Une excellente mise au point de CLAUDE sur l'œcuménisme et l'amour chez les Bisounours !

Claude a écrit  un excellent article en réponse à un lecteur anonyme qui voulait lui donner quelque leçon de charité à propos des exactions et crimes du clergé uniate, demeuré couvert, et qui plus scandaleusement vénéré, béatifié et glorifié par la Papauté elle-même…

Pape François vénérant l'icône uniate de Josaphat Kuntzévitch

 en voici un extrait suivi d'un commentaire 

"[…] Personne ne confond les catholiques et le catholicisme, personne ne confond les criminels et les simples fidèles qui n'en peuvent mais. Le Christ nous recommande d’aimer tous les hommes, c’est même à cela que l’on nous reconnaîtra comme Ses disciples. Les fidèles catholiques romains actuels ne sont pas responsables des crimes du passé, cependant leurs hiérarchies qui les cachent, les nient et les perpétuent ne peuvent prétendre être innocentes. Et il est pour le moins très bizarre de se voir reprocher un manque d’amour lorsque l’on proteste parce que Rome continue à nous présenter les assassins de nos frères orthodoxes comme des modèles de sainteté, et leur action criminelle comme une voie chrétienne à suivre pour l’unité des chrétiens. […]"

À quoi j'ajouterai quelque commentaire ayant eu affaire moi-même à ce genre de critique qu'a reçue Claude : 

Avec les catholiques traditionalistes c'est clair : ils ne nous reprochent pas autre chose que d'être schismatiques c'est à dire non unis à Rome -  ce qu'ils ne sont pas toujours non plus d'ailleurs… mais ils ont le mérite en tout ce qu'ils confessent d'être cohérents et solides même s'ils n'ont pas la même approche de la foi que les Orthodoxes et qu'ils ont la démangeaison commune à tous les catholiques de rallier sous la tiare romaine toutes les brebis égarées… mais il s'agit (je pense) d'abord d'ecclésiologie.

Avec les oecuménistes, qui peuvent être philorthodoxes comme ils peuvent être bouddhaphiles, ou yogaphiles ou zenophiles et peut-être tout à la fois, c'est une tout autre affaire. Ils lisent quelques ouvrages d'auteurs orthodoxes, voire fréquentent quelques membres du clergé orthodoxe (comme eux oecuménistes) et leurs offices et les voilà, tout ouverts qu'ils sont n'est-ce pas,  non seulement en train d'emprunter de ci de là, pêle-mêle et à leur gré dans le supermarché spirituel : des icônes, des  prières, des extraits d'offices, des biographies de saints qu'ils désirent vénérer également, des livres de conseils spirituels etc. Ils semblent de la meilleure volonté du monde… c'est à dire ouverts à tout (et n'importe quoi également). En fait la démangeaison prosélyte à l'égard des Orthodoxes n'a pas disparu sauf qu'ils ont désormais non seulement la prétention secrète de les convertir au sens commun du terme mais également de leur donner des leçons spirituelles c'est à dire de les convertir au sens de les rendre meilleurs. (sic) Et pour cette noble tâche, il est de bon ton de leur faire la leçon avec leurs propres textes. Ah ben oui ! Si, si !

Bien entendu ils se sentent fondés à le faire pour plusieurs raisons :

• d'abord comme vu plus haut parce que c'est une vieille et incurable habitude
• ensuite parce qu'on leur a bien dit lors de colloques oecuménistes que chaque confession avait des choses à apprendre de l'autre, et donc on peut y aller de bon coeur sans se gêner
• on leur a appris également que pendant le premier millénaire l'Église était indivise, donc comme ils ont un ardent et louable désir d'unité, et qu'on leur a déclaré que c'était encore maintenant à peu près la même chose avec deux poumons, ils auraient tort de se gêner pour souffler dans les bronches de l'autre poumon allègrement
• puis parce qu'après tout, l'orient chrétien ils sont persuadés de connaître, et même se sentent habilités à en parler légitimement, puisqu'ils ont au sein (enfin, plutôt à la marge) de l'Église catholique des chrétiens orientaux de "rite byzantin". (Enfin, pour nous, ce sont des uniates c'est à dire des anciens orthodoxes devenus, par intérêt tout ce qu'il y a de plus mondain, catholiques, en faisant semblant de rester fidèles à leur ancienne foi). Paraphrasant donc la phrase célèbre du Seigneur Lui-même (en la tordant un peu ) " Tout ce qui est à toi est à moi."
• un prêtre orthodoxe ordinaire a tendance à dire souvent "Le Seigneur a dit…" citant les Évangiles pendant que le Catholique dira plus volontiers "le Pape a dit…" citant les encycliques et autres bulles papales. L'idolâtrie du "chef" étant ce qu'elle est, on peut parler de papolâtrie catholique; le résultat en est que comme les réunions et discours entre "chefs" des Églises se multiplient dans le temps et l'espace, cela devient de plus en plus une caution que l'on ne peut remettre en question - "infaillibilité" oblige. Conclusion "tout ça c'est du pareil au même". Pour un peu, les injonctions des Catholiques envers les Orthodoxes deviendraient à leurs yeux une simple correction fraternelle inspirée par l'Esprit Saint à n'en pas douter. Ben Voyons ! Logique.
• enfin profitant des auto-critiques orthodoxes modernistes du ritualisme, du traditionalisme, de l'archaïsme, bref des tares bien connues de l'Orthodoxie, les catholiques "bienveillants" vont se gêner encore moins pour critiquer, en surmontant avec soulagement leur première attitude de crainte respectueuse qu'ils avaient pu éprouver en assistant à une Divine Liturgie orthodoxe, leur montrant cruellement à quel point ils avaient perdu tout sens du sacré dans ce qu'il appellent leurs "célébrations".

Il doit bien avoir quelques autres raisons que s'accorde cette sorte de Catholiques pour donner des leçons aux Orthodoxes (par exemple leur ignorance importante de l'histoire de l'Église) mais je pense que celles ci-dessus citées peuvent suffire  amplement à un catholique, moderne et prosélyte autant de la soumission à un seul chef que d'aggiornamento pour tous, c'est à dire de gouvernement mondial autant que de sécularisation totale généralisée pour finir. 

icône catholique : le pape vicaire du Christ sans doute