Les lèvres mensongères font horreur à l'Éternel, tandis que ceux qui agissent avec fidélité lui sont agréables. Proverbes 12:22 «C'est ce qui sort de l'homme qui le rend impur. En effet, c'est de l’intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l'homme impur.» Marc 7:20-23 Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. Proverbes 14:5 « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44 Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. Proverbes 17:7 « Écarte de ta bouche la fausseté, éloigne de tes lèvres les détours ! Proverbes 4:24 Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. » Proverbes 8:13 « Pierre lui dit : «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu aies menti au Saint-Esprit et gardé une partie du prix du champ? […] Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.»Actes 5:3-4Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.Apocalypse 21.8

jeudi 18 mars 2021

Comment un discours pervers a-t-il, en un an, établi son emprise sur le peuple français

La dictature sanitaire analysée sous un angle particulièrement éclairant, pertinent et utile…




par Catherine Avice*, psychanalyste

 texte publié sur France Soir le 18/03/2021 


Depuis les premières mesures sanitaires mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid19, la communication officielle du gouvernement est organisée par un discours pervers, qui s’est progressivement déployé en quatre étapes essentielles jusqu’à établir une véritable emprise sur une grande partie de la population. Quelles ont été ces étapes, avec quelles conséquences ? C’est ce que les lignes qui suivent vont chercher à éclairer.


Première étape : sadisme et culpabilisation pour frapper un grand coup

Il y a bientôt un an, le président de la République, afin de lutter contre un virus nouveau, a pris deux décisions inédites en proclamant un état d’urgence sanitaire et en confinant le pays tout entier. Du jamais vu ! Les dernières interdictions de circuler en métropole remontaient à la deuxième guerre mondiale, mais justement le Président nous annonça que nous étions en guerre contre le SARS- COV2 ! « Nous sommes en guerre » répéta-t-il sept fois dans son intervention télévisée. Intervention inaugurale d’une communication anxiogène, avec pour la première fois, l’usage fait d’une métaphore guerrière. Pour la première fois, car nous le verrons, il y en aura d’autres.

Drôle de guerre tout de même, menée par une armée qui voit ce que l’on pourrait appeler ses « forces spéciales », les médecins hospitaliers, urgentistes et réanimateurs surtout, directement confrontées à un envahisseur que l’Etat-Major laisse progresser sans lui opposer la moindre résistance de première ligne, puisque le « gros de la troupe », les médecins généralistes, habitués à combattre sur le terrain tous les ans, est priée de rester dans ses casernes l’arme au pied. Quant aux « stratèges » qui seraient à même de fournir le plan d’attaque le plus adapté, les chercheurs, les spécialistes, il s’avère que la solution utilisée par le meilleur d’entre eux, internationalement reconnu, et que le gros de la troupe pourrait facilement mettre en œuvre, partout en France et à moindre coût, est purement et simplement ignorée, aux profits d’armes expérimentales uniquement utilisables par les forces spéciales. Drôle de guerre vraiment.

Cette situation doublement inédite, confinement de toute la population et mise à l’écart des médecins généralistes, des médecins traitants, s’accompagne alors d’un rituel macabre et quotidien : tous les soirs, le directeur général de la santé, tout de noir vêtu, égrène le nombre de morts faits par la maladie.

Or, ce n’est pas au directeur général de la santé que bon nombre de Français font confiance, pas plus au ministre de la santé récemment nommé, et pas davantage au docte conseil scientifique, non, bon nombre de Français font confiance à un homme, un professeur, médecin, qui soigne, précocement, sans attendre que la maladie s’aggrave, qui avance des chiffres, des faits, un médecin doublé d’un chercheur dont la compétence est attestée par un CV impressionnant et une reconnaissance internationale. Ces Français-là font confiance à ce médecin parce qu’il soigne et qu’il est rassurant, quand l’homme en noir, avec la bénédiction du ministre, les angoisse voire les sur- angoisse. Mais tout le monde ne vit pas à Marseille…

D’un côté, cette communication faisait de tout un chacun une proie sans défense face à la maladie, puisqu’officiellement aucun traitement n’existait, et d’un autre elle insistait à longueur de journée sur son côté dangereux et létal, relayant inlassablement sur toutes les chaînes d’information grand public des images fortes et des témoignages anxiogènes ; cette communication, ainsi orchestrée, relevait ni plus ni moins du sadisme, donc d’une perversion. En psychanalyse, la perversion vise à abolir le « sujet » chez celui ou celle qui en est la victime. La personne humaine chez qui le « sujet » est ainsi aboli se trouve réduite à une position d’ « objet », et devient ainsi l’objet de la jouissance du pervers. Le processus même menant à une telle abolition du sujet, n’est pas moins source de jouissance pour le pervers qui assiste à la dégradation subjective de sa victime, laquelle finit par ne plus pouvoir faire autre chose que se plier aux exigences de son bourreau. C’est une destruction progressive. Un tel phénomène ne se cantonne pas à la relation duelle amoureuse où il est bien connu, il se rencontre également à l’échelle d’une population quelle qu’elle soit (entreprise, nation, …).

Il faut entendre ici « sujet » dans son acception psychanalytique ; le « sujet » est le « sujet du désir », le désir étant cette instance qui au fond de nous cherche la reconnaissance, quand le besoin, lui, cherche la satisfaction immédiate. La construction du sujet pour tout un chacun ne va pas de soi, elle n’est pas innée. Elle se forge dès les premières années de vie dans le cercle familial, se développe lors de l’apprentissage du lien social à l’école, s’affermit à partir de l’adolescence avec le développement de la sexualité. Un tel parcours, chacun le sait, n’est pas exempt d’embûches et tout traumatisme vécu pendant cette période de construction accompagne l’humain à l’âge adulte. Même enfoui, refoulé, il ne demande qu’à ressurgir dès qu’une nouvelle épreuve, traumatique elle aussi, se présentera qui fera écho à ces traumatismes de l’enfance et de la jeunesse. C’est ce que l’on appelle le retour du refoulé.

Nul ne pourra nier que cette crise et plus encore la gestion de cette crise, sont une épreuve traumatique pour la population française. Chacun de nous est donc sollicité dans sa capacité à faire face au trauma, au retour du refoulé car c’est le sujet, sujet de l’inconscient qui est, dans cette crise, gravement menacé d’effondrement pour ce qui concerne les adultes ou mis à mal dans sa construction pour les enfants et les adolescents ; depuis un an, la gestion même de la crise a largement ouvert la porte à l’angoisse, la dépression, voire une forme plus grave encore de décompensation comme le suicide, y compris chez les enfants.

Les différentes mesures sociales prises pour gérer la crise sanitaire nous ont en effet très largement privés depuis le 17 mars 2020 de ce qui en temps normal, permet à tout un chacun de se soutenir au quotidien en tant que sujet, à savoir: le travail surtout quand il répond à une vraie aspiration, et que tant de corps de métier se voient interdits d’exercer ; le lien social, extrêmement dégradé par toutes les mesures « sociales » prises, y compris le télétravail ; les liens familiaux évidemment, mis à mal de multiples façons; « le beau » enfin sous quelque forme qu’il se présente, et nous sommes privés de musées, de spectacles, de concert et même souvent de nature. En pleine tempête quand le bateau tangue, subsiste donc de ce qui peut nous soutenir la conscience et la prise en compte des assises plus profondes que chacun peut avoir en soi, en ayant repéré d’où il vient, quelles sont ses valeurs symboliques, quels sont ses points d’ancrage, ce qui fait qu’il (ou elle) n’est pas cet « homme sans gravité » que décrivait Charles Melman dans son livre éponyme, paru en 2002. Psychiatre et psychanalyste, il y soulignait déjà comment le rejet du « réel » au profit du « virtuel », la banalisation de la violence, la perte de légitimité des figures de l’autorité, la multiplication spectaculaire des états dépressifs, les difficultés d’une jeunesse sans perspective,… témoignaient d’une évolution radicale du comportement des individus et de la vie en société, ainsi que de l’émergence d’une nouvelle économie psychique au sein de laquelle l’homme du début du XXIème siècle, sans boussole et sans lest, moins citoyen que consommateur, « produit » d’une société libérale, se retrouvait ainsi être un « homme sans gravité », au sens de la gravitation, donc sans ancrage. Dès les mois de mars et avril 2020, il fallait justement être bien « ancré » pour résister à cette communication gouvernementale perverse. Ce n’était pourtant qu’un début, une première étape ; elle allait monter en puissance par la suite. Mais d’ores et déjà elle eut pour effet de scinder la population en deux : il y eut ceux qui devinrent instantanément la proie du discours gouvernemental et les autres, qui comptaient entre autres dans leurs rangs ceux qui dès le début avaient fait confiance au professeur marseillais. Un clivage naissant appelé à s’aggraver, car en parallèle se mirent en place des expressions nouvelles : il s’agissait d’adopter des « gestes barrières » et de pratiquer la « distanciation sociale » envers son prochain. Nous fûmes dès lors soumis à un discours particulièrement paranoïsant, dans lequel l’autre, le semblable, devenait un ennemi potentiel contre lequel il s’agissait d’élever des « barrières » et qu’il convenait de tenir à distance. Ceux qui n’ont pas pu alors repérer consciemment la nature paranoïsante de ce discours ne s’en sont pas défendus et y ont adhéré, se fragilisant ainsi un peu plus psychiquement ; d’autres heureusement ont pu y résister. Tels le héros de « Midnight Express » enfermé dans le quartier des fous, ils se sont séparés du groupe qui tournait toujours dans le même sens autour du poteau de leur prison, et ont tourné en sens inverse, afin de ne pas céder à cette paranoïa, cette folie collective, préservant ainsi leur subjectivité.

