NE CRAINS POINT, PETIT TROUPEAU - Luc 12.32 - Qu'est-ce que l'Eglise ?
Troupeau de moutons surpris par l’orage (1839)
Voici un très beau texte et qui pourrait être repris par n'importe quel chrétien traversant une période de doute sur... comment dire ?... l'existence, la viabilité, la perennité, la justification du groupe ecclésial auquel il appartient, il a été écrit par le théologien protestant conservateur Henri LÜSCHER (j'en demande pardon à son auteur je ne me rappelle plus où je l'ai trouvé) :
Le Seigneur s’adressait à ses disciples en particulier en les exhortant à ne pas s’inquiéter dans les circonstances adverses. Dans Actes 20, Paul informe les anciens d’Ephèse de son départ prochain et les avertit des dangers qui guettent l’Eglise. Au verset 28, il leur enseigne une précieuse vérité: «L’Eglise de Dieu qu’Il s’est acquise par son propre sang est appelée le troupeau de Dieu». Tous les rachetés de Jésus-Christ font partie de son troupeau. Ce sont des brebis précieuses à ses yeux. Et l’église locale en est l’expression vivante.
Ce petit troupeau bien insignifiant aux yeux des hommes, fait l’objet des tendres soins du Bon Berger, et il ne perd aucune de ses brebis. Le nombre minimum requis dans la Parole est deux ou trois (Mat 18.20) chrétiens intégrés dans la personne de Jésus pour s’assurer sa présence. Aucune étiquette n’est requise, si ce n’est la foi authentique dans le Dieu de la Bible, ce qui implique une vraie repentance, la confession de ses péchés et le pardon du Tout-Puissant par Jésus-Christ, notre Sauveur. Les pires assauts, ouverts ou subtils de l’ennemi, le diable, ne peuvent rien contre ce petit troupeau, parce qu’il est sous la protection du Tout-Puissant. Le Bon Berger les entoure puissamment. «Les brebis entendent sa voix et le suivent, car il va devant eux. Il les connaît et elles le connaissent» (Jean 10.2-5;14.27). L’Eglise a toujours été éprouvée par des dangers qui la rongeaient depuis l’intérieur: la tradition des hommes et la fausse doctrine. Si le Seigneur permet les afflictions dans l’Eglise, c’est que dans sa bonté, il veut la recentrer sur Lui.
Ainsi, nous sommes exhortés à ne pas craindre ni l’adversité des hommes ni celle de l’ennemi invisible. La crainte de Dieu, en revanche, est primordiale dans la vie de l’Eglise. Et cette crainte de Dieu implique d’abord de suivre Jésus-Christ et sa Parole coûte que coûte. Ce double aspect dans la vie du petit troupeau lui permet de franchir des murailles avec Dieu en Lui obéissant plutôt qu’aux hommes (Act 4.18-19). Dieu s’occupe du nombre des brebis, car c’est Lui qui ajoute à l’Eglise ceux qui doivent être sauvés (Act 3.47). C’est son affaire. La nôtre c’est de témoigner de Lui, de parler de ce que nous avons vu et entendu (Act 4.20).
Courage, petit troupeau de Dieu. Les circonstances permises par le Seigneur doivent nous stimuler à rechercher la face de Dieu et à réorienter notre position et notre vie à la lumière de la Parole de Dieu, «vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur» (Hébreux 4.12). Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par elle?
Nous avons l’ardent désir de marcher ensemble avec le Seigneur en nous laissant sonder et changer par sa Parole. «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?» (Rom 8.31-34). Ne sommes-nous pas «plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés?» Confiants en Lui, nous marchons par la foi. Conscients de notre petitesse, de nos imperfections, nous ne perdons pas courage (2 Cor 4, 1,16; 5.6), car «Dieu nous fait toujours triompher en Christ» (2 Cor 2,14). «Si nous vivons, ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ en nous; si nous vivons maintenant dans la chair, nous vivons dans la foi au Fils de Dieu, qui nous a aimés et qui s’est livré lui-même pour nous» (Gal 2,20).
Si nous vivons cela, nous n’avons rien à craindre, car le petit troupeau marche sous la houlette de son divin Berger. «Ils combattront contre toi, mais il ne prévaudront point sur toi; car je suis avec toi pour te sauver et pour te délivrer, dit l’Eternel » (Jér 15.20). Le troupeau de Dieu est indestructible, car il appartient au Seigneur. «L’Eternel est mon Berger... je ne crains aucun mal, car tu es avec moi» (Ps 23). Et le royaume de Dieu est à son troupeau. Gloire au Seigneur!
Il m'est quelquefois arrivé de penser, dans mes moments oecuménistes, que l'Eglise idéale aurait la familiarité des Saintes Ecritures et l'audace missionnaire des Protestants, l'efficacité philantropique des Catholiques et l'antique, riche et profonde tradition de divinisation de l'Orthodoxie et quelquefois je suis un peu las de mettre en relief chez l'autre chrétien ce qui s'éloigne de la tradition, particulièrement quand je constate à quel point la foi en Jésus Christ l'habite... en même temps on ne peut que constater combien les emprunts à l'autre sont artificiels, superficiels, mal compris, bricolés et plutôt inadaptés voire déformés (icônes, chant, rites, questions théologiques, etc.) que les réunions de prière avec tout leur volontarisme sont mal fagotées et peu convaincantes... et que les hybrides restent des hybrides et que l'oecuménisme c'est comme l'égalitarisme : on finit par mettre tout le monde sur le même lit de Procuste et on coupe tout ce qui dépasse avec tous les risques de n'obtenir qu'un parfait cadavre...
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