Père Dobri Dobrev, mendiant, centenaire, et plus gros donateur de l'Église bulgare
Père Dobri Dobrev
On l’a désigné comme un saint, un ascète, un homme qui ne gagne pas d’argent, un ange, un étranger divin, un voyageur du passé, un mendiant…Peu de bulgares n’ont pas entendu parler du bon vieux Dobri Dobrev, mais nombreux sont ceux qui n’ont pas la moindre idée de la vraie sainteté de sa cause. Cette année Père Dobri Dobrev a atteint les 99 ans et il continue à donner aux autres, de manière désintéressée, sa gentillesse et son humanité. Et malgré son âge avancé il peut la plupart du temps être aperçu dans les rue de la métropole à la recherche de personnes généreuses susceptibles de participer à sa cause.
Père Dobri l’ancien a récolté de l’argent pendant des décennies dans le but de restaurer les églises Bulgares. Il n’a peur ni du froid ni du mauvais temps, et ne se soucie pas de la faim. Il n’éprouve pas de colère contre les personnes indifférentes à son travail. Le vieil homme rayonne de gentillesse et de douceur. Il est prêt à embrasser la main d’un enfant avec un sourire, recevoir une pièce dans sa sébile, parler de Dieu à chaque passant, remercier pour la charité.
Mais Père Dobri n’est pas un mendiant. Il ne compte pas sur les étrangers pour sauver sa personne, il veut au contraire sauver leurs esprits. On ne peut pas parler de mendiant dans le cas d’un homme qui a oublié ses besoins et qui récolte de l’argent pour une importante mission, loin du bénéfice matériel. Donner à l’église signifie conférer la foi aux générations futures, pour construire une nation bienveillante. C’est ce que le vieux Dobri pense faire, sans attendre de gratitude en retour. Il respecte les gens et ne garde rien de mauvais en lui. Il voit que le monde alentour est égoïste, pourtant il ne se décourage pas et au contraire tente de laisser sa marque. Ses donations en sont l’exemple. De nombreuses personnes l’adorent. La foi de l’homme qui ne gagne pas d’argent. On ne sait pas grand-chose de la vie de Dobri l’ancien. Il ne recherche pas la célébrité et ne veut pas divulguer les détails de sa vie quotidienne. Selon lui, il est suffisant que le monde sache qu’il est quelqu’un de bon, qui récolte de l’argent pour les églises et les monastères bulgares. Il ne pense pas que sa vie personnelle prévale sur son activité publique. L’homme au grand cœur est né en 1914 dans le village de Bajlovo, qui est connu comme le lieu de naissance d’un autre bulgare célèbre, Elin Pelin. C’est un village niché sur les contreforts arborés de l’ouest de la forêt d’Ihtimanska.
Grand – père Dobri a quatre enfants et a survécu à deux d’entre eux. Maintenant une de ses filles prend soin de lui, bien qu’il vive à Sofia. Il ne cache pas son amertume sur les fausses rumeurs disant qu’il aurait déshérité sa famille pour donner l’argent de la propriété. C’est pourquoi il ne veut plus partager à propos de sa famille. On sait de son passé que son ouïe a été endommagée par un obus tombé trop près de lui. Il ne partage pas les raisons qui l’ont conduit à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Peut-être que le fait que Bajlovo n’ait jamais eu une abondance de richesses. Elin Pelin lui-même écrivit : « C’est mon village natal, il est agréable mais très pauvre. » L'Ancien, toutefois, s’imprégna bien de la richesse spirituelle de son lieu de naissance.
Aussi loin que les habitants du village se le rappellent, Grand-père Dobri est toujours allé d’église en monastère à travers la Bulgarie pour récolter des dons et les aider. Ses concitoyens qui le voient presque tous les jours sont absolument certains qu’il donne le moindre centime qui tombe dans sa tirelire. Ils pensent que rien n’est jamais laissé pour lui-même.
Petite maison pour grande âme
La maison du vieux Dobri est à quelques pas de la maison-monument de son concitoyen Elin Pelin. Comme le saint de Bajlovo est devenu un vrai ascète, il a laissé depuis des années le confort de sa maison à ses héritiers et ses amis, et maintenant il vit dans une modeste chambre d’une petite dépendance dans la cour de l’église rurale de « St Cyril et Methode ». Bien qu’on y trouve un lit, il préfère dormir par terre et ne veut utiliser aucune des facilités de la vie moderne. Sur la table de la petite chambre il y a seulement un morceau de pain et une tranche de tomate, et ils sont suffisants pour survivre un jour de plus. Les matins froids et peu engageants d’hiver, on peut le voir emmitouflé dans les revers d’un vieux manteau noir, occupé à porter des seaux plein et des planches à travers la cour du monastère. Celles-ci sont empilées avec le bois de chauffage et des outils trainent autour. La réparation du toit est maintenant finie, mais il y a toujours du travail pour restaurer le vieux bâtiment. L’argent pour la rénovation est donnée par le bon vieil homme. Malgré l’accumulation des années il aide activement dans ce travail difficile, comme tout autre ouvrier. L’église du village a été construite par le maître Gancho Smolsko Trifonov, originaire du village, en 1884, et c’est maintenant un monument culturel. Le vieux prêtre est mort il y a peu. Pourtant certains prêtres des villages alentours viennent de temps en temps pour célébrer les offices. Dobri l’ancien ouvre et ferme l’église chaque matin et chaque soir.