Cette perversion de la communication gouvernementale se confirma dès le printemps avec une culpabilisation quasiment systématique des Français : leur comportement jugé irresponsable allait mettre à bas tous les efforts faits pour eux par le gouvernement et les soignants. Ainsi le pire leur fut annoncé dès le « déconfinement » du mois de mai par un certain nombre d’épidémiologistes qui affichaient sur les plateaux de télévision des prédictions toutes plus affolantes les unes que les autres, lesquelles ne se réalisèrent pas. Ni le déconfinement, ni les ponts du mois de mai et ses courtes vacances, ni les rassemblements lors de la fête de la musique en juin, ne provoquèrent les « clusters » (le terme français « foyer » existe pourtant…) annoncés et encore moins la deuxième vague dont les médecins de plateaux télé ne cessaient de menacer les Français.

Deuxième étape : le non-sens devient la règle

Alors que les Français aspiraient à souffler, respirer, et reprendre une vie « normale » avec la fin de l’état d’urgence le 10 juillet 2020, un glissement s’opéra dans ce même mois de juillet : le nombre de morts n’étant plus assez important pour frapper les esprits, la communication officielle se fit autour du nombre de « cas », concept suffisamment flou pour permettre toutes les manipulations. On vit ainsi fleurir des schémas sur lesquels étaient reportées, sur une même échelle, la courbe des décès jusqu’au mois de juin et la courbe des cas à partir du mois de juillet. Un visuel trompeur qui ne pouvait qu’affoler la population ! Bien évidemment la courbe des cas fut très vite largement aussi élevée que celle des décès, voire plus, entretenant ainsi la peur au sein de cette population qui se « relâchait » selon la terminologie officielle. Bien que strictement proportionnelle alors au nombre de tests effectués, tests eux-mêmes sujets à caution puisqu’être positif ne signifiait pas forcément être malade, l’augmentation du nombre de « cas » fut prétexte à de nouvelles mesures liberticides et physiquement contraignantes, sans qu’aucune base scientifique n’en attestât réellement l’efficacité. Ces mesures furent prises d’une façon tout à fait étonnante par le président de la République lui- même. Le 14 juillet, celui-ci annonça que le port du masque serait obligatoire dans tous les lieux publics à partir du mois d’août. Mais du jour au lendemain, il décida sur un surprenant ton de caprice que cette mesure prendrait effet dès le 20 juillet ! Et ce ressenti de décision capricieuse fut accentué par le fait que désormais, si porter un masque était une infraction pour le commun des mortels au plus fort de l’épidémie, c’est ne pas le porter qui devenait une infraction à l’été, passible d’une amende de 135 euros ! Le non-sens devint ainsi la règle, une deuxième étape dans le déploiement du processus pervers fut ainsi franchie. La psychanalyse enseigne qu’un comportement perçu comme capricieux, qui émane d’une personne réelle ou d’une instance en position d’autorité, renvoie immanquablement à une figure très précise de l’inconscient, non seulement synonyme de « toute-puissance » mais de « toute-puissance imprévisible et incontrôlable » puisque capricieuse. C’est une figure de l’inconscient individuel extrêmement dangereuse et délétère, qui se met en place très tôt dans le psychisme, une figure qu’en psychanalyse on qualifie d’ « archaïque » pour rendre compte de la profondeur de son ancrage. De par sa construction et dès son plus jeune âge, tout humain a enregistré que cette figure disposait sur lui d’un droit de vie ou de mort. C’est en cela qu’elle est perçue comme particulièrement dangereuse. Ce n’est pas, ce ne doit pas être bien évidemment la figure inconsciente à laquelle renvoient les instances gouvernementales d’un pays et a fortiori le chef de l’Etat. Par le truchement du transfert, un Président de la République se doit de renvoyer à une autre figure très profonde elle aussi de l’inconscient humain, dont la fonction est justement de calmer cette figure archaïque, toute-puissante, incontrôlable et dangereuse, de la tenir à distance en mettant en place cadre et limites. Pourtant, en bafouant ainsi son dire du 14 juillet, jour symbolique s’il en est, le Président de la République cessa d’incarner cette figure symbolique, protectrice et rassurante, celle qui pose le cadre et les limites qui sont la condition d’un lien social apaisé, et adopta les traits de la figure archaïque capricieuse et particulièrement angoissante, ouvrant grand la porte à l’arbitraire.

Le deuxième confinement, présenté comme incontournable du fait de l’augmentation du nombre de cas, officiellement inopiné, alors que sa date même avait fuité depuis les grandes entreprises trois semaines auparavant, acheva de confronter les Français au non-sens et à l’arbitraire des décisions gouvernementales, avec la fermeture des salles de sport, de spectacle, des commerces dits « non essentiels », des bars et des restaurants, pointés du doigt comme étant les pires sources de contamination alors que les transports en commun bondés n’étaient pas considérés comme foyers potentiels ! De même, le couvre-feu est instauré, officiellement pour lutter contre l’épidémie : comble de l’absurde, depuis plusieurs mois, les magasins d’alimentation sont pris d’assaut soit juste avant 18h, soit le samedi par une foule qui est empêchée de faire ses achats en semaine. Des confinements ponctuels sont imposés le week-end dans certains départements, l’interdiction de profiter des plages en bord de mer est le reflet d’une doxa sanitaire qui va à l’encontre de la tradition médicale du soin des affections respiratoires. Tout ceci concourt à une perte de repères qui fait dire à beaucoup qu’ils ne savent plus où ils en sont, ni où le gouvernement les emmène ainsi. Beaucoup de Français sont perdus par ces mesures de plus en plus incohérentes, de facto psychotisantes, qui se succèdent et rétrécissent le champ de la vie et de la pensée. Pourtant peu de rébellion, les amendes, très souvent impitoyablement appliquées, sont dissuasives pour les moins fortunés et le masque- muselière, la masque- bâillon remplit sa fonction, il fait taire. Il a fait taire jusqu’aux parents qui sont devenus, malgré eux bien souvent, les courroies de transmission de la maltraitance perverse orchestrée en haut lieu. 

Troisième étape : mise à mal des liens familiaux, toi, parent, tu seras maltraitant !

La troisième étape dans le déploiement du processus pervers fut en effet franchie à l’automne, à la rentrée des vacances de la Toussaint, avec la décision abrupte et inique d’imposer le masque aux enfants dès l’âge de 6 ans. Pourtant, les études scientifiques menées de par le monde concluaient toutes de la même façon : les enfants ne sont pas transmetteurs et ne tombent pas malades. Qu’importe ! C’est à ceux-là mêmes qui sont censés protéger leurs enfants, les parents, qu’il fut réclamé alors de s’inscrire dans la maltraitance. Pour certains parents, qu’ils puissent être maltraitants envers leurs enfants est à ce point inconcevable que par déni, ils préfèrent soutenir que leurs enfants supportent très bien le masque ! Des professionnels de santé de plus en plus nombreux alertent sur les dégâts causés par le port du masque sur la santé physique et mentale des enfants : fatigue, maux de tête, développement de TOCs, phobie de l’école, retards d’apprentissage, dépression, voire suicides,…Liste longue, hélas non exhaustive. Pourtant cette décision n’a toujours pas été annulée et les enfants continuent d’être des victimes muettes. Comment jugeront-ils leurs parents, plus tard ?

Le discours culpabilisant a trouvé avec les fêtes de fin d’année un terrain propice à se déployer, et est devenu plus infantilisant que jamais; « Papi et Mamie » furent priés de manger leur part de bûche dans la cuisine, et les enfants, déjà éprouvés par ce port inique du masque, ont fait l’objet de publicités particulièrement abjectes, pourtant relayées par certains médecins, leur expliquant que pour que ne pas tuer Papi et Mamie ils ne devaient plus les approcher ni les embrasser !

Mais une fois de plus, et malgré les fêtes de fin d’année, l’hécatombe n’a pas été au rendez-vous. Le ton s’est alors durci, et la figure tutélaire de Churchill convoquée. Filant à nouveau la métaphore guerrière, « du sang, de la sueur et des larmes » furent « promis » début février 2021 à une population exténuée. Métaphore bien mal choisie pourtant ! Le 13 mai 1940, Churchill vient de prendre son poste de Premier Ministre quand il prononce son premier discours devant la Chambre des Communes ; il annonce là le programme de son gouvernement : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine (au sens de labeur), des larmes et de la sueur » dit-il à cette Chambre qui n’a cessé pendant des années de pousser au désarmement et de réduire le budget de l’armée, alors que lui, Churchill, se battait au contraire contre cette politique de désarmement qu’il savait désastreuse à terme face au réarmement de l’Allemagne nazie. Offrir, dit-il. Mais en 2021 en France, ce sont ceux- là mêmes qui ont poursuivi pendant l’épidémie le « désarmement » de l’hôpital, en continuant à fermer des lits, qui « promettent » comme s’ils menaçaient, « sang, sueur et larmes » !

