"J’ai vu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits" par George ORWELL

À propos de la guerre civile espagnole à laquelle il a participé dans le camp des anti franquistes, aux côtés du POUM (Partit  d'Unificación Marxista en catalan, formation anti-stalinienne, proche des anarchistes, combattu par le Parti communiste plus enclin à maintes reprises à éliminer les dissidents que les franquistes) George Orwell, toujours défenseur de la vérité et de la liberté en toute situation, devenu sceptique à l’égard du collectivisme,  en est venu à considérer comme « non démocratique en soi, mais, au contraire, donnant à une minorité tyrannique des pouvoirs dont les inquisiteurs espagnols n’ont jamais rêvé ».
a écrit :
   

« … J’ai vu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits, pas même le rapport qu’implique un mensonge ordinaire. J’ai vu de grandes batailles rapportées là où il n’y avait eu aucun combat, et un silence complet là où des centaines d’hommes avaient été tués. J’ai vu des troupes qui s’étaient battues avec courage être dénoncées comme des lâches et des traîtres, et d’autres qui n’avaient jamais vu un coup de feu être saluées comme les héros de victoires imaginaires ; et j’ai vu les journaux de Londres vendre ces mensonges au détail et des intellectuels enthousiastes construire des superstructures émotionnelles sur des événements qui n’avaient jamais eu lieu. »
[…]"
George Orwell
My Country Right or Left, 1940-1943


NB : Les Fake News, le mensonge, l'approximation, le manque de sérieux, le manque d'objectivité, l'absence sur le terrain, les on-dits, l'absence de vérification… ça ne date pas d'aujourd'hui , c'est une vieille habitude dans la presse, sans parler de la propagande de guerre.

Commentaires

Laurence Guillon a dit…
En effet! J'ai réalisé l'ampleur du problème lors de la première guerre d'Irak avec Busch senior! J'écoutais Radio courtoisie qui ne diffusait que du Paris, c'était la seule source d'informations et d'analyses normales. Un mien cousin chauffé par la propagande était allé injurier son épicier marocain qui n'avait absolument rien à voir avec l'Irak! Lequel Irak n'avait rien à voir ni avec le terrorisme, ni avec les racailles, et ne nous avait jamais rien fait.
Anonyme a dit…
Orwell n'a pas été un sceptique du collectivisme ou un déçu du collectivisme mais un critique du stalinisme. Il a été témoin de ce qu'ont fait les communistes staliniens pendant la guerre d'Espagne et il a été un critique de ce communisme. Orwell était trotskiste et il l'est demeuré.
Maxime le minime a dit…
Les «trotskistes » du POUM ne sont pas considérés par les Trotskistes « orthodoxes » comme de vrais trotskistes qui ont plutôt du mépris pour eux et les traitent de « trotskards. Et Orwell, comme beaucoup dans les milices du POUM qui avaient expérimenté avec succès l’autogestion, se sentaient plus proches des anarchistes de Durruti, refusant de se soumettre à la dictature de la hiérarchie d’un parti bolchevique fût-il stalinien ou trotskiste.
Au retour de l’expérience catalane Orwell participe au Comité « Freedom Defence Committee » créé dans le but de « défendre les libertés fondamentales des individus et des organisations, et pour venir en aide à ceux qui sont persécutés pour avoir exercé leurs droits à la liberté de s’exprimer, d’écrire et d’agir » (extrait de la déclaration de ce comité).
Le véritable visage du Trotkisme c’est celui de l’écrasement sauvage de la Commune de Kronstadt ordonné par Trotski le 18 mars 1921 (2 000 tués lors des combats, 2 000 fusillés et des centaines de massacrés sur place, et 6 500 déportés au premier Goulag)