PATMOS, île des saints : (8) St Apollos Le ΡéΙοροnnésien



Un autre ascète venu de la Sainte Montagne fut le moine Apollos qui, après quelques essais de se fixer ailleurs, finit, non sans peine, par construire un ermitage et une chapelle à la pointe nord-est de l'île. Mais la Providence aidait. Une fois, un navire chassé par la tempête se réfugia dans la petite baie au-dessus de laquelle perche l'ermitage. Le capitaine mit pied à terre, entendit Apollos psalmodier, reconnut en lui un compatriote et lui fit cadeau de plusieurs sacs de riz dont la vente permit à l'ermite de terminer ses travaux. Une autre fois, un capitaine de passage entra dans la chapelle d'Apollos pour faire une prière et vénérer les icônes. Mais d'icônes, il n'y en avait pas. Aussitôt il retourna a bord de son vaisseau et en rapporta quatre pour orner la chapelle. Elles s'y trouvent toujours. Apollos, qui donna son nom à l'ermitage y vécut jusqu'à être, comme dit la Bible, « rassasié de jours ». Il avait planté une vigne et pouvait se reposer, devant sa porte sous l'ombre d'un figuier, lorsqu'à quatre-vingt-dix ans passés il sentit l'approche paisible de la mort. C'était le 20 janvier 1859, fête de saint Euthyme le Grand.
 – Père, lui dit son disciple Isidore, natif de Samos, bientôt saint Euthyme viendra à ta rencontre t'introduire dans le Royaume de Dieu...
 – Que dis-tu là, mangeur d'oignons, répondit le mourant, (Saris est réputée pour ses oignons), des prophètes comme moi il y en a plein dans ton village »
. Apollos, dont le visage, dans la mort, rayonnait une joyeuse douceur, fruit de l'inaltérable sérénité de son esprit, fut, pourrait-on dire, le fondateur d'une « dynastie » d'ermites. Makarios Antoniadis, père spirituel d'Amphilokhios Makris, lui succéda ; et en 1969 mourut le disciple de Makarios, Apollos, le troisième de la lignée.
  (sources : voir note 1° post) 

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