Voyageur du passé ou…du futur
Avec ses vêtements authentiques, ses sandales et sa robe de bure, avec ses longs cheveux blancs et sa barbe le grand père est perçu par beaucoup comme un voyageur du passé. Il ressemble plus à l'ascétique saint de l’église bulgare, St Ivan Rilski (St Jean de Rila), qu’à un contemporain de l’immoralité et de la corruption. Il semble venir d’un ancien temps aux habitudes différentes, dans lequel la miséricorde et la foi étaient la norme.
En même temps, Grand-père Dobri est un bon voyageur… venu du futur au sens littéral, et il n’arrête pas de se téléporter entre son village natal et les autres endroits pour continuer son œuvre en honneur des églises et de la spiritualité. Quand il était jeune Dobri Dobrev a souvent parcouru la distance entre Bajlovo et Sofia à pieds. Cela représente plus de 25 kilomètres. Mais maintenant il ne peut plus compter sur ses jambes et doit utiliser le bus. La plupart des chauffeurs le connaissant bien, c’est souvent qu’ils refusent de lui prendre de l’argent pour un ticket. Il compte souvent sur la générosité des passants pour se procurer assez de nourriture pour la journée. En été grand-père Dobri est souvent vu en train de déguster une pastèque bien mure.
Mission sacrée
Ces dernières années le vieux Dobri se rend la plupart du temps à l’église « St Alexander Nevski » et à l’église « des 7 Saints » à Sofia. Il récolte l’argent nécessaire à la restauration de l’église « St Cyril et Methode » à Baylivi – 10 000 Levs (5000 euros). Il a déjà fait des donations pour la rénovation des églises de Kalofer et de Poibrene. Le vieil homme a donné 25000 Lev au monastère Eleshnishkiya et à l’église de Gorno Kamartsi pour leur restauration. Sa plus grosse contribution, qui a aidé à promouvoir son œuvre, est sans aucun doute celle du temple « St. Alexander Nevsky »Un montant de 35000 Lev que le vieil homme a collecté pendant des années pour être donné à la plus grande église du pays. C’est arrivé en mai 2009, quand le bon vieil homme est allé trouver le secrétaire de l’église Stefan Kalaidjiev et a partagé son intention de faire une très grosse donation. L’argent était déposé, centime par centime, à une agence bancaire à Novi Iskar par un proche du vieil homme. Le secrétaire et le vieil homme allèrent ensemble dans une agence pour savoir où l’argent était stocké. Avec juste une signature, le temple reçut la plus grosse donation de son histoire. Selon Stefan Kalaidjiev, le montant moyen annuel des donations reçues des visiteurs du temple est de 2000 à 2500 Lev. L’argent est collecté principalement pendant les différentes vacances. Le bon grand père a donné son argent pour la rénovation du trône « Alexandre Nevsky », doré à l’or fin. De nouveaux vêtements et des tapisseries ont été achetés. En expression de gratitude quelques personnes de l’église, menées par un prêtre nommé Tikhon, visitèrent l’humble maison de l’ascète de Bajlovo et offrirent leur assistance pour l’acquisition de quelques fournitures de base. Le saint de Bajlovo refusa tout en bloc. « C’est un homme que récolte les vertus, recueille et rassemble leurs fruits pour la vie éternelle » résume le secrétaire de la Cathédrale Alexander Nevsky. Les dons mentionnés plus haut sont seulement une partie des dons célèbres. Les autres sont à sa disposition, et à sa gloire. Avec les cadeaux qu’il donne le bon Ancien peut être comparé à un autre vieil homme bien connu, mais irréel, le Père noël. Dobri l’ancien n’offre pas d’ours en peluche, de poupées ou de camions aux enfants, mais leur donne son exemple, leur transmet l’espoir de devenir des personnes honorables et pleines d’un bon esprit. Et ceux qui ne croient pas au père noël peuvent croire au bon vieil homme. Cela revient à croire à la bonté, tout simplement. (source)
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