Au Kosovo, on a voulu imposer une vérité officielle par Dick Marty


Dick Marty, les valeurs avant les intérêts

Par Armando Mombelli, swissinfo.ch

Ses rapports pour le Conseil de l’Europe, sur les prisons secrètes de la CIA, les listes noires de l’ONU et les crimes au Kosovo, ont créé la stupeur à l’échelle internationale. Dick Marty quitte son activité parlementaire au terme d’une longue lutte pour l’Etat de droit et les principes démocratiques.

extrait de l'interview par swissinfo.ch :

Votre rapport sur le Kosovo aussi a suscité une grande stupeur sur la scène internationale.

D.M .: Au Kosovo, on a voulu imposer une vérité officielle, en disant que, d’un d’un côté on trouvait les gentils, et de l’autre les méchants, et que les pays occidentaux ont bombardé les méchants et soutenu les gentils. Il est vrai que le gouvernement serbe de Milosevic a perpétré d’horribles crimes de guerre, mais affirmer que de l’autre côté, il ne s’est rien produit est un mensonge colossal. Depuis des années, plusieurs rapports de police, des services secrets et des agences internationales, dénonçaient les crimes commis par les deux parties et la collusion entre politique et crime organisé dans la région.

Avec mon rapport pour le Conseil de l’Europe, j’ai finalement dit à voix haute ce que l’on savait déjà. Je n’ai tiré aucun avantage personnel de cette affaire, au contraire. J’ai même suscité une certaine animosité. Mais la vérité ne saurait être complaisante. Je crois que les habitants du Kosovo ont intérêt à connaître la vérité et à avoir une démocratie transparente. Il n’y a pas de justice, sans vérité, et il n’y pas de démocratie sans justice. Une équation très simple, mais qu’il ne faut pas oublier.

Armando Mombelli, swissinfo.ch
Traduction de l’italien: Nicole della Pietra

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