Ce discours systématiquement anxiogène, culpabilisant, déstabilisant, et répétitif de surcroît, a des effets dévastateurs : tel patient me confiait que son petit-fils de cinq ans court spontanément vers lui dès qu’il le voit avant de s’arrêter tout net sans venir jusqu’à lui. Et pourtant, me disait ce patient, l’enfant évolue dans un milieu familial qui n’est pas des plus angoissés, mais l’école est là, devenue courroie de transmission de la peur. Il n’est pas rare non plus d’entendre dans la bouche des adultes : « mais pourquoi nous font-ils ça ? », ou bien « qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? », propos qui sont les effets de cette culpabilisation savamment entretenue. Les Français sont maltraités, mais seraient coupables de cette maltraitance. Pire, ce pourrait être du fait de leur comportement irresponsable que pourraient être prises des mesures qui les maltraiteraient encore plus. Ceci est typique du discours pervers, et entretient au sein de la population clivage et réactions désormais agressives.

Quatrième étape : avec l’arrivée des vaccins entre en jeu le chantage, et le clivage s’intensifie

Avec l’arrivée des premiers vaccins, ce clivage, amorcé au printemps 2020 et qui n’a cessé de s’aggraver depuis, a atteint des sommets inquiétants, d’autant que le chantage a renforcé la pression du discours pervers: la mise en place d’un « pass sanitaire », sésame d’entrée au restaurant ou dans une salle de spectacle est envisagée en haut lieu. Pas de pass, pas de loisirs. Pourtant ce concept fut qualifié de complotiste lors de la sortie, au mois de novembre, du documentaire Hold-Up, décrié et censuré dès sa sortie. Le chantage s’est exercé aussi envers les restaurateurs qui auraient eu l’audace de rouvrir leur restaurant au mois de février : suspension des aides d’état en cas d’ouverture, suppression pure et simple en cas de récidive. Le chantage touche maintenant le personnel soignant, menacé d’une obligation vaccinale. Les mêmes qui se sont dépensés sans compter au plus fort de l’épidémie en mars et avril 2020, qui étaient applaudis et fêtés, sont maintenant pointés du doigt comme vecteurs de l’épidémie. Et ils souffrent, pris en tenaille entre la pression qu’ils subissent venant des autorités, leur peur de servir de cobaye pour des essais cliniques non encore terminés, leur besoin de garder un travail dans lequel ils sont par ailleurs investis, le manque de reconnaissance dont ils font l’objet.

Vaccin ou pas vaccin ? Le clivage s’amplifie. Certains Français, très souvent ceux qui ont dès le début succombé à la peur et qui l’ont désormais chevillée au corps, sont convaincus par le discours gouvernemental qu’aucun traitement n’existe et que le vaccin est la seule solution pour se protéger du virus ; eux sont prêts à se faire vacciner au plus tôt, voire l’ont déjà fait. Certains le feront aussi, de guerre lasse, parce qu’ils ont retenu de ce discours que c’était la seule façon de sortir de la crise et qu’ils espèrent ainsi retrouver une vie normale, retourner au restaurant, voyager et sortir de nouveau. Cliniquement parlant, ce sont les plus fragiles; ils sont de plus en plus dans l’incapacité de soutenir quoi que ce soit de leur subjectivité, d’où le nombre croissant de troubles psychiques et de dépressions. Envisager que l’Etat, incarné par le Président de la République, puisse ne pas être bienveillant, mais délibérément malveillant, est pour eux strictement impensable, inacceptable. Ils ne peuvent même pas l’entendre ! En démocratie quel chef de l’Etat pourrait ne pas vouloir le bien de son peuple ? Au plan de l’inconscient, cela remet à ce point en cause la structure même de leur construction qu’ « ils n’en veulent rien savoir » comme l’aurait dit Jacques Lacan. Parce que cela signifierait que la figure bienveillante, rassurante et protectrice qui leur a permis de se construire enfant en tant que sujet, les aurait abandonnés et livrés sans défense à la figure archaïque, toute- puissante et capricieuse, qui a sur eux droit de vie et de mort. C’est une trahison. Il vaut mieux dans ce cas clore immédiatement tout débat, et disqualifier toute parole autre en la taxant de complotiste pour mieux l’étouffer.

D’autres Français en revanche, ne voient pas la nécessité de vacciner massivement une population pour une maladie dont les personnes qui en décèdent ont plus de 80 ans, sont presque toutes atteintes de comorbidités, voire de perte d’autonomie, avec des vaccins dont les phases de test ne sont pas terminées. Parmi eux se trouvent ceux qui, depuis le début de l’épidémie, pensent que des traitements existent. Ils se portent psychiquement plutôt mieux que les premiers, malgré les difficultés qu’eux aussi peuvent rencontrer, et en particulier l’ostracisme dont ils sont frappés et l’hostilité à leur égard. Leur conviction a été affermie au fil du temps car le panel des solutions thérapeutiques précoces s’est enrichi et les résultats de certains traitements sont tout à fait remarquables. Voilà un an maintenant qu’ils résistent, « quoiqu’il (leur) en coûte » ! Eux ont très vite transformé en colère leur frustration d’être, au plus fort de l’épidémie du printemps 2020, privés de ce qu’ils considéraient comme un traitement potentiel par décision du ministre. Cette colère leur a permis de maintenir vivante leur dimension subjective car ils ont refusé d’endosser une quelconque position d’objet ; le discours pervers n’a donc pas eu sur eux la prise escomptée, ni à l’époque, ni par la suite. Eux ont donc pu apporter une réponse, personnelle, au revirement capricieux du chef de l’Etat en juillet, ce qui leur a permis de donner un sens à ce non-sens, une réponse en tout cas, qui s’appuie à la fois sur du réel, des chiffres, et un symbolique fort, des valeurs fortes qui prennent racine aussi bien dans leur propre histoire que dans l’inconscient collectif. Ils ne sont pas « sans gravité » car solidement ancrés. Beaucoup d’ailleurs ont transcendé la colère initiale afin de se réunir et de se battre au sein d’associations ou de collectifs et ont affermi de ce fait leur position subjective.

Qu’il s’agisse de traitement, de masque, de mesure sociale, de vaccin, le discours pervers qui accompagne la gestion de la crise a induit un clivage parfois caricatural entre les « pro » et les « anti ». Ce clivage sévit au sein de la population, dans le milieu professionnel, entre générations, opposant les jeunes « insouciants » et les personnes âgés « qu’il faut protéger», il a séparé des amis, s’est infiltré au sein même des familles où il fait parfois des ravages.

Il est urgent que cela cesse ! 

Comment mettre fin à cela ? Comment faire, dans une telle situation de clivage, pour atteindre nos concitoyens sous emprise ? Tel le chat qui peut jouer avec la souris pendant des heures, le pervers ne lâche jamais spontanément sa proie. Il faut qu’il y soit contraint. C’est pourquoi je ne crois pas à un « mea culpa » spontané de nos gouvernants, qui s’il advenait néanmoins, ne serait qu’un lâcher-prise provisoire afin de mieux resserrer les tenailles ensuite. A un moment ou un autre devra nécessairement se présenter un contre-pouvoir, une opposition assez forte pour mettre fin à la dérive totalitaire dans laquelle se sont engagés nos gouvernants. En situation d’état d’urgence sanitaire répétée, ce contre-pouvoir ne peut plus être incarné par nos assemblées; les tribunaux administratifs, quand ils ont été sollicités, ont souvent soutenu les citoyens mais ont été désavoués illico par le Conseil d’Etat; dans leur grande majorité, les media ont depuis un an démontré leur soumission totale au pouvoir exécutif. Seules des manifestations de citoyens peuvent donc faire basculer la situation. Elles existent, se multiplient mêmes, et sont, pour l’instant, pacifiques et joyeuses. Pour le bien de tous, il est impératif qu’elles puissent le rester. Pour cela, l’attitude des forces de l’ordre, policiers et gendarmes entre autres, est à mon sens absolument décisive pour la suite. Si appel je devais lancer, en tant que psychanalyste et en tant que citoyenne, ce serait à eux que je m’adresserais. Eux qui sont aussi citoyens et parents sont souvent tiraillés entre leurs convictions profondes, leur devoir de réserve, et l’obéissance qu’ils doivent à leur autorité de tutelle. Mais se sont-ils vraiment engagés pour ce à quoi cette autorité les contraint aujourd’hui ? Est-ce leur vocation de faire évacuer les quais de la Seine à 17h30 un dimanche de beau temps ? Ou de verbaliser des automobilistes pris dans des embouteillages et empêchés de rentrer chez eux avant 18h ? Ou de signifier une fermeture administrative à un boulanger parce qu’il a servi une baguette de pain à 18h15 ? Je ne le crois pas. En apportant leur soutien à tous ceux qui se battent pour que cesse l’emprise, ils peuvent aujourd’hui incarner pour le peuple Français la figure de l’inconscient, protectrice et rassurante, évoquée plus haut ; ils peuvent, s’ils le décident, protéger les Français d’un gouvernement totalitaire, incarnation de la figure toute-puissante, incontrôlable et mortifère, qui les menace au plus profond d’eux-mêmes. 

Alors et alors seulement, nous pourrons tous ensemble, sortir de l’emprise, panser nos plaies et reconstruire.

*Catherine Avice est psychanalyste, membre de l'Association Lacanienne Internationale, et exerce en libéral depuis 15 ans. Elle est également ingénieur diplômée de Sup Telecom Paris, et a passé 25 ans en entreprise. Cet article est écrit en son nom propre. Elle déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt.

