de l’épreuve des souffrances et de la crucifixion de leur Maître, cette sorte de foi s’est évanouie et les a conduits à la fuite et au reniement de Jésus. C’est seulement avec la venue du Saint Esprit à la Pentecôte, que leur foi est devenu authentique, véritable et que par sa force « se produisirent des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. » (Acte 6 ;8)
Lorsqu’Il fut informé par le malheureux père de l’impuissance des disciples à guérir le jeune garçon, plein d’indignation et de colère Jésus s’adressa à ses disciples en ces termes renversants « race incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ?»
On pourrait dire que les Hébreux étaient rien moins qu’incrédules ; en effet, aucun autre peuple que la Nation des hébreux ne se distinguait autant pour son attachement à un seul et vrai Dieu, qu’ils adoraient avec une foi et une dévotion absolues. Mais ils sont qualifiés par Jésus d’incrédules à juste titre car ils avaient une foi dévoyée, égoïste, formaliste. La foi incomplète et fausse n’est pas la vraie foi c’est de l’incrédulité.
La foi ne va pas sans l’authentique amour et l’autosacrifice. S’il lui manque l’amour parfait elle en est réduite alors à un bavardage mental, à une fanfaronnade pharisaïque. La foi en Christ est un état psychosomatique. C’est une force de l’esprit qui s’exprime et se manifeste de façon psychosomatique. Celui qui croit vit comme il croit. Il exprime par des faits sa foi en Dieu. Pour un vrai Chrétien, la foi contient l’amour et l’amour la foi.
Pour beaucoup de gens la foi reste à la limite de l’intellect. Ils croient dans leur tête mais pas intégralement. Ils admettent l’existence d’une Force supérieure sur laquelle ils aiment philosopher et méditer. La foi pour eux est une idéologie, une théorie du monde, ce n’est pas la vie. Ils proclament qu’ils croient en Dieu, mais ils ne soumettent pas leur vie à sa volonté. Ils ne se conforment pas à ses commandements. Ils veulent que Dieu reste étranger à leur vie personnelle. Qu’il soit un spectateur éloigné mais pas leur compagnon de route. Ceux-là nous les rencontrons surtout dans le milieu des gens cultivés, pour la bonne raison que la fierté que leur procurent la connaissance et le savoir enfle leur cerveau et les empêche de voir la réalité de la vie.
D’autres voient la foi comme un refuge dans les moments de peur et d’hésitation. Chez eux dominent l’intérêt. Lorsqu’ils ont besoin de Dieu ils croient en Lui et Lui vouent adoration puis, lorsqu’ils sont parvenus à surmonter les épreuves non seulement ils L’oublient mais ils Le provoquent par leur comportement indécent et pervers.
Pour d’autres encore la foi est une belle tradition ils disent : « C’est ainsi que nous avons trouvé les choses, c’est ainsi que nous devons les continuer. Il voit l’Église comme une corporation culturelle qui s’occupe d’art et de musique et qui a de beaux us et coutumes. Ils se battent et dépensent beaucoup pour entretenir cette tradition avec laquelle leur vie n’a aucun rapport. Tout ceux qui voient la foi ainsi sont des incroyants et des pervers. C’est contre eux que Dieu s’indigne car non seulement ils restent en dehors de la grâce rénovatrice de la foi mais encore ils deviennent aussi la cause de la désorientation du peuple immature et non informé des principes de la vraie foi.
Si le Christ se trouvait aujourd’hui dans notre société perverse, avec quelle parole il décrirait le caractère tragique de celle-ci ? C’est deux qualificatifs suivants suffiraient-ils « Incrédules et pervers » pour rendre compte de la réalité contemporaine de la morale et de la spiritualité perverties et de la satanique incrédulité !? »
La foi authentique se distingue par son entière confiance en Dieu.
Je crois, signifie : je donne ma vie à Dieu, je renonce à mon ego, je me soumets à son amour.
Je crois, signifie : je me donne à Dieu sans réserves, j’obéis à sa volonté.
Je crois, signifie : je me sens comme les enfants innocents, sans défiance ni hésitation, mais simple et candide.
La foi authentique s’exprime avec toute la pensée, toute l’âme, tout le cœur, comme un véritable amour pour Dieu et pour l’homme. Cette sorte de foi qui s’appuie sur l’humilité, sur l’obéissance et sur l’amour est miraculeuse. De l’homme qui croit en Dieu de cette manière, le Christ a dit « qu’il pouvait déplacer des montagnes et même faire de plus grands prodiges que ce qu’Il fit Lui-même » (Jean14 ; 12)
Un miracle ne se produit pas s’il n’y a pas d’union entre le Christ et l’homme. Nous perdons notre temps en demandant à Dieu ou à la Toute Sainte ou aux saints de faire un miracle dans notre vie si auparavant nous n’avons pas acquis les présupposés relatifs aux miracles que sont les expériences vécues concernant la vraie et vive foi. Le Christ et la Toute Sainte ne veulent pas de nos consécrations, ni de nos autres sacrifices matériels. Le Christ veut que nous sacrifiions notre égoïsme et nos passions afin d’acquérir l’innocence et la pureté de l’enfant.
Aujourd’hui « Si le Fils de l’homme venait, trouverait-Il la foi sur la terre ? » (Luc 18;8) c’est une question brûlante qui doit nous inquiéter. La raison pour laquelle Dieu ne répond pas à nos supplications lorsque nous lui demandons d’accomplir un miracle c’est que nous n’observons pas ses commandements. Le miracle ne se produit pas dans notre vie par un tour de magie. C’est le résultat et la manifestation de Dieu en union avec la nature humaine et la bénédiction pour les croyants. Par la grâce et la force de notre Seigneur Jésus-Christ se produisent toujours de grands et stupéfiants miracles. Il suffit, avec foi et prière, que nous nous réfugions auprès de Lui. Il suffit aussi que notre cœur brûle d’amour divin, que notre pensée soit humble et que nos lèvres murmurent : « Je crois Seigneur, aide-moi et fortifie ma foi »
Archiprêtre P. Panagiotis V.
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