Réponse à l'article "La puissante Église orthodoxe" de "Le Point", n° 2049-2050, du 22-29 déc. 2011
Du Saint Synode de l'Eglise de Grèce
Athènes, le 14 février 2012
Madame / Monsieur le Chef de la Rédaction,
Madame / Monsieur le Chef de la Rédaction,
Dans votre magazine Le Point, numéro 2049-2050, du 22-29 décembre 2011, parut un article par Mme Alexia Kéfalas, intitulé Le fabuleux trésor de l’Église grecque avec pour sous-titre “Tabou. La puissante Église orthodoxe, protégée par la Constitution et financée par l’État, échappe à l’impôt”.
Dès le début de l’article, le lecteur est influencé négativement par des assertions affirmant que l’Église Orthodoxe en Grèce est omnipotente, protégée par la Constitution financée par l’Etat et surtout qu’elle échappe à l’impôt. En vérité, sur quoi fonde Mme Kéfalas ces aphorismes inexactes? Elle parle de fortune fabuleuse et mentionne des biens immobiliers, des revenus fonciers ainsi que des actions. Aurait-elle donc étudié le Cadastre de l’Église? Y-a-t-elle vu quelle fortune l’Église a cédée à l’État afin que plusieurs fondations pour l’éducation y soient construites, ainsi que des Universités, des Écoles Militaires, des écoles primaires et collèges, tous les grands hôpitaux, des stades et autres espaces sportifs? De même, combien de terrains et biens immobiliers ont été cédés à des organismes et collectivités locales? Comment donc Mme Kéfalas écrit de telles inexactitudes sans avoir une information complète et globale sur l’état de la fortune ecclésiastique? Elle ne s’est jamais enquérie de telles données auprès des services compétents du Saint Synode: d’où les aurait-elle donc puisées? L’Église, ne doit-elle pas avoir des fonds afin qu’elle puisse subsister en tant qu’organisme, afin qu’elle puisse mener à bien son œuvre pastorale et philanthropique? Comme nous le voyons dans l’article de Mme Kéfalas, non donc ! L’Église n’a pas le droit.
Peut-être Mme Kéfalas saurait-elle que le dernier achat d’actions effectué par l’Église eut lieu suite à une demande de la Banque Nationale de Grèce pour l’augmentation de son capital d’actions et que cela fut fait afin d’aider à la relance de l’économie du pays et, qui plus est, que l’Église emprunta à la Caisse d’Épargne afin de pouvoir faire face à cette entreprise difficile ?
Bien sûr, l’Église Orthodoxe de Grèce est omnipotente : c’est du fondateur de notre foi, notre Seigneur Jésus Christ, qu’elle puise son pouvoir ; c’est Lui qui est Dieu Omnipotent, qui devint l’homme parfait, afin de sauver, de par sa mort sur la Croix, le pauvre pécheur. L’Église est en effet omnipotente, puisque les fidèles de l’Église du Christ sont sa force et qu’ils sont prêts à tout offrir pour elle. Cette force de l’Église ne provient donc d’aucune loi humaine et d’aucun pouvoir étatique mais de la force sanctifiante que le Seigneur lui octroya et laquelle se matérialise en les personnes des fidèles, qui constituent Sa gloire, Sa force et Sa richesse.
Mme Kéfalas écrit également, malintentionnément, que l’Église de Grèce, sous la forme d’une Entité Légale de Droit Public, échappe à l’impôt. Ceci est complètement erroné mais elle le cite quand-même intentionnellement afin de heurter l’Église encore plus profondément, puisque, hormis le fait que la totalité des entités légales de l’Église de Grèce reversèrent pour l’année 2011 un montant de 12.584.139,92€ en taxes, le Bureau du Comité Synodique de Presse remit à la journaliste en question le Bulletin de Presse datant du 15 septembre 2011 et précisant en détail quelles sont les lois en vertu desquelles l’Église reverse annuellement ses taxes et quelles sont ces taxes. Néanmoins, Mme Kéfalas n’a à priori pas pris tout ceci en considération et par conséquent n’en mentionne rien dans son article.
Pour finir, en ce qui concerne ce que Mme Kéfalas évoque au sujet de “la Russie des tsars”, de “fiestas byzantines”, de “Jaguar (!) luxueuses”, de “jets privés”, de “dépenses démesurées pour les festins des membres du clergé” et d’autres rumeurs du même type destinées à être crues par le public, ci-joint, et pour son information, encore une fois (étant donné que le Bureau du Comité Synodique de Presse le lui a déjà envoyé à plusieurs reprises), veuillez trouver dans l’Annexe ci-joint la traduction du troisième paragraphe du Bulletin de Presse du Saint Synode datant du 3 septembre 2010, dans lequel est présenté en détail le ministère social et caritatif de notre Église.
Tant Sa Béatitude l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce que Leurs Eminences les Métropolites de la Grèce, ainsi que tous les membres du clergé, ont fait du soutien des gens en ces moments difficiles leur priorité absolue et continue, afin que nous puissions lutter tous ensemble, unis, avec coopération et courage, pour sortir de cette crise terrible spirituelle et économique.
Veuillez agréer, Madame/Monsieur le Chef de la Rédaction, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Avec nos vœux fraternels,
Par ordre de Sa Béatitude Mgr Iéronymos II,
Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce,
+ Gabriel, Évêque de Diavleia,
Haut Secrétaire du Saint Synode de l’Église de Grèce
Commentaires