Подвиг


J’ai toujours été étonné que le Grand Carême arrive si vite alors qu’il me semble que l’on vient à peine de finir de fêter la Nativité de Notre Seigneur. Va donc venir un temps de préparation et d’ascèse à la célébration du roc de notre foi : la Résurrection.

Père Elie de bienheureuse mémoire me disait un jour quelque chose comme « Nous dans le monde, nous avons moins besoin de nous soucier d’ascèse que les moines car nous avons déjà suffisamment d’épreuves que nous offre naturellement la vie ordinaire, que nous devons supporter, accepter et surmonter, sans avoir à en rajouter d’autres.» Il n’y avait pas dans ses propos de parti pris anti-monastique comme cela arrive quelquefois chez certains fidèles ou ecclésiastiques orthodoxes. Mais Otets Ilya avait été bien servi par la vie et il savait de quoi il parlait. Et à cette époque étant bien servi moi-même je n’avais pas de mal à acquiescer.

D’ailleurs il y a des choses que nous faisons plus difficilement à certains moments de la journée qu’à d’autres, il y a des choses que nous faisons difficilement à certaines époques de notre vie et plus facilement à d’autres. Ainsi en est-il de la veille, du jeûne, de la prière. En outre ce qui est facile à certains est hors de portée des autres, mais peut-être pas pour toujours non plus. Les conditions changent et influencent les possibilités. Il y a une constante interaction entre le postulant au Подвиг et sa condition physique d’un jour, et sa santé de façon générale, et la saison, et le climat (ben oui), et ses relations avec chaque membre de sa communauté, et cela les moines le savent bien.

Les peuples redevenus orthodoxes sont comme les fidèles occidentaux eux aussi redevenus orthodoxes (simplement cela a pu prendre plus ou moins de temps...). Chacun s’efforce de bien connaître les règles, les rites, les postures, le calendrier de jeûnes et de bien les appliquer et d’être de bons élèves qui quelquefois deviennent simplement... de bons pharisiens. Mais par ailleurs ceux qui n’ont pas cessé ( ?!) d’être orthodoxes ont bien souvent tendance à les juger et à s’en moquer en étant convaincus que les néos sont à côté de l’essentiel. Mais ils oublient, en bons pharisiens d'une autre espèce que chacun chemine à son rythme à partir de sa propre condition qui peut ressembler à celle du voisin…oh ! pardon !... du prochain, mais qui est en réalité bien particulière même si elle nest pas connue des autres. Ce que les moines savent (et qu'ils ne disent pas toujours aux fidèles dans le monde), les fidèles du monde l’ignorent quelquefois ou l’oublient parfois en prenant les moines comme modèles, bien artificiellement.

Le sabbat a été fait pour l’homme, non pas l’homme pour le sabbat (Marc 2:27, 28 ) ainsi en est-il de toutes les règles sans doute. Chacun s'efforce de les suivre à juste titre mais mieux vaut le faire avec une boussole qui fonctionne avec exactitude, c'est à dire qui indique la direction à partir de là où nous sommes et pas à partir de l'endroit où se trouvent les autres.
Bonne route mes frères !

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