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ndb : les expressions en gras ou soulignées sont du blogueur

Comment un discours pervers a-t-il, en un an, établi son emprise sur le peuple français

La dictature sanitaire analysée sous un angle particulièrement éclairant, pertinent et utile…




par Catherine Avice*, psychanalyste

 texte publié sur France Soir le 18/03/2021 


Depuis les premières mesures sanitaires mises en place pour lutter contre l’épidémie de Covid19, la communication officielle du gouvernement est organisée par un discours pervers, qui s’est progressivement déployé en quatre étapes essentielles jusqu’à établir une véritable emprise sur une grande partie de la population. Quelles ont été ces étapes, avec quelles conséquences ? C’est ce que les lignes qui suivent vont chercher à éclairer.


Première étape : sadisme et culpabilisation pour frapper un grand coup

Il y a bientôt un an, le président de la République, afin de lutter contre un virus nouveau, a pris deux décisions inédites en proclamant un état d’urgence sanitaire et en confinant le pays tout entier. Du jamais vu ! Les dernières interdictions de circuler en métropole remontaient à la deuxième guerre mondiale, mais justement le Président nous annonça que nous étions en guerre contre le SARS- COV2 ! « Nous sommes en guerre » répéta-t-il sept fois dans son intervention télévisée. Intervention inaugurale d’une communication anxiogène, avec pour la première fois, l’usage fait d’une métaphore guerrière. Pour la première fois, car nous le verrons, il y en aura d’autres.

Drôle de guerre tout de même, menée par une armée qui voit ce que l’on pourrait appeler ses « forces spéciales », les médecins hospitaliers, urgentistes et réanimateurs surtout, directement confrontées à un envahisseur que l’Etat-Major laisse progresser sans lui opposer la moindre résistance de première ligne, puisque le « gros de la troupe », les médecins généralistes, habitués à combattre sur le terrain tous les ans, est priée de rester dans ses casernes l’arme au pied. Quant aux « stratèges » qui seraient à même de fournir le plan d’attaque le plus adapté, les chercheurs, les spécialistes, il s’avère que la solution utilisée par le meilleur d’entre eux, internationalement reconnu, et que le gros de la troupe pourrait facilement mettre en œuvre, partout en France et à moindre coût, est purement et simplement ignorée, aux profits d’armes expérimentales uniquement utilisables par les forces spéciales. Drôle de guerre vraiment.

Cette situation doublement inédite, confinement de toute la population et mise à l’écart des médecins généralistes, des médecins traitants, s’accompagne alors d’un rituel macabre et quotidien : tous les soirs, le directeur général de la santé, tout de noir vêtu, égrène le nombre de morts faits par la maladie.

Or, ce n’est pas au directeur général de la santé que bon nombre de Français font confiance, pas plus au ministre de la santé récemment nommé, et pas davantage au docte conseil scientifique, non, bon nombre de Français font confiance à un homme, un professeur, médecin, qui soigne, précocement, sans attendre que la maladie s’aggrave, qui avance des chiffres, des faits, un médecin doublé d’un chercheur dont la compétence est attestée par un CV impressionnant et une reconnaissance internationale. Ces Français-là font confiance à ce médecin parce qu’il soigne et qu’il est rassurant, quand l’homme en noir, avec la bénédiction du ministre, les angoisse voire les sur- angoisse. Mais tout le monde ne vit pas à Marseille…

D’un côté, cette communication faisait de tout un chacun une proie sans défense face à la maladie, puisqu’officiellement aucun traitement n’existait, et d’un autre elle insistait à longueur de journée sur son côté dangereux et létal, relayant inlassablement sur toutes les chaînes d’information grand public des images fortes et des témoignages anxiogènes ; cette communication, ainsi orchestrée, relevait ni plus ni moins du sadisme, donc d’une perversion. En psychanalyse, la perversion vise à abolir le « sujet » chez celui ou celle qui en est la victime. La personne humaine chez qui le « sujet » est ainsi aboli se trouve réduite à une position d’ « objet », et devient ainsi l’objet de la jouissance du pervers. Le processus même menant à une telle abolition du sujet, n’est pas moins source de jouissance pour le pervers qui assiste à la dégradation subjective de sa victime, laquelle finit par ne plus pouvoir faire autre chose que se plier aux exigences de son bourreau. C’est une destruction progressive. Un tel phénomène ne se cantonne pas à la relation duelle amoureuse où il est bien connu, il se rencontre également à l’échelle d’une population quelle qu’elle soit (entreprise, nation, …).

Il faut entendre ici « sujet » dans son acception psychanalytique ; le « sujet » est le « sujet du désir », le désir étant cette instance qui au fond de nous cherche la reconnaissance, quand le besoin, lui, cherche la satisfaction immédiate. La construction du sujet pour tout un chacun ne va pas de soi, elle n’est pas innée. Elle se forge dès les premières années de vie dans le cercle familial, se développe lors de l’apprentissage du lien social à l’école, s’affermit à partir de l’adolescence avec le développement de la sexualité. Un tel parcours, chacun le sait, n’est pas exempt d’embûches et tout traumatisme vécu pendant cette période de construction accompagne l’humain à l’âge adulte. Même enfoui, refoulé, il ne demande qu’à ressurgir dès qu’une nouvelle épreuve, traumatique elle aussi, se présentera qui fera écho à ces traumatismes de l’enfance et de la jeunesse. C’est ce que l’on appelle le retour du refoulé.

Nul ne pourra nier que cette crise et plus encore la gestion de cette crise, sont une épreuve traumatique pour la population française. Chacun de nous est donc sollicité dans sa capacité à faire face au trauma, au retour du refoulé car c’est le sujet, sujet de l’inconscient qui est, dans cette crise, gravement menacé d’effondrement pour ce qui concerne les adultes ou mis à mal dans sa construction pour les enfants et les adolescents ; depuis un an, la gestion même de la crise a largement ouvert la porte à l’angoisse, la dépression, voire une forme plus grave encore de décompensation comme le suicide, y compris chez les enfants.

Les différentes mesures sociales prises pour gérer la crise sanitaire nous ont en effet très largement privés depuis le 17 mars 2020 de ce qui en temps normal, permet à tout un chacun de se soutenir au quotidien en tant que sujet, à savoir: le travail surtout quand il répond à une vraie aspiration, et que tant de corps de métier se voient interdits d’exercer ; le lien social, extrêmement dégradé par toutes les mesures « sociales » prises, y compris le télétravail ; les liens familiaux évidemment, mis à mal de multiples façons; « le beau » enfin sous quelque forme qu’il se présente, et nous sommes privés de musées, de spectacles, de concert et même souvent de nature. En pleine tempête quand le bateau tangue, subsiste donc de ce qui peut nous soutenir la conscience et la prise en compte des assises plus profondes que chacun peut avoir en soi, en ayant repéré d’où il vient, quelles sont ses valeurs symboliques, quels sont ses points d’ancrage, ce qui fait qu’il (ou elle) n’est pas cet « homme sans gravité » que décrivait Charles Melman dans son livre éponyme, paru en 2002. Psychiatre et psychanalyste, il y soulignait déjà comment le rejet du « réel » au profit du « virtuel », la banalisation de la violence, la perte de légitimité des figures de l’autorité, la multiplication spectaculaire des états dépressifs, les difficultés d’une jeunesse sans perspective,… témoignaient d’une évolution radicale du comportement des individus et de la vie en société, ainsi que de l’émergence d’une nouvelle économie psychique au sein de laquelle l’homme du début du XXIème siècle, sans boussole et sans lest, moins citoyen que consommateur, « produit » d’une société libérale, se retrouvait ainsi être un « homme sans gravité », au sens de la gravitation, donc sans ancrage. Dès les mois de mars et avril 2020, il fallait justement être bien « ancré » pour résister à cette communication gouvernementale perverse. Ce n’était pourtant qu’un début, une première étape ; elle allait monter en puissance par la suite. Mais d’ores et déjà elle eut pour effet de scinder la population en deux : il y eut ceux qui devinrent instantanément la proie du discours gouvernemental et les autres, qui comptaient entre autres dans leurs rangs ceux qui dès le début avaient fait confiance au professeur marseillais. Un clivage naissant appelé à s’aggraver, car en parallèle se mirent en place des expressions nouvelles : il s’agissait d’adopter des « gestes barrières » et de pratiquer la « distanciation sociale » envers son prochain. Nous fûmes dès lors soumis à un discours particulièrement paranoïsant, dans lequel l’autre, le semblable, devenait un ennemi potentiel contre lequel il s’agissait d’élever des « barrières » et qu’il convenait de tenir à distance. Ceux qui n’ont pas pu alors repérer consciemment la nature paranoïsante de ce discours ne s’en sont pas défendus et y ont adhéré, se fragilisant ainsi un peu plus psychiquement ; d’autres heureusement ont pu y résister. Tels le héros de « Midnight Express » enfermé dans le quartier des fous, ils se sont séparés du groupe qui tournait toujours dans le même sens autour du poteau de leur prison, et ont tourné en sens inverse, afin de ne pas céder à cette paranoïa, cette folie collective, préservant ainsi leur subjectivité.

