DU CATHOLICISME À L'ORTHODOXIE. IV

Ma conversion(suite)

Cette expérience ratée de Zen Chrétien (me reste un très beau livre de J.K. Kadowaki " Le Zen et La Bible" aux Editions Albin Michel, Collection Espace livre) m’aida à sortir de ces eaux mêlées et à prendre davantage en compte mon nouvel engagement. Mon cœur était devenu chrétien, restait à sanctifier la tête.
Je fis donc un beau colis avec mes statues et objets de culte bouddhistes (qu’un dévot charismatique m’avait vivement pressé d’enterrer ou de jeter à la poubelle avant de me faire administrer un exorcisme - auquel n’avait même pas pensé le Bénédictin !...) et j’envoyai le tout à Lama Denis avec une lettre où je lui disais qu’étant devenu chrétien je lui faisais cadeau de ces objets me semblant lui revenir de droit. J’ajoutai à ma lettre une demande, à lui qui avait l’habitude d’organiser des rencontres spirituelles inter traditions, de me donner quelques conseils et adresses concernant des maîtres spirituels chrétiens afin que je puisse suivre leur enseignement comme on le fait dans le Bouddhisme. C’était un peu audacieux et peut-être un peu cavalier de ma part cependant Lama Denis non seulement me remercia du cadeau mais il me donna bien volontiers trois adresses de moines chrétiens qui pourraient correspondre à mes vœux en me souhaitant bonne route.
Je m’empressai donc, étant en congé, de contacter ces Pères spirituels sans savoir lequel serait celui qui me conviendrait bien sûr.
Et voici comment la Providence, qui a pris soin de moi à tout instant de ma recherche, Bénie soit-Elle ! - est intervenue :
J’avais donc trois personnes à contacter dans trois monastères différents et je ne connaissais aucun des trois. Je téléphonai donc au premier de la liste à plusieurs reprises, en vain. Je téléphonai donc au second mais toujours sans succès après plusieurs tentatives. Je commençai à être un peu découragé. Il ne m’en restait donc plus qu’un… qui me répondit, celui-ci, au premier appel téléphonique ; je lui demandai s’il était possible de séjourner dans son monastère, il répondit par l’affirmative, je lui demandai donc s’il était possible de venir rapidement et il me répondit que ça l’était et je lui annonçai donc ma venue. J’étais donc attendu. Je pris donc le train pour ma destination, puis un taxi m’emporta jusqu’au monastère en question. Je ne vous dis pas tout de suite où c’était ni comment s’appelait le Révérend Père en question pour laisser un peu les choses en suspens. Parvenu devant le portail du monastère, celui-ci me parut des plus exotiques (tout est relatif…) si bien que je fis part de ma surprise au chauffeur et lui demandai s’il ne s’agissait pas par hasard d’un monastère… orthodoxe ! Je n’en avais jamais vu mais cette idée m’était venue tout à coup. Il me confirma aussitôt dans mon intuition et je me réjouis de la bonne surprise car, c’est étonnant mais à l’époque j’étais plutôt œcuménique (Ben oui ! comme quoi…). Je n’avais lu que peu d’ouvrages sur l’Orthodoxie mais j’étais d’autant plus ouvert à ce domaine qu’elle faisait partie pour moi à l’époque de l’Orient dont j’attendais le salut depuis les débuts de ma recherche.
Ce monastère était celui de Père Placide Deseille .





Monastère St Antoine le Grand


J'y restai une semaine essayant d'avoir le plus d'entretiens possibles avec Geronda bien sûr. Ils furent peu nombreux bien sûr, l'Higoumène ayant un emploi du temps chargé, mais ils furent attentifs à ma quête, bienveillants, éclairants, instructifs et encourageants.

C’était le Grand Carême (une fois de plus !) et j’assistai à tous les offices. Désorienté en un premier temps, j’ai regardé et j’ai imité, comme tout le monde fait. Mes nuits ont été courtes entre les offices, les prières et les livres et revues dont j’essayai de lire le plus possible ; il restait peu pour le sommeil. Un texte m'a ébloui totalement : "Chant d'entrée" du Père Basile, (Βασίλειος Γοντικάκης) higoumène, à l'époque encore, du monastère de Stavronikita et maintenant de celui d'Iviron (que la Toute Sainte Portaïtissa le garde !). Tout ce que je cherchais s'y trouvait dans une forme splendide, merveilleuse et pénétrante, cela oui ! c'était le Christianisme auquel aspirait tout mon être !

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