de NOTRE TOUTE SAINTE SOUVERAINE
LIRE le très beau texte de
sur le Blog LA LORGNETTE DE TSARGRAD
Que la Mère de Dieu ait été sans péché personnel, c’est une chose que les orthodoxes confessent. Par contre, ils ne la disent pas préservée du péché originel, mais victorieuse du péché. La place unique de Marie ne tient pas à une exemption miraculeuse, mais à sa victoire hors du commun. Le pélagien annule, au nom de la liberté individuelle, la solidarité des hommes dans la nature héritée d’Adam. L’augustinien annule, au nom de cette solidarité naturelle, la liberté de décision personnelle. L’Ortho- doxie maintient les deux principes : et solidarité et liberté. Dès lors, la Mère de Dieu n’est plus sauvée du péché commun par un deus ex machina, le dogme spécial de l’Immaculée Conception. Alors que le péché avait proliféré, et que la solidarité de tous les hommes dans la nature déchue d’Adam rendait la victoire presqu’impossible, la liberté de chacun subsistait, et les potentialités de la nature humaine étaient restées intactes. C’est en faisant, de ces potentialités, un usage agréable à Dieu, que la Mère de Dieu a triomphé du péché. Voici comment Nicolas Cabasilas, récapitulant ce que les Pères ont dit, explique l’inexplicable miracle : « Il faut bien admettre que le pouvoir de lutter contre le péché a été déposé dans la nature humaine... Mais personne n’a mis en œuvre le pouvoir de lutter contre le péché... et la maladie inaugurée par le premier des hommes et partagée par tous régna sur tous... Mais la Vierge très-pure, sans avoir le Ciel pour cité – car elle ne provenait pas des corps célestes mais de la terre, de la manière qui nous est commune à tous en cette race déchue oublieuse de sa propre nature – seule parmi les hommes a tenu, du début jusqu’à la fin, contre toute méchanceté. Seule elle a rendu à Dieu intacte la beauté qu’Il nous avait donnée, seule elle a usé de toute la puissance et de toutes les armes qu’Il nous avait remises... D’où la Vierge tint-elle donc sa victoire?... Dieu ne l’avait pas préparée particulièrement pour cette sagesse, pas plus qu’en lui offrant autant qu’aux autres il ne l’avait jugée digne d’une assistance plus grande ; c’est seulement en usant d’elle-même et des moyens communs donnés à tous pour la vertu qu’elle a remporté cette victoire inouïe et au-dessus de la nature »
in Le nouveau catéchisme contre la foi des Pères
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