Cette perversion de la communication gouvernementale se confirma dès le printemps avec une culpabilisation quasiment systématique des Français : leur comportement jugé irresponsable allait mettre à bas tous les efforts faits pour eux par le gouvernement et les soignants. Ainsi le pire leur fut annoncé dès le « déconfinement » du mois de mai par un certain nombre d’épidémiologistes qui affichaient sur les plateaux de télévision des prédictions toutes plus affolantes les unes que les autres, lesquelles ne se réalisèrent pas. Ni le déconfinement, ni les ponts du mois de mai et ses courtes vacances, ni les rassemblements lors de la fête de la musique en juin, ne provoquèrent les « clusters » (le terme français « foyer » existe pourtant…) annoncés et encore moins la deuxième vague dont les médecins de plateaux télé ne cessaient de menacer les Français.

Deuxième étape : le non-sens devient la règle

Alors que les Français aspiraient à souffler, respirer, et reprendre une vie « normale » avec la fin de l’état d’urgence le 10 juillet 2020, un glissement s’opéra dans ce même mois de juillet : le nombre de morts n’étant plus assez important pour frapper les esprits, la communication officielle se fit autour du nombre de « cas », concept suffisamment flou pour permettre toutes les manipulations. On vit ainsi fleurir des schémas sur lesquels étaient reportées, sur une même échelle, la courbe des décès jusqu’au mois de juin et la courbe des cas à partir du mois de juillet. Un visuel trompeur qui ne pouvait qu’affoler la population ! Bien évidemment la courbe des cas fut très vite largement aussi élevée que celle des décès, voire plus, entretenant ainsi la peur au sein de cette population qui se « relâchait » selon la terminologie officielle. Bien que strictement proportionnelle alors au nombre de tests effectués, tests eux-mêmes sujets à caution puisqu’être positif ne signifiait pas forcément être malade, l’augmentation du nombre de « cas » fut prétexte à de nouvelles mesures liberticides et physiquement contraignantes, sans qu’aucune base scientifique n’en attestât réellement l’efficacité. Ces mesures furent prises d’une façon tout à fait étonnante par le président de la République lui- même. Le 14 juillet, celui-ci annonça que le port du masque serait obligatoire dans tous les lieux publics à partir du mois d’août. Mais du jour au lendemain, il décida sur un surprenant ton de caprice que cette mesure prendrait effet dès le 20 juillet ! Et ce ressenti de décision capricieuse fut accentué par le fait que désormais, si porter un masque était une infraction pour le commun des mortels au plus fort de l’épidémie, c’est ne pas le porter qui devenait une infraction à l’été, passible d’une amende de 135 euros ! Le non-sens devint ainsi la règle, une deuxième étape dans le déploiement du processus pervers fut ainsi franchie. La psychanalyse enseigne qu’un comportement perçu comme capricieux, qui émane d’une personne réelle ou d’une instance en position d’autorité, renvoie immanquablement à une figure très précise de l’inconscient, non seulement synonyme de « toute-puissance » mais de « toute-puissance imprévisible et incontrôlable » puisque capricieuse. C’est une figure de l’inconscient individuel extrêmement dangereuse et délétère, qui se met en place très tôt dans le psychisme, une figure qu’en psychanalyse on qualifie d’ « archaïque » pour rendre compte de la profondeur de son ancrage. De par sa construction et dès son plus jeune âge, tout humain a enregistré que cette figure disposait sur lui d’un droit de vie ou de mort. C’est en cela qu’elle est perçue comme particulièrement dangereuse. Ce n’est pas, ce ne doit pas être bien évidemment la figure inconsciente à laquelle renvoient les instances gouvernementales d’un pays et a fortiori le chef de l’Etat. Par le truchement du transfert, un Président de la République se doit de renvoyer à une autre figure très profonde elle aussi de l’inconscient humain, dont la fonction est justement de calmer cette figure archaïque, toute-puissante, incontrôlable et dangereuse, de la tenir à distance en mettant en place cadre et limites. Pourtant, en bafouant ainsi son dire du 14 juillet, jour symbolique s’il en est, le Président de la République cessa d’incarner cette figure symbolique, protectrice et rassurante, celle qui pose le cadre et les limites qui sont la condition d’un lien social apaisé, et adopta les traits de la figure archaïque capricieuse et particulièrement angoissante, ouvrant grand la porte à l’arbitraire.

Le deuxième confinement, présenté comme incontournable du fait de l’augmentation du nombre de cas, officiellement inopiné, alors que sa date même avait fuité depuis les grandes entreprises trois semaines auparavant, acheva de confronter les Français au non-sens et à l’arbitraire des décisions gouvernementales, avec la fermeture des salles de sport, de spectacle, des commerces dits « non essentiels », des bars et des restaurants, pointés du doigt comme étant les pires sources de contamination alors que les transports en commun bondés n’étaient pas considérés comme foyers potentiels ! De même, le couvre-feu est instauré, officiellement pour lutter contre l’épidémie : comble de l’absurde, depuis plusieurs mois, les magasins d’alimentation sont pris d’assaut soit juste avant 18h, soit le samedi par une foule qui est empêchée de faire ses achats en semaine. Des confinements ponctuels sont imposés le week-end dans certains départements, l’interdiction de profiter des plages en bord de mer est le reflet d’une doxa sanitaire qui va à l’encontre de la tradition médicale du soin des affections respiratoires. Tout ceci concourt à une perte de repères qui fait dire à beaucoup qu’ils ne savent plus où ils en sont, ni où le gouvernement les emmène ainsi. Beaucoup de Français sont perdus par ces mesures de plus en plus incohérentes, de facto psychotisantes, qui se succèdent et rétrécissent le champ de la vie et de la pensée. Pourtant peu de rébellion, les amendes, très souvent impitoyablement appliquées, sont dissuasives pour les moins fortunés et le masque- muselière, la masque- bâillon remplit sa fonction, il fait taire. Il a fait taire jusqu’aux parents qui sont devenus, malgré eux bien souvent, les courroies de transmission de la maltraitance perverse orchestrée en haut lieu. 

Troisième étape : mise à mal des liens familiaux, toi, parent, tu seras maltraitant !

La troisième étape dans le déploiement du processus pervers fut en effet franchie à l’automne, à la rentrée des vacances de la Toussaint, avec la décision abrupte et inique d’imposer le masque aux enfants dès l’âge de 6 ans. Pourtant, les études scientifiques menées de par le monde concluaient toutes de la même façon : les enfants ne sont pas transmetteurs et ne tombent pas malades. Qu’importe ! C’est à ceux-là mêmes qui sont censés protéger leurs enfants, les parents, qu’il fut réclamé alors de s’inscrire dans la maltraitance. Pour certains parents, qu’ils puissent être maltraitants envers leurs enfants est à ce point inconcevable que par déni, ils préfèrent soutenir que leurs enfants supportent très bien le masque ! Des professionnels de santé de plus en plus nombreux alertent sur les dégâts causés par le port du masque sur la santé physique et mentale des enfants : fatigue, maux de tête, développement de TOCs, phobie de l’école, retards d’apprentissage, dépression, voire suicides,…Liste longue, hélas non exhaustive. Pourtant cette décision n’a toujours pas été annulée et les enfants continuent d’être des victimes muettes. Comment jugeront-ils leurs parents, plus tard ?

Le discours culpabilisant a trouvé avec les fêtes de fin d’année un terrain propice à se déployer, et est devenu plus infantilisant que jamais; « Papi et Mamie » furent priés de manger leur part de bûche dans la cuisine, et les enfants, déjà éprouvés par ce port inique du masque, ont fait l’objet de publicités particulièrement abjectes, pourtant relayées par certains médecins, leur expliquant que pour que ne pas tuer Papi et Mamie ils ne devaient plus les approcher ni les embrasser !

Mais une fois de plus, et malgré les fêtes de fin d’année, l’hécatombe n’a pas été au rendez-vous. Le ton s’est alors durci, et la figure tutélaire de Churchill convoquée. Filant à nouveau la métaphore guerrière, « du sang, de la sueur et des larmes » furent « promis » début février 2021 à une population exténuée. Métaphore bien mal choisie pourtant ! Le 13 mai 1940, Churchill vient de prendre son poste de Premier Ministre quand il prononce son premier discours devant la Chambre des Communes ; il annonce là le programme de son gouvernement : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine (au sens de labeur), des larmes et de la sueur » dit-il à cette Chambre qui n’a cessé pendant des années de pousser au désarmement et de réduire le budget de l’armée, alors que lui, Churchill, se battait au contraire contre cette politique de désarmement qu’il savait désastreuse à terme face au réarmement de l’Allemagne nazie. Offrir, dit-il. Mais en 2021 en France, ce sont ceux- là mêmes qui ont poursuivi pendant l’épidémie le « désarmement » de l’hôpital, en continuant à fermer des lits, qui « promettent » comme s’ils menaçaient, « sang, sueur et larmes » !

Ce discours systématiquement anxiogène, culpabilisant, déstabilisant, et répétitif de surcroît, a des effets dévastateurs : tel patient me confiait que son petit-fils de cinq ans court spontanément vers lui dès qu’il le voit avant de s’arrêter tout net sans venir jusqu’à lui. Et pourtant, me disait ce patient, l’enfant évolue dans un milieu familial qui n’est pas des plus angoissés, mais l’école est là, devenue courroie de transmission de la peur. Il n’est pas rare non plus d’entendre dans la bouche des adultes : « mais pourquoi nous font-ils ça ? », ou bien « qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? », propos qui sont les effets de cette culpabilisation savamment entretenue. Les Français sont maltraités, mais seraient coupables de cette maltraitance. Pire, ce pourrait être du fait de leur comportement irresponsable que pourraient être prises des mesures qui les maltraiteraient encore plus. Ceci est typique du discours pervers, et entretient au sein de la population clivage et réactions désormais agressives.

Quatrième étape : avec l’arrivée des vaccins entre en jeu le chantage, et le clivage s’intensifie

Avec l’arrivée des premiers vaccins, ce clivage, amorcé au printemps 2020 et qui n’a cessé de s’aggraver depuis, a atteint des sommets inquiétants, d’autant que le chantage a renforcé la pression du discours pervers: la mise en place d’un « pass sanitaire », sésame d’entrée au restaurant ou dans une salle de spectacle est envisagée en haut lieu. Pas de pass, pas de loisirs. Pourtant ce concept fut qualifié de complotiste lors de la sortie, au mois de novembre, du documentaire Hold-Up, décrié et censuré dès sa sortie. Le chantage s’est exercé aussi envers les restaurateurs qui auraient eu l’audace de rouvrir leur restaurant au mois de février : suspension des aides d’état en cas d’ouverture, suppression pure et simple en cas de récidive. Le chantage touche maintenant le personnel soignant, menacé d’une obligation vaccinale. Les mêmes qui se sont dépensés sans compter au plus fort de l’épidémie en mars et avril 2020, qui étaient applaudis et fêtés, sont maintenant pointés du doigt comme vecteurs de l’épidémie. Et ils souffrent, pris en tenaille entre la pression qu’ils subissent venant des autorités, leur peur de servir de cobaye pour des essais cliniques non encore terminés, leur besoin de garder un travail dans lequel ils sont par ailleurs investis, le manque de reconnaissance dont ils font l’objet.

Vaccin ou pas vaccin ? Le clivage s’amplifie. Certains Français, très souvent ceux qui ont dès le début succombé à la peur et qui l’ont désormais chevillée au corps, sont convaincus par le discours gouvernemental qu’aucun traitement n’existe et que le vaccin est la seule solution pour se protéger du virus ; eux sont prêts à se faire vacciner au plus tôt, voire l’ont déjà fait. Certains le feront aussi, de guerre lasse, parce qu’ils ont retenu de ce discours que c’était la seule façon de sortir de la crise et qu’ils espèrent ainsi retrouver une vie normale, retourner au restaurant, voyager et sortir de nouveau. Cliniquement parlant, ce sont les plus fragiles; ils sont de plus en plus dans l’incapacité de soutenir quoi que ce soit de leur subjectivité, d’où le nombre croissant de troubles psychiques et de dépressions. Envisager que l’Etat, incarné par le Président de la République, puisse ne pas être bienveillant, mais délibérément malveillant, est pour eux strictement impensable, inacceptable. Ils ne peuvent même pas l’entendre ! En démocratie quel chef de l’Etat pourrait ne pas vouloir le bien de son peuple ? Au plan de l’inconscient, cela remet à ce point en cause la structure même de leur construction qu’ « ils n’en veulent rien savoir » comme l’aurait dit Jacques Lacan. Parce que cela signifierait que la figure bienveillante, rassurante et protectrice qui leur a permis de se construire enfant en tant que sujet, les aurait abandonnés et livrés sans défense à la figure archaïque, toute- puissante et capricieuse, qui a sur eux droit de vie et de mort. C’est une trahison. Il vaut mieux dans ce cas clore immédiatement tout débat, et disqualifier toute parole autre en la taxant de complotiste pour mieux l’étouffer.

D’autres Français en revanche, ne voient pas la nécessité de vacciner massivement une population pour une maladie dont les personnes qui en décèdent ont plus de 80 ans, sont presque toutes atteintes de comorbidités, voire de perte d’autonomie, avec des vaccins dont les phases de test ne sont pas terminées. Parmi eux se trouvent ceux qui, depuis le début de l’épidémie, pensent que des traitements existent. Ils se portent psychiquement plutôt mieux que les premiers, malgré les difficultés qu’eux aussi peuvent rencontrer, et en particulier l’ostracisme dont ils sont frappés et l’hostilité à leur égard. Leur conviction a été affermie au fil du temps car le panel des solutions thérapeutiques précoces s’est enrichi et les résultats de certains traitements sont tout à fait remarquables. Voilà un an maintenant qu’ils résistent, « quoiqu’il (leur) en coûte » ! Eux ont très vite transformé en colère leur frustration d’être, au plus fort de l’épidémie du printemps 2020, privés de ce qu’ils considéraient comme un traitement potentiel par décision du ministre. Cette colère leur a permis de maintenir vivante leur dimension subjective car ils ont refusé d’endosser une quelconque position d’objet ; le discours pervers n’a donc pas eu sur eux la prise escomptée, ni à l’époque, ni par la suite. Eux ont donc pu apporter une réponse, personnelle, au revirement capricieux du chef de l’Etat en juillet, ce qui leur a permis de donner un sens à ce non-sens, une réponse en tout cas, qui s’appuie à la fois sur du réel, des chiffres, et un symbolique fort, des valeurs fortes qui prennent racine aussi bien dans leur propre histoire que dans l’inconscient collectif. Ils ne sont pas « sans gravité » car solidement ancrés. Beaucoup d’ailleurs ont transcendé la colère initiale afin de se réunir et de se battre au sein d’associations ou de collectifs et ont affermi de ce fait leur position subjective.

Qu’il s’agisse de traitement, de masque, de mesure sociale, de vaccin, le discours pervers qui accompagne la gestion de la crise a induit un clivage parfois caricatural entre les « pro » et les « anti ». Ce clivage sévit au sein de la population, dans le milieu professionnel, entre générations, opposant les jeunes « insouciants » et les personnes âgés « qu’il faut protéger», il a séparé des amis, s’est infiltré au sein même des familles où il fait parfois des ravages.

Il est urgent que cela cesse ! 

Comment mettre fin à cela ? Comment faire, dans une telle situation de clivage, pour atteindre nos concitoyens sous emprise ? Tel le chat qui peut jouer avec la souris pendant des heures, le pervers ne lâche jamais spontanément sa proie. Il faut qu’il y soit contraint. C’est pourquoi je ne crois pas à un « mea culpa » spontané de nos gouvernants, qui s’il advenait néanmoins, ne serait qu’un lâcher-prise provisoire afin de mieux resserrer les tenailles ensuite. A un moment ou un autre devra nécessairement se présenter un contre-pouvoir, une opposition assez forte pour mettre fin à la dérive totalitaire dans laquelle se sont engagés nos gouvernants. En situation d’état d’urgence sanitaire répétée, ce contre-pouvoir ne peut plus être incarné par nos assemblées; les tribunaux administratifs, quand ils ont été sollicités, ont souvent soutenu les citoyens mais ont été désavoués illico par le Conseil d’Etat; dans leur grande majorité, les media ont depuis un an démontré leur soumission totale au pouvoir exécutif. Seules des manifestations de citoyens peuvent donc faire basculer la situation. Elles existent, se multiplient mêmes, et sont, pour l’instant, pacifiques et joyeuses. Pour le bien de tous, il est impératif qu’elles puissent le rester. Pour cela, l’attitude des forces de l’ordre, policiers et gendarmes entre autres, est à mon sens absolument décisive pour la suite. Si appel je devais lancer, en tant que psychanalyste et en tant que citoyenne, ce serait à eux que je m’adresserais. Eux qui sont aussi citoyens et parents sont souvent tiraillés entre leurs convictions profondes, leur devoir de réserve, et l’obéissance qu’ils doivent à leur autorité de tutelle. Mais se sont-ils vraiment engagés pour ce à quoi cette autorité les contraint aujourd’hui ? Est-ce leur vocation de faire évacuer les quais de la Seine à 17h30 un dimanche de beau temps ? Ou de verbaliser des automobilistes pris dans des embouteillages et empêchés de rentrer chez eux avant 18h ? Ou de signifier une fermeture administrative à un boulanger parce qu’il a servi une baguette de pain à 18h15 ? Je ne le crois pas. En apportant leur soutien à tous ceux qui se battent pour que cesse l’emprise, ils peuvent aujourd’hui incarner pour le peuple Français la figure de l’inconscient, protectrice et rassurante, évoquée plus haut ; ils peuvent, s’ils le décident, protéger les Français d’un gouvernement totalitaire, incarnation de la figure toute-puissante, incontrôlable et mortifère, qui les menace au plus profond d’eux-mêmes. 

Alors et alors seulement, nous pourrons tous ensemble, sortir de l’emprise, panser nos plaies et reconstruire.

*Catherine Avice est psychanalyste, membre de l'Association Lacanienne Internationale, et exerce en libéral depuis 15 ans. Elle est également ingénieur diplômée de Sup Telecom Paris, et a passé 25 ans en entreprise. Cet article est écrit en son nom propre. Elle déclare n'avoir aucun conflit d'intérêt.

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ndb : les expressions en gras ou soulignées sont du blogueur

mercredi 17 mars 2021

Il y a 5 ans, Marie-France Garaud déclarait : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importance…"

Vu que, par le biais rusé d'interventions de plus en plus fréquentes du porte-parole du gouvernement, la campagne électorale a subrepticement commencé, autant se rappeler comment tout cela fonctionne réellement pour ne pas se faire d'illusions…

Recension de  

Dépossession et Coup d’État planétaire

de Liliane Held-Khawam


Par Bernard Gensane

 Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu par la captation universelle des ressources. (Éditions Réorganisation du monde. 2019). 

En 2018, Liliane Held-Khawam – qui a publié une cinquantaine d’articles dans Le Grand Soir – nous avait expliqué dans Dépossession comment l’hyper puissance d’une élite financière mettait les États et les citoyens à genoux. Avec cet ouvrage magistral, très analytique et formidablement documenté, elle va plus loin en décrivant l’instauration d’une tyrannie globale qui ne fait même plus semblant de se cacher derrière les faux-nez d’une “ démocratie ” qui n’existe plus. 

Économiste, entrepreneur, Liliane Held-Khawam a une vraie connaissance du système de l’intérieur. Pour elle, cette tyrannie s’est installée en trois moments. Un premier stade à partir 1960, avec l’essor des pétrodollars gérés par la haute finance qui a développé les paradis fiscaux jusqu’en 1986, l’année du big bang financier consécutif à la dérégulation financière imposée par l’Acte unique européen. Le deuxième stade a duré jusqu’en 2007, avec la crise du système monétaire et financier qui a culminé dans le scandale des subprimes. Cette période fut pour LH-K celle de la mondialisation proprement dite qui a vu les structures étatiques classiques se vider de leurs pouvoirs décisionnels. Le troisième stade nous amène à aujourd’hui. Non seulement les élus ont accepté d’être dépossédés de tout pouvoir par les groupes financiers transnationaux mais ils se sont efforcés de convaincre les peuples qu’ils étaient incapables de les protéger contre les effets dévastateurs de l’endettement pensé, programmé, des États. 

Depuis une trentaine d’année, une petite oligarchie financière s’est appropriée la presque totalité de la création monétaire, ce qui lui a permis de coordonner les flux financiers qui régentent le marché mondial, l’industrie, le commerce, l’industrie dans son ensemble. Autrefois attribut du souverain, la création monétaire était jusqu’à il y a peu l’apanage des États. Dès lors que des instances privées peuvent battre monnaie, nous sommes en pleine forfaiture anticonstitutionnelle. Les banques centrales ont juste gardé la création monétaire numéraire. L’essentiel de la monnaie a été remis aux banques commerciales. La conséquence est que « les détenteurs de la création monétaire sont dépositaires de richesse incommensurables grâce à l’endettement généralisé des sociétés. […] En transférant la création monétaire-crédit à des privés, les États se privent d’importants bénéfices, sont lestés de dettes impossibles à rembourser, et gagent leur patrimoine commun. Ils s’asservissent à l’oligarchie monétaire. » Les États-Unis n’échappent pas à cette règle d’airain, leur dette étant actuellement de 22 trillons de dollars. 

LH-K pose une grave question : un État peut-il encore être souverain ? Vu de la droite lucide, la réponse est « non ». Ainsi, pour Marie-France Garaud, l’élection présidentielle n’a strictement aucune importance car la souveraineté repose sur quatre pouvoirs dont les États et les politiques se sont progressivement défaits : battre monnaie, décider de la paix et de la guerre, faire les lois, rendre la justice. Pour cela, vous devez vous connecter Se connecter Recherche Bibliothèque Se connecter il y a 5 ans|62 vues Marie-France Garaud : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importan Jocelyne Galy Intégrer la vidéo Marie-France Garaud : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importance"
 



L’économie est désormais organisée en monopoles. C’est le cas, par exemple et malheureusement, de l’industrie pharmaceutique qui voit l’appât du gain passer bien avant la santé des patients. Des médicaments cessent d’être fabriqués, d’autres ne sont pas vendus car leurs prix ne sont pas assez élevés selon les trusts. 
Ce sont ces mêmes trusts, ou leurs lobbys, qui tiennent la plume lorsqu’il s’agit de rédiger des lois créant des niches fiscales. 
Ces mêmes trusts qui ne reconnaissent pas les tribunaux nationaux ou qui les défient lorsque c’est nécessaire comme quand la multinationale Lone Pine a demandé au gouvernement canadien de lui accorder 250 millions de dollars de « réparations » pour le manque à gagner à cause du moratoire sur l’extraction du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. 
On a vu des entreprises étrangères engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Égypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou. Plus de 450 procédures de ce type sont actuellement en cours dans le monde. 
Tous les Codes du travail font l’objet d’attaques frontales.
 Nous sommes passés, explique Liliane Held-Khawam, au stade de la mondialisation par la transformation des citoyens en consommateurs. En Europe, même pas besoin de l’idéologie thatchérienne pour cela puisque la consommation figure dans les textes officiels de l’UR : « Avec 502 millions de consommateurs depuis l’élargissement de 2007, il s’agit du plus grand marché au monde. »
 La chute du Mur de Berlin a coïncidé avec la fin des trente glorieuses et a permis le passage de l’internationalisation à la mondialisation, que l’UNESCO définit comme « le processus d’intégration des marchés qui résulte de la libéralisation des échanges, de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. » Que pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture la culture et la concurrence soient en parfaite symbiose, cela est tout un programme, mieux une idéologie. Afin d’être partie prenante de la globalisation, les grandes entreprises vont devenir transnationales, « en se construisant indépendamment des frontières ». Elles vont se dénationaliser, « gommer ce qui les relient à leur pays d’origine ». 
La filiale “ française ” d’un géant étasunien installera son siège social à La Haye et payera (en fait, ne payera guère) ses impôts au Luxembourg. Toute tentative de résistance de la part des travailleurs ou des pouvoirs publics français débouchera sur une prompte délocalisation en Pologne ou au Viet Nam. Dans le cas d’un super géant comme Amazon, l’entreprise se permettra de collecter 10 fois plus de données que l’Administration, et de les revendre. 
Les maîtres de ces entreprises vont s’emparer petit à petit de la gouvernance des États (sur le concept de « gouvernance » qui est loin d’être neutre, lire absolument cet article de Bernard Cassen de 2001) en devenant les partenaires privilégiés et officiels des gouvernements (les tristement célèbres PPP, partenariat public-privé, se pratiquent désormais à l’échelle mondiale). 
L’autrice de ce livre connaît à fond les arcanes des lobbys bruxellois, à commencer par Business Europe, organisation qui regroupe entre autres Bayer, BMW, Google, Microsoft, Shell, Total. Un lobby capable de tenir 170 réunions en trois ans avec l’élite de la Commission. Quand il y a lobby, il y a vite pub. C’est ainsi que Coca Cola sponsorise la présidence roumaine de l’UE. 
Autre caractéristique de la globalisation : les pratiques des entreprises transnationales s’imposent progressivement aux méthodes de fonctionnement des fonctions publiques. Avec l’aide, pour ce qui nous concerne, des manitous de l’UE. Au premier chef, les social-traîtres du style Moscovici pour qui « on peut très bien avoir des services publics gérés par des entreprises privées. » 
Quand l’État se met à genoux devant le service privé, il se retrouve sur les genoux, comme quand il accorde – de son plein gré, n’est-ce pas ? – 205 millions d’Euros à la SNCM au moment où elle a été privatisée par le fonds Butler Capital Partners et Veolia Transport. Quoiqu’il arrive, les intérêts privés sont toujours gagnants. Les autoroutes que la classe politique gouvernante française dans son entier a privatisées représentent 15% des activités de Vinci, mais 60% de ses profits. Leurs sociétés dégagent une marge brute de 73%. E la nave va. Pas forcément dans le mur… (Source « Liliane Held-Khawam. Coup d’État planétaire » 

Bernard Gensane, le Grand Soir 

Il y a 5 ans, Marie-France Garaud déclarait : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importance…"

Vu que, par le biais rusé d'interventions de plus en plus fréquentes du porte-parole du gouvernement, la campagne électorale a subrepticement commencé, autant se rappeler comment tout cela fonctionne réellement pour ne pas se faire d'illusions…

Recension de  

Dépossession et Coup d’État planétaire

de Liliane Held-Khawam


Par Bernard Gensane

 Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu par la captation universelle des ressources. (Éditions Réorganisation du monde. 2019). 

En 2018, Liliane Held-Khawam – qui a publié une cinquantaine d’articles dans Le Grand Soir – nous avait expliqué dans Dépossession comment l’hyper puissance d’une élite financière mettait les États et les citoyens à genoux. Avec cet ouvrage magistral, très analytique et formidablement documenté, elle va plus loin en décrivant l’instauration d’une tyrannie globale qui ne fait même plus semblant de se cacher derrière les faux-nez d’une “ démocratie ” qui n’existe plus. 

Économiste, entrepreneur, Liliane Held-Khawam a une vraie connaissance du système de l’intérieur. Pour elle, cette tyrannie s’est installée en trois moments. Un premier stade à partir 1960, avec l’essor des pétrodollars gérés par la haute finance qui a développé les paradis fiscaux jusqu’en 1986, l’année du big bang financier consécutif à la dérégulation financière imposée par l’Acte unique européen. Le deuxième stade a duré jusqu’en 2007, avec la crise du système monétaire et financier qui a culminé dans le scandale des subprimes. Cette période fut pour LH-K celle de la mondialisation proprement dite qui a vu les structures étatiques classiques se vider de leurs pouvoirs décisionnels. Le troisième stade nous amène à aujourd’hui. Non seulement les élus ont accepté d’être dépossédés de tout pouvoir par les groupes financiers transnationaux mais ils se sont efforcés de convaincre les peuples qu’ils étaient incapables de les protéger contre les effets dévastateurs de l’endettement pensé, programmé, des États. 

Depuis une trentaine d’année, une petite oligarchie financière s’est appropriée la presque totalité de la création monétaire, ce qui lui a permis de coordonner les flux financiers qui régentent le marché mondial, l’industrie, le commerce, l’industrie dans son ensemble. Autrefois attribut du souverain, la création monétaire était jusqu’à il y a peu l’apanage des États. Dès lors que des instances privées peuvent battre monnaie, nous sommes en pleine forfaiture anticonstitutionnelle. Les banques centrales ont juste gardé la création monétaire numéraire. L’essentiel de la monnaie a été remis aux banques commerciales. La conséquence est que « les détenteurs de la création monétaire sont dépositaires de richesse incommensurables grâce à l’endettement généralisé des sociétés. […] En transférant la création monétaire-crédit à des privés, les États se privent d’importants bénéfices, sont lestés de dettes impossibles à rembourser, et gagent leur patrimoine commun. Ils s’asservissent à l’oligarchie monétaire. » Les États-Unis n’échappent pas à cette règle d’airain, leur dette étant actuellement de 22 trillons de dollars. 

LH-K pose une grave question : un État peut-il encore être souverain ? Vu de la droite lucide, la réponse est « non ». Ainsi, pour Marie-France Garaud, l’élection présidentielle n’a strictement aucune importance car la souveraineté repose sur quatre pouvoirs dont les États et les politiques se sont progressivement défaits : battre monnaie, décider de la paix et de la guerre, faire les lois, rendre la justice. Pour cela, vous devez vous connecter Se connecter Recherche Bibliothèque Se connecter il y a 5 ans|62 vues Marie-France Garaud : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importan Jocelyne Galy Intégrer la vidéo Marie-France Garaud : "l'élection présidentielle n'a strictement aucune importance"
 



L’économie est désormais organisée en monopoles. C’est le cas, par exemple et malheureusement, de l’industrie pharmaceutique qui voit l’appât du gain passer bien avant la santé des patients. Des médicaments cessent d’être fabriqués, d’autres ne sont pas vendus car leurs prix ne sont pas assez élevés selon les trusts. 
Ce sont ces mêmes trusts, ou leurs lobbys, qui tiennent la plume lorsqu’il s’agit de rédiger des lois créant des niches fiscales. 
Ces mêmes trusts qui ne reconnaissent pas les tribunaux nationaux ou qui les défient lorsque c’est nécessaire comme quand la multinationale Lone Pine a demandé au gouvernement canadien de lui accorder 250 millions de dollars de « réparations » pour le manque à gagner à cause du moratoire sur l’extraction du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. 
On a vu des entreprises étrangères engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Égypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou. Plus de 450 procédures de ce type sont actuellement en cours dans le monde. 
Tous les Codes du travail font l’objet d’attaques frontales.
 Nous sommes passés, explique Liliane Held-Khawam, au stade de la mondialisation par la transformation des citoyens en consommateurs. En Europe, même pas besoin de l’idéologie thatchérienne pour cela puisque la consommation figure dans les textes officiels de l’UR : « Avec 502 millions de consommateurs depuis l’élargissement de 2007, il s’agit du plus grand marché au monde. »
 La chute du Mur de Berlin a coïncidé avec la fin des trente glorieuses et a permis le passage de l’internationalisation à la mondialisation, que l’UNESCO définit comme « le processus d’intégration des marchés qui résulte de la libéralisation des échanges, de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. » Que pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture la culture et la concurrence soient en parfaite symbiose, cela est tout un programme, mieux une idéologie. Afin d’être partie prenante de la globalisation, les grandes entreprises vont devenir transnationales, « en se construisant indépendamment des frontières ». Elles vont se dénationaliser, « gommer ce qui les relient à leur pays d’origine ». 
La filiale “ française ” d’un géant étasunien installera son siège social à La Haye et payera (en fait, ne payera guère) ses impôts au Luxembourg. Toute tentative de résistance de la part des travailleurs ou des pouvoirs publics français débouchera sur une prompte délocalisation en Pologne ou au Viet Nam. Dans le cas d’un super géant comme Amazon, l’entreprise se permettra de collecter 10 fois plus de données que l’Administration, et de les revendre. 
Les maîtres de ces entreprises vont s’emparer petit à petit de la gouvernance des États (sur le concept de « gouvernance » qui est loin d’être neutre, lire absolument cet article de Bernard Cassen de 2001) en devenant les partenaires privilégiés et officiels des gouvernements (les tristement célèbres PPP, partenariat public-privé, se pratiquent désormais à l’échelle mondiale). 
L’autrice de ce livre connaît à fond les arcanes des lobbys bruxellois, à commencer par Business Europe, organisation qui regroupe entre autres Bayer, BMW, Google, Microsoft, Shell, Total. Un lobby capable de tenir 170 réunions en trois ans avec l’élite de la Commission. Quand il y a lobby, il y a vite pub. C’est ainsi que Coca Cola sponsorise la présidence roumaine de l’UE. 
Autre caractéristique de la globalisation : les pratiques des entreprises transnationales s’imposent progressivement aux méthodes de fonctionnement des fonctions publiques. Avec l’aide, pour ce qui nous concerne, des manitous de l’UE. Au premier chef, les social-traîtres du style Moscovici pour qui « on peut très bien avoir des services publics gérés par des entreprises privées. » 
Quand l’État se met à genoux devant le service privé, il se retrouve sur les genoux, comme quand il accorde – de son plein gré, n’est-ce pas ? – 205 millions d’Euros à la SNCM au moment où elle a été privatisée par le fonds Butler Capital Partners et Veolia Transport. Quoiqu’il arrive, les intérêts privés sont toujours gagnants. Les autoroutes que la classe politique gouvernante française dans son entier a privatisées représentent 15% des activités de Vinci, mais 60% de ses profits. Leurs sociétés dégagent une marge brute de 73%. E la nave va. Pas forcément dans le mur… (Source « Liliane Held-Khawam. Coup d’État planétaire » 

Bernard Gensane, le Grand Soir 

lundi 15 mars 2021

AUX ENFANTS MASQUÉS

AUX ENFANTS MASQUÉS

"Kyra Sarakosti" - Mme Carême: une charmante tradition grecque d'avant Pâques

Kyra Sarakosti, une petite figurine joyeuse, peut être fabriquée à partir de diverses choses, du papier, de l'argile, du tissu rempli de plumes ou, le plus souvent, cuite à partir de pain ou de pâte à biscuits.


Madame Carême

La caractéristique la plus évidente de cette douce dame, ce sont ses sept jambes, qui sont utilisées comme une genre de calendrier, ce qui permet de suivre le compte à rebours de Pâques, ou, étant donné que la viande est interdite, pendant le jeûne, combien il reste de semaines à endurer avant que nous puissions nous mettre les dents cet agneau de Pâques juteux.

Chacune des sept jambes représente une semaine de Carême et commençant le Lundi pur jusqu'à Pâques, chaque samedi, une des jambes de la pauvre âme est coupée.

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Dans certaines régions de Grèce, la tradition est de cacher la septième jambe, la dernière, à l'intérieur du pain de Pâques, l'heureux qui trouve cette dernière jambe appartenant à Kyra Sarakosti, est considéré comme béni.
Dans d'autres régions de Grèce, la septième jambe peut être cachée à l'intérieur de fruits, comme les figues, ou dans un bol de fruits.

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Kyra Sarakosti, qui représente une dame pieuse, n'a pas de bouche, ce qui n'est pas seulement d'une grande aide pour elle pendant cette saison d'abstinence, mais qui rend également les bavardages ou les commérages pratiquement impossibles  et vu qu'elle n'a pas d'oreilles elle ne les écoute pas non plus.

Ses bras sont croisés en permanence dans la prière, et la croix sur son front est un rappel constant de sa foi. (d'après la source)

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RECETTE


Ingrédients:

 

2-2 1/2 tasses de farine

1/2 tasse de sel

2-2 1/2 cuillères à soupe de cannelle

eau au besoin

Instructions:

 

1. Préchauffez le four à 350 degrés.

 

2. Mélangez la farine, le sel et la cannelle.

 

3. Ajoutez une cuillère à café d'eau à la fois jusqu'à ce que vous formiez une pâte ferme mais flexible.

 

4. Sur une surface farinée, abaisser la pâte à environ 1 cm d'épaisseur.

 

5. Utilisez la pointe d'un couteau pour façonner votre Kyra Sarakosti. Commencer toujours par le haut et descendre jusqu'aux pieds en dernier.

 

Découpez la forme d'un corps dans une robe avec une croix sur le dessus de sa tête.

Ensuite, coupez deux longues bandes étroites pour les bras et joignez-les au niveau des épaules, en atténuant les endroits où les bras seront appliqués.

Faites des entailles dans la pâte pour les doigts.

Marquez les paupières fermées et le nez avec un objet pointu.

Coupez le bas comme une robe avec sept pieds qui en sortent


6. Cuire au four jusqu'à ce qu'il soit doré. Certains peuvent former une sorte de bulle mais s'aplatiront en refroidissant.

 

7. Une fois refroidis, placez-le sur une assiette ou un plat ou suspendez-les et coupez une jambe tous les samedis! (les biscuits sont très durs et pas très comestibles, alors assurez-vous de surveiller si vous autorisez les enfants à couper)

 

8. Essuyez toute la silhouette avec un chiffon légèrement humidifié pour la rendre brillante.

 

9. Cuire à four modéré jusqu'à ce qu'ils soient dorés.

 

D'après la source